SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 mai 2025
Société
ABDOULAYE FAYE DU PDS EST DÉCÉDÉ
Très tôt engagé en politique aux côtés d’Abdoulaye Wade, leader historique de cette formation, le défunt a un temps dirigé le Conseil régional de Dakar
Abdoulaye Faye, ancien administrateur du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) est décédé samedi à Dakar, a-t-on appris de source médiatique.
Très tôt engagé en politique aux côtés d’Abdoulaye Wade, leader historique de cette formation, le défunt a un temps dirigé le Conseil régional de Dakar.
PAR Jean-Baptiste Placca
AUTANT ASSUMER
Les coups d’État étant de plus en plus tolérés par l'Union Africaine, les organisations sous-régionales et certains amis de l'Afrique, il faudra bien finir par mettre leurs auteurs en situation de devoir rendre des comptes
Emmanuel Macron, annonçant la fin de l’opération Barkhane, dit que la France n’a pas à se substituer à perpétuité aux États Africains. « Nous ne pouvons sécuriser des zones qui retombent dans l’anomie, parce que des États décident de ne pas prendre leurs responsabilités » a-t-il déclaré. Pourquoi donc certains esprits se tournent-ils vers le Mali, où le colonel Assimi Goïta, investi, lundi dernier, comme chef de l’État, a nommé un Premier ministre civil, et rassuré le médiateur de la CEDEAO ? S’il n’y avait la suspension de la coopération militaire par la France, n’aurait-on pas pu dire, en effet, que la situation se normalise au Mali ?
Un deuxième coup d’État en neuf mois, cela peut, en effet, agacer ceux qui envoient leurs soldats mourir dans le désert, pour le Mali. Ce deuxième coup d’État a, de fait, libéré la parole. Et le ton sur lequel Emmanuel Macron s’est adressé à ces États a été pris, dans certaines capitales, comme plus spécialement destiné au Mali. Mais c’est ici le lieu de se souvenir que les peuples africains sont ambassadeurs, les uns pour les autres. Et les comportements des uns rejaillissent fatalement sur les autres. « Des États qui décideraient de ne pas prendre leurs responsabilités », c’est tout sauf un compliment. Et l’idée d’une irresponsabilité délibérée suppose quelque part de la désinvolture, et c’est ce qui est ennuyeux.
Pour le reste, dans le tourbillon actuel, le peuple malien ne sait plus ce qu’il doit considérer comme une situation normale. Oublions le semblant d’onction donné par la Cédéao, qui croit ainsi sauver sa face, alors qu’elle s’accommode d’une situation qu’elle jugeait totalement inacceptable, dans ce même pays, il n’y a pas un an.
Il faut, à présent, expliquer aux Maliens sur quels principes sacrés repose ce calendrier, avec ce délai de dix-huit mois, dont la moitié, consommée par l’équipe renversée, devra être déduite. Avec quelle planète ce peuple peut-il donc avoir rendez-vous en février 2022, pour que les élections, à cette échéance, soient si capitales, alors que c’est le destin même de la nation qui est en cause ? Et pourquoi ces échéances, fixées, avant que ne soit posée la question, fondamentale, de l’incapacité des opposants et militaires maliens à patienter jusqu’à la fin du deuxième mandat présidentiel, pour laisser le chef de l’État s’en aller ?
Depuis sa réélection, à Podor ou à Matam, des mouvements hostiles à son régime essaiment. Pour son séjour dans la région, le président aura droit à une mobilisation monstre de ses hommes, mais il verra aussi un tas de frustrations
Le chef de l’Etat est encore convaincu que le Fouta est son «titre foncier». Les manifestations de février-mars dernier l’ont prouvé et, sauf scénario catastrophe, les prochaines Locales le conforteront dans cette hégémonie Apr ou Bby. Seulement, depuis sa réélection en 2019, à Podor ou à Matam, des mouvements hostiles au régime comme «Fouta tampi», et même d’autres qui lui sont proches essaiment. S’il a fait des réalisations dans l’électricité, les infrastructures routières ou le désenclavement de l’Ile à Morphil, Macky Sall semble surpris tout de même par ce bruit qui ne lui est pas familier dans la terre de ses ancêtres. Pour son séjour au Fouta, il aura droit à une mobilisation monstre de ses hommes, mais il verra aussi un fou tas de frustrations.
Matam : Bruit sur le «titre foncier» de Macky
Macky Sall effectue à partir de ce samedi 12 juin une tournée dans le nord du Sénégal. Le sens de cette tournée est d’évaluer les investissements publics réalisés et d’engager de nouveaux programmes de développement territorial, a annoncé la Présidence. Mais cette tournée sera également politique. Après le centre et le sud du pays, il retrouve son «titre foncier», parfois litigieux à cause de nombreuses frustrations notées dans les rangs de son parti, l’Apr, mais aussi des problèmes liés au chômage des jeunes et au manque d’infrastructures. C’est d’ailleurs dans ce contexte que des mouvements et slogans comme «Fouta tampi», «Mouvement Président yeejo Fouta», «Fouta insoumis», «Matam dit non», «Collectif des jeunes du Fouta», «Dande Mayo émergent», «Aéré Lao va mal»… ont été mis en place par des jeunes qui réclament au régime de meilleures conditions de vie. Leurs différents messages semblent bien reçus au plus haut niveau. Cette tournée va permettre à Macky Sall de se réconcilier avec sa base affective, souvent abandonnée par des responsables politiques occupés par leurs responsabilités au niveau national. Macky Sall va donc jauger sa cote de popularité dans le nord. Il va mobiliser comme d’habitude sur cette terre de ses ancêtres. Mais les responsables de l’Apr et leurs alliés vont aussi mobiliser les sous.
Podor : A chacun son accueil
Depuis quelques jours, c’est le grand rush des responsables de l’Apr et leurs alliés de Benno bokk yaakaar dans le département de Podor. L’heure est à la distribution des tee-shirts, à la confection des pancartes et à la location de bus pour transporter les militants vers les localités devant accueillir le président de la République. Mais à côté des partisans de Macky Sall, il y a des mouvements citoyens et des populations de certaines localités qui s’organisent pour lui montrer ce qu’ils appellent «la vraie situation du département». Le slameur Double Cerveau, membre du mouvement «Podor utile», avertit : «Nous participerons à l’accueil du Président dans le département avec nos brassards rouges et nos pancartes sur lesquelles figurent tous les maux du département.» A l’étape de Ndioum, «Podor debout», un mouvement de soutien à la politique du président de la République, entend dénoncer «le manque de volonté» des leaders politiques à s’attaquer aux problèmes du département. «Nous avons été reçus par Mahmoud Saleh à qui nous avons remis un mémorandum», a déclaré Bineta Sada Aw. «Fouta en avant» a, lui, tenu un point de presse mercredi pour annoncer la couleur. «Nous serons à l’accueil du président de la République, vêtus de tee-shirts rouges et arborant des brassards rouges. Nous utiliserons nos pancartes pour alerter le président de la République de la situation très difficile et on pourra y lire les problèmes de l’agriculture, des infrastructures sanitaires et leurs équipements», a annoncé son porte-parole Seydou Nourou Anne. Puis à Dodel et Saldé où le cortège présidentiel passera, des jeunes prévoient d’attendre le président de la République sur les abords de la route pour montrer leur colère suite au «non-respect» de ses promesses de 2012.
LES LEBOUS FONT LEUR «NDEUP»
2 500 à 3 000 Lébous venant de 121 villages de Dakar sont attendus ce matin à la mosquée de la Divinité pour discuter de pêche, de foncier ou de l’accès à l’eau.
2 500 à 3 000 Lébous venant de 121 villages de Dakar sont attendus ce matin à la mosquée de la Divinité pour discuter de pêche, de foncier ou de l’accès à l’eau. Cette rencontre, présidée par Abdoulaye Makhtar Diop, va réunir ministres, maires, cadres, religieux, chefs coutumiers… issus de cette communauté.
Ce matin, la mosquée de la Divinité sera le «penc» des Lébous. A 2 jours du rituel annuel «Turu Mame Ndiaré» de Yoff, les Lébous se donnent rendez-vous ce samedi à partir de 11h à la mosquée de Divinité de Ouakam sur la corniche ouest. L’objectif de la rencontre est de diagnostiquer les maux qui touchent cette communauté. De la pêche au foncier, en passant par les problèmes d’accès à l’eau, les Lébous vont échafauder leurs stratégies pour revenir au premier plan dans la gestion des affaires de la cité. Chez eux où ils veulent reprendre la gestion de leur ville. Il est attendu entre 2 500 à 3 000 personnes qui viendront de 121 villages lébous de Dakar, à savoir de Diender à Toubab Dialaw, en passant par Ngor, Ouakam, Bambilor, Gorom ou Yoff. «L’un de nos maux se nomme rareté des ressources dans la pêche. On ne peut pas parler de pêche sans les Lébous. Nous avons aussi d’énormes difficultés dans l’accès à la terre. Je donne l’exemple de Ngor, Ouakam et Yoff avec le foncier de l’aéroport. Depuis deux ans, le village de Diender a des problèmes d’accès à l’eau potable. Tous ces aspects seront discutés pour mutualiser nos forces afin que la voix des Lébous se fasse entendre», déclare Saltigué Mamadou Mbengue, coordonnateur du Collectif des 121 villages de Dakar.
Mémorandum à remettre au président de la République
Après ses journées de prières à Yoff, 2 mois avant le Ramadan, la communauté s’est engagée dans une perspective de renforcer sa cohésion par l’initiation de tournées. Les villages de Yène et de Toubab Dialaw ont reçu les premières rencontres. Le rassemblement de ce matin est accueilli par le collectif Taanka qui regroupe les communes de Ouakam, Ngor et Yoff. Il y est attendu un mémorandum qui sera remis au président de la République et qui sera porté par les cadres lébous. «Ce sera une communion pour discuter de nos problèmes. Jadis, quand le Président mettait sur pied un gouvernement, on demandait aux dignitaires lébous les cadres issus de notre communauté. Certains étaient ministres, d’autres furent investis sur les listes de députés. Nous avions aussi beaucoup de directeurs de société publique. Nous n’avons plus ces avantages parce que nous sommes divisés. Mais si nous maintenons cette dynamique de retrouvailles, nous retrouverons notre position d’antan», explique M. Mbengue, Saltigué de Yoff.
Les ministres et maires lébous attendus
Religieux, politiques et chefs coutumiers vont se concerter au cours de cette journée qui sera présidée par Abdoulaye Makhtar Diop, Grand Serigne de Dakar, Alioune Moussa Samb, imam de la Grande mosquée et Mohamed Naby Guèye, khalife de Mohamed Seyni Guèye, fondateur de la mosquée de la Divinité. «Nous allons renforcer nos cadres, jeunes et femmes. L’Etat est en train de donner des financements. Nous avons de braves hommes et femmes. Le Lébou ne connaît pas la délinquance. C’est un travailleur qui se nourrit de la sueur de son front. Donc, personne n’est plus habilité à avoir accès à ces financements que nous», tonne Mamadou Mbengue. Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé, Alioune Ndoye, ministre de la Pêche, Gorgui Ciss, maire de Yène, Samba Bathily Diallo, maire de Ouakam, entre autres autorités issues de la communauté, sont attendus à cette rencontre. Les Lébous ont longtemps été minés par les démons de la division. A Yoff par exemple, le Président Senghor se déplaçait personnellement pour rendre visite à certains dignitaires coutumiers. Avec le temps, les Lébous ont perdu beaucoup d’avantages à cause de problèmes internes. Aujourd’hui, ils veulent revenir au premier plan.
LE MINISTRE ALIOUNE SARR SE FACHE ET TANCE LA DIRECTION DE L’AIBD
Le ministre du Tourisme ne badine avec les engagements qu’il a pris en conseil des ministres devant le président de la République.
Le ministre des Transports aériens, Alioune Sarr, est excédé par retard dans la livraison des chantiers de l’Etat au niveau de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (Aibd). A Saly hier lors de l’atelier de partage sur le plan stratégique hub aérien et touristique 2021-2025 et sur le pacte de stabilité sociale , le ministre Alioune Sarr a mis en garde les dirigeants de l’Aibd contre tout retard sur le démarrage et la livraison des infrastructures qui, selon lui, doivent être de bonne qualité.
Le ministre du Tourisme ne badine avec les engagements qu’il a pris en conseil des ministres devant le président de la République. Présidant hier un séminaire organisé par l’Aibd, Alioune Sarr a asséné ses vérités aux responsables de l’aéroport. Pour lui, il est inconcevable que les travaux ne soient pas livrés au délai fixé par le chef de l’Etat. Aussi, a-t-il rappelé au directeur général de l’Aibd, Doudou Kâ, qu’il dispose désormais d’un chronogramme validé en conseil des ministres. «C’est un programme clair et précis, donc il faut le mettre en œuvre sans délai, mais en respectant aussi les délais. Notre objectif, c’est que d’ici décembre, les travaux du Centre de Maintenance et ceux de l’Académie des Métiers de l’Aéronautique démarrent», a déclaré le ministre des Transports Aériens. Et d’ajouter : «Nous ne pouvons plus accepter des délais longs pour la mise en œuvre des projets, parce que le monde ne nous attend pas.
La compétition est là et tout pays qui prendra du retard dans la mise en œuvre de ses projets sera laissé en rade. Donc, pas de bureaucratie excessive! Pas de bras cassés qui ne suivent pas. Les projets, il faut les mettre en œuvre. C’est l’instruction du chef de l’Etat. Maintenant, en tant que ministre, je n’accepterai pas pour une quelconque raison que les délais ne soient pas respectés». Ces propos fermes d’Alioune Sarr ont plongé la salle dans un silence de cathédrale dans la salle.
La répétition étant pédagogique, le maire de Notto Diobas a interpellé directement Doudou Ka. «Monsieur le DG, je vous l’ai dit à plusieurs reprises et vous le rappelle, les objectifs visés sont particuliers. Tout en maintenant un très haut niveau de sécurité et de sûreté de l’aéroport, ces projets permettront de générer un accroissement significatif du trafic en faisant passer le nombre de passagers de 5 millions en 2025 à 10 millions en 2035.
Avec une croissance des passagers de 30%, il faut créer un véritable hall aéronautique autour de l’Académie des Métiers de l’Aviation civile. Aujourd’hui, l’Aibd n’a pas d’hôtel. Ce n’est pas normal qu’un aéroport sous régional soit là avec plus de 200 hectares disponibles et qu’il ne soit pas en mesure de mobiliser le secteur privé pour la création des hôtels. Donc, avant le mois de décembre, il faut que les travaux démarrent immédiatement.
On tourne en rond alors que les autres pays avancent. J’ai pris un engagement devant le chef de l’Etat que nous allons lui présenter un Centre de maintenance, des hôtels et un Centre de formation des métiers aéronautiques», a martelé Alioune Sarr à l’endroit de Doudou Ka. Convaincu que ces réalisations ne peuvent se faire que dans un climat apaisé, le ministre a appelé les syndicats à s’approprier ces projets en taisant leur côté revendicatif.
Jugeant risque de paralyser ce secteur, il invite les travailleurs à éviter toute crise. «Car en période de crise, vous ne serez pas épargnés. Donc, j’insiste sur la concertation de tout un chacun», a indiqué Alioune Sarr.
MACKY SALL DOUBLE L’AVANCE TABASKI, PASSANT DE 50.000 A 100.000 FCFA
«Ndewenël» (étrennes, cadeaux ou présents) à l’avance ! C’est la surprise «agréable» du Chef de l’Etat envers les travailleurs et fonctionnaires éprouvés économiquement par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid19) depuis plus d’un an.
«Ndewenël» (étrennes, cadeaux ou présents) à l’avance ! C’est la surprise «agréable» du Chef de l’Etat envers les travailleurs et fonctionnaires éprouvés économiquement par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid19) depuis plus d’un an.
En perspective de l’Aïd El-Kabir (Aïd ELAdha ou Tabaski) qui sera célébré dans un peu plus d’un mois, «le président de la République, Macky Sall, a décidé de porter l’avance Tabaski de 50.000 FCFA à 100.000 FCFA», informe un communiqué de la Cellule de communication du ministère de Finances et du Budget.
Dans le document daté du 11 juin 2021, intitulé «l’Etat double l’avance Tabaski qui passe de 50.000 à 100.000 FCFA» et signé le ministre des Finances et du Budget, l’on relève que «cette importante mesure tient compte des effets économiques globaux de la pandémie de la Covid-19. Elle entre dans le cadre de la dynamique de renforcement de la protection sociale des travailleurs». Et la source de conclure en précisant que «l’avance Tabaski sera remboursable en 10 échéances de 10.000 FCFA».
LES VICTIMES DE JAMMEH CHERCHENT APPUI AU SENEGAL, POUR OBTENIR JUSTICE
La rencontre avec la presse hier, vendredi 11 juin, était le denier acte d’une tournée que le Centre gambien pour les victimes de violations des droits de l’homme mène depuis quelques jours au Sénégal.
La rencontre avec la presse hier, vendredi 11 juin, était le denier acte d’une tournée que le Centre gambien pour les victimes de violations des droits de l’homme mène depuis quelques jours au Sénégal. Le centre travaille à obtenir le ralliement du Sénégal dans sa «guerre» juridique contre l’ancien président Yahya Jammeh, pour que justice soit faite, pour les victimes présumés au nombre de 1200 enregistrées pour l’instant dont 03 Sénégalais.
Venu en mission depuis le 08 juin au Sénégal, pour rencontrer les autorités, la société civile mais surtout pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur sa mission, le Centre pour les victimes de violations des droits humains en Gambie a tenu une conférence de presse hier, vendredi 11 juin 2021, dans les locaux de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme (RADDHO) à Dakar.
Selon ses membres, depuis la fin du règne de Yahya Jammeh qui a duré 22 ans, les victimes des violations de droits attendent encore, en vain, des actes forts allant dans le sens de leur rendre justice mais aussi de réparer les préjudices subis. Pour Baba Aïdara, le représentant du Centre, la rencontre avec les acteurs sénégalais est d’une grande importance pour les mandataires (du centre) car les violations commises par le régime de Jammeh doivent intéresser le Sénégal. «1200 victimes ont été enregistrées pour l’instant. Et, parmi ces victimes, 03 sénégalais ont été identifiés dans le massacre fait sur les ghanéens», informe le sieur Aïdara. En plus d’être un pays frère sur lequel ils peuvent compter. La collaboration du Sénégal sur ce dossier est essentielle au vue de l’expérience et l’expertise de ses acteurs.
Mieux, «le Sénégal s’est doté d’une Compétence universelle, d’une loi qui a modifiée notre Code pénal en 2007 pour y introduire la notion de Compétence universelle c’est-à-dire des crimes comme le crime contre l’humanité ont été introduit dans le Code pénal sénégalais», déclare Sadikh Niass, le Secrétaire général de la RADDHO. M. Niass a aussi rappelé les difficultés que les victimes du régime de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, ont vécues dans leur combat pour obtenir justice.
D’ailleurs, jusqu’à présent, elles n’ont pas été indemnisées. Et pour éviter un cas similaire, il a salué la démarche du Centre consistant à commencer par rassembler les victimes, avant d’entamer une poursuite judiciaire contre leur «bourreau» présumé. «(…) On s’est dit que c’est une bonne démarche de commencer par se soucier du sort des victimes, avant même le lancement d’un quelconque procès», déclaret-il.
Toutefois, la dernière sortie de la Procureure sortante de la Cour pénale internationale (CPI) reste en travers la gorge des acteurs des droits humains des deux parties. Ils ont ainsi condamné la position de Fatou Bensouda, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, qui d’après eux, a fait du «wakh wakhet». Car, déplorent-ils, cette dernière aurait déclaré que le cas de la Gambie n’était pas un dossier pour la Cour pénale internationale.
L'ÉTAT VEUT DU FRIC À TOUT PRIX
En ces temps de morosité économique, tous les moyens semblent bons pour accroitre les recettes afin de permettre au gouvernement de faire face à ses dépenses galopantes et au service de la dette. Décryptage à travers le nouveau projet de loi des finances
Déjà très approuvés par le coût de la vie, les consommateurs sénégalais vont continuer à subir le renchérissement de certains produits. Notamment, avec la taxe spéciale sur les bouillons alimentaires. Dans le cadre du projet de loi des finances adopté récemment en Conseil des ministres, sous le prétexte de vouloir décourager la consommation de ce produit qui serait nocif pour la santé des populations, il a été institué une taxe de 25 % sur ce produit de consommation de masse. L’objectif avec une telle taxe n’est autre que de mobiliser 25 milliards F CFA de recettes supplémentaires.
Suffisant pour faire monter au créneau les industriels du secteur. ‘’Depuis trois ans, fulminent-ils dans un communiqué publié dans ‘’EnQuête’’ du mardi 8 juin, les industriels observent avec une inquiétude croissante une surenchère de la fiscalité. La pandémie n’a malheureusement pas suspendu, ni freiné cette politique fiscale qui asphyxie l’entreprise industrielle sénégalaise… Nous prenons à témoin les consommateurs, les travailleurs, les partenaires techniques au développement sur les conséquences désastreuses de telles mesures en termes de hausse de prix sur le marché, de perte de compétitivité et d’attractivité et de pertes d’emplois’’.
En langage plus clair, explique l’économiste Ndongo Samba Sylla, deux à trois options s’offrent aux industriels, suite à cette hausse. Soit ils vont le répercuter sur le prix pour la faire supporter aux consommateurs, soit ils vont essayer de maintenir leurs prix actuels pour espérer gagner des parts de marché. En outre, l’une des possibles conséquences de cette mesure, si l’on en croit les acteurs, c’est des pertes d’emplois dans ce secteur dynamique de l’industrie sénégalaise. Dans tous les cas, ce sont les Sénégalais qui risquent de sentir le plus cette nième hausse sur les produits de consommation massive.
C’est la conviction de Dr Meissa Babou, enseignant à la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Ucad. Il peste : ‘’Ces augmentations tous azimuts de prix prouvent, s’il en est encore besoin, que nous sommes sous un ajustement structurel qui n’a pas de visage humain. Le Sénégalais est agressé dans son vécu quotidien. Déjà, il y a les factures d’eau et d’électricité qui sont excessivement chers. Dernièrement, on parlait des prix de la viande, de l’huile, du riz… Avant, c’était le ciment, le fer et le carburant… Il faut tout simplement déduire de cette tendance une volonté de l’Etat de taxer tous les produits de consommation de masse, pour mobiliser des recettes.’’
Selon l’économiste, la seule différence avec les premiers ajustements structurels, c’est que l’actuel est exécuté de manière officieuse. Et d’ajouter : ‘’Ce que nous constatons, c’est surtout une agression sur les ménages qui supportent non seulement la TVA, mais aussi d’autres types de taxes intégrés sur le prix des biens et services.’’
En sus des ménages, il y a aussi les PME et PMI sénégalaises qui paient la note salée de cette propension de l’Etat à corser la fiscalité. Ce qui, selon nombre d’observateurs, ne rime pas avec l’objectif tant chanté de la transformation structurelle de l’économie. Meissa Babou : ‘’Cette politique fiscale doit étonner plus d’un. La plupart des grandes entreprises ne sont pas au taux de 30 % d’impôt sur les sociétés, mais à 15 %. Nous perdons ainsi une bonne partie de nos recettes et nous faisons surtout payer les PME-PMI. C’est une stratégie qui est plus favorable aux entreprises étrangères. Ce n’est pas une politique de développement. Laquelle aurait voulu que le citoyen soit au centre de toutes les décisions. C’est-à-dire, on doit prendre en charge correctement la demande sociale.’’
Contradiction
Par ailleurs, nos interlocuteurs relèvent un grand paradoxe dans la loi des finances rectificative. Ils trouvent contradictoire l’objectif de relance de l’économie et cette mise en œuvre de nouvelles taxes. Ndongo Samba Sylla explique : ‘’Quand on parle de relance, on baisse les impôts. Augmenter les impôts, dans un contexte de relance, c’est quand même paradoxal. Mais ce n’est pas surprenant. Quand le Sénégal contractait des prêts, l’année dernière auprès du FMI, il a été clairement dit que le pays doit retourner à l’orthodoxie budgétaire. Et qui dit orthodoxie budgétaire, dit limitation des déficits publics qu’il faut ramener en dessous du seuil de 3 % par rapport au PIB. Cela suppose une augmentation des impôts et une réduction de la croissance des dépenses publiques.’’
Embouchant la même trompette que son collègue Babou, Dr Ndongo Samba Sylla estime que les consommateurs seront malheureusement les principales victimes de cette politique. Sur la pression fiscale, il déclare : ‘’De manière générale, la fiscalité est assez dégressive. Ce sont les PME-PMI, les classes moyennes qui paient souvent ces impôts. Et quelques secteurs isolés comme les télécom. En revanche, les multinationales qui brassent d’énormes ressources ne sont pas assez imposées, sous le prétexte qu’il faut les attirer, leur faciliter les investissements.’’
Selon lui, si l’Etat veut favoriser l’essor des PME-PMI et du tissu industriel, il devrait essayer de revoir à la baisse la fiscalité.
Revenant sur les impacts, Meissa Babou estime que la politique fiscale affaiblit surtout les PME-PMI et renforce la pauvreté. ‘’Cela met en danger des entreprises déjà fragilisées par la pandémie et ses conséquences. C’est extrêmement grave de fiscaliser davantage ces entités en question. Du côté des consommateurs, cela va augmenter la pauvreté. Les classes moyennes sombrent dans des difficultés et risquent de retrouver la frange des populations les plus démunies’’.
Sur la transformation structurelle de l’économie, il explique : ‘’Nous ne sommes pas dans une dynamique de transformation structurelle de l’économie, malgré les promesses. Pour transformer en profondeur, il faut d’abord réformer. Et ces réformes sont toujours latentes, surtout les grandes réformes agraires où le gouvernement était attendu. En lieu et place, on a plus droit à une destruction du secteur de la pêche. L’élevage aussi est agressé avec les taxes sur les aliments de bétail…’’
Malgré les nombreuses alertes et critiques, le gouvernement, lui, n’entend pas reculer. Il déroule sa stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, conformément à ses engagements auprès des bailleurs. L’objectif : atteindre un taux de pression fiscale de l’ordre de 20 % à l’horizon 2023, contre près de 17 % actuellement. C’est l’objectif rappelé dans la LFR 2021.
Pour Meissa Babou, c’est ‘’excessif’’. ‘’La moyenne dans la sous-région tourne autour de 17 %. Mais surtout, il faut comprendre que ce n’est pas une politique désirée. Elle est imposée par le Fonds monétaire international. D’ailleurs, celui-ci nous a toujours dit que l’endettement est soutenable tant qu’il y a la croissance. Mais bizarrement, il est en train de faire un virage à 80 degrés, en nous imposant un ajustement économique.’’
Dans une l’interview qu’il a accordée à ‘’EnQuête’’ dans l’édition d’hier, le représentant-résident du FMI, Koulet-Vickot, affirmait : ‘’Le gouvernement a pris des engagements précis qui lui sont propres pour accroitre les recettes fiscales, renforcer la gestion des finances publiques, accélérer le développement du secteur privé et préparer un cadre pour une gestion soutenable et transparente du secteur des hydrocarbures… La question de mobilisation des recettes fiscales est un axe majeur pour bâtir une économie résiliente. Le FMI invite le gouvernement à accélérer la mise en œuvre vigoureuse du SRMT. Le FMI se tient prêt à apporter son appui technique pour la mise en œuvre de cette stratégie.’’
Pour y parvenir, précisait M. Vickot, la priorité est l’élargissement de l’assiette des impôts existants et non une hausse du taux d’imposition. Car, soutenait-il, moins du quart des contribuables potentiels sont immatriculées à la DGID et seule une minorité paie régulièrement l’impôt.
En définitive, tout est fait pour que le Sénégal ne soit pas frappé d’une difficulté de faire face à ses engagements auprès de ses prêteurs. A ce propos, le représentant du FMI rassure, tout en mettant en exergue la nécessité d’augmenter les recettes fiscales : ‘’Les résultats de l’analyse de viabilité de la dette que nous avons menée montrent que la dette du Sénégal demeure viable, c’est-à-dire que le Sénégal a la capacité de continuer à rembourser sa dette. Le risque de surendettement est modéré, avec des marges limitées à court terme pour absorber les chocs. C’est la raison pour laquelle nous recommandons de réduire graduellement le déficit budgétaire, de mobiliser davantage les recettes fiscales et de privilégier les prêts concessionnels.’’
Pour rappel, récemment en Conseil des ministres, le gouvernement a adopté le projet de loi des finances rectificative 2021, dans l’optique notamment de mobiliser davantage de recettes fiscales et douanières. Pour ce qui concerne la fiscalité intérieure, l’Etat envisage ainsi, par l’augmentation de certaines taxes notamment, de mobiliser 60 milliards F CFA.
Outre les 25 milliards de la taxe spéciale sur les bouillons, il y a la clarification du champ d’application de la loi sur le prélèvement pour défaut de conformité fiscale (10 milliards), le renforcement de la conformité des contribuables en matière d’impôts et de taxes retenus à la source (16 milliards), entre autres.
En ce qui concerne les recettes douanières, c’est 40 milliards qui sont prévus à terme. Là également, les consommateurs vont trinquer, puisque l’Etat mise sur les 50 produits les plus pourvoyeurs de recettes.
LIBERTÉ PROVISOIRE POUR KILIFEU, CONVOQUÉ À NOUVEAU MERCREDI
Le rappeur, de son vrai nom Landing Mbissane Seck, est poursuivi pour rébellion, trouble à l’ordre public et outrage à agents
L’activiste "Kilifeu" du mouvement Y en a marre, déféré jeudi au parquet du tribunal de grande instance de Kaolack (centre), a bénéficié, vendredi, d’une liberté provisoire, appris l’APS.
"Nous venons de sortir du tribunal de Kaolack où le procureur a écouté Kilifeu et a décidé de lui accorder une liberté provisoire. Et il a été convoqué pour une nouvelle audience le mercredi prochain à 9 heures", a déclaré le coordonnateur du mouvement Y en a marre, Alioune Sané.
Le rappeur, de son vrai nom Landing Mbissane Seck, est poursuivi pour rébellion, trouble à l’ordre public et outrage à agents, selon M. Sané.
Il avait été interpellé mercredi lors d’une marche avortée de l’Amicale des travailleurs de l’électricité.
Cette dernière prévoyait d’organiser une marche mercredi à Kaolack pour réclamer la régularisation de 499 prestataires de la Société nationale d’électricité (Senelec).
Cette manifestation avait été interdite par le préfet de Kaolack.
DAROU RAHMANE, LE MAL LOTI DE RUFISQUE
Au quartier Darou Rahmane, dans la commune de Rufisque-nord, tout est priorité. Avec 35 000 âmes issues pour la plupart de l’exode rural et des migrations, cette localité est confrontée à des problèmes d’assainissement, de santé et d’insécurité
Sur la route cahoteuse qui y mène, les véhicules ont du mal à se croiser dans les deux sens à cause de l’étroitesse des ruelles. De larges coulées d’eau lézardent le sol, tandis que devant les portes de certaines maisons des trous de 0,5 et 1 m de diamètre sont creusés pour servir de réceptacles des eaux usées domestiques. Bienvenue à Darou Rahmane, l’un des quartiers les plus peuplés de Rufisque avec 35 000 âmes. Ladite localité est située à l’extrémité nord de la commune de Rufisque-nord, entre le quartier Diorga Chérif et l’autoroute à péage.
Véritable melting-pot, la naissance du quartier remonte aux années 80. Au début, la localité était une extension du quartier Diorga Chérif dont il dépendait administrativement. C’est à partir de 1987 qu’il a acquis son autonomie et a obtenu le statut de quartier sous le magistère de l’ancien maire de Rufisque, Me Mbaye Jacques Diop, qui y a installé le premier délégué de quartier, Abdoulaye Sarr, aujourd’hui disparu. Son successeur Abdoulaye Ngom nous explique que la création de ce quartier est la contrepartie d’une promesse d’un soutien à Mbaye Jacques Diop qui était alors en compétition avec Cora Fall pour la conquête de la mairie de Rufisque. « C’était la condition de notre soutien et, après son accession à la tête de la mairie, nous avons fait une délégation pour aller le rencontrer et lui rappeler sa promesse. C’est ainsi qu’il est venu installer notre premier délégué de quartier », rappelle le vieux Abdoulaye Ngom.
À la différence des anciens quartiers qui ont été créés par des Rufisquois de souche, les premiers occupants de Darou Rahmane sont issus de l’exode rural et des migrations internes. « Ce que nous avons remarqué, c’est que les premiers occupants ont été les Sérères et les Ndiago (Mandjacks). Parmi eux, le premier délégué de quartier feu Abdoulaye Sarr et l’actuel Abdoulaye Ngom. Il y a aussi les familles Mendy et Gomis qui sont parmi les premiers arrivants », explique El hadji Cantara Sarr, habitant depuis plusieurs années et membre de plusieurs associations qui défendent les intérêts du quartier.
Pour la majorité, ces populations étaient des marchands, des personnels subalternes dans certains services, des conducteurs de calèches, jusqu’alors principal moyen de transport dans le périmètre de la ville. Il était rare de voir des Rufisquois quitter les quartiers traditionnels pour venir ici. « Au début, il y avait peu de monde ici, parce que les maisons actuelles étaient des champs. Nous sommes arrivés ici en 1991, mais personne ne voulait venir ici, c’était une sorte de brousse, de no man’s land. Certains acquéraient des parcelles, mais ne les construisaient pas. C’est après ces premières installations qu’il y a eu une seconde vague avec des Rufisquois de souche qui quittaient des quartiers traditionnels pour venir ici à Darou Rahmane », renseigne ce responsable.
Un quartier non loti
L’origine de ce peuplement explique le problème majeur que connaît ce quartier. Darou Rahman est peuplé d’habitats spontanés. Ce qui fait que la localité est confrontée aux problèmes connexes, notamment l’assainissement et l’éclairage. Pourtant, selon M. Sarr, des initiatives avaient été annoncées sous le magistère de l’ancien maire de Rufisque, Mbaye Jacques Diop, pour tout refaire dans le quartier, mais les concernés s’y sont opposés pensant qu’il s’agissait d’un déguerpissement qui ne disait pas son nom. « Le premier problème du quartier, c’est qu’il n’est pas bien loti. On le regrette beaucoup. Feu Mbaye Jacques Diop avait un projet de revoir le lotissement du quartier, mais il y avait des gens qui étaient déjà installés et avaient commencé à construire leurs maisons. Il voulait tout raser et reprendre le lotissement ce qui a soulevé des frictions entre nous et l’équipe municipale, vers la fin des années « 90 ».
D’ailleurs, l’absence de lotissement n’est pas le seul problème à Darou Rahmane. Sauf qu’elle pourrait expliquer tous les autres que connaissent les habitants. Selon un des jeunes responsables du quartier, les problèmes sont nombreux et leur résolution dépasse les capacités d’une commune. Les solutions sont attendues du pouvoir central. « Il y a une pléthore de difficultés dans le quartier où nous vivons, un quartier où il y a plus de 35.000 habitants selon les dernières statistiques de l’Ansd (Agence nationale de la statistique et de la démographie) et qui manque de toutes les infrastructures. Ici, on voit que les eaux usées sont déversées sur la voie publique. Ce quartier manque aussi de sécurité. Pendant l’hivernage, les véhicules y accèdent difficilement ; les voitures de transport et les « clandos » refusent de venir dans la localité. Ce qui veut dire que c’est un quartier enclavé », soutient Jean Pierre Mendy, vice-président de l’Asc du quartier (Deggo) et membre du comité exécutif du conseil de quartier de Darou Rahmane.
XXXXXXXXXXXXXXXXX
Des routes impraticables
Darou Rahmane, c’est aussi un déficit d’infrastructures socioéconomiques de base. « Or, c’est l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand quartier de Rufisque. À l’heure actuelle, il englobe trois autres quartiers dont chacun a la taille d’un quartier normal de Rufisque », nous rappelle Cantara Sarr. Il déplore le fait que le quartier ne dispose d’aucune infrastructure, encore moins de routes. Les deux voies d’accès qui existent sont impraticables lors de la saison des pluies. Ce qui traduit, selon M. Sarr, un déficit d’assainissement. Parce que « si le quartier était assaini, après la pluie, les eaux pourraient être drainées et les populations allaient se déplacer normalement. Malheureusement ce n’est pas le cas », regrette notre interlocuteur.
XXXXXXXXXXXXX
La sécurité, la santé, l’éducation : d’autres défis
Concernant la sécurité, le quartier n’est pas mieux loti. Malgré sa taille, il ne dispose pas de poste de police, ce qui fait que les cas d’agressions et de vols y sont multiples. « Récemment, pendant le ramadan, deux maisons où l’on pratiquait l’élevage de poulet ont été visitées par les voleurs qui ont tout emporté, sans parler des agressions. Aujourd’hui, Darou Rahmane mérite d’avoir un poste de police », confie M. Sarr.
Des démarches étaient entreprises avec l’entregent de l’ancien Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. « Il nous restait juste à trouver un bâtiment pour le prendre en location, avec son appui et le ministère de l’Intérieur pourrait nous envoyer des éléments. Mais depuis qu’il a quitté le ministère, on est toujours dans l’attente », dit celui qui est présenté comme l’un des ardents défenseurs des intérêts du quartier.
Dans les domaines de la santé et de l’éducation également, le quartier n’a ni poste de santé, ni maternité. Il faut faire au moins 3 km pour trouver le poste de santé le plus proche à Diorga Chérif ou aller à l’hôpital Youssou Mbargane Diop de Rufisque.
La seule école publique est une école primaire. « Elle accueille plus de 1300 élèves », un membre l’association des parents d’élèves du quartier, ajoute qu’il n’y aucune école secondaire dans ce quartier de 35 000 âmes.
Selon Cantara Sarr, la sécurité et la santé sont essentielles pour tout habitat. « Elles sont les priorités dans ce quartier. D’ailleurs les normes le disent, un quartier qui abrite 6.000 personnes doit avoir un poste de santé, alors qu’ici on est 36.000. On a même des problèmes pour cerner notre quartier qui est un melting-pot ».
Malgré tout, l’espoir demeure pour Eh Hadj Cantara Sarr et ses amis. « La commune de Rufisque-nord a eu un financement pour la construction d’un poste de santé, le matériel est déjà sur place, le terrain est trouvé. On espère que dans les mois à venir, on aura un poste de santé dans les limites du quartier. Ensuite, sur le plan sécuritaire, on garde toujours espoir pour disposer du poste de police », soutient M. Sarr.
En attendant, Darou Rahmane attend toujours la « clémence » des autorités pour sortir de sa situation peu enviable à l’heure actuelle.
XXXXXXXXXXXXXXXXX
ASSAINISSEMENT
23 km de réseau d’eaux usées, 2500 branchements sociaux prévus
L’assainissement de Darou Rahmane tient à cœur l’État du Sénégal. Tous les habitants se rappellent de la visite mémorable de Mansour Faye, alors ministre en charge de l’Assainissement, dans le quartier. L’actuel maire de Saint-Louis avait annoncé un projet d’assainissement pour un coût de 6.250.000.000 FCfa. Il consiste à la réalisation d’un réseau d’eaux usées de 23 km, de 2500 branchements sociaux à l’égout et la construction d’une station de pompage d’eaux usées. « Nous portions beaucoup d’espoir sur ce projet pour pouvoir apporter un minimum de changement, parce que Darou Rahmane est assis sur une bombe démographique. Nous attendons beaucoup de ce projet, car nos problèmes dépassent les capacités d’une municipalité », souligne Jean Pierre Mendy.