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2 mai 2025
Société
par Nioxor Tine
ULTIMES SOUBRESAUTS D’UN ZOMBIE POLITIQUE
Macky Sall vient de lancer une campagne électorale prématurée, aussi cocasse qu’irrationnelle, prétextant une tournée économique, incluant l’inauguration avec une décennie de retard des hôpitaux de Kaffrine et Kédougou
À mesure qu’approche la date fatidique de la présidentielle de 2024, qui verra le passage de témoin entre le président Macky Sall et son successeur, on constate, pour le déplorer, une perpétuation de pratiques politiciennes combattues depuis des décennies par les démocrates sincères de notre pays.
Après avoir chamboulé le calendrier électoral avec la complicité de quelques ténors de l’opposition, le chef de l’État vient de lancer une campagne électorale prématurée, aussi cocasse qu’irrationnelle, prétextant une tournée économique, incluant l’inauguration avec une décennie de retard des hôpitaux de Kaffrine et Kédougou (érigées en régions par la loi 2008-14 du 18 mars 2008).
En effet, dans cette chasse aux voix, on ne se contente plus d’utiliser les moyens de l’État, à des fins partisanes. C’est l’appareil d’État tout entier, avec de braves fonctionnaires soumis aux devoirs de réserve et de loyauté républicaine, qui est pris en otage par les courtisans du Prince et se substitue à un parti présidentiel défaillant.
De fait, l’opinion s’attendait, à l’orée de ce second mandat usurpé, à ce que le président de l’APR appelé à se décharger, bientôt, de ses fonctions étatiques, s’attelle à structurer son parti encore immature, pour le mettre en meilleure position d’affronter les différentes consultations électorales prévues dans les trois prochaines années.
Au lieu de cela et alors que le syndrome du deuxième mandat est en train de produire ses effets, marqué par une perte graduelle de son influence politique, le président semble vouloir persister dans ses travers coutumiers d’instrumentalisation des institutions. Cela lui sera d’autant plus difficile, qu’il a fini de faire le vide autour de lui, d’abord en supprimant le poste de Premier ministre, puis en limogeant, pour délit supposé d’ambition présidentielle, des personnalités jusque-là considérées comme des leaders de premier plan de l’APR.
Le meilleur exemple en a été donné par les émeutes de février – mars dernier qui vont bien au-delà du fait divers auquel on cherche à le réduire. En plus de traduire une défiance populaire contre cette fâcheuse habitude d’initier des cabales judiciaires contre des adversaires politiques, elles ont fini de signer l’arrêt de mort des rêves chimériques de troisième mandat.
Il faudra bien que les membres du staff dirigeant de l’APR cessent de considérer comme une adhésion à leurs choix politiques erratiques, la présence à leurs rassemblements d’immenses foules bigarrées mobilisées par des opérateurs politiques ayant leurs propres agendas, surtout à l’approche des locales de l’année prochaine.
Il suffit, pour s’en convaincre, de voir les rivalités féroces qui apparaissent au sein d’une coalition présidentielle plus hétéroclite que jamais. L’expérience a prouvé, qu’il était très difficile de concilier les positions des différents candidats à la direction des collectivités territoriales, car leurs conflits, que le président aura, cette année, encore plus de mal à arbitrer, loin de reposer sur des divergences programmatiques, sont plutôt liés parfois à des égos surdimensionnés, mais surtout à de froids calculs politiciens.
En réalité, la plupart des hommes politiques de notre pays se sont convaincus, que dans la conquête d’un fief local, préalable à leur futur plan de carrière, ils devront compter plus sur eux-mêmes que sur des mentors au crépuscule de leurs carrières.
Pour sortir de cet imbroglio inextricable, la classe politique doit s’accorder sur des mesures de rationalisation, de modernisation et de fonctionnement démocratique des partis politiques, qui apprendront à choisir leurs candidats à l’issue d’élections primaires.
En outre, la récente loi sur l’élection du maire au suffrage universel combinée au mode de scrutin inique actuel devrait être revue et corrigée. Elle risque de favoriser l’apparition de potentats locaux et reproduire, au niveau local, les tares de l’hyper-présidentialisme central.
Pour promouvoir la diversité, l’esprit de concertation entre divers groupes et secteurs de la population au sein des territoires, l’adoption de projets fédérateurs et de programmes communs, on devrait plutôt s’orienter vers un mode de scrutin proportionnel intégral ou tout au moins majoritaire à deux tours.
Par Hamidou ANNE
LE FASCISME RAMPANT SÉNÉGALAIS
Le Sénégal depuis quelques années banalise la question raciste à travers les médias et la classe politique. Ce racisme irrigue tous les pans de la société, sous le prétexte de la préférence nationale ou du patriotisme économique
«Les Sénégalais ne sont pas solidaires. Regardez les Libanais, ils détiennent l’essentiel des secteurs de l’économie, car ils sont solidaires ! Prenez aussi l’exemple des Guinéens, leur reviennent les petites boutiques de quartier alors qu’ils n’habitent pas ici. Au moindre accroc, ils vont rentrer chez eux».
Ces propos scandaleux sont d’un ancien parlementaire et responsable des jeunes d’un parti politique de la majorité. Il les tenait sur une chaîne de télévision privée, dimanche, en réponse à une interpellation sur la lancinante question relative à l’installation des magasins Auchan au Sénégal. Il faut déjà corriger une contrevérité : ce monsieur n’est pas plus Sénégalais que beaucoup de ces gens qu’il appelle «Libanais» et «Guinéens». Mais ce qui m’interpelle davantage, c’est de savoir comment on en est arrivé au point où tenir des propos aussi choquants relève de la norme dans les médias sénégalais. Il s’agit de propos racistes, xénophobes et discriminants qui jamais ne doivent sortir de la bouche d’un responsable politique, a fortiori élu et ancien parlementaire.
L’ouvrage de Viktor Klamperer, Le langage du troisième Reich, publié en 1947, a décrit de manière très juste la langue du totalitarisme ; l’auteur montrait comment les mots du nazisme se sont immiscés dans les esprits pour forger les consciences, transfigurer la dynamique de l’histoire et produire le pire. Loin de moi de feindre donc le choc, le Sénégal depuis quelques années banalise la question raciste à travers les médias et de la part de la classe politique tous bords confondus. Ce racisme irrigue tous les pans de la société, sous le prétexte de la préférence nationale ou du patriotisme économique.
Le Sénégal vit un moment préfasciste qui, s’il rencontre demain des leaders favorables à ce type de projet, va basculer. Le bruit médiatique a accompagné l’installation des magasins Auchan au Sénégal. Evidemment qu’il eut été mieux d’avoir une ligne de supermarchés avec un capital sénégalais. Il est ambitieux d’avoir un tissu productif dont la sénégalité s’exprime dans toute la chaîne économique, fiscale et sociale. Mais souhaiter un appareil productif national performant n’a rien à voir avec ce discours fasciste qu’on tente de normaliser en le drapant des fumeux manteaux de nationalisme et de patriotisme.
Banaliser la parole raciste aujourd’hui, c’est semer les graines de la guerre civile demain. Et personne ne sera épargné, que l’on soit «de souche» ou «de sang mêlé». Durant les émeutes du mois de mars, la furie des manifestants a été massivement orientée vers les magasins Auchan et les stations Total. Cela est le résultat d’années de contrevérités, dans une campagne abominable contre ces entreprises symboles, selon les apprentis fascistes, de la domination coloniale, de l’impérialisme et de tous les artifices du manuel du facho sénégalais. Ces discours de leaders d’opinion largement disséminés sur des réseaux sociaux comme WhatsApp ont été le moteur du saccage des magasins Auchan.
Les scènes de pillage ont eu raison du jeune Pape Sidy Mbaye, mort brûlé vif dans l’enceinte d’un magasin du groupe à Keur Massar. Des raisons de critiquer les grandes multinationales existent, notamment en matière de fraude fiscale, d’exploitation des travailleurs, etc. Partout dans le monde, des militants font le travail de veille et d’alerte nécessaire, aboutissant parfois à des résultats positifs. C’est là que la gauche sénégalaise est attendue ; dans la documentation sérieuse des impasses du capitalisme et de ses conséquences désastreuses en matière économique, sociale et écologique, mais pas dans la traduction en discours fascistes des frustrations légitimes du peuple. Il y a une dizaine de jours, une vague de violences a été observée à l’encontre de Nigériens établis à Abidjan sur la base de vidéos mensongères partagées sur internet. Cela, dans un moment où l’extrême-droite parade en France et dans d’autres pays qui nous sont proches.
En instrumentalisant la question de l’identité, en 2007, Nicolas Sarkozy a ouvert les vannes d’un racisme institutionnalisé en France. Ne prenons pas le même chemin ! La banalisation de la parole raciste qui indexe l’autre comme responsable de son malheur, la critique avec comme moteur la nationalité, la couleur de peau ou la religion relèvent d’une mécanique fasciste. Notre pays vaut mieux que cela. Dire «France dégage» de façon légère aujourd’hui, c’est produire des monstres qui demain diront, «Guinée dégage», «Gabon dégage» pour au final, nous retourner contre nous-mêmes, nous insulter entre Sénégalais d’ethnie libanaise, halpulaar, joola ou sereer.
Le fascisme n’a qu’une limite : celle qu’il n’a pas encore dépassée dans sa vocation sinistre. Nous devons rester cette terre d’asile, ce repaire des âmes errantes brutalisées ailleurs qui viennent trouver chaleur et réconfort à Dakar.
LES ASSOCIATIONS DE RETRAITES RECLAMENT L’AUDIT DE L’IPRES
Les points focaux des différentes associations de retraités de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres) ont scellé des retrouvailles autour d’une plateforme nationale.
Les points focaux des différentes associations de retraités de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres) ont scellé des retrouvailles autour d’une plateforme nationale. Ainsi, ils vont désormais parler d’une seule voix et faire face à l’Ipres, dans le cadre de la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie. La rencontre a été l’occasion pour les retraités de l’Ipres de poser leurs doléances sur la table et de réclamer l’audit de la boîte.
Beaucoup d’associations de retraités existent dans le pays, à telle enseigne que l’autorité ne parvient plus à identifier un interlocuteur en cas de besoin. D’où le besoin de fédérer toutes les sensibilités, à travers la mise en place d’une plateforme regroupant toutes les associations.
Les points focaux de Thiès des différentes associations et autres collectifs viennent de donner l’exemple en se retrouvant autour de la plateforme des associations de retraités de l’Ipres de Thiès. Elle réunit le Cadre Unitaire des Retraités de Thiès et toutes les autres associations. La plateforme a été portée sur les fonts baptismaux en présence des points focaux de Pout, Rufisque et Dakar, a été suivie de la lecture de l’appel de Thiès, destiné à tous les retraités pensionnaires et veuves de l’Ipres du Sénégal.
Selon Ibrahima Diop, président de la plateforme, l’objectif est d’installer des antennes dans chaque département du Sénégal. Ce qui permettra aux retraités de parler d’une seule voix à travers une plateforme nationale. «C’est une stratégie efficace, car certains utilisent cette dispersion à des fins douteuses. Parfois, il y a une certaine manipulation exercée par certains cercles de l’Ipres», souligne Ibrahima Diop. La rencontre a été l’occasion pour les retraités de remettre au goût du jour les doléances.
Pour une meilleure efficacité de l’Ipres, les retraités ont proposé qu’un audit soit fait, pour la maîtrise de son fonctionnement, de son patrimoine par les allocataires, pour un meilleur suivi et sa pérennisation. Par ailleurs, ils ont décliné leurs points de revendications. Ils demandent que leurs représentants au Conseil d’Administration ne soient plus considérés comme des observateurs, mais qu’ils aient désormais une voix délibérative. Les retraités de l’Ipres réclament également le paiement des pensions le 5 de chaque mois au plus tard, l’augmentation à 100.000 FCFA des avances de tabaski, l’augmentation et l’indexation des pensions au coût de la vie avec un minimum de 60.000 FCFA, au lieu de 35.000 Fcfa, une pension minimale de 35.000 FCFA pour les veuves.
A cela, s’ajoute une prise en charge médicale obligatoire pour les retraités et non sous forme d’œuvre sociale, la gratuité des ordonnances pour les allocataires et leurs familles notamment les épouses et les enfants mineurs, avec une prise en charge de 5 personnes au moins, une gestion plus transparente du fonds social de l’institution. Jetant de grosses pierres dans le jardin de l’Ipres, Ibrahima Diop déclare : «Nous demandons à l’Ipres de nous respecter davantage. Nous sommes des retraités, mais comme eux, nous sommes des produits des meilleures écoles. L’Ipres est devenue une institution obsolète avec des règles de fonctionnement qui datent des années 60. Son administration est tout sauf une administration de développement».
En abritant la mise en place cette plateforme, indique Alé Sock membre de la section de Dakar du Collectif de l’Union de sRetraités et personnes âgées du Sénégal, Thiès a montré la voie pour améliorer les conditions de vie des populations. Indiquant que certains retraités vivent le martyr, il a cité le cas d’une de ses connaissances qui estime que sa pension ne suffit même pas pour payer sa facture d’électricité, au moment où la trésorerie de l’Ipres est au vert. A cela, s’ajoutent un patrimoine et une réserve importante qui génèrent des dividendes.
Pour faire face à cette situation inconcevable, il a demandé à toutes les associations et amicales de retraités de l’Ipres et à tous les pensionnaires de toutes les régions de sceller une unité de vue et d’action, autour de la plateforme. Et à l’image de Thiès, tous les départements sont invités à fédérer les efforts, afin que la voix des retraités et des veuves de l’Ipres soit enfin entendue.
LE PCA ET LE DG DU CREDIT MUTUEL DU SENEGAL BLANCHIS
Les accusations du Collectif de Défense du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) portées contre le Président du Conseil d’Administration (PCA) et le Directeur général de la boîte sont infondées.
Les accusations du Collectif de Défense du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) portées contre le Président du Conseil d’Administration (PCA) et le Directeur général de la boîte sont infondées. Tel est l’avis du Conseil de Surveillance (CS) de l’institution, qui a estimé que la gestion de Mor Ndao et Amadou Jacques Diop est transparente.
Les clients du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) ainsi que les collaborateurs de la boîte peuvent visiblement pousser un ouf de soulagement quant à la sécurité de leur argent. Accusés d’avoir pillé les ressources de l’institution financière, Mor Ndao et Amadou Jacques Diop, respectivement Président du Conseil d’Administration (PCA) et Directeur général de la structure, sont blanchis par le Conseil de Surveillance (CS).
En effet, le Conseil d’Administration et le Conseil de Surveillance du CMS ont conjointement organisé un point de presse hier «pour rétablir les allégations fallacieuses et tendancieuses qui ont été portées à l’encontre de l’institution et de ses dirigeants», faisant allusion à la récente sortie du Collectif de défense du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) qui a accusé ces deux hommes de tous les péchés d’Israël. «Après ces allégations, le Conseil de Surveillance s’est autosaisi pour faire un contrôle sur les points évoqués lors de leur point presse. Le Conseil de Surveillance a mené ce contrôle librement et de manière autonome le 21 mai 2021.
Après ce travail, il y a eu une séance mixte du CA et du CS pour la restitution de ce contrôle. Et il ressort de ce contrôle que toutes les procédures dont parle ce collectif sont respectées au sein de l’institution. Malheureusement, ils ont dit tout à fait le contraire et le président du Conseil de Surveillance ici présent peut confirmer ou infirmer mes propos», a déclaré le PCA du CMS. S’adressant au président du CS, devant l’assistance composée de collaborateurs du CMS, Mor Ndao lui a demandé s’il confirmait ou infirmait le respect des procédures au sein de la boîte. Et le président du CS de répondre : «Tout a été transparent. Toutes les procédures ont été respectées. Je le confirme. Sur toutes les questions évoquées, nous avons fait des investigations. On a trouvé que tout est limpide. Il n’y a pas de crise. Il n’y a pas de malversations. Donc, tout est clean dans la gestion.»
Après le verdict du Conseil de Surveillance du CMS, les membres du Conseil d’Administration de la boîte ont signé une résolution pour préciser que la nomination de l’actuel Directeur Général de l’Union des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal (UCCMS), Amadou Jean Jacques Diop, ne souffre d’aucune irrégularité. « En conséquence, le CA lui renouvelle sa totale confiance et le confirme à la tête de la Direction Générale de l’UCCMS. Dans la même veine, il lui décerne une motion d’encouragement en vue de poursuivre les chantiers de transformation déjà initiés dans l’optique de pérenniser l’Institution et la rendre plus compétitive », précisent-ils.
Rappelant «avec vigueur son attachement au respect des prérogatives de chacune des instances (Assemblée générale, Conseil d’Administration, Conseil de Surveillance et Comité de Crédit) de l’Institution», le Conseil d’administration donne «mandat au Directeur Général de tout mettre en œuvre pour le respect strict du secret bancaire et des principes de confidentialité qui gouvernent nos activités, conformément aux dispositions légales, réglementaires et internes en vigueur».
Accusant les membres du collectif d’avoir divulgué des secrets bancaires, Mor Ndao et Cie ont instruit «le Directeur Général d’initier toutes les actions nécessaires en vue de faire respecter par les collaborateurs de l’UCCMS les règles de confidentialité des données obtenues à l’occasion de l’exercice de leurs missions, et de prendre des mesures énergiques contre tout acte contraire aux principes sus évoqués».
Ils exhortent ainsi «le Directeur général à prendre les mesures adéquates pour identifier les failles ayant conduit au partage et à la circulation des données réputées confidentielles, et l’autorisent ainsi à prendre toute mesure légale visant à dissuader la commission d’actes constitutifs de violation des règles de confidentialité».
EXCEDES PAR L’OBSCURITE A L’ORIGINE DES AGRESSIONS MULTIPLES, LES HABITANTS RALENT !
Au moins une centaine de personnes arborant des foulards et brassards rouges ont marché hier, lundi 31 mai, dans le village de Nimzatt sur l’axe qui relie Sédhiou à Madina Wandifa pour réclamer l’électrification de leur localité.
Au moins une centaine de personnes arborant des foulards et brassards rouges ont marché hier, lundi 31 mai, dans le village de Nimzatt sur l’axe qui relie Sédhiou à Madina Wandifa pour réclamer l’électrification de leur localité. Dns un mémorandum lu par leur porte-parole, les manifestants expliquent que l’absence de ce service est à l’origine des nombreux cas de vols et d’agression dans le village et interpellent le chef de l’Etat Macky Sall à trouver une solution à leur mal.
Les populations du village de Nimzatt dans la commune de Koussy ont marché sur une distance de trois cent mètres au moins sur l’axe qui relie Sédhiou à Madina Wandifa dans les environs de leur localité. Par cette manifestation publique de rue, ces populations, toutes couches sociales confondues, réclament à tue-tête l’électrification de leur village surplombé par des câbles électriques. Par la voie d’un de leurs porte-parole Moriba Keïta, ils ont produit un mémorandum qui sollicite ce service public ! « Nous, populations de Nimzatt, commune de Koussy et arrondissement de Diendé dans le département de Sédhiou, avons décidé d’organiser cette marche pacifique pour réclamer l’électrification de notre village. Cette situation affecte sérieusement le développement social et économique de cette localité ».
Moriba Keïta de poursuivre : « Nimzatt bien que surplombée par des câbles de la moyenne tension de la Senelec, reste toujours plongée dans l’obscurité. Et comme l’obscurité rime souvent avec l’insécurité, nous sommes régulièrement victimes de vols de bétail et autres formes d’agressions. Nous interpellons le chef de l’état Macky Sall pour prendre à bras le corps ce problème ».
Fatou Diop, une dame très engagée dans les questions de développement de la zone et « Bajénu Gox » (NDLR femme leader et assistante sociale en santé communautaire) à Nimzatt souligne que « l’absence du courant électrique ici nous cause beaucoup de tort. Outre les vols et les agressions, c’est une peine pour nous de recharger nos téléphones portables.
Par endroit, des gens volent nos téléphones une fois isolés dans un coin pour faire le plein ». Manifestement très en colère, la dame ajoute : « pour amener nos céréales au moulin, c’est aussi impossible chez nous ici à Nimzatt. Trop, c’est trop.
Pis, on a vu des gens venir décharger un camion rempli de poteaux électriques ici pensant que c’était destiné à notre village alors que c’est pour les convoyer ailleurs. Cà, c’est de la provocation. Pendant le mois de Ramadan, nous souffrons pour avoir de la glace qui coûte le prix de l’or et loin d’ici. Au niveau de la case de santé, c’est un calvaire avec l’obscurité ambiante ».
A sa suite et lisant le mémorandum toujours, le jeune Moriba Keïta rajoutera que « Nous exprimons ici notre rasle-bol et notre indignation face à cette situation. Au nom de la justice et de l’équité, nous réclamons ce qui nous revient de droit ; c’est-à-dire l’électricité de Nimzatt ». Les manifestants qui arboraient des brassards rouges promettent de remettre çà si les nombreuses promesses ne sont toujours pas respectées dans les jours à venir.
LE PERSONNEL DE GARDE DU CAMP PÉNAL MIS AUX ARRÊTS
L’enquête interne ouverte pour connaître les circonstances dans lesquelles Boy Djiné s’est "auto-accordé la liberté provisoire", avance à grands pas
L’enquête interne ouverte pour connaître les circonstances dans lesquelles Boy Djiné s’est "auto-accordé la liberté provisoire", avance à grands pas.
Au moment où le célèbre évadé accordait une interview à iTV, la télévision du groupe Emedia, les éléments de l’administration pénitentiaire, de garde au moment de son évasion, sont mis aux arrêts, selon Les Echos.
Une sanction administrative qui entre dans la volonté de faire toute la lumière sur cette affaire qui met en jeu la crédibilité de l’administration et de la justice sénégalaise.
Dimanche, le détenu Baye Modou Fall, plus connu sous le sobriquet de "Boy Djinné" à cause de ses multiples évasions spectaculaires, avait réussi sa 12e tentative en quittant le quartier "Haute Sécurité" du Camp pénal de Liberté 6. Le lendemain, il expliquait, à travers un document sonore révélé en exclusivité par iRadio et Emedia.sn, les raisons de son acte, avant d’accorder une interview à visage découvert à iTV, pour revenir en détails sur sa situation.
LERAL PLONGÉ DANS LES TÉNÈBRES
C’est une ambiance extrêmement lourde qu’on retrouve dans les locaux de Leral TV, quelques heures après la triste nouvelle de l’accident aux conséquences dramatiques qui a touché les envoyés spéciaux du groupe de presse
C’est une ambiance extrêmement lourde qu’on retrouve dans les locaux de Leral TV, quelques heures après la triste nouvelle de l’accident aux conséquences dramatiques qui a touché les envoyés spéciaux du groupe de presse partis couvrir la tournée économique du chef de l’Etat au centre et à l’est du pays.
Dans ce coin du quartier Ouest-Foire (Dakar), les agents sont totalement consternés, dévastés. Les yeux bouffis qui ont finalement viré au rouge, c’est l’image peinte par ces malheureux qui pleurent la perte tragique de leurs collègues. Devant la porte du siège de Leral, plusieurs personnes sont regroupées, toutes avec une mine déconfite, regards perdus.
Le journaliste Abou Mamadou Sy, le cameraman Mamadou Yoro Diallo et le chauffeur Ousmane Ndiaye sont tombés en martyrs sur la route reliant Tambacounda à Kédougou pour la tournée économique du Président Macky Sall. D’ailleurs, c’est dans les locaux de Leral que nous apprenons que le chef de l’État s’est arrêté sur les lieux du drame, après qu’il a donné des instructions pour le transfert des corps et la prise en charge des blessés à l’hôpital Amath Dansokho de Kédougou dont l’inauguration était justement le point central du programme de la mission qui a emporté les envoyés spéciaux de Leral.
PARMI LES VICTIMES, UN ÉTUDIANT EN MASTER ET UN PÈRE D’UNE PETITE FILLE
Ici, depuis l’annonce de la nouvelle, le travail est à l’arrêt. Tous se sont mobilisés pour se soutenir mais également pour accueillir, dans la dignité, ceux qui viennent d’ailleurs après avoir eu écho de la nouvelle pour partager la peine. Elle est immense, mais les employés de Leral restent soudés autour de leur Administrateur général M. Dame Dieng.
Ce dernier, emmitoufle dans son boubou noir aux bandes rouges, est encore sous le choc. Il ne cesse de murmurer des phrases, comme pour se donner bonne conscience : "Je leur ai dit d’être prudents. Je leur ai dit de rouler doucement. Je leur ai envoyé un message dans le groupe WhatsApp, je les ai aussi appelés pour le leur dire". Puis, le regard hagard, il se tient le visage dans les mains.
Visiblement abattu, il lui est difficile de se remettre de ses émotions. Pas besoin d’être un psychologue pour voir toute la souffrance qu’il essaie de contenir. Toutefois, il a promis d’assister les familles des jeunes victimes, dont l’un était encore étudiant en Master dans une école de journalisme. "Je vais remettre 1 million F CFA à chaque famille. Également, le salaire qu’ils percevaient sera versé aux familles pendant 1 an", annonce-t-il.
Dans cette salle où il est entouré de ses employés, il y est aussi en compagnie de quelques proches de Yoro Diallo le cadreur, une des victimes. Ce jeune cameraman, originaire de Ziguinchor est en réalité père d’une petite fille. Son oncle et ses amis présents dans la salle n’ont pas cessé de couvrir d’éloges le défunt technicien. Il en est de même pour les deux autres victimes, Ousmane Ndiaye le chauffeur et Abou Sy, le journaliste. Leurs visages défilent en boucle sur le petit écran bloqué sur la chaine de Leral TV qui a récemment intégré le bouquet de la TNT.
Les témoignages sont unanimes pour saluer le dévouement, l’humilité et la bonne compagnie des victimes. Fatima Coulibaly, journaliste à Leral TV, encore sous le choc ne peut exprimer son désarroi tellement elle est peinée par ce malheur. Les larmes aux yeux, elle se lance : "C’est compliqué mais c’est la volonté divine. Je ne peux m’exprimer comme il se doit car c’est vraiment très difficile pour nous et tout ce qu’on peut dire c’est qu’on a perdu mais, nous nous en rendrons compte que lorsque leur absence commencera à peser dans notre quotidien. Ces jeunes frères que nous avons perdu aujourd’hui, ils avaient beaucoup de fougue dans le travail car voulant tout le temps faire un très bon travail. Yoro, une personne exceptionnelle, Ousmane, très disponible, Abou, très dynamique". Puis, elle perd ses mots.
La presse, comme toujours, a rapidement manifesté sa solidarité face au drame. Les associations de professionnels des médias n’ont pas tardé à se pointer sur les lieux, tout comme certains, à l’instar d’Oumar Charif Ndaw, sont venus à titre personnel, marquer leur soutien. M. Pape Doudou Boye s’est présenté au nom de l’association nationale des caméramans professionnels du Sénégal.
Charles Faye du Groupe Futurs Médias aussi était de la partie. Le chroniqueur de la Tfm s’est exprimé, avec peine, pour dire que "c’est la presse, dans son ensemble, qui a perdu aujourd’hui car ce sont de jeunes soldats partis au combat, qui sont tombés sur le champ de bataille. Nous n’avons pas de fusils, nous n’avons pas d’armes mais les journalistes sont des soldats. Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés, aujourd’hui hélas, nous ne pouvons que prier pour eux, qu’Allah les accueille dans son paradis céleste".
LE SYNPICS ANNONCE L’IDENTIFICATION DU CAMION
Bamba Kassé, secrétaire général du Synpics, a aussi fait le déplacement pour témoigner son soutien et présenter ses condoléances au groupe Leral. D’ailleurs, il a sorti un communiqué pour exprimer sa peine face à cette nouvelle épreuve à laquelle la presse fait face. "Un Camion identifié comme faisant partie du parc des Grands Moulins de Bamako a dévié et entré en collision avec le véhicule SUV emprunté par l’équipe de Leral, causant sur le coup la mort (des trois personnes). Le SYNPICS s’incline devant la mémoire des disparus et présente ses condoléances les plus émues à leurs familles respectives ainsi qu’à toute la corporation. Les Professionnels de l’Information et de la Communication réitèrent leur solidarité agissante à l’administrateur du groupe Monsieur Dame Dieng. Le Synpics salue la promptitude annoncée de la prise en charge médicale des blessés de cet accident et invite les médias engagés à la couverture de cette activité à faire preuve de prudence".
Cette journée du 31 mai sera à jamais gravée dans le calendrier de la presse mais encore plus dans l’agenda du groupe Leral. Cette date constitue un jour noir pour tous ces agents qui tentent par tous les moyens, de surmonter cette épreuve et dompter la douleur.
LES INVESTITURES POUR LES ÉLECTIONS LOCALES EN EXERGUE
Dakar, 1er juin (APS) – Les investitures des candidats aux élections municipales et départementales du 23 janvier 2022 font partie des sujets les plus commentés dans l’édition des quotidiens pour ce mardi.
‘’Refus d’application de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO : le Sénégal risque gros’’, écrit WalfQuotidien.
Un arrêt de cette juridiction internationale fait obligation au Sénégal de lever les obstacles à la libre participation aux élections, rappelle le journal.
Le parrainage des candidats, une innovation de la loi électorale sénégalaise, est jugée discriminatoire par la Cour de justice de la CEDEAO.
Cette dernière estime que c’est un moyen utilisé par la majorité présidentielle pour empêcher les candidatures d’adversaires politiques de premier plan, comme lors de l’élection présidentielle de 2019.
L’avocat Abdoulaye Tine, qui a porté plainte contre l’Etat du Sénégal auprès de la juridiction ouest-africaine, ‘’estime que la non-application de l’arrêt [de la CEDEAO] peut entraîner des sanctions (…) qui peuvent aller jusqu’à la fermeture des frontières terrestres’’ du Sénégal, selon WalfQuotidien.
‘’Le Sénégal s’expose à de graves sanctions’’, avertit Tribune, citant Me Tine. Ce dernier dément ceux qui affirment que la Cour de justice de la CEDEAO n’est pas habilitée à ordonner la fermeture des frontières d’un pays membre.
Sud Quotidien annonce des ‘’investitures musclées’’ au sein de la majorité présidentielle. Les arbitrages que fera Macky Sall pour la désignation des têtes de liste de Benno Bokk Yaakaar ‘’feront (…) des frustrés’’, notamment à Dakar entre l’ancien ministre Amadou Ba et l’actuel ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, à Kaffrine (centre) entre le député Abdoulaye Wilane et le ministre chargé de l’Urbanisme, Abdoulaye Sow.
A Saint-Louis (nord) également, entre l’ancien ministre Mary Teuw Niane et le ministre chargé des Transports terrestres, Mansour Faye, comme à Podor (nord) entre la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, et l’homme d’affaires Mamadou Racine Sy.
La dernière évasion du célèbre prisonnier Baye Modou Fall dit Boy Djiné préoccupe les quotidiens. Par ses nombreuses évasions, il a réussi à ‘’installer le malaise et le désordre dans l’administration pénitentiaire’’, écrit Le Quotidien.
Vox Populi parle d’une ‘’évasion rocambolesque’’ et affirme que le jeune homme échappé d’une prison dakaroise depuis quelques jours ‘’disculpe l’administration pénitentiaire’’. Le prisonnier évadé s’est entretenu avec la chaîne privée iTV, selon le même journal.
Les quotidiens pleurent la mort de trois agents du site d’information Leral.net.
‘’Leral décimé, la presse endeuillée’’, écrit L’As à la suite de l’accident de la route qui a coûté la vie à un journaliste, à un agent technique et à un chauffeur du site d’information. Ils couvraient une visite du président de la République à Kédougou (sud-est).
L’Observateur fait remarquer que l’accident ‘’a plongé tout le groupe de presse [Leral] dans une consternation sans nom’’.
EnQuête annonce un alourdissement du bilan de l’accident, avec la mort d’une quatrième personne ayant succombé à ses blessures après une collision de la voiture de reportage de Leral.net avec un camion.
‘’Nous allons continuer le combat jusqu’à tomber comme vous sur le champ d’honneur (…) Repos éternel à ces braves historiens du quotidien…’’ écrit Le Témoin Quotidien dans un hommage rendu aux employés du site d’information.
Le Soleil s’est livré à un exercice de clarification, concernant une chaloupe présentée comme la propriété privée du président de la République.
Le véhicule de transport maritime baptisé ‘’Le Fatick’’, du nom de la ville d’origine du chef de l’Etat, a été ‘’acheté en juillet 2017 à 5,85 milliards de francs CFA’’, affirme le même journal.
‘’Il remplace ‘La Signare’, vieille de plus de quarante ans, pour la traversée Dakar-Gorée’’, affirme Le Soleil, selon lequel le fait de considérer la chaloupe comme une propriété privée de Macky Sall relève de la ‘’diffusion de fausses nouvelles’’.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
FRANCAFRIQUE, SUITE ET PAS FIN
EXCLUSIF SENEPLUS - La participation d’intellectuels africains aux côtés de Macron au sommet Afrique-France, relève d’une manœuvre de mondialisation de la vieille méthode gaullienne de domination du continent
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 31/05/2021
« Ceux qui se demandent comment en finir avec la Françafrique ont un train de retard. Cette relation se dissout progressivement dans un mouvement de démultiplication des partenariats », nous dit M. Souleymane Bachir Diagne.
« Depuis 2017, le président Emmanuel Macron a constamment affiché sa volonté de redéfinir ce qu’il appelle "les fondamentaux de la relation" entre l’Afrique et la France. Il a posé un certain nombre d’actes dont chacun est libre d’apprécier la teneur… Mais c’est aussi à nous de faire en sorte que ces gestes ne soient ni anodins ni sans conséquences. Pour cela, il ne faut pas se croiser les bras et attendre que la manne tombe du ciel. Maintenant, il veut mettre à profit le nouveau sommet Afrique-France, qui se tiendra à Montpellier les 9 et 10 juillet prochain… », avance pour sa part Achille Mbembé
Nos deux intellectuels considèrent donc que la Françafrique, dont Georges Pompidou, alors Premier ministre, disait en 1964 qu’elle est : « la suite de la politique d'expansion de l'Europe au XIXe siècle », est maintenant révolue ou en voie de l’être.
Que la Françafrique soit encore « une réalité formelle » pour parler comme les philosophes, l’actualité se charge de nous fournir des exemples tous les jours ! Voyez la précipitation avec laquelle le président de la République française s’est rendu à N’Djaména le 23 avril dernier aux funérailles d’Idriss Déby ! Comment expliquer que le président Emmanuel Macron fut placé là, au-devant même de la famille biologique et du gouvernement tchadien, seul chef d’État non africain à cette cérémonie ? Comment expliquer son message d’adoubement de la nouvelle junte au pouvoir, message qui partout ailleurs eut été une « ingérence inacceptable dans les affaires intérieures d’un État souverain » ? "Nous ne laisserons personne mettre en cause ou menacer aujourd'hui ou demain la stabilité et l'intégrité territoriale du Tchad", disait-il, mettant en garde l’opposition tchadienne contre tout soulèvement contre la junte qui venait de s’installer au pouvoir en violation des dispositions constitutionnelles pertinentes.
Au Tchad, en Afrique, en France et à travers le monde, on a aisément compris la posture et le discours du président français : ils s’inscrivent dans le cadre « des accords de coopération technique et militaire », établis dès 1976 entre les deux pays et renouvelés en 2019. Ces accords concèdent deux bases militaires permanentes à la France dans le pays : la base aérienne 172 Sergent-chef Adji Kosseï à N'Djamena le camp capitaine Michel Croci à Abéché, dans l'Est du pays.
C’est grâce au dispositif militaire et d’espionnage mis en place sur la base de ces « accords » que la France a favorisé la prise du pouvoir de Hussein Habré en 1981 puis celle d’Idriss Déby en 1990. De même, l’armée française est intervenue à plusieurs reprises en 2006, 2008, 2019 et encore récemment en 2020 pour protéger le régime de N’Djaména contre l’opposition armée tchadienne.
Quand on sait par ailleurs que le Tchad est toujours partie de la convention de coopération monétaire entre les pays membres de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et la République française du 23 novembre 1972 qui fait du FCFA la monnaie ayant cours dans le pays, peut-on dire que la Françafrique s’y est « dissoute » ?
Considérons maintenant « la volonté » de « redéfinir les fondamentaux de la relation entre la France et l’Afrique » que M. Achille Mbembé prête au président de la République Française, et les « actes » et « gestes » qu’il aurait posés. Ne dissertons pas sur la « volonté » de M. Emmanuel Macron : M. Mbembé, philosophe de formation connait l’ambiguïté du concept qui renvoie aussi bien à l’obligation morale et au devoir éthique que se donne le sujet qu’à "sa volonté de puissance, c’est-à-dire l’appétit insatiable de manifester la puissance”.
Prenons le concept dans le sens courant que la psychologie lui prête : celui de projet, de décision. Donc l’actuel président de la République Française aurait le projet d’en finir avec la Françafrique, il aurait d’ailleurs posé « des actes » et des « gestes » dans ce sens ! M. Mbembé énumère ces « actes » et « gestes » : le rapport sur la restitution des objets d’arts africains, l’exposition culturelle et artistique Saison Africa2020 confiée à une Sénégalaise, « l’ouverture de la digue du FCFA » et le rapport commandité sur le Rwanda. Il pourrait ajouter à cette liste « les déclarations » de M. Macron et notamment « le discours du 27 novembre 2017 à l’Université de Ouagadougou ».
Quand on considère que la « restitution des biens culturels » n’en est qu’à la phase initiale préconisée par le rapport Felwine Sarr/ Bénédicte Savoy de novembre 2018, on se doit de relativiser la portée du « geste » du président Emmanuel Macron.
Le bouleversement historique comparable à « la chute du Mur de Berlin ou la réunification des deux Corées » dont rêvait « le jeune ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports au Bénin » n’a décidemment pas eu lieu[1].
Du reste, on peut mettre au compte de la realpolitik, une initiative qui vient bien après l’appel « pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable » lancé le 7 juin 1978 déjà par l’UNESCO sous la présidence d’Amadou-Mahtar M’Bow. Initiative que le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) et d’autres associations africaines et d’afro descendants ont réactivé depuis au moins 2013 ainsi que le rappelle le rapport Felewine Sarr/ Bénédicte Savoy.
Quant à « l’entrouverture de la digue du FCFA », M. Mbembé en reconnait lui-même la véritable portée : « c’est au prix du sabotage de l’éco », le projet de monnaie porté par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (C.E.D.E.A.O) !
Pour ce qui est du « discours du 27 novembre 2017 à l’Université de Ouagadougou », il n’est pas un discours nouveau de la part d’un président français en direction de l’Afrique ni dans la forme ni dans le fond. Nicolas Sarkozy déjà s’est adressé à la jeunesse africaine, quasiment dans les mêmes termes : « Je crois indispensable de faire évoluer, au-delà des mots, notre relation. L’immense majorité des Africains n’ont pas connu la période coloniale. 50 % des Africains ont moins de 17 ans. Comment peut-on imaginer continuer avec les mêmes réflexes ? », disait-il ainsi dans un discours prononcé à Cotonou en 2006. Nicolas Sarkozy avait aussi appelé dans ce discours à une « nouvelle relation entre la France et l’Afrique », « débarrassée des réseaux d’un autre temps. Notre relation doit être décomplexée, sans sentiment de supériorité ni d’infériorité, sans sentiment de culpabilité d’un côté, ni soupçon d’en jouer de l’autre, sans tentation de rendre l’autre responsable de ses erreurs ».
On connait la suite : le « discours de Dakar » du 26 juillet 2007, qui a l’a révélé tel qu’en lui-même : raciste et suprématiste, puis l’agression armée contre la Libye et l’assassinat de Mouammar Kadhafi.
De fait, de George Pompidou à Emmanuel Macron, tous les présidents de la République française, s’en sont tenus à la doctrine instaurée avant même « les indépendances africaines » par le Général De Gaulle et Jacques Foccart. Chacun des successeurs du Général De Gaulle a pourtant déclaré, à un moment ou à un autre, vouloir s’en défaire.
Tous auront ensuite recours tour à tour aux « coups tordus » d’agents secrets, aux interventions militaires, et à la corruption à grande échelle, en Afrique comme en France, comme « l’affaire Elf » l’a révélé.
C’est que la Françafrique a de profondes racines : elle vient de la « vision stratégique gaullienne » de procéder à la décolonisation, sans pour autant que rien ne change quant à l’essentiel, en « accordant l’indépendance à ceux qui la réclamaient le moins, après avoir éliminé politiquement et militairement ceux qui la réclamaient avec le plus d'intransigeance » selon le mot de Premier ministre sous George Pompidou, ancien Haut-commissaire français au Cameroun, Pierre Messmer.
Ceci non seulement pour assurer le contrôle des « matières premières stratégiques » que sont pour la France le pétrole et l’uranium mais aussi pour assurer sa « puissance », son « rayonnement » dans le monde, sa « grandeur » et renforcer son influence au sein des instances de l’ONU.
Or cette « vision gaullienne » de la France qui, aura permis au pays de devenir une puissance pétrolière et nucléaire en même temps qu’un acteur majeur de la communauté internationale, est partagée par toute la classe politique française, droite et gauche confondue et participe de « l’identité nationale » au moins pour les élites françaises.
François Mitterrand, ministre de la France d’Outre-Mer en 1948 déjà, acteur majeur de la France coloniale, était déjà arrivé à cette même vision. « Sans l'Afrique, il n'y aura pas d'histoire de France au XXIe siècle », écrivait-il déjà en 1957, dans Présence française et abandon. « Dans le pré carré, je distingue en premier notre langue, notre industrie et notre sécurité qui sont autant de fronts où garder nos défenses sans les quitter des yeux. Que l’une cède et la citadelle tombera », précisera-t-il plus tard.[2].
Ainsi, les héritiers du Général De Gaulle sont d’accord avec ceux de François Mitterrand sur ce fait : le contrôle de l’Afrique est indispensable à la prospérité et au « rayonnement » de la France, aujourd’hui comme hier.
C’est pourquoi cette « nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies » que François Xavier Verschave a appelé la Françafrique opère encore et continue d’assurer le maintien du contrôle des pays africains par la France.
On pourrait penser qu’Emmanuel Macron qui n’est l’héritier ni de De Gaulle ni de François Mitterrand et n’est tenu par aucune allégeance idéologique pourrait opérer la rupture avec la Françafrique. Ne doutons pas que dans ce cas, ce héraut assumé du néolibéralisme, procéderait ainsi pour faciliter la « marchandisation » plus poussée de l’Afrique, c’est-à-dire son exploitation plus accrue par le capitalisme international.
Dès lors, le système qui tel « un genou posé sur le cou de l’Afrique », l’asphyxie méthodiquement, qu’on l’appelle françafrique ou par un autre terme, restera en vigueur.
C’est pourquoi la participation d’intellectuels africains aux côtés du président de la République française et à son invitation au prochain sommet Afrique–France participe d’une manœuvre pour travestir et « mondialiser » la vieille méthode gaullienne de domination et de contrôle de l’Afrique.
Boy Djiné n'a pas mis du temps pour s'expliquer après son évasion de la prison du Camp pénal.
Baye Modou Fall a déclaré avoir posé cet acte pour exiger son jugement. "Je lance un appel aux autorités, ces genres de dossiers doivent être vidés dans les meilleurs délais, car ces nombreuses évasions ne sont pas de mon gré. Je me suis évadé parce que je n'ai pas le choix", déclare-t-il sur iRadio.
Boy Djiné dit ne pas comprendre que ces genres de dossiers soient classés depuis des années, sans évolution. "Mon dossier a été bloqué depuis 2018 par le juge Samba Sall, parce qu'il refuse de me donner une liberté provisoire".
Baye Modou Fall dit être toujours sur le territoire sénégalais. Il donne même rendez-vous aux autorités devant le tribunal. "Je suis là, je ne suis pas sorti du pays", conclut-il.