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1 mai 2025
Santé
BOL D’AIR DANS LES CTE
Confronté à un problème d’oxygène pour la prise en charge des cas graves dans les Cte, le gouvernement a décidé d’assurer la régulation du produit qui a connu une spéculation ces dernières semaines
Porté au Pinacle pour sa gestion des première et deuxième vagues du Covid-19, le Sénégal voit sa vitrine craqueler à cause d’une gestion approximative de la troisième vague. Confronté à un problème d’oxygène pour la prise en charge des cas graves dans les Cte, le gouvernement a décidé d’assurer la régulation du produit qui a connu une spéculation ces dernières semaines.
Après les félicitations mondiales, l’heure du K.o. Comme un tsunami, la troisième vague déferle sur le système sanitaire et a fait apparaître au grand jour ses problèmes conjoncturels et structurels. Les tensions dans les Centres de traitement des épidémies (Cte) sont une vraie plaie qui est en train de contaminer la stratégie en place pour la prise en charge des malades du Covid-19. Aujourd’hui, le manque d’oxygène dans les Cte est une fâcheuse réalité. Intrant majeur dans la prise en charge des malades en détresse respiratoire, il est devenu un «trésor de guerre», un business florissant pour les principaux fournisseurs et aussi les cliniques privées devenues un refuge pour les fortunés. Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’action sociale essaie de remettre de l’ordre dans le secteur et mettre fin à la spéculation autour du produit.
Hier, Abdoulaye Diouf Sarr a signé un partenariat avec les «gaziers» pour assurer la sécurisation de l’oxygène et avoir une mainmise sur le produit. Autrement dit, le gouvernement a réquisitionné toute la production comme il l’avait fait avec la chloroquine au début de la pandémie. Hier, le Msas a reçu les fournisseurs pour assurer un approvisionnement correct de l’oxygène pour la prise en charge des cas graves de Covid-19. «Face à la hausse des cas graves et des patients admis en réanimation, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a reçu ce matin (hier) les principaux gaziers du pays», annonce le ministère de la Santé dans un post Facebook. Il ajoute : «Les discussions ont tourné autour de quatre points : l’approvisionnement, la production, la régulation et le suivi. Producteurs et fournisseurs d’oxygène, pour la disponibilité au maximum de ce premier intrant, premier médicament dans la prise en charge des cas sérieux, l’Etat a ainsi pris une option sur la production d’oxygène de ces gaziers, un produit qui sera essentiellement réservé au système de santé, au vu de l’évolution de la pandémie.»
Rassuré par cette disponibilité des gaziers intégrés dans le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), Abdoulaye Diouf Sarr a «salué l’attitude citoyenne des gaziers qui ont montré toute leur disponibilité et leur engagement à travailler aux côtés du ministère». Cette mainmise sur la production d’oxygène des privés, ajoutée à la commande de 35 générateurs dont l’installation est prévue à partir de la mi-août dont deux centrales de 40 m3 attendues le 12 août prochain et installées à Fann et à Dalal Jamm, est un bol d’air frais pour les autorités médicales qui ont déjà injecté dans le circuit 125 mille m3 dans les Cte. En même temps, le gouvernement va atténuer la souffrance des malades et rallumer la flamme de l’espoir éteinte ces dernières semaines à cause de la hausse vertigineuse des cas de décès et admis dans les services de réanimation saturés.
Pr El Hadji enfonce le clou
Aujourd’hui, le voile de discrétion entourant la dure réalité cachée dans les Cte a volé pour laisser apparaître des scènes de tragédie. Pendant des semaines, le ministre de la Santé s’est entêté dans le déni, mais il est rattrapé par cette «crise de l’oxygène» qui a éclaté au grand jour. En plus des tensions, le burn-out du personnel soignant, le système sanitaire est à bout de souffle à l’image d’un patient en détresse respiratoire. N’est-ce pas ? «La situation est catastrophique. On trimballait des femmes enceintes pour trouver un poste de santé pour son accouchement… Aujourd’hui, les ambulances tournent avec les malades un peu partout et on leur dit que les hôpitaux sont pleins. Finalement, ils décèdent dans les véhicules. On n’a plus d’endroit pour prendre en charge les malades. C’est une situation dramatique», révèle Pr El Hadji Niang, chef du service de Radiologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec et président de la Ligue des consommateurs, sur Tfm. Pourquoi ? «C’est simple. Il n’y a pas d’oxygène dans la plupart des hôpitaux. Certains ont peur de lancer l’alerte et se disent que toute vérité n’est pas bonne à dire. Si on ne dit pas la vérité, les problèmes ne sont pas solutionnés. Je ne veux pas polémiquer, mais je suis témoin des faits que je rapporte. On m’a référé des malades et j’étais obligé de faire le tour des hôpitaux et ils décèdent. C’est une expérience que j’ai vécue… On n’a pas les moyens de faire face à la pandémie parce qu’on vend l’oxygène. Il y a certains qui font des tests rapides et prennent en charge des malades chez eux», avance sans ambages le scientifique. Il enfonce le clou : «La vente du matériel du public dans le privé, c’est une vieille pratique dans ce pays. C’est juste la face visible de l’iceberg.»
Clap de la fin d’une gestion qui avait émerveillé la communauté internationale.
AVENIR SENEGAAL BI ÑU BËGG DEMANDE DES EXPLICATIONS PUBLIQUES AU MINISTRE DE LA SANTÉ
«Même face la mort, ils s’adonnent à la corruption !» C’est la conviction de «Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg» qui, suite à la vente supposée de matériels respiratoires des CTE à des privées, demande des explications publiques du ministre Diouf Sarr
«Même face la mort, ils s’adonnent à la corruption!» C’est la conviction de «Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg» qui, suite à la vente supposée de matériels respiratoires des CTE à des privées, demande des explications publiques du ministre de la Santé.
Le coordonnateur de «Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg», Cheikh Tidiane Dièye et Cie suivent de très près la gestion de la crise sanitaire. Dans un communiqué parvenu hier à «L’AS» hier, ils ont mis sur la table le dossier selon lequel le matériel respiratoire qui équipait les Centres de traitement des épidémies (CTE) aurait été vendu à des structures privées suite à l’abandon de ces sites. Selon eux, cet acte constitue une faute politique, administrative, morale et juridique qui ne saurait être passée par pertes et profits.
La plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Begg exprime son indignation totale devant ce qu’il considère comme un système de «corruption» et de «prévarication» organisé en haut lieu. Elle exige l’ouverture d’une enquête, sans délais, pour identifier tous ceux qui se seraient rendus coupables de soustraction frauduleuse du matériel public au profit de structures privées. «Cette enquête devrait révéler toute la chaine de responsabilité et identifier les coupables, leurs complices et receleurs afin de les traduire devant les juridictions compétentes et les sanctionner à la hauteur de leur crime», lit-on dans le communiqué de Cheikh Tidiane Dièye et Cie.
La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg invite en outre le Ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr à s’expliquer publiquement sur la stratégie gouvernementale actuelle de gestion de la pandémie, notamment la troisième vague avec le variant Delta, «qui conduit vers une catastrophe sanitaire quasi inéluctable si des mesures idoines et rapides ne sont pas prises aussi bien sur le plan thérapeutique que préventif».
Aussi, ils l’invitent à apporter des éclaircissements sur les mesures anticipatives mises en place pour endiguer la courbe d’évolution des contaminations, notamment communautaires. De la même manière, ils voudraient en savoir davantage sur les mesures prises pour se préparer l’arrivée probable d’une quatrième vague, avec d’autres variants, dont celui dénommé B.1.621 qui serait déjà actif aux Etats-Unis et en Espagne.
La plateforme dit ne pas comprendre par ailleurs les raisons qui ont poussé les autorités sanitaires à abandonner prématurément les CTE alors que la pandémie n’était pas éteinte. Non sans demander des comptes en ce qui concerne les mécanismes mis en place pour la gestion et la sécurisation du matériel et des équipements médicaux achetés dans le cadre de la pandémie afin d’éviter les détournements. Cheikh Tidiaine Dièye et Cie dénoncent également l’existence d’un système de pantouflage par lequel des médecins du public orienteraient les malades vers les structures privées dont ils sont propriétaires ou associées. Ils se posent des questions sur la fiabilité et la véracité des statistiques sur les contaminations, les tests, les décès, etc., qui, selon eux, ne semblent pas refléter l’évolution quotidienne de la maladie dans la communauté. Ils s’interrogent aussi sur les raisons justifiant les difficultés des sénégalais à se faire tester et le délai anormalement long pour l’obtention des résultats. De même que la qualité et la quantité des vaccins reçus ainsi que la stratégie mise en place pour inciter les sénégalais à se faire vacciner.
SOLUTIONS DE SORTIE DE CRISE AVENIR SENEGAAL BI NU BEGG
En outre, toujours d’après le texte parvenu à la rédaction, la plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg constate pour s’en désoler la surcharge des structures de traitement et le manque de matériels respiratoires et d’hospitalisation. Elle invite de ce fait le gouvernement à mobiliser, organiser et mettre en position d’agir l’infrastructure médicale de l’armée pour appuyer les structures de santé aussi bien à Dakar que dans les régions, car elle estime qu’il est fort probable que les effets de la Takaski se fassent ressentir dans les prochains jours à l’intérieur du pays.
La plateforme Avenir Senegaal BI Nu Begg demande au gouvernement de dégager rapidement des moyens conséquents pour porter le nombre de lits dotés d’appareils respiratoires d’une soixantaine actuellement à 200 lits au moins dont le 1/3 à l’intérieur du pays. « La stratégie du silence qui ressemble beaucoup à une gêne pour cacher l’incompétence et le manque de réponse du ministère n’est plus une option. Il est temps de faire face et de rendre des comptes car des milliards ont été dépensés sans résultats probants», soutient-elle.
Pire, elle déplore le fait que des dizaines de Sénégalais meurent chaque jour faute d’appareils respiratoires suffisants dans les hôpitaux publics ou de moyens financiers pour se payer des soins dans les cliniques privées. «Trahis et laissés à eux-mêmes par un gouvernement qui n’a plus ni stratégie sanitaire de réponse, ni légitimité politique et sociale pour convaincre, ne serait-ce que pour faire porter le masque, ni moyens financiers pour renforcer ces centres de traitement, les sénégalais ne peuvent plus compter que sur leurs propres efforts et sur l’aide de Dieu », regrettent en définitive Cheikh Tidiane Dièye et Cie dans le communiqué parvenu à «L’AS».
DR GANGUE INDEXE LE MANQUE D’OXYGENE ET LA DEFAILLANCE DES GENERATEURS D’OXYGENE
Médecin urgentiste, Dr Amadou Gangué, invité dans Rfm matin, a fait hier une déclaration stupéfiante sur le nombre important des décès depuis l’avènement de la troisième vague de la pandémie
Médecin urgentiste, Dr Amadou Gangué, invité dans Rfm matin, a fait hier une déclaration stupéfiante sur le nombre important des décès depuis l’avènement de la troisième vague de la pandémie. Pour lui, cette hausse macabre est liée en grande partie au manque criard d’oxygène et à la défaillance des générateurs, pour assister les malades atteints de coronavirus.
Le président de la commission scientifique de l’association sénégalaise des médecins urgentistes, Dr Amadou Gangué, impute le nombre élevé de décès de la troisième vague de Covid19 au manque d’oxygène et à la défaillance des générateurs d’oxygène. «Je pense que le problème déjà, c’est l’oxygène qui n’est pas disponible ou parfois s’il est disponible, les pressions ne sont pas bonnes.
C’est le cas à Fann, Le Dantec, à CTO, ils ont tous des problèmes de pression d’oxygène. Ce n’est pas que la centrale de production d’oxygène n’est pas fonctionnelle. Elle est conçue pour une certaine pression. Si la demande est très forte, les pressions ne sont pas bonnes, c’est-à-dire qu’un malade qui aurait besoin de 20 ou 30 litres par mn n’aura que 15 litres et s’il a ce débit, il va se détériorer. C’est ce qui fait qu’on se réveille un beau jour avec 20 décès, parce que la centrale ne peut pas fournir ce débit. La plupart, c’est parce qu’il y a eu des défaillances techniques qu’on se retrouve avec 3, 4 décès ce jour-là ; à CTO (Idrissa Pouye) ils ont enregistré 5 décès…», déclare impuissant le directeur du plateau médical Dabakh, sis à la liberté 6.
Il dévoile, dans la foulée, une autre manigance des autorités sanitaires qui ne donnent pas la bonne information au président de la République. «Récemment (ndlr : mardi 27 juillet dernier), le président est parti en visite à l’Hôpital général Idrissa Pouye, ex-CTO (Grand Yoff) pour voir ce qui ce passe dans les Centres de traitement des épidémies (Cte). Les gens ont installé une nouvelle salle, qui n’est pas encore fonctionnelle, ils y ont mis des lits et quand il (Macky Sall) est rentré, le soir, ils ont tout enlevé», s’est désolé le médecin urgentiste. Avant d’assumer que les hommes de terrain ne traduisent malheureusement pas la réalité des faits à la haute autorité. Or, les pressions causées par l’explosion de cas graves de la troisième vague, notamment la variante Delta, sont les mêmes dans le secteur public que le privé qui sont tous confrontés aux mêmes problèmes.
A l’en croire, les centres de santé, qui n’ont pas de générateurs d’oxygène tels que le Samu, n’ont que des bouteilles et ne peuvent pas prendre en charge des malades pour défaut d’oxygène. Par conséquent, le nombre de décès est loin de corroborer les chiffres réels. «Les chiffres vraiment sont très sous-évalués. Même ceux qui meurent dans les cliniques, parfois on ne les prend pas en compte. Si les structures privées ne sont pas répertoriées, prises en compte et intégrées dans la base de données pour qu’on donne les chiffres, en tant que pratiquant, je pense qu’il faut multiplier les chiffres par cent», martèle-t-il.
Seulement, le privé a encore plus de problème. Car il ne bénéficie pas de subventions, ni d’appui de l’Etat. Or, «lorsqu’il y a des malades qui viennent pour détresse respiratoire dans nos structures, et qu’il n’y a pas de place dans le public, on est obligés par humanisme de les prendre. On est obligés parfois de faire des efforts afin de les prendre en charge dans l’urgence. Puis voir s’il y a de la place dans les Cte pour les transférer», explique le Sg de l’Association sénégalaise des médecins urgentistes.
Et de poursuivre : Hier, (avant-hier) on a reçu en urgence une personne âgée gravement atteinte. On n’avait pas de place, et quand on a appelé les autres structures et cliniques notamment Samu, il n’y avait plus de place disponible nulle part. On a certes fait de notre mieux mais on n’a pas pu la garder parce qu’on est confrontés à un problème d’oxygène.
«SI VOUS VOULEZ OBTENIR UNE IMMUNITE COLLECTIVE AVEC 70% DE COUVERTURE VACCINALE, VOUS ETES OBLIGES DE VACCINER LES ENFANTS»
Pr Tandakha Ndiaye Dièye est largement revenu sur la vaccination
En plein dans la 3e vague qui est en train de faire des ravages au Sénégal où chaque jour on dénombre des morts. Pour faire face à cette maladie, les autorités étatiques et sanitaires prônent la vaccination. Cependant, beaucoup de questions taraudent l’esprit des Sénégalais par rapport à la vaccination. C’est dans ce sens que nous avons interrogé un spécialiste en vaccination et immunologie. Pr Tandakha Ndiaye Dièye est largement revenu sur la vaccination. Selon lui, si on veut une immunité collective de 70%, il faudra vacciner les enfants.
Est-ce qu’il y a un risque de se vacciner alors qu’on est positif à la Covid-19 ?
Il n’est pas recommandé de se vacciner quand on est infecté ; cela ne donne pas un bon résultat avec le risque d’avoir des effets secondaires plus fortes encore. Il n’est pas du tout conseillé de se vacciner quand on est infecté. Pour n’importe quel vaccin, attendez d’être guéri avant de vous vacciner. Parce que quand vous vaccinez quelqu’un qui est malade, la vaccination exacerbe les effets secondaires. Maintenant quelqu’un peut se vacciner sans le savoir mais ce n’est pas conseillé.
Et si l’on se vaccine alors qu’on est positif, est-ce que le vaccin sera efficace ?
On ne vaccine pas quelqu’un qui est malade. Il peut en recevoir mais ce n’est pas recommandé ; il faut que les gens fassent attention. Le vaccinateur doit poser cette question à tout le monde à savoir s’ils n’ont pas de fièvre ou un quelconque problème. Quand vous avez des symptômes de Covid, on ne doit pas vous vacciner. Il faut que les gens le comprennent.
Si on a été testé positif et qu’on n’était pas déjà vacciné, une fois guéri, il faut rester combien de temps avant de pouvoir le faire ?
En France, ils ont dit 2 mois avant de prendre une dose de vaccin. Aux Usa, il faudra attendre 3 mois avant de prendre une 1ère dose et un mois plus tard, la 2nd dose. En Angleterre, on préconise au moins 28 jours après infection du Covid, ce qui évitera toute confusion entre les symptômes liés au Covid et ceux liés aux vaccins. L’Oms a dit que vous pouvez rester jusqu’à 6 mois, mais la meilleure estimation est entre 1 à 3 mois. La maladie va vous donner des anticorps et une fois vacciné, vous le considérez comme une seconde dose. Une personne qui a la Covid, si vous la vaccinez, cela ne lui sert à rien. Le virus est plus puissant que le vaccin. Le vaccin peut ressembler au virus ou une partie du virus mais ce n’est pas le virus. Quand on est infecté on ne peut pas se vacciner et c’est valable pour l’ensemble des vaccins. Au minimum, il faut 28 jours après l’infection pour prendre une 1ère dose.
Combien de temps faut-il pour que le vaccin réagisse ?
Au bout d’une semaine ou 15 jours, le vaccin commence à réagir en fabriquant des anticorps. C’est pourquoi on dit d’attendre un mois ou trois mois pour avoir une seconde dose. Parce que la 2e dose permet de renforcer la 1ère. Avec la 1ère dose, vous n’avez pas un bon taux d’anticorps et un nombre élevé de lymphocytes qui vous protègent plus efficacement.
Le vaccin protège la personne pour combien de temps ?
Personne ne peut vous dire combien de temps le vaccin va protéger la personne. Le vaccin ne peut pas interrompre la chaîne de transmission. Cela réduit la chaîne de transmission très fortement. La chose la plus importante est qu’il réduit le nombre de cas graves, c’est-à-dire la maladie. Depuis un an que le monde a commencé à se vacciner, on prend deux doses ; et on parle même d’une 3e dose de vaccin probablement pour les personnes à risque et les personnes âgées. Il faut laisser le vaccin faire son travail dans votre corps avant de commencer à fabriquer les anticorps.
Est-ce qu’il n’est pas temps de vacciner les enfants puisque, dit-on, la Covid a tué deux enfants ? de deux ans ?
La Covid-là, on ne la connait pas. Elle nous a montré plein de choses depuis le début. Cela évolue et maintenant, nous sommes à l’ère des mutations. Tous les jours, on peut apprendre de ce virus ; c’est pourquoi on est allés très vite à la vaccination. Nous avons vu que cette Covid-là attaque tout le monde aussi bien les adultes que les enfants, mais cela se comprend. Si vous vaccinez beaucoup plus d’adultes, ils se protègent mieux mais le virus va aller chez les enfants. C’est un virus et il va essayer de s’adapter ; il ne peut continuer à vivre que chez l’homme, donc il va aller d’homme à homme. Le réservoir du virus, ce sont les hommes. Aux Usa, ils ont commencé à vacciner les enfants avant la rentrée. Si l’on veut avoir une immunité collective, il faut vacciner tout le monde. Dans tous les pays du monde, si vous voulez obtenir une immunité collective avec 70% de couverture vaccinale, vous êtes obligés de vacciner les enfants. C’est prévu dans les programmes. L’Afrique est en retard. Les Européens ont dépassé la polémique sur les effets secondaires.
Qu’est-ce qui explique cet état de fait, alors qu’on disait que les enfants sont épargnés ? Ou alors avaient-ils des comorbidités ?
Ce que l’on doit savoir est que le virus a toujours été chez les enfants. Seulement cela ne faisait pas beaucoup de manifestations. D’ailleurs dans le monde, les gens avaient prévu de vacciner les enfants mais ils ont dit que les plus vulnérables, ce sont les adultes. Aux Usa, ils vaccinent jusqu’à 12 ans, en France jusqu’à 11 ans etc. et ils vont descendre.
Est-ce qu’on peut mélanger une dose par exemple de Sinopharm et d’AstraZeneca ou de Moderna ?
Les combinaisons les plus connues sont AstraZeneca, une dose de Pfizer ou de Moderna. Ces résultats sont meilleurs que lorsque tu prends deux doses d’AstraZeneca ou deux doses de Pfizer ou deux doses de Moderna. Donc on ne voit pas de document avéré entre Sinopharm et AstraZeneca ou Pfizer ou Moderna. Au Sénégal, les gens veulent tout mélanger parce qu’ils sont affolés à cause de la 3é vague.
SAMBA SY RAPPELLE LES EMPLOYEURS A L’ORDRE
Face aux décisions radicales prises ces derniers jours par certaines entreprises visant à rendre obligatoire le vaccin, les travailleurs peuvent compter sur le soutien du ministre en charge du Travail
C’est un rappel à l’ordre du ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions face à certaines entreprises qui ont voulu rendre le vaccin obligatoire pour les travailleurs. En effet, se faisant l’avocat des employés, Samba Sy a dénoncé des procédés dépourvus de fondement juridique.
Face aux décisions radicales prises ces derniers jours par certaines entreprises visant à rendre obligatoire le vaccin, les travailleurs peuvent compter sur le soutien du ministre en charge du Travail. En effet, prenant l’affaire à bras-le-corps, Samba Sy a tout simplement rappelé les employeurs à la raison.
Dans une note d’information publiée hier par son département à l’intention des employeurs, le ministre en charge du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions a d’emblée regretté que certains employeurs aient pris des mesures visant à interdire l’accès à l’entreprise aux travailleurs qui ne se sont pas fait vacciner, ou à conditionner le bénéfice de certains avantages à la présentation d’un carnet de vaccination. «Etant donné qu’à l’état actuel de notre législation, aucune disposition ne rend obligatoire la vaccination, ces procédés, discriminatoires et attentatoires aux droits des travailleurs, sont dépourvus de fondement juridique.
Par conséquent, le pouvoir d’organisation du travail de même que l’obligation de garantir la sécurité et la santé des travailleurs ne sauraient conférer à l’employeur la possibilité de refuser l’accès de l’entreprise à un travailleur au motif qu’il ne s’est pas fait vacciner», a soutenu le ministre en charge du Travail pour clore le débat sur cette polémique relative à l’adoption de ces mesures. Ainsi, poursuit la note d’information, conscient de la situation sanitaire, le Ministère en charge du Travail recommande aux employeurs de privilégier la sensibilisation etle dialogue au niveau interne, en s’appuyant sur les instances comme le collège des délégués du personnel, le Comité d’Hygiène et de Sécurité au Travail, le Comité interne duDialogue social, etc.
Par ailleurs, le Ministère en charge du Travail a invité les employeurs à se référer aux documents produits par la Direction générale du Travail et de la Sécurité sociale dès le début de la pandémie, notamment le guide “Milieu de travail et COVID-19” et le guide sur la prévention de la COVID-19 en milieu de travail. Il faut rappeler que ces derniers jours, face à la propagation rapide du Coronavirus avec cette troisième vague causée par le variant Delta, certaines entreprises comme la société nationale d’électricité (Senelec) et l’entreprise Ba Eau Bab ont pris des mesures contraignantes visant à mettre les travailleurs non vaccinés en congé.
COVID-19 : "LES ENFANTS DÉVELOPPENT 3 À 4% DE CAS SÉVÈRES"
Le chef du service pneumonie pédiatrique à l’hôpital pour enfants Albert Royer, Pr Idrissa Demba BA, monte au créneau, après l’alerte sonnée par la directrice de la Santé publique, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, sur les ravages de la Covid-19. Pr BA confirme que la Covid-19 rajeunit, touchant les enfants, qui développement même des formes graves.
"Ce qu’on a constaté ces derniers temps, c’est qu’on peut avoir des formes sévères chez les enfants. Est-ce lié au fait qu’il y a beaucoup de cas parce que le variant Delta est plus contagieux ? Cela reste à voir", a-t-il souligné, dans L’Obs du jour. Ce, alors qu’a-t-il relevé : "dans 90% des cas, la Covid-19 chez l’enfant est une maladie asymptomatique ou avec des formes légères. Ça donne un rhume, un peu de fièvre mais sans aucun autre symptôme. Il y a à peu près 6 à 8% des cas où c’est des formes modérées, avec des difficultés respiratoires, toux."
Mais, a-t-il appuyé : "ces enfants ont une bonne oxygénation et un bon état général. Ça peut aussi être accompagné de vomissements ou de diarrhée. Pour les formes sévères, c’est à peu près 3 à 4% qui vont entraîner une détresse respiratoire, avec une atteinte pulmonaire sévère qui peut dépasser 75%, parfois des défaillances au niveau des autres organes comme le cœur, les reins." Jusqu’à la 2e vague qui sévit actuellement, c’étaient "des formes très rares".
Face au "rajeunissement" de la Covid-19, "certaines études disent qu’on peut vacciner à partir de 10 ans, d’autres à partir de 6 ans", a-t-il indiqué.
L’ÉTERNEL RECOMMENCEMENT
Le temps de la dénonciation se poursuit. Face à la hausse des cas de Covid assimilé au variant Delta dont la contamination est rapide, beaucoup d’acteurs cherchent un coupable
Le Sénégal vit une période difficile de coronavirus avec sa cascade de décès journalière qui dépasse la quinzaine. Si certains spécialistes avancent que le coronavirus est devenu endémique avec des périodes de fortes contaminations, d’autres soutiennent tout simplement que c’est un relâchement qui a conduit au débordement avec la saturation des centres de traitement épidémiologique implantés dans tout le Sénégal. Une situation qui dépasse le personnel soignant qui appelle à plus de moyens.
Le temps de la dénonciation se poursuit. Face à la hausse des cas de Covid assimilé au variant Delta dont la contamination est rapide, beaucoup d’acteurs cherchent un coupable. Depuis un certain temps, les sorties se multiplient pour tirer à boulets rouges sur le ministère de la santé et de l’action sociale mais aussi le Président Macky Sall après sa tournée économique en période de pandémie. Un supposé manque d’oxygène pour les malades de Covid graves ainsi que le problème de place est réfuté par le ministre Diouf Sarr.
Toutefois, depuis quelques jours des malades sont assignés à rester chez eux faute de place dans les différents CTE et certains perdent la vie avant la sortie des résultats de tests qui prennent plus de 72 heures. Au niveau de certains centres, le manque d’oxygène même s’il n’est pas permanent est noté. Face à tous ces manquements, le ministère de la santé tente de corriger certaines erreurs qui ont conduit à cette situation.
Pour le spécialiste de santé publique, Dr Mohamed Lamine Ly, en période d’épidémie la surveillance doit être maintenue le plus longtemps possible tant que la maladie est là. La vigilance doit être de mise. «Le Sénégal a du mal à connaitre les malades souffrant de Covid. Les tests de diagnostics Pcr sont très lourds et la durée pour avoir les résultats ne milite pas en faveur de la lutte. La personne qui fait le test si elle a la Covid peut continuer à contaminer avant qu’elle ne le sache. Aujourd’hui, l’idéal est de travailler autour d’une stratégie inclusive avec tous les acteurs médecins, infirmiers, pharmaciens, laborantins afin de mettre en place des tests de rapides accessibles à tous et qui sont utilisables sans contraintes», a avancé Dr Ly. Et de poursuivre : «la progression pourrait ainsi diminuer et la contamination maîtrisée même si on aura des épisodes de Covid dans l’année, elles seront de faible intensité».
Pour l’urgentiste Dr Mamadou Diop, la situation est grave et les autorités doivent changer de paradigme. «Il faut prendre des mesures nécessaires, nous assistons à un débordement des cas. Les structures sont saturées » a-t-il déclaré dans une radio de la place.
LES TESTS RAPIDES DISPONIBLES DEPUIS SAMEDI
Les autorités ont annoncé la présence des tests rapides dans les différents centres de prise en charge de Covid. Cependant, même si la population l’attendait pour en faire bon usage, le ministère de la santé et de l’action sociale a annoncé par la voix de son ministre Abdoulaye Diouf Sarr que la gestion des tests reste exclusivement au public et pour le moment ils ne sont pas présents dans les officines privées. Une autre situation qui exclut des acteurs dans la lutte.
DES CORRECTIFS APPORTÉS
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a reconnu que ce n’était pas une bonne idée de fermer les CTE lors de la deuxième vague et que des correctifs seront apportés. Dans le but de contenir les malades de coronavirus dans cette troisième vague marquée par le variant Delta, le hangar des pèlerins logé au stade Léopold Sédar Senghor a été rouvert.
Concernant la vaccination, le stade Léopold Sédar Senghor a reçu la visite d’une équipe dédiée pour les personnes qui n’ont jamais reçu de vaccin et qui veulent se faire vacciner. Les centres de santé sont réservés exclusivement à la deuxième dose ainsi qu’au test de dépistage renseignent des autorités sanitaires qui appellent aux respects des gestes barrières : port de masque, lavage des mains à l’eau coulante et au savon, distanciation physique qui restent les seules gages de vaincre la maladie.
COVID : 400 MILLIONS CFA DE L’USAID POUR LA RÉPONSE SÉNÉGALAISE
Dakar, 2 août (APS) - Le gouvernement américain va mettre à la disposition de l’UNICEF une enveloppe de plus de 400 millions de francs CFA pour financer le déploiement de vaccins contre la COVID-19 et renforcer la réponse du Sénégal à cette pandémie, a-t-on appris lundi de source diplomatique américaine.
Selon un communiqué de l’ambassade américaine à Dakar, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé, ce lundi, "la décision du gouvernement des États-Unis de mettre à la disposition de l’UNICEF une enveloppe d’environ 406.000.000 FCFA (700 000 dollars) pour financer le déploiement de vaccins contre la COVID-19 et renforcer la réponse du Sénégal à cette pandémie".
"Ces fonds permettront à l’UNICEF de renforcer la chaîne du froid au Sénégal, en vue de garantir la distribution et la livraison, en toute sécurité, des vaccins, y compris ceux fournis par l’initiative COVAX, dans l’ensemble du pays", précise le communiqué.
Il ajoute que ces fonds seront également utilisés pour appuyer les efforts du gouvernement visant à encourager l’utilisation de vaccins sûrs et efficaces et l’application continue de mesures de protection au sein des communautés.
Le communiqué note que l’appui de l’USAID à l’UNICEF devrait s’ajouter à titre complémentaire aux dons effectués par COVAX, une initiative codirigée par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), Gavi et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le but est de promouvoir un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 à l’échelle mondiale.
Il fait observer que le partenariat USAID-UNICEF arrive à point nommé pour le Sénégal qui connaît, depuis la fin du mois de mai 2021, une nouvelle recrudescence de cas de COVID-19.
Au cours du mois de juillet 2021, les États-Unis ont fourni plus de 300.000 doses uniques de vaccins Johnson & Johnson au Sénégal à travers COVAX, en coordination avec l’Union africaine, rappelle le communiqué.
Grâce au soutien de l’USAID, l’UNICEF pourra poursuivre l’acquisition d’équipements essentiels au transport des vaccins, notamment des boîtes isothermes, des bacs à glace et des porte-vaccins, explique la partie américaine.
"Il pourra également renforcer la communication en matière de santé publique à travers les médias grand public et les réseaux sociaux. Ces fonds aideront le gouvernement et les partenaires à lutter contre la désinformation et à stimuler les efforts visant à limiter la propagation de la COVID-19’’, peut-on lire.
"Le renforcement de la communication sur les risques et la mobilisation des communautés pour promouvoir la vaccination seront déterminants pour sauver des vies, contenir la pandémie, protéger les systèmes de santé et faciliter la relance de l’économie’’, fait-on valoir de même source.
En dépit de "progrès impressionnants réalisés dans la campagne de vaccination, le Sénégal a besoin d’importantes doses de vaccin supplémentaires pour atteindre une plus grande partie de sa population et vaincre le virus", déclare Silvia Danailov, représentante de l’UNICEF au Sénégal.
Le pays "a également besoin d’un soutien accru pour renforcer la chaîne de froid et communiquer avec les communautés afin de créer un environnement favorable à la vaccination, d’instaurer la confiance et de garantir l’application des mesures barrières tout en poursuivant le déploiement des vaccins’’, dit-il dans des propos rapportés par le communiqué.
Selon Peter Trenchard, son directeur, l’USAID "espère pouvoir aider le gouvernement du Sénégal et d’autres partenaires du secteur de la santé à livrer, distribuer et administrer des vaccins essentiels pour aider le pays à se remettre sur pied et à protéger les populations vulnérables".
"L’USAID Sénégal continuera, à travers ses partenaires, à encourager l’utilisation des vaccins partout au Sénégal et à sensibiliser à l’importance du port de masques pour sauver des vies’’, promet M. Trenchard, cité par le texte.
«DU MATERIEL DU PUBLIC VENDU AUX STRUCTURES SANITAIRES DU PRIVÉ»
Dr Babacar Niang, controversé patron de Suma assistance et pionnier de la médecine privée, n’a pas mis de gants pour dénoncer ces pratiques en cours dans le pays
Devant le «Jury du dimanche» d’Iradio, le patron de Suma assistance, Dr Babacar Niang, a confirmé les informations du journal Le Quotidien relatives au nouveau business autour des respirateurs artificiels et des unités de production d’oxygène issus des Cte démantelés à la fin de la deuxième vague du Covid-19. Selon lui, «du matériel du public est vendu aux structures sanitaires du privé».
L’info avait secoué le ministère de la Santé et de l’action sociale qui s’était précipité de démentir. Dans sa chronique du lundi 19 juillet dernier, Le Quotidien avait sonné l’alerte sur la vente du matériel du public est aux structures sanitaires du privé. Invité du «Jury du dimanche» d’Iradio, Dr Babacar Niang, controversé patron de Suma assistance et pionnier de la médecine privée, n’a pas mis de gants pour dénoncer ces pratiques en cours dans le pays. «Du matériel du public est vendu aux structures sanitaires du privé. La maison de… (Un grand entrepreneur) et d’autres revendeurs qui ont pignon sur rue te sortent tout le matériel que tu veux. Ce n’est pas normal. Tout ministre de la Santé qui vient, la première recommandation qu’on lui fait, c’est de ne pas soulever ce lièvre. On achète par des revendeurs qui sont agréés. Il y a d’autres même qu’on voit, ce sont des bricoleurs. Même eux, ils ont le formulaire. Pour les gants de protection, actuellement, si vous ne mettez pas 7 000 francs Cfa, vous n’avez pas une paire», déclare l’invité du «Jury du dimanche».
Dr Niang, qui a toujours eu le courage d’assumer ses idées et de ramer à contrecourant de la bien-pensance, enchaîne son réquisitoire. «Au ministère de la Santé, quand vous commencez à travailler làbas, il y a une caisse, et vous recevez votre part tous les mois. Ça part de là-bas : On te fait une commande de deux milliards de francs Cfa, tu amènes 100 appareils, on t’en prend dix, on te rend les 90. Qu’est-ce que vous allez faire de ces 90 appareils», s’interroge-t-il. La gestion de cette troisième vague a révélé que bien des choses que l’on pouvait considérer comme acquises n’existaient que dans les discours et autres rapports officiels. «Où sont les centaines de lits d’hospitalisation acquis dans le Programme d’urgence de riposte contre le Covid19 ? Où sont-ils passés ? Où sont passées les dizaines de respirateurs artificiels et les unités de production d’oxygène pour qu’on en arrive à devoir en commander à nouveau dans l’urgence ?», avait posé le chroniqueur du journal Le Quotidien. «Ainsi, apprend-on que les Centres de traitement des épidémies (Cte) avaient été démontés alors que la pandémie n’était pas encore vaincue. Où sont passés les matériels démontés ? Et on découvre, comme par enchantement, que toutes les cliniques médicales privées de Dakar qui ne disposaient pas de matériels et autres appareils respiratoires ont pu s’en doter après le démantèlement des Cte.»
Et de poursuivre : «Allez savoir, mais une telle coïncidence est fort troublante, surtout qu’on assiste à la naissance d’un nouveau business, apparemment lucratif et qui se développe, avec des privés dis posant d’appareils respiratoires qu’ils mettent à disposition de malades restés à domicile faute de places à l’hôpital ou ne pouvant bénéficier d’une assistance respiratoire au niveau des structures hospitalières.» L’article a également évoqué des arriérés de primes à payer aux personnels de santé qui sont accumulés, mais aussi aucun service de réanimation n’est aux normes dans la région de Dakar qui concentre plus de 86% des malades de la pandémie.
900 mille F en oxygène
Cette gestion semble révéler des couacs dans la gestion de cette troisième vague meurtrière. Surtout que le secteur privé n’a jamais été associé à la stratégie de riposte de l’Etat, Dr Niang soutient que les privés ont même été éloignés du centre de décisions.
En plus, détaille-t-il, «il y a des malades qui payaient 900 mille francs Cfa d’oxygène pendant leur hospitalisation». Selon Dr Babacar Niang, il a proposé que l’oxygène soit subventionné par l’Etat. Et la réponse a été sans équivoque : «Tu es privé, tais-toi ! (D’abord), on n’a pas à te donner de l’oxygène pour tes malades», répète-t-il. Et d’ajouter : «C’est là aussi que j’ai dit si vous baissez l’oxygène, je baisse la facturation. Pendant ce temps-là, vous entendez ce qui se passe actuellement parce qu’il y a un gros débat entre le Pr Seydi et les organisations. On dit que l’oxygène est en tension.» L’autre point soulevé par l’urgentiste, c’est la persistance du phénomène des médecins officiant dans le public et dans le privé.
Evidemment, la pratique est encadrée légalement par une loi qui leur permet à partir de 16 heures de faire la médecine privée, mais il pense qu’il y a des abus. «Il y a des publics qui font même leur privé dans l’hôpital. Nos amis français ou burkinabè, quand ils viennent au Sénégal, c’est tout un tas d’histoires. ‘’Professeur, on m’a soigné dans un hôpital, je ne vous paie pas.’’ Mais le Sénégalais, lui, il est habitué. Il a toujours l’argent pour le payer», se désole Dr Babacar Niang.
C’EST FAUX, LE VACCIN NE CRÉE PAS D’INFERTILITÉ
«C’est possible mais ce n’est pas une anomalie. N’importe quel vaccin induit une réaction immunitaire», dit d’emblée le gynécologue Dr Abdoulaye Diop
Les vaccins ont différents effets secondaires mais ils ne sont pas nocifs et ils peuvent être quelque chose de nouveau chez l’individu. Chez la femme, il y a certaines qui, une fois vaccinées, voient leurs règles changer de couleur ou alors ne les voient plus. Chaque personne a un système immunitaire qui lui est spécifique. Les experts se sont prononcés sur cette hypothèse.
«C’est possible mais ce n’est pas une anomalie. N’importe quel vaccin induit une réaction immunitaire», dit d’emblée le gynécologue Dr Abdoulaye Diop. Selon lui, quand on vaccine quelqu’un, c’est pour que son corps réagisse et prépare des anticorps pour que le jour où il va rencontrer le vrai virus, il puisse se défendre correctement. «A l’intérieur du corps de la femme, dans l’utérus plus précisément, il y a un système immunitaire ; donc l’utérus peut réagir quand on envoie une vaccination», indique-t-il. Cependant, il explique que l’on peut vous vacciner et que vous ayez une fièvre, ou un mal de tête, de bras, une petite diarrhée. «Ce n’est pas une réaction pathologique ou néfaste. C’est une réaction normale et passagère. C’est possible mais pas systématique», rassure Dr Abdoulaye Diop.
A l’en croire, après un vaccin chez la femme, on peut avoir un petit saignement mais les règles vont venir. «Le vaccin ne bloque pas du tout et ne change pas la couleur des règles non plus. Le vaccin ne crée pas aussi d’infertilité, ce sont de fausses rumeurs véhiculées par les ‘’anti-vaccins’’», dit-il.
Pour Pr Tandakha Ndiaye Dièye, immunologiste et spécialiste en vaccination, les règles, c’est du sang qui sort, c’est-à-dire la menstruation. Cela n’a absolument rien à voir. «Les vaccins et les règles n’ont pas le même chemin. Les femmes qui ont subi cela ont leurs propres problèmes qui n’ont rien à voir avec le vaccin. Il y a des femmes qui peuvent rester 6 mois sans avoir leurs règles alors qu’elles n’ont pas pris un vaccin», soutient-il.