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3 mai 2025
Société
MACRON MENACE DE RETIRER LES MILITAIRES FRANÇAIS DU MALI
Le chef d'Etat français affirme avoir "passé le message" aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il "ne resterait pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition"
Le président français Emmanuel Macron affirme que la France retirerait ses troupes si le Mali allait "dans le sens" d'un islamisme radical, dans un entretien au JDD diffusé dimanche, après un deuxième coup d'Etat en neuf mois.
La France, avec environ 5.100 hommes au sein de Barkhane, soutient le Mali qui fait face depuis 2012 à une poussée jihadiste partie du Nord, ayant plongé le pays dans une crise sécuritaire avant de s'étendre au centre du pays. Mais Paris, comme l'UE, a dénoncé mardi un "coup d'Etat inacceptable" après l'arrestation du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane décidée par l'homme fort du pays le colonel Assimi Goïta. "Au président malien Bah N'Daw, qui était très rigoureux sur l'étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j'avais dit : "L'islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie! Il y a aujourd'hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerais", a mis en garde le président français, dans un entretien au JDD à l'occasion d'un voyage au Rwanda et en Afrique du Sud.
Le chef d'Etat français affirme également avoir "passé le message" aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il "ne resterait pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition". Il rappelle avoir dit depuis trois ans, "au sein de plusieurs Conseils de défense que nous devions penser à la sortie".
Les dirigeants ouest-africains se réunissent dimanche pour trancher la question épineuse de leur réponse au double putsch des militaires maliens en neuf mois.Au sommet du G5 Sahel à Pau (sud-ouest de la France) en janvier, "j'ai préparé un chemin de sortie. Je suis resté à la demande des États, parce que je pensais que la sortie était un point de déstabilisation. Mais la question se pose, et nous n'avons pas vocation à rester éternellement là-bas", a-t-il répété.
Concernant le Tchad, où un Conseil militaire de transition (CMT) présidé par l'un des fils d'Idriss Déby, Mahamat, après sa mort brutale en avril, Emmanuel Macron estime que "les choses sont claires". "Nous venons au secours et en soutien d'un État souverain pour qu'il ne soit pas déstabilisé ou envahi par des groupements rebelles et armés". Mais nous demandons la transition et l'inclusivité politique", assure-t-il. Il explique que lorsqu'il s'est rendu aux obsèques d'Idriss Déby, il a eu "un long échange" avec Mahamat Déby à la veille du G5 Sahel. "Le lendemain matin, avec les autres chefs d'État, nous sommes allés le voir pour lui demander cette ouverture politique avec le soutien de l'Union africaine".
Emmanuel Macron met aussi en garde contre un échec d'une politique de développement en Afrique. " Je le dis avec lucidité, si on est complices de l'échec de l'Afrique, on aura des comptes à rendre mais on le paiera cher aussi, notamment sur le plan migratoire", estime-t-il. Il réaffirme qu'il faut donc "investir massivement" au sortir de la pandémie de Covid-19 "avec l'équivalent d'un plan Marshall" et que la communauté internationale doit avoir "la générosité de dire qu'on efface une partie de la dette pour aider les Africains à bâtir leur avenir".
L'ACCEUIL DE MACRON À KIGALI SUSCITE LA POLÉMIQUE
Paul Kagame devait-il accueillir lui-même Emmanuel Macron, à l’atterrissage de la délégation française au Rwanda ? Sur fond de buzz, les avis sont partagés
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 29/05/2021
Chacun a les préoccupations qu’il mérite. Tandis que certains observateurs décortiquent un discours macronien qui transpire la portée historique – au sujet de la « responsabilité » française dans le génocide des Tutsi –, d’autres devisent sur des détails protocolaires.
Ce jeudi 27 mai, à l’aéroport de Kigali, le président français était accueilli par le ministre rwandais des Affaires étrangères et non son homologue local. Comme l’heure est aux amabilités ressuscitées et au lyrisme contrit, après une période de relations meurtries, la diplomatie française ne saurait s’offusquer officiellement d’un éventuel camouflet. Cette pudeur n’empêcherait tout de même pas quelques dents de grincer…
« Humiliation »
Des blogueurs et éditorialistes africains n’hésitent pas, eux, à emboucher la trompette du « décolonialisme » des esprits, osant parfois l’emploi des termes « mépris » ou « humiliation » pour qualifier le traitement « subversif » réservé au chef de l’État français.
A huit mois des élections locales, Taxawu Senegaal est confrontée au défi périlleux de concilier les ambitions de ses lieutenants, préalable au grand rassemblement de l’opposition appelé de tous ses vœux par Khalifa Ababacar Sall
Plus les locales s’approchent, plus les ambitions s’affichent. Dans la coalition Mànko Taxawu Senegaal, c’est Barthélémy Dias qui a lancé les hostilités chez les lieutenants de Khalifa Ababacar Sall, en déclarant sa candidature à huit mois des élections municipales et départementales. Mais derrière cette déclaration du maire de Mermoz Sacré-Cœur se cache une guerre latente, depuis plusieurs mois, et qui se passe entre la Médina et Mermoz Sacré-Cœur. En vérité, les deux principaux lieutenants de Khalifa Sall (Barthélémy Dias et Bamba Fall), selon des sources bien informées, se mènent une guerre ‘’terrible’’.
A en croire les informations, Khalifa devrait surtout se préoccuper des rivalités entre ces deux fortes personnalités de sa coalition, préalable à sa mission de rassembler l’opposition autour d’un même objectif. ‘’Ils sont en train de s’entredéchirer en ce moment. Ils se mènent une guerre terrible par lieutenants interposés. D’ailleurs, il y a des gens que Bamba a renvoyés et que Barth a recrutés dans sa mairie’’.
Selon ce proche du maire de la Médina, la rivalité entre les deux ne date pas d’aujourd’hui. Mais à l’époque, il n’y avait pas d’enjeu, parce que chacun gérait sa mairie et Khalifa s’occupait de la ville. Mais avec la disqualification de Khalifa, les choses ont changé, a commenté notre interlocuteur. Qui rapporte : ‘’Vous vous rappelez en 2009. Ils se disputaient un poste d’adjoint à la mairie de Dakar. Khalifa avait demandé à Bamba de renoncer au profit de Barth, mais Bamba lui a dit niet, parce qu’il savait que les conseillers étaient avec lui. Finalement, il s’est imposé’’.
Très mécontents des attaques dont fait l’objet leur maire, il lâche : ‘’Il faut savoir que Bamba n’est pas un maire parachuté. Barth, lui, est le résultat d’un deal entre Khalifa et Soham El Wardini qui était, en 2014, la tête de liste de notre coalition à Mermoz Sacré-Cœur’’. Malgré ces retards, Barth a su batailler ferme pour renverser la tendance durant ce mandat.
En effet, Barthélémy Dias est devenu le chouchou d’une bonne partie de la jeunesse Khalifiste, depuis l’incarcération de l’ancien édile de Dakar. Sa principale force, la fidélité inébranlable dont il a fait montre durant toute la période de traversée du désert, pendant que le leader de la coalition, Khalifa Ababacar Sall, était derrière les barreaux. Ainsi, l’homme qui, au début, ne tenait sa légitimité que de la caution de Khalifa, est devenu incontournable dans sa localité. Il semble également avoir l’oreille de Khalifa Ababacar Sall qu’il accompagne dans presque toutes ses tournées. Fort de tous ses avantages, il a très tôt rendu publique sa posture. ‘’Personne ne peut m’empêcher d’être candidat à la mairie de Dakar’’, disait-il récemment en conférence de presse.
Pourquoi une telle affirmation ? Barth serait-il prêt à aller à l’encontre de la directive de son mentor ? Est-il au courant de démarches de nature à le snober au profit d’un autre ? Autant de questions qui se posent et qui n’auront pas de réponse, pour le moment. Une chose est sûre, le maire de Mermoz Sacré-Cœur s’est très tôt taillé un destin pour la mairie de Dakar. Depuis 2020, il n’a eu de cesse de poser des actes dans ce sens.
Déjà dans l’affaire du terrain de Djibril Diallo sur la Corniche ouest, certains voyaient dans son activisme une simple volonté de barrer la route à un potentiel concurrent de Benno Bokk Yaakaar, en l’occurrence l’alors tout-puissant ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana. Il avait attendu la veille d’une visite d’une délégation de ministres pour ameuter tout le peuple de Dakar. Depuis, il a gagné une nette avance, surtout par rapport à ses concurrents de Taxawu Senegaal. Titulaire d'un Master of Business Administration (MBA), option Transport aux Etats Unis, le fils de Jean Paul Dias a adhéré au parti socialiste, en 2005. Elu maire en 2009, réélu en 2014, il a également été député pendant la douzième législature et a l’avantage d’être le principal favori pour la mairie de sa commune, avec ses 23 754 électeurs (chiffres de la dernière élection), soit deux fois moins que la Médina où trône le maire Bamba Fall, un autre lieutenant de Khalifa Sall.
Bamba Fall et le poids électoral de la Médina
A la différence de Barthélémy qui doit essentiellement sa notoriété à Khalifa, Bamba Fall a toujours été dans le cœur des Médinois. Son choix comme représentant de la coalition dans ladite commune a été relativement aisé. Son principal argument dans le futur combat pour la mairie de Dakar, c’est qu’il est assis sur un poids électoral non négligeable. En effet, avec sa population électorale de 47 038 à la dernière élection, Médina constitue la troisième force électorale du département de Dakar, après les Parcelles assainies et Grand-Yoff.
C’est également une commune où la bataille sera rude entre les camps de l’opposition et du pouvoir qui y compte plusieurs ministres et anciens ministres. Seul contre une cohorte de très hauts responsables du régime, Bamba a été, pour beaucoup, dans nombre de victoires de la coalition MTS. Et sa dualité avec Barthélémy Dias au sein de MTS n’est plus qu’un secret de Polichinelle.
D’ailleurs, certains expliquent son recul de la plupart des sorties de Khalifa par un penchant de ce dernier pour son rival de Mermoz Sacré-Cœur. Même si l’ancien édile de Dakar essaie d’afficher une neutralité absolue et feint de prôner le consensus entre ses différents lieutenants. Mais même s’il reste très fort dans son fief, Bamba a beaucoup reculé dans l’opposition, à cause de ses moments d’hésitation, ses flirts avec le pouvoir. Il n’a certes pas intérêt à se séparer de sa coalition, mais il serait difficile de lui faire accepter de soutenir Barth, quand il s’agira de choisir le futur maire de Dakar.
Elu maire en 2009, puis en 2014, Bamba Fall a été la tête de liste de MTS dans le département de Dakar, en 2017. Il milite au PS, selon ses affirmations, depuis 1986. Conseiller municipal, à l’âge de 24 ans, adjoint au maire depuis des années, Bamba clame partout ne reposer sur personne pour façonner son destin politique. ‘’Ce que les gens veulent, je ne vais pas le faire. Je ne suis pas comme ceux qui n’ont pas de responsabilité. Je ne veux pas non plus me suicider. Pour des intérêts personnels, je ne peux sacrifier les intérêts de mes mandants. C’est pourquoi, je ne ferai pas ce que les gens me demandent de faire. Parce que je n’ai foi ni en Macky ni en Khalifa ni Aminata Mbengue. Ma force c’est d’abord et avant tout la Médina. On ne me verra pas donc dans des querelles politiciennes. Où sont ceux qui s’empressaient de se ranger derrière Idrissa Seck ? Où sont-ils ? La politique, c’est la sérénité’’, disait-il dans une vidéo.
En sus de Barth et Bamba, il y a Babacar Mbengue qui trône à la tête de Hann Bel-Air (plus de 33 000 électeurs à la dernière élection), Cheikh Gueye de Dieupeul Derklé (plus de 24 000 électeurs), Palla Samb de Fann Point-E Amitié (plus de 16 000 électeurs). MTS compte, également, dans son giron Madiop Diop qui est à la tête de la plus grande commune de Dakar, aujourd’hui contrôlé par Khalifa Sall, en l’occurrence Grand-Yoff avec ses près de 80 000 électeurs à la dernière élection. Une localité qui constitue, en même temps, le fief de Khalifa, mais dont le maire Madiop Diop a plusieurs lacunes pour prétendre diriger la mairie de la ville.
Reconquête
Toujours est-il que, Khalifa a la lourde tâche de mettre tout ce beau monde autour d’un schéma qui puisse être gagnant. Ceci est d’autant plus difficile que les ennemis rôdent autour, prêts à absorber tout candidat malheureux à la candidature. En plus de tout faire pour conserver les communes susmentionnées, Khalifa a aussi comme challenge de reconquérir les mairies de Dakar-Plateau, Cambérène, Parcelles-Assainies, Fass-Colobane-Gueule Tapée, Patte d’Oie, Grand Dakar, Sicap-Libertés, Biscuiterie et HLM, qu’il a perdues avec les départs de ses anciens camarades qui ont rejoint le pouvoir.
La tâche sera d’autant plus ardue qu’il faudra aussi faire de la place aux alliés qui vont venir des différents partis de l’opposition. En effet, sans alliance, il sera difficile à MTS de gagner la capitale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la coalition semble dans cette dynamique. Dans un communiqué publié récemment, Khalifa précise ceci : ‘’Concernant les élections locales, je réaffirme notre volonté d’y participer à travers une grande coalition de l’opposition et dans toutes les circonscriptions électorales’’.
Dans la même veine, comme pour clarifier le débat autour de la candidature de Dakar, le document mentionne : ‘’Comme par le passé, Taxawu Senegaal en rapport et en accord avec ses alliés trouvera au terme de concertations franches et sincères les meilleures formules pour créer partout des équipes crédibles pour porter notre projet de développement local’’.
En fait, depuis 2009, la coalition a toujours procédé de la sorte, en privilégiant le consensus entre ses différents membres. Sauf que dans ces deux élections, la mairie de Dakar, qui fait tant rêver, avait un seul et unique candidat qui était le dénominateur commun de tous les membres de la coalition. Aujourd’hui, non seulement Khalifa est out, mais aussi d’autres forces politiques sont nées dans la capitale et ont des ambitions légitimes pour les différentes mairies. Lâché par une bonne partie de la base de MTS, Bamba Fall se dispute avec Barth le soutien de Pastef qui pourrait être décisif dans la bataille de la capitale.
Il faut rappeler qu’aux législatives de 2019, Khalifa était en alliance avec certains responsables de l’opposition comme Idrissa Seck, Mansour Sy Djamil, Cheikh Bamba Dièye… Ils ont été battus par la coalition BBY amenée par Amadou Ba. Toutefois, le total des scores MTS+WATTU SENEGAL de PDS serait devant celui de BBY, avec une différence de 51 225 voix.
ÉTAT DES LIEUX DE LA DISCRIMINATION RACIALE AUX ÉTATS-UNIS
L'émission l'Amérique et vous évoque sur VOA, la discrimination raciale outre-Atlantique depuis l'éclatement de l'affaire George Floyd et même des années avant, avec Pépita Coulibay et Khadiatou Diallo
L'émission l'Amérique et vous évoque sur VOA, la discrimination raciale outre-Atlantique depuis l'éclatement de l'affaire George Floyd et même des années avant, avec Pépita Coulibay et Khadiatou Diallo.
ÉTATS OUEST-AFRICAINS ET PARTENAIRES DU MALI AU DÉFI DU DOUBLE COUP D'ÉTAT
Le colonel Assimi Goïta est à présent officiellement le président du Mali après deux putsch en neuf mois, forçant la communauté internationale à des choix délicats
Le colonel Assimi Goïta est à présent officiellement le président du Mali après deux putsch en neuf mois, forçant la communauté internationale à des choix délicats, à commencer par les chefs d'Etat ouest-africains qui se réunissent dimanche.
La Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi le colonel Goïta président de transition du pays, parachevant le coup de force déclenché lundi contre ceux qui se trouvaient entre lui et la direction de ce pays, plongé dans la tourmente mais crucial pour la stabilité du Sahel face à la propagation jihadiste.
La Cour constitutionnelle a ainsi officialisé un fait accompli auquel les partenaires du Mali avaient tâché de s'opposer après le coup d'Etat d'août 2020.
Assimi Goïta et un groupe de colonels avaient alors renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation populaire.La junte avait dû, sous la pression internationale et de sanctions ouest-africaines, accepter la nomination d'un président et d'un Premier ministre civils.Elle s'était engagée à organiser des élections et rendre le pouvoir à des civils à l'issue d'une transition de 18 mois.
La junte avait cependant taillé pour Assimi Goïta une vice-présidence sur mesure, investie des charges primordiales de la sécurité.Les colonels avaient nommé les leurs aux postes clés.
Lundi, l'ancien commandant de bataillon des forces spéciales a fait arrêter le président et le Premier ministre, cautions civiles de la transition.La version initiale d'une destitution autoritaire est devenue officiellement une démission.
L'engagement pris à une transition civile est foulé aux pieds, suscitant le doute sur les autres, à commencer par la tenue d'élections début 2022.La junte a dit ces derniers jours qu'elle comptait respecter le calendrier, mais ajouté qu'il pouvait être soumis à des aléas.
La Cour constitutionnelle écrit que le colonel Goïta présidera la transition jusqu'au bout.
- Goïta invité à Accra -
Le colonel Goïta "exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme", et il portera "le titre de président de la transition, chef de l’Etat", dit la Cour constitutionnelle.
Vendredi, dans un apparent effort de mobiliser des soutiens intérieurs, le colonel Goïta a dit son intention de nommer "dans les jours à venir" un Premier ministre issu d'un collectif qui avait mené en 2020 des mois de contestation contre l'ancien président Keïta mais que les colonels, une fois le chef de l'Etat renversé, avaient pris soin de laisser en marge de la transition.
Même avec un tel Premier ministre, la désignation d'Assimi Goïta met les voisins et les partenaires du Mali au défi de la réponse.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunissent dimanche à partir de 14H00 (locales et GMT) à Accra en sommet extraordinaire exclusivement consacré au Mali.
La Cédéao a invité le colonel Goïta à venir à Accra dès samedi pour des "consultations", indique un courrier de l'organisation consulté par l'AFP.
La Cédéao avait co-rédigé avec l'Union africaine, la mission de l'ONU au Mali (Minusma), la France, les Etats-Unis et d'autres un communiqué rejetant "par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées".
Une mission de la Cédéao dépêchée au cours de la semaine au Mali a évoqué l'éventualité de sanctions.La France et les Etats-Unis, engagés militairement au Sahel, en ont brandi la menace.
- Fermeté ou mansuétude -
"La transition politique sera dirigée par un civil" et "le vice-président de la transition (...) ne pourra en aucune manière remplacer le président de la transition", avaient déclaré les dirigeants ouest-africains lors d'une réunion avec la junte le 15 septembre 2020 après le premier coup de force.
La Cédéao avait suspendu le Mali de tous ses organes de décision, fermé les frontières de ses Etats membres et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec le Mali, à l'exception des produits de première nécessité.
Elle avait levé les sanctions quand la junte avait paru se plier à ses exigences.
Dans un pays exsangue, les sanctions avaient été mal ressenties par une population éprouvée.
Différentes voix s'élèvent par ailleurs pour noter la différence de traitement entre la vigueur de la réaction aux évènements maliens et la mansuétude montrée vis-à-vis d'un autre pays sahélien, le Tchad, où un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux a pris le pouvoir le 20 avril après la mort d'Idriss Déby Itno, avec à sa tête un des fils de l'ancien président.
Des sanctions ciblées visant les colonels sont évoquées, avec des interrogations sur leur efficacité.
Mais certains dirigeants qui allaient en 2020 au-devant d'élections délicates et prônaient la fermeté pourraient y être moins enclins à présent, disent les experts.
PAR Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye
VIOLENCE ET DOMINATION DANS LA RÉCONCILIATION DES MÉMOIRES
L’État génocidaire est son propre juge. Il se fixe sa propre peine et nous dit d’aller nous faire voir où nous voulons si nous ne sommes pas contents
Emmanuel Macron, devant les 250.000 morts au Mémorial de Kigali, dit espérer « le don du pardon », tout en refusant de présenter les excuses de son pays. Évitant à tout prix le mot « complicité », c’est presque avec soulagement qu’il revendique « les lourdes et accablantes responsabilités » servies par le rapport Duclert.
Notons ici trois choses. La première des foutaises est cette latitude dont dispose l’État coupable dans la manifestation de la vérité. Il s’arrange pour verrouiller les archives compromettantes durant de longues décennies. Au cours desquelles, la manœuvre est de faire tomber les victimes dans l’oubli, tout en détruisant les plus dangereuses archives. Quand elles sont proclamées ouvertes, au moins 50 ans après le dernier élément du dossier (27 ans, exceptionnellement, pour le cas du Rwanda), les archives sont déjà vides.
La deuxième chose est le ridicule qui entoure tous ces soi-disant efforts de réconciliation, d’apaisement des mémoires. Le respect des morts n’y a pas sa place, la douleur des ayants droit non plus. Tous les termes sont fixés par l’État coupable : « Je ne vais pas m’excuser, mais vous allez me pardonner. » Telle est l’injonction, qui signifie ceci : « N’en faites pas trop, réjouissez-vous déjà que nous, un si grand État, fassions acte d’humilité devant vous dont vos vies n’ont jamais rien valu. »
La dignité des morts ne sera ainsi jamais restaurée. À la place d’une reconnaissance franche et sincère, leur bourreau leur sert, avec légèreté, un débat creux sur le choix des mots. S’avouer « lourdement responsable » ; se refuser d’être « complice » de tueurs à qui l’on a donné les armes, l’argent et les renseignements. Invoquer le « don de pardon » ; pour ne jamais prononcer le mot « excuses ». Autant de tergiversations laissant intacte la vérité : nous sommes en face d’un État orgueilleux, méprisant, incapable d’assumer ses responsabilités. Parce qu’ayant la faiblesse de croire qu’être grand, c’est passer le temps à se mentir. Pour sauver les apparences, et son mythe d’État civilisé, civilisateur.
La dernière chose, tout aussi révélatrice de la mentalité de l’Occident face à ses crimes contre l’humanité, vient de cet empressement à signifier que même si le mot « excuses » est prononcé, il n’ouvre la voie à aucune réparation juridique. Impensable pour la France, impossible partout ailleurs. Aux États-Unis, dans le U.S. Senate Congressional Resolution 26 de 2009, il est écrit : « Nothing in this resolution serves as a settlement of any claim against the United States. »
En Allemagne, où le ministre des affaires étrangères Heiko Mass vient de reconnaître, après 117 ans de déni, les génocides contre les Herero (au moins 60.000 morts) et les Nama (au moins 10.000 morts), la formule est la même : « pas de demande légale d’indemnisation possible ». À la place, en bon seigneur, l’Allemagne « va offrir, sur une période de trente ans, 1,1 milliard d’euros aux descendants des victimes ». L’État génocidaire est son propre juge. Il se fixe sa propre peine et nous dit d’aller nous faire voir où nous voulons si nous ne sommes pas contents.
À travers ces crimes avoués à demi-mot, ces « concessions » insultantes, ces coups de communication, l’Occident démontre son inconfort avec l’idée que des Africains ou autres victimes dites « du Sud » puissent se prévaloir d’une humanité, de droits et de respect de ces droits. Il ne réalise pas que chaque vie de chez nous équivaut à une vie de chez lui. Et que dans notre combat pour la justice et la dignité, nous ne sommes pas déterminés par ses humeurs, ses mensonges, son timing, ou ses volontés.
Les excuses, elles viendront. Tôt ou tard. Les réparations suivront également. Tôt ou tard. Ce sont nos droits, notre dignité. Et nous ne sommes pas en train de les quémander.
Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye est ancien Enfant de Troupe du Prytanée Militaire de Kadiogo (Burkina Faso). Diplômé en droit de Sciences Po Paris et de Panthéon-Assas, il est l’auteur du blog Assumer l’Afrique.
LES RECOMMANDATIONS DU SERVICE DES EAUX DE FORETS DE ZIGUINCHOR
Interceptés avec du bois coupé illicitement, des hommes armés ont échangé des tirs avec une mission des Eaux et forêts de Bignona jeudi dernier. Cela a provoqué la mort de Ansoumana Bodian
Interceptés avec du bois coupé illicitement, des hommes armés ont échangé des tirs avec une mission des Eaux et forêts de Bignona jeudi dernier. Cela a provoqué la mort de Ansoumana Bodian
Des trafiquants de bois résistent toujours dans le Sud du Sénégal. Malgré les opérations de ratissage, le trafic principalement alimenté depuis la Gambie a fait une victime jeudi dernier. Il s’agit de Ansoumana Bodian, un indicateur des Eaux et forêts, tué par des éléments armés. Les services du colonel Baïdy Ba, basés dans la région de Ziguinchor, ont produit une batterie de recommandations pour efficacement lutter contre la coupe illicite du bois. Dans une note confidentielle adressée à l’autorité, les Eaux et forêts de Ziguinchor suggèrent la dotation de ses agents en armes, gilets de protection et casques. Il est aussi plaidé le renforcement des effectifs du secteur forestier de Bignona pour un «meilleur contrôle des zones frontalières».
Les hommes en tenue verte réclament aussi le renforcement du système de surveillance par la dotation en drones ainsi que la mise à disposition du sous-secteur de Diouloulou de véhicules pour «faciliter les déplacement des agents et leur présence dans ces zones enclavées de l’arrondissement de Kataba 1 dans les opérations de patrouille, de même que les Brigades de Sindian et Tendouck». Les hommes du directeur des Eaux et forêts souhaitent également le renforcement de la dotation en carburant afin de «multiplier les patrouilles mixtes Eaux et forêts, Armée et autres forces de défense et de sécurité dans les zones frontalières avec la Gambie».
Après des mois d’accalmie, le trafic de bois a repris de plus belle à Kolda, Bignona, Tambacounda, Bounkiling, entre autres localités du Sud du Sénégal. Les forces de défense et de sécurité, et les agents des Eaux et forêts en première ligne sont déterminés à mettre fin au trafic de bois en Casamance avec la traque des délinquants jusqu’à la frontière avec la Gambie où s’opère le business. La semaine dernière, ils ont dû poursuivre un camion chargé de bois, qui avait réussi à atteindre un village gambien. Malgré l’opposition des populations locales, l’Armée était décidée à récupérer le chargement. Un incident qui a failli créer des tensions diplomatiques entre la Gambie et le Sénégal.
C’EST LE STATU QUO ANTE
Le préfet de Mbour, Mor Talla Tine, a initié une rencontre entre les différentes parties pour discuter de l’affaire des 18 ha de Nianing.
Les différentes parties impliquées dans le dossier des 18 ha de Nianing se sont retrouvées autour d’une table pour une séance d’explications. a l’initiative du préfet du département de Mbour, Mor Talla Tine, la rencontre qui a réuni des activistes, des services départementaux, la mairie de Malicounda et des membres du mouvement «Jog Jotna» a permis de faire baisser la tension qui prévalait depuis quelques semaines dans le village touristique de Nianing.
Le préfet de Mbour, Mor Talla Tine, a initié une rencontre entre les différentes parties pour discuter de l’affaire des 18 ha de Nianing. D’une superficie de 18 ha et situé entre le Club Aldiana (70 ha) et le domaine de Nianing (110 ha), le site en question est un centre de référence écologique géré par la Direction des Eaux et Forêts. C’est pourquoi, le préfet a interpellé le responsable des Eaux et Forêts de Mbour, le capitaine Binta Ndiaye, pour des éclaircissements par rapport au blocage constaté dernièrement.
Et la dame indique que ses supérieurs ont décidé de mettre en stand-by le protocole, dans la mesure où la mairie n’a pas respecté ses engagements. A part l’affectation des 7 ha au niveau de croisement Peul Ga (village situé sur la route départementale), rien d’autre n’a été fait. C’est ce qui a poussé les Eaux et Forêts à mettre la pédale douce.
D’ailleurs, le nouveau promoteur Sohibou Diagana informe qu’une autorisation de coupe d’arbres a été introduite depuis 2018, mais la direction des Eaux et Forêts n’a pas encore donné une suite favorable. Ayant investi la somme de 219 millions FCFA pour l’étude de faisabilité, le nouveau promoteur demande à être édifié, car à ce rythme, il indique qu’il ne peut plus prendre le risque d’investir de l’argent. Toutefois, il a tenu à remercier le mouvement Jog Jotna qui a permis d’évoquer ce dossier dans lequel il est la principale victime.
LES DEUX PARTIES CAMPENT SUR LEURS POSITIONS
Même si des pas ont été franchis, les deux parties campent toujours sur leurs positions. Concernant le blocage, le secteur départemental des Eaux et Forêts et la mairie se renvoient la balle. Si le capitaine Binta Ndiaye évoque le non-respect des accords par la mairie, l’édile de Malicounda, Maguette Sène l’indexe. Il indique que c’est au niveau de la Direction des Eaux et Forêts que se situe le blocage. «C’est pourquoi, je lance un appel au directeur des Eaux et Forêts pour qu’il nous aide à lever ce blocage. A partir de là, nous enverrons une sommation au promoteur et s’il ne respecte pas ses engagements, nous pourrons désaffecter les terres et les remettre à un autre. Nous avons délibéré sur une assiette foncière de 7 ha en bordure de route. Maintenant, s’il y a des manquements, que la Direction des Eaux et Forêts nous le notifie par écrit pour que nous puissions prendre les mesures idoines», a souligné le maire de Malicounda, Maguette Sène.
Pour leur part, les membres du mouvement Jog Jotna soutiennent qu’ils sont restés sur leur faim parce qu’ils demandaient au maire Maguette Sène la délibération, la convention entre la mairie et la Direction des Eaux et Forêts, ainsi que le cahier des charges du promoteur, et rien de tout cela ne leur a été remis.
Pour Robert Ndiaye, il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire. Les jeunes accusent le chef de village de se livrer à un double jeu, d’autant qu’il a été la première personne à les interpeller pour que la mairie fasse des éclaircissements sur la gestion des 18 ha. Par conséquent, ils ne comprennent pas qu’il se range aujourd’hui du côté du maire. «Mieux, soutient Joseph Pascal Sène, les lettres envoyées à Maguette Sène ont été amplifiées au chef du village et aux conseillers. Donc, qu’ils disent devant le public qu’ils ne sont pas au courant de notre démarche pose problème», fulmine Joseph Sène du mouvement Jog Jotna.
A propos du nouveau promoteur, Diagana Sohibou, représentant de «DS développement» qui dit avoir acheté les 90% des parts, les membres de Jog jotna affichent leur stupéfaction. Car c’est un individu du nom de Philipe Schelfou qu’on avait présenté à la population de Nianing comme étant le promoteur. A cause de ces différends, le mouvement campe sur sa position et promet d’organiser une audience publique ce dimanche à Nianing.
EL HADJI DIOUF MENACE DE TRADUIRE SONKO ET GUY MARIUS SAGNA DEVANT LA CPI
Aux yeux de Me ElHadji Diouf, le mémorandum du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) sur les tragiques évènements de mars de 2021 relève de la pure manipulation
Répliquant aux menaces du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) de traduire l’État du Sénégal devant la justice, me El hadji Diouf, a annoncé des plaintes contre Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et autres membres de cette organisation qui sont, selon lui, les vrais commanditaires des meurtres survenus lors des violentes émeutes de mars dernier.
Aux yeux de Me ElHadji Diouf, le mémorandum du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) sur les tragiques évènements de mars de 2021 relève de la pure manipulation. D’ailleurs, il se demande même «de qui se moque le M2D» qu’il définit comme le Mouvement pour la déstabilisation du Sénégal et la dictature (M2D)».
Selon le tonitruant avocat, le mémorandum du M2D est un cirque visant à porter sa «forfaiture» sur le dos de l’Etat sénégalais. «Des voleurs qui crient aux voleurs ! Des criminels et des bandits osent sortir un mémorandum pour traduire l’Etat du Sénégal devant la CPI. Ils se fichent de la République. Aujourd’hui, ils auraient dû tous être emprisonnés pour appel à l’insurrection», tranche Me El Hadji Diouf qui considère le mémorandum du M2D comme une provocation inacceptable.
Lors de la conférence de presse qu’il a animée hier en tant que «victime des agissements du M2D», il s’en est violemment pris à Ousmane Sonko qu’il considère comme l’instigateur en chef du débat ethnique au Sénégal, à Guy Marius Sagna et aux membres du M2D. «Ousmane Sonko devrait être traduit devant la Cour Pénale Internationale pour crime contre l’humanité. Il a demandé qu’on massacre une partie de la population qui n’accepte pas sa dictature. S’il vient au pouvoir, il fera pire qu’Hitler. Nous allons porter plainte à la CPI contre Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et le M2D qui ont causé le saccage des enseignes françaises et la mort de plusieurs personnes», a martelé Me El Hadji Diouf qui accuse le leader du Pastef d’être le commandant en chef de la rébellion casamançaise.
En attendant la formulation d’une plainte en bonne et due forme, il a proposé à «toutes les victimes de Sonko, de Guy Marius Sagna et du M2D» de le rencontrer. Ainsi, ils pourront ensemble préparer une plainte en tant que victimes (comme Auchan, Total et les familles qui ont perdu leurs parents) et saisir la CPI afin qu’Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et le M2D. «Nous avons des documents sonores et écrits qui prouvent l’implication de Sonko, du M2D et de Guy Marius Sagna», affirme Me El Hadji Diouf. Si c’était dans un autre pays, poursuit-il, on aurait immédiatement décapité le M2Det envoyé tous ses responsables en prison. «Mais, toute honte bue, le M2D qui est responsable de la mort de tous ces jeunes s’est rendu à Bignona pour prier», tonne-t-il.
Sur un autre registre, Me ElHadji Diouf considère que les propos que le khalife général des Mourides a tenus en recevant dernièrement Ousmane Sonko illustrent beaucoup de choses. «Il est tellement honnête et courageux que quand il a rencontré le criminel Ousmane Sonko, il a tenu ce langage qu’il n’a tenu à aucun autre homme politique. Parce que le saint homme savait qui était véritablement l’auteur, le commanditaire, l’homme de la première et de la deuxième vague», déclare Me El Hadji Diouf.
L’EGLISE CONDAMNE L'HOMOSEXUALITÉ
L'Eglise sénégalaise est contre le phénomène de l’homosexualité qui est considérée comme une déviance contraire aux enseignements de la Bible
L’Eglise Catholique tient à son Dogme, face aux pratiques «contre nature». L’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye l’a rappelé lors du point de presse des Evêques de la Province Ecclésiastique de Dakar vendredi 28 mai 2021, au foyer des Charités du Cap des Biches. Réitérant leur déclaration de Thiès de novembre 2019, il a déclaré que l’Eglise rejette l’homosexualité et rappelle la recommandation divine contre ce phénomène, non sans dénoncer la pédophilie qui est contraire à nos valeurs». L’archevêque de Dakar a souligné que Dieu, dans la Bible, recommande aux hommes et aux femmes de s’unir pour poursuivre la procréation. En outre, les évêques invitent les politiques à se recentrer sur les missions de la politique au profit de la cité et des hommes.
L ’Eglise sénégalaise est contre le phénomène de l’homosexualité qui est considérée comme une déviance contraire aux enseignements de la Bible. Comme en novembre 2019 à Thiès, les responsables ont remis au goût du jour la déclaration faite (à Thiès) par l’Assemblée des évêques qui «rejette l’homosexualité et condamne la pédophilie» qui sont contraires à ses valeurs. «Ils (les évêques, ndlr) réitèrent leurs déclaration de Thiès, en novembre 2019, pour rejeter l’homosexualité» et «dénoncer la pédophilie qui sont contraire à nos valeurs», a insisté l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye. Face aux journalistes, lors d’un point de presse organisé par les évêques de la Province Ecclésiastique de Dakar hier, vendredi 28 mai 2021, au Foyer des Charités du Cap des Biches, pour clôturer la deuxième Session Ordinaire de l’année pastorale 2020- 2021, l’archevêque de Dakar a rappelé le texte biblique qui recommande la multiplication du genre humain sur la terre. Et cela n’est possible que dans le cadre d’une union entre l’homme et la femme. «La position de l’Eglise sur l’homosexualité se base sur la révélation ; si vous lisez la Bible, à l’origine, Dieu créa l’homme et la femme et leur dit : «soyez féconds, remplissez la Terre». C’est cela l’ordre qui a été donné ; c’est cela que nous obéissons ; c’est comme cela que la vie a été organisée par le Créateur. C’est ce que nous enseignons ; c’est ce que nous croyons et nous voulons affirmer que c’est cela qui nous motive», a dit Monseigneur Benjamin Ndiaye.
«NOUS N’ENTENDONS PAS NOUS FAIRE DICTER PAR QUI QUE CE SOIT UNE AUTRE ORIENTATION…»
Le chef de l’Eglise Catholique Sénégalaise a fait savoir que rien, ni aucune pression de quelque nature qu’elle puisse être ne peut les dévier de cette orientation. «Nous n’entendons pas nous faire dicter par qui que ce soit une autre orientation parce que cette orientation, nous la tenons de la Révélation. Le fait que Dieu créa l’homme et la femme, dans son but à Lui, c’est pour que l’homme puisse en union avec la femme donner des enfants», a souligné l’homme religieux. Avant d’ajouter : «nous avons un enseignement positif, c’est de dire que Dieu a créé l’homme et la femme, ils sont complémentaires et différents et nous n’entendons pas nous faire imposer une autre opinion ni dans le sens d’une répression de justicier ni dans le sens d’une permission qui irait contre nos convictions». Toutefois, l’homme de religion n’est pas allé jusqu’à proclamer des condamnations du genre «criminalisation» de l’homosexualité qui n’est pas son rôle. «C’est quoi criminalisation ? Nous ne voulons pas être juge des personnes, c’est cela que nous voulons éviter. Nous ne sommes pas un Tribunal de Dieu pour dire qui mérite d’être mis aux enfers et qui mérite d’être brulé ou égorgé. Cela n’est pas de notre ressort», a-t-il rappelé.
LES HOMMES POLITIQUES APPELES A NE PAS SE SERVIR DES POPULATIONS …
La Province Ecclésiastique de Dakar s’est aussi prononcée sur l’actualité politique et sociale du pays. Les évêques ont recommandé aux acteurs politiques et aux acteurs sociaux, aux jeunes et aux détenteurs des pouvoirs «de faire la promotion de la culture de la paix, de rejeter la violence sous toutes ses formes». Les hommes de l’Eglise ont également prôné un usage responsable des réseaux sociaux. Rappelant que la politique est au service de la cité et des hommes, mais non le contraire, la Province Ecclésiastique de Dakar a invité les hommes politiques à éviter de se servir des populations pour assouvir leurs desseins ou faire de l’accaparement foncier. Les hommes politiques de tout bord ont été interpellés dans ce sens. La Province Ecclésiastique de Dakar a également formulé des prières pour un retour de la paix au Proche-Orient, soulignant que «ce qui se passe au ProcheOrient n’est pas un conflit religieux».