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5 mai 2025
Société
70% DES CONFLITS SONT D’ORIGINES FONCIERES DANS CERTAINS TRIBUNAUX
L’ouverture du Forum national sur le foncier, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, s’est tenue hier, mardi 18 mai.
L’ouverture du Forum national sur le foncier, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, s’est tenue hier, mardi 18 mai. Ce forum se déroulera pendant deux jours (du 18 au 19 mai), en virtuelle, sur le Thème : «Gouvernance foncière au Sénégal, des Directives volontaires à l’Observatoire national sur le foncier : une trajectoire de dialogue à consolider». Une rencontre annuelle des acteurs au Sénégal pour échanger sur les enjeux et problématiques du foncier. S’exprimant lors de ce forum, notamment sur l’enjeu de la terre, le Directeur exécutif d’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR), a relevé que dans certains tribunaux, 70% des conflits sont d’origines foncières.
«Le premier élément est que le foncier sénégalais n’augmente jamais, alors que la population sénégalaise augmente. Dans certains tribunaux, on dépasse les 70% des conflits d’origine foncières. Et la question aujourd’hui, c’est comment mettre des mécanismes qui soient inclusifs.» C’est le Directeur exécutif d’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR), Cheikh Oumar Ba qui attire ainsi l’attention sur les enjeux et la nécessité d’une gestion et gouvernance foncière inclusive et participative.
S’exprimant hier, mardi 18 mai 2021, à l’ouverture du Forum national (de deux jours) sur le foncière, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, Cheikh Oumar Ba précisera : «Quand on parle de Directives volontaires, c’est des principes de bonne gouvernance foncière. En seconde lieu, nous avons aujourd’hui des défis parmi les cinq (5) préoccupations de l’agriculture à savoir : nourrir les sénégalais ; gérer des devises pour l’Etat ; créer des revenus ; gérer l’environnement ; créer des emplois. Pour ce faire, nous devons faire de la transparence, nous assurer que ce qu’on investit va servir le Sénégal», a expliqué M. Ba. Aux cours de ces deux jours d’échanges, l’objectif est de faire le bilan de la contribution des Directives volontaires sur la gouvernance foncière au Sénégal, de partager les résultats de terrain, et échanger sur les enjeux et défis de la gouvernance foncière. Pour sa part, le représentant du Conseil National de Concertation et Coopération des ruraux (CNCR), Babacar Diop, a déclaré que parler de foncier, c’est «parler de la communauté que nous représentons. Cet atelier va faire le point de toutes les actions qui ont été menées de concert avec les scientifiques, les gouvernants et les collectivités territoriales».
Poursuivant son propos, Babacar Diop n’a pas manqué de rappeler la «nécessité de créer un dispositif et des conditions stratégiques pour aller vers une section nationale». «Dans chaque communauté, nous avons des traditions qui ne doivent pas être occultées. Nous devons faire en sorte que les traditions, panachées avec les dispositions réglementaires, nous permettent d’aller vers des solutions consensuels», a-t-il dit.
PASSER A LA LOUPE LA MISE EN ŒUVRE DES DIRECTIVES VOLONTAIRES AU SENEGAL
Quand à la représentante de l’Agence Italienne de Coopération pour le Développement (AICD), elle a réitéré l’engagement de la Coopération Italienne toujours aux côté du gouvernement sénégalais pour la réalisation de la réforme foncière. Et elle poursuit : «l’AICD a prévu un financement d’un million de dollars (environ 500 millions FCFA) donné à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, ndlr) pour supporter tout le processus». Avant de préciser que l’appui n’est pas que financier, mais qu’ils sont là aussi en tant que soutien technique pour supporter et accompagner le Sénégal dans ce processus. Venu assister au forum, le Conseiller Technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Tanor Dieng, interpellé sur la réalisation du Comité de Pilotage, a rappelé que «depuis l’adoption des Directives volontaires (DV), en 2012, le Sénégal s’est résolument engagé dans la mise en œuvre de ces DV. C’est la raison pour laquelle, en 2014, nous avons mis en place cette Plateforme nationale pour regrouper tout un ensemble d’acteurs».
Les objectifs visées sont : «partager les résultats et les leçons apprises sur la trajectoire de la mise en œuvre des DV au Sénégal ; réaliser des analyses thématiques en lien avec la promotion des investissements privés ; la cohabitation avec les exportations agricoles familiales et l’accès des groupes vulnérables (jeunes et femmes) au foncier ; renforcer la qualité du dialogue sur la gouvernance foncière par une actualisation de la structuration, des axes stratégiques et les rapports partenariaux de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière». Et enfin, il y a aussi «échanger sur les perspectives de suivi-évaluation de la gouvernance foncière, en lien avec les actions portées par les partenaires techniques et financiers».
UN MAL PERSISTANT
Des acteurs appellent à concilier les deux régimes qui régissent le foncier au Sénégal notamment la loi sur le Domaine national et le Code des Collectivités territoriales et le droit coutumier, encore appliqué à 80% en zones rurales
Face à la récurrence des litiges fonciers au Sénégal, le président de la République, Macky Sall, a décidé de retirer certaines compétences et prérogatives aux maires notamment le pouvoir d’approbation des délibérations à hauteur d’un certain nombre d’hectares. Aussi a-t-il ordonné de ne plus consentir des titres fonciers sur les terres agricole et rurale. N’empêche, le mal persiste ! Résultant, on assiste à des séries de manifestations de désapprobation des affectations et des cas de violences dont les dernières à occuper les devants de l’actualité sont celles de Ndingler, opposant les paysans aux hommes du patron de SEDIMA Group, de Tobène, Dougar, Nianing, etc. Suffisant pour que des acteurs appellent à concilier les deux régimes qui régissent le foncier au Sénégal notamment la loi sur le Domaine national et le Code des Collectivités territoriales et le droit coutumier, encore appliqué à 80% en zones rurales, de manière à éviter le moindre contentieux possible. Il est aussi question de finaliser le projet de réforme foncière en cours, de sorte à encadrer non seulement les superficies mais aussi la durée des baux sur des terres à gérer et s’assurer de façon régulière, avec les populations, de la mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle pour une gouvernance foncière responsable et inclusive.
La suspension de la délivrance de titres fonciers sur les terres cultivables dans le monde rural est une décision prise par le président de la République, Macky Sall, pour prévenir les conflits fonciers. Diverses autres mesures ont été aussi annoncées. «J’ai donné instruction au ministre des Finances pour qu’on fasse la réforme pour que les terres cultivables ne soient pas des titres fonciers. A force de faire des titres fonciers, les surfaces cultivables n’existeront plus. Les étrangers seront des propriétaires chez nous», avait martelé le président de la République, Macky Sall, en réponse à une question sur le foncier lors de la conférence de presse tenue le 31 décembre 2020 au palais de la République.
Auparavant, une autre décision donnant plus de pouvoir à l’administration territoriale avait été prise. Toutefois, le problème reste entier. L’affaire Ndingler a resurgi récemment avec comme conséquence, une décision préfectorale interdisant toute activité sur le site litigieux. Les cas foisonnent. Le litige foncier à Dougar en est un exemple, avec l’arrestation le week-end dernier d’une trentaine d’individus suite à une manifestation des populations dénonçant l’attribution d’une réserve de 72 ha à la société Peacock-Investissement.
A Naining également, les habitants protestent contre l’attribution d’une assiette foncière au bord de la mer et jadis exploitée par les Eaux et Forêts à un hôtelier. Au moment où des révoltes sont notées dans des localités, d’autres qui ont par le passée connu ce genre de manifestations sont toujours dans l’attente d’une solution. Le différend entre le village de Tobéne n’est pas toujours réglé. Ailleurs, à Ndiael, c’est le même constat. Quid de Guéréo, Madina Wandifa, Tivaouane Peulh ?
Et, ces cas ne sont qu’une infirme partie de l’iceberg qui cache les nombreux litiges fonciers enregistrés dans le pays. Il est donc important que les différentes mesures annoncées soient appliquées, afin qu’une solution soit trouvée à tous ces problèmes.
UN COLLECTIF DES FAMILLES DES PRESUMES AUTEURS RECLAME UN PROCES
Languis de voir le séjour carcéral de leurs proches tiré en longueur, les familles des présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte s’érigent en collectif et réclament la tenue d’un procès.
Languis de voir le séjour carcéral de leurs proches tiré en longueur, les familles des présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte s’érigent en collectif et réclament la tenue d’un procès. Ces familles se sont mobilisées hier, mardi 18 mai à Ziguinchor pour déplorer la longue détention de leurs proches.
Ces parents et proches des personnes arrêtées dans cette affaire trouvent «inadmissibles» que le dossier soit rangé dans les tiroirs de la justice pour disent-ils laisser des «innocents moisir en prison». «Justice équitable», c’est ce que réclament les membres de ce collectif et lorsque Ousmane Sané le porte-parole du collectif se prononce c’est pour dire ceci, «trois ans que ces personnes sont arrêtées.
Trop, c’est trop ! Nous réclamons justice. Il y a des gens qui ont été arrêtés chez eux et on ignore totalement les raisons de leur arrestation», déplore M. Sané qui poursuit «90% des gens qui ont été arrêtés ne sont pas mêlés à cette affaire. «Il y a un tabou dans cette affaire. Pire, dans ce pays, il y a des gens qui ont fait plus grave que ça et ils bénéficient de liberté provisoire», peste-t-il.
La tenue d’un procès, c’est aussi l’une des principales requêtes de ces familles des présumés auteurs qui exigent la libération de ces personnes arrêtées dans cette affaire de la tuerie de Boffa Bayotte qui avait fait 14 morts le 08 janvier 2018. Un collectif qui interpelle les autorités pour la tenue d’un procès à défaut la libération de leurs proches.
Le collectif envisage de mener des actions pour faire bouger les choses dans le cadre de l’enquête sur ce massacre de Boffa Bayotte. Une sortie des familles des présumés auteurs qui fait suite il y a quelques jours à la grève de la faim entamée par ces personnes, seize au total, détenues à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ziguinchor depuis un peu plus de trois ans.
L'EMPREINTE DES SIGNARES À SAINT-LOUIS
Dans la ville, les filles métissées se sont fait une place au soleil en constituant une classe sociale à part. Elles sont devenues ces célèbres Signares, remarquables, jeunes entreprenantes, puissantes propriétaires terriennes. Tranches de vies
En cette belle journée du jeudi 6 mai, nous avons la chance de nous entretenir, sur le passage pédestre du pont Faidherbe, avec un vieux professeur d’histoire et de géographie, domicilié au Nord de l’île à Saint-Louis. Il est particulièrement intéressé par tout ce qui touche à la vie des Signares.
Accoudé à la rampe de protection du passage piétonnier, cet octogénaire, en l’occurrence M. B. Fall, témoin de l’histoire, nous taquine en faisant comprendre que les jeunes filles de la ville Saint-Louis ont, en général, hérité des Signares le secret de la séduction, qui fait qu’elles sont souvent épousées par des fonctionnaires en service à Saint-Louis. «Elles sont hospitalières, serviables, bien éduquées…», détaille notre interlocuteur. Celui-ci poursuit la description : «Les Saint-Louisiennes savent comment parler avec les étrangers, maîtrisent l’art culinaire de la vieille cité, sont très patientes».
À la descente du pont Faidherbe, à hauteur de l’Agence régionale de la Grande poste, nous interpellons cette dame domiciliée à Guet-Ndar. Elle est prête à interpréter une des belles chansons de l’époque coloniale, qui accompagnaient les Signares au moment où elles se rendaient à l’église, pour la messe de minuit du 24 décembre. «Je peux chanter, mais je ne peux pas vous rappeler cette histoire des Signares». Elle nous met, séance tenante, en rapport avec son mari qui s’affaire aux alentours.
Ce dernier est d’une énergie débordante. D’un geste emphatique, il nous salue avec des mains déformées par des travaux champêtres longtemps effectués dans les champs d’oignon du Gandiolais. Des mains larges et rugueuses comme celles des terrassiers, crevassées par les hilaires, qui nous tiennent en respect en nous faisant tituber.
Épopée
Il requiert l’anonymat pour nous confier : «Saint-Louis est toujours fière de porter l’histoire de ces belles Signares, qui étaient très riches, qui maniaient bien la langue française, les dialectes, qui nous apprenaient la culture française tout en nous exhortant à conserver nos valeurs traditionnelles, nos coutumes ancestrales ; ces dames métissées ont marqué d’une empreinte indélébile la civilisation de cette ville tricentenaire».
À 17h 45, nous sommes à la recherche de Louis Camara, ancien professeur de français, Grand prix du Chef de l’État pour les lettres de l’édition 1996. L’on éprouve du plaisir à se promener dans cette ville charmante, chatoyante, accueillante et attractive. En effet, les touristes et autres visiteurs, dès qu’ils mettent les pieds dans cette vieille cité, sont fortement impressionnés par la beauté étincelante et noble de ce centre d’élégance que certains écrivains considèrent comme un joyau des tropiques.
Ici, ce qui est frappant, de prime abord, c’est le halo lumineux d’une cité magique, née du mariage de la terre et des eaux du fleuve et de l’océan. Le promeneur est égayé par les lumières vives des vieilles chaumières, transformées au fil du temps, en réceptifs hôteliers et qui exhibent fièrement des silhouettes de naïades, qui continuent d’inspirer ces sommités du monde académique et autres intellectuels de gros calibre, prompts à produire des textes en prose, en alexandrins, des pamphlets, des poèmes, des romans, etc.
Saint-Louis est un creuset de métissage, de muses, une ville amphibie, radieuse, qui déroule ses méandres, sa belle carte, la couleur émeraude de son fleuve, qui continue de convoquer et de convoquer des élans de lyrisme.
Belles femmes Sérères
Selon Louis Camara, signare vient du terme «senhoras», utilisé à l’époque par les voyageurs portugais, pour désigner ces belles femmes sérères, à la noirceur d’ébène, qu’ils n’hésitaient pas à épouser sur la Petite-Côte (c’était vers le 16ème siècle). L’usage s’est répandu ensuite à Gorée et à Saint-Louis. Mais on identifie beaucoup plus les senhoras, les signoras ou les Signares à l’histoire de Saint-Louis et de Gorée. Car, c’est dans ces deux villes qu’elles se sont le plus manifestées et leur présence a été la plus marquante. C’est à Saint-Louis, plus précisément, que le phénomène des Signares a pris une tournure particulière, du fait de leur présence plus remarquée, du rôle qu’elles ont eu à jouer sur les plans politique, économique et social.
À Saint-Louis, a-t-il souligné, on appelle communément Signares, les filles nées de l’union entre les colons blancs français (en particulier) et anglais, avec les femmes du terroir. Ces enfants métis devenues Signares étaient des femmes assez puissantes, sur tous les plans et ont joué un rôle déterminant dans l’histoire de la ville. Au début du 17ème siècle (ce n’était pas encore la colonisation), elles faisaient du commerce avec les autochtones, habitaient dans des forts, dans de vastes concessions.
On raconte qu’elles sont issues et bénéficiaient de mariages célébrés à la mode du pays, pour un temps bien déterminé, et que leurs époux français, au moment de retourner en France après avoir accompli leur mission à Saint-Louis, acceptaient de leur léguer l’ensemble de leurs biens. Du coup, elles devenaient très riches et géraient de grands domaines agricoles et avaient des esclaves domestiques ou de case, menaient une vie assez somptueuse. Au milieu du 19ème siècle, les Français étaient en pleine conquête coloniale. Et là, on ne peut pas ne pas citer le nom de Louis Faidherbe qui a fait de Saint-Louis une ville moderne. Les Français sont venus en grand nombre à Saint-Louis, pour les besoins de l’administration coloniale. Le phénomène du métissage s’est accru.
MILLE MILLIARDS POUR ÉVITER LE DÉCROCHAGE ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE
Le sommet sur les économies africaines ouvert ce mardi à Paris vise à combler au moins en partie le "besoin de financement de l'Afrique d'ici 2025, estimé à 285 milliards de dollars", selon Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel Macron a ouvert mardi un sommet international consacré à la relance économique de l'Afrique, avec l'ambition de mobiliser au moins 100 milliards de dollars pour que le continent puisse se relever de la pandémie, mais aussi lutter contre le terrorisme.
Ce "sommet de l'urgence et de l'ambition" vise à combler au moins en partie le "besoin de financement de l'Afrique d'ici 2025, estimé à 285 milliards de dollars", a déclaré le chef de l'Etat à son arrivée au Grand palais éphémère, édifié sur le Champ-de-Mars au pied de la Tour Eiffel.
Mais pour éviter d'alourdir le fardeau de la dette, Emmanuel Macron a proposé "une nouvelle donne", passant à la fois par la mobilisation de l'investissement privé et le recours à un instrument financier peu utilisé, les droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international.
Equivalent à une planche à billets du FMI, ces actifs monétaires peuvent être convertis en devises par les pays et dépensés, sans créer de dette.
Jusqu'à présent, la communauté internationale s'est accordée sur le principe d'une émission globale de DTS de 650 milliards de dollars, dont 33 milliards devaient revenir mécaniquement à l'Afrique, par le jeu des quotes-parts au sein de l'institution de Washington.
Trop peu en regard des besoins de financement du continent qui a besoin d'investir massivement pour enrayer la pauvreté, développer les infrastructures, affronter le changement climatique et la menace jihadiste.
"Nous défendons l'idée que les pays aisés puissent réallouer leurs DTS pour qu'ils aillent vers les pays pauvres, en particulier l'Afrique, pour que les 33 milliards d'aujourd'hui deviennent 100 milliards", a expliqué le président Macron.Un objectif sur lequel les dirigeants africains invités lundi à l'Eysée sont tombés d'accord, tout en estimant que ce ne serait pas suffisant, a relevé le président de la République démocratique du Congo (RDC), Felix Tshisekedi.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, qui participe au sommet en visioconférence, s'est déclarée favorable à cette option dans un communiqué, sous réserve que l'usage des fonds soit "transparent et responsable".
- Charge sécuritaire -
Ce "Sommet sur le financement des économies africaines" est un "moment très important, nous sommes réunis pour inverser un processus de divergence, qui est très dangereux, entre les économies avancées et les pays développés, en particulier l'Afrique", a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
"Nous devons revenir au fort rythme de développement que l'Afrique connaissait avant le Covid, il le faut pour l'Afrique et pour le reste du monde".
Car le PIB continental devrait progresser de "seulement 3,2% cette année", quand la croissance mondiale devrait accélérer à 6%.
Un moratoire sur les intérêts de la dette, mis en place en avril 2020 par le G20, a permis de donner un peu d'air au pays africains les plus endettés, mais "cette pandémie a laissé nos économies exsangues car nous avons dû consacrer le peu de moyens que nous avions à combattre la maladie", a témoigné Félix Tshisekedi, qui assure la présidence tournante de l'Union africaine.
Le FMI a calculé que les économies avancées ont consacré près de 25% de leur richesse nationale à des plans de relance post-Covid, une proportion qui tombe à 2% pour le continent.
Or, en plus de la pandémie, une "charge de sécurité repose sur l'Afrique", devenue le nouvel "épicentre" du terrorisme, a averti Emmanuel Macron, jugeant "impérieux d'actualiser les règles financières en prenant en compte" ces coûts.
A côté des DTS, la communauté internationale devrait mobiliser des moyens plus classiques, comme les plans d'aide, bilatéraux ou multilatéraux, orchestrés par les organisations internationales, sous condition de réformes.
Le FMI a par exemple confirmé la mise à disposition de 240 millions de dollars pour le Togo, a annoncé son président."Le sommet vise à poser les bases d’un nouveau cycle de croissance en Afrique", a déclaré mardi Faure Gnassingbé.
Selon lui, "l’appui au secteur privé africain" sera également décisif pour un continent qui aspire à sortir de la logique de l'assistance mais qui butte encore sur la défiance des investisseurs.
LE CORONAVIRUS EST TOUJOURS PRÉSENT AU SÉNÉGAL
Les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont annoncé 24 nouvelles contaminations sur un échantillon de 863 tests réalisés
Même s’il y a une décélération des cas, le coronavirus est toujours présent au Sénégal. Ce mardi, les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont annoncé 24 nouvelles contaminations sur un échantillon de 863 tests réalisés. Il n’y pas eu de cas importé. Cependant, 15 cas communautaires ont été dénombrés. Là où le nombre de patients testés négatifs et déclarés est de 17.
Il y a eu, selon les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, 9 cas graves. Le bilan macabre provisoire a légèrement grimpé à cause d’un cas de décès qui a été enregistré. Le tableau macabre affiche, temporairement, 1128 décès.
A ce jour, 40896 cas ont été déclarés positifs dont 39614 guéris et 153 sous traitement. Par ailleurs, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé que 433531 personnes ont été vaccinées sur toute l’étendue du territoire depuis le début de la campagne de vaccination.
LA CRISE ISRAÉLO-PALESTINIENNE ET D’AUTRES SUJETS À LA UNE
Dakar, 18 mai (APS) – Les quotidiens reçus mardi à l’APS se sont surtout intéressés aux sujets locaux, tout en s’indignant de la guerre entre Israéliens et Palestiniens.
La société chargée de la distribution de l’eau dans plusieurs villes du pays est vertement critiquée par Libération. ‘’Sen’Eau, un scandale’’, s’indigne le journal.
‘’L’eau (…) est devenue une denrée de luxe pour plusieurs localités’’ du pays, se désole Libération.
Il existe ‘’un terrible désamour’’ entre Macky Sall et Abdoulaye Bathily, selon L’Observateur. ‘’Entre le professeur Abdoulaye Bathily et le président Macky Sall, le divorce est désormais consommé’’, écrit-il.
‘’On ne sait pas ce qui s’est réellement passé entre eux, mais Bathily n’a pas digéré sa défaite à la présidence de la commission de l’Union africaine’’, affirme un analyste politique interrogé par le journal.
Pourtant, quand le premier, ancien ministre, universitaire et homme politique de renom, briguait la présidence de la commission de l’UA, le second ‘’avait soutenu sa candidature et envoyé des émissaires un peu partout en Afrique’’, répond un autre analyste prié de décrypter le ‘’désamour’’ survenu entre les anciens ‘’compagnons’’ de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), qui a fait élire et réélire Macky Sall en 2012 et 2019.
Selon plusieurs journaux, Abdoulaye Bathily aurait mis le Sénégal en garde contre un éventuel ‘’chaos’’ et décrié le refus de Macky Sall d’appliquer les conclusions des Assises nationales, une concertation à laquelle l’universitaire de renom a activement pris part.
Une bonne partie de la presse relaye les propos de l’opposant Barthélémy Dias, le maire de Mermoz. M. Dias jure qu’il sera candidat à l’élection du maire de Dakar, malgré les réformes administratives menées par le gouvernement, lesquelles, à son avis, n’ont de finalité que la conquête du conseil municipal de la capitale par la majorité présidentielle.
‘’Ce n’est pas parce qu’on est incapable de gagner Dakar qu’on (…) doit faire disparaître Dakar’’, rapporte Vox Populi, citant Barthélémy Dias.
Selon WalfQuotidien, la Cour des comptes aurait été ‘’activée’’ dans le but d’empêcher M. Dias de se présenter à l’élection du maire de Dakar.
‘’Candidat à la mairie de Dakar, Barthélémy Dias semble être dans le viseur du pouvoir, qui a réactivé l’affaire Ndiaga Diouf (dont la mort, lors de heurts à Dakar, a valu à M. Dias plusieurs mois de prison) et activé la Cour des comptes’’ pour que ladite juridiction mène une enquête sur la gestion faite de la mairie de Mermoz par l’opposant, rapporte le même journal.
Le Témoin Quotidien est préoccupé par le trafic des faux médicaments. La Gambie est ‘’la plaque tournante’’ de ce trafic, affirme-t-il.
‘’En moins de deux semaines, près de 2 milliards de francs CFA de faux médicaments [ont été] interceptés par [les douanes sénégalaises]. Ces produits viennent de la Gambie voisine, devenue le hub, voire le laboratoire sous-régional des faux médicaments’’, lit-on dans Le Témoin Quotidien.
Le quotidien L’info considère le sommet France-Afrique, qui se tient à Paris, comme le prolongement de la Françafrique, la complicité entretenue par des dirigeants africains et français au détriment de l’Afrique et de ses populations.
‘’La Françafrique autrement’’, écrit le journal, concernant le sommet dirigé par Emmanuel Macron.
‘’Ce sommet est juste une façon de conquérir des marchés pour les entreprises françaises’’, soutient un économiste interrogé par le journal.
‘’C’est juste la Françafrique qu’ils veulent remettre en place en utilisant d’autres moyens’’, a dit un autre économiste à L’info.
L’opposition de certains pays africains à l’annulation de leur dette est diversement appréciée en Afrique, selon EnQuête. L’Initiative pour l’annulation de la dette africaine, comme l’indique son nom, demande aux institutions multilatérales d’annuler la dette des Etats du continent.
L’économiste El Hadj Mansour Sambe, lui, s’est rangé du côté de ceux qui ne veulent pas d’une annulation de la dette, un groupe de pays dont ferait partie le Bénin, selon lui. ‘’Si on accepte l’annulation, il y aura une conditionnalité sur notre budget (…) Aujourd’hui, même endettés, nous pouvons nous battre (…) et progresser ensemble’’, recommande M. Sambe dans une interview publiée par EnQuête.
Les quotidiens commentent également les heurts à l’origine de la mort de plusieurs centaines de personnes à Gaza, des Palestiniens pour la plupart.
‘’Netanyahu pourrait gagner la guerre’’, écrit Le Quotidien, foncièrement convaincu que le Premier ministre israélien ‘’n’aura jamais la paix, même s’il exterminait tous les habitants de Gaza’’.
‘’La Palestine reste, après la libération de Nelson Mandela et la fin de l’apartheid, l’une des dernières grandes causes de l’humanité’’, ajoute le même journal, estimant que ‘’le Sénégal ne doit pas être timide sur le sujet’’.
‘’Notre soutien ne doit pas manquer aux Palestiniens (…) A l’instar (…) de l’unité africaine, la cause palestinienne doit demeurer un marqueur de notre politique extérieure’’, conseille Le Quotidien aux autorités sénégalaises.
Sud Quotidien dénonce l’indifférence d’une partie de la diplomatie occidentale, qu’il met en garde contre les conséquences d’une telle attitude. ‘’Un proverbe peul dit qu’une querelle de lézards près des feux d’une cuisine peut engendrer une catastrophe aux proportions incontrôlables, quand la queue d’un des reptiles fait sauter un tison, qu’une braise enflamme la toiture de la case où dormait un petit bébé, que la mère de l’enfant se précipite dans les flammes…’’ argue-t-il.
‘’Demain, quand les extrémistes israéliens, qui sont tout près du pouvoir, mettront leurs menaces à exécution, les Européens et les Américains diront, comme ils l’avaient fait en 1944, qu’ils ne savaient pas…’’ ajoute Sud Quotidien.
Malgré les violences infligées par l’armée d’Israël aux civils de Gaza, il n’y a, s’indigne Tribune, ‘’aucune condamnation [venue] des organisations de défense des droits de l’homme si promptes à réagir pour dénoncer et condamner la non-reconnaissance des pires choix sexuels bannis par toutes les religions’’.
‘’Il est à craindre que cette zone (Gaza) soit (…) le lieu de conflits par procuration ou que les puissances globales y exportent leurs dissensions et contradictions, après les puissances régionales’’, avertit Le Soleil.
LE PORT MINERALIER ET VRAQUIER VEUT S’ACCAPARER ENCORE DE 250 M DE TERRE
La tension est toujours palpable à Sendou où il est prévu de défalquer 250 mètres à l’intérieur des limites du village dans le cadre de l’extension du port minéralier et vraquier.
Arfang Saloum SANE, correspondant à Rufisque |
Publication 18/05/2021
Après la concession de 259 hectares à Dame Diané de Sénégal Minergy Port, correspondant à la superficie des travaux du port minéralier de Sendou, les autorités portuaires ont affiché leur ferme volonté de procéder à l’extension de 250 autres mètres dans la commune de Sendou. Une chose dont les populations, au premier rang desquelles le maire Daouda Diaw, ne veulent surtout pas entendre parler.
La tension est toujours palpable à Sendou où il est prévu de défalquer 250 mètres à l’intérieur des limites du village dans le cadre de l’extension du port minéralier et vraquier. Une pression qui fait suite à la visite de travail effectuée le 04 mai dernier sur le site par le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye. Le maire Daouda Diaw a saisi pour sa part l’occasion de la prière de la Korité pour s’adresser à ses administrés à propos de ce qu’il a appelé « l’acharnement » des autorités en charge de l’érection du projet du port de prendre quelque 250 mètres à l’intérieur de la commune. « Nous nous étions opposés catégoriquement à l’extension du projet dans le village traditionnel. Nous avions la même posture vis-à-vis de ce dossier d’extension. Aujourd’hui, nous sommes toujours conséquents par rapport à cela. Il revient maintenant à la population de nous rejoindre aux avant-postes pour dire non à toute tentative d’extension du port vers les habitations », a déclaré le maire devant les fidèles musulmans venus à l’esplanade de la grande mosquée de Sendou pour les besoins de la prière de l’Eid el Fitr.
Une occasion mise à profit par le maire comme pour faire le compte-rendu de la situation au sortir de la réunion de travail avec le ministre Alioune Ndoye et le promoteur de Sénégal Minergy Port. Outre le dossier d’extension, l’édile de cette commune du littoral a exprimé sa désapprobation sur les agissements du promoteur qui semble occulter les contraintes. Une absence d’implication vivement décriée par le maire Daouda Diaw qui, malgré les nombreuses relances, n’a pas à ce jour jugé de prendre langue avec les autorités du port. « Nous n’appelons à pas à la révolte et nous n’incitons pas les populations à une quelconque violence. Tout ce que nous souhaitons, c’est l’implication des populations dans ce projet qui va impacter sur leur vie. Il est temps de dénoncer cette manière unilatérale de procéder des autorités du port. Le promoteur n’a jamais souhaité s’entretenir avec les populations depuis la pose de la première pierre », s’offusque le maire de Sendou qui invite ses administrés à prendre conscience de l’avenir de leur jeune commune.
Des lendemains incertains dans cette commune qui a vu son poste de santé détruit et remplacé à l’entrée par un poste de police. Lors de ce bref face à face avec ses administrés, l’édile est revenu sur le dossier des inondations en période d’hivernage et le paiement des impenses pour les impactés agricoles et terriens du port. A noter que ce projet d’extension de 250 mètres pour les besoins de la marge de sécurité du port avait été soulevé par M. Oumar Guèye, alors ministre de la Pêche et de l’Economie maritime. Une initiative qui, une fois actée, va effacer de la carte la moitié du village traditionnel de Sendou qui comporte le cœur de cette commune. Depuis lors, les supputations vont bon train quant à la délocalisation des lieux cultuels et tout ce que cela comporte comme sacrifices pour ces Lébous de souche. Le projet du futur port s’élève à 290 milliards
DAKAR PRODUIT 130 TONNES DE DECHETS PLASTIQUES PAR JOUR
L’annonce a été faite hier au cours d’un atelier de formation à l’intention des professionnels des médias spécialisés en environnement
Le Sénégal en général et la capitale en particulier produisent trop de déchets, surtout en plastique. rien que dans la région de Dakar, c’est 130 tonnes de déchets qui sont produits chaque jour. L’annonce a été faite hier au cours d’un atelier de formation à l’intention des professionnels des médias spécialisés en environnement. Cette rencontre a été organisée par l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) et le Ministère de l’Environnement, et il a pour objectif de renforcer la capacité des journalistes sur la contribution déterminée au niveau national (Cdn), mais aussi sur la croissance verte.
Le Sénégal fait face à un rythme d’urbanisation rapide, soutenu par une économie dynamique et concentrée en centre urbain où 65% du Pib est produit (55% à Dakar). La population urbaine devrait accroître au moins de 2,5% chaque année et attendrait 62% en 2025. Cette croissance présente des enjeux nationaux quant à la capacité des gouvernements et collectivités à assurer le service public de base. Au Sénégal, en moyenne 200 000 tonnes de déchets plastiques sont produites, avec à Dakar près de 130 tonnes de déchets plastiques par jour.
Pour faire face à cette situation, un projet de ville verte est mise en œuvre par GGGI qui est une organisation intergouvernementale créée par traité, et engagée à accompagner la promotion et le soutien à la croissance verte durable, sociale et inclusive les pays développés ainsi que ceux émergents. L’objectif de ce projet est de soutenir les efforts du Sénégal dans la mise en œuvre des lignes directrices pour le développement de villes vertes, dans le but d’atteindre une gestion durable, environnementale, intégrée, avec l’accélération des villes vertes secondaires.
Le projet impactera la qualité de vie des populations à Dakar, Thiès et Diourbel à travers une série d’interventions visant à améliorer l’efficience dans la chaîne de valeurs de la gestion des déchets. En plus des déchets plastiques qui décorent la capitale, il faut faire face à la pollution. Selon le directeur de l’environnement et des établissements classés, Baba Dramé, l’un des facteurs de pollution est l’embouteillage. «C’est une ville confinée et il y a trop de problèmes pendant les heures de pointe. Les vieilles voitures sont souvent, dans le contexte de notre pays, de grands polluants», souligne t-il.
Avant d’ajouter que ce sont des véhicules qui polluent notre atmosphère ; donc la réflexion est de renouveler le parc automobile, de promouvoir le transport de masse avec le Brt, le Ter. «Je pense que si nous arrivons à mettre en application ces projets, on va réduire de façon substantielle les émissions de gaz à effet de serre qui proviennent du secteur du transport», dit-il.
A PARIS, UN SOMMET POUR ÉVITER LE DÉCROCHAGE ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE
La réunion de Paris, qui débute à 13H00 (11H00 GMT), sous la houlette du président Emmanuel Macron, sera consacrée au fardeau de la dette publique, mais aussi au soutien du secteur privé
Une trentaine de dirigeants africains et européens se réunissent mardi à Paris avec les grandes organisations économiques internationales, pour tenter d'éviter un décrochage financier, économique et social de l'Afrique après la pandémie.
L'Afrique fait figure de continent relativement épargné sur le plan sanitaire, avec seulement 130.000 morts du Covid-19, selon les chiffres officiels, sur un total mondial de près de 3,4 millions de morts.
Mais elle en sort financièrement exsangue, au moment où elle devrait justement investir massivement pour enrayer la pauvreté, développer les infrastructures, affronter le changement climatique et la menace jihadiste.
La réunion de Paris, qui débute à 13H00 (11H00 GMT), sous la houlette du président Emmanuel Macron, sera consacrée au fardeau de la dette publique, mais aussi au soutien du secteur privé.
Elle se finira par une conférence de presse conjointe avec le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, à la tête de l'Union africaine, le président du Sénégal Macky Sall et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva.
- "Grande divergence" -
L'idée de ce "Sommet sur le financement des économies africaines" a germé à l'automne, quand le FMI a chiffré à 290 milliards de dollars les besoins de financement non couverts de l'Afrique d'ici 2023.
Certes, l'économie du continent, qui a connu sa première récession en un demi-siècle l'an passé à cause de la pandémie, devrait rebondir de 3,4% en 2021 et de 4% en 2022.
Et un moratoire mis en place en avril 2020 a permis de donner un peu d'air au pays africains les plus endettés.
Mais cela ne suffira pas.Les dettes publiques explosent et en 2021, 39 millions d'Africains pourraient tomber dans l'extrême pauvreté, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Alors que les pays développés dépensent sans compter, l'Afrique "n'a pas les moyens financiers aujourd'hui de relancer son économie", a souligné le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire mardi sur RFI.
Il a mis en garde contre le risque d'une "grande divergence économique entre le continent africain qui repartirait en arrière, alors que les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie repartiraient fort".
Or les Etats africains ont aussi besoin d'argent pour financer la lutte anti-terroriste, alors que "l’épicentre du terrorisme s'est déplacé du Moyen-Orient en Afrique".
Un entretien bilatéral entre le président français et celui du Mozambique est d'ailleurs prévu en marge du sommet mardi matin, pour aborder notamment la situation dans le nord du pays, aux prises avec une guérilla jihadiste.
- Recours aux DTS -
Pour aider les pays africains sans alourdir leur dette, une idée est de recourir aux droits de tirage spéciaux (DTS), en quelque sorte à la planche à billets du FMI.Ces DTS peuvent être convertis en devises par les pays et dépensés, sans créer de dette.
Si le principe d'une émission globale de DTS de 650 milliards de dollars est acquis, reste à savoir ce qui sera alloué aux pays africains.
En effet, ces DTS sont répartis en fonction des quotes-parts de chaque pays au FMI: le plus gros va donc aux pays les plus riches.Sur le papier, l'Afrique ne bénéficierait que de 34 milliards de dollars.
D'où la discussion qui va s'engager sur une réallocation par les pays développés de leurs précieux DTS aux pays les plus pauvres, en plus des débats sur une restructuration des dettes existantes.
Sans compter les divers plans d'aide, bilatéraux ou multilatéraux, orchestrés par les organisations internationales, sous condition de réformes.
Le FMI a par exemple confirmé la mise à disposition de 240 millions de dollars de ressources supplémentaires au Togo, selon le président du pays."Le sommet vise à poser les bases d’un nouveau cycle de croissance en Afrique", a déclaré mardi Faure Gnassingbé, en appelant toutefois à ne pas se concentrer que sur les aides publiques.
Selon lui, "l’appui au secteur privé africain" sera décisif, pour un continent qui aspire à sortir de la logique de l'assistance mais qui bute encore sur la défiance des investisseurs.