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3 mai 2025
Société
LE PS AURA BEAUCOUP DE MAL À SE RELEVER
Ndioro Ndiaye revient sur une partie de son enfance à Rufisque, son parcours à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, ainsi que son entrée dans le gouvernement
Habillée de manière simple mais avec goût, Ndioro Ndiaye dégage une certaine classe naturelle. Son nom est imposant, tout autant que son parcours, mais cette dame, ministre du Développement social d’abord sous le magistère de Diouf, puis ministre chargée de la Femme et de l’Enfant, reste d’abord facile. La mémoire encore assez vivace, elle a mille et un souvenirs qu’elle partage volontiers. Avec EnQuête, elle est revenue sur une partie de son enfance à Rufisque, son parcours à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, ainsi que son entrée dans le Gouvernement. Des souvenirs que l’on retrouve dans son livre intitulé ‘’Mon combat pour le Sénégal : de l’université au cœur des politiques publiques’’. Pleine d’humour, elle semble aimer les choses simples, contrairement à l’idée qu’on peut se faire en la voyant à la télévision. Ces quelques lignes vous permettront peut-être de percevoir ce côté de cette dame qui n’a pas peur de dire ses vérités, comme elle le fait ici, en analysant le phénomène ‘’Barsa-Barsax’’.
Vous venez de publier un livre autobiographique. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire un tel ouvrage ?
Je pense que c’est dans l’ordre normal des choses. Quand on a vécu un certain nombre de choses dans sa vie, quand on a été confronté à un certain nombre de défis qu’on a réussi à surpasser, on en tire toujours des leçons de vie qu’on a envie de partager. Moi, je n’ai jamais été une jeune fille paresseuse. J’ai toujours été une jeune fille, comme n’importe quelle jeune fille, très moderne, très ouverte par rapport à tout ce qui est culture, connaissance… Je l’ai été, d’autant plus que notre père était instituteur. Et comme tout éducateur qui se respecte, c’est la culture, c’est la connaissance, c’est les idées, c’est des partages d’opinions. Voilà le cadre dans lequel on a grandi ! C’est aussi des mondes différents qui se brassent, parce que nous habitions dans une ville, sans que nos parents ne soient forcément des urbains. Ma mère étant de Saint-Louis ; les parents de mon père étaient, eux, du Sine Saloum… Je suis donc issue de ce métissage. Ce qui a fait de moi ce que je suis et qu’on a forcément envie de partager avec les autres.
Dans le livre, vous relatez comment le père Babacar Ndiaye Ndioro a, pendant longtemps, éclipsé un peu la maman Hélène Diop qui n’en était quand même pas moins méritante et issue d’une bonne famille. Est-ce là une forme de manifestation du caractère patriarcal de la société sénégalaise ou vous pensez que c’est tout à fait normal ?
A l’époque, je ne le percevais pas comme une discrimination envers la femme, bien que j’en aie souffert. Je me suis toujours demandé pourquoi les parents de ma mère ne sont pas aussi mis en valeur que ceux de mon père. On ne les connaissait pas trop. On n’entendait pas parler de nos aïeux, nos arrières grands-parents maternels. Il m’a fallu faire des recherches pour me rendre compte que ma mère vient de la lignée de Cheikh Oumar Foutyou Tall. Et je l’ai partagé avec toute la fratrie quand je l’ai découvert. Mais, maman était déjà partie. Je me suis dit que papa aurait pu lui laisser plus de place. Comme il était quelqu’un de très présent dans la politique, c’est lui que les gens voyaient. C’est comme ça que je le percevais, mais, vous savez, les griots parfois ne chantent non plus que ceux qui peuvent leur apporter quelque chose.
Ça aussi je l’ai observé et déploré. Maman a toujours été en retrait. Et pourtant, elle avait une force de caractère extraordinaire. Moi, j’aurais été incapable de supporter tout ce qu’elle a vécu. Elle a pu le faire pour le bonheur de ses enfants. Et pour en revenir à la question, je dirai que ce retrait des femmes, s’il est fait volontairement, je l’apprécie. Mais si c’est fait obligatoirement, je ne suis pas d’accord. Dans le cas de mon père, je crois qu’il s’en est rendu compte vers la fin de sa vie. Il lui fallut qu’il hurle presque, qu’il dise sur tous les toits qu’il a une femme fabuleuse, qu’il a une femme merveilleuse qui l’a accompagné pendant 50 ans voir 60 ans.
Ndioro Ndiaye est un peu le prototype de la femme moderne. Mais là, vous vous mettez à beaucoup parler de vos origines que vous avez été parfois obligée d’aller chercher. Que voulez-vous montrer par-là ?
J’ai voulu montrer qu’à un moment de sa vie, il n’est pas très confortable de ne pas savoir d’où l’on vient, qui on est. On n’est pas très confortable de ne pas discerner la population autour de nous. Moi cela m’est arrivé, après que j’ai eu à connaitre les grandes foules. Et on m’a toujours identifié par rapport aux actions que je faisais. Jamais par rapport à ce que je suis et d’où je viens. Dans ce livre, j’ai voulu alors montrer d’où je viens, parce que c’est quelque chose de très important pour moi. Dans le livre, j’en ai parlé très rapidement, parce que mes sœurs et mes frères ont enlevé une énorme partie de ce retour aux origines. Ils m’ont dit : ‘’on n’a pas besoin de savoir qui tu es’’. Pour moi, c’était très important. Cela n’expliquerait pas tout mon statut, mais cela permettrait de comprendre une bonne partie de mon caractère.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours académique ?
Après l’école primaire à Rufisque, j’ai fait le lycée Van Vo, avant de rejoindre Kennedy où j’ai terminé mon cycle secondaire avec un bac en Sciences expérimentales. Après le Baccalauréat, j’ai rejoint la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, où j’ai été orientée en Dentaire à partir de la deuxième année, avant d’aller en France accompagner mon mari qui devait terminer son troisième cycle. Je dois juste préciser que je suis arrivée à Kennedy à partir de la Seconde. De la Sixième au BEPC, j’ai été en Suisse où mon père a été affecté comme Ambassadeur. A mon retour de Bordeaux et de la France, j’ai continué mon parcours universitaire, jusqu’à l’agrégation.
Y avait-il quelque chose qui vous prédestinait pour des études en Dentaire ou c’est un choix qui s’est fait par hasard ?
On vient de perdre le Professeur Abdourahim Ndiaye, un enseignant émérite qui avait une femme française qui était la directrice de Kennedy, au moment où je passais mon bac. Comme il connaissait mes parents, il avait un regard particulier, je crois, sur moi. Quand il s’est agi de faire le bac, moi j’avais effectivement pensé à faire médecine. Mais Abdourahim Ndiaye a dit un jour à papa qu’il y a une profession qu’on ne connait pas encore trop au Sénégal ; où nous n’avons pas encore d’experts, de cadres, alors que c’est une profession importante. C’est le métier de chirurgien-dentiste. Il lui a expliqué que c’était Iba Diop Mar qui était le doyen de la faculté. En ce moment, les autorités étaient en train de réfléchir sur les nouveaux métiers. Quand mon père en a parlé à ma mère, elle lui a dit : ‘’Jamais de la vie. Ce sont les bijoutiers qui s’occupent des dents’’. Parce qu’à l’époque, ce qui était en vogue c’était les dents en or… Et c’était l’œuvre de ces catégories sociales. Elle s’est opposée, mais mon père a fini par la convaincre.
Quand vous avez été cheffe du département, vous aviez beaucoup œuvré pour la spécialisation des infirmiers en Odontologie. Que sont devenues ces initiatives et quel a été l’apport de ces spécialités dans la prise en charge de la santé publique ?
Cela eut un impact très important. C’était dans le cadre d’un projet de l’Organisation mondiale de la Santé, géré par mon patron, celle qui m’a formée en santé Publique et qui était une femme argentine. Elle avait été affectée ici par l’OMS pour accompagner le gouvernement dans la formation d’une masse critique de personnes en odontostomatologie. Mamadou Diop était, en ce moment, le ministre de la Santé. Elle a proposé que l’on transpose et que l’on adapte au Sénégal la formation des auxiliaires de santé publique dentaire qui sont les techniciens supérieurs en odontologie, les agents de santé communautaire…. C’est dans ce cadre que l’ENDSS où on forme les techniciens supérieurs, non seulement en odonto, mais aussi, dans les autres métiers de la santé, a vu le jour.
Nous avons eu à former beaucoup de techniciens supérieurs en odontologie, qui accompagnaient les chirurgiens dans le privé comme dans le public. Cela favorisait le travail en équipe…. Les infirmiers étaient capables d’accomplir bien de prestations que faisaient les chirurgiens. Les agents de santé communautaire faisaient beaucoup de sensibilisation, par rapport à la santé buccodentaire. Je ne sais plus ce que tout cela est devenu et comment c’est géré. Mais, c’était très important comme programme. Et pour faciliter la connexion entre ce qui se fait au niveau de la formation qui dépendait de l’Enseignement supérieur et l’utilisation des personnels formés qui revenaient au département de la Santé, on avait créé un Bureau de santé buccodentaire au niveau du ministère de la Santé. Je pense que c’était une magnifique architecture que nous avions.
La question de la responsabilité pénale des médecins se pose avec acuité. Le Sames en est venu à aller en grève pour contester l’ouverture d’une information judiciaire contre un collègue dans le cadre de l’incendie de l’hôpital Maguette Lo de Louga. Cela ne conforte-t-il pas ceux qui estiment que les personnels de santé bénéficient d’une certaine impunité ?
C’est malheureux qu’on en soit arrivé là. On aurait tous aimé ne pas avoir à vivre cette situation. Je pense qu’il y a un relâchement dans la rigueur avec laquelle certaines prestations sont exécutées dans ce pays. Il faut redresser cela. Il a fallu que ce drame arrive pour que les gens se secouent et se rendent compte que les choses ne marchent pas correctement dans les différents services. Dans un service, il y a un organigramme, un cahier de services. Il y a des responsabilités assignées aux uns et aux autres. Je pense que le fait que le médecin dise qu’il était absent ne l’absout pas de la responsabilité de la marche de son service. Si normalement les précautions apprises étaient accomplies correctement, si les ordres étaient donnés correctement, on n’en serait pas là. Pour moi, il y a une question de déontologie qui se pose à ce niveau. Tout le monde doit être soumis à la loi et quand il y a des manquements, il faut situer les responsabilités. C’est valable dans le domaine de la santé, mais aussi ailleurs.
Est-ce que l’Etat aussi n’est pas responsable, lui qui doit mettre à la disposition des structures des personnels suffisants ?
Je pense que l’Etat aussi trouvera sa responsabilité et l’assumera. Mais, ce n’est pas parce qu’on a perdu des bébés qu’on va nous invoquer un problème de personnels. Le span of control, comme on l’appelle, c’est quelque chose que l’on doit observer à tout moment. Ce n’est pas en ce moment qu’il faut en parler. Les responsabilités, il faut les situer à tous les niveaux. Il nous faut être beaucoup plus rigoureux. Tout le monde est interpellé ; l’Etat est interpellé.
On ne peut parler de Ndioro Ndiaye sans parler de la femme, des migrants. D’où vous vient cet engagement ? D’abord pour la femme ?
Pour la Femme, c’était tout naturel. Nous sommes une fratrie de neuf. Il y avait quatre filles et cinq garçons. Et les filles ont toujours été très solidaires. En plus, on a eu les mêmes chances que les garçons. Je dois dire que les conditions dans lesquelles on a vécu ont également compté : la vie en Europe, dans la diplomatie avec un père ambassadeur… Moi, j’ai toujours voulu être la meilleure partout où je suis passée. Et partout, j’ai eu un regard un peu particulier sur la condition de la femme. Ce qui s’est déteint sur la conduite des affaires, quand on m’a confié des charges publiques.
Parlez-nous justement de votre passage au ministère du Développement social ?
C’était un ministère énorme. Il n’y avait pas que les femmes, il y avait les jeunes, le troisième âge, la communauté, la santé, la culture, l’éducation, la pêche l’élevage... C’était un département multisectoriel, pluridisciplinaire. Je me souviens que j’avais 1700 personnes dans mon organigramme, du sommet jusqu’au bas de la pyramide. Ce ministère était la boussole du gouvernement sénégalais. C’est avec nos agents qu’on remontait toutes les informations. Même s’il se passe quelque chose à Fongolémy, à la fin de la journée, je suis au courant. Et on envisage ensemble les actions. Parfois, on réfère aux autres départements ministériels concernés.
N’était-ce pas là beaucoup de responsabilités pour un seul ministère ?
Ce n’est pas trop d’avoir des responsabilités. L’essentiel, c’est d’avoir une bonne équipe, dynamique, qui en veut et qui est compétent. Tous les matins, nous faisions un brainstorming. Quand je suis arrivée, les gens venaient au travail souvent en retard. Les ministres qui étaient très politiques n’étaient pas tellement regardants sur la ponctualité. Moi, comme je suis souvent disciplinée, pas toujours (rires), j’ai demandé à tout le monde d’être au travail aux heures de travail. La première et la deuxième semaine a été un peu difficile. Je me mettais même à vérifier qui vient à 8 heures et qui ne vient pas à 8 heures. Après, je me suis dit que ce ne sont pas des enfants. On a fait une note de services pour informer tout le monde. Je devais me réunir avec les directeurs, tous les jours à 8H. La réunion durait une à une heure et demi. Après 15mn, on ferme la porte. Pour les retards de plus de 15mn, j’ai demandé au secrétaire de les inviter à attendre le lendemain.
Est-ce que les conseils de Jean Collin y étaient pour quelque chose ?
Certainement ! Ce Monsieur-là, je l’ai beaucoup admiré, il faut le dire, parce que c’était un travailleur, un grand bosseur. Ce Monsieur-là, il connaissait toute l’administration, il savait ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Il avait aussi le Bom, avec André Sonko, mon frère Pathé Ndiaye…. Mais, c’était surtout parce que c’est quelqu’un qui sait aiguillonner son équipe, qui sait intégrer les résultats de nos actions dans les actions de planification. Quand il m’a reçue, il n’avait pas été du tout prolixe. Il avait juste sa pipe comme je l’ai écrit. Il est tellement impressionnant et imposant… C’est quelqu’un qui savait de quoi il parlait. Il me dit : je vous félicite ; je sais que vous allez prendre un département difficile, mais, on veut des résultats, on veut des impacts. Il me disait que c’est un ministère où on a beaucoup investi et il nous faut des résultats.
Ensuite, il m’a dit que le premier dossier c’est celui-là et il me l’a montré avec sa pipe, en me disant qu’à telle page, il y a telle chose. C’était un rapport de l’IGE, donc je n’en dirai pas plus. Ce qui m’a aussi marqué, c’est son attitude, quand on faisait les conseils interministériels. Par exemple, sur la politique de population, on se demandait si c’est pour le Développement social ou la Santé. Chacun faisait son argumentaire et moi le mien reposait essentiellement sur le caractère multidimensionnel de la politique de population. Ce n’est pas seulement une politique de naissance, c’est aussi des gens qui grandissent, qui ont des besoins, qui tombent malades… Et c’est ce qui a été retenu. En ces moments, même quand les gens hésitaient, lui disait la page qui réglait le problème. C’est fabuleux cette connaissance des choses, de l’Etat et du gouvernement. On n’était pas amis ; on ne fréquentait pas les mêmes endroits ; il était plutôt proche de mon frère Pathé qui était au Bom. Mais, il a joué un grand rôle dans la formation de mon équipe.
Quels sont ces conseils qui vous ont servi en tant que ministre et qui pourraient être utiles aux dirigeants actuels ?
Peut-être qu’ils n’en ont pas besoin ; ils en ont d’autres beaucoup plus pertinents (rires). Ce que je peux dire c’est comment il (Jean Collin) a influencé le choix de mon cabinet, particulièrement mon directeur de cabinet que j’ai gardé jusqu’au bout, pendant neuf ans. C’est lui qui me l’a envoyé, en me disant : je veux que vous ayez un entretien avec lui. Dites-moi ce que vous pensez de lui, par rapport à la manière dont vous voulez manager ce département, parce que le Président m’a dit que ce département n’a jamais été managé, qu’il faut y mettre de l’ordre et il faut mettre en œuvre les réformes qu’il faut. Il faut que les impacts de ce ministère soient davantage visibles et lisibles. Et pour cela, le choix des hommes est central. Pour les CT 1 et 2, je les ai choisis et il a donné son accord. Il m’a dit que voici le noyau avec lequel tu dois diriger ton département. Tout le reste, c’est des maillons.
Jusque-là, on ne parlait pas de ministère de la Femme. Comment est-on passé de l’ancienne à la formule actuelle ?
On a eu un certain nombre de déboires au niveau de ce département. Il y a eu beaucoup d’enjeux, beaucoup de rivalités, de choses difficiles à accepter. A un moment donné, on m’a enlevé du ministère du Développement social pour me confier un ministère délégué en charge de l’Enfance et de la Femme. On m’a enlevé tout ce qui est développement communautaire, alors que c’était mon assise territoriale. J’avais donc un ministère délégué avec juste mon cabinet. C’est comme si on m’avait enlevé mes bras et mes jambes. On ne me laisse que ma tête.
C’était donc une sanction ?
Certainement ! Mais vous prenez une sanction comme telle, quand vous savez quelle est l’erreur ou la faute que vous avez commise. Moi, je ne le savais pas. Je n’ai aucune idée des raisons pour lesquelles on m’a rétrogradée. Mais, je me suis dit, qu’à cela ne tienne, vous allez voir ce que nous sommes capables de faire de ces deux cibles (la Femme et l’Enfant) et combien elles sont importantes dans votre vie même. La femme et l’enfance, ce sont vos piliers et on s’est mis alors à la réflexion. On a eu beaucoup d’ateliers de réflexions, d’analyses, de documents stratégiques pour le développement de la femme. Des réunions très importantes ont été tenues. Des réunions qui ont amené beaucoup de ressources dans le pays. C’est dans ce cadre que s’est tenu le sommet de l’enfance avec l’Unicef à New York, la Femme rurale et beaucoup d’autres. En plus des financements, il y avait également un impact non négligeable sur le plan humain.
Nos jeunes qui étaient dans nos différents cabinets se sont frottés à d’autres jeunes des autres pays sur les mêmes problématiques de la Femme et de l’Enfant, dans des domaines importants comme la nutrition, le développement communautaire, l’éducation…. Ce sont des choses qu’on ne peut pas toujours quantifier. Les agents de nos différents ministères en ont profité. Les programmes enfants par exemple n’attirent pas souvent. Mais avec l’Unicef, on est parvenu à mettre l’enfant au centre des préoccupations. Grâce au travail accompli, nous avons pu, avec l’aide du ministre de l’Economie de l’époque, négocier le rachat de la dette du Sénégal par un pays développé. C’était une valeur de 15 milliards FCFA.
Pouvez-vous revenir sur les conditions de ce rachat et comment l’Enfant a pu en bénéficier ?
Nous nous étions redevables à l’Argentine et c’est le pays Bas qui a racheté la dette. Mais, ils donnent comme condition que l’argent soit investi uniquement sur les programmes enfants. C’est ainsi qu’on a pu rénover Albert Royer, le Centre verbo-tonal… Dans les régions, des maternités ont été équipées. Au niveau scolaire, il y a eu la mise en place des gouvernements scolaires. Tout ça c’est nous. Un commissaire européen était même venu à Dakar pour cette initiative. Il y a eu beaucoup de réalisations.
Pour en revenir à votre rétrogradation. En étiez-vous frustrée ?
Quand on vous enlève d’un poste, ça ne fait jamais plaisir. Ce n’est peut-être pas raisonnable de ma part, mais c’est humain. Quand on vous enlève d’un poste, surtout qu’on ne vous dise même pas pourquoi, cela ne fait pas plaisir. Je n’ai jamais su pourquoi. Je pense que c’est là un problème des politiques. Il faut qu’ils apprennent à respecter un peu plus les gens. C’est le minimum. Quand on veut sanctionner quelqu’un, le minimum est de l’appeler et de le lui dire. Moi, je n’avais pas demandé à être ministre. On m’a choisie et on m’a confié des tâches. Mais, quand on veut se séparer de vous, vous ne le voyez même pas. Je pense qu’il faut policer les rapports. On ne peut pas avoir des personnes de grande qualité, des experts qui savent ce que c’est que la vie, les honneurs, et qui se battent pour les mériter. Si on doit les remercier, la moindre des choses est de leur dire pourquoi. Où est le problème ! Moi j’aurais bien aimé que le Président m’appelle ou me fasse venir pour me dire : j’ai des soucis à régler que vous ne pouvez pas, je vous remercie. J’aurai apprécié. Il y a un minimum de correction vis-à-vis des gens. Je trouve cette manière de faire incorrecte.
Pouvez-vous revenir sur votre nomination ?
Le Président Diouf m’a appelée, après que j’ai eu à gérer une grosse grève. C’était en 1987, je crois. Et notre service a été relativement épargné. Quand on a commencé la campagne électorale, Mme Fatoumata Tall m’avait demandé de rejoindre l’équipe de campagne du président de la République. Mais, comme mon service marchait, je ne pouvais pas m’absenter longtemps de Dakar. J’étais dans le GER (Groupe d’études et de recherches du parti socialiste). C’était une mission exaltante. A la fin de chaque journée, il y avait un groupe de travail pour évaluer la situation de la région où nous étions ; on lui faisait le feed-back et on le préparait pour l’étape qui suit. Pour aller ailleurs, on fait un mapping de la situation géographique. Qu’est-ce qu’il y a ? Qui y vivent ? Quels sont leurs besoins ? etc. C’est peut-être pendant ce moment qu’il m’a le plus écouté. Et quand il s’est agi de former son gouvernement, il m’a appelée.
Plongez-nous un peu dans l’ambiance des consultations. Comment ça s’est passé ?
On m’a envoyé un Motard, comme ça se passe en général. Le Gendarme m’a alors demandé d’aller répondre à la Présidence. Quand j’ai reçu mon papier, je n’avais même pas conscience qu’on était en train de former le gouvernement. D’ailleurs, quand j’ai vu le Gendarme, je lui ai demandé si on a cassé mon institut ? Le monsieur me demande alors : quel institut ? Il m’a que Madame Ndoye voulait que passe à la présidence, le lendemain à telle heure. C’était le jour même de la prestation de serment du Président. Cela n’avait eu aucun effet particulier. C’est environ deux heures plus tard que j’ai appelé mon père pour l’informer.
C’est d’ailleurs lui qui me fait savoir que Mme Ndoye était la secrétaire de Diouf. Ce n’est que le lendemain que j’ai pensé à Pathé qui travaillait à la Présidence. Quand je lui ai dit que je suis invitée au Palais, il m’a demandé de ne surtout pas être en retard et de m’habiller bien. Il m’a suggéré de venir une demi-heure avant et de passer à son bureau. Le lendemain, je les ai trouvés dans leur bureau avec une énorme carte, entrer de travailler sur le nouvel attelage gouvernemental. On s’est beaucoup taquiné… Et c’est Pathé qui m’a accompagnée et m’a fait un bref training sur la procédure. Je devais juste attendre la personne dans la salle d’attente et la suivre jusqu’au bureau du Président. C’était tellement drôle. A l’heure exacte, quelqu’un est venu me chercher et je l’ai suivi…. Quand la deuxième porte s’est ouverte, j’ai constaté que c’est une immensité, entre la porte et son bureau. Et il me dit : avant que tu n’ouvres cette porte, je pensais te confier le ministère de la Santé. Mais, je change d’avis pour te donner le ministère du Développement social, parce que tu es un manager. Et ce ministère n’a jamais été managé. C’est un département extrêmement important pour moi et pour le ministre d’Etat Jean Collin. Il va t’en parler après.
Aujourd’hui, quand on parle de ministère de la Femme, les gens pensent immédiatement à la politique, au folklore. A vous entendre, cela n’a pas toujours été le cas. Qu’est-ce qui a changé et quelle est la part de responsabilité des dirigeants ?
Il y a toujours eu les deux. Un moment, la politique prend le dessus. Après, quelqu’un vient et remet les pendules à l’heure. Tout dépend du chef du département et du président de la République. Il y a eu des moments où la politique prime sur tout, parce que le chef de l’Etat en avait besoin. Ce ministère est ce que le président de la République veut qu’il soit, il ne faut pas se tromper. Par exemple, il y a eu un moment où Tata Caroline était là. Il y avait, derrière, une volonté d’amener les femmes en politique. Elle a joué ce rôle à merveille. Après, Abdou Diouf est venu et a amené Maimouna Kane qui a été une très grande ministre. C’est d’elle que je tiens toutes ces théories autour du développement de la Femme. Ensuite, Mantoulaye Diène est venue dans un contexte où le PS commençait à être bousculé par le PDS. Elle aussi, je l’ai beaucoup admirée. C’est un animal politique. Des femmes comme elle, je n’en ai pas vu deux. Ensuite, je suis arrivée. Et mon objectif était surtout d’allier les deux à la fois. J’ai pris le choix de mettre en avant la République. Quand il y avait des choses à distribuer, je faisais tout pour être le plus républicain possible. Cela m’a valu beaucoup de déboires, c’est certain.
Pensez-vous que la manière dont on choisit les membres du Gouvernement aujourd’hui est moins rigoureuse qu’avant ?
Je sais que de notre temps, c’était très rigoureux. Quelqu’un m’a dit, bien plus tard après ma nomination, quelqu’un qui était au courant de mon dossier m’a dit quej’ai été suivie pendant assez longtemps, avant que l’on ne me choisisse. Il est normal que quand on nomme un ministre qu’on fasse des enquêtes sur la personne. Maintenant, je ne sais pas comment cela se passe.
Après vos missions dans des Gouvernements d’Abdou Diouf, vous êtes allée à l’OIM, comment est-ce arrivé ?
C’est un pur hasard. J’avais déjà une idée de ce que c’était, avec la crise sénégalo-mauritanienne. C’était quand même une chance. Il y a eu une opportunité à Genève qui s’est présentée pour que le Sénégal compétisse à l’élection d’un directeur général adjoint à l’OIM. Une de mes amies qui était à Genève et à qui on avait proposé le poste leur a dit qu’elle voulait rentrer au pays et leur a suggéré mon nom. Elle m’a contactée et je lui ai envoyé mon CV. J’ai aussi informé le Chef de l’Etat et il a donné son accord. Le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Jean Baudin a pu piloter l’ensemble de la procédure. Il y avait une politique à mettre en place, une campagne à construire avec les différents ambassadeurs. J’ai été soutenue par l’Afrique du Nord. Et j’ai pu avoir le poste.
Comment analysez-vous le phénomène Barsa-Barsax ?
On me dit que je suis très sévère. Je pense que ces jeunes ne bravent pas la mer juste par besoin. Je pense que c’est juste parce qu’ils veulent défier le monde. Je ne comprends pas pourquoi ils veulent se suicider. Je ne comprends pas pourquoi, ils rechignent à avoir les papiers qu’il faut pour voyager. Ils cherchent des échappatoires pour ne pas faire les choses correctement. Mais, quand on voyage, on a besoin d’un passeport, d’un visa. Il ne faut pas me dire que c’est parce qu’ils ne sont pas instruits qu’ils ne savent pas cela. Ce n’est pas possible. On le leur dit et pourtant, ils continuent à se jeter en mer. Ce que je ne supporte pas maintenant, c’est qu’ils mettent cela sur le dos de l’Etat. Ce n’est pas juste.
Les voies légales leur sont souvent fermées quand même.
Si les voies légales leur sont fermées, ils négocient ou bien ils restent chez eux. S’il leur faut aller vendre des parapluies dans les rues de New-York quand il pleut ou faire autre chose à Paris, ils peuvent le faire ici. Pourquoi, veulent-ils forcément enfoncer des portes qui sont fermées ? L’Europe a sa politique, ses exigences ; elle a mis en place sa stratégie de communication entre elle et le reste du monde. Mais, ce n’est pas parce que les Sénégalais ne veulent pas entendre cela qu’ils vont changer de plan. Moi, je ne les encourage pas à le faire. Par contre, ce que je veux est que mon pays s’organise, ait les structures qu’il faut et qui soient capables de parler aux gens qui sont dans les zones à fond dans la migration. Qu’on aille dans les zones d’où ces gosses-là partent et leur proposer des programmes. On sait où c’est. Le ministère de l’Intérieur a toutes les informations. On me dira que ces programmes existent, mais c’est pour ceux qui ont eu un aller avorté. On les finances pour les réinsérer dans les tissus sociaux. Je ne suis pas d’accord avec le Barça-Barsax. C’est du suicide et je pense que c’est tant pis pour eux, parce que ce n’est pas normal que les gens veuillent aller chez des personnes qui ne les invitent pas, qui n’ont pas besoin d’eux.
Mais certains invoquent la pauvreté pour justifier leur départ. La responsabilité de l’Etat n’est-elle pas engagée vu sous cet angle ?
Moi, je trouve que l’Etat fait ce qu’il peut dans les conditions extrêmes que nous avons. Il faut que les gens ouvrent les yeux. Je suis à la télévision, ce qui se fait pour l’emploi des jeunes. Mais pour que cela soit efficace et visible, il faut un temps. On travaille sur de la ressource humaine, la personne. On ne travaille pas sur des billes qu’on déplace. Il faut laisser le temps au Gouvernement. Je ne dis pas qu’il a fait les choix de personnes qu’il faut et de programmes. Mais une fois que le programme est choisi, il faut laisser du temps à ceux qui doivent le piloter. Je sais qu’ils ont un grand problème de communication et ne disent pas exactement ce qu’ils font, pour que les autres sachent où ils veulent en venir. Ils annoncent des milliards et des milliards, à longueur de journée. Il serait bien qu’ils disent ce à quoi ils vont servir. Nous, nous n’avons jamais eu autant d’argent.
Quels sont vos rapports avec les gens du Parti socialiste ?
Je suis PS et je reste PS, seulement je ne milite pas. Je ne crois pas en ce qu’ils font. Ils sont bien gentils, mais j’avoue que cela ne marche pas. Aujourd’hui, c’est le socialisme lui-même qui est malade. Regardez ce qui se passe en France quand les grandes figures ont disparu. Regardez la présidence insipide qu’a eue Hollande. Ici, le PS a été très mal préparé à la relève. Cette dernière a été brutale. Abdou Diouf a perdu des élections, alors qu’il ne s’y attendait pas, parce qu’on ne lui avait pas dit qu’il y avait des risques d’échecs. Ils lui ont caché la vérité. Mais, c’était sa faute aussi, sa manière de gouverner, il était coupé de tout le monde. Il n’avait plus d’informations venant de l’extérieur. Ousmane Tanor Dieng était un novice face à ce que Jean Colin pouvait être.
Vous voyez l’avenir avec le PS ‘’authentique’’ ou avec le front dirigé par Khalifa Sall ?
Khalifa a beaucoup perdu. Pourtant, c’est quelqu’un de très bien. Le meilleur d’entre eux était feu Babacar Mbaye. Khalifa venait après lui. ‘’Kasso baxul, dafay ray goor’’. Khalifa n’a plus d’élan. Cela me pose beaucoup de soucis. Khalifa ne mérite pas cela. Des jeunes formés sous Senghor et Diouf comme Khalifa, on n’en fera plus. Khalifa sait ce qu’est le socialisme. Tous ceux que vous voyez s’agiter à ne savent pas ce qu’est le socialisme. Ils ont beaucoup de bagout, c’est tout. Le PS aura beaucoup de mal à se relever. Ils ont raison d’aller s’engouffrer dans l’APR, parce que seuls, ils ne feront rien que cela soit avec Aminata Mbengue ou Serigne Mbaye Thiam. Ils n’ont pas l’envergure de gérer un Parti socialiste pur et dur, qui en vaut la peine.
Un mouvement de la Gauche pourrait le faire ?
Peut-être cela. J’ai beaucoup fréquenté, à la fin de sa vie, Amath Dansokho et les gens du PIT. J’aime beaucoup leur manière de travailler. Ils sont de la Gauche, des communistes, mais ce sont des gens avec qui un PS, tel qu’Abdou Diouf l’a fait d’ailleurs, pourrait travailler. Comment le PS va évoluer, je ne sais pas. Il faut que le PS sache évaluer ses forces et faiblesses ; qu’il sache nouer des alliances en attendant qu’une lame de fond remonte.
Quels rapports entretenez-vous avec le Président Diouf ?
Nous avons des rapports cordiaux. Je les ai vus avant la pandémie. Je suis allée les saluer. Je pars de l’esprit qu’on a passé une vingtaine d’années ensemble et cela marque. Il est bon que, de temps en temps, ils sachent qu’il y avait des gens qui étaient avec eux, qui ont travaillé avec eux pour le Sénégal. Ç’aurait été bien qu’on garde nos rapports cordiaux. Qu’est ce qui les empêche de se promener et de venir rendre visite aux gens. C’est possible. Nous, nous le faisons volontiers, mais ce serait bien qu’eux également rendent visite, de temps à temps, à ceux avec qui ils avaient travaillé. Moi, j’aurais bien aimé qu’ils le fassent.
Parlez-nous de ce voyage à Podor qui a failli virer au pire…
J’ai pris ici un avion qui n’était pas en panne pour aller inaugurer les groupes électrogènes d’un village qui n’avait pas d’électricité, depuis l’indépendance. Je devais rentrer vite le lendemain, parce que j’avais une émission à la RTS. Je devais parler du rachat de la dette du Sénégal. A peine a-t-on décollé j’ai vu une lumière rouge sur le tableau de bord. J’ai attiré l’attention du pilote et il m’a dit qu’il y avait un problème, que l’avion ne répondait plus. Il m’a dit qu’on était à 2000 mille, je pense, d’altitude et que l’avion risquait de tomber. Je lui ai demandé de faire des cercles concentriques, de tourner en rond pour diminuer l’altitude. Quand le pilote a atteint la limite, on a brusquement atterri. L’avion a continué sa vitesse. Il roulait très rapidement. Mon seul problème, c’était qu’on rencontre un arbre. Heureusement, l’avion s’est brusquement arrêté au pied d’un arbre. Je suis descendue pieds nus et on courait tous dans la brousse, parce que j’avais peur que l’avion explose.
Quand je suis rentrée, pendant un mois, je ne portais pas de chaussures, parce que j’avais des épines enfoncées dans la plante du pied. Le pilote avait pu parler dans son poste et avertir le gouverneur. Djibo Kâ était le ministre de l’Intérieur et quand il a été informé, il a dit aux agents de sécurité, c’est qui le ministre du Développement social. On lui a dit Ndioro Ndiaye. Il leur a dit : c’est vous qui allez le dire à Abdou Diouf et Habib Thiam. Il les a quand même avertis et ils m’ont envoyé l’avion de l’Armée française. Mais, ma maman qui a été informée, entre temps, ne voulait pas que je revienne par avion. Vous savez la compagnie TransAir là, leur premier accident n’est pas celui survenu de retour du Burkina. Leur premier accident, c’est avec le monomoteur qu’il nous avait loué. Habib Thiam m’a envoyé lui un avion de Sénégal Air, alors que j’étais déjà partie, en prenant la route. L’avion a trouvé de jeunes enseignants de l’UGB et cet avion a fait un crash, ici à Yoff. Ils sont tous morts. Jusqu’à présent, quand j’en parle, j’ai des frissons.
Cette histoire ne vous a pas paru trop bizarre pour être naturelle, n’avez-vous pas pensé à des faits mystiques ?
Non, c’était tellement extraordinaire. Non, ce n’est pas possible. C’est Dieu qui en avait décidé ainsi. On ne peut pas faire çà avec du mystique.
Pour quelqu’un qui a grandi à Rufisque, que pensez-vous du ndeup ?
Il est bon. Moi, je donne un bœuf chaque année, quand la famille de Yaye Fatou Seck organise un ndeup. Lors de leur procession, ils passent devant chez nous. Je n’assiste pas au ndeup, je n’en fais pas, mais je me souviens que, quand on avait des soucis de santé ou autre, ma mère nous amenait prendre un bain dans les ‘’xamb’’ logés chez Yaye Fatou Seck.
Vous ne pensez pas que ce sont les génies du Xamb qui vous ont peut être sauvée de cet accident d’avion ?
Peut-être bien, parce que personne ne sait comment je m’en suis sortie. Personne ne peut comprendre.
GÉNOCIDE DES TUTSI, MACRON ADMET LA RESPONSABILITÉ DE LA FRANCE, MAIS NE PRÉSENTE PAS D'EXCUSES
En visite au Rwanda, le président français s’est adressé, jeudi 27 mai, aux rescapés du génocide des Tutsis. Un discours important, destiné à « normaliser » les relations entre les deux pays. Mais le président s’est refusé à demander pardon
En visite au Rwanda, le président français s’est adressé, jeudi 27 mai, aux rescapés du génocide des Tutsis. Un discours important, destiné à « normaliser » les relations entre les deux pays. Mais le président s’est refusé à demander pardon.
Seule sur sa chaise, face au pupitre où le président français va s’exprimer, une femme attend, très droite, le regard fixe. Autour d’elle, officiels, services de sécurité et journalistes s’animent, s’apostrophent et règlent les derniers détails techniques avant l’arrivée d’Emmanuel Macron. À quelques mètres en contrebas, la « flamme du souvenir » du mémorial de Gisozi est allumée.
Valérie Mukabayire, elle, ne bouge pas. Elle préside une association représentant les veuves du génocide des Tutsis. On s’excuse de la déranger. « Ce n’est pas un moment ordinaire », convient-elle. Sans effusions, dans un sourire retenu, elle se réjouit qu’un président français vienne visiter ce mémorial, où reposent les corps de 250 000 victimes. Pour le reste, conclut-elle, « je suis là devant lui, et j’attends ».
Quand finalement le président français s’avance, Valérie Mukabayire lève les yeux. « Seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter », articule Emmanuel Macron. Les autres représentants des associations de rescapés présents comprennent que les premiers mots présidentiels leur sont destinés. « Seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter », « ijoro ribara uwariraye », en kinyarwanda – des mots souvent utilisés pour décrire la difficulté à parler du dernier génocide du vingtième siècle pour ceux qui y ont survécu.
Des échos parviennent de la ville, plus bas. Quelques motos vrombissent. Un coq chante. Le chef de l’État poursuit. Seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent raconter « la course éperdue des victimes, la fuite dans la forêt ou dans les marais », « la traque implacable qui reprenait chaque matin », « l’insoutenable euphorie des chants de rassemblement de ceux qui tuaient », rappelle-t-il.
Emmanuel Macron a, de toute évidence, pris le temps de comprendre. De lire les travaux d’historiens, de romanciers, français et rwandais, à propos du génocide des Tutsis. Quelques instants plus tôt, le député breton d’origine rwandaise Hervé Berville, qui fait partie du voyage, disait avoir eu au téléphone l’historienne Hélène Dumas pour vérifier avec elle la signification de plusieurs mots en kinyarwanda. Lors des préparatifs du voyage, l’équipe élyséenne avait fait savoir que le président s’était « imprégné » des livres de Scholastique Mukasonga et Annick Kayitesi.
Jamais, sans doute, un président français n’a décrit aussi précisément les mécaniques génocidaires. Rarement non plus un président français n’aura admis aussi explicitement les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsis. Si elle n’a « pas été complice » du génocide selon lui, la France porte néanmoins « une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire » et doit reconnaître « la part de souffrance [infligée] au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité ».
L'AVION DE COMMANDEMENT EST UNE QUESTION DE SOUVERAINETÉ ET DE SÉCURITÉ
Ministre porte-parole et Coordonnateur de la communication de la présidence, Seydou Guèye aborde dans cet entretien, l’acquisition du nouvel avion présidentiel par le Sénégal
Ministre porte-parole et Coordonnateur de la communication de la présidence de la République, Seydou Guèye aborde, dans cet entretien, l’acquisition de l’avion de commandement. Il estime que c’est une question de souveraineté et de sécurité. M. Guèye évoque également la nouvelle doctrine de l’Alliance pour la République, le nouveau découpage de Dakar…
Monsieur le ministre, l’acquisition d’un nouvel avion de commandement par l’État du Sénégal suscite beaucoup de commentaires. Que pouvez-vous en dire ?
Notre pays doit toujours tenir son rang et sa place dans le concert des Nations. Le Sénégal a toujours disposé d’un avion de commandement ; c’est un principe de souveraineté. Cela, tout le monde peut bien le comprendre. « Pointe Sarène » va être remplacée parce qu’étant devenue vétuste. Elle a occasionné régulièrement des visites techniques onéreuses et de longues périodes d’immobilisation. Les locations d’avions coûtent relativement chères. Et se faire prêter un avion par des pays amis, pour des missions présidentielles ou officielles du Sénégal, n’est pas un gage d’indépendance. Acquérir, dès lors, un nouvel aéronef participe d’une question de sécurité pour les missions présidentielles et ministérielles. Pour moi, il s’agit d’une question de souveraineté et de sécurité pour le Sénégal, au-delà des impératifs liés à la mise à jour des dispositifs de navigation eu égard à la rapidité de l’obsolescence en la matière. Il faut rappeler que « Pointe Sarène », après deux décennies d’opérations- l’avion a été fabriqué en juillet 2001, acquis en seconde mains par notre pays en 2010 et mis en circulation en 2011- sera remplacée par un aéronef neuf plus performant. Et la vente annoncée de « Pointe Sarène se fera en toute transparence ».
Quelle lecture faites-vous du Sommet sur le Financement des économies africaines ?
Je voudrais d’abord me féliciter de l’écho qui a été réservé à l’appel du Président Macky Sall pour des réformes profondes de la coopération entre l’Afrique et le reste du monde. Le Président de la République a plaidé, dès les premières heures de la pandémie de la Covid-19, pour l’annulation de la dette publique et la renégociation des dettes privées des pays africains. Cet appel a été accueilli favorablement par toute la communauté internationale et suivi de plusieurs décisions salvatrices pour nos économies. Le Fonds monétaire international (Fmi) a immédiatement épuré la dette de 25 pays. Le paiement de la dette de tous les autres États a été suspendu. Les institutions de Bretton Woods et l’Union européenne ont également entrepris une vaste mobilisation de fonds. Après cette étape plutôt conjoncturelle, il fallait aborder des réponses structurelles. À ce titre, le Sommet sur le Financement des économies africaines marque une étape déterminante pour le continent, car il faut relancer nos économies dans un contexte de marasme sans précédent avec de nouveaux mécanismes. Et il est heureux de voir que les Présidents, Chefs de Gouvernement et autres dirigeants d’institutions qui ont pris part à la rencontre se sont accordés sur la nécessité d’un « New Deal » entre l’Afrique et ses partenaires. En d’autres termes, il s’agit d’un nouveau départ du point de vue de la gouvernance économique et financière mondiale. À ce niveau, l’allocation de nouveaux Droits de tirage spéciaux (Dts) et la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid-19 constituent un succès éclatant qui conforte le leadership du Président Macky Sall sur les questions et les enjeux pour le continent et le reste du monde.
Après des reports, le chef de l’État a fixé les locales pour le 23 janvier 2022. Votre parti est-il prêt pour aller à ces élections ?
L’Alliance pour la République (Apr) fait partie de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) qui, depuis sa création, a pris part à différentes élections. De la présidentielle aux locales en passant par les législatives, Benno a remporté toutes les élections auxquelles elle a participé. Donc, nous sommes prêts ! Pas uniquement pour aller aux élections, mais pour les remporter parce que notre coalition est à la tête de 530 communes sur 557. Elle dirige également une quarantaine de départements. Le challenge de la victoire nous semble plus pertinent que celui de la participation. Nous y travaillons à la base.
Dans la mouvance présidentielle comme dans l’opposition, beaucoup de candidatures sont déjà annoncées. Ne pensez-vous pas que lorsqu’elles ne sont pas bien managées, elles peuvent conduire à l’éclatement de partis ou de coalitions ?
Les candidatures sont l’expression de notre vitalité démocratique et de l’ouverture de notre organisation. Les Sénégalais qui aspirent à participer à la gestion de leurs collectivités ont le droit d’afficher leurs ambitions. La spécificité des élections locales, c’est qu’au-delà des dynamiques de parti, c’est une rencontre entre un acteur et ses concitoyens locaux pour le développement de leur localité. Autrement dit, ce sont des ambitions locales qui sont en jeu. Et cela pourrait expliquer la floraison de candidatures annoncées. Ce n’est pas nouveau. Ici, le rôle de l’État, c’est de veiller à la préservation des conditions optimales de l’expression démocratique étant entendu que l’animation interne de ces organisations revient aux membres, évidemment dans le respect de la loi. Ces aspects d’encadrement pourraient être discutés dans le cadre des instances de dialogue politique. En ce qui concerne l’avenir de Benno, je le disais tantôt, la coalition a capitalisé beaucoup d’expériences au fil du temps. Elle a réussi à consolider son élan unitaire. Je ne dirais pas la même chose de l’opposition arc-en-ciel que nous avons en face. À chaque rendez-vous électoral, nous assistons à la création d’une nouvelle coalition. Gageons que celle qui se mettra en place pour les locales ne survivra que le temps d’une rose.
Certains pensent que le nouveau découpage, notamment celui de Dakar, à des soubassements politiques. Qu’en pense l’Apr ?
Il faut faire preuve de mauvaise foi pour ne pas se réjouir de la nouvelle carte administrative de Dakar qui vient corriger plusieurs incohérences territoriales. À titre d’exemple, à Keur Massar, les populations réclamaient l’érection de la localité en département. Aujourd’hui, la nouvelle carte administrative prend en charge la promesse que le Président Macky Sall leur a faite en septembre 2020. Nous avons également tous vu comment Sangalkam a été saucissonné en 2011. Nous avons été témoins des violentes manifestations qui ont suivi ce découpage inique et nous nous sommes tous émus de la mort du jeune Malick Ba. La dernière carte répond à un souci de cohérence et d’équité, pour un développement durable de pôles territoires viables. Elle est plus conforme à l’esprit de l’Acte III qui veut consolider la décentralisation par une territorialisation des politiques publiques et la cohérence dans l’organisation des territoires en vue d’une meilleure articulation des échelles de la gouvernance locale. Il n’y a aucun calcul politicien dans ce que je viens de vous dire.
La communication de l’Apr a été jugée plus que réactive suite à la sortie du Professeur Bathily. Qu’est-ce qui explique cette nouvelle démarche ?
Je ne voudrais pas être juge et parti, mais je pense que la communication de l’Alliance pour la République a toujours été dynamique. L’Apr se donne les moyens de ne plus laisser prospérer les mensonges, les contrevérités, les affabulations et le poison de la rancœur ou de la haine dans le cadre de notre débat démocratique. C’est notre nouvelle doctrine. En ce qui concerne la sortie du Professeur Bathily, il a manqué d’honnêteté et de rigueur pour un historien. Le Président Macky Sall n’a aucun problème par rapport aux Assises nationales, mais il ne faut pas pour autant en faire un dogme. Les Assises étaient une excellente réflexion au moment où elles se tenaient, mais le contexte a considérablement changé. Le Président Sall a été élu par les Sénégalais sur la base d’un programme, « Yoonu Yokkuté », et réélu sur la base de « Ligeyyal Euleuk ». Notre position sur les Assises a toujours été constante. Et c’est vouloir nous faire un mauvais procès que de chercher à la brouiller ou nous mettre en conflit avec les Assises. Si c’est cela l’intention du Professeur Bathily, je voudrais le rassurer : c’est peine perdue. Et si c’est pour autre chose, nous lui apporterons la réplique sans trembler. De démocratie chahutée à l’époque, le Sénégal est devenu une démocratie modèle. C’est ce que le parti a rappelé à M. Bathily en lui disant en prime que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, que les temps ont changé et que la dictature de la pensée unique a laissé place à la pluralité et à la diversité des opinions et des idées.
L’actualité porte également sur la question de la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Quelle lecture en faites-vous ?
C’est une question essentielle pour notre modèle de société et notre système de valeurs que nous voulons garder intact. À ce sujet, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. La loi, dans notre pays, n’a pas changé et la position maintes fois répétée du Président Macky Sall et du Sénégal n’a pas varié. Par contre, je trouve préoccupante l’attitude de certains acteurs politiques, très au courant de notre législation et de notre position sur le sujet, qui veulent faire de cette question un axe majeur de leur communication au moment où nous mettons 450 milliards de FCfa pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes et des femmes, au moment où le Sénégal fait partie des rares pays au monde qui ont échappé à la récession économique, au moment où nous devons saluer la décrue dans la courbe des contaminations à la Covid-19 et au moment où nous lançons des travaux d’infrastructures et réceptionnons de nouveaux hôpitaux au grand bénéfice des populations.
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CONFESSION DE FOI
Ma génération et celle de mes aînés ont échoué à implémenter le développement, à la jeunesse de prendre la main et de changer les paradigmes. Sans complexe et avec détermination
Ma génération et celle de mes aînés ont échoué à implémenter le développement, à la jeunesse de prendre la main et de changer les paradigmes. Sans complexe et avec détermination.
L’IMMEUBLE SOS-TRANSIT D’UNE VALEUR DE 2 MILLIARDS CFA BRAQUE ET BRADE PAR UN GANG… ENCAGOULE
Situé dans la zone industrielle de Dakar, l’immeuble Sos-Transit (Tf n°18.893/Dg) d’une valeur de deux milliards CFA appartenant à la société Transsene de feu Papa Mar Diop fait l’objet d’un squat synonyme de vente illégale à l’insu des héritiers.
Le procureur de la République a confié l’enquête à la Police
Situé dans la zone industrielle de Dakar, l’immeuble Sos-Transit (Tf n°18.893/Dg) d’une valeur de deux milliards CFA appartenant à la société Transsene de feu Papa Mar Diop fait l’objet d’un squat synonyme de vente illégale à l’insu des héritiers. Surpris par cet état de fait insolite, le fils ainé du défunt, Abdourahmane Diop, actuel directeur général de Transsene, a déposé une plainte auprès du procureur de la République contre x pour les délits de détournement d’héritage, de recel successoral et d’association de malfaiteurs. Forts d’un soit-transmis, les policiers de la Sûreté Urbaine de Dakar sont en train de mener une enquête visant à identifier et arrêter les membres du gang encagoulé qui veut mettre la main sur cet immeuble. Pendant ce temps, « Le Témoin » investigue…
D’une valeur de deux milliards de nos francs, l’immeuble Sos-Transit appartenant à la société Transsene de feu Pape Mar Diop, d’une superficie de 3.676 m2, est situé dans la zone industrielle de Dakar et plus exactement au niveau de la zone portuaire. Courant 2016, c’est-à-dire quelques mois après le décès de Pape Mar Diop père fondateur de Transsene, M. Abdourahmane Diop, fils ainé et directeur général héritier a eu le choc de sa vie lorsqu’il a constaté la démolition de l’immeuble. Pire, le vaste site sur lequel il avait été édifié a été squatté par une étrange entreprise qui a fini par le transformer en parking payant pour remorques et camions. En menant des investigations souterraines, Abdourahmane Diop a acquis des éléments indiquant que le patrimoine foncier (Tf n°18.893/Dg) familial aurait été braqué et bradé par un gang encagoulé composé de courtiers et d’anciens employés. Sans doute avec la complicité de quelques membres de sa famille élargie. Ce qui renforce la certitude du plaignant, M. Diop, c’est le constat de Me Fatoumata Thiam, huissier de justice, qui s’est transportée sur les lieux. Interpellé sur les motifs de sa présence sur le terrain Sos-Transit, un individu qui se dit cadre des lieux a déclaré ceci : « S’ils (Ndlr, ceux qui ont requis les services de l’huissier) veulent avoir des informations, ils n’ont qu’à se rapprocher du service juridique d’Ecobank » lit-on dans le procès-verbal d’huissier.
Lequel mentionne le stationnement de nombreux camions et gros porteurs trouvés sur les lieux de qui est la propriété de SOS Transit. Pour faire la lumière sur cette affaire au parfum de scandale, Abdourahmane Diop est allé déposer une plainte auprès du procureur de la République contre x pour les délits de détournement d’héritage, de recel successoral et d’association de malfaiteurs portant sur un terrain abritant un immeuble d’une valeur globale de deux milliards cfa. Forts d’un soit-transmis, les policiers de la Sûreté Urbaine de Dakar ont déjà démarré l’enquête visant à identifier et arrêter les membres encagoulés de ce gang. Comment une copie d’un titre foncier peut-il atterrir entre les mains d’un tiers depuis 2017 sans que les héritiers Diop soient au courant ? Comment un patrimoine foncier peut-il être vendu ou « loué » à l’insu des propriétaires légitimes ?
Entendu dans un premier temps à la Brigade de recherches de la gendarmerie de Colobane, M. Abdourahmane Diop avait d’abord déploré avoir constaté que des personnes mal intentionnées usant de faux documents se soient appropriés son immeuble à l’enseigne « Sos-Transit » appartenant à la société Transsene dont il est le directeur général. Abdourahmane a précisé que son père, Pape Mar Diop, de son vivant, avait hypothéqué l’immeuble en garantie d’un prêt contracté auprès de l’Ecobank. Un emprunt, jure-t-il, que son père avait déjà soldé bien avant son décès comme l’atteste la mainlevée d’hypothèque jointe à la plainte ainsi que l’original du titre foncier en question. « Si mon patrimoine s’est subitement retrouvé entre les mains d’un tiers, c’est parce que j’étais malade. Et je n’avais pas le temps de m’occuper de l’immeuble en tant que directeur général. Ainsi, les faussaires ont profité de ma longue absence pour maladie pour démolir l’immeuble et vendre frauduleusement le terrain faisant l’objet d’un titre foncier » a souligné le plaignant devant les enquêteurs de la gendarmerie. Il a réitéré les mêmes propos devant les policiers de la Sûreté Urbaine (Su) saisis pour continuation d’enquête. Qui a démoli le bâtiment avant de vendre ou louer le terrain sur lequel il était bâti ? Personne n’est en mesure de le savoir à l’heure actuelle mais la réponse ne devrait pas tarder à être connue dès lors que les investigations se poursuivent au niveau de la Police où plusieurs personnes ont déjà été entendues.
L’intervention du président de la République sollicité
Compte tenu de ce qu’il considère comme la lenteur de l’enquête, M. Abdourahmane Diop a sollicité l’intervention du président de la République pour qu’il facilite la restitution de son terrain. Dès réception de la lettre appuyée par des documents administratifs et juridiques attestant le droit de propriété des Diop sur l’immeuble, le président de la République a saisi le 17 mai 2021 les ministères compétents pour une diligence rapide de cette nébuleuse affaire. Créée en 1976, rappelons-le, sous le régime du président socialiste Abdou Diouf, la société Transit Sénégal (Transsene), ayant à l’époque son siège au boulevard de l’Arsenal à Dakar, est en faillite ! Après 40 ans au service du transit et de la manutention portuaire, Transsene, qui fut un des fleurons de l’entreprise nationale, a finalement coulé sous le poids des contentieux « abusifs » provoqués par des créanciers douteux, des détournements de fonds et autres abus de pouvoir. Au finish, une logistique (camions et grues) d’une valeur d’un milliard FCFA avait été saisie par les divers créanciers. Une situation qui aurait emporté le père-fondateur de la boite, M. Pape Mar Diop, qui a rendu l’âme après avoir été persécuté jusque dans son lit d’hôpital par des huissiers. Sous les décombres de Transsene, le directeur général, Abdourahmane Diop, un des fils du fondateur, compte sauver l’ultime meuble qui se trouve être le terrain de SosTransit déjà braqué et…bradé.
LE MEA CULPA DE MACRON AU RWANDA
"En me tenant, avec humilité et respect, à vos côtés, je viens reconnaître nos responsabilités", a déclaré jeudi le président français à Kigali, tout en affirmant que la France n'avait "pas été complice" du génocide ayant fait plus de 800.000 morts
"En me tenant, avec humilité et respect, à vos côtés, je viens reconnaître nos responsabilités", a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron à Kigali, tout en affirmant que la France n'avait "pas été complice" du génocide ayant fait plus de 800.000 morts en 1994 au Rwanda.
Emmanuel Macron n'a pas présenté d'"excuses", comme le réclamaient certains responsables rwandais et français, mais il a déclaré espérer que ceux qui "ont traversé la nuit" du génocide des Tutsi puissent "nous faire le don de nous pardonner".
Le président a prononcé cette allocution solennelle très attendue au début de sa première visite au Rwanda, après avoir visité le mémorial où reposent les restes de plus de 250.000 victimes du génocide, sur une colline de Kigali.
Il était ensuite attendu par son homologue Paul Kagame pour un entretien et une conférence de presse commune, au cours de laquelle le président rwandais devrait réagir au discours.
Egide Nkuranga, le président de la principale organisation de rescapés Ibuka, a regretté que le président français n'ait "pas présenté clairement des excuses au nom de l'Etat français" ni "même demandé pardon".Mais "il a vraiment essayé d'expliquer le génocide et la responsabilité de la France.C'est très important, ça montre qu'il nous comprend", a-t-il ajouté.
L'objectif affiché d'Emmanuel Macron est de "finaliser" la normalisation des relations avec le Rwanda après "27 années de distance amère (...) d'incompréhension, de tentatives de rapprochement sincères mais inabouties".
La France a fait "trop longtemps prévaloir le silence sur l'examen de la vérité", a-t-il regretté en s'adressant à une centaine de personnes.
- "Pas complice" -
En 2010, Nicolas Sarkozy, le seul président à s'être rendu à Kigali depuis le génocide, avait déjà reconnu de "graves erreurs" et "une forme d'aveuglement" des autorités françaises ayant eu des conséquences "absolument dramatiques".
Pour Emmanuel Macron, la France n'a cependant "pas été complice" des génocidaires, ce qu'avait également conclu le rapport d'historiens dirigé par Vincent Duclert remis en mars.
"Les tueurs qui hantaient les marais, les collines, les églises n'avaient pas le visage de la France", a-t-il déclaré."Le sang qui a coulé n'a pas déshonoré ses armes, ni les mains de ses soldats qui ont eux aussi vu de leurs yeux l'innommable, pansé des blessures, et étouffé leurs larmes".
Mais "au lendemain, alors que des responsables français avaient eu la lucidité et le courage de le qualifier de génocide, la France n'a pas su en tirer les conséquences appropriées", a-t-il poursuivi dans son discours.
"En voulant faire obstacle à un conflit régional ou une guerre civile, elle restait de fait aux côtés d'un régime génocidaire.En ignorant les alertes des plus lucides observateurs, la France endossait une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire, alors même qu'elle cherchait précisément à l'éviter", selon lui.
- Poursuites judiciaires -
La question du rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsi du Rwanda, qui a fait plus de 800.000 morts entre avril et juillet 1994 selon l'ONU, a été un sujet brûlant pendant des années, conduisant même à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009.
Le fossé s'est cependant comblé depuis le début du quinquennat avec une série d'initiatives françaises pour sortir de l'impasse.Dont le rapport Duclert, qui a conclu aux "responsabilités lourdes et accablantes" de la France et à l'"aveuglement" du président socialiste de l'époque François Mitterrand et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu que soutenait alors Paris.
Le président rwandais Paul Kagame a déclaré pouvoir "s'accommoder" de ces conclusions, confirmées ensuite par le rapport d'un cabinet d'avocats demandé par Kigali.
Pour concrétiser cette normalisation, MM.Macron et Kagame pourraient annoncer le retour d'un ambassadeur français à Kigali, où le poste est vacant depuis 2015.
Le président français s'est engagé "à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper à la justice", alors que plusieurs d'entre elles résident en France.
Au Rwanda, l'opposition a déploré avant la visite qu'Emmanuel Macron demeurait "silencieux devant le règne autoritaire et les violations des droits humains" sous Paul Kagame, président du pays depuis 2000.Une réforme de la Constitution de 2015 permet à ce dernier de potentiellement rester au pouvoir jusqu'en 2034.
Pour tenter de redonner de la vigueur au français, désormais moins enseigné que l'anglais au Rwanda, Emmanuel Macron devait inaugurer en fin de journée le "centre culturel francophone" de Kigali.
Le président devait ensuite se rendre vendredi en Afrique du Sud pour une visite consacrée à la pandémie de Covid-19 et notamment à la production de vaccins sur le continent africain.
UN DÉCÈS ET 67 CAS POSITIFS DÉCLARÉS CE JEUDI
Au total, 67 nouvelles infections de Covid-19 et un (01) décès supplémentaire lié à la maladie ont été recensés au cours des dernières 24 heures par le ministère de la Santé et de l’Action sociale
Dakar, 27 mai (APS) – Au total, 67 nouvelles infections de Covid-19 et un (01) décès supplémentaire lié à la maladie ont été recensés au cours des dernières 24 heures par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ces infections proviennent de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1.767 individus, ce qui correspond à un taux de positivité 3, 79 %, a indiqué le ministère dans son Bulletin épidémiologique quotidien parvenu à l’APS, jeudi.
Les cas de Covid-19 nouvellement enregistrés concernent 31 contacts suivis jusque-là par les services sanitaires et 36 autres issus de la transmission communautaire.
Ces contaminations à l’origine méconnue des autorités sanitaires ont été localisées dans la région de Dakar (34) et dans celle de Thiès (2), a fait savoir le ministère de la Santé et de l’Action.
Il a annoncé que 49 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, alors que 4 autres sont encore maintenus en réanimation.
Le ministère de la Santé a, dans le même temps, déploré, un (01) nouveau décès lié à l’épidémie, ce qui fait que 1.136 sont, à ce jour, morts du nouveau coronavirus.
En tout, 41.248 cas positifs de Covid-19 ont été déclarés depuis le début de l’épidémie dans le pays (mars 2020). 39.903 parmi les personnes infectées ont depuis recouvré la santé, tandis que 208 autres sont encore sous traitement à domicile ou dans les structures dédiées à la prise en charge de la maladie.
Sur le front de la vaccination, 444.007 ont au moins reçu une dose de vaccin depuis le lancement de la campagne nationale, d’après les données du ministère de la Santé.
LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ÉCO S'OUVRENT AU TOGO
Plus de deux-cents personnalités prennent part du 26 au 28 mai à Lomé, aux états généraux de l’eco, la future monnaie ouest-africaine
La tenue de ces états généraux est une initiative de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Lomé. Elle a pour objectif de circonscrire les contours de la nouvelle monnaie et de voir dans quelle mesure elle crée ou non une séparation avec le franc CFA, dans quelle mesure elle embrasse les quinze Etats de la Cédéao et comment va se faire la transition du franc CFA à l’éco.
Le programme se fera en deux formats : un premier réunissant les économistes avec un modèle économétrique et un second sous forme de panel avec les sociétés civiles, les politiques et les faiseurs d’opinion.
Parmi les deux cents invités, on retrouve les anti-CFA, comme l’initiateur du colloque, Kako Nubukpo, qui, depuis vingt ans, estime que le franc CFA est une mauvaise monnaie trop forte, arrimée à l’euro, qui fonctionne comme une taxe sur les exportations, une subvention sur les importations entrainant une balance commerciale structurellement déficitaire. À côté de lui, on retrouve les soutiens du CFA parmi lesquels Lionel Zinsou du Bénin, Michel Khalif du Togo.
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 26 mai 2021.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur El Hadji Ibou BOYE, Conseiller des Affaires étrangères, est nommé Secrétaire exécutif du Secrétariat permanent sénégalo-gambien, en remplacement de Monsieur Fodé SECK ;
Docteur Ousmane Issa CISSOKHO, Juriste, Expert en régulation des marchés des Télécommunications et Postes, précédemment Directeur de Cabinet du Ministre de l’Economie Numérique, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Yoro Moussa DIALLO, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Moustapha KA, Magistrat, est nommé Secrétaire général du Centre de Formation judiciaire (CFJ) ;
Docteur Amadou NDIAYE, Médecin-spécialiste, précédemment Chef du service des laboratoires au Centre Hospitalier Abass NDAO, est nommé Directeur du Centre hospitalier Abass NDAO, en remplacement de Docteur El Hadji Magatte SECK, appelé à d’autres fonctions ;
Docteur Ousmane GUEYE, Médecin, Economiste de la santé, précédemment Directeur du Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé, est nommé Directeur du Centre hospitalier national de Pikine, en remplacement de Monsieur Mouhamed Abdallah GUEYE ;
Monsieur Ndiamé DIOP, titulaire d’une Maîtrise ès sciences économiques, option gestion des entreprises, précédemment Chef des services administratifs et financiers à l’Hôpital Aristide Le DANTEC, est nommé Directeur de l’Hôpital régional de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Martial Coly BOP ;
Monsieur Bara GAYE, titulaire d’un Master en communication des entreprises et autres organisations, est nommé Directeur du Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, en remplacement de Docteur Ousmane GUEYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Alioune Badara LY, Aménagiste, est nommé Directeur des Paysages et des Espaces publics au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et l’Hygiène publique, en remplacement de Monsieur Mbaye DIOP, appelé à d’autres fonctions."
L'ÉLECTRIFICATION RURALE AU MENU DU CONSEIL DES MINISTRES
Le président signale l’impératif d’améliorer, de façon notable, le taux d’électrification rurale dans les régions de Kédougou, Sedhiou et Kolda, en veillant au raccordement urgent de l’ensemble des communes prioritaires - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 26 mai 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 26 mai 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé un message de félicitations et de solidarité à la communauté chrétienne, à l’occasion de la célébration de la Fête de Pentecôte, le dimanche 23 mai 2021.
Abordant son agenda diplomatique, le Président de la République a informé le Conseil de sa participation, comme Co-parrain, au Sommet de Paris sur le financement des économies africaines, le 18 mai 2021.
Le Chef de l’Etat a indiqué que son message a, entre autres, porté sur les contraintes qui pèsent sur les économies africaines, en termes d’accès aux ressources, de plafond d’endettement et de traitement de la dette, de seuil de déficit budgétaire et de perception du risque d’investissement en Afrique.
Le Président de la République a plaidé, lors de ce Sommet, pour la réallocation d’une partie des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) des pays développés aux pays africains, en appui à leurs efforts de résilience et de relance, et pour la réforme des règles de gouvernance économique et financière mondiale.
Le Chef de l’Etat s’est réjoui des résultats de ce Sommet qui a confirmé les consensus déjà actés sur le moratoire de la dette, l’émission de Droits de Tirage Spéciaux (DTS) à hauteur de 650 milliards de dollars US dont 33 milliards comme quote part africaine, plus, potentiellement, 100 milliards supplémentaires au titre des réallocations selon les modalités à convenir.
Le Président de la République a également indiqué que le Sommet a lancé l’Alliance pour l’entreprenariat en Afrique (doté d’un financement d’un milliard de dollars Us en appui au secteur privé), et amplifié le plaidoyer pour l’accès universel au vaccin anti Covid-19 et sa production par certains pays africains qualifiés dont le Sénégal, pour faire passer le taux minimum de vaccination en Afrique de 20 à 40% d’ici fin 2021.
Le Chef de l’Etat a félicité le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération pour sa participation qualitative aux travaux préparatoires de ce Sommet.
Poursuivant sa communication, le Président de la République rappelle aux membres du Gouvernement, la nécessité d’un monitoring très rapproché et régulier de l’exécution des programmes et projets sectoriels.
Le Chef de l’Etat demande, au Gouvernement, dans le cadre de la doctrine de la Gestion axée sur les Résultats (GAR), de veiller à l’exécution (physique et financière) à bonne date des projets et programmes.
Le Président de la République demande, enfin, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, de préparer avec le Ministre en charge du Suivi du PSE, la prochaine réunion présidentielle de suivi des programmes et projets, dans la dynamique d’accélération des réalisations et réformes sectorielles.
Abordant la question liée à sa tournée économique qu’il effectuera du 29 mai au 1er juin 2021, dans les régions de Kaffrine et Kédougou, pour inaugurer et lancer les travaux d’infrastructures publiques majeures, le Chef de l’Etat rappelle, au Conseil, l’importance primordiale qu’il accorde à l’aménagement et au développement durable de nos territoires.
Le Président de la République réaffirme, dans cette dynamique, sa volonté d’assurer, dans l’équité sociale et territoriale, la satisfaction des besoins des populations, afin de consolider la dynamique d’émergence du Sénégal.
Sur l’intensification de la mise en œuvre des programmes d’électrification rurale, le Président de la République rappelle que l’accès universel à l’électricité, reste une priorité de l’action gouvernementale et, à ce propos, les Ministres en charge des Energies et de l’Equité sociale et territoriale, devront accélérer le déploiement national du projet spécial d’électrification de 2000 villages, prévu dans le cadre de la phase II du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC).
Le Chef de l’Etat signale l’impératif d’améliorer, de façon notable, le taux d’électrification rurale dans les régions de Kédougou, Sedhiou et Kolda, en veillant au raccordement urgent de l’ensemble des communes prioritaires.
Le Président de la République indique, par ailleurs, au Ministre du Pétrole et des Energies, la nécessité d’une répartition optimale des 115.000 nouveaux lampadaires solaires qui seront implantés principalement dans les zones rurales et périurbaines, selon un cahier des charges en matière d’entretien, bien défini avec les communes.
Sur le Climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a invité les Ministres concernés :
- À prendre les dispositions idoines pour un bon déroulement du Daaka de Médina Gounass, en mettant l’accent sur les aspects sécuritaires et sanitaires ;
- À assurer la gestion optimale du service public de l’eau potable en milieu urbain comme rural dans la perspective d’un accès universel à l’eau.
Le Président de la République a clos sa communication sur les points liés à la coopération et aux partenariats notamment sur la création du comité mixte paritaire sénégalo-gambien, destiné à lutter efficacement contre la coupe illicite de bois dans les forêts de la zone sud du Sénégal.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
– Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
– Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la situation d’exécution budgétaire 2021 ;
– Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
– Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur les conclusions du Sommet de Paris sur le Financement des Economie Africaines ;
– Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation épidémiologique (COVID 19) ;
– Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole 2021-2022 ;
– Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
– Le projet de loi portant Code de l’électricité ;
– Le projet de loi portant création, organisation et attributions de la Commission de Régulation du Secteur de l’Energie (CRSE).
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur El Hadji Ibou BOYE, Conseiller des Affaires étrangères, est nommé Secrétaire exécutif du Secrétariat permanent sénégalo-gambien, en remplacement de Monsieur Fodé SECK ;
Docteur Ousmane Issa CISSOKHO, Juriste, Expert en régulation des marchés des Télécommunications et Postes, précédemment Directeur de Cabinet du Ministre de l’Economie Numérique, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Yoro Moussa DIALLO, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Moustapha KA, Magistrat, est nommé Secrétaire général du Centre de Formation judiciaire (CFJ) ;
Docteur Amadou NDIAYE, Médecin-spécialiste, précédemment Chef du service des laboratoires au Centre Hospitalier Abass NDAO, est nommé Directeur du Centre hospitalier Abass NDAO, en remplacement de Docteur El Hadji Magatte SECK, appelé à d’autres fonctions ;
Docteur Ousmane GUEYE, Médecin, Economiste de la santé, précédemment Directeur du Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé, est nommé Directeur du Centre hospitalier national de Pikine, en remplacement de Monsieur Mouhamed Abdallah GUEYE ;
Monsieur Ndiamé DIOP, titulaire d’une Maîtrise ès sciences économiques, option gestion des entreprises, précédemment Chef des services administratifs et financiers à l’Hôpital Aristide Le DANTEC, est nommé Directeur de l’Hôpital régional de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Martial Coly BOP ;
Monsieur Bara GAYE, titulaire d’un Master en communication des entreprises et autres organisations, est nommé Directeur du Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, en remplacement de Docteur Ousmane GUEYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Alioune Badara LY, Aménagiste, est nommé Directeur des Paysages et des Espaces publics au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et l’Hygiène publique, en remplacement de Monsieur Mbaye DIOP, appelé à d’autres fonctions."