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2 mai 2025
Société
AUX ORIGINES DE KEUR MASSAR
L’actuel chef-lieu de département à l’origine un lieu de transit pour les Lébous de Rufisque et des autres villageois qui voulaient se rendre à Dakar. « Bankhass », comme ils l’appelaient, s’est par la suite bien métamorphosé
Maguette Ndong et Mbacké Ba |
Publication 03/06/2021
L’actuel chef-lieu de département Keur Massar était à l’origine un lieu de transit pour les Lébous de Rufisque et des autres villageois qui voulaient se rendre à Dakar. « Bankhass », comme ils l’appelaient, s’est transformé en un grand département appelé Keur Massar.
Mi-journée de samedi à Keur Massar. Comme à pareille heure, la circulation est dense sur la route principale qui traverse la localité. Les véhicules sont bondés. Seulement ce train-train ne semble guère déranger ou même préoccuper un groupe d’individus assis non loin de la grande mosquée près de l’arrêt bus Dakar Dem Dikk. Sur cette grande surface ensablée, l’assemblée prête une grande attention à un homme qui prend des notes et donne de temps à autre des instructions. Vêtu d’un grand boubou, la tête couverte par un bonnet rouge, Matar Diop Aldo est le Jaraf de Keur Massar.
Dans ce village lébou, le Jaraf est à la fois un titre honorifique et le détenteur de plusieurs secrets (mystiques parfois) de la localité. « Tous ces vieux que vous voyez ici font partie du comité d’action pour la rénovation de Keur Massar », renseigne le responsable lébou. Les membres de ce comité sont issus de plusieurs familles du village de Keur Massar. Ils se nomment Ndiaye, Diop, Sylla, Sarr, Sy, Diouf, Bâ ou encore Kâ.
En général, la plupart d’entre eux sont issus des premières familles à s’être installées dans la localité. Mais le Jaraf préfère vite rectifier, soutenant qu’à l’origine l’emplacement actuel du village était connu sous le nom de « Bankhass ». « C’était une sorte d’aire de repos et de détente par où transitaient les Lébous venant de Rufisque ou des autres localités avant de rejoindre Dakar », explique Mbagn Diop, une des personnes qui semble être la plus âgée de l’assistance. Par la suite, plusieurs familles sont venues s’installer dans le village, notamment les Diouf, Diop et surtout la première d’entre elles, la famille Ndiaye, avec leur ancêtre Abdou Ndiaye. « Que ce soit Abdou Ndiaye ou Malick Diop, nous avons tous leur jugement d’hérédité authentique prouvant qu’ils étaient les premiers à s’installer à Keur Massar », soutient Jaraf Matar Diop Aldo, ajoutant que le village lébou existe depuis 125 ans.
Aujourd’hui, la famille Ndiaye détient le titre de chef de village depuis plusieurs générations. L’entente cordiale qui a toujours existé entre ces différentes familles a poussé, en 1958, les vieux du village à sécuriser leur périmètre d’habitation qui leur sera accordé par l’administration coloniale sur un terrain de plus de 648 hectares, composant les collectivités de Keur Massar et de Niaye Diorane. « La délimitation et le bornage du site leur seront accordés le 12 août 1958 moyennant la somme de 550 000 FCfa à l’époque », signale une autre personne de l’assemblée.
À l’heure actuelle, Keur Massar connaît un développement fulgurant dont l’évolution surprend même les populations d’origine. Plusieurs nouvelles cités sont venues se greffer au village originel, notamment les quartiers El Hadji Pathé, Aïnoumady, etc. « L’évolution est rapide et foudroyante. Moi-même qui ai fait une trentaine d’années ici, je suis surpris en entrant dans certaines localités de Keur Massar », renseigne Mouhamadou Lamine Kane. Ce dernier ajoute aussi que ce boom démographique n’a pas été accompagné par un développement des infrastructures de base telles que les écoles, les centres et postes de santé, sans compter les marchés ou aires de jeu.
L’érection de la localité en département demeure une opportunité, selon les populations, pour développer la localité. « Nous sommes d’accord à 100% pour que Keur Massar soit le chef-lieu du nouveau département et nous soutenons l’idée depuis fort longtemps, parce que nous souffrons de nombreux maux à l’heure actuelle », soutient Jaraf Matar Diop Aldo. La seule erreur notée, selon lui, c’est l’érection d’Aïnoumadi en arrondissement, au détriment d’El Hadji Pathé. « Ce dernier quartier a été le premier à nous rejoindre ici, donc ce serait une bonne chose de l’ériger en arrondissement », signale le dignitaire lébou.
Et le colporteur Massar Dièye donna son nom à la localité
Mais comment le nom de la localité est passé de « Bankhass » à Keur Massar ? Sur cette question, beaucoup d’entre eux semblent hésiter avant que le vieux Mbagn Diop ne prenne la parole pour dire que Massar Dièye était le neveu d’Abdou Ndiaye. Selon Mouhamadou Lamine Kane, délégué de quartier de Fass, Massar Dièye était un colporteur de métier. Et chaque jour, il sillonnait la localité pour vendre ses produits aux populations. Son activité le rendit célèbre dans la contrée où il s’établit définitivement. « Mais quand l’épidémie de peste s’est déclarée, il fallait faire des recensements dans la localité. Lorsque l’administration est arrivée, elle a demandé le nom de la localité et les gens lui ont indiqué le domicile de Massar. C’est ainsi que le nom Keur Massar a été retenu par l’administration », renseigne Mbagn Diop. Pour les membres du comité, beaucoup de personnes continuent à parler de Keur Massar sans maîtriser son histoire et son évolution.
Immersion dans le grand bazar d’un célèbre rond-point
C’est l’un des endroits les plus fréquentés de la banlieue dakaroise. Le rond-point Keur Massar est ce haut lieu de commerce et de fréquentations unique en son genre. Aujourd’hui, avec l’érection de Keur Massar en département, l’État tente de donner un nouveau visage à cette localité en y construisant notamment un autopont et une nouvelle gare routière.
« Parcelles ! Parcelles ! Guédiawaye ! Case ba ! ». Le mégaphone qui ronronne continuellement, est programmé pour indiquer la voie aux clients qui veulent se rendre à ces différentes destinations. Car ici, vendeurs, passants et voitures se croisent sans cesse, occasionnant un brouhaha infernal. C’est la mi-journée au rond-point Keur Massar. Comme chaque jour, chacun vaque à ses occupations. Mais, à cause des travaux de l’autopont, la localité peine à contenir tout ce beau monde. Ça klaxonne, ça hèle et les disputes sont monnaie courante. « Le rond-point est un grand bazar où chacun fait ce qu’il veut, sans être inquiété. C’est un endroit unique au Sénégal et il reçoit un flux important de personnes venant de plusieurs localités », renseigne Abdou Diop dit « Ndiol », vendeur de masque installé juste à la station d’essence. Habitué des lieux, ce jeune père de famille ne s’inquiète pas trop de voir autant de monde fréquenter cet endroit. « Je suis là depuis trois ans maintenant, mais je dois dire que Keur Massar est le lieu de convergence de plusieurs travailleurs et vendeurs », souligne Ndiol.
En effet, comme lui, ils sont pour la plupart des jeunes gens qui vendent toutes sortes de produits allant des cartes de crédit aux bijoux en passant par la friperie et les fruits. Ici, c’est un vendeur de thé à la menthe qui se signale, là un jeune cireur regarde vos semelles et vous invite à vous asseoir sur un tabouret pour leur donner un coup de brillant. Dans cet endroit, chacun prend ses quartiers comme bon lui semble.
Originaire de Médina Sabakh, dans la région de Kaolack, Modou Cissé vend des vêtements pour homme, notamment de « jeans ». La trentaine, vêtu d’un tee-shirt blanc immaculé, le jeune homme s’est installé au rond-point Keur Massar depuis six ans déjà. « À l’époque, il n’y avait pas autant de vendeurs ici mais, au fil des années, tout s’est développé de manière rapide », sourit le bonhomme nous indiquant l’endroit où ils étaient, lui et ses camarades. Aujourd’hui, la plupart des jeunes vendeurs ont envahi le trottoir à cause de la forte concurrence entre eux. Mais pour Seydina Oumar Dramé, vendeur de café Touba, Keur Massar reste un endroit propice pour les jeunes. Avec ses dreadlocks noués dans un grand bonnet noir, il est installé non loin de l’arrêt bus 53 et est souvent assisté par son épouse. « Je m’en sors bien dans la vente de café Touba. Parce qu’ici, il y a beaucoup de passants, mais le matin aussi, les travailleurs et les élèves s’arrêtent pour siroter leur café avant de vaquer à leurs occupations », soutient Seydina Oumar. En dehors de ces commerçants, des jeunes s’activent dans la vente de portables et de cartes de crédit. Installés dans le « market », ils font de la vente et de la réparation des portables leur gagne-pain. Mamadou Sow s’active dans le milieu avec ses amis depuis plusieurs de trois ans. « Avant, j’étais à Diamaguène, mais quand j’ai commencé à fréquenter Keur Massar, j’ai vite fait de m’installer ici et les affaires marchent bien aujourd’hui », confie le jeune homme. Seulement, chaque jour, de nouveaux jeunes fréquentent les lieux en espérant trouver, pour de bon, une bonne affaire.
Une nouvelle gare routière
Les chauffeurs aussi ont fait de Keur Massar une bonne destination à la faveur de la clientèle. Venant des quartiers périphériques comme Tivaouane Peulh, Niacoulrab, Niague ou encore Jaxaay, Malika ou Yeumbeul, ces conducteurs font vite le plein une fois arrivés au rond-point. Sans compter les bus « Aftu » qui disposent de plusieurs lignes reliant Keur Massar à une quinzaine voire une vingtaine de destinations. Gora Khouma, le président de l’Union des routiers du Sénégal (Urs), estime que la demande est aujourd’hui supérieure à l’offre à Keur Massar. Car, selon lui, tous les taxis « clandos » et les minibus y sont tolérés afin de pouvoir aider les clients à se déplacer. Quant à la gare routière de Keur Massar qui jouxte la forêt de Mbao, elle peine à contenir tous ces cars « Ndiaga Ndiaye ». Chaque jour, 200 à 300 départs sont enregistrés, tandis que les lundis ce nombre peut atteindre les 500 départs à l’intérieur de Dakar. « Seulement, l’espace où nous sommes est réduit pour les chauffeurs, mais nous avons appris que le Gouvernement compte construire une nouvelle gare routière à Keur Massar ; ce qui est une bonne nouvelle pour nous », signale Gora Khouma, qui ajoute que la gare routière de Keur Massar est la plus importante dans la banlieue dakaroise. En attendant cette nouvelle gare routière, le rond-point Keur Massar continue de vivre un quotidien tumultueux où chacun tente de se faire une place au soleil.
Le département en chiffres
Né de la volonté du Chef de l’État, Macky Sall, de corriger les incohérences territoriales et de rapprocher les services de l’État des citoyens, le nouveau département de Keur Massar dispose d’une superficie de 52,88 km2 et est composé de six communes ; notamment les communes de Yeumbeul-nord, de Yeumbeul-sud, de Malika, d’Aïnoumady, de Jaxaay-Parcelles assainies et de la commune de Keur Massar en tant que chef-lieu de département. Selon les projections, la population de ce 46ème département du pays est estimée à 678 766 habitants, compte non tenu des localités de Niacoulrab et de Médina Thioub qui vont rester dans le département de Rufisque. Cette population est répartie en trois arrondissements : Yeumbeul qui englobe les communes de Yeumbeul-nord et de Yeumbeul-sud, Malika qui est composé des communes de Keur Massar et de Malika et enfin Jaxaay qui englobe Jaxaay-Parcelles et la nouvelle commune d’Aïnoumady. Seulement, il y a un grand déséquilibre entre ces différents arrondissements en termes d’infrastructures scolaires, sanitaires, sportives et socioculturelles. Par exemple, si l’arrondissement de Malika et celui de Yeumbeul comptent respectivement 644 et 627 infrastructures scolaires, Jaxaay ne dispose que de 117. Ce constat est le même pour les infrastructures sanitaires avec notamment 20 établissements pour Malika, 23 pour Yeumbeul et cinq pour Jaxaay. Idem pour les infrastructures sportives et socioculturelles avec neuf pour Jaxaay tandis que les arrondissements de Malika et de Yeumbeul dispose chacun de 24. En définitive, l’arrondissement de Jaxaay reste peu doté en infrastructures. Un déséquilibre à corriger au plus vite.
PROTECTION DES TORTUES MARINES ET DES OISEAUX DE MER
Les pays membres de la Csrp déroulent leur stratégie
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 03/06/2021
Les captures accidentelles d’espèces vulnérables, tels que les oiseaux et les tortues constituent un fléau mondial qui menace l’équilibre des écosystèmes marins. Pour éviter la disparition de ces deux espèces menacées, les sept (7) pays de l’Afrique de l’ouest ayant une ouverture maritime se retrouvent à la Somone du 31 mai au 4 juin pour mettre en place une stratégie commune de protection. Cette activité entre dans le cadre du projet « Bycatch » mis en œuvre depuis 2017 dans les zones sous juridiction des Etats membres de la Commission Sous –régionale des pêches (Csrp).
Enregistrant environ 1/5 des captures marines mondiales, les eaux sous juridiction des Etats membres de la Commission sous– régionale des pêches (Csrp)-Mauritanie, Gambie, Cap-Vert, Guinée, Guinée-Bissau, Sénégal et Sierra Leone sont soumises à une pêche intensive opérée par des flottes artisanale, semi-industrielle et industrielle qui utilisent une variété d’engins dont les palangres, les sennes tournantes, les chaluts, les filets maillants, entre autres. Aussi, ces importantes activités de pêche chevauchent avec les zones de distributions des eaux de mer et/ou avec les couloirs de migrations de certaines espèces de tortues marines présentes dans la région.
Dans la zone de la Csrp, l’étendue réelle des prises accidentelles de ces deux groupes d’espèces reste inconnue et il n’existe, à l’heure actuelle, aucune stratégie nationale et/ou régionale pour prendre à bras le corps ce problème. En 2017, la première initiative pour réduire les prises accidentelles des oiseaux et des tortues de mer dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest a été lancée.
Financé par la Fondation MAVA et mis en œuvre par Bird Life International, le projet « Réduction des prises accidentelles d’oiseaux et de tortues de mer dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest » ou « Projet Bycatch »(les prises accidentelles en anglais), est la première initiative, dans l’espace Csrp, à aborder la problématique des prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer dans les pêcheries industrielles de la région. Son objectif consiste à établir un cadre opérationnel pour la réduction des prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest et le mettre en œuvre dans la région.
Renforcer la capacité des observateurs et des pêcheurs industriels de la région.
Pour atteindre son objectif, le projet Bycatch s’articule autour de quatre (4) axes stratégiques dont le renforcement des capacités des programmes d’observation des pêches et des scientifiques dans les pays. Ainsi, pour élaborer un plan stratégique ouest africain, des observateurs à bord des flottes industrielles du Sénégal, de la Gambie, de la Mauritanie, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Cap Vert et de la Sierra Léone se réunissent à la Somone (Mbour) pour une durée de cinq jours. Cet atelier «de formation des observateurs à bord sur la collecte de données pour les prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer en Afrique de l’ouest» a pour but de renforcer la capacité des observateurs et des pêcheurs industriels de la région à mieux prendre en compte la collecte de données sur les oiseaux de mer et les prises accessoires de tortues de mer dans les pêcheries industrielles. «Pour prendre des décisions concernant la protection de ces espèces vulnérables, il est important d’avoir des données fiables. Et pour avoir des données fiables, il faut des gens très bien formés capables de les collecter en mer. C’est l’objectif majeur de cette formation qui permettra d’outiller les observateurs des pêches des pays de la Commission sous régionale sur ce protocole de collecte de données en mer. Mais également, sur les techniques d’identification des espèces de tortues et d’oiseaux de mer.
Et enfin, on va ensemble, avec eux, leur montrer les techniques qui existent pour atténuer ces prises accidentelles d’oiseaux et de tortues de mer dans les activités de pêche industrielle», a estimé Ahmed Diamé, chargé du projet de réduction accidentelle des tortues et oiseaux de mer, rappelant les objectifs de cette session.
LE SUPPLICE DES PRISONNIERS
Sur une population carcérale de 11 547 personnes, on compte 177 cas de longue détention préventive, soit un pourcentage de 1,53%. Un chiffre particulièrement inquiétant qui remet sur la table la lancinante question des longues détentions préventives
Sur une population carcérale de 11 547 personnes, on compte 177 cas de longue détention préventive, soit un pourcentage de 1,53%. Un chiffre particulièrement inquiétant qui remet sur la table la lancinante question des longues détentions préventives, facteur non négligeable dans le surpeuplement des prisons.
Il est le spécialiste des évasions. Baye Modou Fall alias Boy Djinné s’est évadé de prison pour la 11ème fois. Même Alex et Ino, célèbres pour leurs hauts faits d’armes, n’ont pas réussi une telle «prouesse». Surnommé «l’As des évasions», Baye Modou Fall s’est fait un nom dans le milieu carcéral avec ses séries d’échappées aussi spectaculaires les unes que les autres.
Mais en agissant de la sorte, Boy Djinné veut susciter le débat sur la lancinante question des longues détentions provisoires au Sénégal. Véritable goulot d’étranglement, le nombre de cas de longue détention préventive est de 177 sur une population carcérale de 11 547 personnes, soit 1,53%, si l’on se fie aux données fournies par le ministère de la Justice qui précise qu’il s’agit là de détenus en attente de jugement de trois (03) ans et plus.
Régie en effet par les articles 127 et suivants du Code de procédure pénale, la détention provisoire n’est pas une sanction, mais une mesure qui vise à préserver une procédure pénale. Autrement dit, en matière de délit commis, lorsque l’infraction concernée est punissable d’une peine inférieure ou égale à trois ans, l’inculpé ne peut être retenu en détention provisoire plus de 5 jours après sa première comparution devant le juge d’instruction.
Considérées par certains avocats comme une pratique aux antipodes du respect des droits de l’Homme, posant du coup un problème de justice sociale, les longues détentions continuent de faire des victimes. Jugé pour apologie du terrorisme, Saër Kébé, détenu pendant quatre ans, a été condamné à 3 mois avec sursis pour menaces. Il y a également le cas de l’Imam Dianko qui a été totalement blanchi par la justice après six ans de prison. Avant lui, d’autres comme l’imam Alioune Ndao et certains de ses co-accusés avaient connu le même sort. Accusés de terrorisme, ils ont été acquittés après 5 ans de détention préventive.
L’étudiant Ousseynou Diop, poursuivi également pour apologie du terrorisme, avait bénéficié d’une liberté provisoire après 4 ans de détention avant d’être finalement condamné lui aussi à 3 mois avec sursis.
IBRAHIMA SALL DE L’ASRED : « BOY DJINNE M’A DIT QU’IL EST UN OTAGE DU PROCUREUR»
Selon le président de l’Association pour le Soutien et la Réinsertion Sociale des Détenus (Asred), Baye Modou Fall ne s’est pas évadé de prison par simple plaisir. «Je m’entretiens souvent avec lui au téléphone via le responsable social de la prison. Il dénonçait toujours cette situation de longue détention préventive dont il fut victime», a souligné Ibrahima Sall qui précise que Boy Djinné est en prison depuis 2010. Il a plusieurs dossiers dont il a gagné certains. Déplorant les longues détentions préventives, Ibrahima Sall indique que celles-ci demeurent aujourd’hui un véritable problème au Sénégal. Faisant une petite comparaison, le président de l’Asred renseigne que le Mali ne compte pas plus de 7 000 détenus, la population carcérale de la Mauritanie est estimée à 5 000 personnes, au moment où le Sénégal enregistre 11 500 détenus pour 37 prisons. «La jeunesse sénégalaise est en prison», tonne monsieur Sall qui, par ailleurs, convoque l’article 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui évoque le principe de présomption d’innocence. «A partir du moment où la personne est arrêtée, on doit appliquer le règlement numéro 5 de l’Uemoa qui exige la présence de l’avocat dès les premières heures de l’arrestation. Mieux, si elle est placée sous mandat de dépôt, c’est l’article 10 qui s’applique. Boy Djinné m’a dit qu’il ne voulait pas s’évader, mais c’était sa manière de réclamer justice et d’être jugé dans un délai raisonnable. Il est prêt à purger sa peine quelle que soit la sentence, mais qu’il soit jugé dans les plus brefs délais, de façon juste et équitable», informe le sieur Sall. A propos des nombreuses mesures mises en place par le gouvernement pour mettre fin au cas des longues détentions, le président de l’Asred affirme qu’on est «très loin des solutions.
Baye Modou Fall constitue un exemple patent, même si nous ne cautionnons pas l’évasion. Nous demandons que la justice fasse son travail correctement». Etayant son argumentaire, il rappelle que la prison de Rebeuss construite en 1929 avait une capacité d’accueil de 600 détenus. Mais elle compte aujourd’hui 1981 détenus. «Si le matin vous libérez 5 détenus, le soir vous en placez 25 sous mandat de dépôt. A Thiès, vous libérez 2 le matin et le soir vous en arrêtez 10, les prisons ne se dépeuplent jamais», se désole monsieur Sall. Même s’il considère que le bracelet électronique est une bonne chose, il craint une justice à deux vitesses avec cette procédure. D’où son invite. «Nous demandons que ces détenus puissent en bénéficier au même titre que tout le monde. A côté des longues détentions, il y a aussi le surpeuplement carcéral. Aujourd’hui, l’administration pénitentiaire fait face à des problèmes majeurs dont le surpeuplement. D’autant que 33 sur 37 prisons sont pleines. «Il y a trop de mandats de dépôt et les Sénégalais vontfacilement en prison», ditIbrahima Sall. Comme solution, il invite l’Etat à venir en aide à l’administration pénitentiaire qui n’a toujours pas de budget pour la réinsertion sociale des détenus. Ce qui constitue sa deuxième mission .
GUY MARIUS SAGNA DE FRAPP FRANCE DEGAGE «Cette évasion est l’expression d’un ras-le-bol total de Baye Modou face aux dysfonctionnements de la justice»
En s’évadant de prison, explique Guy Marius Sagna, Baye Modou Fall a exprimé son dégoût face aux nombreux dysfonctionnements de la justice sénégalaise. Le leader de Frapp France Dégage relève dans cette dernière évasion «l’expression d’un ras-le-bol total de Baye Modou face aux dysfonctionnements du service public de la justice». Faisant un peu l’historique des évasions, Guy Marius Sagna révèle qu’il existe trois sortes de violence au Sénégal. La première, «mère de toutes les autres évasions», «c’est quand le Président Macky Sall fait “évader” des trafiquants de faux billets, des trafiquants de faux médicaments, des détourneurs de deniers publics...». La deuxième évasion, poursuit l’activiste, est celle des Alex et Ino, des Boy Djinné...qui naît de la frustration de voir «le président de la République Macky Sall et le système néocolonial faire évader les riches et leurs alliés en laissant les fils et filles de paysans, d’ouvriers et des classes populaires mourir en prison pour des boules de «nététou» et des poulets volés, alors qu’ils attendent depuis des années un jugement». Enfin, la troisième est relative aux “évasions” par les pirogues de l’émigration irrégulière et les routes du désert conduisant au cimetière de la Méditerranée. «Il n’y a pas pire hypocrisie de n’appeler évasion que celle de Baye Modou Fall en faisant semblant d’oublier la première qui l’a fait naître, c’est à dire la gestion néocoloniale du Président Macky Sall...».
Revenant sur le cas de Boy Djinné, Guy Marius Sagna informe qu’il a partagé le quartier de haute sécurité (QSH) du Camp pénal avec Baye Modou Fall. « Nous avons échangé à plusieurs reprises sur son cas. À l’époque déjà (de décembre à mars 2020 où j’étais au QHS), Baye Modou se plaignait de la gestion de son dossier, notamment des lenteurs judiciaires. Des raisons qui l’avaient même poussé à observer à plusieurs reprises des grèves de la faim», se rappelle l’activiste qui évoque, au passage, le droit d’un détenu d’être jugé dans un délai raisonnable.
LE DEFICIT DE PERSONNEL, UN FACTEUR BLOQUANT
A en croire Guy Marius Sagna, «l’État a du mal à assumer ses responsabilités, notamment parce que les juges sont débordés du fait de leur déficit d’au moins 300 juges au Sénégal».Il trouve que cette situation résulte du fait qu’au Sénégal, emprisonner est d’une facilité incroyable. «Le mandat de dépôt est décerné pour des vétilles alors que les grands bandits sont libres comme l’air. Tout cela explique le nombre important de dossiers à traiter par les juges», affirme-t-il. Au-delà du cas de Baye Modou Fall, il est persuadé que d’autres citoyens croupissent en prison depuis des années dans l’attente d’un jugement, voire d’une audition dans le fond par un juge d’instruction. A cet effet, il cite l’exemple d’un détenu du Capi qui attendait d’être jugé depuis 7 ans au moins à la Maison d’Arrêt et de Correction de Rebeuss. «C’est en effet la lancinante problématique des longues détentions que cette évasion de Baye Modou Fall remet sur la table, une fois dépassé le vernis du caractère spectaculaire de son évasion». Dès lors, le leader de Frapp France Dégage relève une faillite de l’État dans son rôle qui est d’assurer à tous les citoyens, peu importe la faute qu’ils ont commise, le service public de la justice. C’est pourquoi, tout en approuvant les réformes annoncées par l’Etat du Sénégal, il propose l’augmentation sensible du nombre de juges et la résorption du déficit structurel en nombre de magistrats. Il plaide aussi l’arrêt de la politique du tout mandat de dépôt et son remplacement par des peines alternatives qui ne sont pas coûteuses, une vraie politique de réinsertion sociale des prisonniers, l’amélioration des conditions de travail des agents pénitentiaires. Guy Marius Sagna propose également une politique en amont de la prison qui ne crée pas une sorte de déterminisme où certains Sénégalais sont quasiment condamnés dès leur naissance à connaître la case prison.
ME PAPA AMADOU SENE DU COMITE SENEGALAIS DES DROITS HUMAINS (CSDH) «l’application effective du bracelet électronique est une question de jour»
Pour lutter contre les longues détentions provisoires, l’Assemblée Nationale du Sénégal avait adopté le 29 juin dernier le projet de loi n°21-2020 modifiant la loin°65-60 du 21 juillet 1965 portant code pénal. Cependant, depuis son adoption, cette loi qui vise à placer sous surveillance électronique un prévenu tarde à entrer en vigueur. Mais ceci n’est plus qu’une question de jours, si l’on se fie au coordonnateur du Comité Sénégalais des Droits Humains (Csdh).
En effet, Me Papa Amadou Sène renseigne que les bracelets électroniques ont été commandés et livrés. Et les premiers tests sont en train d’être faits sur une partie du territoire national. Il ne reste que l’aspect règlementaire. « Le port du bracelet électronique est une question de jours pour que son application soit effective», a t-il déclaré.
Hormis le bracelet électronique, les autres aspects de la réforme judiciaire concernent le tableau des infractions. Ce qui entre dans un souci d’harmonisation des parquets du Sénégal. «Le tableau des infractions peut lutter contre les mandats de dépôt systématiques, le surpeuplement des prisons qui a pour corollaire les longues détentions», indique Me Papa Amadou Sène qui rappelle qu’une autre réforme a été annoncée dernièrement par le garde des Sceaux. Il s’agit de la mise en place du juge des libertés qui sera l’interface entre le procureur et le tribunal et qui va s’occuper des questions de libertés provisoires afin de lutter contre les détentions longues. A en croire le président du Csdh, le gouvernement a annoncé de nombreuses mesures qui viennent s’ajouter à celles qui existaient. Quid du cas Baye Modou Fall ?
Me Papa Sène précise d’emblée que l’évasion de prison est une infraction à la loi pénale. Elle est considérée comme un délit par le Code pénal à travers les dispositions des articles 208 et suivants. «Et dans ce cas précis, aussi bien le détenu évadé que les préposés à sa garde ont une responsabilité. Pis, le détenu peut être passible d’une peine d’au moins 6 mois et cela n’empêche pas que la peine pour laquelle il a été emprisonné continue. Il peut être condamné pour évasion de prison à une peine allant de 6 mois à 10 ans, s’il était déjà en détention provisoire», explique Me Sène. Il ajoute que si la responsabilité des préposés à sa garde en termes de négligence, de connivence ou de complicité est engagée, ou s’ils ont une responsabilité, sous le couvert de l’article 209 du Code pénal, ces derniers sont passibles d’une peine allant jusqu’à 5 ans ainsi que la perte de leurs droits civiques et politiques. Toutefois, Me Papa Amadou Sène reconnaît que la longue détention peut expliquer cette volonté d’un détenu à imaginer une scène d’évasion, comme c’est le cas avec «Boy Djinné
PLUS DE 250 PERSONNES TUEES EN L’ESPACE DE 5 MOIS
La route continue de faire son lot de victimes. Selon les statistiques de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers, entre les mois de janvier et juin 2021, les accidents de la route ont fait 257 morts et 12.379 blessés
La route continue de faire son lot de victimes. Selon les statistiques de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers, entre les mois de janvier et juin 2021, les accidents de la route ont fait 257 morts et 12.379 blessés
Les accidents de la route continuent de faire des victimes. Les statistiques de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers, à mi-chemin, font état de deux cent cinquante-sept (257) décès causés par les accidents de la route entre janvier et juin 2021. Les sapeurs pompiers ont dénombré également douze mille trois cent soixante-dix-neuf (12.379) personnes blessées, lors de leurs cinq mille cent vingt-neuf(5129) interventions. Capitaine Diène Ngom, qui dirige la Brigade, détaille le modus operandi de son service, chiffres à l’appui. Selon lui, ce que ses éléments retiennent en priorité lors des interventions d’accidents de la circulation, ce sont les victimes de l’incident. Les statistiques donnent une idée plus claire de l’ampleur du phénomène. «Nous avons fait cinq mille cent vingt-neuf (5.129) sorties faisant un nombre de douze mille trois cent soixante-dix-neuf (12.379) blessés.
Nous avons eu à assister deux cent cinquante-sept (257) décédés», déplore capitaine Ngom dans les ondes de nos confrères de la radio futurs médias (Rfm). D’après l’analyse de spécialistes, le facteur humain, notamment la mauvaise conduite, reste la principale cause des accidents de la circulation. Viennent ensuite manque de discipline, le non-respect du code de la route, ainsi que la vétusté des automobiles qui assurent la circulation interurbaine entre les régions et l’usage des pneus d’occasion. Il urge donc de trouver des solutions pour arrêter la saignée due aux accidents de la circulation.
Pour ce faire, les acteurs préconisent une application stricte de la loi des agents de la police routière et de la gendarmerie. De l’avis du directeur des Transports routiers, les causes des accidents qu’il a notés sont soit un excès de vitesse, soit un dépassement dangereux. Cheikh Omar Gaye soutient, par ailleurs, que le seul moyen de lutter contre le comportement humain reste l’application stricte de la loi, c’est-à-dire le contrôle et la sanction en cas d’infraction commise par les usagers de la route.
En outre, l’usage des pneus importés est listé parmi les facteurs à prendre en compte. Seulement, les autorités compétentes traînent les pieds quant à la réglementation du secteur de l’importation des pneus de deuxième main. Autant de facteurs qui constituent in fine les causes du décompte macabre des accidents de la route qui peinent à trouver un frein.
UN CASSE-TETE POUR LES DAKAROIS
A Dakar, marcher correctement sur les voies réservées aux piétons est un problème. Pis, en ville, par exemple à Sandaga, l’un des sites de commerce les plus prisés de Dakar, la mobilité est très complexe.
L’encombrement est aussi énigmatique dans la capitale. En ville, à Dakar-Plateau, comme dans beaucoup de quartiers, se frayer un chemin est tout un problème. Les trottoirs sont occupés par des marchands de toutes sortes. Ajouter à cela des travaux comme celui du Bus Rapid Transit (BRT) qui réduit aussi la mobilité par exemple sur son tracé entre Grand Yoff et Liberté 6
A Dakar, marcher correctement sur les voies réservées aux piétons est un problème. Pis, en ville, par exemple à Sandaga, l’un des sites de commerce les plus prisés de Dakar, la mobilité est très complexe. Marchands ambulants, vendeurs de crédits, kiosques de café, vendeurs de cacahuètes, de journaux, des étales et autres tabliers, rabatteurs (coxeurs), chariots, occupent l’essentiel des trottoirs. Sans compter les trottoirs privatisés.
Pourtant, ces passages piétons sont sensés être des alternatives pour faciliter la mobilité, déjà très difficile. Les quartiers périphériques ne sont pas en reste. Le rond-point Liberté 6 en est une parfaite illustration. Il est très animé, avec le petit marché de friperie qui entoure le rond-point et où des commerçants et tabliers exposent leurs produits : cantines, gargotes, tables, des produits exposés à même le sol sont, entre autres, le décor partout et même sur l’espace aménagé sur les deux voies de Liberté 6. Les bus de transports en commun ont du mal à s’arrêter devant les arrêts (de bus), des motos destinées à la vente exposées sur les trottoirs.
Sans compter les ateliers de mécaniciens et des épaves de véhicules visibles partout, notamment à côté du Camp Sékou Mballo ; ce qui rétrécissent la route qui mène vers Grand Yoff caractérisée par des embouteillages monstres au quotidien. Et, cerise sur le gâteau, les travaux du Bus Rapid Transit (BRT) sur le tracé HLM Grand Yoff-Liberté 6 et sur les deux voies de Sacré-Cœur ne facilitent pas les choses. Les véhicules sont obligés de faire des contournements, comme c’est le cas avec les lignes 29 (Tata), et 219 de Dakar Dem Dikk (DDD). «L’encombrement à Dakar est dû aux travaux inachevés. Nous sommes vraiment fatigués. Ce n’est pas seulement en ville, c’est partout. Ce n’est pas normal que les gens occupent les trottoirs. Si tu étales ta marchandise, la personne qui veut passer est obligée d’emprunter la chaussée et elle risque d’être percutée.
Et c’est ça même qui augmente le taux de mortalité» dû aux accidents de la route, déclare Ousmane Diop habitant de Liberté 6 Extension. Cependant, il suggère : «Chacun doit avoir un magasin au moins de 1 m 50 où il pourra exposer sa marchandise. Puisqu’ils n’ont pas un endroit où exposer leurs produits, donc ils sont obligés de le faire sur les trottoirs. Dans ce cas, il faut les comprendre aussi. Et pour que ça cesse, il faut que l’Etat leur vienne en aide. Les accidents vont diminuer et beaucoup de désagréments aussi». Une situation déplorée par les marchands eux même. Oumar Loum est un vendeur de chaussures sur la route du Front-de-Terre, séparant les communes de Grand Yoff et Dieupeul Derklé.
Pour lui, ils n’ont pas le choix. «Nous essuyons chaque jour des critiques. Les habitants nous disent qu’à la décente de l’école, leurs enfants n’ont pas par où passer. Ils nous reprochent d’occuper les trottoirs. Si ça ne tenait qu’a nous, nous n’allions pas nous installer ici. Il y a la poussière qui abime ta marchandise. Ce n’est pas approprié», justifie M. Loum.
Et d’ajouter : «Nous souhaitons avoir un site où nous pourrions travailler correctement, sans déranger personne. Puisque nous n’en avons pas, eh bien, nous ne pouvons que rester ici et nous débrouiller. Il faut aussi penser à nous recaser dans un site où il y a des clients. Mais si on nous fait déplacer dans un marché où il n’y a pas beaucoup de personnes, ça va être compliqué.»
DAKAR, ENTRE MAL VIVRE ET DIKTAT DE L’ARGENT
Installations anarchique des trottoirs, absence totale de cadre de vie, érection effrénée d'immeubles, manque d’aires de jeux, d’espaces verts et de détente... la capitale est en train de devenir un grand «souk». Reportage
«Dakar étouffe !» C’était le thème d’une exposition de photos de Kadia Sow, alors reporter-photographe à Sud Quotidien, dont le vernissage avait été présidé par l’ancien député-maire de Dakar, Pape Diop. A travers l’objectif de son appareil, elle avait fixé des images d’embouteillages, d’encombrements des routes et trottoirs par des marchands et autres, sans compter les détritus qui font toujours partie du quotidien des Dakarois. Relevant, dans le contexte d’alors, que le concept de mobilité urbaine constitue un «horizon lointain» pour les populations confrontées, à chaque instant, à la pollution, aux bouchons énormes et à l'insécurité. Plus d’une décennie après, la situation, dans ce Dakar qu’elle avait choisi d’immortaliser en images, va de mal en pis. Dans la capitale sénégalaise, tout est question d’argent ! Entre installation de gargotes, cantines et autres formes d’occupation anarchique des trottoirs, entravant la mobilité urbaine (en ville), car les piétons obligés de partager la chaussée avec les véhicules au risque de leur vie, absence totale de cadre de vie avec des immeubles qui poussent partout comme des champignons et absence d’aires de jeux et d’espaces verts et de détente, Dakar est en train de devenir un grand «souk». Sud Quotidien vous promène dans ce mal vivre dans la capitale et sa périphérie. Reportages !
PARKINGS PRIVES, CANTINISATION ET OCCUPATION IRREGULIERE DES TROTTOIRS EN VILLE : La capitale sénégalaise, un grand «souk»
Des marquages au sol (en jaune) avec une ligne droite suivie numéro d’immatriculation du véhicule DK… ou encore des panneaux avec les inscriptions suivantes : «Parking payant», «Parking réservé». Ces deux indications que l’on peut apercevoir le long des trottoirs, aux devantures des terrasses, restaurants, banques, écoles et autres services au centre-ville, à Dakar, en disent long sur le mal vivre des piétons et les difficultés pour les automobilistes à circuler librement dans la capitale. Surtout des particuliers qui éprouvent de la peine à trouver où se garer dans la ville, le temps de régler un besoin. A Dakar, tout est question d’argent ! Des trottoirs sensés faciliter la mobilité, du fait de l’étroitesse grandissante de la capitale, sont entre les mains de quelques personnes qui en font leur domaine privé. A tort ou à raison ? Conséquence, en ville, garer ou trouver un espace où garer sa voiture devient problématique, avec le risque de voir sa voiture enchainée (avec les sabots des agents municipaux et autres), sous le motif d’un stationnement irrégulier. Si on n’est pas simplement prié de vider le lieu, une place d’autrui. Des parkings réservés qui fleurissent partout en ville et en périphérie, avec des agents qui veillent au respect de ces lieux.
PARKINGS RESERVES ET SABOTS SOUVENT SOURCES DE CONFLITS
Du boulevard de la République aux avenues Georges Pompidou, Blaise Diagne, Lamine Gueye, la rue Jules Ferry, etc. en passant par la Place de l’Indépendance, le constat est partout le même ou presque. Des trottoirs privatisés, du coup garer sa voiture devient une prouesse pour certains. A côté des coups de sifflets retentissants des agents de la Police et agents municipaux régulant la circulation très danse en ville, des hommes s’affairent autour des parkings. La méthode, un signe de la main envoyé à l’usager depuis son véhicule, pour lui dire : «Vous voulez garer ? Oui, rétorque Monsieur/Madame ! Venez, il y a de la place par ici.» Si certains des travailleurs de ces parkings sont réticents à notre interpellation sur le fonctionnement de ce «gagne-pain», d’autres livrent le secret qui entourent ce business. Ce jeune homme, âgé d’une trentaine d’années environ, sous le couvert de l’anonymat, est un employé de la SIDH. Trouvé à la Place de l’Indépendance, entrain de veiller au respect des places réservées, pour qu’elles ne soient occupées par des particuliers qui ne sont là que pour quelques minutes, il nous explique le procédé. «Je suis là depuis 2011. Les parkings sont privés et c’est la SIDH qui gère ces parkings que vous voyez ici. Et elle (SIDH) nous a employées pour gérer ces parkings. Sur ces traits jaunes que vous voyez là, il y a le matricule de la voiture pour attester que cette partie appartient à telle ou telle personne. Chacun doit garer dans son parking, c’est comme ça que cela se passe. Maintenant, s’il y a une place libre ou si son propriétaire n’est pas encore arrivé, tout véhicule qui veut y stationner, nous demandons au conducteur de nous donner les clés de contact. Si la personne refuse, il ne doit pas pouvoir garer son véhicule. En tout cas, c’est une directive de notre patron et nous exécutons», explique-t-il.
POURQUOI LES SABOTS ?
«C’est la mésentente qui fait que parfois nous mettons des sabots au niveau des pneus. Si vous venez et qu’on vous dit que ce parking est réservé, vous ne devez pas forcer pour vouloir garer votre voiture. En tout cas, tout ce qui adviendra, c’est la personne qui a forcé qui va subir les conséquences. Il y a aussi des personnes qui viennent garer juste à côté de ces parkings. Et si le véhicule (propriétaire) qui se trouve dans le parking veut partir, comment il va faire ? A chaque fois, il y a des disputes. Nous ne sommes que de simples agents qui faisons leur travail. Maintenant, nous disons aux gens, qui se plaignent du fait que leur véhicule soit accroché avec des sabots, il faut aller à la SIDH ou à la mairie pour y voir beaucoup plus claire», précise-t-il.
Avant de conclure : «Des fois, il y a des clients qui comprennent, dès que vous leur expliquez le fonctionnement de ces parkings. Mais, parfois, il y a certains qui refusent de comprendre et veulent faire le forcing. Mais ça fait partie du terrain», renchérit l’agent. Un travail accompli de concert avec les agents de la Ville de Dakar, faciles à identifier par leurs tenues, toujours à la Place de l’Indépendance. Composé d’hommes et de femmes, ils s’activent à ce que les véhicules stationnent bien et n’empiètent pas sur les voies réservées à la circulation. Cette dame de teint noir, portant un gilet de couleur verte accompagné d’un sifflet, fait partie du groupe. Très enthousiaste, en témoignent ses gestes, elle est très passionnée. Interpellée alors qu’elle échangeait avec une dame qui veut se rendre dans une agence de voyage et qui ne parvient pas à trouver une place pour stationner, elle déclare : «le travail est vraiment passionnant. Nous veillons au respect des règles de stationnement, précisément sur les ailes de la chaussée. En d’autres termes, faire en sorte que les véhicules stationnent normalement dans ces parkings, sans gêner ceux qui sont en circulation. Même le président de la République passe régulièrement par ici. Donc ça doit être bien régulé».
AVIS DIVERGENTS D’USAGERS
Un travail diversement apprécié par certains automobilistes. Pour Amadou Gaye, chauffeur à la Direction des Comptes publics et du Trésor, ces agents font du bon boulot. «Ils font du bon boulot. Ils facilitent vraiment la tâche aux automobilistes. Je peux en juger parce que chaque jour je suis là. Ils respectent en même temps les automobilistes», témoigne M. Gaye. Et d’ajouter : «Ceux à qui on met des sabots n’ont pas respectés les règles. Tu ne peux pas avoir ta voiture et la garer en pleine route et que tu empêches les autres automobilistes de circuler. Mais, si on vient te mettre un sabot, il faut payer. Moi je suis d’accord avec les agents de la mairie qui mettent les sabots aux gens qui ont mal garé», peste-il. Moussa Sané est un «thiak-thiak man» (transport rapide via un scooter). Il prend le contre-pied d’Amadou Gaye. «En ville, c’est compliqué ; avec les travaux, tout est barré, il n’y a pas de voies par où passer. Or, quand tu vas en ville, dans une banque, magasin ou dans une Direction, c’est pour un rendez-vous ou un besoin. Je ne peux pas avoir un besoin dans ce lieu et garer loin. Maintenant, si tu ne peux pas garer là où tu vas, où est-ce que tu vas le faire ? Et si tu stationnes, les agents viennent te mettre des sabots. Ce n’est pas normal», regrette-til
IBRAHIMA FALL NOMMÉ HAUT REPRÉSENTANT DE L'UNION AFRICAINE POUR LA TRANSITION AU TCHAD
L'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères (1984-1990) "interagira avec tous les acteurs politiques et sociaux tchadiens ainsi que les partenaires internationaux
L'Union africaine a annoncé mercredi la nomination du Sénégalais Ibrahima Fall comme "haut représentant pour accompagner la transition" au Tchad, où une junte militaire a pris le pouvoir le 20 avril après la mort du président Idriss Déby Itno.
Ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères (1984-1990), Ibrahima Fall "interagira avec tous les acteurs politiques et sociaux tchadiens ainsi que les partenaires internationaux en vue de mobiliser toute les ressources possibles pour le succès de la transition démocratique, consensuelle et pacifique du Tchad", détaille l'Union africaine (UA) dans un communiqué.
Un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 15 généraux et présidé par Mahamat Idriss Déby, un des fils du président Idriss Déby Itno, a pris le pouvoir le 20 avril au Tchad en annonçant la mort du chef de l'Etat, qui aurait été tué au front contre des rebelles. Le CMT a immédiatement dissous le gouvernement et le Parlement et abrogé la Constitution tout en promettant des élections "libres et démocratiques" au terme d'une "transition" de 18 mois, renouvelable une fois.
Le 20 mai, l'UA a exigé que cette junte achève "en 18 mois" un processus de "transition démocratique" débouchant sur des élections "libres, justes et crédibles". "Aucune forme d'extension de la période de transition prolongeant la restauration de l'ordre constitutionnel ne saurait être acceptable pour l'UA", avait-elle ajouté.
Outre son poste ministériel au Sénégal, Ibrahima Fall a occupé plusieurs charges de représentant des Nations unies en Afrique (sous-secrétaire général aux affaires politiques chargé de l'Afrique, représentant spécial pour la région des Grands lacs), ainsi que dans plusieurs pays pour l'Union africaine (Guinée, Grands Lacs, Burundi).
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
TAMPI
EXCLUSIF SENEPLUS - Il faut lire la description cauchemardesque que fait l’opposant Macky Sall des galères quotidiennes des populations des régions et lui demander : est-ce mieux aujourd’hui ?
Évacuons deux problèmes pour la bonne compréhension de ce qui va suivre : je suis un « esprit tordu » et oui, « leydi ndi (le pays, et non seulement le Fouta) « Tampi » (fatigué).
Sa Majesté qui « n’aime pas voir le rouge » est comme toutes les majestés : aveugles et hautaines. Pour elles, les critiques et autres ports de brassards rouges, sont une intolérable atteinte à leur gouvernance seigneuriale. Des crimes de lèse-majesté qu’ils gardent dans leur cœur meurtri et leur esprit revanchard, pour le ressortir à l’occasion avec la bave qui fuse de partout par ces temps de Covid.
« Lorsque j’ai organisé le Conseil des ministres délocalisé de Kédougou, beaucoup d’esprits tordus disaient qu’on ne faisait que des promesses…». Et sa Majesté qui, semble-t-il, découvrait le pays profond (alors qu’il avait occupé les plus hautes fonctions possibles, c’est vrai qu’il n’était pas encore président, puisqu’il situe cette tournée d’horreur en 2009-2010), bombe le torse 10-11 ans après, parce qu’il inaugure un hosto chez Amath Dansokho !
« ..aller à Bandafassi, Thiabi...salemata, une route cahoteuse, difficile...Ethiiolo, dakateli, frontière avec la Guinée... les routes étaient impraticables... ». Il faut lire la description cauchemardesque que fait l’opposant Macky Sall des galères quotidiennes que vivaient (et vivent toujours) les populations des régions et lui demander : est-ce mieux aujourd’hui ? Les chapelets de « doléances », de revendications, les brassards rouges (que vous ne voulez pas voir) qui ont jalonné votre parcours (pourtant bien tracé pour vous éviter des crises anti-brassards rouges), les pistes qu’on vous réclame pour que des femmes n’aient plus à accoucher sur des charrettes, des dispensaires au service minimum, des hôpitaux qui ne soient pas que des murs (sans les équipements et les personnels au complet) de « première génération » (je reviendrais un jour sur ces histoires de générations à propos de n’importe quoi, thiim !!).
Votre Majesté, au lieu de bomber le torse en arpentant les couloirs de cet hôpital de « deuxième génération » et vouer aux gémonies les « esprits tordus », vous auriez dû vous poser la question : qu’ai-je fait depuis 9-10 ans pour que mes « tournées économiques » ne soient pas un cauchemar de déjà vu ? Moi, personnellement, je n’ai rien contre le fait d’appeler vos tournées économiques, et non des occasions supplémentaires pour vous et vos hommes, de continuer votre sport favori : dilapidation des maigres ressources qui auraient mieux servi à soulager les « tempérés » (fatigues) de vos concitoyens.
Depuis le vieux juge Kéba Mbaye, nous savons tous que les « Sénégalais sont fatigués », (Tampi) et non seulement le Fouta. Le Fouta se réveille seulement maintenant d’un long sommeil comateux, après les différentes insultes des responsables de votre ancien parti (PDS) et vous maintenant. Le vieil avocat sur le déclin politique, complètement paniqué parce que vous faisiez de la razzia sur ce qu’il pensait être « ses » terres, menaça les "foutankés" de transférer les investissements promis vers d’autres contrées plus reconnaissantes. Et vous, Majesté, vous avez cru voir à travers le Fouta, un titre foncier...hérité de qui ? De votre « foutanketude » ? Allons donc ! Vous savez bien que la boulimie foncière est non seulement une vilaine chose, mais aussi un délit, voire un crime. Enfin, dans les pays où la Justice échappe au contrôle des roitelets... Ce qui visiblement n’est pas encore le cas sous nos cieux.
Tournées économiques, balades politiques ? On s’en tape. Vous devriez même en faire toutes les semaines si c’est pour inaugurer des réalisations issues de vos promesses électorales. Mais arrêtez de faire des trophées rares, des choses normales pour un président, des prouesses : développer son pays. Justifier les budgets annuels, les « prêts, dettes et dons » et non courir ventre à terre écouter Macron vous dire comment développer vos pays ; qu’il se portera garant de vos dettes ; qu’il demandera qu’on vous donne plus de DTS (Droits de tirage spéciaux) ; il vous serine qu’il y a des bons et des mauvais coups d’État ; des bonnes et mauvaises élections ; des troisièmes mandats acceptables et d’autres insupportables ; des pays où il faut imposer les rotations (alternances) et d’autres où on ferme les yeux des régimes trentenaires d’existence. Bref, nous (vous) prendre pour des attardés, immatures, incapables de choisir ses dirigeants, la durée de leur mandat, son système électoral...Nous serions toujours les singes sur leurs arbres, qui ne sont pas encore entrés dans l’histoire... Ah ! « Ndé tampere !» (ah cette fatigue !).
Il nous faut vraiment moult « vagues »(électorales ou de la rue) pour se (nous) débarrasser de notre (nos) fatigués. De ces « dialogues » merdiques ; de ces experts qui embrouillent plus qu’ils n’éclairent ; ces « civilistes », (société civile) qui vivent comme des sangsues des corps malades de nos systèmes électoraux et autres gouvernances.
Miin Taam-pii !! (On est fa-ti-gué !! »)
NB : Avez-vous remarqué que nous ne faisions pas partie de la « communauté internationale » selon les grands médias français en charge du formatage de notre pensée ? Ils disent : la CEDEAO, l’UA et la communauté internationale ont condamné (ou pas) le coup d’État au Mali... Et quand on écoute bien, on se rend compte que la « « communauté internationale », c’est l’Union Européenne, le Conseil de sécurité de l’ONU (en fait les pays du veto). Nous, non seulement nous ne sommes pas encore entrés dans l’Histoire, mais nous ne faisons même pas partie de la « communauté internationale » qui gouverne le monde ! Et après on fait des sauts de cabris, en revendiquant des « souverainetés » usurpées, pour ne pas dire inexistantes.
LA PRESSE REND HOMMAGE À SES SOLDATS TOMBÉS AU FRONT
C’est une foule immense composée de journalistes, hommes politiques, familles des victimes entre autres anonymes qui était présents pour rendre un dernier hommage à ces braves agents, morts en héros
La morgue de l’hôpital Principal de Dakar a encore témoigné de la peine que la mort inflige. Toute la presse sénégalaise s’y est donnée rendez-vous pour assister à la levée de corps des agents de Leral TV, qui ont perdu la vie alors qu’ils étaient en mission, dans le cadre de la tournée économique et sociale du Président Macky Sall.
C’est une foule immense composée de journalistes, hommes politiques, familles des victimes entre autres anonymes qui était présents pour rendre un dernier hommage à ces braves agents, morts en héros. Les trois corps disposés dans trois corbillards différents, seront conduits dans leurs régions d’origine : le chauffeur Ousmane Ndiaye à Touba, le cameraman Mamadou Yoro Diallo à Ziguinchor et le journaliste Abou Mamadou Sy à Podor. Des hommes et des femmes inconsolables, ils avaient tous des visages pantois, tous défigurés par les émotions qui ont surgi aujourd’hui. Des t-shirts sur lesquels sont imprimées les photos des trois victimes sont distribués par des jeunes, aux personnes présentes à la morgue.
Malgré la forte mobilisation notée, la cérémonie de levée de corps ne s’est pas tenue comme prévue, tout s’est fait en privée. Toutefois, les témoignages et commentaires fusaient de partout. Présent à la cérémonie en compagnie de quelques collaborateurs, le Directeur général du groupe Emedia, Mamoudou Ibra Kane, s’est exprimé sur la perte subie par la presse : "Nous avons perdu des promesses, c’est comme cela que je les appelle. Des promesses d’un journalisme qui est une profession noble mais aussi des promesses de relèves car nous tous nous sommes de passage et à mon avis, ces trois jeunes étaient bien préparés pour assurer la relève. Nous les perdons aujourd’hui mais continuons à vivre avec leurs mémoires. Nous prions pour qu’ils reposent définitivement en paix et également apportons toute notre compassion à leurs familles, à Dame Dieng, à toute l’équipe de Leral et à l’ensemble de la presse sénégalaise".
Madiambal Diagne, autre grand nom de la presse, patron du groupe Avenir communication, était aussi présent. Pour lui, "c’est une perte tragique et une douleur immense pour l’ensemble de la presse mais également pour la population sénégalaise. Ce sont des jeunes qui étaient en activité professionnelle et qui ont été fauchés à la fleur de l’âge et ça rend la tragédie beaucoup plus difficile à supporter. Mais, on ne peut que s’en référer au Bon Dieu et prier pour qu’Il les accueille au paradis et prier pour qu’Il laisse aux proches, aux collègues... la foi et la force de pouvoir supporter la douleur et le deuil".
Le 31 mai, journée noire pour la presse ?
Honorer les victimes à titre posthume, c’est l’une des suggestions faites par les journalistes. Mais une journée consacrée à la mémoire des défunts, est également soulevée comme tactique à adopter à chaque fois que cette journée reviendra. Maïmouna Ndour Faye, directrice de 7tv l’a bien exprimé. "Nous pouvons commémorer cette journée dans les jours à venir en faisant peut-être pendant 30 minutes au niveau des télévisions qu’on fasse écran noire, dans la presse écrite, mettre des bandeaux pour rendre hommage à ces jeunes et magnifier leur sens du devoir accompli". Pour Mamoudou Ibra Kane, "le meilleur hommage qu’on peut rendre à ces jeunes journalistes que nous avons perdus mais aussi à l’ensemble de la presse qui fait son travail, c’est beaucoup plus de reconnaissance. Il faut qu’on profite de cette circonstance certes malheureuse, pour donner un peu plus de respect et de considération à la presse".
L'ARÈNE S'ÉCHAUFFE
Après une année sportive 2019-2020 sans grand combat en raison de la pandémie de coronavirus, la lutte avec frappe est en train de mettre fin à son sevrage, avec des montages tous azimuts de combats, dont Gaston Mbengue est le maître d’œuvre
Après une année sportive 2019-2020 sans grand combat en raison de la pandémie de coronavirus, la lutte avec frappe est en train de mettre fin à son sevrage, avec des montages tous azimuts de combats, dont Gaston Mbengue est le maître d’œuvre.
Balla Gaye 2, un des ténors de la lutte avec frappe, a déjà réussi à décrocher quatre grands combats, dont le dernier, contre Eumeu Sène, a été ficelé mardi.
Sène, lors de sa dernière victoire contre le lutteur de Guédiawaye en avril 2015, avait juré ses grands dieux qu’il ne lutterait plus contre ce dernier. Il a fini par mettre de l’eau dans son vin après la proposition du promoteur, mardi.
‘’Pour la troisième fois de leur carrière, Eumeu Sène va retrouver sur sa route Balla Gaye 2’’, écrit le quotidien spécialisé Sunu Lamb, dans sa dernière édition.
‘’Même si la date n’est pas encore dévoilée, les amateurs sont aux anges puisqu’ils ne cessaient de plébisciter ce combat de tous les dangers’’, rapporte le même journal.
Selon Sunu Lamb, c’est le frère aîné du lutteur et le ministre des Sports, Matar Ba, qui auraient tordu la main à Eumeu Sène.
Sène a battu deux fois Balla Gaye 2, qui dit être heureux du dénouement qui lui permettra de retrouver son tombeur. ‘’La lutte est notre gagne-pain’’, fait valoir le lutteur de Guédiawaye, actuellement en préparation à l’INSEP, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, en France.
Avant cet affrontement contre Eumeu Sène, Balla Gaye 2 a paraphé trois combats de lutte.
Le chef de file de l’Ecole de lutte Balla-Gaye a signé un contrat pour lutter contre Bombardier, Boy Niang 2 et Gris Bordeaux.
Eumeu Sène, lui, a accepté un deuxième combat contre Bombardier qu’il avait battu en 2018.
L’arène ne cesse de bruire du combat de lutte avec frappe entre Modou Lô et Ama Baldé, l’un des jeunes lutteurs qui montent dans le cénacle des ténors. Les amateurs se préparent déjà au combat Balla Gaye 2-Bombardier, le 31 juillet. Bombardier a battu Balla Gaye 2 en juin 2014.
Les amateurs ont suivi récemment les joutes verbales entre les lutteurs Gouye Gui et Reug Reug, en attendant leur combat du 29 août prochain.
Le promoteur de lutte Pape Thialis Faye a monté l’affiche Tapha Tine-Boy Niang 2, prévu le 8 août à l’arène nationale.
Avant ces affiches de lutte avec frappe prévues pour la plupart à l’arène nationale, les amateurs du ‘’sport de chez nous’’ ont vécu le traditionnel drapeau du chef de l’Etat, qui a eu lieu à Kaolack (centre), le week-end dernier.
Selon le directeur technique national de la lutte, Khalifa Sow, interrogé par Sunu Lamb, 170 combats de lutte ont été organisés en trois jours.
‘’Nous avons eu 110 combats par équipes et 70 en catégories de poids’’, a-t-il détaillé.