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5 mai 2025
Société
AFFAIRE PAPE NDIAYE, LES DÉTAILS DE L'ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE
La Sûreté urbaine de Dakar indique que le journaliste invitait ses victimes à lui verser de l’argent qu’il décharge sous forme de prêt pour le remettre au procureur de la République et aux juges en charge des dossiers des plaignants
En attendant que jaillisse la vérité judiciaire, les faits collectés par la Sûreté urbaine de Dakar semblent confondre le journaliste Pape Ndiaye dont le procès est prévu lundi. Il invitait «ses victimes à lui verser de l’argent qu’il décharge sous forme de prêt» pour le remettre au procureur de la République et aux juges en charge des dossiers des plaignants, selon l’enquête préliminaire.
Placé sous mandat de dépôt mercredi pour escroquerie présumée et tentative de jeter le discrédit sur l’institution judiciaire, Pape Ndiaye attend son procès en flagrant délit prévu lundi prochain. En attendant, Le Quotidien en sait davantage sur son interrogatoire mené par les policiers de la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar. Visé d’abord par une plainte de Ndèye Awa Ndir, Pape Khone Ndiaye à l’état civil a vu une autre se greffer dans son dossier, de la part de Pape Demba Diop, pour les mêmes faits. Dans sa plainte du 7 mai dernier, l’Informaticienne et gérante de la société «Seydi ordi», Ndèye Awa Ndir, a précisé que le propriétaire de l’entreprise en question est «présentement sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss pour des faits de recel d’ordinateurs».
Selon la plaignante, son patron a été déféré par le commissariat de Grand-Yoff suite à un cambriolage perpétré par trois individus qui ont déclaré lui avoir cédé un des ordinateurs issu du butin. Assurant l’intérim de la direction de l’entreprise et résolue pour une liberté provisoire de son patron, Ndèye Awa Ndir a confessé avoir saisi un ami, un journaliste du groupe Walfadjri, pour l’aider à tirer d’affaire son patron. C’est ainsi qu’il a été mis en rapport avec Pape Ndiaye, journaliste et chroniqueur judiciaire à Walf Tv. Durant sa rencontre avec Pape Ndiaye dans le bureau de ce dernier à Walfadjri, Ndèye Awa Ndir affirme qu’il lui «a réclamé la somme d’un million de francs».
Le procès-verbal des services du commissaire Bara Sangaré ajoute : «Persuadée grâce à ses habitudes au prétoire, la dame a admis lui avoir versé un acompte de 500 mille francs et le reliquat du même montant devait être versé après l’élargissement de son patron. Ainsi, pour matérialiser cette remise, le sieur Ndiaye a établi le 20 mars 2020 une décharge attestant avoir reçu ladite somme en prenant la précaution de mentionner qu’il s’agit d’un ‘’prêt’’.» Troublée par la mention «prêt», l’accusatrice dit avoir demandé des explications au chroniqueur judiciaire. Mais, dit-elle, le mis en cause lui «a tout simplement signifié que l’essentiel est que le montant y figure, car l’argent est destiné aux autorités judiciaires». Le Sûreté urbaine est formelle : «En fait, le sieur Ndiaye a utilisé ses connaissances juridiques pour soutirer de l’argent à la dame pour ensuite se réfugier sur le caractère civil de la décharge afin d’échapper à la loi pénale. En agissant ainsi de la sorte, il a gravement porté atteinte à l’honorabilité du juge d’instruction, chargé du 2e cabinet, ainsi qu’à celle de tous les magistrats et de l’institution judiciaire d’une manière générale.»
Etant consciente qu’elle a été «bernée» par Pape Ndiaye avec le non élargissement de son patron, Ndèye Awa Ndir a déclaré avoir contacté le mis en cause via le réseau social WhatsApp le 6 juillet 2020 et le 29 avril 2021 pour «rentrer dans ses fonds, mais celui-ci a refusé de s’exécuter, préférant faire jouer au dilatoire». Par conséquent, la plaignante a décidé d’ester en justice après avoir fait constater les discussions WhatsApp par un huissier de justice. «L’exploitation du procès-verbal de constat en date du 6 mai 2021 a fait ressortir les discussions dans lesquelles le sieur Ndiaye avoue implicitement la réception de ses fonds en disant à la dame ‘’tu veux qu’on annule toute la procédure en cours et que je réclame l’argent aux gars pour restitution’’. Le ‘’gars’’, évoqué en l’espèce, ne devrait être en principe que le juge en charge de cette affaire. Pis, selon la dame, le sieur Ndiaye lui a déclaré ouvertement que c’est une affaire civile et personne ne pourrait le poursuivre pénalement», mentionne le procès-verbal de police.
Après avoir entendu le journaliste du groupe Walfadjri, facilitateur de la rencontre entre Ndèye Awa Ndir et Pape Ndiaye (il a confirmé les dires de la plaignante), la police a convoqué Pape Ndiaye. Ce dernier a été cueilli par la police après son refus de déférer à la convocation.
Concernant les 500 mille francs qu’il a reçus de la dame Ndir pour faire sortir son patron de prison, Pape Ndiaye a expliqué que c’est un prêt, même s’il était au courant de l’emprisonnement du sieur Cheikh Ahmadou Bamba Sèye. «Ses propos incohérents et illogiques ne cadrent pas avec les discussions qu’il a eues avec la plaignante sur WhatsApp où il reconnaît à demi-mot qu’il était en train de régler une procédure relativement à la somme encaissée. A ce propos, ses déclarations ont été contredites par son collègue journaliste dans le même groupe de presse. Ce dernier a déclaré que la dame l’avait sollicité pour une intervention suite au placement sous mandat de dépôt de son employeur», souligne la police.
«Un million qui devait être partagé entre le procureur et le juge d’instruction…»
Selon la police, les «revirements abracadabrantesques» prouvent le caractère fallacieux des déclarations ainsi que la mauvaise foi de Pape Ndiaye. Ayant les échos de l’arrestation de Pape Ndiaye, Pape Demba Diop a aussi déposé une plainte contre ce dernier pour les mêmes faits d’escroquerie. Il a soutenu que son frère était incarcéré à la Mac de Kaolack pour offre et cession de drogue. M. Diop a fait savoir que lors de la visite de son oncle Mamadou Lamine Mbengue à son frère détenu à Kaolack, ce dernier lui avait demandé de se rapprocher des services du journaliste Pape Ndiaye pour le faire sortir de prison, mentionne la police. Selon Pape Demba Diop, le chroniqueur judiciaire «a réclamé la somme d’un million de francs qui devait être partagé respectivement entre le procureur de la République et le juge d’instruction en charge du dossier avant de leur faire savoir que ces derniers sont tenus de le libérer après avoir reçu l’argent», relève le procès-verbal de police. La Sûreté urbaine de déduire : «Ces propos d’une telle gravité constituent des actes de nature à jeter le discrédit sur l’institution judiciaire et ces deux magistrats dont tout le monde connaît leur sens élevé de la responsabilité.»
Dans le désarroi et voulant à tout prix que leur frère recouvre la liberté, Mamadou Lamine Mbengue «s’est rendu au domicile de Pape Ndiaye à la date du 28 mars 2020 où, au terme de leur discussion, il lui a fait un transfert Orange money de 500 mille francs contre la remise d’une décharge matérialisant le dépôt avant de compléter le reste par un autre transfert le 4 avril 2020 par le même canal après s’être rendu au siège du groupe Walfadjri où il s’est entretenu à nouveau avec le sieur Ndiaye». Après ces versements, Pape Ndiaye «n’a pas honoré ses engagements. Pis encore, il a continué à réclamer des fonds supplémentaires pour soi-disant faire un rapport destiné aux organisations des droits de l’Homme (…)», a fait savoir le rapport de police.
Interrogé sur les raisons de la remise du montant d’un million par le sieur Mbengue, il a déclaré qu’il «s’agissait d’un prêt destiné à assurer ses dépenses quotidiennes». Sur le discrédit jeté sur les procureurs et juges en leur traitant de magistrats corrompus, Pape Ndiaye a déclaré «n’avoir jamais été de ses intentions». Les réquisitions faites au niveau de l’opérateur Orange money ont permis de prouver l’existence des transferts d’argent entre Pape Ndiaye et les plaignants. Au terme de sa garde à vue, la Sûreté urbaine a relevé que le modus operandi de Pape Ndiaye est «d’inviter ses victimes à lui verser de l’argent qu’il décharge sous forme de prêt avant de déclarer à ces dernières qu’il va remettre ces sommes au procureur de la République et aux juges qui ont en charge les dossiers».
LES ZONES D'OMBRE D'UN ASSASSINAT
15 mai 1993-15 mai 2021 ! Cela fait 28 ans que Me Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal a été assassiné sur la corniche ouest de Dakar.
15 mai 1993-15 mai 2021 ! Cela fait 28 ans que Me Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal a été assassiné sur la corniche ouest de Dakar, à bord de son véhicule, au lendemain de la publication des résultats de l’élection présidentielle de 1993. Un drame qui avait plongé le Sénégal dans une situation indescriptible. La famille éplorée continue de pleurer son défunt père dont la disparition mystérieuse n’est toujours pas éclairée. Les parents, proches parents et alliés multiplient leurs prières pour que la lumière soit apportée, un jour, dans ce dossier.
Abdou Sèye est l’un des fils de Me Babacar Sèye. Joint au téléphone par Emedia, il renseigne qu’en ce jour commémorant la disparition de son père, la famille va organiser une cérémonie de récital de Coran pour le repos de l’âme de ce dernier. Selon lui, ils s’en sont remis à Dieu pour combler le vide que cette disparition tragique a créé en eux. « Nous ne parviendrons jamais à l’oublier. Cet évènement tragique nous a à travers la gorge », a déclaré Abdou Sèye qui dit regretter le dénouement de cette affaire.
« La limite de certaines considérations ont prévalu sur d’autres parce que l’affaire Babacar Sèye est une affaire d’Etat. Et la seule lecture qui en a été faite a annulé toutes les autres lectures notamment celle économique et financière. À l’époque, les enjeux économiques et financiers étaient énormes à la période de cette présidentielle. Une autre lecture pourrait aider à l’éclatement de la vérité concernant cette affaire. Mais néanmoins on remercie le bon Dieu de nous permettre, 28 ans après, de toujours nous rappeler de notre père et de remercier toutes les personnes qui sont avec nous. Aussi, nous demandons à Dieu de prêter longue vie à ses enfants qui acceptent, stoïquement, la disparition. Ils n’ont pas dévié de l’éducation que leur père leur a donnée », a expliqué Abdou Sèye.
Abdou Sèye interpelle Clédor Sène et compagnie
En effet, plusieurs personnes ont été arrêtées suite à cet assassinat mais, trois parmi elles ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt avant d’être jugées. Il s’agit de Amadou Clédor Sène, Assane Diop et Pape Ibrahima Diakhaté. Jugés par la Cour d’Assises le 30 septembre 1994, ils ont été condamnés des peines allant de 18 à 20 ans de travaux forcés. Ils ont été, en février 2002, libérés à la suite d’une grâce présidentielle avant d’être amnistiés, trois ans plus tard, c’est-à-dire en février 2005. Donc, les faits sont supposés n’avoir jamais existés d’autant plus qu’ils ont été effacés par la loi Ezzan.
D’ailleurs, Amadou Clédor Sène après son élargissement de prison, clame toujours son innocence. Il plaide -non coupable et estime qu’il a été condamné injustement. Mieux, est en train de refaire son image grâce à ses sorties médiatiques. Ses interventions sur des sujets de l’actualité sont appréciées par les détracteurs du régime en place. Selon Daouda Mine, du moment qu’il a été amnistié, personne n’a le droit de lui imputer les faits. Et, il peut même ester en justice contre celui ou celle qui l’accuse d’assassin.
Réouverture du procès : mission impossible ?
Pour ce qui de la réouverture de cette affaire, Daouda Mine indique qu’elle est impossible du moment qu’il y a pas eu d’éléments dans cette affaire. Cependant, Abdou Sèye interpelle Clédor Sène en lui demandant de dire ceux qui l’auraient instrumentalisé. « S’il dit qu’il a été utilisé pour travestir la réalité des faits, il n’a donné les preuves. Les autorités judiciaires, si elles le désirent, peuvent les interpeller pour les poser des questions », dit-il avant d’exprimer ses attentes sur ce dossier.
« Les Sénégalais, épris de justice, veulent que cette affaire soit élucidée. Ceux qui sont nés en 1993 ont, aujourd’hui, 28 ans. Ils attendent parler de cette histoire sans en connaitre les tenants et les aboutissants. Ils désirent savoir ce qui s’est passé. Ce que nous attendons, ce que tout le monde attend, c’est qu’un jour, la vérité éclate pour la mémoire de Me Babacar Sèye surtout pour que sa famille soit apaisée. Pas seulement sa biologique mais aussi sa famille judiciaire », a fait savoir Abdou Sèye.
« Que ces pressions exercées sur la Justice soient punies », Me Ousmane Sèye
Ce 28e anniversaire de l’assassinat de Me Babacar Sèye intervient dans un contexte des attaques sont dirigées contre la Justice. Les principes constitutionnels régissant l’organisation et le bon fonctionnement de la justice sont attaqués. Également des magistrats sont attaqués, critiqués et voués aux gémonies. Un constat confirmé par Me Ousmane Sèye avocat au barreau de Dakar qui affirme que, de plus en plus, on assiste non seulement à des menaces contre les magistrats mais, il également il y a des pressions terribles sur la justice. « Quand certaines personnes sont arrêtées, ce sont les mêmes organisations qui, souvent, se disent démocratiques, se lèvent pour demander leur libération. Or, la pression contre la justice est contraire à la démocratie », a regretté Me Sèye, demandant que cela cesse. A son avis, c’est désolant de voir des gens exigeant la libération de quelqu’un qui a maille avec la justice sans qu’il ne soit d’abord jugé.
« Les injonctions, les pressions et les menaces exercées contre la justice sans que les autorités ne réagissent doivent cesser. La justice est un pouvoir autonome, il faut la laisser s’exercer librement. Il faut que ces pressions exercées sur la Justice soient punies », a plaidé la robe noire avec instance.
LA CAUTION POUR LES ÉLECTIONS LOCALES ET D’AUTRES SUJETS À LA UNE
Dakar, 15 mai (APS) – Le démenti du ministère de l’Intérieur à une information faisant état de la fixation du montant de la caution pour les élections locales de janvier 2022 à 10 millions de francs Cfa et d’autres sujets sont menu des quotidiens reçus samedi à l’APS.
Selon L’Observateur, ’’l’info n’aura tenu que quelques heures’’. En effet, ‘’un communiqué attribué au ministère de l’Intérieur fixant la caution pour les élections locales à 10 millions de francs Cfa pour chaque type d’élection et par liste, quel que soit le nombre de départements ou de communes où la liste de candidats se présente a été relayé par plusieurs sites avant d’être démenti’’ par la cellule de communication de Antoine Diom.
Le Soleil rapporte que ’’le ministère de l’Intérieur, par la voix de son responsable de la communication Maham Ka, a démenti l’information faisant état de la fixation du montant de la caution pour les élections locales de 2022 à 10 millions de francs Cfa’’.
Il a indiqué que ‘’le moment opportun, ce sont les canaux de communication officiels du ministère de l’Intérieur (….) qui seront utilisés’’.
Sud Quotidien parle de ‘’mic mac’’ autour de la caution et de son montant. ‘’Sitôt la date des élections départementales et communales connue (…), la caution pour la participation à ce scrutin ainsi que son montant font l’objet d’informations contradictoires entre une partie de la presse et le ministère de l’Intérieur’’, écrit Sud.
Selon le journal, ce ministère ‘’a tenu à nier, hier, la vérité de toute information ayant trait à la caution aux locales de janvier 2022 et de même que son montant avancé de 10 millions de francs Cfa’’.
Dans son long entretien avec Vox Popouli, Assane Dioma Ndiaye, le président de la ligue sénégalaise des droits humains se prononce, entre autres, sur la question des bavures policières. Selon lui, ‘’on ne peut pas laisser les policiers agir selon leur guise’’.
’’La Police est là pour protéger et non pas pour faire un certain nombre d’actes qui n’honorent pas et ne l’honorent pas. Le fait que ce climat d’impunité soit entretenu est source de danger et creuse encore le fossé entre la Police et la population’’, soutient l’avocat.
Le Quotidien s’intéresse à la sauvegarde des données nationales et parle de ‘’fichiers à risque’’.
’’Au-delà de la fiabilité du fichier électoral, les auditeurs ont alerté sur la sécurité du fichier national des cartes nationales d’identité (CNI). Dans son rapport, la mission a exprimé des craintes pour le data center, en cas d’incendie par exemple, et recommandé par conséquent l’installation d’urgence d’un +système de détection et d’extinction automatique+’’, écrit le journal.
Le Soleil a ouvert ses colonnes à l’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Sénégal. Selon Irène Mingasson, ‘’le Sénégal est un allié très sûr, très fort, avec une démocratie exemplaire’’.
22 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 02 DÉCÈS
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, samedi, 22 nouveaux cas positifs de coronavirus et 02 décès recensés au cours des 24 dernières heures
Dakar, 14 mai (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, samedi, 22 nouveaux cas positifs de coronavirus et 02 décès recensés au cours des 24 dernières heures.
Ces nouveaux cas proviennent des résultats de 961 tests réalisés, soit un taux de positivité de 2,29%, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Parmi ces nouvelles contaminations, il y a 12 cas contacts par les services sanitaires et 10 cas issus de la transmission communautaire répertoriés à Dakar (09) et dans les autres régions (01).
Le Directeur de la Prévention a annoncé que 29 patients suivis ont été déclarés guéris tandis que 10 cas graves sont pris en charge par les services de réanimation.
Deux décès (02) ont été enregistrés, vendredi.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a comptabilisé 40 828 cas positifs dont 39 558 guéris, 1 124 décès et 145 patients encore sous traitement.
Concernant la vaccination, le ministère a rapporté que 431 916 personnes ont été vaccinées depuis le 23 février.
par Jean-Baptiste Placca
DÉMOCRATIE EN AFRIQUE, UN TEL MIRAGE
Les Africains devraient se demander s’ils n’ont pas manqué de lucidité en imaginant, au sortir des décennies de parti unique et de régimes autocratiques, qu’ils pouvaient, juste en changeant de Constitution, se retrouver, comme par miracle, en démocratie
Et si ce que d’aucuns décrivent comme des reculs de la démocratie n’était que le début d’une terrible désillusion ? Un rappel à l’ordre, pour prendre conscience de l’erreur collective qui a consisté pour les peuples africains à croire, au tournant des années 1990, qu’à partir des partis uniques et autres régimes autocratiques alors en place, l’on pouvait basculer, du jour au lendemain, sans aucun effort, aucune préparation sérieuse, même pas une journée de réelle initiation, dans ce que l’Afrique continue d’appeler pompeusement la démocratie ? Trente longues années à se prendre pour ce que l’on n’est pas.
À force de reporter sans cesse sa décision sur la situation politique au Tchad, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine n’est-il pas en train d’accréditer l’idée selon laquelle l’Organisation serait embarrassée, gênée, voire divisée sur l’attitude à tenir face à une succession que l’on dit dynastique ?
Bien sûr que l’Union Africaine est embarrassée ! Et c’est même un classique que de la voir si peu audible, face à une situation de ce type. Mais, dans cette Afrique centrale, où la règle est de ne s’étonner ni des présidences à vie, ni des successions dynastiques, l’embarras, devant ce qu’il faut bien appeler un coup d’État, vient de ce que tous se demandent si, au lieu d’appliquer ses propres règles, l’UA ne serait pas mieux avisée de prendre en compte les services rendus par le Tchad, et ceux que l’Afrique en attend peut-être encore.
Sauf que tout traitement de faveur pour les héritiers du maréchal Déby pourrait inciter ceux des Tchadiens qui croient encore à la démocratie à vouloir se rendre justice eux-mêmes. Avec ce que cela préfigurerait de troubles et de morts, au regard de la brutalité dont s’est déjà montré capable ce nouveau pouvoir.
Prendre en compte les services rendus ne relève-t-il pas du réalisme, après tout ?
Peut-être. Mais le réalisme qui pousse à ruser et à tricher avec ses propres principes nous ramène à la façon dont l’Afrique se définit elle-même par rapport à l’État de droit et à la démocratie. Ce sont des fautes morales à répétition. Et nul n’oblige l’Afrique à prétendre vivre en démocratie. Peut-être que les Africains devraient se demander s’ils n’ont pas, collectivement, manqué de lucidité, en imaginant, au sortir de trois décennies de parti unique et de régimes plus ou moins autocratiques, qu’ils pouvaient, juste en changeant de loi fondamentale, se retrouver, comme par miracle, en démocratie. L’Afrique n’aurait-elle pas dû aborder le tournant des années 90 comme le début d’un apprentissage, au lieu de s’imaginer être passée, comme par enchantement, en classe supérieure ?
Abdoulaye Diouf Sarr, a reçu, ce vendredi, 14 mai 2021, un nouveau lot de 300 000 doses de vaccin Sinopharm, don de la République populaire de Chine au Sénégal
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a reçu, ce vendredi, 14 mai 2021, un nouveau lot de 300 000 doses de vaccin Sinopharm, don de la République populaire de Chine au Sénégal.
"Depuis le début de la pandémie de Covid-19 au Sénégal, le 02 mars 2020, la Chine n’a cessé de manifester aux côtés du Sénégal, attestant ainsi des solides liens qui unissent nos deux pays. L’appui de la Chine a été financier et matériel, comportant notamment de nombreux équipements de protection individuelle au profit de nos personnels de santé et d’action sociale", a salué la tutelle. Rappelant que "c’est grâce aux 200 000 doses du vaccin (de la firme chinoise), acquises par le gouvernement du Sénégal (à 2,2 milliards F CFA) que nous avons pu démarrer nos opérations de vaccination contre la Covid-19, le 23 février 2023." A la date d’aujourd’hui, 431 916 personnes ont été vaccinées contre la covid-19 dans notre pays, dont plus de 22% grâce aux vaccins Sinopharm, a précisé Diouf Sarr, soulignant qu’"avec l’arrivée de ces 300 000 doses, ce pourcentage va sensiblement augmenter, au moment où l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient d’homologuer le vaccin Sinopharm, le considérant comme un vaccin sûr et efficace."
"L’objectif est d’intensifier la campagne de vaccination afin de protéger le maximum de personnes, d’éviter les décès liés à la covid-19 et d’aller rapidement vers le retour à la normale aux plans économique et social", a-t-il clos.
Le don transporté de Beijing à Dakar, par la "Casamance" du nom de l’avion type A330neo d’Air Sénégal, a permis à la compagnie sénégalaise d’effectuer à travers cette opération, le plus long vol commercial opéré par un Airbus A330neo, de 16 heures par vol direct.
SAISIE DE LINGOTS D’OR À KARANG PAR LA DOUANE
Le Groupement polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude (GPRRF) a intercepté le mercredi 12 mai 2021 à 15h une Mercedes de type C300 avec 2 individus à bord avec 5 lingots d’or de 1 kg chacun
Le Groupement polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude (GPRRF) a intercepté le mercredi 12 mai 2021 à 15h une Mercedes de type C300 avec 2 individus à bord avec 5 lingots d’or de 1 kg chacun.
Les éléments de cette Unité qui ont infiltré un réseau de trafiquants d’or ont pu mener avec succès une opération de livraison surveillée à Karang qui a permis l’arrestation de deux individus ainsi que la saisie de 5 lingots de 1 kg chacun, informe le Bureau des Relations publiques et de la Communication de la Direction générale des Douanes. Les premiers tests révèlent qu’il s’agit d’or brut dont la valeur totale est estimée à 175 millions de francs CFA, selon la cotation du jour de l’Agence BDOR. Les deux individus interpelés, de nationalité étrangère, sont mis à la disposition de la Justice. L’enquête suit son cours. Le Groupement polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude est une Unité douanière spéciale basée à Thiès. Il a une compétence nationale et joue un rôle stratégique dans le bouclage des réseaux et couloirs de trafic international.
LA TERRIBLE GALÈRE DES TRAVAILLEUSES DU SEXE À DAKAR EN TEMPS DE COVID
À cause des restrictions sanitaires et de la chute du tourisme, les TDS de la capitale s’organisent face à la fonte de leurs revenus
Dans la maison close occupée par Fatoumata* et trois autres amies, les temps sont rudes. Depuis que le Covid est venu bouleverser pratiquement tous les pans de l’économie mondiale, et locale, les clients se font plus rares à Dakar. Or, le loyer des deux petits studios que les quatre trentenaires se partagent n’a lui pas bougé.
Chaque mois, ce sont 35 000 francs CFA (53 euros) qu’elles doivent réunir pour conserver leur lieu de travail. Et à cette somme rondelette, s’ajoute désormais chaque semaine un forfait de 15 000 francs CFA (22 euros) à débourser pour que le numéro de téléphone des travailleuses du sexe (TDS) apparaisse sur Facebook ou des sites internet dédiés.
En raison des mesures sanitaires appliquées dans la capitale sénégalaise, les restaurants, bars et boite de nuit sont fermés, alors que le couvre-feu débute chaque soir à 19 heures en cet été 2020 (depuis repoussé à 21 heures). Autant de lieux de rencontres nécessaires aux TDS pour tomber sur de potentiels clients, surtout depuis que les touristes ne viennent plus remplir les hôtels du bord de mer.
Alors, les clients venus des réseaux et sites permettent de maintenir la tête hors de l’eau – même si Fatoumata et ses amies sont passées de 6 ou 7 passes par jour, à seulement deux en moyenne, qu’elles réalisent généralement entre 11 heures et 19 heures. Et sachant que la passe se négocie autour des 3 000 francs CFA (4,5 euros), pas simple de subvenir à ses besoins.
Sadio Mané, Ballon d'or africain, a débuté sa formation à Génération Foot avant de s'envoler pour l'Europe. Un chemin que beaucoup voudraient imiter au sein de l'École parmi les plus prestigieuses du pays et véritable pionnière sur le continent
Grand reportage vous emmène aujourd'hui au Sénégal où le football est roi et inspire des rêves de grandeur. Les Lions n'ont jamais remporté de trophée majeur, mais certains de ses représentants brillent dans les meilleurs clubs du monde, à l'image de Sadio Mané. La star de Liverpool, Ballon d'or africain, a débuté sa formation à Génération Foot avant de s'envoler pour l'Europe. Un chemin que beaucoup voudraient imiter au sein de l'École parmi les plus prestigieuses du pays et véritable pionnière sur le continent.
C’est quand même osé de vouloir détacher Achille dont le rôle naturel, à mon avis, devrait plutôt être de conseiller l’Afrique face à la France envahissante. L’inverse à mon sens relèverait d’une forme de mercenariat intellectuel
Le prochain sommet France-Afrique se tiendra en juillet prochain à Montpellier. En perspective de cette rencontre et dans le contexte difficile des relations entre la France et la jeunesse africaine, M. Macron a coopté le Professeur Achille Mbembe pour organiser un dialogue avec la société civile africaine, pour mieux situer les difficultés actuelles de la France dans les opinions africaines. La France, soixante ans après les indépendances formelles de l’ex-empire colonial, fait face à un mouvement de rejet sans précédent en Afrique, en particulier et paradoxalement dans ses ex-colonies. La jeunesse africaine mondialisée ne supporte plus de voir ses dirigeants, gouverner leur pays presque comme les anciens gouverneurs et autres commandants de cercles avec pour seule boussole, leur maintien indéfini au pouvoir et le service aux intérêts français. Elle découvre, cette jeunesse, six décennies après les indépendances, que son destin est plombé par la chape de la langue française qu’elle découvre brusquement à l’école primaire, notamment pour toutes ces masses issues de l’ancien pays de protectorat, forcées de devoir reimaginer le monde dans une langue autre que celle qui accompagne le lait maternel, alors que la mondialisation, contrairement à bien des prévisions uniculturalistes, a favorisé la renaissance des vieilles civilisations. Le franc CFA, dernière monnaie coloniale d’Afrique, pour reprendre le titre de l‘ouvrage de Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud, prive encore quatorze pays d’Afrique de souveraineté monétaire et de tout usage de l’instrument monétaire dans les politiques économiques. Dans le même temps, la convertibilité illimitée par rapport à l’Euro favorise un rapatriement systématique des bénéfices pour les entreprises françaises engraissées par les marchés surfacturés dont les commissions et autres retro commissions alimentent les comptes en devises d’une certaine classe d’évolués complice du pillage de l’Afrique. Elle ne supporte plus de voir ses dirigeants convoqués et tancés à Pau, de voir des bidasses français, au fin fond de notre Sahel millénaire, pointer leurs armes sur de paisibles citoyens pour fouiner dans ce qu’ils ont de plus cher : l’intimité de leurs cases. Et ce, au nom de la lutte contre le terrorisme et avec l’accord cynique et sans aucune once de fierté de nos dirigeants, qui ont détourné l’argent devant service à équiper et défendre souverainement leurs pays, pour se payer des maisons et des vacances à Paris et sur la Côte d’Azur, avec famille et, souvent, compagnes d’alcôve.
A l’interne, les jeunes générations issues de l’immigration sont parquées dans des cités et autres banlieues avec des étiquettes et un délit de faciès qui empêche toute chance d’échapper à la misère. Les meilleurs des grandes écoles de commerce et d’ingénierie financière vont devoir traverser la manche et tenter leur chance à la City de Londres. Sous le prétexte fallacieux de la citoyenneté républicaine indistincte, noirs, arabes et autres doivent se fondre dans la masse, au nom de la politique d’assimilation, qui leur rappelle, quand même, lorsqu’il s’agit d’emploi et de logement, les limites de leur intégration. Au nom de la spécificité, spécieuse du reste, du modèle républicain français, il n’est évidemment pas question d’accepter le modèle dit communautariste américain, qui permet aux sciences sociales d’étudier les composantes sociales, raciales, ethniques et religieuses dans leur rapport différencié au rêve américain. L’épisode George Floyd, contrairement au reste du monde où il a secoué les consciences, en France, elle a plutôt produit un raidissement de la cuirasse émotionnelle de l’exceptionnalisme français.
Ces études sont considérées, sous le règne de M. Macron, comme du séparatisme, de l’indigénisme et de l’islamo gauchisme, pour stigmatiser toute la production intellectuelle et politique cherchant à faire voir à la France la réalité affligeante de sa politique d’assimilation et d’intégration sur certaines composantes de sa population. En somme, sous l’ère Macron, avant même celle de plus en plus probable de madame Lepen, la France officielle des lumières s’est prononcée pour la censure dans la recherche universitaire. Avons-nous bien mesuré les paroles de la ministre de l’enseignement supérieur de M. Macron contre certains chercheurs en sciences sociales du CNRS. En somme, il est interdit de chercher les causes profondes de l’échec en général des politiques d’intégration, des incivilités, de la délinquance, du racisme ou de l’extrémisme violent qui conduit au terrorisme, contre laquelle la France est supposée lutter jusque sur les marches du Sahel. Il est donc interdit de travailler scientifiquement - avec les méthodes sociologiques d’Emile Durkheim, les instruments démographiques de l’INED, sans oublier les champs de connaissance ouverts par l’histoire des mentalités avec les travaux de Claude Lévi-Strauss, tous d’éminents représentants de la science sociale de France - sur les problèmes d’éducation d’emploi et d’insertion sociale de la population française issue de l’immigration, sous peine d’être frappé d’indignité citoyenne.
Des généraux français de la deuxième section, en nombre significatif, en ce jour symbolique du 21 avril, ont, le torse bien bombé, dans la posture du coq arrogant, solennellement demandé à leurs camarades d’active de prendre leurs responsabilités face au « délitement » qui frappe selon eux le pays et « protéger ses valeurs civilisationnelles ».
C’est cette France qui demande aujourd’hui à Achille Mbembe, une pièce maîtresse des études décoloniales, sur la postcolonie et la Francafrique, de lui faire des propositions sur comment renverser la tendance de la dégradation, malheureusement irréversible, de l’image de la France en Afrique, en particulier francophone !
Je trouve quand même curieux que Macron, à l’origine des lois les plus répressives contre les couches issues de l’immigration, puisse être si hardi, jusqu’à vouloir aller chercher le chef de fil de l’école décoloniale africaine pour lui refaire l’image de son pays aux yeux des nouvelles générations. C’est quand même osé de vouloir détacher Achille dont le rôle naturel, à mon avis, devrait plutôt être de conseiller l’Afrique face à la France envahissante. L’inverse à mon sens relèverait d’une forme de mercenariat intellectuel.
Je considère que la France en sait assez sur elle-même et sur sa fausse conscience en Afrique pour ne pas avoir besoin de débaucher nos intellectuels pour lui proposer des solutions.
La France sait bien ce qu’elle a à faire pour ne pas mériter la 7ou 8 place dans le coeur des africains parmi les partenaires du continent.
La jeunesse africaine quant à elle sait bien ce qu’elle a à faire pour gérer les ressources du continent pour le bénéfice exclusif de ses peuples, pour retrouver ses éléments gagnés par l’extrémisme violent et le terrorisme, protéger sa souveraineté politique et économique, dans le cadre de relations de respect mutuel avec des partenaires extérieurs dont les intérêts légitimes en Afrique doivent être considérés à l’aune de ceux des africains.
..... Alors non ! Achille, ce n’est pas à toi d’exorciser les rêves d’Afrique de M. Emmanuel Macron, hantés par le spectre des assassinats de dirigeants déviant de la ligne de la Francafrique tracée par Jacques Foccart, des mallettes de devises représentant le tribut pour les élections des autocrates soucieux d’être protégés contre leurs propres peuples affamés, des humiliations subies par des populations civiles du Sahel qui ne comprennent pas pourquoi on les bombardent, sans oublier la place indue des entreprises françaises dans les économies naissantes des postcolonies. C’est ce que la Lumpenintelligentsia - pour reprendre le concept du reste chargé utilisé par M. Mbembe, lui-même, dans une récente interview- cherche à faire comprendre aux vaillants peuples africains.
Je suis de ceux qui pensent que notre frère Achille Mbembe devrait laisser ce travail d’exorcisme aux Grands Druides de ce petit village de Gaule, dont la potion magique a permis de vaincre des armées de Rome. Autrement, ce serait alors simplement inscrire notre action dans le contexte du syndrome de Stockholm.