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4 mai 2025
Société
ENVIRON 3000 PERSONNES SONT MORTES SUR LES ROUTES ENTRE 2017 ET 2020
Le chef de la division sécurité routière de la Direction générale des transports routiers, Ousmane Ly déplore la recrudescence des accidents dont un un grand nombre occasionne des pertes en vies humaines
Les accidents de la circulation ont causé environ 3000 morts au Sénégal entre 2017 et 2020, a révélé mercredi, le chef de la division sécurité routière de la Direction générale des transports routiers, Ousmane Ly.
’’Au Sénégal, malgré le développement et la qualité du réseau routier et autoroutiers, nous notons, depuis quelques temps, de plus en plus, dans nos routes, la recrudescence des accidents dont un grand nombre occasionne des pertes en vies humaines. Entre 2017 et 2020, on a enregistré environ 3000 décès’’, a-t-il dit.
Il s’agit d’un ’’bilan exorbitant’’ sur une population d’environ 17 millions d’habitants et dans un pays où le parc automobile avoisine les 650 000 véhicules, selon M. Ly. Il a relevé qu’en 2020, malgré les mesures restrictives dans les transports, liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19, près de 877 décès ont été enregistrés.
’’En 2019, on avait enregistré 745 décès. Donc, en valeur relative, on a noté une hausse de 17% entre 2019 et 2020, malgré la pandémie’’, a poursuivi Ousmane Ly qui prend part, à Saly-Portudal (Mbour, ouest) à un atelier de partage, de plaidoyer et de renforcement des capacités des autorités locales et administratives en matière de sécurité routière.
Cet atelier de deux jours (19-20 mai) est à l’initiative de Partners west Africa Sénégal à travers le projet ’’Sahel Road Safety Initiative’’ qui, selon sa coordonnatrice, Pr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, a contribué à lutter contre toutes formes d’insécurité routière au Sénégal.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les accidents de la circulation causent 1,35 millions de morts par an à travers le monde, dont 90% dans les pays à faibles revenus, notamment en Afrique, a rapporté le chef de la division sécurité routière qui rappelle que l’atelier se tient dans un contexte où la semaine mondiale de la sécurité routière instituée par l’Organisation des Nations-Unies (ONU).
QUAND BATHILY PARLE DU SÉNÉGAL, ÉCOUTEZ-LE
Chers cadres de l'APR, qui mieux que l'ancien ministre pour alerter face aux menaces que font planer sur le pays l'amateurisme, la mal gouvernance, la gabegie, la boulimie foncière en cours dans le pays ? COMMUNIQUÉ DE LA LD-DEBOUT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du secrétaire général par intérim de la LD-Debout, daté du 19 mai 2021 en réaction à la sortie des cadres de l’APR contre Abdoulaye Bathily.
« Mesdames, Messieurs les Cadres Républicains,
Le Professeur Abdoulaye Bathily, s’exprimant en conférence publique dans le cadre des activités marquant le centième anniversaire du président Amadou Mahtar Mbow, a partagé avec l’assistance son analyse de la situation actuelle que vit notre pays, à la lumière notamment des douloureux évènements de mars dernier qui ont occasionné des pertes en vies humaines très déplorables et des dégâts matériels incommensurables.
Des évènements graves et d'énormes pertes qu’il était possible d’éviter pour peu que votre gouvernement et son chef fassent preuve de respect des règles et principes élémentaires de gouvernance démocratique, de sagesse et de retenue.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
La structure politicienne que vous constituez, baptisée « Convergence des Cadres Républicains », a cru devoir sauter sur cette prise de parole en un endroit approprié, non pas pour instaurer un débat contradictoire sain avec des idées qui déconstruisent l'argumentation du Professeur Bathily, mais pour s’en prendre à l’homme, dans un langage ordurier, désinvolte et irrespectueux, indigne de gens de bonne éducation qui pourraient s'attribuer le titre de "cadres républicains". Un langage qui respire la haine et le mépris contre un intellectuel de haut niveau, reconnu et respecté de tous ses paires en Afrique et dans le monde, un leader politique panafricain, un patriote sénégalais émérite, un nationaliste déterminé, à l'engagement citoyen indéfectible.
Bathily parle du Sénégal ! Et vous mobilisez presque tous les médias avec les moyens de l’Etat pour parler de sa personne. Que vous êtes descendus bas ! Dans les caniveaux de l'injure et de l'insolence ! Y en a marre en réalité de votre arrogance qui vous perdra à coup sûr !
Fort heureusement que les Sénégalaises et les Sénégalais retiennent que Bathily parle de leur vécu et de leur futur proche, en militant généreux, sans haine, ni rancune, dans un style et un ton encadrés par l’autorité de la science.
Les chiens de garde aboient sûrement pour rappeler leur présence à leur maître qui a sans doute commencé à perdre confiance en leur utilité devant l’adversité ambiante et l’ampleur des complaintes citoyennes.
Professeur Abdoulaye Bathily ! 60 ans de présence sur la scène politique sénégalaise et africaine, à des niveaux les plus élevés ! Qui mieux que lui est plus fondé pour alerter, tirer sur la sonnette d’alarme face aux menaces que font planer sur le pays l'amateurisme, la mal gouvernance, la gabegie, la boulimie foncière, le situationnisme des plus opportunistes d’entre vous et les tortuosités de tous genres observables dans la galaxie de votre coalition politique.
Après avoir consenti d'énormes sacrifices pour ce pays, le Professeur Bathily ne saurait garder le silence quand le bateau Sénégal prend de l'eau. Vos vociférations n'y feront rien. Bathily restera debout hors de votre portée !
Mesdames, Messieurs les Cadres,
En mars dernier, quand le pays brûlait, vous aviez choisi sans vergogne de vous terrer, abandonnant votre chef dans la tourmente et la désolation. Nous avions même une énorme pitié pour lui, pour ce qu'il représente, de voir son autorité si lamentablement bafouée ! Personne d‘entre vous n'a osé lever le plus petit doigt. Personne d’entre vous n'a eu le toupet d’aboyer. Votre lâcheté en cette circonstance est sans nulle pareille dans les annales de l'histoire de la vie politique sénégalaise. Mais, lui, Bathily fidèle à ses principes et à son amour viscéral pour le Sénégal, constant dans le don de soi à sa patrie, a bravé l’insécurité qui s’était emparé de la capitale pour se rendre au palais de la République, les lieux presque déserts, afin de contribuer à l’apaisement, au retour au calme et à la stabilité. Des événements de mars il en sait, sans nul doute, autant que vous en ignorez.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
Votre statut de cadre n'a donné aucune empreinte dans la marche du pays. En huit ans de règne, la pauvreté a augmenté, la paix sociale est fortement déstabilisée. Partout, les populations expriment le rejet de vos politiques publiques et s’opposent ouvertement à vos choix. Vos options stratégiques en matière de politique économique et sociale sont erronées : les ressources aux compagnies étrangères, la misère aux valeureux citoyennes et citoyens dont les plus jeunes sont obligés de braver la mer et le désert, préférant la mort au sort que votre Plan Sénégal Emergent leur réserve.
Cadres, vous avez dit ! Publiez donc la liste et les profils de vos membres. L’opinion a besoin de savoir pourquoi vous êtes si peu utiles au pays et à votre chef pendant que vous êtes gracieusement payés et royalement entretenus aux frais du contribuable sénégalais. Vous êtes une injustice et un fardeau. De grâce, n’en rajouter pas en insultant des patriotes exemplaires. Vous l’avez fait avec le président Amadou Mahtar Mbow aussitôt qu’il a présenté les conclusions des travaux de la commission nationale de réforme des institutions.
Parions que cette fois-ci ce n'est pas votre chef qui vous a envoyés (en tout cas la fébrilité est devenue trop manifeste en lui) et gageons qu’il n’est pas au courant de vos bêtises. Que des jeunes inintelligents et mal élevés se mettent à insulter des références du troisième âge est déjà problématique. Que de petites gens se prévalant du titre pompeux de "cadres républicains" se livrent à un tel exercice pour uniquement plaire au prince en vue de se faire servir au banquet royal, dans un pays pauvre très surendetté, est une énorme déchéance morale.
Mais qu’à cela ne tienne, l'excellent Professeur Abdoulaye Bathily reste et demeurera pour l’éternité une référence au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Son parcours académique, politique, et professionnel force le respect et l'admiration. Vos vociférations ne changeront rien de cette réalité et de cette image de l'homme construite à travers de longues années, dans l’abnégation, au bout de l'effort et du sacrifice.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
Pour le reste, un peu d’intelligence vous aurait suffi pour ne plus ressasser ce que vous appelez « nostalgie des Assisses ».
D’abord, et de manière incontestable, les Assises Nationales sont un chef-d’œuvre, un succès, une commande citoyenne, inclusive, participative. C’est grandiose ! Vous auriez appliqué les conclusions, elles vous auraient éviter vos divagations programmatiques qui accélèrent toutes leurs cadences vers les seuls résultats que vous savez produire : dilapidation des ressources de la Nation, augmentation de la misère des populations, aggravation des injustices sociales, corruption généralisée, accaparement et spoliation des terres des pauvres paysans et du littoral sénégalais, surendettement du pays, etc.
Ensuite, c’est à la fois inutile et maladroit de vouloir toujours revenir sur l’échec d’une candidature de Bathily à la présidence de la Commission de l'Union Africaine que vous avez vous-même présentée alors comme une « candidature du Sénégal ». Vous vous en êtes vantés sous tous les toits et dans toutes les presses. Votre chef en première ligne. Paradoxe des paradoxes ! Par vos manœuvres déloyales, opaques et souterraines vous réussirez à en devenir l’obstacle majeur devant le collège des chefs d’Etat électeurs.
Etant donné que l’affaire vous est restée dans le subconscient, et que manifestement il vous manque du courage, peut–être viendra le jour où il vous échappera, tel un refoulement, au sens freudien du concept, la vérité, rien que la vérité et toute la vérité. Peut-être que ce jour-là, les Sénégalais et les Africains comprendront votre véritable rôle dans l'histoire de cette candidature dont l’échec vous enchante tant. Le Professeur Bathily, là aussi, agissait par devoir de militant d’une Afrique unie et émancipée, véritablement libre et indépendante.
De tout, il devient évident que le meilleur service que vous pouvez vous rendre, à vous et à votre chef, est de vous concentrer et de vous recentrer sur les graves problèmes de l’heure pour au moins essayer de soulager les Sénégalaises et les Sénégalais qui sont particulièrement éprouvés pour le peu de temps qui vous reste, et pendant lequel le pays est malheureusement obligé de supporter votre arrogance et votre piètre gouvernance.
Enfin, un conseil tout de même, mesdames, messieurs les Cadres Républicains : dites à votre chef et à vos camarades d’écouter attentivement le Professeur Bathily, et maintenant, sinon demain vous pourriez le regretter et malheureusement, il sera déjà bien trop tard. »
LES ENQUETEURS PASSENT UNE COMMANDE DE PLUS DE 3 MILLIONS F CFA CHEZ LES TRAFIQUANTS
Victor Ekene Nwadike, Jodéofor Adueken et Babacar Wone ont été attraits hier devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs, trafic intérieur de drogue et faux et usage de faux dans un document administratif.
Victor Ekene Nwadike, Jodéofor Adueken et Babacar Wone ont été attraits hier devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs, trafic intérieur de drogue et faux et usage de faux dans un document administratif. Pour démanteler ce réseau de trafiquants de drogue, les limiers se sont fait passer pour des consommateurs en passant une commande d’une valeur de plus de 3 millions de francs CFA. L’affaire évoquée à la barre hier a fait l’objet d’un renvoi au 1er juin prochain afin que le tribunal puisse se prononcer sur les exceptions soulevées par la défense.
Suite à une information qui faisait état d’un vaste réseau de trafic intérieur de cocaïne à Dakar, la police a ouvert une enquête pour élucider cette affaire. A l'issue de celle-ci, elle s’est fait une idée pour démanteler ce réseau. Et c’est Jodéofor Adueken qui est le premier à tomber dans leur nasse. Les enquêteurs ont découvert par devers lui 2,5 g de cocaïne. Mais pour atténuer sa culpabilité, il prétend que la cocaïne était pour sa propre consommation. Et c’est ainsi qu’il a vendu la mèche en donnant le nom de son livreur, Victor Ekene Nwadike. Pour arrêter celui-ci, les enquêteurs sont entrés en contact avec lui en passant une commande de 300 g de cocaïne pour une valeur de 3 millions de francs CFA.
Ignorant qu’il avait affaire à des hommes de tenue, il a mordu à l’hameçon en donnant rendez-vous aux policiers chez lui. Au moment de la perquisition de l’appartement, Babacar Wone a été trouvé sur place avec un faux passeport dans sa chambre. Victor Ekene Nwadike, Jodéofor Adueken et Babacar Wone comparaissaient hier devant la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs, trafic intérieur de drogue et faux et usage de faux dans un document administratif. D’emblée, les avocats de la défense ont soulevé une exception de nullité en invoquant l'article 5 du règlement 5 de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Selon eux, les droits de leurs clients ont été violés. A en croire les robes noires, les accusés n'ont pas été notifiés de leur droit d'être assistés par leurs conseils à temps. Sur ce, la défense a sollicité l'annulation du procès-verbal de l'enquête préliminaire et la nullité de la procédure. Un avis qui n’est pas partagé par l'avocat général selon qui le règlement 5 de l'UEMOA n’a pas été violé.
Ainsi, il conseille au juge de rejeter la demande de nullité de la procédure faite par la défense. Et pour statuer sur cette requête, la chambre a renvoyé cette affaire au 1er juin prochain.
LE MFDC SIGNE LE PACTE, MAIS SANS SALIF SADIO ET EDMOND BORA
Après des mois de discussions, des factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont réussi à harmoniser leurs positions, en vue d’aller à la table de négociations avec l’État
On se dirige vers la table de négociations entre le MFDC et l’Etat du Sénégal. Au terme de deux jours de conclave au Cap-Skirring, dans le département d’Oussouye, une résolution a été adoptée par les parties prenantes, mais sans la présence de Salif Sadio et Edmond Bora qui manquent encore à l’appel.
Après des mois de discussions, des factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont réussi à harmoniser leurs positions, en vue d’aller à la table de négociations avec l’État du Sénégal.
Il s’agit entre autres de Assaninga, Ukana Tanor, Bignona, la faction de feu Ousmane Niantang Diatta ou encore du groupe de contact et la tendance de César Atoute Badiate. « Nous avons fédéré toutes ces forces pour négocier avec l’Etat du Sénégal afin de signer des accords et faire taire les armes en Casamance », a déclaré Sény Badji, chargé de communication des ailes politiques du MFDC.
Dans une résolution signée par l’ancien combattant Daniel Diatta, élu coordonnateur provisoire, toutes les ailes politiques présentes à la rencontre ont exprimé leur volonté d’aller au dialogue avec l’Etat. La coordination des organisations de la société civile pour la paix en Casamance (COSPAC) et la Fondation Friedrich Ebert ont facilité ce rapprochement des positions au sein du mouvement irrédentiste.
Les deux organisations ont invité l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance à saisir cette opportunité pour aller vers une solution pacifique et pérenne à ce conflit armé qui dure depuis maintenant 39 ans. «Notre rôle, c’est de créer un cadre qui puisse permettre aux deux parties de répondre à l’appel de la paix. Ce conflit n’a que trop duré et les populations sont les principales victimes. Aujourd’hui, les pistes d’une solution pacifique sont balisées.
Les parties prenantes doivent saisir la balle au rebond pour abroger la souffrance de milliers de populations déplacées, arrêter les accidents par mines et mettre fin aux pertes en vies humaines causées par les accrochages entre l’armée sénégalaise et les combattants du MFDC », a invité Henri Ndecky, coordonnateur de la COSPAC.
Présentes à ce conclave, les femmes du bois sacré, celles-là même qui ont fait leurs libations pour accompagner mystiquement l’entrée des combattants dans le maquis, ont décidé de jouer leur partition pour accompagner la dynamique. « Tout le monde est fatigué de ce conflit. Notre rôle est donc de soutenir et d’encadrer toutes les initiatives, allant dans le sens de la paix pour soulager les populations casamançaises », dira pour sa part Rosalie Coly, présidente des femmes du bois sacré. Toutefois, des absences significatives ont été notées lors de cette rencontre.
Edmond Bora, qui dirige la branche politique de ’’Mango Couro’’ depuis l’assassinat d’Abdou Elinkine Diatta (tué à Mlomp par un commando armé non encore identifié), ne s’est pas présenté. Et aucun émissaire qui se réclame de lui n’a signé la résolution. Idem pour le camp du chef rebelle Salif Sadio, présenté comme le cerveau de la branche dure de l’aile combattante du MFDC. Le commandant autoproclamé d’Attika ne s’est jamais rangé dans une dynamique de retrouvailles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance.
LES ELEVEURS HAUSSENT LE TON À GOUDIRY
Le vol de bétail hante de plus en plus le sommeil des éleveurs dans le département de Goudiry. Ils ont organisé, ce mercredi, un sit-in devant la Gendarmerie pour réclamer justice. Une manifestation qui a fini par dégénérer
Le vol de bétail hante de plus en plus le sommeil des éleveurs dans le département de Goudiry. Ils ont organisé, ce mercredi, un sit-in devant la Gendarmerie pour réclamer justice. Une manifestation qui a fini par dégénérer.
Journée tendue pour les populations de Goudiry. Une manifestation des éleveurs a dégénéré. A l’origine, ces derniers se plaignaient du vol de bétail à grande échelle constaté dans la zone. De la route nationale No 1 aux artères de la ville, les altercations ont été constatées. Tout est parti de la demande des éleveurs aux autorités de vérifier des peaux de vaches retrouvées sur un site.
Car selon leur porte-parole, Goudiry est la plaque tournante du vol de bétail dans la zone. «Nous avons retrouvé un site où il y a des peaux de vaches. Ce qui indique le lieu où les voleurs égorgeaient ces animaux. Nous voulions montrer au Commandant le site, mais ce dernier nous a dit qu’il devait en parler au Préfet avant de faire quoi que ce soit. À notre grande surprise, on nous informe qu’il y a un véhicule qui est garé sur place et que des individus sont en train de charger les peaux de vaches», avance Abou Sao. D’après son récit, lorsqu’ils ont eu connaissance du site, ils ont avisé le Commandant de la Brigade de Gendarmerie pour qu’ils partent ensemble procéder à l’identification des bêtes volées. Ils se sont donné rendez-vous la veille de la manifestation, mais le commandant leur a fait faux bond.
À en croire Abou Sao, le Chef de la gendarmerie a indiqué qu’il n’avait pas encore l’aval de son Supérieur qui se trouve être le Préfet du Département de Goudiry. Ne pouvant plus supporter cette lenteur, ils ont décidé d’investir la Brigade pour leur mettre la pression : «Nous ne faisons plus confiance aux autorités. Nous faisons un appel à toutes les populations de soutenir ce combat légitime », dit Abou Sao.
Revenant sur le problème du vol de bétail dans le département de Goudiry, Abou Sao fait savoir que quelques voleurs ont été appréhendés. Les éleveurs redoutent toutefois une omerta des autorités administratives. « Le vol de bétail est récurrent dans la zone. Les choses ont empiré durant le mois de Ramadan. Nous nous sommes organisés pour rencontrer le commandant de la Gendarmerie de Goudiry. Il nous a donné rendez-vous, mais nous n’avons pas pu le rencontrer. «Nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater, et le chauffeur nous a notifiés qu’il devait acheminer les peaux à Kidira, sans donner d’autres détails. Le véhicule a été conduit finalement à la Brigade», dit le porte-parole des éleveurs. Les échanges, entre lacrymogènes et jets de pierres, ont duré toute la journée.
Les éleveurs restent très engagés et disent qu’ils ne reculeront devant rien tant que la vérité n’aura pas éclaté. De surcroît, ils veulent un accès aux peaux de vaches pour que chacun puisse identifier ce qui lui a été volé.
par Abdourahmane Sarr
MESSAGE AU FMI, PAS DE NEW DEAL PARTICULIER POUR L’AFRIQUE POST-COVID
Macky Sall s’est exprimé en faveur de l'opération d’endettement de l’Afrique par les DTS, mais cette dernière n’est pas dans l’intérêt du Sénégal. Le FMI n’est pas une institution de financement du développement
Il n’était peut-être pas nécessaire que nous nous exprimions à propos du « Sommet de Paris sur le Financement des Économies Africaines Post Covid » puisque nous avons déjà développé notre position sur le sujet dans une série de contributions inaugurée par celle intitulée « Consensus de Dakar Pas le Choix de la Jeunesse Africaine ». Cette contribution faisait suite à la Conférence de Dakar sur la dette africaine tenue en 2019 en présence de la Directrice Générale du FMI. Sa thèse principale était que l’Afrique pouvait être une importante locomotive de la croissance mondiale, mais qu’il ne fallait pas faire de cette locomotive un objectif de l’extérieur financé principalement par l’endettement en devises et l’investissement étranger facilités par des régimes de change fixes sans inclusion financière du secteur privé national. Ce consensus ne pouvait engager la jeunesse africaine qui aspire à prendre son destin en main. De ce point de vue, nous disions que nous n’avions pas besoin d’un traitement spécial du FMI et des bailleurs ; que nous étions en phase avec la mobilisation optimale des ressources locales, leur utilisation efficace, une transparence dans un État de droit, et un environnement économique propice à l’essor du secteur privé surtout national aidé en cela par des monnaies plus flexibles. C’est ce que nous avons appelé le libéralisme patriotique par opposition au libéralisme internationalisé socialisant qui viserait à partager les fruits de la croissance avec l’Afrique tout en la dominant.
En effet, les tenants de ce « Consensus de Dakar », en veilleuse du fait de la pandémie, ajoutent les effets marginaux de cette dernière sur la plupart de nos économies pour raviver leur thèse. Ce consensus peut se résumer ainsi : « Le monde a un potentiel de croissance par une capacité de production sous exploitée qu’une demande provenant de l’Afrique pourrait soutenir. Dans la mesure où l’Afrique n’a pas la capacité de financement nécessaire dans son paradigme actuel de gouvernance, les pays avancés doivent l’aider à le faire, soit directement, ou à travers le FMI et les institutions de financement du développement. Ceci serait un modus operandi complémentaire et en concurrence avec les méthodes de pays adeptes du capitalisme d’État (Chine, Russie, Turquie, etc.). Pour ce faire, une partie de la dette de certains pays d’Afrique pourrait être annulée ou convertie en apports dans des projets. Par ailleurs, il devrait être autorisé aux pays africains qui ont des marges d’endettement de programmer des déficits budgétaires plus élevés et que le financement de ces déficits se fasse à des taux concessionnels pour atténuer le risque de surendettement extérieur en devises ». L’argumentaire peut se comprendre et ces choix peuvent être exploités mais dans l’orthodoxie de la gestion macroéconomique.
Dans une série de contributions complémentaires, nous nous sommes exprimés contre l’annulation de dettes soutenables car nous voulons le refinancement progressif du stock actuel de cette dette en monnaie nationale bien que finançable par des non-résidents libres investisseurs dans notre marché sous-régional. Cette stratégie nécessite une réforme monétaire permettant à notre banque centrale, en ce qui concerne l’UEMOA, d’avoir une autonomie d’objectif sur le taux de change en la gérant selon nos besoins. Cette flexibilité n’est pas synonyme de flexibilité externalisée par un arrimage à un panier de monnaies euro/dollar/yuan. Nous avons développé cette thèse dans notre contribution intitulée « Annulation de Dette Non, Souveraineté Monétaire Oui ». Les instruments classiques du FMI peuvent nous aider à accompagner une telle transition en soutenant nos réserves de change au besoin face à des chocs temporaires si nous adhérons à une bonne gestion macroéconomique et financière.
De ce point de vue, nous avons appelé le président Macky Sall dans notre contribution intitulée « Afrique, Acteur Marginal Réveil Forcé » à ne pas se faire le porte-parole d’une relance africaine par le financement extérieur en devises. Ce n’est pas dans l’intérêt de l’Afrique et de sa jeunesse qui aspire à prendre son destin en main libre et non dans la co-construction. La thèse principale de cette contribution était que l’arrimage rigide de notre monnaie sur l’euro et l’endettement en devises que cela faciliterait, lierait notre destin à celui de l’Europe et de la France en particulier. Le président Houphouët Boigny avait pris cette option en 1960 mais la nécessité d’un ajustement de taux de change qu’il a refusé malgré la détérioration des termes de l’échange dans un marché international libre, a fait que son pays n’a pas bénéficié de l’option libérale qu’il avait prise puisqu’il croulait sous le poids des dettes en devises. Il a eu les mêmes résultats que Léopold Sédar Senghor avec l’échec de son socialisme démocratique. Deux hommes aux idéologies opposées mais embarqués dans le même bateau avec la France par leur arrimage monétaire auraient pu tous les deux réussir s’ils n’étaient pas liés par une union monétaire héritée mais non choisie.
Celui qui avait choisi cette option pour eux avait comme dessein une confédération avec des territoires autonomes sans autonomie monétaire. Ceci a fait que leurs principaux instruments d’ajustement devant l’échec ou les chocs défavorables étaient l’austérité et/ou les annulations de dettes de leurs créanciers qui les finançaient par ailleurs avec leurs propres réserves de change. Dans la mesure où nous n’avions pas accès aux marchés des eurobonds, ce rôle de banquier du détenteur de leurs réserves de change n’était pas mauvais en soi si les risques liés aux échecs étaient partagés. C’est peut-être, là, la nouveauté dans un New Deal qui favoriserait les projets publics privés aux risques partagés. Néanmoins, pour éviter ce scénario de dépendance de l’extérieur à travers des instruments modernes qui répéteraient l’histoire (exploitation et domination de l’Afrique après la traite négrière, la colonisation et l’endettement), nous ne voulons pas de New Deal particulier en dehors de mécanismes éprouvés de financement de projets viables. Nous exhortons le président Macky à rester dans cette orthodoxie.
Au Sénégal, nous sommes à nouveau à la croisée des chemins avec la Côte d’Ivoire avec laquelle nous partageons une même banque centrale mais n’avons pas les mêmes fondamentaux et pas nécessairement les mêmes options idéologiques. Les signaux macroéconomiques sont au vert en Côte d’Ivoire avec une dette publique autour de seulement 40% du PIB suite à la revalorisation de son PIB et un déficit budgétaire maitrisé qui peut facilement être ramené au critère de convergence de l’UEMOA de 3% du PIB de déficit établi pour favoriser le leadership du secteur privé dans notre développement. Elle a de la marge d’endettement et de déficit budgétaire, mais ne peut le financer sur le marché sous régional sans effet d’éviction sur son secteur privé et sur les autres États de l’Union. Le Sénégal, en revanche, a déjà utilisé ses marges d’endettement après la revalorisation de son PIB en 2015 et son endettement approche les 70% du PIB qu’il souhaiterait ne pas avoir à respecter. Il n’a donc presque plus de marge. Une annulation de dette et sa reconstitution progressive lui permettrait d’avoir la même stratégie de financement que la Côte d’Ivoire qui a choisi le libéralisme internationalisé socialisant qu’une parité fixe sur l’euro lui permettra de réaliser avec le financement extérieur en devises comme gage aux investisseurs étrangers.
Cette dernière option ne devrait pas être celle du Sénégal et de ceux qui sont adeptes de notre libéralisme patriotique en faveur de nos très petites entreprises. Ce libéralisme nécessite que nos entreprises soient financièrement incluses dans une monnaie compétitive et que notre dette extérieure en devises soit réduite qu’elle soit concessionnelle ou non. En effet, une dette extérieure même concessionnelle à taux d’intérêt zéro, devient non concessionnelle dès lors qu’une dévaluation de taux de change devient nécessaire du fait de chocs extérieurs que le taux de change doit amortir pour soutenir l’économie locale.
De ce dernier point de vue, les droits de tirage spéciaux du Fonds Monétaire International alloués de façon appropriée en fonction des quotas des pays et qui ont leur raison d’être ne devraient pas être prêtés aux pays africains sans distinction de circonstances et favoriser leur endettement en devises à des taux même concessionnels. Nous ne pensons pas que les États-Unis soutiendront une telle démarche qui ne se justifie pas et qui dénaturerait l’objectif monétaire des droits de tirage spéciaux qui sont censés financer la demande mondiale sans endettement. Le FMI n’est pas une institution de financement du développement.
Le président du Sénégal s’est exprimé en faveur de cette opération d’endettement de l’Afrique par les DTS, mais cette dernière n’est pas dans l’intérêt du Sénégal. Le Sénégal a une dette soutenable, a accès aux marchés internationaux et aux instruments classiques du FMI, et a besoin d’une autonomie monétaire et du leadership de ses petites entreprises ce qui ne l’empêche pas de saisir des opportunités d’investissements extérieurs. Si le Sénégal et la Côte d’Ivoire ne peuvent pas s’entendre sur cette stratégie, ils doivent se séparer pour ne pas répéter l’histoire d’options idéologiques différentes sans les instruments d’accompagnement. Nous devons innover et compter sur nos petites et moyennes entreprises et nos collectivités locales à financer de l’intérieur pour construire la nouvelle Afrique Post-Covid et nous le pouvons (voir notre contribution intitulée « Relance Economique Post Covid-Comment ? ».
De ce qui précède, nous souhaiterions donc lancer un message au Fonds Monétaire International où nous avons passé 15 années et avons eu le privilège d’être parmi les principaux initiateurs de son guide méthodologique d’analyse des Stratégies d’Endettement à Moyen Terme dans nos pays. L’hypothèse d’une capacité d’absorption d’un endettement plus élevé en devises à des taux concessionnels pour financer une croissance potentielle handicapée par la contrainte de financement extérieur est du déjà-vu. Elle s’est souvent soldée par des déficits excessifs et par l’augmentation des risques budgétaires même quand il s’est agi de projets en partenariat public privé qui souvent dans un contexte de pauvreté nécessitent un soutien financier des États aux marges limitées.
Il nous faut essayer l’alternative qui est le déblocage du potentiel de croissance de l’Afrique par l’inclusion financière de son secteur privé dans une monnaie nationale compétitive dans un cadre macroéconomique assaini faisant de l’endettement en devise l’exception et la liberté économique la norme. Pour que l’endettement en devises soit l’exception, il faut renforcer nos banques centrales, et donner confiance aux investisseurs étrangers qui souscriraient à nos bons et obligations d’état en notre monnaie du fait d’une gestion vertueuse. Nous avons développé cette thèse dans notre contribution intitulée : « Financement de l’UEMOA, Proposition Post-Covid ».
Librement.
Dr. Abdourahmane Sarr est président du CEFDEL
Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
70% DES CONFLITS SONT D’ORIGINES FONCIERES DANS CERTAINS TRIBUNAUX
L’ouverture du Forum national sur le foncier, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, s’est tenue hier, mardi 18 mai.
L’ouverture du Forum national sur le foncier, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, s’est tenue hier, mardi 18 mai. Ce forum se déroulera pendant deux jours (du 18 au 19 mai), en virtuelle, sur le Thème : «Gouvernance foncière au Sénégal, des Directives volontaires à l’Observatoire national sur le foncier : une trajectoire de dialogue à consolider». Une rencontre annuelle des acteurs au Sénégal pour échanger sur les enjeux et problématiques du foncier. S’exprimant lors de ce forum, notamment sur l’enjeu de la terre, le Directeur exécutif d’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR), a relevé que dans certains tribunaux, 70% des conflits sont d’origines foncières.
«Le premier élément est que le foncier sénégalais n’augmente jamais, alors que la population sénégalaise augmente. Dans certains tribunaux, on dépasse les 70% des conflits d’origine foncières. Et la question aujourd’hui, c’est comment mettre des mécanismes qui soient inclusifs.» C’est le Directeur exécutif d’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR), Cheikh Oumar Ba qui attire ainsi l’attention sur les enjeux et la nécessité d’une gestion et gouvernance foncière inclusive et participative.
S’exprimant hier, mardi 18 mai 2021, à l’ouverture du Forum national (de deux jours) sur le foncière, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, Cheikh Oumar Ba précisera : «Quand on parle de Directives volontaires, c’est des principes de bonne gouvernance foncière. En seconde lieu, nous avons aujourd’hui des défis parmi les cinq (5) préoccupations de l’agriculture à savoir : nourrir les sénégalais ; gérer des devises pour l’Etat ; créer des revenus ; gérer l’environnement ; créer des emplois. Pour ce faire, nous devons faire de la transparence, nous assurer que ce qu’on investit va servir le Sénégal», a expliqué M. Ba. Aux cours de ces deux jours d’échanges, l’objectif est de faire le bilan de la contribution des Directives volontaires sur la gouvernance foncière au Sénégal, de partager les résultats de terrain, et échanger sur les enjeux et défis de la gouvernance foncière. Pour sa part, le représentant du Conseil National de Concertation et Coopération des ruraux (CNCR), Babacar Diop, a déclaré que parler de foncier, c’est «parler de la communauté que nous représentons. Cet atelier va faire le point de toutes les actions qui ont été menées de concert avec les scientifiques, les gouvernants et les collectivités territoriales».
Poursuivant son propos, Babacar Diop n’a pas manqué de rappeler la «nécessité de créer un dispositif et des conditions stratégiques pour aller vers une section nationale». «Dans chaque communauté, nous avons des traditions qui ne doivent pas être occultées. Nous devons faire en sorte que les traditions, panachées avec les dispositions réglementaires, nous permettent d’aller vers des solutions consensuels», a-t-il dit.
PASSER A LA LOUPE LA MISE EN ŒUVRE DES DIRECTIVES VOLONTAIRES AU SENEGAL
Quand à la représentante de l’Agence Italienne de Coopération pour le Développement (AICD), elle a réitéré l’engagement de la Coopération Italienne toujours aux côté du gouvernement sénégalais pour la réalisation de la réforme foncière. Et elle poursuit : «l’AICD a prévu un financement d’un million de dollars (environ 500 millions FCFA) donné à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, ndlr) pour supporter tout le processus». Avant de préciser que l’appui n’est pas que financier, mais qu’ils sont là aussi en tant que soutien technique pour supporter et accompagner le Sénégal dans ce processus. Venu assister au forum, le Conseiller Technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Tanor Dieng, interpellé sur la réalisation du Comité de Pilotage, a rappelé que «depuis l’adoption des Directives volontaires (DV), en 2012, le Sénégal s’est résolument engagé dans la mise en œuvre de ces DV. C’est la raison pour laquelle, en 2014, nous avons mis en place cette Plateforme nationale pour regrouper tout un ensemble d’acteurs».
Les objectifs visées sont : «partager les résultats et les leçons apprises sur la trajectoire de la mise en œuvre des DV au Sénégal ; réaliser des analyses thématiques en lien avec la promotion des investissements privés ; la cohabitation avec les exportations agricoles familiales et l’accès des groupes vulnérables (jeunes et femmes) au foncier ; renforcer la qualité du dialogue sur la gouvernance foncière par une actualisation de la structuration, des axes stratégiques et les rapports partenariaux de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière». Et enfin, il y a aussi «échanger sur les perspectives de suivi-évaluation de la gouvernance foncière, en lien avec les actions portées par les partenaires techniques et financiers».
UN MAL PERSISTANT
Des acteurs appellent à concilier les deux régimes qui régissent le foncier au Sénégal notamment la loi sur le Domaine national et le Code des Collectivités territoriales et le droit coutumier, encore appliqué à 80% en zones rurales
Face à la récurrence des litiges fonciers au Sénégal, le président de la République, Macky Sall, a décidé de retirer certaines compétences et prérogatives aux maires notamment le pouvoir d’approbation des délibérations à hauteur d’un certain nombre d’hectares. Aussi a-t-il ordonné de ne plus consentir des titres fonciers sur les terres agricole et rurale. N’empêche, le mal persiste ! Résultant, on assiste à des séries de manifestations de désapprobation des affectations et des cas de violences dont les dernières à occuper les devants de l’actualité sont celles de Ndingler, opposant les paysans aux hommes du patron de SEDIMA Group, de Tobène, Dougar, Nianing, etc. Suffisant pour que des acteurs appellent à concilier les deux régimes qui régissent le foncier au Sénégal notamment la loi sur le Domaine national et le Code des Collectivités territoriales et le droit coutumier, encore appliqué à 80% en zones rurales, de manière à éviter le moindre contentieux possible. Il est aussi question de finaliser le projet de réforme foncière en cours, de sorte à encadrer non seulement les superficies mais aussi la durée des baux sur des terres à gérer et s’assurer de façon régulière, avec les populations, de la mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle pour une gouvernance foncière responsable et inclusive.
La suspension de la délivrance de titres fonciers sur les terres cultivables dans le monde rural est une décision prise par le président de la République, Macky Sall, pour prévenir les conflits fonciers. Diverses autres mesures ont été aussi annoncées. «J’ai donné instruction au ministre des Finances pour qu’on fasse la réforme pour que les terres cultivables ne soient pas des titres fonciers. A force de faire des titres fonciers, les surfaces cultivables n’existeront plus. Les étrangers seront des propriétaires chez nous», avait martelé le président de la République, Macky Sall, en réponse à une question sur le foncier lors de la conférence de presse tenue le 31 décembre 2020 au palais de la République.
Auparavant, une autre décision donnant plus de pouvoir à l’administration territoriale avait été prise. Toutefois, le problème reste entier. L’affaire Ndingler a resurgi récemment avec comme conséquence, une décision préfectorale interdisant toute activité sur le site litigieux. Les cas foisonnent. Le litige foncier à Dougar en est un exemple, avec l’arrestation le week-end dernier d’une trentaine d’individus suite à une manifestation des populations dénonçant l’attribution d’une réserve de 72 ha à la société Peacock-Investissement.
A Naining également, les habitants protestent contre l’attribution d’une assiette foncière au bord de la mer et jadis exploitée par les Eaux et Forêts à un hôtelier. Au moment où des révoltes sont notées dans des localités, d’autres qui ont par le passée connu ce genre de manifestations sont toujours dans l’attente d’une solution. Le différend entre le village de Tobéne n’est pas toujours réglé. Ailleurs, à Ndiael, c’est le même constat. Quid de Guéréo, Madina Wandifa, Tivaouane Peulh ?
Et, ces cas ne sont qu’une infirme partie de l’iceberg qui cache les nombreux litiges fonciers enregistrés dans le pays. Il est donc important que les différentes mesures annoncées soient appliquées, afin qu’une solution soit trouvée à tous ces problèmes.
UN COLLECTIF DES FAMILLES DES PRESUMES AUTEURS RECLAME UN PROCES
Languis de voir le séjour carcéral de leurs proches tiré en longueur, les familles des présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte s’érigent en collectif et réclament la tenue d’un procès.
Languis de voir le séjour carcéral de leurs proches tiré en longueur, les familles des présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte s’érigent en collectif et réclament la tenue d’un procès. Ces familles se sont mobilisées hier, mardi 18 mai à Ziguinchor pour déplorer la longue détention de leurs proches.
Ces parents et proches des personnes arrêtées dans cette affaire trouvent «inadmissibles» que le dossier soit rangé dans les tiroirs de la justice pour disent-ils laisser des «innocents moisir en prison». «Justice équitable», c’est ce que réclament les membres de ce collectif et lorsque Ousmane Sané le porte-parole du collectif se prononce c’est pour dire ceci, «trois ans que ces personnes sont arrêtées.
Trop, c’est trop ! Nous réclamons justice. Il y a des gens qui ont été arrêtés chez eux et on ignore totalement les raisons de leur arrestation», déplore M. Sané qui poursuit «90% des gens qui ont été arrêtés ne sont pas mêlés à cette affaire. «Il y a un tabou dans cette affaire. Pire, dans ce pays, il y a des gens qui ont fait plus grave que ça et ils bénéficient de liberté provisoire», peste-t-il.
La tenue d’un procès, c’est aussi l’une des principales requêtes de ces familles des présumés auteurs qui exigent la libération de ces personnes arrêtées dans cette affaire de la tuerie de Boffa Bayotte qui avait fait 14 morts le 08 janvier 2018. Un collectif qui interpelle les autorités pour la tenue d’un procès à défaut la libération de leurs proches.
Le collectif envisage de mener des actions pour faire bouger les choses dans le cadre de l’enquête sur ce massacre de Boffa Bayotte. Une sortie des familles des présumés auteurs qui fait suite il y a quelques jours à la grève de la faim entamée par ces personnes, seize au total, détenues à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ziguinchor depuis un peu plus de trois ans.
L'EMPREINTE DES SIGNARES À SAINT-LOUIS
Dans la ville, les filles métissées se sont fait une place au soleil en constituant une classe sociale à part. Elles sont devenues ces célèbres Signares, remarquables, jeunes entreprenantes, puissantes propriétaires terriennes. Tranches de vies
En cette belle journée du jeudi 6 mai, nous avons la chance de nous entretenir, sur le passage pédestre du pont Faidherbe, avec un vieux professeur d’histoire et de géographie, domicilié au Nord de l’île à Saint-Louis. Il est particulièrement intéressé par tout ce qui touche à la vie des Signares.
Accoudé à la rampe de protection du passage piétonnier, cet octogénaire, en l’occurrence M. B. Fall, témoin de l’histoire, nous taquine en faisant comprendre que les jeunes filles de la ville Saint-Louis ont, en général, hérité des Signares le secret de la séduction, qui fait qu’elles sont souvent épousées par des fonctionnaires en service à Saint-Louis. «Elles sont hospitalières, serviables, bien éduquées…», détaille notre interlocuteur. Celui-ci poursuit la description : «Les Saint-Louisiennes savent comment parler avec les étrangers, maîtrisent l’art culinaire de la vieille cité, sont très patientes».
À la descente du pont Faidherbe, à hauteur de l’Agence régionale de la Grande poste, nous interpellons cette dame domiciliée à Guet-Ndar. Elle est prête à interpréter une des belles chansons de l’époque coloniale, qui accompagnaient les Signares au moment où elles se rendaient à l’église, pour la messe de minuit du 24 décembre. «Je peux chanter, mais je ne peux pas vous rappeler cette histoire des Signares». Elle nous met, séance tenante, en rapport avec son mari qui s’affaire aux alentours.
Ce dernier est d’une énergie débordante. D’un geste emphatique, il nous salue avec des mains déformées par des travaux champêtres longtemps effectués dans les champs d’oignon du Gandiolais. Des mains larges et rugueuses comme celles des terrassiers, crevassées par les hilaires, qui nous tiennent en respect en nous faisant tituber.
Épopée
Il requiert l’anonymat pour nous confier : «Saint-Louis est toujours fière de porter l’histoire de ces belles Signares, qui étaient très riches, qui maniaient bien la langue française, les dialectes, qui nous apprenaient la culture française tout en nous exhortant à conserver nos valeurs traditionnelles, nos coutumes ancestrales ; ces dames métissées ont marqué d’une empreinte indélébile la civilisation de cette ville tricentenaire».
À 17h 45, nous sommes à la recherche de Louis Camara, ancien professeur de français, Grand prix du Chef de l’État pour les lettres de l’édition 1996. L’on éprouve du plaisir à se promener dans cette ville charmante, chatoyante, accueillante et attractive. En effet, les touristes et autres visiteurs, dès qu’ils mettent les pieds dans cette vieille cité, sont fortement impressionnés par la beauté étincelante et noble de ce centre d’élégance que certains écrivains considèrent comme un joyau des tropiques.
Ici, ce qui est frappant, de prime abord, c’est le halo lumineux d’une cité magique, née du mariage de la terre et des eaux du fleuve et de l’océan. Le promeneur est égayé par les lumières vives des vieilles chaumières, transformées au fil du temps, en réceptifs hôteliers et qui exhibent fièrement des silhouettes de naïades, qui continuent d’inspirer ces sommités du monde académique et autres intellectuels de gros calibre, prompts à produire des textes en prose, en alexandrins, des pamphlets, des poèmes, des romans, etc.
Saint-Louis est un creuset de métissage, de muses, une ville amphibie, radieuse, qui déroule ses méandres, sa belle carte, la couleur émeraude de son fleuve, qui continue de convoquer et de convoquer des élans de lyrisme.
Belles femmes Sérères
Selon Louis Camara, signare vient du terme «senhoras», utilisé à l’époque par les voyageurs portugais, pour désigner ces belles femmes sérères, à la noirceur d’ébène, qu’ils n’hésitaient pas à épouser sur la Petite-Côte (c’était vers le 16ème siècle). L’usage s’est répandu ensuite à Gorée et à Saint-Louis. Mais on identifie beaucoup plus les senhoras, les signoras ou les Signares à l’histoire de Saint-Louis et de Gorée. Car, c’est dans ces deux villes qu’elles se sont le plus manifestées et leur présence a été la plus marquante. C’est à Saint-Louis, plus précisément, que le phénomène des Signares a pris une tournure particulière, du fait de leur présence plus remarquée, du rôle qu’elles ont eu à jouer sur les plans politique, économique et social.
À Saint-Louis, a-t-il souligné, on appelle communément Signares, les filles nées de l’union entre les colons blancs français (en particulier) et anglais, avec les femmes du terroir. Ces enfants métis devenues Signares étaient des femmes assez puissantes, sur tous les plans et ont joué un rôle déterminant dans l’histoire de la ville. Au début du 17ème siècle (ce n’était pas encore la colonisation), elles faisaient du commerce avec les autochtones, habitaient dans des forts, dans de vastes concessions.
On raconte qu’elles sont issues et bénéficiaient de mariages célébrés à la mode du pays, pour un temps bien déterminé, et que leurs époux français, au moment de retourner en France après avoir accompli leur mission à Saint-Louis, acceptaient de leur léguer l’ensemble de leurs biens. Du coup, elles devenaient très riches et géraient de grands domaines agricoles et avaient des esclaves domestiques ou de case, menaient une vie assez somptueuse. Au milieu du 19ème siècle, les Français étaient en pleine conquête coloniale. Et là, on ne peut pas ne pas citer le nom de Louis Faidherbe qui a fait de Saint-Louis une ville moderne. Les Français sont venus en grand nombre à Saint-Louis, pour les besoins de l’administration coloniale. Le phénomène du métissage s’est accru.