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30 avril 2025
Santé
LES SYNDICALISTES METTENT LA PRESSION SUR LE PRESIDENT POUR LA RECONSTRUCTION DE L’HOPITAL LE DANTEC
«Sous le poids de l’âge, l’hôpital se trouve dans un état délabré et inquiétant. Les bâtiments sont vétustes et risquent d’être un danger public pour les malades et le personnel soignant»
Les bâtiments de l’hôpital Aristide Le Dantec sont essentiellement dans un état de délabrement avancé. Qualifiant cela comme un manque de considération, les membres du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la Santé et du Secteur Social (SDT/3S) invitent le chef de l’Etat reconstruire cette structure hospitalière.
«Sous le poids de l’âge, l’hôpital se trouve dans un état délabré et inquiétant. Les bâtiments sont vétustes et risquent d’être un danger public pour les malades et le personnel soignant», s’émeut le secrétaire général du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la Santé et du Secteur Social/section Dantec (SDT3S) qui faisait face à la presse.
Selon Abdoulaye Dione et ses camarades, «l’hôpital ne respecte plus les normes sanitaires pour une bonne administration des soins de qualité». Par conséquent, ils ont remis sur la table le projet de construction de l’hôpital qui date de 2005.
Rappelant que ce projet a été révisé selon les recommandations du ministère de Tutelle et de la Banque mondiale, les syndicalistes soulignent que le Président Macky Sall avait même promis en 2014, lors de l’inauguration de l’unité de cardiologie de la structure sanitaire, la réhabilitation de Le Dantec. Mais jusqu’à présent, aucun acte n’est posé dans ce sens. Pendant ce temps, relève Abdoulaye Dione, «l’Etat est en train de construire d’autres hôpitaux dans les régions qui n’ont même pas de personnels encore moins d’équipements. Cela prouve que la réhabilitation de l’hôpital Le Dantec n’est pas une priorité pour le Président Macky Sall».
Considérant cette situation comme un manque de volonté manifeste de l’Etat vis-à-vis des usagers de l’hôpital dont la plupart sont défavorisées, les membres du SDT3S rappellent que la vocation de Le Dantec est de rester au service des couches les plus démunies. «Par conséquent, sa réhabilitation demeure une extrême urgence», clament les syndicalistes.
LE PLATEAU TECHNIQUE MANQUE DE MATERIELS ET DE PRODUITS
S’agissant du fonctionnement de la structure sanitaire, Abdoulaye Dione et ses camarades soutiennent que l’hôpital ne dispose que d’un seul scanner qui est toujours en panne. «L’institut Curie, qui fait partie de l’hôpital, une référence dans la lutte contre le cancer, ne dispose même pas de mammographie. Il y a également à noter la rupture récurrente des produits d’aide au diagnostic». Parmi leurs revendications, ils réclament le recrutement dans la Fonction publique des 543 prestataires diplômés qui sont en service depuis 10 ans voire 15 ans. «Cela permettra d’alléger les charges de la structure sanitaire qui assure la rémunération de ces contractuels. Car, la subvention de l’Etat qui s’élève à 503 millions Fcfa est insuffisante et n’arrive pas à couvrir les besoins de la structure sanitaire». Ils dénoncent par ailleurs le manque d’équité dans la distribution des fonds alloués pour la prise en charge des personnes atteintes de Covid-19 révolte les syndicalistes de la section Dantec du SDT 3S.
Selon eux, «le Centre de traitement des épidémies (CTE) de l’hôpital n’a reçu que 50 millions Fcfa, là ou d’autres structures comme l’hôpital Dalal Jamm et Fann ont reçu respectivement 250 millions Fcfa et 225 millions Fcfa. Ce qui constitue une injustice et une aberration inqualifiable, car l’essentiel des cas de Covid-19 sont pris en charge à Aristide Le Dantec», affirment les responsables du SDT3S/Section Dantec. Ils n’ont pas manqué de signaler que l’Etat doit à l’hôpital 503 millions Fcfa, à travers la Couverture maladie universelle (Cmu). «Ce qui prouve à suffisance le manque de considération des autorités envers la structure hospitalière».
Dans le but de lutter contre ces manquements, annonce Abdoulaye Dione, «le SDT 3S compte dérouler un plan d’action afin de freiner la tentative de liquidation de son outil de travail».
LE LABORATOIRE BIONTECH INTÉRESSÉ PAR L'AFRIQUE
Le laboratoire BioNTech a confirmé, vendredi à Berlin, devant les présidents Macky Sall et Paul Kagamé, sa volonté de produire sur le continent africain tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux.
Dakar, 27 août (APS) – Le laboratoire BioNTech a confirmé, vendredi à Berlin, devant les présidents Macky Sall et Paul Kagamé, sa volonté de produire sur le continent africain tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux.
Selon un communiqué dont l’APS a eu connaissance, les présidents sénégalais et rwandais, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Werner Hoyer, président de la BEI ont rencontré Uğur Şahin, PDG et cofondateur de BioNTech à l’Académie Barenboïm-Saïd, à Berlin, afin d’aborder la mise en place d’une production durable de vaccins pour l’Afrique.
La même source précise que cette réunion organisée par la fondation kENUP au nom de BioNTech, s’est déroulée en marge du Sommet du Partenariat G20 Afrique, initiée par la chancelière allemande Angela Merkel.
Étaient également présents John Nkengasong, directeur des centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, et Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Le texte souligne que la réunion ‘’a débouché sur un communiqué conjoint confirmant la volonté de BioNTech de produire en Afrique tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux’’.
Le document rappelle que suivant les orientations de l’Union africaine, BioNTech a commencé à évaluer ‘’les possibilités de fabrication au Rwanda et au Sénégal et elle a partagé les locaux des futurs pôles de production de vaccin de l’OMS’’.
En attendant, souligne le communiqué, le vaccin de BioNTech contre le Covid-19 peut en principe être également fabriqué dans les centres de production locaux, en vue de sa distribution en Afrique.
Il ajoute que ‘’d’autres centres de production de vaccins et de produits pharmaceutiques peuvent également être basés dans ces pôles afin de garantir un écosystème commercial et scientifique durable’’.
CONFERENCE DE BERLIN SUR LE «COMPACT AVEC L’AFRIQUE»
La pandémie covid-19 fait reconsidérer les priorités
Lancée en 2017, la conférence «Compact avec l’Afrique» s’était fixé comme objectif de renforcer les infrastructures dans certains pays du continent noir, d’améliorer leur environnement des affaires et de soutenir leurs politiques éducatives. Mais avec l’apparition de la Covid-19, toutes les prévisions ont été chamboulées. L’urgence aujourd’hui pour les Etats africains est de maîtriser la propagation de la maladie et de gérer les effets collatéraux de la crise sanitaire
Le chef de l’Etat Macky Sall fait partie des chefs d’Etat africains invités à participer, aujourd’hui à Berlin, à la Conférence « Compact avec l’Afrique ». Cette initiative lancée en 2017 sous la présidence allemande du G20 a pour objectif de stimuler l’investissement en Afrique par différents mécanismes de soutien, y compris les réformes nécessaires à l’amélioration de l’environnement des affaires. Une note du bureau d’information gouvernementale (BIG) du Sénégal revient largement sur les enjeux d’une telle rencontre. Il est indiqué dans le document que lors de la conférence de 2017, les participants avaient relevé la nécessité de prendre des mesures conjointes pour renforcer les infrastructures durables, améliorer les cadres d'investissement et soutenir l'éducation. Des priorités individuelles pour les « pactes d'investissement » ont été avancées par le Sénégal, la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie, souligne la note du BIG qui précise dans la foulée que ces pactes visent à mobiliser l'investissement privé et à promouvoir une utilisation efficace des fonds publics.
Au total, douze pays africains, dont le Sénégal, sont bénéficiaires de cette initiative. Mais, toujours selon le BIG, la crise sanitaire mondiale suite à l’apparition de la Covid-19 pose de nouveaux défis, notamment économiques, à relever dans le cadre du « Compact avec l’Afrique ». C’est à ce titre, renseigne-t-il, qu’en avril 2021, les présidents de la réunion du Groupe consultatif africain ont émis 10 recommandations fortes. En effet, l'accès aux vaccins, aux produits thérapeutiques et aux diagnostics COVID-19 ont été identifiés comme des éléments essentiels à la relance économique, surtout que de bonnes performances économiques ont été relevées dans plusieurs pays bénéficiaires de l’initiative. Par conséquent, d’après le communiqué parvenu à «L’AS», les gouvernements des pays de l’initiative sont appelés à agir de manière décisive pour reconstruire la confiance des investisseurs et renforcer le rôle des investissements directs à l'étranger (IDE) dans la reprise post-COVID-19 et les agendas nationaux de développement.
REORIENTATION DES PRIORITES AUTOUR DE L’ACCES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS THERAPEUTIQUES, LA SUSPENSION DE LA DETTE…
Aussi a-t-il été noté que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités de la dette et a menacé la viabilité budgétaire de nombreux pays. C’est ainsi que l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a été prolongée pour la deuxième fois jusqu'à la fin de 2021, souligne le BIG.
Poursuivant, il informe qu’un cadre commun pour les Traitements de la dette au-delà de la DSSI a également été établi, ce qui constitue une étape importante pour la coopération mondiale car permettant aux pays de restructurer une dette insoutenable, de regagner de la solvabilité et de parvenir à une reprise économique résiliente. La nécessité de façonner la transformation économique dans les pays du «Compact avec l’Afrique» afin de profiter des nouveaux moteurs de croissance a été soulignée.
Ainsi, note-t-on, l'économie numérique offre une occasion unique d'accélérer la croissance, la réduction de la pauvreté et la création d'emplois. De même, il a été relevé que l’'économie verte offre l'opportunité de tirer parti de manière durable d'abondantes richesses naturelles du continent grâce à l'agriculture intelligente, l'écotourisme, l'économie et les bonnes pratiques en matière d'énergie renouvelable. Dans la même dynamique, apprend-on, les organisations internationales telles que le Groupe de la Banque mondiale (GBM), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ont été invitées à accompagner les pays du « Compact avec l’Afrique » dans le défi de la relance économique, celui de l'intégration régionale et de l'urbanisation en tant que moteurs clés de croissance.
A noter en définitive qu’en marge de la conférence, le président de la République Macky Sall aura plusieurs entretiens les 27 et 28 août avec des officiels et représentants du secteur privé avant de rentrer à Dakar le 29 août 2021.
PROPAGATION FULGURANTE DE LA COVID-19
Des chercheurs de l’Ifan et de l’Esp traquent le virus dans les eaux usées
Des chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de génie chimique et biologie appliquée de l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) viennent de lancer un programme de surveillance du virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ce programme viendra en appoint aux tests cliniques afin de contribuer à la prévention de la circulation du virus.
Prélever chaque semaine des échantillons d’eaux usées au niveau des facultés et écoles et réaliser des tests de présence du virus. Telle est la solution proposée par le consortium constitué de chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de Génie Chimique et Biologie Appliquée de l’ESP, en partenariat avec d’autres institutions, pour chercher la présence éventuelle du SARS/CoV 2 dans les eaux usées.
Lancé au mois de juillet dernier, ce programme va permettre de surveiller le virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’UCAD. Ainsi, des échantillons d’eaux usées seront prélevés au niveau des facultés et écoles à partir desquels seront réalisés des tests de présence du virus. Initié par des chercheurs de l’UVS, l’ESP et l’IFAN, et soutenu par le recteur de l’UCAD à travers la Direction de Recherche et d’information (DRI), le programme de surveillance environnemental de la COVID-19 est un outil complémentaire aux tests cliniques qui va contribuer à la prévention de la circulation du virus.
En effet, ces chercheurs pensent que le virus de la COVID-19 peut être excrété par les personnes contaminées bien avant l’apparition des signes cliniques. «Il peut même être rejeté par les cas asymptomatiques. Le virus va se retrouver dans les toilettes et finir dans les eaux usées», renseignent les chercheurs. Dès lors, ils estiment que le suivi de la présence du virus dans ces eaux usées permettra de détecter sa circulation dans une population donnée avant que les gens ne soient malades, et constitue un système d’alerte précoce. « C’est ce qu’on appelle l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets ou Waste Based Epidemiology en anglais», renseignent-ils. Selon les chercheurs, plusieurs études ont montré que le pic de virus dans les eaux usées précédait d’une à deux semaines le pic des malades dans les hôpitaux.
Par conséquent, ils estiment que le programme surveillance environnemental de la COVID-19 « est un bon moyen d’anticipation et d’ajustement des moyens de la riposte». D’autant que l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets constitue une méthode complémentaire au test clinique, pouvant fournir une approche efficace pour prédire la propagation potentielle de l’infection. Avec la quantification de l’ARN du virus dans les eaux usées, poursuivent les spécialistes, des modèles mathématiques permettent d’estimer le nombre de personnes infectées dans une zone donnée et de déterminer la prévalence de la maladie. En outre, la surveillance des eaux usées et de la présence de COVID-19 peut aider à comprendre l’ampleur de l’infection et à prendre des mesures de précaution, comme des tests de masse ou un confinement temporaire pour isoler la communauté.
A noter que plusieurs études ont démontré que l’analyse des eaux usées est un outil fiable pour détecter et suivre la présence du SARSCoV-2 au sein d’une population donnée et ce, avant toute apparition de symptômes chez les personnes infectées. En réalité, dans le cadre de l’accompagnement global dans la maîtrise du risque COVID-19, et en complément des solutions déjà proposées ou mises en place, beaucoup de pays comme la France ont déjà lancé ce programme de détection pour les eaux usées.
A terme, cela permettra d’alerter rapidement sur la présence du SARS-CoV-2 sur un site donné, même si les personnes sont asymptomatiques, avant que le virus ne se propage trop largement. C’est donc un atout supplémentaire dans le contrôle de l’évolution de l’épidémie.
CORRELATION CONJONCTIVITE-COVID 19, PAPA AMADOU NDIAYE LIVRE SON DIAGNOSTIC
« La première chose qu’il faudrait d’abord comprendre est que l’épidémie qui nous concerne à l’heure actuelle qui est le coronavirus a effectivement des corrélations avec l’œil »
Le Sénégal vit présentement deux épidémies à savoir le coronavirus et la conjonctivite. Dans le domaine de l’ophtalmologie, le docteur Papa Amadou Ndiaye, médecin chef du service d’ophtalmologie de l’hôpital Abass Ndao, par ailleurs président de la société sénégalaise d’ophtalmologie, a avancé que le problème est qu’à l’heure actuelle, « le coronavirus a effectivement des corrélations avec l’œil ». Toutefois, il a attiré l’attention des populations sur les signes de gravité dont la douleur, une baisse de vision entre autres. Il s’exprimait hier, jeudi 26 août, lors du point de presse du ministère de la Santé et de l’action sociale sur la situation du coronavirus au Sénégal.
Pour le docteur Papa Amadou Ndiaye, ophtalmologue à l’hôpital Abass Ndao de Dakar, il existe une épidémie qu’on appelle la Covid-19, une autre de conjonctivite qui fait que la population est un peu affolée et pose un certain nombre de questions. « La première chose qu’il faudrait d’abord comprendre est que l’épidémie qui nous concerne à l’heure actuelle qui est le coronavirus a effectivement des corrélations avec l’œil », a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : « il faut savoir et on vous l’a précisé depuis le départ, que le virus est présent dans les larmes des sujets atteints de coronavirus même s’ils n’ont pas de signes oculaires. Ce qui fait que l’œil est un organe de pénétration de cette maladie ». Pour le docteur Ndiaye, ce n’est pas étonnant qu’au-delà des masques, on conseille au personnel médical et ceux qui sont dans les réanimations et qui prennent en charge les malades de Covid-19 de se protéger avec des lunettes assez spéciales. L’autre particularité est que quand on est atteint de coronavirus, il peut y avoir au départ des signes oculaires. Pour le spécialiste des yeux : « au début de l’épidémie, c’est un ophtalmologiste chinois qui avait très tôt attiré les pouvoirs publics sur le fait qu’il avait eu beaucoup de manifestations en ophtalmologie des yeux rouges qui pouvaient être en rapport plu tard avec le coronavirus ».
MANIFESTATION DE LA COVID PAR LES YEUX
Pour docteur Ndiaye : « les patients qui sont atteints de coronavirus peuvent développer un certain nombre de signes qui peuvent s’agir de rougeur. Ces patients peuvent se plaindre d’une impression des yeux qui sont secs, ils peuvent avoir des tuméfactions au niveau des yeux et quelquefois on trouve des lésions qui sont beaucoup plus évoluées, par exemple au niveau de ce qu’on appelle l’UV ou la rétine de ces patients ». Le spécialiste des yeux a aussi déclaré qu’il faut aussi savoir que certains signes ne sont pas en rapport avec le coronavirus, mais avec le contexte de la réanimation et la position qu’on fait adopter à certains patients pour leur éviter les problèmes respiratoires. « Le virus est présent dans les larmes des patients atteints de coronavirus et il faut faire attention » a-t-il alerté
EPIDEMIE DE LA CONJONCTIVITE
Pour le docteur Papa Amadou Ndiaye, la conjonctivite est l’atteinte du blanc de l’œil, la partie blanche qui recouvre le globe oculaire. Dire qu’il y a conjonctivite pour lui, c’est dire qu’il y a une inflammation de cette partie blanche qui tapisse le globe oculaire et qui est sous les papillaires. « Cette inflammation a plusieurs origines » a-t-il renseigné. Pour docteur Ndiaye, cela peut être d’origine traumatique, infectieuse, bactérienne, parasitaire. « Quand on dit conjonctivite, cela veut dire que le plus souvent, on voit une rougeur ou des taches qui sont quelquefois hémorragiques. C’est le cas du virus qu’on appelle entérovirus et c’est lui qui donne l’épidémie qu’on appelle Apollo parce que cela avait coïncidé avec une mission Apollo », a-t-il renseigné.
LES ORIGINES DE LA CONJONCTIVITE
Selon la blouse blanche, en général, il y a des conditions climatiques qui font qu’en début d’hivernage, il y a souvent cette épidémie au Sénégal. Dans ce cas, les manifestations ne touchent que le blanc de l’œil qui devient rouge. « C’est une rougeur qui intéresse en général tout le blanc et non localisée. Quand on dit qu’il y a conjonctivite, il y a en général un petit larmoiement et on a peur de la lumière », a-t-il soutenu.
DES SIGNES DE GRAVITE DE LA CONJONCTIVITE
Selon Docteur Ndiaye, il y a deux signes négatifs, importants pour les pharmaciens, qui reçoivent les patients ainsi que les autres médecins qui ne sont pas ophtalmologistes. « Théoriquement, il y a deux signes négatifs quand on a une conjonctivite. La première qui peut être difficile à quantifier, il y a une curie certes, on a une sensation de corps étranger, mais théoriquement on n’a pas mal. Le deuxième signe négatif qui est très important, si on a nettoyé ses yeux, la conjonctivite ne baisse pas la vision » at-il alerté. Et de tirer la conclusion suivante : « la première leçon à tirer, il est dangereux de dire que tous les yeux rouges sont des conjonctivites. Si une personne se plaint de conjonctivite qui traine plusieurs jours, elle vous dit que j’ai mal et que ma vision a baissé, il faut qu’elle soit vue le plus rapidement possible par un ophtalmologiste. Si l’œil est rouge, il est douloureux, la vision a baissé, cela peut entrainer une perte de la vue en quelques semaines. Il faut faire attention, c’est quelque chose qui est important ».
TRAITEMENT DE LA CONJONCTIVITE
Pour le docteur Ndiaye dans le traitement de la conjonctivite, il faut toujours éviter de mettre des mains sales sur les yeux. Une chose qui peut amener les conditions de la surinfection. Eviter aussi de mettre de l’eau de mer. « L’eau de mer est salée, elle n’est pas propre. Même les médicaments que nous travaillons pour mettre dans les yeux, nous tenons compte de la composition chimique des larmes. Ne mettez pas des décoctions à base de pain de singe dans les yeux des enfants, ne mettez pas du jus de citron dans les yeux », a-t-il laissé comprendre. Et de conseiller : « lavez les yeux avec du sérum physiologique ou de la lotion. Si vous n’en avez pas, il est simple de demander aux personnes de faire bouillir de l’eau, de laisser tiédir et vous avez de l’eau propre que vous prenez avec du savon antiseptique pour vous laver le visage. Le savon antiseptique simple de Marseille de préférence avec de petit morceaux que vous allez jeter au bout de quelques jours ». S’il n’y a pas de sécrétion, le médecin a estimé que de simples collyres antiseptiques suffisent, pas d’antibiotique, « Seulement les mettre sur les yeux s’il y a de la sécrétion. Maintenant si pendant plusieurs jours, les signes ne s’amendent pas, s’il y a d’autres éléments associés, il faut aller voir le médecin ».
par Frédéric Atayodi
COVID-19, LE MYSTÈRE PLANE TOUJOURS SUR LA RÉSISTANCE DE L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - On se demande encore pourquoi le continent résiste alors que beaucoup voyaient à travers elle l’aire de jeu favori du SARS-Cov-2. La pandémie offre un champ de recherche aux scientifiques africains
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - On se demande encore ce qui a bien pu se passer pour que le continent résiste alors que beaucoup voyaient à travers elle l’aire de jeu favori du SARS-Cov-2. La pandémie est un champ de recherche qui s’offre aux scientifiques africains – PAR FRÉDÉRIC ATAYODI
#SilenceDuTemps - Plus d’un an après l’apparition de la Covid-19, l’apocalypse annoncée hâtivement sur le continent n’a pas eu lieu. Loin de jubiler et de dormir sur nos lauriers, nous Africains devons considérer cette situation comme un défi. Les scientifiques du continent devraient se donner les moyens de comprendre les raisons de cette relative résistance afin de nous aider à nous projeter dans l’avenir. D’ailleurs, le fameux Coronavirus donne encore du fil à retordre à la communauté scientifique avec ses interminables variants.
La planète entière continue de fonctionner au rythme de la Covid-19 depuis bientôt deux ans. L’Afrique demeure toujours la partie du monde la moins éprouvée directement par le virus. Pourtant, dès les premiers mois de cette pandémie, en 2020, des prédictions les plus folles avaient été faites sur notre sort, nous Africains. Le cap de l’apocalypse avait été donné de manière péremptoire depuis l’Occident. Ainsi, des fonctionnaires internationaux, depuis leurs bureaux douillets de New York, Genève ou encore de Paris, avaient la ferme conviction qu’en Afrique, nous mourrons comme des mouches. Cela d’autant plus que l’Occident, avec tous ses attributs, a du mal à contrer l’épouvantable virus. Que dire d’une région du monde beaucoup moins prête à y faire face ? C’est sans doute une telle analyse qui a conduit à ces prédictions hâtives sur l’Afrique et qui vont se révéler être inexactes.
Précautionneuses et pour parer à toute éventualité, des agences onusiennes et autres, Fondations, auraient, en toute discrétion, acheté quantité de housses en plastique pour que les cadavres ne jonchent pas nos villes et nos campagnes.
Avec un discours anxiogène ambiant et omniprésent relayé par de grandes chaines d’info, nous Africains avions fini par céder à la peur. Et raisonnablement, il y avait de quoi, puisque le terrible SARS-COV-2, l’agent pathogène du Coronavirus, faisait des ravages en Europe, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Mais presque deux ans après, même si l’Afrique n’a pas été épargnée, elle est restée l’une des régions du monde la moins touchée. L’hécatombe que les Occidentaux nous avaient prédite n’a pas eu lieu.
En revanche, l’Occident a été frappé de plein fouet par le fameux Coronavirus. Des chiffres éloquents montrent à suffisance la situation. En effet, sur les 184 millions de cas dépistés dans le monde, l'Afrique n'a enregistré que 5,5 millions de cas au total avec un peu plus de 140 mille décès. Seule l’Afrique du Sud a atteint un, voire deux millions de cas de contamination.
Moins de 6 millions de cas pour les 54 les États du continent, ce n’est presque rien comparé à certains pays pris isolément. Par exemple, les États Unis à eux seuls ont atteint 33 millions de cas avec plus de 600 mille décès. L’Inde a enregistré plus de 30 millions de cas avec environ 400 mille morts, suivi du Brésil (plus de 18 millions de cas pour plus de 500 décès).
En Europe, la France a franchi plus de 5 millions de cas pour plus de 100 mille décès, l’Espagne a connu près de 4 millions de cas avec 80 mille décès. L’Italie a dépassé la barre des 4 millions de cas avec plus de 127 mille décès et le Royaume-Uni a dépisté presque 5 mille cas dont 128 décès. Ces données montrent très clairement que le Covid-19 a fait des ravages ailleurs dans le monde, notamment en Occident. Le variant delta parti d’Inde a commencé à sévir à nouveau en Europe.
Non seulement l’Afrique résiste, mais le plus curieux c’est que quand on examine les chiffres, on se rend compte que les pays africains qu’on aurait pu soupçonner de subir le choc de cette pandémie parce classés souvent parmi les pays les plus pauvres du monde (Centrafrique, Niger, Tchad, etc.) sont ceux qui ont été les moins infectés.
En tout cas, jusqu’ici on se demande ce qui a pu bien se passer pour que l’Afrique résiste alors que beaucoup voyaient à travers elle l’aire de jeu favori du SARS-Cov-2. L’univers, la nature, Dieu ou les dieux auraient-ils eu pitié de nous au point de nous préserver de cette apocalypse annoncée à grands renfort médiatique ? Pour le moment, il semble qu’il n’y ait pas d’explication scientifique. Alors que le monde peine encore à venir à bout de ce virus, l’Afrique ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. Les efforts individuels de protection doivent se poursuivre, les chercheurs doivent continuer leurs travaux et les politiques doivent jouer leur rôle. Il est d’ailleurs plus que pressant comment le virus a circulé sur le continent.
- Une énigme qui ouvre un champ de recherche pour nos scientifiques -
En effet, l’énigme reste entière quant à la relative résistance du continent à la Covid-19. Il urge, dans une démarche pluridisciplinaire, que nos universitaires : infectiologues, sociologues, anthropologues, psychologues, etc., cherche à mieux comprendre la situation afin de pouvoir capitaliser sur ces savoirs. Ainsi, l’Afrique pourra se projeter dans le futur car en matière de pandémie « nul ne sait ni le jour ni l’heure ». D’ailleurs, le Pr. Didier Raoult dans une de ses interventions soutenait que le monde sera de plus en plus exposé à des pandémies de cette nature due à des maladies émergentes.
En vérité, l’avènement du Sars-Cov2 est un champ de recherche qui s’offre aux scientifiques africains. Si les pays du Nord n’ont pas trouvé de traitement, il n’est pas impossible que la solution vienne d’Afrique. Il sera surtout nécessaire de travailler davantage à exploiter notre potentiel de plantes médicinales immenses qui peuvent révéler leurs secrets en ce temps d’urgence sanitaire. Cela a sans doute démarré au plus fort de la crise avec l’expérimentation de toutes sortes de plantes, mais il faudra intensifier les initiatives avec l’appui politique conséquent.
Étant donné la richesse de notre biodiversité, l’immensité de nos plantes médicinales, qu’est-ce que l’Afrique ne pourrait offrir au monde en termes de soin ? Donc cette pandémie doit être un prétexte pour la relance des recherches sur la pharmacopée africaine. Nos dirigeants doivent prendre la mesure de la situation. Ils doivent surtout considérer cette crise sanitaire comme un avertissement dans le management de la santé de leurs populations.
- L’Afrique en sursis -
En effet, ce contexte de crise doit inciter les chefs d’État africains à élaborer des politiques sanitaires conséquentes, voire communes, adaptées à des situations similaires. L’Union africaine devrait être le fer de lance de telles politiques. Si le Coronavirus n’a pas ébranlé le continent tel qu’on le craignait, imaginons que d’autres crises d’aussi grande envergure surgissent à l’avenir, est-ce que l’Afrique sera-t-elle prête à y faire face ? D’où l’urgence de repenser nos politiques de santé publique en Afrique.
Tout compte fait, quand une crise sanitaire sévit dans le monde entier, les autres (les Occidentaux) n’ont aucune raison de venir résoudre nos problèmes avant d’avoir résolu les leurs. Chaque pays s’occupe prioritairement de ses citoyens et on ne peut reprocher à aucun pays d’être nationaliste en pareilles circonstances. Et c’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé, notamment avec les vaccins dont nombre de pays sont toujours en attente sur le continent. De ce point de vue, l’Afrique a tout intérêt à commencer à se prendre en charge. Alors qu’ailleurs dans le monde, des centaines de millions de personnes sont vaccinées, très peu le sont en Afrique pendant que le variant delta continue de faire des ravages.
En attendant une explication scientifique de la résistance de l’Afrique à la pandémie, il faut rappeler que quelques tentatives d’explication ont essaimé çà et là n’ont pas vraiment convaincu.
- Des explications qui ne convainquent pas -
D’abord, certains ont soutenu que l’Afrique a échappé au pire parce que nos dirigeants avaient précocement pris des mesures comme la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, en plus de l’instauration des couvre-feux et de l’État d’urgence. Soit ! Mais ailleurs dans le monde, des dirigeants ont fait autant sans que cela ne freine le virus. D’ailleurs, le Sénégal a été un bel exemple sur ce plan. Et pourtant, le virus s’est introduit et y a éprouvé durablement le pays. Beaucoup d’autres pays d’Afrique subsaharienne ont fait autant. Au Bénin, en revanche, Patrice Talon n’a pas eu besoin de fermer tout le pays pour cause de Covid-19. Et le pays n’en n’a pas particulièrement souffert. Nos dirigeants n’ont donc pas de ce point de vue à se bomber le torse d’avoir pu faire barrage au virus grâce à quelques mesures politiques fortes que ce soient. Cet argument n’est pas recevable.
Ensuite, d’autres analyses laissent croire que l’Afrique a été plus ou moins préservée parce qu’elle a eu l’expérience de gestion des pandémies, notamment le virus Ébola. Cette explication est encore beaucoup moins convaincante. Il est utile de rappeler qu’en 2014, le virus ébola n’avait principalement frappé que trois pays ouest-africains : la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. Si capitalisation d’expérience il y a, ça ne devrait concerner que ces pays. Or, nous n’avons rien vu d’extraordinaire que ces trois pays ont entrepris pour barrer la route au SARS-Cov-2 depuis son apparition et qui pourrait faire d’eux des exemples de gestion.
Une autre thèse est celle de ceux qui évoquent la jeunesse de la population. Selon cette thèse, le virus a eu du mal à pénétrer durablement parce que le continent est majoritairement jeune. Cet argument est tout aussi spécieux parce que partout dans le monde, le premier constat fait dès les premiers mois est que le Coronavirus infecte plus les personnes d’un certain âge. Donc, c’est tout à fait normal que les jeunes d’Afrique aussi y soient à l’abri. Ce qui affaiblit davantage cette thèse, c’est que malgré le fait que le Coronavirus s’attaque plus aux personnes âgées, en Afrique, on n’a pas non plus noté une apocalypse dans le rang de nos papis et mamies. En d’autres termes, nos parents et grands-parents africains ne sont pas tombés comme en Europe ou ailleurs dans le monde du fait de cette pandémie.
Enfin, certains analystes ont évoqué le facteur climatique. Mais là encore, ça ne semble pas tenir. Même les certitudes du Pr Didier Raoult sur ce point sont tombées. En effet, cela fait plus d’un an que la Covid-19 sévit dans le monde. Toutes les saisons annuelles se sont succédé les unes après les autres et la situation reste peu ou prou stable sur le continent. In fine, il faut admettre que la relative résistance de l’Afrique au Covid-19 demeure une énigme à élucider. Peut-être que si on comprend cette situation, on pourra mieux prévenir le Coronavirus ou ses variants pas seulement en Afrique, mais peut-être ailleurs dans le monde aussi.
Frédéric Atayodi est un journaliste diplômé du CESTI. Il a travaillé au cours des dix dernières années pour nombre d'organes de presse dont SenePlus où il a été rédacteur en chef pendant plusieurs années. Il a été également chargé de projet au cabinet de communication Nexus Groupe.
LA CONJONCTIVITE FAIT RAGE
Depuis quelques temps, la conjonctivite, une maladie virale et/ou bactérienne est très présente dans la communauté sénégalaise
Depuis quelques temps, la conjonctivite, une maladie virale et/ou bactérienne est très présente dans la communauté sénégalaise. En cette période hivernale, les structures de santé sont bombées de monde pour des consultations et les officines privées prises d’assaut à la recherche de remèdes. Avec la pandémie du coronavirus, cette maladie a été détectée par les médecins comme l’une des manifestations du coronavirus.
La conjonctivite est une maladie agaçante, très banale, elle touche beaucoup de personnes. Elle correspond à une inflammation douloureuse de la conjonctive, membrane qui recouvre la face interne des paupières et des globes oculaires. Elle se manifeste par des rougeurs, des picotements au niveau des yeux. Les conjonctivites bactériennes et virales sont très contagieuses et se transmettent facilement via les sécrétions lacrymales infectées ou les objets contaminés. La contagion peut aussi s'effectuer par la toux et les éternuements. «Si elle est causée par un virus, la conjonctivite est contagieuse pendant 1 à 2 semaines. En revanche, la conjonctivite causée par une bactérie devient rapidement moins contagieuse à partir du moment où le traitement est posé», ont renseigné des spécialistes de la maladie.
En cette période hivernale, les cas de conjonctivite se multiplient, la contamination se fait rage, aucune frange de la société n’est épargnée même pas les nourrissons. Aujourd’hui, cette pathologie est assimilée à des symptômes de Covid 19 en cette période de pandémie. Les seuls traitements existant demeurent les collyres et le lavage des yeux.
Selon les ophtalmologues, dans un premier temps, des nettoyages des yeux plusieurs fois par jour, à l'aide d'une compresse stérile imbibée de sérum physiologique, sont recommandés pour diluer le pus et les germes, soulager la gêne et renforcer l'action du traitement. Pour décoller les yeux, une pommade antibactérienne est préconisée. Dans le cadre du traitement de cette pathologie, plusieurs malades font recours à l’automédication, d’autres n’hésitent pas à se rendre chez le pharmacien du coin.
Selon, docteur Khadim Ndiaye, pharmacien : «depuis quelques jours, nous avons une rupture de certains médicaments pour soigner les conjonctivites. Certains collyres sont en manquent dans nos pharmacies», a-t-il renseigné. Une situation qui démontre de l’ampleur de la maladie chez la population sénégalaise.
CONJONCTIVITE ET COVID
La conjonctivite est devenue une des manifestations du coronavirus dans cette troisième vague qui secoue le Sénégal. Les spécialistes de ladite maladie l’ont fait savoir. Toutefois, dans le cadre du coronavirus, la douleur reste moindre. On se rappelle de la sortie du professeur Moussa Seydi chef des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann qui avait sonné l’alerte lors de la première vague pour dire : « La contamination du coronavirus peut venir des yeux. Il faut porter des verres pour se protéger car, il n’y a que la bouche et le nez comme canaux». Une sortie qui s’est vite effritée par la position du ministère de la santé et de l’action sociale qui a balayé d’un revers de main cette hypothèse. Un an après, d’autres spécialistes confirment cette piste même si le non port de lunette n’est pas érigé en infraction comme le masque. Face à cette assertion des médecins, la population baigne dans la peur de contracter la conjonctivite.
Attention au relâchement ! La Covid-19 a fait neuf victimes supplémentaires, contre 17 hier. En face, une légère tendance à la hausse est notée dans le décompte des nouvelles contaminations. Après 71 cas hier, le Sénégal compte 129 nouveaux cas, sur 3 169 échantillons, soit un taux de positivité de 4,07 %. Le bulletin épidémiologique de ce mercredi, 25 août, lu par le directeur de la Prévention, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, rapporte 15 contacts suivis, contre 10 hier, et 114 issus de la transmission communautaire, contre 61 hier.
Ces cas sont ainsi répartis : Dakar totalise 52, contre 25 hier, tandis que les autres régions en recensent 62, ce matin, contre 31 hier.
639 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris contre 45 cas graves pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis mars 2020, 72 215 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 59 063 guéris, 1 706 décédés et donc 11 445 patients encore sous traitement.
S’agissant de la campagne de vaccination, le chiffre du jour est 1 million 151 mille 063.
Les spécialistes n’ont pas fait de communication à la suite de la présentation du Dr Ndiaye.
par Vieux Savané
COVID, NOTRE BUL FAALE HÉDONISTE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Fini les différences géographiques, économiques, culturelles et sociales ; place à une réalité qui, n’en déplaise à toutes les formes de séparatisme, nous rappelle que nous constituons une humanité commune
#SilenceDuTemps - La survenue d’une troisième vague dénommée Delta a craquelé la vitrine de la bonne gestion de la pandémie de la Covid-19 par le système de santé du Sénégal. Et pourtant, rien ne semble perturber nos compatriotes dans leur grande majorité. En dépit du nombre plus important de morts, de contaminés, de cas graves, ils continuent en effet de voguer à leurs occupations dans une tranquillité étrange. Au milieu du ballet strident des ambulances et des processions en direction des cimetières toutes sirènes déployées, ils ne se gênent pas de dérouler une attitude « bul faale » bien loin d’être visitée par l’angoisse. Abonnés au « no stress », ils donnent le sentiment de nager dans les eaux calmes d’un hédonisme insouciant. Aussi s’adonnent-ils à des rassemblements lors d’évènements heureux ou malheureux, devisant en groupes compacts autour de séances de thé, de jeux de société ou autres convivialités. Sans compter cette façon singulière d’exposer le masque sous le menton, en dessous du nez, de la bouche.
Et curieusement, ce n’est nullement la traduction d’une irresponsabilité encore moins « l’habitude du malheur » qui plombent une perception convenable de la situation sanitaire, mais une conviction portée par une foi tenace dans le fait que, c’est « Dieu qui donne la vie et qui la reprend ». Aucune raison de se laisser saisir par la peur panique puisque, point de Corona ou autres virus qui tuent.
Ce qui apparaît alors pour d’aucuns comme un dévoilement du destin
devrait peut-être inciter à « économiser Dieu » (thème d’une conférence prononcée à Dakar par Paulin Hountondji) car en s’abandonnant ainsi, l’on feint d’oublier comme le rappelle le théologien allemand Martin Luther que si « Dieu nous donne des noix, il ne nous les casse pas ». Il nous revient donc de trouver les outils pour y faire. Ce que le Pasteur Martin Luther King avait bien cerné, lui qui indiquait que « la vraie compassion ne consiste pas à jeter une pièce à un mendiant, mais à « comprendre la nécessité de restructurer l’édifice-même qui produit des mendiants ».
Sans compter, faut-il le souligner, qu’une telle attitude qui flirte avec la défausse est en complet déphasage avec ce chambardement qui a secoué le monde. À l'échelle de la planète-terre, nous voilà donc toutes et tous concernés. Fini les différences géographiques, économiques, culturelles et sociales ; place à une réalité longtemps occultée et qui, n’en déplaise à toutes les formes de séparatisme et d‘exclusion, nous rappelle énergiquement que nous constituons une humanité commune. Tel est le grand rappel à l’ordre de la pandémie.
Aussi, en imposant un peu partout dans le monde le confinement, les mesures de distanciation sociale, en contrôlant la mobilité des personnes, a-t-elle en effet fracassé nos prétentions, embrumé nos horizons. Elle nous a ainsi ramenés à une réalité souvent ignorée et qui nous revient en boomerang, à savoir que nous sommes peu de chose.
Toutefois convient-il de le rappeler, la pandémie s’est dévoilée sous la forme d’une inversion étrange qui continue d’interroger. Contrairement à l’hécatombe annoncée, les pays les plus impactés ne sont pas ceux du sud, mais bien ceux nantis du nord comme en ont attesté les images que les télévisions ont déversées dans nos salons, nous les montrant complètement submergés, paniqués, débordés, les urgences des hôpitaux surchargés, les obligeant à parer aux plus pressés, etc.
Pour autant, même si les Dieux ont semblé pencher du côté des laissés-pour-compte, faisant vaciller la balance des inégalités, épargnant le continent africain des hécatombes annoncées, refusant de les atomiser là où certains regards les avaient assignés d’office, cela ne devrait pas donner le sentiment d’une protection exogène. Encore moins amener à se satisfaire d’une sorte de revanche faisant dire à d’aucuns : « Ah ces occidentaux qui se prenaient pour des héros, les voilà réduits à zéro par Dieu ».
Drôle de période que celle de cette pandémie qui occasionne un vrai charivari dans nos modes d’être, faisant flotter par moment comme un air de folie douce, sorte de dérivatif qui permet d’enjamber les inquiétudes du quotidien pour les noyer dans le merveilleux. Si ce ne sont pas des idées complotistes, ce sont d’autres, plus fantaisistes, encore qui sont portées au pinacle, à l’image de cette histoire surgie de nulle part et qui se retrouve au cœur de conversations sous la baguette magique de sa « majesté Thierno Koukandé ». Ce dernier s’était promis de fendre la mer le jour de l’Achoura pour permettre aux jeunes, diplômés chômeurs notamment, de pouvoir ainsi rejoindre l’Europe pour y tenter leur chance. À pied ? En voiture ? En train ? Nul ne sait ! Un grand n’importe quoi finalement. Et bien sûr, le pouvoir dont il se targue est selon ses dires « un don de Dieu ». Que quelqu’un puisse ainsi délirer et que cela puisse être relayé par des médias soumis à la tyrannie « fait-diversière » en dit long sur le niveau du débat actuel. Au passage, cela nous fait prendre conscience que nous ne sommes toujours pas vaccinés contre la désertion de la rationalité. À l’image de l’épisode Sharifou (1) qui avait défrayé la chronique, Selbe Ndom (2) et ses prédictions de crach d’avion qui avaient amené les étudiants à quitter précipitamment l’université le jour indiqué. Désespérant !
À l'évidence, tout cela nous interpelle et nous oblige à un recentrage sur nous-mêmes et à nous réconcilier avec la pensée critique. Cela est d’autant plus à notre portée qu’on constate dans ce pays une formidable énergie souterraine, une énergie sourde, bridée, piaffant d’impatience de pouvoir exprimer toutes ses potentialités pour peu que l’État organise les conditions de son déploiement.
Vieux Savané est journaliste et directeur de publication de Sud Quotidien. Ancien professeur de philosophie, il a collaboré à différentes publications, notamment « Set Setal, la seconde génération des barricades ». Sud Éditions, Collections Ruptures.1991 avec Boubacar Boris Diop et Idy Carras Niane.
1. Cheikh Sharifou, 5 ans, de nationalité tanzanienne, présenté comme un enfant prodige avait défrayé la chronique en mai 1999 à Dakar. De lui on a dit qu’il a prononcé le nom de Dieu à sa naissance, s’est sevré lui-même.
2. Selbe Ndom qui était présenté comme une voyante ayant prédit la chute d’Abdoulaye Wade, de l’ancien roi des arènes Yekini avait selon certains médias, prédit un crash d’avion le 18 juillet 2012. Malgré son démenti, le jour dit l’université avait été désertée.
LEGS-AFRICA RELÈVE PLUSIEURS MANQUEMENTS À PROPOS DE LA GESTION DU COVID
En partenariat avec Osiwa, Legs-Africa a mené une étude d’évaluation de la riposte à la pandémie dans la gouvernance sanitaire, économique et sociale au Sénégal
En partenariat avec Osiwa, Legs-Africa a mené une étude d’évaluation de la riposte à la pandémie dans la gouvernance sanitaire, économique et sociale au Sénégal. Soutenus par des statisticiens et une quarantaine d’enquêteurs, les chercheurs ont décelé plusieurs manquements dans la gestion du gouvernement.
Les membres de Legs-Africa sont soucieux de la gestion de la pandémie de coronavirus. Dans une étude publiée hier, le coordonnateur du projet, le sociologue Elimane Haby Kane, et ses camardes ont relevé plusieurs manquements qui ont impacté la gouvernance sanitaire, économique et sociale au Sénégal, causant ainsi des comportements de résistance chez les populations.
En effet, selon les enquêteurs, le premier manquement est lié à la gestion des données qu’ils jugent limitée et peu transparente afin de mieux apprécier l’évolution épidémiologique. «L’analyse épidémiologique est limitée par l’absence d’enquêtes représentatives régulières qui permettent d’avoir une évaluation de la circulation du virus dans la population sénégalaise. Il est difficile de savoir qui est atteint ou qui ne l’est pas, d’autant plus qu’une grande partie des personnes qui contractent le virus ne développent pas de symptômes», rapporte l’étude d’évaluation de la riposte à la pandémie dans la gouvernance sanitaire, économique et sociale au Sénégal, menée par LEGS-Africa en partenariat avec Osiwa. De plus, soulignent les enquêteurs, les indicateurs sont majoritairement basés sur le nombre de tests qui reste faible dans le pays. «Mais la principale difficulté à laquelle nous sommes confrontés dans cette étude est l’accès aux données. Le processus de collecte de données est peu clair, avec une absence de linkage des bases de données et d’un organe de gestion et de régulation des bases de données à caractère public», ajoute la source. En plus de la non-transparence des données, le document renseigne que les décisions liberticides prises par l’État du Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, ont des fondements aussi bien au plan national qu’international.
En effet, selon les enquêteurs, les stratégies mises en œuvre par l’État du Sénégal malmènent un certain nombre de principes d’éthique. «La liberté et les droits sont entrés en contradiction avec les mesures de précaution et de bienfaisance. La proportionnalité n’a pas été appliquée et les conséquences socio-économiques sont désastreuses», soutiennent les chercheurs. D’autant que, soulignent-ils, les décisions prises, pour l’essentiel, portent atteinte de manière considérable aux libertés fondamentales garanties par la constitution en son article 8. «Elles interrogent le fonctionnement démocratique parce qu’elles imposent souvent des situations exceptionnelles », ajoutent-ils. En plus ces manquements, Elimane Haby Kane et son équipe pointent les mesures drastiques contre les réalités d’une économie majoritairement immédiate et informelle. Ils rappellent en effet qu’avec l’avènement de la pandémie, les mesures prises par l’État ont eu des répercussions socio-économiques désastreuses. «L’État a apporté une première réponse purement sanitaire, oubliant la portion congrue que représente le secteur formel, avec moins de 3% des entreprises et un nombre de salariés, estimé à environ 400.000 personnes. En moins de 10 jours (23 mars - 03 avril 2020), l’économie était presque à genoux», disent-ils.
RECOMMANDATIONS
Face à ces différents manquements, les chercheurs demandent au gouvernement d’instaurer une véritable culture de santé publique pour éviter et/ou atténuer au maximum la survenance d’épidémies et leur dissémination. Ce, disent-ils, en misant sur la prudence et la prévention et avec une bonne coordination de tous les acteurs. Les enquêteurs invitent aussi le gouvernement à refonder en profondeur le système de santé pour le rendre résilient afin de faire face aux prochaines épidémies. Elimane Haby Kane et Cie préconisent également le relèvement du plateau technique des structures de santé, et aussi de remettre la prévention et la précaution appliquée au centre des priorités des politiques de santé publique. Ils recommandent dans la même veine à l’Etat de prévoir des sites de traitement, d’asseoir une bonne politique de stock, et surtout de miser sur la recherche avec un financement adéquat afin de disposer de données fiables.