Dakar, 9 juil (APS) – La hausse exponentielle des contaminations au nouveau coronavirus, constatée ces derniers jours, s’est poursuivie, au cours des dernières 24 heures, avec l’annonce, vendredi, par les autorités sanitaires, de 476 cas supplémentaires d’infection et trois décès liés à la maladie.
Les nouvelles contaminations ont été détectées à partir des tests virologiques réalisés sur un échantillon de 2.104 individus, correspondant à un taux de positivité de 22, 62 % jamais atteint depuis le début de l’épidémie, a indiqué le bulletin épidémiologique quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Parmi les nouvelles infections figurent 215 cas contacts qui étaient suivis par les services sanitaires et 261 autres issus de la transmission communautaire, rapporte le document parvenu à l’APS.
Les cas de source inconnue des autorités sanitaires ont été identifiés à Dakar et sa région (217), ainsi qu’à Bignona (6), Kaolack, Mbour et Poponguine (5), Saly et Thiès (3), Dahra, Diourbel et Tamba (2), Aéré Lao, Dioffior, Kanel, Mékhé, Ngaparou, Sédhiou, Somone, Thilogne, Thionk Essyl, Touba et Ziguinchor (1).
Le document indique que 102 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, alors que 19 autres sont dans un état grave ayant justifié leur placement en réanimation dans les services de prise en charge de cette forme de la maladie.
Depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars 2020, 45.226 cas positifs ont été déclarés. Parmi les personnes ayant contracté le virus, 42.090 ont recouvré la santé, 1.187 sont décédées et 1.988 autres sont encore sous traitement, selon les autorités sanitaires.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a par ailleurs fait savoir que 6.242 personnes ont été vaccinées jeudi, portant à 574.150 le nombre total d’individus ayant au moins reçu une dose de vaccin depuis le lancement le 23 février dernier d’une campagne nationale de vaccination contre le Covid-19.
ACCORD ENTRE LE SÉNÉGAL, L'EUROPE ET LES USA POUR FINANCER LA PRODUCTION DE VACCINS À DAKAR
La construction de l'usine de production de vaccins doit démarrer au plus tard en 2021 et 25 millions de doses de vaccins doivent être produits fin 2022
Le Sénégal, plusieurs institutions et pays européens et les Etats-Unis notamment, ont annoncé la signature vendredi à Dakar d'un accord visant à financer l'installation dans ce pays ouest-africain d'une usine de production de vaccins contre le covid-19 et d'autres maladies endémiques. Cet accord est signé alors que l'Afrique subit une troisième vague de coronavirus sur fond d'une rupture de vaccins anti-covid alors que les unités de production de vaccins y sont déjà rares.L'Afrique importe 99% de ses besoins en vaccins, selon un communiqué conjoint du gouvernement sénégalais et de la "team Europe", formée notamment de plusieurs pays et institutions européens, publié vendredi.
L'accord de financement conclu vendredi vise à démarrer la production de vaccins à l'Institut Pasteur de Dakar (IPD) pour réduire ces importations.Il va poser les fondations d'une "souveraineté pharmaceutique et médicale" au Sénégal et en Afrique, a déclaré le ministre sénégalais de l'Economie Amadou Hott, cité dans communiqué. Il permettra d'"améliorer l'accès à des vaccins à des prix abordables en Afrique et (en) faciliter la production pour faire face efficacement aux pandémies", a-t-il ajouté, lors de la signature de l'accord vendredi à Dakar, en présence du président Macky Sall.
La construction de l'usine de production de vaccins doit démarrer au plus tard en 2021 et 25 millions de doses de vaccins doivent être produits fin 2022. La commission européenne, la Banque européenne d'investissements, la Banque mondiale, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et la Belgique doivent contribuer au financement de cette opération, aux côtés du gouvernement sénégalais et d'autres donateurs. L'Allemagne doit contribuer à hauteur de 20 millions d'euros (23,7 millions de dollars). Le montant total du financement et toutes les contributions n'ont pas été précisés. "L'initiative soutiendra non seulement l'autonomie de l'Afrique pour la production de vaccins vitaux mais constituera également une pierre angulaire de l'écosystème industriel émergent en matière de santé au Sénégal", a déclaré Thierry Breton, commissaire européen en charge du marché intérieur et dirigeant la Task Force de la commission européenne sur le développement industriel de la production de vaccins.
Avec quelque 5,8 millions de cas et quelque 149.000 décès sur une population de 1,2 milliards d'habitants selon des données collectées par l'AFP à partir de chiffres officiels, l'Afrique est le continent le moins touché par la pandémie, après l'Océanie, Le taux de vaccination y reste cependant faible, avec seulement 2% de la population totale.
Le Sénégal, qui va accueillir le projet de production de vaccins, n'est pas épargné par la poussée actuelle de la pandémie en Afrique. Le pays, qui a déclaré 45.266 cas pour 1187 décès, a enregistré un record de contaminations vendredi avec plus de 470 nouvelles infections, selon un bilan quotidien.
LES STRATÉGIES AVANCÉES DU MINISTÈRE DE LA SANTE POUR ÉVITER UNE PHASE CRITIQUE DU COVID
Au Sénégal, c’est une catastrophe qui s’annonce même si les autorités sanitaires se veulent rassurantes
Les cas de covid-19 explosent dans notre pays depuis sept semaines avec une augmentation de plus de 400 % depuis mai et 100% ces derniers jours. Ce, aussi bien à Dakar et dans les régions où le nombre croît de jour en jour. 58% des patients sont des sujets jeunes et adultes dont l’âge tourne entre 15 et 45 ans, parmi lesquels des jeunes de moins de 35 ans qui tombent gravement malades. Une situation d’alerte et de veille qui a amené le ministère de la Santé à procéder à une commande de 35 centrales d’oxygène pour une meilleure prise en charge des graves. Le ministre de la Santé annonce aussi une rencontre pédagogique avec la population pour pouvoir freiner cette évolution préoccupante de la maladie.
Depuis près de trois mois, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), qui a toujours prédit le pire pour Afrique, tire la sonnette d’alarme. La situation dans la région africaine est devenue plus que préoccupante. Au Sénégal, c’est une catastrophe qui s’annonce même si les autorités sanitaires se veulent rassurantes. On retourne à une nouvelle case départ. En deux jours, 710 personnes ont été infectées par les virus de la maladie de Covid-19. Et quatre variants circulent actuellement dans le pays dont le redoutable Delta en provenance d’Inde. Au total, il y a eu 356 personnes infectées le mardi 6 juillet et 354 le jour suivant, c’est-à-dire mercredi 7 juillet. Selon le nouveau directeur du Centre des opérations et des Urgences sanitaires (Cous), Dr Alioune Badara Ly, la nouvelle explosion des cas a démarré depuis sept semaines. « Dans la semaine du 10 mai 2021, les cas étaient en baisse, mais les sept semaines qui ont suivi ont montré une augmentation de 400 %. Depuis lors, et de façon régulière, les cas ne cessent d’augmenter. Par rapport aux deux dernières semaines, les contaminations ont augmenté de plus de 100 %. Une augmentation très importante de cas positifs au niveau national avec une montée plus dense à Dakar. Selon le successeur de Dr Abdoulaye Bousso, la première vague, qui a duré sept mois, n’était pas aussi importante que l’actuelle en nombre de cas cumulés. En revanche, la deuxième vague, qui n’a duré que quatre mois, était plus « chaude » en termes de transmission. C’est pourquoi, avec cette nouvelle augmentation de cas dénommée une troisième vague de contamination, les autorités sanitaires entendent faire en sorte qu’elle soit « éphémère et moins intense si on réfléchit en niveau de transmission ». Selon Dr Ly, pour y arriver, il faudra une riposte plus hardie avec un respect strict des mesures barrières. « C’est impératif, dit-il. On doit avoir toujours le masque bien ajusté couvrant la bouche et le nez, respecter la distanciation physique, et l’hygiène des mains ». Donc, la base, c’est le respect des mesures barrières.
« Face-à-face pédagogique avec la population »
Face à cette nouvelle situation, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, estime qu’il est temps de rentrer dans un face-à-face pédagogique avec la population. Il s’agira d’abord, selon lui, de renouer avec les points Covid sur l’évolution de la maladie à travers les supports médiatiques audiovisuels mais d’une manière hebdomadaire. Il estime que si la tendance journalière actuelle, avec des chiffres de contamination jamais égalés continue, la riposte pourrait durer dans le temps. « Quand on a eu 356 cas, puis 354 autres cas le jour suivant, il est temps de rentrer dans un face-à face pédagogique avec la population. D’ailleurs on va renouer avec les points Covid qui se feront cette fois-ci par semaine », a-t-il annoncé. Plus préoccupant, 58 % des patients sont des sujets jeunes et adultes dont l’âge tourne entre 15 et 45 ans. Des jeunes qui, dans certains cas, présentent des cas graves contrairement aux deux premières vagues. L’autre remarque faite par le nouveau directeur du Cous, c’est que, depuis le 17 mai, le Sénégal se trouve dans une nouvelle phase où les cas positifs ne sont pas si importants. En outre, les cas graves et les décès décalent avec les nouvelles contaminations. D’après ses dires, « le système est confortable. Il n’y a pas de pression. Mais le défi du gouvernement, c’est de ne pas arriver à une phase critique ». Surtout que le nouveau variant indien en circulation dans le pays est « 60 fois plus rapide que la souche originelle. En matière de gravité et de sévérité, les cas graves occupent 60 % des lits à Dakar, dans les régions c’est moins de 20 % », a fait savoir la directrice des Etablissements de santé, Dr Fatou Mbaye Sylla qui attire l’attention sur le fait que ce sont aujourd’hui des jeunes de « moins de 35 ans qui tombent malades de Covid avec des cas graves et des décès »
Des stratégies avancées pour une meilleure riposte
« C’est une guerre et on a une armée. On est en situation d’alerte et de veille. On a eu du matériel et des stratégies adaptées selon la survenue de chaque nouvelle contamination. Depuis quelque semaines, on a remarqué une augmentation des cas. On va remobiliser les troupes. Pour le moment, presque tous les sites de prise en charge fonctionnent. Dans les centres de prise en charge, on a réinstallé les lits dans presque toutes les régions. A Dakar aussi. Celui de Le Dantec est ouvert, et Diamniadio, au besoin, on va procéder à son ouverture ». Toujours sur cette prise en charge médicale des cas, le directeur de la maladie, Dr Babacar Guèye, a surtout axé son intervention sur la Pecadom ou la prise en charge à domicile qui se fait sur deux phases. « D’abord voir si le patient n’a pas une maladie chronique, et ensuite si l’environnement ou si le patient ne présente pas des signes de gravité. Si la situation est favorable, on le prend en charge à domicile. Il y a des équipes de prise en charge suivie dans les domiciles. Aujourd’hui, ce sont 1617 malades qui sont sous traitement dont 1400 pris en charge dans les maisons. On invite les populations à accepter d’être admis dans les centres de traitement de l’épidémie quand ils présentent des signes de gravité ». Selon Dr Guèye, les autorités sanitaires ont fait des efforts par rapport à cette Pecadom. Mais aussi par rapport à la prise en charge des cas graves. Par rapport à la prise en charge au niveau de l’hôpital, notamment les cas graves, il y a de l’oxygène disponible. Mais Dr Guèye précise que le Sénégal n’est pas un pays isolé. Que le monde entier fait face à une pandémie. Et comme avec les vaccins, il peut y avoir tension avec l’oxygène. « Pour la deuxième vague, le défi c’était la prise en charge des cas graves. On a mis 221 lits oxygénés. Avec cette troisième vague, on a commandé des centrales d’oxygène pour une meilleure prise en charge des cas graves. Dans les prochains jours, on va recevoir 35 centrales avec 40 mètres par heure en termes d’oxygène », a informé Dr Sylla. Pour ce qui est des tests, le directeur de la maladie rappelle que, « au Sénégal, on fait des tests Pcr qui, une fois réalisés, sont remis aux districts sanitaires qui se chargent de la coordination ». Parlant des urgences de l’heure, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, veut que tout le Sénégal comprenne que « c’est une lutte longue et une lutte d’ensemble. Quel que soit le temps qu’elle pendra, il faut respecter les mesures barrières ». D’ailleurs, il annonce l’organisation de plateaux pédagogiques à la télé pour une meilleure sensibilisation de la communauté. A la télé seulement ?
LE SENEGAL POINTÉ DU DOIGT PAR L’OMS
Cette remontée en flèche des cas de la Covid-19 dans certains pays d’Afrique n’a pas révélé tous ses secrets.
Les prévisions de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) sont toujours alarmantes. Et cette forte propagation de la Covid-19 dans le continent africain explique les craintes nourries par la directrice régionale de l’Oms/Afrique, le Dr Matshidiso Moeti. Cette dernière qui a pris part à une conférence virtuelle à laquelle a pris part Dakaractu, hier, jeudi 8 juillet 2021, a d’abord dressé la situation de la maladie dans le continent noir.
‘’L'Afrique vient d'enregistrer sa pire semaine de pandémie, dépassant le pic de la deuxième vague. Au cours de la semaine qui s'est terminée le 4 juillet, on a recensé plus de 251 000 cas, soit une augmentation de 20% par rapport à la semaine précédente et un bond de 12% par rapport au pic de janvier. Au total, sur le continent, il y a eu près de 5,7 millions de cas de Covid-19 et 146 000 personnes ont malheureusement perdu la vie. Les nouveaux cas ont augmenté pourla septième semaine consécutive en Afrique’’.
Une situation inquiétante pour le continent noir. D’où les mises en garde du Dr Moeti. ‘’Le pire reste à venir, car la troisième vague, qui évolue rapidement, continue de gagner du terrain dans les pays’’. Et pour mettre fin à cette situation, il faudra encore attendre plusieurs semaines. Les cas doublent maintenant tous les 18 jours, contre 21 jours il y a une semaine. 16 pays africains sont maintenant en résurgence, avec le Malawi et le Sénégal qui se sont ajoutés cette semaine, et le variant Delta a été détecté dans dix de ces pays’’.
Cette remontée en flèche des cas de la Covid-19 dans certains pays d’Afrique n’a pas révélé tous ses secrets. La directrice régionale de l’Oms Afrique l’a indiqué dans ses propos. ‘’Nos continents ont encore du mal à rassembler les informations nécessaires à l'identification des variants qui circulent dans une communauté. L'identification de ces variants a une valeur immédiate pour les équipes d'intervention internationales. Car, elle permet d'ajuster les mesures de santé publique et celles dites sociales, y compris parfois les décisions relatives aux vaccins’’, a indiqué le Dr Moeti, au cours de cette rencontre virtuelle hebdomadaire.
Dans le contexte de l'augmentation des cas, des décès et des ressources limitées, l’Oms dit encourager les pays africains à intégrer des tests de dépistage PCR. Des tests qui peuvent, selon le Dr Moeti, détecter les variants comme une approche complémentaire au séquençage’’
LES «REMEDES» DE MEDECINS POUR AIDER À FREINER L’EVOLUTION DU COVID
En une journée, le Sénégal a enregistre 5 décès et 356 nouvelles contaminations
La mise en place d’un comité scientifique, la nomination d’un chef au COUS, la création d’un conseil national de lutte à l’image du Cnls… Voilà ce que proposent des médecins pour vaincre la pandémie. Surtout, surtout, ils préconisent de taire les divergences politiques et aller se vacciner.
Face à la propagation rapide du virus avec cette troisième vague de contamination très contagieuse provoquée par un variant plus virulent que la souche initiale, des professionnels de la santé proposent une « nouvelle organisation » pour une meilleure riposte. Ils demandent surtout de mettre les moyens pour rendre le vaccin accessible, renforcer la sensibilisation et restreindre les rencontres pour rompre au plus vite la chaine de contamination. Autres propositions : la création d’une structure indépendante et d’un comité scientifique.
Le Sénégal a encore déploré hier cinq nouveaux décès provoqués par le covid-19 portant le nombre de décès à 1183 depuis le premier cas enregistré le 02 mars 2020. Un an et quatre mois après le début de la pandémie, l’évolution est de nouveau très préoccupante avec la survenue d’une troisième vague plus contagieuse que les deux précédentes, causée par un variant indien (Delta) plus virulent. Hier, le bulletin quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état de 356 nouvelles contaminations sur un nombre de 2388 tests réalisés. Soit un taux de positivité de 14,91% en valeur relative. La région de Dakar, comme d’habitude, a enregistré la presque totalité des cas. En effet, sur les 356 cas, les 205 ont été enregistrés dans la capitale contre seulement 24 cas dans cinq régions du pays que sont Thiès, Saint Louis, Diourbel, Kaolack et Matam. Pour le cas spécifique de Dakar, Dr Yéri Camara du Sames (Syndicat autonome des médecins du Sénégal) explique les raisons de ce fort taux de contaminations. « Entre Dakar et les autres régions, ce n’est pas le même ordre de grandeur. La région accueille plus de voyageurs et le mouvement y est très dense. Il faut aussi dire qu’il y a des malades venus des régions et qui sont diagnostiqués à Dakar. C’est pour dire qu’il y a tout un ensemble de facteurs qui peuvent favoriser l’émergence de la maladie à Dakar ». Avec cette troisième vague plus virulente et très mortelle, n’y a-t-il pas lieu de mettre en place une nouvelle organisation dans la gestion de cette pandémie au vu surtout de sa rapidité de propagation ?
« Ranger les divergences politiques et ramer dans la même direction »
Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), Dr Yéri Camara, « le ministère y est. Après avoir réuni le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), le message de prudence qui a été délivré au chef de l’Etat rentre dans ce sens ». Il pense qu’il faut des messages plus hardis pour amener la population à se faire vacciner notamment dans les régions où la vaccination traine. « A Diourbel comme à Touba, qui sont les villes plus touchées, les personnes ne se vaccinent pas. Il faut que les chefs religieux aident l’Etat. Il faut qu’on renforce la sensibilisation parce que au-delà de cette réticence, il y a aussi un problème d’accessibilité des populations dans les centres de vaccination ». Sur ce, il propose que l’Etat mette à la disposition des équipes des médecins chefs de districts des moyens pour qu’ils puissent aller trouver les populations chez elles en faisant du porte-à-porte pour les vacciner. Les vaccins, du moins en ce qui concerne les régions dit-il, sont disponibles. Mais « c’est la vaccination qui est balbutiante », a-t-il déploré tout en invitant les chefs religieux à appeler leurs communautés à les suivre dans la prise de doses et le respect des prescriptions des autorités sanitaires. Le patron du Sames demande aussi aux politiques de taire leurs divergences et ramer dans la même direction pour pouvoir rompre au plus vite la chaine de transmission. « Tant qu’on a des discours contradictoires qui polluent le message, ce sera difficile de rompre cette chaine de contamination et immuniser les populations », estime Dr Yéri Camara. Selon lui, si les hôpitaux de Dakar, qui enregistrent beaucoup de cas ces jours-ci, arrivent à saturation, les structures sanitaires régionales le seront aussi. Il demande ainsi à la population d’aller se faire vacciner, et à l’Etat d’envisager d’autres mesures restrictives. « Peut-être pas le couvre-feu, mais restreindre un peu les rencontres » préconise-t-il tout en proposant au ministère de trouver quelqu’un d’expérimenté pour le nommer à la tête du COUS (Centre des opérations d’urgence sanitaire). « Le COUS n’a pas de chef. Il faudrait que le ministre trouve quelqu’un et pourvoie le poste. Il faut mettre une personne qui a de l’expérience pour pouvoir relever le défi. Le COUS est un organisme qui doit être dirigé par quelqu’un d’expérimenté qui a fait les périphériques et qui pourra faire la riposte ».
Trouver un remplaçant au Dr Abdoulaye Bousso qui a démissionné du COUS
Alors que Dr Yéri Camara propose une nouvelle tête pour le COUS, Cheikh Mbaye, master en politique et gestion des systèmes de soins en santé, lui, mise sur un Conseil national de lutte contre la Covid-19. A l’image de celui créé pour combattre le Sida. Selon lui, « une telle structure avec des hommes du sérail aurait une feuille de route et une mission sur deux ans pour éradiquer la maladie ». Une structure qui se chargera de « rendre compte au ministère » mais qui « aurait les coudées franches pour reprendre le combat déjà au niveau des stratégies institutionnelles et programmatiques ». A son avis, il est urgent de nommer un secrétaire d’Etat au Covid-19 qui aura une coordination à même de gérer l’épidémie à l’instar du Cnls (Conseil national de lutte contre le sida) qui s’occupe du Vih. Mais pour le secrétaire général du Sames, derrière le Conseil national qui gère le Sida, il y a un bras armé technique derrière à savoir la direction de lutte contre le sida. Encore que, dit-il, « les conseils nationaux, à part le niveau national, ont montré leurs limites ». Il ne souhaite en aucune manière que la Covid se chronicise. « On n’aimerait pas que la Covid devienne une pandémie chronique pour nous inscrire dans 20 ans de lutte. C’est une maladie aigue. On a eu à gérer des épidémies. Mais il ne faut pas que l’on se trompe. La santé, ce n’est pas que la médecine. Car, il y a aussi les appuis techniques », explique Dr Yéri Camara.
Dr Amadou Sow favorable à un comité scientifique
Mais ne devrait-on pas retirer carrément la gestion de la pandémie au ministère ? A cette question, le Dr Amadou Sow, médecin légiste, dit humblement qu’il n’est « pas prétentieux pour dire que c’est bien ou pas », mais soutient avoir eu à « fustiger » le fait qu’il n’y ait pas de comité scientifique dans cette gestion de la Covid. « Ce que l’on a, c’est le Cnge. C’est une structure administrative. Les gens y sont de par leurs fonctions. Et comme nous connaissons l’administration sénégalaise, ce ne sont pas les meilleurs qui sont promus pour diriger les structures. Quand on dit le Cnge, c’est le directeur de la Santé publique qui le dirige. Quand tu occupes cette fonction, peut-être que tu as des accointances politiques qui ont fait qu’on t’a nommé directeur général de la Santé publique, voilà ! Ce qui fait que, in fine, nous n’avons pas les meilleurs profils dans ce Cnge et nous n’avons pas toutes les spécialités ou, en tout cas, les scientifiques. C’est plus une structure administrative qu’autre chose. C’est multisectoriel, certes, car il y a tous les ministères mais, en réalité, ce n’est pas un truc scientifique. Décision avait été prise de mettre en place un comité scientifique, et le ministre avait pris un arrêté ou quelque chose comme ça pour mettre en place ce comité. C’est le professeur Seydi qui le dirige, mais ce comité n’a jamais été mis en place à part la désignation de son président. Même si on ne peut aller vers ce que propose Cheikh Doudou, à savoir une structure comme le Cnls, qu’on mette en œuvre au moins ce comité scientifique ! Qu’il y ait vraiment une instance qui donne des avis uniquement scientifiques selon les connaissances de la médecine, et cet avis pourrait peut-être être discuté au niveau du Cnge qui aura une composition multisectorielle. Mais que le comité scientifique, composé des différents secteurs, au moins des différents acteurs de la médecine, se retrouve pour discuter des questions relatives à la pandémie. Et quand il prendra une décision, elle devra être examinée par le Cnge qui pourra ou non l’appliquer », propose le médecin légiste Dr Amadou Sow.
CHRONIQUE D’UNE TROISIÈME VAGUE ANNONCÉE DE LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS
Les vendeurs de masques ont du mal à… masquer leur satisfaction !
Les instructions données par le président de la République au cours du Conseil des ministres de lundi dernier allant dans le sens du respect des gestes barrières et du port du masque redonnent le sourire aux vendeurs de cet accessoire. Ils espèrent que leur activité, en berne depuis plusieurs mois, va reprendre des couleurs.
Il est 10 h du matin devant le centre commercial de Keur Massar. Une dame, en compagnie de son jeune garçon, est assise sur un banc devant une table sur laquelle se trouvent de petits cartons contenant des masques. Chacun d’eux en renferme 50. « Aux premiers jours de la pandémie, je vendais jusqu’à dix cartons par jour. Chaque masque coûtait cent francs. Après, lorsque les mesures ont été desserrées, les gens ne portaient plus de masques. De ce fait, nous avions jugé nécessaire de faire descendre le prix jusqu’à 50 francs l’unité. Mais depuis quelques jours, les gens recommencent de nouveau, même si ce n’est pas le grand rush, à acheter nos produits. Cela nous arrange, car nous ne comptons que sur ce commerce », explique la dame Ndèye Ndiaye.
A l’en croire, même si son chiffre d’affaires a baissé ce derniers mois, le fait d’être installée devant le centre commercial lui permet de vendre. Le port de masque étant obligatoire dans ledit centre, les gens qui viennent sans masques sont obligés de se rabattre sur elle pour s’en procurer. En ce qui concerne les décisions prises lors du Conseil des ministres de lundi, la vendeuse pense que le président a parfaitement raison de rappeler aux citoyens les règles à adopter. Parce qu’à ses yeux, les gens devraient redoubler de vigilance pour venir à bout de la pandémie. Plus loin, une autre vendeuse trois masques contre une pièce de 100 francs. Même chose au niveau du garage, juste sur le trottoir, où une autre dame propose trois masques à 100 francs « Trois masques à 100 francs « Bayilen degër Bop, takk leen mask », s’époumone-t-elle. Votre serviteur s’étant procuré trois masques, elle nous interpelle sur l’approche de la Tabaski, une fête qui, selon elle, doit pousser les Sénégalais à se procurer des masques pour se protéger de la Covid. A l’en croire, c’est sa façon de mener sa propre opération de Tabaski pour sortir de la crise.
A Grand-Yoff, ruée sur les masques !
A Grand Yoff, l’ambiance est totalement différente de celle qui prévaut à Keur Massar. De l’autre côté de la route, à la sortie de la Patte d’Oie, un jeune apprenti toque la porte du véhicule de transport avec des pièces entre les mains, criant à haute voix sa destination. « Six ! Six », une manière de désigner le rond-point Liberté VI. Les usagers font d’incessants va-et-vient sur l’asphalte. Un jeune sorti de nulle part propose quatre masques à… 100 francs. Son commerce est pris d’assaut. En moins de dix minutes, tout sont stock lui est arraché des mains. « Si je ne porte pas le masque, je risque de choper le rhume. Et vu qu’il y a beaucoup de poussière, donc mieux vaut se protéger » explique Astou Diallo, la trentaine et portant de larges lunettes lui couvrant presque une bonne moitié du visage.
A quelques mètres de la station d’essence du rond-point Liberté VI, le débat sur une éventuelle troisième vague du coronavirus occupe les discussions. « Si tous les gens faisaient des efforts, je vous assure que la pandémie allait quitter le pays depuis fort longtemps. Mais le pays est ce qu’il est », se désole Paul, un jeune étudiant en marketing. Son amie est d’autant plus réceptive réceptive aux discours du chef de l’Etat que cela fait plus d’un an qu’elle porte le masque. Ce qui, selon elle, n’est pas facile. Au terminus Liberté 6, Modou Fall, un jeune vendeur de masques, a augmenté sa commande car les informations faisant état d’une éventuelle nouvelle vague de la pandémie lui donne de l’espoir pour préparer la grande fête musulmane.
« Depuis deux semaines, nos chiffres d’affaires sont en hausse. Nous voulons que la maladie quitte le pays, mais que faire ? Dans chaque malheur, il y a quelque chose de bien. Et dans cette histoire de coronavirus, la vente des masques constitue le bon côté de la pandémie », estime, cynique, le vendeur. Plus loin son collègue et compagnon pense évidemment que les gens doivent porter des masques en attendant que la situation sanitaire change. « Le port du masque reste la meilleure manière de se protéger, faute de médicament connu pour la maladie. Pourquoi les gens se compliquent-ils la tâche ? Les experts ont tous conseillé le port du masque. Donc les gens doivent en porter non seulement pour booster l’économie, mais également se protéger », conseille Baye Fall.
Au cœur du marché, les vendeurs de friperie, interrogés sur les instructions donner par le président de la République pour donner un coup de fouet à la lutte contre la pandémie, ne cachent pas leur colère. Parmi eux, une dame qui confie qu’« ils attendent l’approche de la grande fête pour sortir ce genre de mesures. Les hommes politiques ont tenu des manifestations et des rassemblements avec des foules sans respecter aucune mesure de distanciation. Ils sont responsables de la troisième vague » laisse entendre la dame Kiné.
RUEE VERS LES CENTRES DE VACCINATION, UNE RUPTURE DE STOCKS A CRAINDRE
Dans la période du 29 juin au 6 juillet 2021, le nombre de vaccinés est passé de 521 373 à 556 876.
L’augmentation des cas de coronavirus constatée ces derniers jours semble inquiéter les sénégalais qui, depuis une semaine, se ruent vers les centres de vaccination. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Du 29 juin au 6 juillet 2021, plus de 35 000 personnes se sont fait vacciner en une semaine, contre un peu plus de 13 000 la semaine précédente. Un rush qui aurait occasionné des ruptures de stocks dans certaines structures à Dakar, même si tel n’est pas le cas dans les régions où l’on rassure quant à une disponibilité de vaccins AstraZenaca et Sinopharm. Selon des médecins chefs de districts, si la forte demande observée actuellement s’accélère et si rien n’est fait, l’offre sera insuffisante dans les prochains jours.
Après l’avoir longtemps snobée, les Sénégalais commencent à accepter la vaccination contre le covid-19 ! La crainte d’une troisième vague et le redoutable variant indien Delta sont passés par là ! Dans la période du 29 juin au 6 juillet 2021, le nombre de vaccinés est passé de 521 373 à 556 876. Soit 35 503 personnes à avoir reçu leurs doses en une semaine. Alors qu’on était à 13 701 personnes vaccinées la semaine précédente. Du 24 au 28 juin, le nombre est donc passé de 515 334 à 501 633 personnes inoculées. Les alertes sur une troisième vague de contamination semblent avoir un écho. Un écho qui a provoqué une prise de conscience vitale pour se mettre à l’abri de la pandémie. Toujours est-il que, depuis quelques jours, on constate un rush des populations vers les centres de vaccination. Surtout à Dakar où les candidats à la vaccination sont devenus très nombreux. Ce, contrairement aux mois précédents où nos compatriotes se faisaient tirer l’oreille pour se soumettre à cet exercice. Le même constat de rush est constaté presque partout, particulièrement à la Pmu de la Médina, aux centres de santé Gaspard Kamara et Nabil Choucair…
Un mouvement confirmé par Yakhokh Fall, membre du Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas), qui dit avoir remarqué cette ruée vers les points de vaccination… à travers le bulletin quotidien du ministère de la Santé. « Avec la troisième vague, j’ai regardé le bulletin, on a remarqué que les gens ont fait un rush », confie-t-il. Cette ruée vers les centres de vaccinations aurait-elle occasionné les ruptures de doses dans certaines localités ?
En tout cas, sur son mur Facebook, l’ancien ministre Babacar Gaye a alerté. « C’est ce mardi 6 juillet que je devais recevoir ma deuxième dose. A ma grande surprise, l’on me signifia ce matin, sans m’en informer au préalable, d’une rupture du vaccin AstraZeneca », s’est-il indigné. « Le vaccin se faisant rare », dit-il, et dans ce contexte de recrudescence des cas de Covid19, il invite nos compatriotes à continuer à « respecter les prescriptions des autorités sanitaires », tels que le lavage des mains, le port du masque et la distanciation physique. Surtout que c’est « l’omerta totale », soutient cet internaute qui indique que cela fait une semaine qu’il serait à la recherche de sa deuxième dose. Toutefois, un syndicaliste du Sutsas, qui fait dans l’ambiguïté, précise que « ce n’est pas une rupture. C’est plutôt une menace de rupture car les vaccins sont disponibles ». Il admet que si la tendance continue et que les commandes n’arrivent pas, il peut y avoir une rupture de vaccins non sans préciser que la commande des vaccins est assujettie aux prise de doses. « Si tu dois recevoir 100 doses, tu ne dois pas commander tant qu’il ne te reste pas 25 doses », a-t-il expliqué.
Dans tous les cas, dans certaines régions comme à Diourbel « il n’y a pas encore eu de rupture », d’après le médecin chef de district. « Ce matin (Ndlr : hier mardi 6 juillet), il y a eu beaucoup de personnes qui sont revenues prendre leur deuxième dose. Elles prennent le Sinopharm, et c’est disponible. Tout comme l’AstraZeneca. Pour le moment, donc, il n’y a pas une rupture de stock. Les vaccins AstraZeneca comme Sinopharm sont disponibles et les gens viennent se faire vacciner », assure Dr Moussa Ndiaye. Ce médecin chef de district avait d’abord reçu une première dotation de 800 doses. Un nombre, explique-t-il, qui était « calqué sur les besoins. On avait juste calculé le nombre de personnes qui avaient leur rendez-vous pour le mois de juin et c’est ce que la région nous avait donné ».
Pour l’AstraZeneca, il informe que les personnes qui avaient reçu la première dose devaient prendre leur rappel au mois de juin. Sa structure sanitaire a par la suite reçu une deuxième dotation. Le stock étant encore disponible, les gens continuent à se faire vacciner.
A Matam, c’est le même constat. Il n’y a pas encore eu de rupture de stock, tout comme il n’y a pas eu encore de ruée. Selon le médecin chef du district de Ranérou, Dr Aliou Ndour, le nombre de personnes qui vient se faire vacciner est constant. « C’est pratiquement le même nombre qu’on vaccinait qui vient tous les jours. En moyenne, le nombre de personne qu’on vaccine tourne autour de 15 à 20 ». Dr Ndour admet lui aussi qu’il pourrait « peut-être y avoir de rupture dans les jours à venir ». Pour le moment, il croise les doigts, ce n’est pas encore le cas. Et c’est tant mieux !
356 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 05 DÉCÈS
Ces nouveaux cas proviennent des résultats de 2388 tests réalisés, soit un taux de positivité de 14,91%, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie
Dakar, 7 juil (APS) – Le ministère de la Santé a rapporté, mercredi, 356 contaminations au coronavirus et 05 décès liés à la maladie enregistrés au cours des dernières 24h.
Ces nouveaux cas proviennent des résultats de 2388 tests réalisés, soit un taux de positivité de 14,91%, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Parmi ces nouvelles contaminations, il y a 127 cas contact suivis par les services sanitaires et 229 issus de la transmission communautaire répertoriés à Dakar (205) et dans les autres régions (24).
Le ministère a annoncé que 73 patients suivis ont été déclarés guéris tandis que 20 cas graves sont pris en charge par les services de réanimation.
Cinq (05) décès ont été enregistrés, mardi.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a comptabilisé 44 436 cas positifs dont 41 906 guéris, 1 183 décès et 1346 patients encore sous traitement.
Concernant la vaccination, le ministère a rapporté que 541 018 personnes ont été vaccinées depuis le 23 février.
COVID-19 «PLOMBE» LES ETATS-MAJORS
Dans une note rendue publique hier, mardi 6 juillet, le Grand Parti (GP) informe avoir décidé de suspendre, à partir du 7 juillet, la tournée nationale initiée par son leader, Malick Gakou, jusqu’à nouvel ordre.
Dès la publication du décret n° 2021 – 562 du 10 mai 2021, fixant la date des prochaines élections locales au 23 janvier 2022, les états-majors des différentes formations politiques avaient initié une campagne électorale qui ne dit pas son nom, avant l’heure. Toutefois, les chiffres alarmants de la propagation de la Covid-19 au Sénégal semblent être partis pour donner du fil à retordre à certains acteurs politiques pour qui l’heure est à la mise en berne des tournées politiques. Reste maintenant à savoir si la mesure sera générale, d’autant que beaucoup de partis de l’opposition se sont résolus à marquer à la culotte le chef de l’Etat qui a lui décidé… «de tenir les manifestations et événements officiels dans la sobriété… ».
Dans une note rendue publique hier, mardi 6 juillet, le Grand Parti (GP) informe avoir décidé de suspendre, à partir du 7 juillet, la tournée nationale initiée par son leader, Malick Gakou, jusqu’à nouvel ordre. Sur les raisons, la source indique que le Bureau politique du Gp a pris cette décision suite «à la montée fulgurante des cas de Covid-19».
Bien avant Malick Gakou et ses camarades du Gp, le chef de l’Etat, Macky Sall avait décidé, en Conseil des ministres extraordinaire du lundi 5 juillet dernier, «de tenir les manifestations et événements officiels dans la sobriété et le respect strict des mesures barrières». La raison évoquée est la même que celle avancée ci-dessus par le Grand parti. Il s’agit, en fait, de la situation de la pandémie Covid-19, avec notamment l’augmentation journalière des cas de contamination, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ainsi donc, cette troisième vague de la pandémie oblige les acteurs politiques, qui s’étaient lancés dans une précampagne qui ne dit pas son nom, dès l’annonce de la date des élections locales au 23 janvier 2022, à revoir leur stratégie politique. En effet, il avait été noté une reprise et une intensification des activités de remobilisation politique chez les différents états-majors.
A la tête de cette opération de charme en perspective des échéances électorales prochaines, le chef de l’Etat Macky Sall qui avait initié ses tournées «économiques» au Sud-Est et au Nord du pays. Histoire pour le camp de la majorité, sorti groggy des tumultes du mois de mars dernier, suite à l’affaire de viol supposé opposant le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, à la «masseuse», Adji Sarr, de jauger sa cote de popularité quelque peu écorchée.
Le leader du mouvement «Gueum sa bopp», Bougane Guèye Dany n’avait pas voulu céder le terrain politique au chef de l’Etat et ses camarades de la majorité. Avec son opération «Tibbi Tank», il a essayé de suivre les pas du président Sall dans le Walo et le Fouta. Même le président du Gp n’a pas été en reste. D’ailleurs, la décision de suspendre ses tournées nationales a été prise au moment où il se trouvait dans le département de Foundiougne pour visiter les communes de Passy, Toubacouta, Sokone, Karang, Nioro Alassane Tall et Keur Saloum Diané.
Quid de la tournée nationale annoncée par Ousmane Sonko, lors de sa sortie au vitriol contre le président de la République et sa tournée politique, marquée par des cas de violence commis par des nervis sur des manifestants antiMacky ?
En effet, le vendredi 18 juin dernier, le leader de Pastef, après avoir fait une diatribe contre Macky Sall, avait annoncé une tournée nationale, à partir du 23 juin, «pour s’enquérir des difficultés des Sénégalais». Va-t-il, lui aussi, surseoir à cette tournée de remobilisation à cause de la recrudescence des cas de Covid-19 dans le pays ?
Une question somme toute légitime pour le président Sall qui, lors du Conseil des ministres du 23 juin dernier, avait invité son gouvernement à se préparer en conséquence pour les prochaines tournées économiques. Elles auront lieu en priorité «dans les régions de Louga, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor où il sera procédé au lancement de l’agropole Sud, des travaux de la route Sénoba - Ziguinchor et à l’inauguration du barrage d’Affiniam nouvelle génération», renseigne la note de cette réunion gouvernementale. Lui qui décide de tenir ses manifestations officiels dans la sobriété, pourra-t-il interdire à ses ténors de se livrer à une bataille de mobilisation, dans l’espoir d’entrer dans les bonnes grâces du patron, au moment du choix de la liste pour les élections locales ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette résurgence de la pandémie survient au moment où les acteurs politiques, à leur tête le chef de l’Etat, mobilisent à tout va pour préparer les prochaines joutes électorales, ô combien déterminantes pour les législatives de 2022 et la présidentielle de 2024.
«J’INVITE LA POPULATION A ALLER SE FAIRE VACCINER»
Le président de la République Macky Sall a lancé un énième appel à l’endroit de la population Sénégalaise pour la lutte contre la Covid-19, lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la phase 2 de la plateforme industrielle de Diamniadio
Le président de la République a procédé à Diamniadio hier, mardi 06 juillet, à la pose de la première pierre de la deuxième phase de la plateforme industrielle internationale de Diamniadio. A cette circonstance, il a réaffirmé sa volonté de faire de l’industrialisation, un levier de croissance et de consolidation des performances socioéconomiques du Sénégal, non sans inviter les populations à continuer la lutte contre la Covid-19.
Le président de la République Macky Sall a lancé un énième appel à l’endroit de la population Sénégalaise pour la lutte contre la Covid-19, hier, mardi, lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la phase 2 de la plateforme industrielle de Diamniadio. « Je remercie le ministre Moustapha Diop pour avoir respecté à la lettre ma directive de ne pas organiser d’accueil pour la cérémonie qui nous réunit ce jour à Diamniadio … et en fin de semaine à Louga, compte tenu de toute cette épidémie de Covid-19 », a fait savoir le chef de l’Etat.
Avant de poursuivre : « c’est l’occasion pour moi d’attirer l’attention de toute la population Sénégalaise sur le fait que la maladie est encore présente comme elle l’est partout dans le monde ». Pour le chef de l’Etat, il faut continuer à respecter les gestes barrières notamment le port obligatoire du masque, le lavage des mains, la distanciation physique et surtout la vaccination. Mais, à ce niveau, dira le président Sall, « nous avons fait des efforts pour non seulement bénéficier de dons de vaccins de la part des partenaires comme la République populaire de Chine qui a été la première mais également à travers l’initiative Covax regroupant plusieurs pays et partenaires… ».
Par rapport à la disponibilité des vaccins, le chef de l’Etat a assuré que « le Sénégal continue à acquérir des vaccins Sinopharm ». Occasion pour lui de remercier Hi Jinping, président de la République populaire de Chine à travers son ambassadeur présent pour les circonstances. Ce, en raison de la posture de la Chine en qualité de bailleur. Dans le même registre, le président Sall dira : « Pour l’instant, le vaccin Sinopharm est le seul disponible que nous achetons.
Et donc, j’invite les populations à aller se faire vacciner et celleci (vaccination) reste l’un des moyens les plus sûrs ». La cérémonie qui s’est déroulée dans la sobriété avec quelques officiels et autres souteneurs loin de remplir les cinq tentes dressées pour la cérémonie, fera dire au chef de l’Etat qu’« en raison de la recrudescence des cas de la Covid-19, observée ces derniers temps, il en sera ainsi tant que nous serons dans cette situation »