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2 mai 2025
Société
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
MALI, L’INSUPPORTABLE CHANTAGE FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les récentes sorties de Macron sur le Mali apparaissent pour ce qu’elles sont : les rapports modernes du maître et de l’esclave. Une preuve des chimères de la souveraineté des États africains
Les sorties du président français, Emmanuel Macron, notamment la dernière contre le Mali, apparaissent pour ce qu’elles sont : les rapports modernes du maître et de l’esclave. Une preuve irréfutable des chimères de la « souveraineté » des États africains. De l’absence de souveraineté malgré les hoquets ridicules de nos gouvernants à l’occasion.
« Des exigences et des lignes rouges ont été posées », murmure la CEDEAO vite reprise par le gouvernement français qui, on le subodore du reste, est derrière toutes les décisions et résolutions des « machins » africains que sont la CEDEAO et l’UA dans des situations pareilles. Le président français a donc la caution africaine (nègre), pour brandir le glaive, le sabre, de la soumission, de la dépendance. « Il revient aux autorités maliennes d’y répondre » sous peine de voir la France « suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit ».
Le locataire de l’Élysée se souvenant occasionnellement que son pays fut il y a une éternité, le pays de la Déclaration des droits de l’homme, «veut clairement exiger une transition inclusive qui doit s’achever dans neuf mois » et reste intransigeant quant au « caractère républicain de l’État malien ».
Évidemment, dans cette politique d’asservissement, les autorités françaises savent pouvoir compter sur leurs bras armés idéologiques : RFI et France 24. Surtout RFI qui de plus en plus se comporte comme l’infecte « radio des mille collines » rwandaise. À la différence qu’ici, au lieu d’appeler au meurtre, on appelle les peuples africains à se soumettre aux choix de Paris pour nos dirigeants, au nombre de mandats à faire, aux coups d’État acceptables et imposés, à ceux inacceptables aux yeux de la France. Pour ce faire, on lance sur les dirigeants l’artillerie lourde médiatique à longueur « d’éditions spéciales », d’« invités » et autres « Appels aux auditeurs ».
Mais en fait, la France et Macron ne sont aucunement responsables de la soumission et de l’asservissement volontaires de nos dirigeants. Il ne faut pas se tromper de cible encore moins d’adversaire : l’ennemi des peuples africains est intérieur d’abord, et seulement après, soutenu, entretenu, garrotté, par « Paris ». Parce que tout de même, ce sont les dirigeants africains qui sous-traitent la sécurité et l’intégrité de leur pays à l’ex-(toujours) puissance coloniale. Parce qu’à y regarder de près, on se rend compte que nos armées ont été formées principalement pour des guerres intérieures, contre leurs peuples. Au service des d’intrigues politiques : les coups d’État !
Oui, malgré la sainte colère qu’on peut nourrir contre les injonctions humiliantes des autorités françaises en direction de nos dirigeants, il est clair que ces derniers sont les principaux responsables. Il ne faut donc pas se tromper de cible.
Il me semble que les vrais panafricanistes, les vrais « souverainistes » sont ceux qui veulent que l’Afrique défende l’Afrique, qu’elle ne sous-traite plus sa sécurité ; qu’elle professionnalise ses armées pour faire face à toutes les menaces, que les ressources africaines servent d’abord aux peuples africains ; qu’il n’y ait plus de « précarrés » et autres « dépendances privilégiées » ; que les dettes ne soient plus des chaînes d’esclaves, que ceux qui les détournent paient pénalement et pécuniairement.
Oui, c’est insupportable de voir nos chefs d’État continuer à demeurer les "toutous" de Paris ; que le continent reste soixante ans après, le énième département de la France ; que nos régimes politiques, nos futurs dirigeants, soient le fait du choix de la France. Que ses médias, notamment « sa voix », RFI soit le média préféré de nos dirigeants.
Bref, y’en a marre de cette soumission volontaire de nos dirigeants, voire de la grande majorité de nos élites politiques et/ou intellectuelles.Mais répétons-le pour les gens de mauvaise foi et autres répondeurs automatiques : Il ne s’agit pas de la France comme pays et des Français comme peuple, mais bien de l’impérialisme français ; de la mainmise du capital français sur nos économies ; du chantage de la présence (ou non) militaire française au Mali ou ailleurs. Parce qu’on n’a quand même pas oublié la responsabilité de l’État français dans le dynamitage de l’État libyen et l’assassinat de Kadhafi. De l’implosion de l’Irak suite aux mensonges éhontés des Américains sur l’existence d’armes chimiques dans ce pays.
Oui, vous avez dynamité toutes les digues qui retenaient les illuminés de la terre. Vous avez permis que se répandent les mouvements obscurantistes, haineux et violents dans les pays fragiles. Et par ricochets, dans vos capitales. Voilà pourquoi vous êtes au Mali et au Sahel. Vous n’avez rien à cirer de la démocratie en Afrique. Vos intérêts et votre sécurité intérieure d’abord. Et surtout.
A cause d’une urbanisation galopante, l’eau devient de plus en plus rare dans les Niayes et dans le département de Rufisque, menaçant l’agriculture familiale, dans ce bastion de l’horticulture au Sénégal
A cause d’une urbanisation galopante, l’eau devient de plus en plus rare dans les Niayes et dans le département de Rufisque, menaçant l’agriculture familiale, dans ce bastion de l’horticulture au Sénégal. C’était l’objet, le 1er juin dernier, des dialogues Cicodev autour de la politique de l’eau productive dans les Niayes.
Le grenier se vide. A cause de la raréfaction de l’eau et du foncier, ils sont nombreux les maraichers, établis dans la zone des Niayes, à abandonner leur activité principale. Laquelle, pendant longtemps, a constitué leur principale source de revenus. Pour renverser cette tendance, particulièrement dans le département de Rufisque, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement a mobilisé, hier, les acteurs, publics comme privés, dans le cadre de la restitution, à travers les Dialogues Cicodev, d’une étude relative à la problématique de l’eau productive. Pour le directeur exécutif de l’organisation, l’enjeu fondamental de cette étude, c’est de trouver le juste équilibre entre le développement industriel et la vocation agricole de la zone.
Amadou Kanouté : ‘’Il est fondamental d’avoir une politique claire en matière de gestion de l’eau pour répondre de façon adéquate aux usages multiples de cette ressource par les populations. C’est justement l’objet de ces présents travaux qui permettent de réunir toutes les parties prenantes, d’échanger et de trouver des solutions consensuelles qui vont servir de bréviaire dans le cadre du plaidoyer’’.
L’eau se raréfie dans le département de Rufisque
Chez les ruraux, les propos sont unanimes. L’eau se raréfie de plus en plus dans le département de Rufisque qui concentre l’essentiel des terres agricoles de Dakar, avec sa superficie représentant 2/3 de la région. Agé de plus de 70 ans, Ddoudou Diop revient sur la lancinante question de la disponibilité et de l’accessibilité de l’eau dans la zone des Niayes. Il peste : ‘’Nous sommes fatigués. Avant, l’eau était juste à la surface. Par la suite, on a commencé à avoir des puits en ciment pour y accéder, mais, il suffisait de creuser entre 4 et 6 mètres. Mais de nos jours, on peut creuser jusqu’à 16 mètres sans trouver de l’eau. Ceux qui ont les moyens arrivent à mettre en place des forages, mais pour les petits producteurs des périmètres familiaux, c’est impossible. C’est une situation difficile et il faut y remédier’’.
Selon le sexagénaire qui vient de Mbawane dans la commune de Cayar, beaucoup d’agriculteurs ont ainsi abandonné leurs champs pour s’adonner à d’autres activités, à cause notamment de ce phénomène.
Dans la zone des niayes, l’eau n’est pas que rare. Quand elle est accessible pour certains, il y a son coût qui le rend hors de portée de certains producteurs. En effet, avec le recul de la nappe phréatique, les petits producteurs qui n’ont pas les moyens d’installer leurs propres forages ont recours aux installations de la SONES, mais le cout est jugé exorbitant et les quotas très minimes par rapport à leurs besoins. ‘’Les agriculteurs, soutient Monsieur Diop, peinent à accéder à ces installations. Avant, dans notre zone, il y avait plus de 300 membres qui avaient leur compteur. Après, parce qu’ils avaient des difficultés à honorer leurs factures, on a enlevé ces compteurs. Aujourd’hui, il y a juste 45 producteurs qui ont des compteurs. Il faut que l’Etat aide les petits agriculteurs à accéder aux branchements et à rendre supportable le coût’’.
Abondant dans le même sens, Serigne Mbacké Tine rouspète : ‘’Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Nous peinons à arroser correctement nos surfaces, parce qu’on est limité par les quotas. Lesquels sont décidés par les services du ministère de l’Hydraulique. Nous avons assez de surfaces cultivables, mais on n’a pas de l’eau. Je pense qu’il faut que les forages de Beer Thialane et de Thiaroye soient carrément consacrés au maraichage’’. Et d’ajouter : ‘’L’eau est excessivement cher. Plus on consomme, plus le prix est cher. Et cela se répercute sur la compétitivité de nos produits. Des pays limitrophes et le Maroc nous concurrencent sérieusement, parce que l’eau y est beaucoup moins cher ; parfois même gratuit. Or, nous avons tous les atouts. Nous avons l’eau, nous avons un bon climat. On devrait être plus qu’autosuffisant en fruits et légumes. Mais les producteurs ne sont pas suffisamment soutenus’’.
L’abandon des petits producteurs profite aux spéculateurs fonciers
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l’abandon des petits producteurs de leurs périmètres profite surtout aux spéculateurs fonciers, aux conseils municipaux, entre autres. C’est le constat de Doudou Diop qui ne met pas de gants pour interpeller les maires et ceux qu’il désigne par ‘’les agriculteurs du dimanche’’. ‘’Ils sont toujours à l’affut et ils ont les moyens. Souvent ces agriculteurs qui n’ont plus les moyens de produire leur cèdent leurs champs, parfois à vils prix. Parfois, ce sont les maires qui reprennent les terres pour les morceler. Ce qui fait que l’activité agricole perd de plus en plus du terrain dans la zone des niayes’’.
Dans la même veine, Serigne Mbacké Tine rouspète également contre la boulimie de certains élus. Il déclare : ‘’Je pense qu’il urge de prendre des mesures dans la zones des Niayes, pour sauvegarder les terres agricoles. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités et arrête les maires qui font des lotissements à tort et à travers. Les zones agricoles, il faut les laisser aux activités agricoles. Cela doit être clair’’.
Gorgui Ciss, maire de Yenne : ‘’Il faut trouver le juste milieu’’
Accusés, les maires ne manquent pas d’arguments pour se défendre. Représentant le Conseil départemental de Rufisque à la cérémonie, Gorgui Ciss, par ailleurs maire de Yenne, rejette et soulève la responsabilité des producteurs. Il dit : ‘’Il faut noter que la plupart des terres dont vous parlez, ce sont les populations elles-mêmes, les agriculteurs notamment, qui font des morcellements et qui décident de les céder. La plupart des élus ne font que régulariser des situations de fait qui existent sur le terrain’’.
Aussi, soutient l’édile de Yenne, il y a aussi que la terre est une ressource non renouvelable non extensible ; alors que la population, elle, augmente sans cesse et a besoin de terrains à usage d’habitation. ‘’Et comme vous le savez, la superficie de la région de Dakar fait moins d’1% de la superficie du Sénégal. Et Rufisque constitue 2/3 de cette superficie. C’est pourquoi, il constitue le seul lieu d’accueil de la forte demande de parcelles à usage d’habitation. Il faut donc trouver le juste équilibre entre cette nécessité de satisfaire les demandes en logements et celle de préserver l’agriculture familiale au niveau des espaces dédiés’’.
Selon les participants, cette question est vitale pour l’agriculture familiale dans la zone des Niayes et particulièrement dans le département de Rufisque. Jusque-là, l’urbanisation a tendance à prendre le dessus sur l’agriculture. Et l’exemple le plus éloquent, c’est l’activité principale de reconversion pour nombre de désormais anciens agriculteurs. En effet, il résulte de l’étude que beaucoup de personnes qui cèdent leurs champs se reconvertissent dans la vente de matériaux de construction.
AUX CÔTÉS DE DIAGNA, LA RÉPUBLIQUE COMPATISSANTE
Homme de réseaux, globe-trotter de luxe, ami des puissants qu’il tutoie, et aussi des humbles qu’il soulage par sa prodigalité, Mamadou Diagna Ndiaye compte. En témoigne l'élan de sympathie qui a déferlé vers lui depuis l’annonce du décès de son frère
Homme de réseaux — sans doute le Sénégalais le plus réseauté —homme du monde, globe-trotter de luxe, ami des puissants, qu’il tutoie, et aussi des humbles, qu’il soulage par sa prodigalité, Mamadou Diagna Ndiaye compte dans ce pays. Et à travers le monde. A preuve, s’il était encore besoin de le prouver, par l’extraordinaire élan de sympathie qui a déferlé vers lui depuis l’annonce du décès de son frère cadet, Souleymane.
Pour témoigner à l’homme Diagna Ndiaye leur compassion, tous les pans de notre pays — et aussi les représentations diplomatiques ! — se sont mis en branle. Œcuménique, rassembleur, mécène, philanthrope, médiateur, Diagna a des relations dans tous les milieux. Qui le lui ont bien rendu en la triste circonstance du décès de son jeune frère Jules, qui fut un cadre à la Lonase.
A tout seigneur tout honneur le Gouvernement, qui a dépêché à la levée du corps une très forte délégation dirigée par le ministre de l’Economie et du Plan, Amadou Hott, qui a prononcé un discours particulièrement émouvant au nom du président de la République.
A Saint-Louis où a eu lieu l’enterrement, c’est comme si toute la vieille ville tricentenaire, et ancienne capitale du Sénégal, avait décidé d’observer une journée « ville morte » pour mieux compatir à la douleur de son illustre fils, Diagna, et de sa famille. En tout cas, aussi bien la mosquée que le cimetière étaient noirs de monde, jamais, sans doute, de mémoire de « Ndar-Ndar », la capitale de la beauté et de l’élégance n’ayant accueilli autant de monde pour un enterrement. Fait rare, les khalifes généraux des Tidianes et des Mourides s’étaient fait représenter à un très haut niveau, les Sy côtoyant les Mbacké.
Bien que n’ayant pas fait le déplacement, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour était accroché au téléphone avec ses émissaires pour veiller à ce que tout se déroulât sans accroc. Le défunt ayant fait allégeance à Touba, la capitale du Mouridisme avait dépêché des dignitaires de premier plan pour assister à ses obsèques.
En l’absence du maire Mansour Faye retenu à Dakar, ses collaborateurs ont prononcé des discours pour rendre hommage au défunt et magnifier tout ce que Diagna a fait pour sa ville natale. A cette occasion, Mamadou Racine Sy, le président du syndicat des hôteliers, patron du King Fahd Palace et président du mouvement politique Alsar, a damé le pion à tout le monde du fait des largesses dont il a fait montre à l’endroit des responsables de la mosquée qui abritait la cérémonie.
Cousin de Diagna, Mamadou Racine Sy a été constamment présent à ses côtés, dépensant sans compter et multipliant les gestes de réconfort. Une présence qui est allée droit au cœur de l’administrateur du Groupe Mimran. Les enfants de l’ancien maire, M. Guillabert, ex-ambassadeur du Sénégal en France était au nombre des présents.
Un Bottin mondain !
Mais c’est surtout le lendemain, aux Hlm à Dakar, que Diagna a prouvé qu’il est homme du monde. Plutôt, c’est toute la République, dans ses diverses composantes, qui a tenu à lui manifester sa sympathie. Bien entendu, il est impossible de citer toutes les personnalités qui ont défilé au domicile du défunt. Toutes les colonnes de ce journal n’y suffiraient sans doute pas. En tout cas, la liste des personnalités présentes ressemblerait à s’y méprendre à un Bottin mondain.
Citons parmi elles, le directeur de cabinet du président de la République, le ministre d’Etat Mahmoud Saleh venu avec une délégation, mais aussi le discret François Collin, secrétaire général adjoint de la Présidence, le toutpuissant gouverneur de la BCEAO venu avec le vice-gouverneur nigérien et son directeur de cabinet, Abou Sy, fils du défunt khalife général des Tidianes, l’ « avocat du peuple », Me El Hadj Diouf, qui a remis un « diakhal » consistant au grand émerveillement de l’assistance recueillie, le milliardaire Baba Diao de Itoc et propriétaire de la banque Outarde dont le directeur général, justement, était aussi président. Baba Diao qui, lui aussi, a semé à tout vent des billets de banque ! Naturellement, la CBAO, banque dont Diagna est un administrateur, avait envoyé tout son staff, les autres banques comme la SGBS, la BICIS etc. n’étant pas en reste. D’une manière générale, tout le patronat a fait corps avec Diagna durant cette terrible épreuve, Baïdy Agne, président du CNP et son frère jumeau ayant battu le rappel des troupes, la CNES, l’organisation patronale rivale n’ayant pas voulu être en reste.
Tout comme Racine Sy, Baïdy n’a pas lâché d’une semelle Diagna durant toute la période ayant suivi le décès de Souleymane. Les patrons français comme Frank Bavard, Dg des Grands Moulins, société rachetée par le groupe américain Seaborg dont le président est lui aussi venu aux obsèques, et Sebastien Punturello, Dg de Canal Plus Sénégal dont Diagna est un administrateur, figuraient aux premières loges. La classe politique n’était pas en reste.
On l’a dit, l’Etat-Apr a témoigné une présence constante au grand-frère et à la famille du défunt — au sein de laquelle on notait la famille de l’ancien ministre des Finances Babacar Ba, artisan de la promotion des hommes d’affaires nationaux et beau-frère de Diagna —. Mais aussi bien la Majorité que l’Opposition étaient là. Ainsi, Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste (Ps) et présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) est venue présenter ses condoléances comme l’a fait Malick Gako, leader du Grand Parti et ancien ministre, qui a passé toute la matinée sur place aux côtés d’Amadou Ba, l’ancien ministre des Finances. L’actuel chancelier de l’Echiquier, Abdoulaye Daouda Diallo, occupé à négocier avec succès l’Eurobonds de 538 milliards, ne cessait d’appeler Diagna.
Normal, du temps où il était ostracisé à la Lonase, l’un des seuls cadres à n’avoir jamais cessé de fréquenter son bureau, c’était justement le défunt, Souleymane Ndiaye. Cela, Abdoulaye Daouda Diallo ne l’a pas oublié.
Du côté de l’opposition, toujours, le Pr Abdoulaye Bathily a compati à la douleur qui frappe son parent Diagna puisque ce dernier a des racines dans le Boundou dont l’ancien leader de la LD est originaire. Bien entendu, les représentations diplomatiques ont aussi présenté leurs condoléances à l’image des ambassades de France, du Japon, des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union européenne. Diagna a aussi reçu les condoléances de son cousin Makhtar Diop, président de la SFI (Société financière internationale), filiale de la Banque mondiale. Mentionnons aussi la présence du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, qui a prononcé un très beau discours. Eh oui, circonstances obligent, les Ndiobène ont, pour une fois, rendu sincèrement hommage à un Ndiayène il est vrai particulièrement illustre. On aurait dû commencer par là : le mouvement sportif, dont Diagna est le patron en tant que président du CNOSS (Comité national olympique et sportif) s’est mobilisé au grand complet, les présidents de toutes les fédérations étant venus avec à leur tête le ministre des Sports, Matar Ba.
Bien évidemment, la presse dans toutes ses composantes a partagé le deuil de Diagna, à commencer par Madiambal Diagne qui a fait le déplacement à Saint-Louis, de Mamadou Oumar Ndiaye venu en compagnie d’Abou Abel Thiam, le président du Collège de l’ARTP, juste au moment où arrivait la fille du ministre des Affaires étrangères, Me Aïssata Tall Sall, elle-même annoncée, des patrons des principales entreprises de médias du pays. Mais on vous l’avait dit : toutes les pages de ce journal ne suffiraient pas pour mentionner le monde fou qui défile pour présenter ses condoléances à notre Diagna Ndiaye national et international pour ne pas dire planétaire depuis qu’il a perdu son frère…
JAMRA ALERTE SUR LA PROPAGANDE DE LA LOGE
L’ONG islamique Jamra continue son marquage à la culotte sur les francs-maçons sénégalais. Mame Mactar Guèye et Cie se sont fendus d’un communiqué hier pour annoncer que les membres de la «Grande Loge du Sénégal reviennent en force
Les francs-maçons sénégalais vont introniser le nouveau «Grand maître de la Grande Loge du Sénégal», avant de tenir une assemblée générale le samedi 05 juin prochain. C’est ce révèle l’ONG Jamra, qui a fait un communiqué pour alerter l’opinion sénégalaise.
L’ONG islamique Jamra continue son marquage à la culotte sur les francs-maçons sénégalais. Mame Mactar Guèye et Cie se sont fendus d’un communiqué hier pour annoncer que les membres de la «Grande Loge du Sénégal reviennent en force .
D’après eux, leur «Grand Maître» qui se trouve être un célèbre avocat du Barreau de Dakar vient d’informer ses «Bien Aimés et Très Chers Frères», par courrier en date du 1er juin dernier, de la tenue imminente de leur «Assemblée générale», prévue le samedi 05 juin dans un hôtel de la place.
Une rencontre qui, selon Jamra, sera précédée de la cérémonie d’intronisation du nouveau «Grand Maître de la Grande Loge du Sénégal». «Les conditions sanitaires nées de la pandémie covid-19 etl’état d’urgence sanitaire décrété par le chef de l’État du Sénégal nous ont empêché de nous réunir le troisième samedi du mois de janvier de cette année pour procéder à l’installation du Grand Maitre Désigné selon nos us et coutumes. Bien que la levée de l’état d’urgence sanitaire nous permette de nous réunir, la pandémie covid-19 est toujours là.
Cependant, nos Temples n’offrent pas les aménagements adéquats qui permettent en même temps, le respect des mesures barrières et d’assurer les conditions optimales de sécurité des Frères», rapporte le document envoyé aux francs-maçons sénégalais, leur annonçant la tenue de l’assemblée générale. L’auteur du texte annonce : «La dimension réduite de la salle et les exigences des mesures sanitaires, nous amènent à décider que, de manière exceptionnelle, seuls les membres du Grand Collège et les Vénérables Maîtres des Loges pourront assister à la Cérémonie.
Dans ces conditions, nous sollicitons la compréhension des Frères qui ne pourront pas assister à cette cérémonie importante de la vie de la Grande Loge en leur demandant d’être en communion avec le Grand Maitre Désigné et les Grands Officiers à l’heure de la Cérémonie. Une Assemblée Générale sera convoquée par le nouveau Grand Maitre, dès que les conditions seront réunies dans les locaux du siège», indique le document.
LE JUGE TELIKO FAIT DE TERRIBLES REVELATIONS SUR MADIAMBAL DIAGNE
«Le prévenu a été poursuivi pour escroquerie lorsqu’il était greffier et de viol sur mineure»
Le président de l’union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Téliko et le journaliste Madiambal Diagne ont soldé leurs comptes hier devant le tribunal Correctionnel de Dakar. Lors de ce procès de diffamation qui l’oppose au journaliste, le plaignant (le juge Souleymane Téliko) a fait de terribles révélations, soutenant que «Madiambal Diagne a été poursuivi pour escroquerie lorsqu’il était greffier et de viol sur mineure». Alors que le prévenu assume ses propos, la partie civile a réclamé 500 millions FCFA pour la réparation du préjudice. L’affaire sera vidée le 17 juin prochain.
Le procès en diffamation opposant le magistrat Souleymane Téliko au journaliste Madiambal Diagne a été débattu dans le fond hier à la barre du Tribunal correctionnel de Dakar. Lors de ce procès qui a duré plus de 10 tours d’horloge, c’est le plaignant, Souleymane Téliko, qui a pris en premier la parole pour expliquer les raisons de son différend avec le journaliste. Précisant d’emblée que les chambres africaines extraordinaires ne sont pas des démembrements de l’Union africaine, mais plutôt une juridiction à caractère international, le président de l’Ums déclare : «Ceux qui l’ont entendu parler croient que j’ai été épinglé par l’Union Européenne, alors que c’est archi faux. On lui pose des questions sur l’Ums et l’indépendance de la Justice, il fait hors sujet pour ternir ma réputation et mon image alors que je ne le connais pas et c’est vice-versa».
Affirmant qu’il n’a jamais travaillé avec Madiambal Diagne, le juge Téliko trouve qu’il existe plusieurs manières de dire des contrevérités. Ainsi, il estime que le fondateur du Groupe Avenir Communication (Gac) s’acharne contre sa personne. «Et j’en souffre depuis», lance-t-il avant de demander à son accusateur de lui montrer le rapport de l’Union Européenne qui l’aurait épinglé. «Le rapport n’existe pas. Jusqu’à l’extinction du soleil, il ne vous prouvera pas ses accusations. Il a inventé un rapport de l’Union Européenne et une lettre de contestations qui n’existent pas», martèle le patron de l’Ums.
TELIKO : «QUAND JE L’AI ENTENDU, JE ME SUIS DEMANDE SI JE N‘ETAIS PAS AMNESIQUE»
Poursuivant ses explications, le magistrat affirme qu’il n’en revenait pas après la sortie de son antagoniste. «Quand je l’ai entendu, je me suis demandé si je n’étais pas amnésique, à cause des mensonges. Il a un procédé extraordinaire. Pour la Une de son journal, il avait titré :“Téliko attendu par le conseil de discipline”. Et dans le contenu de l’article, il évoque 5 dossiers avec des grains de sel. En réalité, il essaie de semer le doute», déclare la partie civile. Très en verve, le magistrat souligne que les Sénégalais connaissent le passé de greffier de Madiambal Diagne qui, selon lui, a été poursuivi pour escroquerie. «Pire, il a été poursuivi aussi pour viol sur mineure et il se permet d’attaquer les gens. J’ai fait 26 ans dans la corporation et aucun justiciable ne peut dire que j’ai été mêlé dans une affaire de malversations. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas d’informer juste et vrai en tant que journaliste, mais de dénigrer la personne», a asséné le président de l’Ums.
MADIAMBAL DIAGNE : «J’ASSUME MES PROPOS, MAIS J’AI FAIT UN LAPSUS»
A la barre à son tour, le prévenu Madiambal Diagne a assumé les propos qu’il a tenus sur «Rfm» lors de l’émission «Grand Jury». «Je suis là pour assumer mes propos. J’ai affirmé qu’il a reçu des frais de mission pour aller au Tchad, j’ai affirmé qu’il y a eu des remboursements qui ont été faits par moratoires. J’ai parlé du rapport de l’Union Européenne, c’est un lapsus. Cependant, j’ai le rapport des Chambres Africaines et non celui de l’UE. Le fond de la question, c’est que de l’argent a été indûment perçu par Téliko. Et ce n’est pas moi qui l’ai dit, mais le rapport des Chambres Africaines», s’est défendu le journaliste.
A la question d’un avocat à savoir si Souleymane Teliko était le seul juge à percevoir les fameux fonds, le prévenu rétorque : «Cela ne m’intéresse pas qu’il y ait mille personnes. A chaque fois que l’institution judiciaire est accusée, je la défends. Et Souleymane Teliko a violé la loi, selon la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature. Et j’ai ce rapport», affirme Madiambal Diagne. Sur ces entrefaites, le juge Ndary Diop lui a demandé pourquoi il a visé personnellement Souleymane Téliko. Réponse du mis en cause : «De toutes les personnes concernées, il est la seule personne à donner des leçons de morale. Ils ont remboursé l’argent parce que le ministre de la Justice a demandé qu’ils remboursent. On sait combien de dossiers “somnolent” en lui. Au Sénégal, il y a plus de 400 magistrats, mais un seul magistrat est cité dans un dossier d’escroquerie».
LA PARTIE CIVILE RECLAME 500 MILLIONS
Au nombre de 13, les avocats de la partie civile réclament 500 millions Fcfa pour la réparation du préjudice subi par leur client. Selon Me Abou Abdoul Daff, l’acte matériel de diffamation est établi. «Le prévenu est très violent. Ce sont des comportements à sanctionner jusqu’à la dernière énergie. On a donné trop d’importance à cet homme, il faut que Madiambal Diagne tombe sous le coup de la loi. Le délit de diffamation est constant. Heureusement, ce n’est pas avec des mensonges qu’on peut ternir l’image du magistrat Téliko», martèle Me Daff. Son confrère Me Abdoulaye Tall pense que ce n’est pas le fait de venir à la barre et de dire qu’on assume qui fait de quelqu’un un gentleman. «Au Sénégal, il faut éviter de s’attirer les foudres de Madiambal Diagne alors que c’est un délinquant multirécidiviste. On peut écrire un livre sur son parcours et sa moralité. Au Sénégal, il y a des journalistes et des mercenaires de la plume. Et il suffit d’attaquer les intérêts du prince pour être attaqué. Le prévenu est un diffamateur professionnel et il sera encore traduit ici. M. le président, condamnez-le ! Il a terni l’image d’un éminent magistrat qui a servi le peuple et continue de le faire», indique Me Tall.
ME OUSSEYNOU GAYE : «DANS SES LUNDIS, ON DOIT LE NOMMER LES DERIVES DE MADIAMBAL»
Lors de sa plaidoirie, Me Ousseynou Gaye a demandé au prévenu d’écrire dans sa chronique “Le lapsus de Mbabal”. «C‘est un titre que je lui recommande. Dans ses lundis aussi, il devrait écrire les dérives de Madiambal et nous gratifier de cela lundi prochain». Dans son réquisitoire, le parquet a demandé l’application de la loi.
LA DEFENSE PLAIDE L’ANNULATION DE LA PROCEDURE
Le conseil de la défense, Me Baboucar Cissé, trouve que la citation est nulle. «Le certificat indiquant la réception de la citation n’est pas versé dans le dossier. On ne respecte pas l’article 624 du Code de Procédure Pénale. La procédure est nulle sur plusieurs aspects. La citation a été rédigée le 23 avril et nous l’avons reçue le 28. Il n’y a pas de diffamation. Je vous demande d’annuler la procédure», a lancé Me Cissé à l’endroit du président du tribunal. Délibéré le 17 juin prochain.
LE CAS BOY DJINNÉ POINTE DU DOIGT LA QUESTION DES LONGUES DETENTIONS PREVENTIVES
Pour Babacar Ba et compagnie, «cette lenteur de la justice en général et du procès pénal en particulier est en contradiction avec les Conventions régionales et internationales»
«Le Forum du Justiciable a appris l’arrestation de Baye Modou Fall dit «Boy Djiné» à la suite de son évasion de la prison du Camp pénal de Liberté 6. Au-delà du caractère rocambolesque et spectaculaire de l’évasion du détenu dont rien ne peut justifier, cette affaire pointe du doigt la question des longues détentions préventives qui constituent aujourd’hui les principaux maux du système judiciaire sénégalais», lit-on dans un communiqué du Bureau Exécutif de l’organisation.
Pour Babacar Ba et compagnie, «cette lenteur de la justice en général et du procès pénal en particulier est en contradiction avec les Conventions régionales et internationales notamment : L'article 6 paragraphe 1 de la Convention européenne des droits de l’homme qui dispose que «toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue ...dans un délai raisonnable».
L'article 9 paragraphe 3 du pacte international relatif aux droits civils et politiques qui dispose que : « tout individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai devant le juge ou une autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré ».
L’article 7 de la Charte Africaine des droits l’homme et des peuples qui dispose que : «Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue. Ce droit comprend :...le droit d'être jugé dans un délai raisonnable par une juridiction impartiale.» C’est pourquoi le Forum du Justiciable invite les autorités judiciaires «à plus de diligence dans le traitement des dossiers judiciaires. L’intérêt de tout justiciable n’est pas seulement d’obtenir une décision définitive de justice, mais surtout de l’obtenir dans un délai raisonnable pouvant lui permettre de jouir pleinement des droits que celle-ci consacre».
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 3 JUIN
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 3 juin 2021.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Marie Odile Mbissine FAYE, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, matricule de solde n° 624 575/E, est nommée Directeur de la Protection sociale au Ministère du Travail, du Dialogue sociale et des Relations avec les Institutions, poste vacant."
MACKY SALL PROCHAINEMENT EN TOURNÉE ÉCONOMIQUE DANS LE NORD
Le président sera dans les régions de Saint-Louis et de Matam du 12 au 19 juin afin d’évaluer les investissements publics réalisés et engager de nouveaux programmes de développement territorial -COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 3 juin 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, au Palais de la République, ce jeudi 03 juin 2021.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a salué la mémoire des trois reporters de Leral TV, décédés accidentellement sur l’axe Kédougou-Tambacounda et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Abordant sa tournée économique du 29 mai au 02 juin 2021, dans les régions de Kaffrine et Kédougou, le Président de la République adresse ses sincères remerciements aux populations et aux élus territoriaux des localités visitées, pour leur accueil exceptionnel.
Le Chef de l’Etat remercie particulièrement les populations des communes traversées (Fatick, Kaolack, Mbirkilane, Koungheul, Koumpentoum, Tambacounda, etc.), ainsi que les familles des parrains des nouveaux hôpitaux inaugurés pour leur mobilisation et leur soutien.
Le Président de la République exprime également sa gratitude aux Chefs religieux qui l’ont accueilli à Médina Gounass, Médina Baye, Léona Niassène, Léona Kanène, Touba Ndorong, ainsi que les différentes notabilités religieuses et coutumières qu’il a reçues.
Le Chef de l’Etat félicite le Gouvernement, les Gouverneurs, Préfets et Sous-Préfets, pour l’excellente organisation de cette tournée qui révèle, plus que par le passé, la nécessité d’une gouvernance de proximité et d’une territorialisation soutenue des politiques publiques, afin d’asseoir l’équité sociale et territoriale.
Le Président de la République souligne, à cet égard, l’impératif de consolider l’aménagement et le développement durable des territoires, en parfaite adéquation avec le Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT), pour la prise en compte des besoins, aspirations et préoccupations légitimes des populations des différentes localités en matière, notamment, de désenclavement, d’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé, aux financements, mais également à une qualité de vie toujours meilleure.
Le Chef de l’Etat indique, à ce titre, au Gouvernement l’impératif d’écouter davantage les populations et les élus à la base, d’accélérer l’exécution des projets en milieu rural, mais également de veiller à une coordination optimale des interventions des structures publiques au niveau territorial sous la supervision des autorités administratives déconcentrées (Gouverneurs, Préfets, Sous-Préfets).
Le Président de la République demande, sur ce point, à chaque ministre concerné d’engager les diligences nécessaires s’agissant, en particulier, de l’approvisionnement en eau potable de la zone de Koumpentoum, de l’intensification de la phase II du PUDC, du fonctionnement adéquat des espaces numériques ouverts (ENO) de Tambacounda et de Kaolack ; du développement des projets Promovilles à Kédougou et de l’amplification des financements des femmes et l’accélération du recrutement des jeunes.
Le Chef de l’Etat informe, enfin, le Conseil qu’il effectuera du 12 au 19 juin une tournée économique dans le Nord du Sénégal (régions de Saint-Louis et de Matam), afin d’évaluer les investissements publics réalisés et engager de nouveaux programmes de développement territorial : un Conseil Présidentiel et un Conseil des Ministres sont prévus à Matam.
Sur la problématique de la gestion préventive des inondations, le Président de la République demande, au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, de mettre en place le dispositif national de prévention et de lutte contre les inondations, en actualisant avec les ministères et structures impliqués, la matrice de suivi des actions prioritaires.
Le Chef de l’Etat rappelle l’impératif de finaliser sans délais les opérations pré hivernales avec l’ONAS et les collectivités territoriales, mais surtout de veiller à la fonctionnalité optimale des travaux et ouvrages d’assainissement réalisés à Keur Massar, dans le cadre du PROGEP II, qui vient de disposer d’un financement notable de 83 milliards de francs CFA.
Abordant la question liée à la préparation des examens et concours, de l’émergence des classes préparatoires aux Grandes Ecoles et de l’excellence du système éducatif, le Chef de l’Etat demande aux Ministres en charge de l’Education, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et des Finances, de veiller, en relation avec toutes les parties prenantes, à une bonne organisation des examens et concours (2021) sur l’étendue du territoire national.
Le Président de la République demande, par ailleurs, au Ministre de l’Education nationale, en relation avec ses collègues concernés, d’accélérer la finalisation, avec les partenaires de l’Etat, du processus de création, à partir d’octobre 2021, de classes préparatoires scientifiques, au niveau du Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel, dont les ressources budgétaires devront être renforcées ainsi que sa gouvernance.
Le Chef de l’Etat se félicite du succès de l’euro bond, opération qui a permis au Sénégal, de lever 775 millions d’euros (508 milliards FCFA) pour une souscription six (6) fois supérieure au montant recherché.
Cette performance, en cette période de pandémie de COVID-19, est le résultat de la confiance que les investisseurs ont de l’excellent comportement de l’économie sénégalaise.
Le Président de la République félicite le Ministre des Finances et du Budget, ses services et l’ensemble de la délégation sénégalaise.
Dans cet élan, le Conseil a validé la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) afin de consolider la résilience des finances publiques.
Sur le Climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat :
- Félicite les joueurs et l’encadrement de l’équipe nationale de Beach Soccer, qu’il recevra la semaine prochaine au Palais de la République. Cette équipe qui vient de remporter le championnat d’Afrique organisé avec brio par le Sénégal ;
- Demande au Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, d’intensifier les activités de mise en place et de cession des matériels et intrants agricoles aux producteurs, dans le contexte de démarrage de l’hivernage dans certaines zones éco géographiques du pays ;
- Encourage les producteurs agricoles et félicite les organisateurs de la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources animales (FIARA) qui est à sa 21ème édition.
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
– Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
– Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur le projet de loi de finances rectificative (LFR) 2021 ;
– Le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement a fait une communication sur le projet de renouvellement du parc Dakar Dem Dikk et sur le programme spécial de désenclavement ;
– Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le projet de changement de base pour le calcul du PIB (Re-basing) et sur le projet de création du Fonds commun de placement à risque (FCPR) ;
– Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation épidémiologique (COVID 19) ;
– Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole 2021-2022 ;
– Le Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a fait une communication sur le projet de construction et d’équipement de six (06) lycées professionnels en agriculture et agroalimentaire ;
– Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
– Le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2021.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Marie Odile Mbissine FAYE, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, matricule de solde n° 624 575/E, est nommée Directeur de la Protection sociale au Ministère du Travail, du Dialogue sociale et des Relations avec les Institutions, poste vacant."
LA DOCTRINE SALL
Menaçant les rebelles qui prennent le risque de constituer des listes parallèles, le chef de l’Etat a tendance à gracier tout dissident qui parvient à démontrer sa force sur le plan électoral. Les défaites, par contre, se payent cash
Président de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall sait bien manier le bâton et la carotte, quand il s’agit de doper ses troupes pour aller à des élections. Menaçant les rebelles qui prennent le risque de constituer des listes parallèles, le chef de l’Etat, en disciple de Wade, a tendance à gracier tout dissident qui parvient à démontrer sa force sur le plan électoral. Les défaites, par contre, se payent cash, quelles que soient les compétences du vaincu.
Rien n’est figé en politique. Disciple de Maitre Abdoulaye Wade, Macky Sall est réputé être un fin tacticien. A chaque élection, il a une doctrine propre pour mettre tous les atouts du côté de son camp. Pour les élections locales à venir, il a révélé, à Kaffrine, un pan de sa nouvelle stratégie. A ses militants du Ndoukoumane, il ordonne : ‘’Il ne faut pas vous quereller pour des postes, si vous croyez en moi. Ce qui est important, ce n’est pas qui sera maire ou président du Conseil départemental. Ce n’est pas important pour le Sénégal. L’essentiel est de m’écouter, le moment venu, pour que je vous indique le chemin à prendre…’’.
Se faisant on ne peut plus clair, le président de la République a lancé dans une allusion assez édifiante : ‘’Si nous sommes unis, je suis sûr que nous allons gagner à 100% les communes dans cette région. N’écoutez pas les visiteurs du soir qui vont essayer de vous monter contre votre parti ou votre coalition, en vous faisant croire qu’on ne vous respecte pas. Ce sont des gens qui sont persuadés qu’ils ne peuvent rien gagner et qui veulent juste vous utiliser pour espérer compter. Il faut leur dire de garder leurs récépissés. Nous, on ira sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar. Aucun militant ne prendra une autre liste. Je tenais à le dire….’’
‘’Aucun militant ne prendra une autre liste’’
Telle est la nouvelle doctrine du président de la Conférence des leaders de Benno Bokk Yaakaar. Une doctrine qui ne date pas d’aujourd’hui et qui a évolué dans le temps. En effet, déjà lors des élections législatives de 2017, Macky Sall s’était fait très clair à ce sujet. Très vite, il avait clamé, afin que nul n’en ignore, qu’il ne tolérerait aucune liste dissidente et que l’Alliance pour la République s’engageait sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar. C’était une légère évolution par rapport à la posture, lors des locales de 2014. A cette époque, la jeune formation avait surtout privilégié le pari audacieux de faire confiance à ses hommes.
Interpellé par RFI sur le foisonnement des listes y compris dans son propre parti, Macky Sall disait ceci : ‘’Je n’y vois pas de problème. Pour une fois, les citoyens se sont appropriés ces élections locales. Moi, j’ai laissé faire au sein de mon parti et ça a été un choix. Nous avons un jeune parti qui n’a que cinq ans, qui n’a jamais été structuré. C’est le moment, à travers ces élections locales, d’avoir des vraies primaires partout’’. Aussi, analysait-il, c’est ce qui a fait qu’il est arrivé que l’APR ait quatre listes dans une même localité, mais cela ne pourrait leur coûter grand-chose. ‘’Quel que soit le maire, il viendra de mon parti. Dans certaines localités, ça peut nous coûter de perdre une collectivité, mais cela n’est pas grave par rapport à ce qui me concerne, c’est-à-dire pour les futures élections présidentielles. Mais les élections locales, c’est avant tout une affaire locale et je ne m’en mêle pas. C’est une affaire des citoyens dans leur localité’’.
A l’arrivée, les listes parallèles ont été pour beaucoup dans la débâcle de la majorité, dans plusieurs localités du Sénégal. Le coaching n’a pas été gagnant pour la coalition présidentielle, victime du système majoritaire qui prévaut aux Locales. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le Président de Benno Bokk Yaakaar semble en avoir tiré toutes les conséquences. En 2017, il ne s’est pas limité à maudire les listes parallèles. Il avait promis de ne pardonner aucune défiance. Ceux qui ont passé outre cette directive l’avaient appris à leurs dépens. Il en était ainsi de certains responsables comme Ibrahima Abou Nguette de Podor, Maguette Ngom et de Ansoumana Danfa, respectivement directeur de la Construction, conseiller spécial et chargé de mission. Tout ce beau monde avait fait l’objet de sanctions directes. Sans possibilité de recours.
Les jurisprudences Aminata Touré, Ibrahima Abou Nguette, Moustapha Diop…
Toutefois, cette politique du bâton n’a jamais prévalu pour tout le monde. D’autres ont pu bénéficier de plus de souplesse. Le président de la République a dû, en effet, déployer l’artillerie lourde pour réconcilier ses lieutenants dans certaines zones stratégiques. Dans la majeure partie des cas, la mayonnaise avait bien pris. Certains dissidents se sont noyés dans les Législatives et n’ont jamais pu se relever jusque-là. D’autres, comme Nguette, en sont sortis victorieux, puisqu’ils sont devenus députés et ont rejoint la majorité avec les honneurs.
‘’Il a toujours son mouvement. Il est devenu le président de la Commission des affaires économiques créée spécialement pour lui. C’était le prix du ralliement’’, confie un membre de la majorité. Avant lui, d’autres comme Moustapha Diop, maire de Louga, avait tenté et réussi le même coup. A chaque fois, ce fut la récompense pour les rebelles qui ont prouvé à leur base.
Dans tous les cas, constituer une liste pour des élections locales ou législatives n’est jamais chose aisée pour la coalition au pouvoir. Pour les élections à venir, ce sera d’autant plus compliqué que la tête de liste va devenir directement maire. Si avant, tout conseiller pouvait déposer sa candidature, avec les réformes en vue, la tête de liste sera automatiquement élue maire ou président de conseil département. Il n’y aura donc plus ces tractations de nuit entre concurrents sur fond de corruption. Ainsi, ceux qui croient véritablement en leurs étoiles n’auront d’autres choix que de s’émanciper de la liste présidentielle, en cas de non investiture. Mais à leurs risques et périls !
Déjà, ils sont nombreux sur les starting-blocks. Rebelle dans l’âme, Ibrahima Abou Nguette n’a lui pas perdu du temps pour se positionner et aller à l’assaut de la commune de Mery, dirigé par son rival le directeur général de la SAED, parti pour être la tête de liste de BBY. Il n’est pas le seul ; Avec les investitures à venir, ils seront nombreux les responsables à prendre leur destin en main, surtout en cette veille de la Présidentielle de 2024. Mais là également, la jurisprudence Sall est suffisamment édifiante.
Les défaites électorales se paient cash
A l’Alliance pour la République, les défaites électorales se paient cash. L’exemple le plus éloquent en est le limogeage de l’ancien premier ministre Aminata Touré, en 2014, suite à son revers à Grand Yoff face au tout-puissant Khalifa Ababacar Sall, alors maire sortant de la capitale. Outre le PM, d’autres têtes d’affiche du régime avaient été emportés par le vent des locales. A Bambey, les ministres Mor Ngom et Pape Diouf, battus par Aida Mbodj, avaient perdu leurs postes et tant d’autres.
Et Macky Sall ne s’en cache pas. Plusieurs fois, il a eu à promettre la guillotine pour les responsables vaincus dans leurs localités. C’est aussi ça la doctrine Sall. A quelques exceptions près. N’en déplaise aux détracteurs qui estiment qu’un ministre ou directeur général doit être jugé sur la base des résultats de sa gestion, et non de ses performances électorales. C’est la conviction d’Amadou Tidiane Wane, ancien conseiller de Diouf, ancien coordonnateur de l’Association des maires du Sénégal. Il déclare : ‘’Je pense que ce sont des pratiques à bannir. Pour certains postes importants, on doit être très rigoureux dans le choix de leurs dirigeants. L’approche compétence doit prévaloir sur l’approche partisane. En notre temps, il y avait beaucoup de hauts responsables qui n’envisageaient pas du tout faire de la politique. Je peux vous citer le cas de Cheikh Cissokho. C’est moi qui l’ai finalement convaincu, en lui tordant presque le bras, parce qu’il est un ami depuis la CM2. On choisissait des hommes compétents et on les juge sur la base de leurs résultats’’.
Et d’ajouter : ‘’Le problème est que nos dirigeants actuels ont tendance à privilégier le copinage sur la compétence dans le choix même des hommes. Maintenant, s’il se rend compte que celui-là, en plus de ne pas avoir les compétences, ne parvient pas à gagner des élections, il le sanctionne. Mais pour ceux qui ont des compétences, les sanctionner, parce qu’ils ont perdu des élections, ce n’est pas bien pour le pays. Il faut revoir cette manière de faire’’.
DANS LES COULISSES DE L'ARRESTATION DE BOY DJINNÉ
Le détenu surnommé "l'as de l'évasion" a été arrêté jeudi sur la route de Kédougou avec trois complices, quatre jours après avoir soigné sa réputation en s'échappant de la zone de haute sécurité de la prison du Camp pénal de Dakar
Les images en disent long. Le célèbre détenu fugitif Baye Modou Fall alias Boy Djinné est arrêté jeudi après 5 jours de cavale. Joint au téléphone par Lesoleil.sn, le colonel Davy Mané, Commandant de la Légion Est (Tambacounda) de la Gendarmerie nationale, nous explique, ici, les coulisses de l’arrestation, -qui n’a duré que deux heures-, de celui qu’on surnomme « l’As » de l’évasion.
Au bout du fil, le colonel Davy Mané rappelle d’emblée que depuis le 30 mai, jour de son évasion, Boy Djinné faisait l’objet de recherches partout au Sénégal. « On a émis des ordres spéciaux concernant le fugitif qui était recherché et nos éléments, sur le terrain, ont depuis pris en compte ce cas dans leur visite de secteur », a-t-il expliqué. Il dit, toutefois, avoir reçu, ce jeudi vers 9h30, « un renseignement spécial » faisant état de sa présence dans la zone, sur la route de Kédougou. « On nous a signalé un scooter T-max et un véhicule avec un bord Boy Djinné. J’ai aussitôt alerté mes unités. Celles-ci ont retrouvé le véhicule de marque Ford dans une station-service à l’entrée de Missirah », a ajouté le gendarme. Selon lui, le prisonnier était dans le véhicule, mais il s’est caché dans le village demandant au chauffeur de rester place pour avoir une idée de ce qui se passait.
Boy Djiné & Cie en route vers Dakar
« Quand on est arrivés sur les lieux, la patrouille a retrouvé le motocycliste Dame Sy à l’entrée de Missirah (30km de Tambacounda sur la RN7), en train de prendre du carburant. Quelques minutes après, le véhicule FORD immatriculé AA-996-BB conduit par le nommé Cheikh Ndiaye accompagné de Abdou Faye a rejoint le motocycliste Dame Sy pour s’enquérir de son retard. Tous les trois individus ont été interpellés. On a retrouvé à bord du véhicule l’habit qu’il avait porté pour faire son interview à la télévision et du matériel d’infraction. Il y avait aussi une somme de 184 500 de FCfa et 400 dalasis. Dame Sy, lui, avait par-devers lui la somme de 600 000 de FCfa, trois téléphones portables, une montre et une chaîne en or. Le nommé Abdou Faye était en possession d’un téléphone portable. Le quatrième, répondant au nom de Cheikh Ndiaye, détenait aussi un téléphone », à en croire toujours le colonel Mané. « On a ainsi ratissé large dans tout le village et des témoins nous ont signalé avoir aperçu un homme qui courait en direction de la brousse. Et c’est à plus de 500 mètres de courses-poursuites dans la brousse qu’il a été appréhendé », a-t-il fait savoir. Il faisait exactement 11h 44 minutes, d’après notre interlocuteur. Conduit et cuisiné dans les locaux de la brigade de la gendarmerie, Boy Djiné avoue aux hommes en bleu qu’il se rendait au Mali.
Le colonel Davy Mané a, par ailleurs, informé que ses hommes sont en train « d’organiser le transfèrement imminent » de Boy Djinné et de ses complices à Dakar.