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5 mai 2025
Société
par Oumou Wane
LE MONOLOGUE DE MACKY
"Ouf, je vais enfin voir la classe politique en découdre par le débat démocratique et non plus par les attaques personnelles. On me harcèle à longueur de temps, mais on ne me fera pas avaler des couleuvres sur le terrain de l’action politique."
Je viens d’arrêter la date des élections municipales et départementales au 23 janvier 2022, l’opposition devrait être satisfaite ! Ainsi pourrait se parler à lui-même notre président de la République Macky Sall, dans un monologue devant sa glace en se rasant. Ouf, je vais enfin voir la classe politique en découdre par le débat démocratique et les idées, et non plus par les attaques personnelles et les coups bas. Ils m’en font voir de toutes les couleurs ces opposants, on me harcèle à longueur de temps, mais on ne me fera pas avaler des couleuvres sur le terrain de l’action politique, je connais la valeur de mon engagement. Soyons bons joueurs, les réseaux sociaux et la presse, c’est leur terrain de jeu, mais le terrain, le vrai terrain, le sable et la poussière, je les y attends. Ils sont même allés se plaindre du parrainage à la Cedeao car ils le savent bien, quand on n’est personne de représentatif, le filtre du parrainage vous met hors jeu.
Rendez-vous donc en janvier 2022, mais d’ici là j’ai du boulot. Moi je vais présider aux destinées de l’Union Africaine l’année prochaine et cela me réjouit pour le rayonnement de mon pays.
Ils pensent qu’ils seraient meilleur président que moi, mais que font-ils de concret à part de m’attaquer ? Mes grandes réalisations sont légion, pourtant il y aura toujours quelqu’un pour dire que je n’en fais pas assez, quand ce n’est pas pour me glisser un caillou dans la chaussure. Je peux me projeter jusqu’en 2035 avec mon Plan Sénégal Émergent révolutionnaire pour l’Afrique, ils diront encore que je pilote à vue le Sénégal. Malgré tous mes efforts portés contre la pauvreté, on m’accusera toujours de laisser en rade les questions essentielles des populations au profit d’une minorité de riches. Qui sont ces riches ? Le secteur privé ? Ce sont eux qui créent des emplois. Moi je les laisse déblatérer, un chef d’Etat ne peut pas faire du wadjadjadja toute la journée. Un jour sûrement je pourrai parler.
Savent-ils seulement tous ces gens-là, ce que nous avons dû traverser avec la pandémie ? Est-ce la polémique qui a soutenu les populations surprises par le Covid, convaincu le G20 de la nécessité d’annuler la dette des pays pauvres, même si ce n’est encore pas gagné. Oui je suis fier de moi quand je lis partout que le Sénégal est l’un des pays les plus félicités et respectés pour sa gestion de la pandémie.
Bien sûr je me pose des questions parfois. Si l'engagement en politique signifie de mettre entre parenthèses sa vie privée, ses heures de sommeil, ses loisirs ou sa famille au bénéfice d’une cause ou une idée que l’on juge supérieures, y a t-il encore beaucoup d’intérêt et de noblesse à se faire juger et critiquer, quand ce n’est pas dénigré du matin au soir ?
« Peu importe l'ampleur du sacrifice ; ce qui compte, c'est la grandeur du but que l'on s'assigne », je pourrais me rassurer de cette devise, si en plus de résister à la désinformation, aux manipulations et à la violence de mon opposition, je ne devais pas aussi supporter les rébellions de mon propre camp…
Quoi qu’il en soit, mon urgence aujourd’hui c’est les jeunes, une priorité absolue. ‘’Un homme d'État est celui qui pense aux générations futures, et un homme politique est celui qui pense aux prochaines élections », a dit Abraham Lincoln. Nous autres, Sénégalais, nous pouvons le vérifier tous les jours, car c’est bien chez nous le pouvoir et non l’intérêt général qui motive les hommes politiques. Ni les défis économiques, ni les enjeux sécuritaires, sociaux ou démocratiques, pas plus la bataille du chômage des jeunes qui est cruciale, n’animent les prétendants de tous bords qui piaffent d’impatience de concourir pour la fonction suprême sans devoir une fois encore passer leur tour.
Les élucubrations de l’opposition, je ne veux même pas perdre mon temps à les citer. Au Sénégal, le cœur de la vie politique ne bat que pour l’élection présidentielle. Il faut y penser tout le temps. Mais aujourd'hui, les sénégalais n’en peuvent plus des ambitions des politiciens. Ils en ont marre de les voir obsédés par leur quête du pouvoir. Les sénégalais voudraient que les hommes politiques oublient leurs carrières personnelles, et se consacrent un peu plus au bien commun.
Redevenons sérieux à présent. Très franchement, je ne sais pas à quoi pense notre président en se rasant le matin ni en se brossant les dents, peut-être au rapport de force dans la conquête du pouvoir. Pense-t-il a un troisième mandat ou pas ? Probablement qu’il n’exclut rien. Toujours est-il qu’il n’a jamais utilisé la surenchère de l’insulte ou la violence comme armes redoutables en politique et s’en est toujours tenu aux arguments utiles aux débats d’intérêt général.
YOU FAIT UNE PAUSE
Le chanteur, compositeur et interprète Youssou Ndour a annoncé, jeudi, ’’une petite pause’’ dans sa carrière musicale qu’il mettra à profit pour ’’réfléchir’’ et accompagner le président de la République sur la problématique de l’emploi des jeunes
Le chanteur, compositeur et interprète sénégalais Youssou Ndour a annoncé, jeudi, ’’une petite pause’’ dans sa carrière musicale qu’il mettra à profit pour ’’réfléchir’’ et accompagner le président de la République sur la problématique de l’emploi des jeunes.
’’(…) Je vais faire une petite pause, quand je dis pause cela signifie qu’il sera difficile de me voir dans les jours à venir sur scène. Pour le moment, ma carrière musicale qui est ma passion, sera en stand-by’’, a déclaré le lead vocal du Super Etoile.
Youssou Ndour qui n’a pas donné plus de détails sur la durée de cette pause s’exprimait dans l’émission ’’Invité d’honneur’’ de la Télévision Futurs Médias, un organe de son groupe de Presse ’’GFM’’.
Il a déjà annoncé la sortie de trois albums pour accompagner les mélomanes durant cette période, précisant que ces albums ont été travaillés alors que les activités étaient à l’arrêt à cause de la Covid-19
Le chanteur dit avoir réfléchi pendant cette période de crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus qui a touché le secteur culturel.
’’Depuis trente ans, je ne fais que courir et depuis deux ans tout est à l’arrêt à cause du Covid- 19 et comme chaque Sénégalais, chaque personne, cela m’a plongé dans une réflexion’’, a t-il dit.
’’J’ai reconsidéré les choses. J’ai réfléchi et j’ai écouté les gens. Il faut avoir plus d’attention parce que si quelque chose t’arrive, il faut savoir en tirer les enseignements pour savoir rebondir’’, a ajouté le roi du Mbalax.
Il a exprimé sa solidarité aux artistes qui vivent une situation ’’trés dure’’ au Sénégal voire en Afrique et dans le monde.
Youssou Ndour a annoncé que l’Orchestre du Super Etoile travaille en interne sur un projet de comédie musicale de ’’dimension mondiale’’ intitulée ’’Eutu Birima’’ (La cour de Birima en wolof).
L’artiste compte également mettre à profit cette ’’petite pause’’ dans sa carrière musicale pour ’’réfléchir’’ et soutenir le président Macky Sall sur la problématique de l’emploi des jeunes.
’’Cette pause me permettra de travailler et soutenir le président de la République sur la question de l’emploi des jeunes. On y est et je compte y apporter ma véritable contribution’’, a dit Youssou Ndour.
Il a par la suite invité les jeunes à ’’ne pas sous-estimer’’ les salaires qu’on leur propose pour un premier emploi, rappelant que sa première paie était de ’’4000 francs CFA’’
Promoteur d’un groupe de presse et Lead-vocal du ’’Super Etoile’’, Youssou Ndour est Lauréat du Grammy Awards du meilleur album avec ’’Egypt’’ en 2004.
L’interprète de ‘’Wommat’’ était en 2007 a été désigné parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par ’’Time Magazine’’.
Il a reçu en 2013 le ‘’Polar Music Prize’’ (Suède) qui célèbre la puissance et le pouvoir de la musique et en 2017 le ’’Praemium Imperiale’’, l’un des prestigieux prix artistique du Japon, l’équivalent du Prix Nobel.
Youssou Ndour, Conseiller du président de la République Macky Sall a été ministre de la Culture.
À MBOUR, RÉSEAUX SOCIAUX, POLITIQUE ET DÉRAPAGES MÉDIATIQUES DANS LE SERMON DE L’IMAM
El Hadji Ibrahima Faye a insisté sur l’éducation islamique et les recommandations du prophète Mahomet (PSL), qui doivent être utilisées pour prémunir la société sénégalaise des dérives
Les réseaux sociaux, la pléthore de partis politiques au Sénégal, les recommandations coraniques, l’éducation et les dérapages médiatiques ont été l’objet du sermon de l’imam El Hadji Ibrahima Faye, lors de la prière collective de l’Aïd el-Fitr à Mbour (ouest).
‘’L’utilisation des réseaux sociaux ne doit pas être une malédiction, mais plutôt une bénédiction pour notre pays (…) Chaque citoyen a le devoir d’en faire un avantage et de les mettre au service du développement économique’’, a dit le guide religieux aux fidèles.
A son avis, les réseaux sociaux peuvent être utilisés au service de la ‘’paix’’ et de la ‘’stabilité’’ du pays.
Il a dirigé la traditionnelle prière de l’Aïd el-Fitr, au terrain Santessou, à Mbour, en présence de nombreux fidèles.
El Hadji Ibrahima Faye a insisté sur l’éducation islamique et les recommandations du prophète Mahomet (PSL), qui doivent être utilisées pour prémunir la société sénégalaise des dérives.
‘’L’éducation de nos enfants doit commencer à la maison, pas à l’école où dans la rue’’, a-t-il rappelé aux fidèles.
Le guide religieux a dénoncé les dérapages devenus monnaie courante dans les médias, sur les plateaux des chaînes de télévision notamment. Des ‘’propos irresponsables’’ sont souvent véhiculés par les médias par des ‘’va-t-en-guerre’’, a déploré El Hadji Ibrahima Faye.
Les leaders politiques et leurs militants n’ont pas été oubliés de l’imam mbourois. ‘’Les politiciens sont une infime minorité de notre société et ils n’aiment pas leur pays, sinon le Sénégal ne se retrouverait pas avec plus de 300 partis politiques’’, a-t-il soutenu.
M. Faye a rappelé aux fidèles l’importance de l’Aïd el-Fitr et de quelques recommandations de l’islam, celle de la tenue décente par exemple. Les musulmans doivent faire preuve d’une ‘’décence irréprochable’’ en matière d’habillement, a-t-il dit, insistant en même temps sur le devoir de chaque croyant de faire preuve de ‘’pardon’’, de ‘’tolérance’’, de ‘’solidarité’’ et d’‘’entraide’’ envers ses semblables.
‘’Devant Dieu, le jour de la résurrection, tous les comptes seront soldés dans le moindre détail. Pour prétendre à une place (…) au paradis, le croyant doit [éviter] la calomnie et les balivernes, respecter les heures de prières, les recommandations de l’islam, de la sunna du prophète Mahomet (PSL)’’, a-t-il rappelé.
‘’Tout musulman qui ne prie pas est considéré comme un mécréant’’, a martelé El Hadji Ibrahima Faye. Il a insisté aussi sur le devoir du musulman de s’acquitter de la zakat (l’aumône), laquelle doit être faite aux ayants droit avant la prière de l’Aïd el-Fitr, faute de quoi le jeûne ne sera pas récompensé.
L'IMAM DE MOUSSANTÉ MET L’ETAT EN GARDE CONTRE LES MALVERSATIONS FINANCIÈRES
"Partout où l’argent passera, il doit y avoir une traçabilité. Ce n’est pas des sommes à distribuer’’, a prévenu Tafsir Babacar Ndiour à propos des mesures en faveur de l'emploi des jeunes, lors de la prêche dédiée à l’Aïd el-Fitr, jeudi
Tafsir Babacar Ndiour, l’imam de la mosquée Moussanté, à Thiès (ouest), salue les décisions annoncées par l’Etat pour offrir des emplois aux jeunes, tout en mettant les autorités en garde contre les risques de détournement des fonds prévus.
‘’Les 450 milliards de francs CFA dont on parle pour l’emploi des jeunes, c’est bien, et ils doivent impacter tous les secteurs dans lesquels ils seront injectés’’, a dit le célèbre guide religieux dans un prêche donné après la prière de l’Aïd el-Fitr, jeudi.
‘’Ce qui est sûr, c’est que si on les injecte dans des agences déjà existantes ou dans de nouvelles agences, ce ne sera que le début de la bureaucratie, des voitures, voyages et missions à n’en plus finir, des gros salaires’’, a averti Tafsir Babacar Ndiour.
Si les risques de détournement des fonds publics annoncés par l’Etat ne sont pas maîtrisés, ‘’ça débouchera sur des audits sans suite, un partages du gâteau. Partout où l’argent passera, il doit y avoir une traçabilité. Ce n’est pas des sommes à distribuer’’, a prévenu le guide religieux.
‘’Ma conviction, que je partage avec beaucoup de gens, c’est qu’on doit les (les fonds publics) investir (…) dans le monde rural, dans des infrastructures agricoles, d’élevage et de pêche. Cela profitera à tout le monde, et nul n’osera plus dire ‘je n’ai pas d’emploi’’’, a dit M. Ndiour.
Il a donné son prêche en présence de plusieurs personnalités de la ville de Thiès, dont Yankhoba Diattara, le ministre chargé de l’Economie numérique.
L’imam a également exhorté les jeunes au culte du travail. ‘’Cette religion, l’islam, accorde une place très importante au travail (…) Cette religion nous recommande le travail et non la paresse’’, a-t-il dit.
‘’Le travail est important dans la vie de l’homme et de son pays. Il éloigne l’ennui, l’envie, le vice et le besoin. Il humanise par le lien social qu’il crée et maintient nos capacités intellectuelles en éveil’’, a souligné Tafsir Babacar Ndiour.
La ‘’publicité’’ de l’avortement médicalisé
Puisqu’‘’un homme sans besoin n’existe pas’’, le travail devient un devoir dont l’homme doit s’acquitter pour satisfaire ses besoins et éviter la mendicité, a ajouté l’imam.
Il a invoqué un hadith du prophète Mahomet (PSL) en vertu duquel l’homme ne peut rien trouver de mieux à manger que ce qu’il a produit de ses mains.
Le guide religieux a souligné la capacité des branches du secteur primaire, la pêche, l’élevage et l’agriculture, à générer des emplois.
M. Ndiour estime que le Sénégal dispose des terres parmi les plus fertiles d’Afrique de l’Ouest et d’importantes ressources en eau. Il a donné en exemple la zone des Niayes, qui s’étend de la région de Dakar (ouest) à celle de Saint-Louis (nord).
L’imam de la mosquée Moussanté a également dénoncé l’accaparement des terres appartenant aux paysans par des entreprises étrangères ou locales.
Il a invité l’Etat du Sénégal à faciliter le fonctionnement de la NSTS, la Nouvelle société textile sénégalaise, une entreprise basée à Thiès, qui a récemment repris ses activités.
L’imam propose de relancer la Sotexka, la Société des textiles de Kaolack (centre), pour permettre au Sénégal de fabriquer et de consommer ses propres tissus.
Il a dénoncé la ‘’publicité’’ de l’avortement médicalisé. Les musulmans sénégalais doivent s’élever contre toute tentative visant à légaliser l’avortement, selon Tafsir Babacar Ndiour.
Ils doivent aussi exiger la criminalisation de l’homosexualité, qui ‘’détruit la société’’.
Yankhoba Diattara s’est réjoui du prêche de l’imam et de sa corrélation avec l’‘’ambitieux programme’’ de recrutement de 65.000 fonctionnaires lancé par le président de la République.
LA KORITÉ DANS L'INTIMITÉ D'UNE FAMILLE DAKAROISE
Les senteurs du lakh, bouillie de mil, à la muscade et vanille finissent d’envahir la modeste maison familiale. C’est le petit-déjeuner traditionnel pour l’Aïd. Et, pour rien au monde, la famille Seck n’aurait dérogé à la règle
Les senteurs du lakh, bouillie de mil, à la muscade et vanille finissent d’envahir la modeste maison familiale. C’est le petit-déjeuner traditionnel pour l’Aïd. Et, pour rien au monde, la famille Seck n’aurait dérogé à la règle. L’Aïd, communément appelé Korité au Sénégal, marque la fin du ramadan.
Au Sénégal, l’Aïd se nomme la Korité, une fête de dévotion, de partage mais aussi d’énormes dépenses pour les familles les plus modestes. Après un mois de diète religieuse, le lakh, la bouillie de mil, fait son effet comme premier petit-déjeuner. « Place maintenant à la nourriture spirituelle », lance Birane Seck, 45 ans, père famille de 5 enfants et employé dans une société d’assurance.
Les versets coraniques dilués par les haut-parleurs de la mosquée encore en construction inondent la nouvelle Cité Gadayen en banlieue de Dakar. Nichée entre la mer et un lac, c’est un cadre idyllique. D’ailleurs, la ville attire de plus en plus la classe moyenne sénégalaise, malgré son éloignement du centre de Dakar.
Vêtus de leurs nouveaux habits, les hommes de la famille s’installent hors des murs de la petite salle de prière. « Les prières de rue ne dérangent personne ici », glisse Birane. Après une demi-heure de prières sous un soleil de plomb, les salamalecs usuels dans le voisinage tendent à se demander pardon pour les nuisances et incivilités du quotidien.
Après la prière et le sermon de l’Imam, Birane, le père, Maïmouna, la mère qui est institutrice, et Pape, le cousin et jeune étudiant venu de Diourbel pour l’événement devisent sur l’actualité du moment en attendant les réjouissances de la fête.
Même si tout n’est pas encore totalement prêt. Maïmouna prend un « clando », un de ces nombreux taxis clandestins qui sillonnent la ville. Direction : le marché, pour finir les emplettes. Ne disposant pas d’un réfrigérateur, la famille préfère acheter au dernier moment la nourriture. Si la Tabaski est la fête du mouton, la Korité est bien celle du poulet.
Le lourd investissement des commerçants pour la Korité
Le marché Boubess, où elle se rend, est très exigu. Les cantines, étales, voitures, camionnettes et charrettes s’y côtoient sous un épais nuage de poussière. Dans ce labyrinthe, Maïmouna trouve facilement son chemin en se faufilant jusqu’à l’emplacement d’un poulailler improvisé. Elle prend le temps de la réflexion entre les poulets « ordinaires » ou « de chair ». En clair, les poulets locaux élevés à l’air libre ou ceux de l’élevage industriel.
Au niveau du goût, les premiers l’emportent alors que les seconds gagnent en termes de poids. Mais ils sont, paradoxalement, plus chers. La mère de famille choisit six poulets de chair à 3 500 francs CFA la pièce.
En demandant à un de ses employés de les préparer, Demba, le gérant du poulailler, assure avoir « dépensé en amont 75 000 francs CFA pour 150 poussins et 12 sacs de 50 kg d’aliments à 15 000 l’unité ». Un important investissement pour le primeur. Malgré des pertes nettes dues à la mort d’une dizaine de poussins, le jeune homme ne regrette pas son choix.
Déplumés et vidés, les poulets sont embarqués dans deux grands paniers, dont l’un tenu par la fille de Maïmouna qui l’a accompagné, d’une quinzaine d’années. Sur le chemin du retour, une halte est faite chez le tailleur pour récupérer les tenues des filles de la famille.
Mine de déterré, une cigarette au bec et un « Café Touba » à la main, Aziz, le tailleur, distille ordre et recommandations à ses quatre employés. « Je ne compte plus les nuits blanches car avec les coupures de courant dans la journée, c’est plus pratique de travailler la nuit ». Sur les mannequins, les tenues de présentation portent des noms insolites : « Obasanjo » (deux fois président du Nigeria) connu pour avoir vulgarisé un vêtement à deux pièces, mais aussi « Macky Sall », un modèle à trois pièces.
« Peut-être qu’il fera trois mandats », sourit Maïmouna. La Sénégalaise loue le sacrifice de son « mari qui a dépensé près de 150 000 francs CFA pour que tout soit au point ». Une somme colossale dans le budget des familles. A côté des courses pour le repas, les vêtes prennent une bonne partie du budget de la Korité.
À quelques encablures du tailleur, il y a un attroupement devant un jeune homme qui manie un crayon à la bave noirâtre. « Je suis le tatoueur de l’éphémère », se présente-t-il. Depuis quelques années, le henné traditionnel des jours de fête est remplacé par un tatouage à l’encre non indélébile. « C’est 300 Francs CFA pour les enfants et 500 pour les adultes ». Le regard désapprobateur de Maïmouna suffit à éteindre toute demande de sa fille.
Une fête en famille et entre amis
De retour chez les Seck, où l’ambiance des jours de fête règne. Au programme : les visites de courtoisie des proches et amis. Et les poulets, donc. Un seul regret pour le père de famille : qu’il y ait « deux » Korité au Sénégal.
Une partie des musulmans du Sénégal a célébré la fin du ramadan la veille, vendredi 17 juillet. Pendant que la famille devise sur l’impossibilité de l’islam du Sénégal d’avoir une seule et même voix, les enfants préfèrent le débat, plus prosaïque, de leurs tenues de fête pour la chasse aux « Ndéwénales ». Ce sont les étrennes, en argent, qu’ils demandent en famille et dans le proche voisinage. Malgré les récentes disparitions d’enfants dans l’actualité sénégalaise, les recommandations de vigilance de Birane passent au second plan face à l’enthousiasme de ses enfants.
Alors que les dernières lueurs de la journée s’enfoncent dans l’écrin du soir, c’est au tour de toute la famille, avec les enfants revenus, d’aller rendre visite aux grands-parents. Pour clore une longue journée de fête.
PAR Ibrahima Silla
EMBOUTEILLAGE AU CIMETIÈRE
Les morts ne reposent plus en paix. Le bordel urbain s’est invité jusque dans les cimetières. Les incivilités, les véhicules et autres engins mécaniques violent la quiétude des lieux
Les morts ne reposent plus en paix. Et les visiteurs venus se recueillir au cimetière n’arrivent pas, non plus, à trouver le calme, la paix et la sérénité nécessaires en de tels instants. Ce matin, c’était l’embouteillage au cimetière. Le bordel urbain s’est invité jusque dans les cimetières. Il a franchi le portail du cimetière en dépit du parking immense réservé aux visiteurs. Les incivilités, les véhicules et autres engins mécaniques, électroniques ou mystiques violent la quiétude des lieux pour se frayer un chemin vers la tombe d’un être cher disparu. Le parking qui devrait servir de dépotoir à ces trophées matériels temporellement éphémères, le temps d’un recueillement devant les tombes, est boudé. Nombre de visiteurs veulent se garer devant les tombes visitées au mépris de tout bon sens. Alors, ils se comportent au cimetière comme ils le font sur la voie publique. A contresens des indications religieuses.
Ce matin, jour de korité, grande a été mon amertume de voir autant de véhicules et scooters circuler dans le cimetière, profaner et souiller de leurs bolides cet endroit ; se disputant le passage avec les piétons ; soulevant le sable ; s’enlisant dans les allées principales pour se frayer un chemin vers la tombe d’un être cher disparu. Tout autour d’eux gisent des âmes certainement perturbées par autant d’indélicatesse, d’indécence, de vanité, d’indiscipline et de bêtise humaine. Pourtant ces perturbateurs, humains trop humains, n’ignorent pas toute la symbolique et le sacré qui caractérisent ce lieu ; leur future demeure. Ils savent sans aucun doute qu’un jour viendra où ses objets de fierté, bêtement brandis jusqu’au cimetière ne pourront plus leur servir de bouclier existentiel. Un jour viendra où ils seront dépouillés de tous ces artifices pour être ensevelis sous un mètre de terre. Un jour viendra où ils voudront que règne un silence total dans cet endroit, pour ne laisser vibrer et vrombir que des prières pour leurs âmes en partance vers l’au-delà. Ceci est l’essentiel, le primordial, le vital… Ici la priorité est au recueillement dans le calme. Aucun permis de profaner la tranquillité des lieux ne saurait être délivré. Alors délivrez nos cimetières de vos bruyants engins !
La liberté et la puissance les auraient-ils conduits à ne pas vouloir se salir les pieds en marchant ? Auraient-ils été obnubilés par le désir insatiable de se montrer pour mieux se faire voir ? J’ai juste envie de leur dire : le meilleur bien que vous pourriez faire à tous défunts, c’est de faire votre circuit spirituel en respectant la tranquillité, la propreté et la sacralité du cimetière. Ce circuit n’est pas un circuit de formule 1, ni une de nos routes nationales qui ont d’ailleurs envoyé nombre d’âmes ici du fait de l’indiscipline des chauffards. Ce circuit ce n’est ni une question de vitesse ni de publicité et encore moins de narcissisme. Ce circuit ce n’est pas du cinéma. Alors arrêtez de profaner nos cimetières avec vos comportements indécents, indélicats et honteux ! Nous le devons à ceux qui nous précédés à notre destination finale avant le jour du jugement dernier.
THIERNO ALASSANE TALL UN APPELLE À MÉDITER LES DIFFICULTÉS DU MONDE
L’imam de la grande mosquée de Kolda (sud) a invité les fidèles à méditer les difficultés actuelles du monde, la pandémie de Covid-19 notamment, afin de se dévouer davantage à Dieu et d’éviter les péchés
Kolda, 13 mai (APS) - L’imam de la grande mosquée de Kolda (sud) a invité les fidèles à méditer les difficultés actuelles du monde, la pandémie de Covid-19 notamment, afin de se dévouer davantage à Dieu et d’éviter les péchés.
‘’La situation actuelle, avec la maladie à coronavirus, est un signal fort de Dieu (…) Les fidèles doivent retourner au respect des recommandations de l’islam’’, a dit Thierno Alassane Tall lors de la prière de l’Aïd el-Fitr.
‘’Dieu sait tout’’, a-t-il rappelé aux fidèles, les mettant en garde contre ‘’le mariage entre deux hommes ou entre deux femmes’’, ‘’la méchanceté’’ et d’autres péchés.
Thierno Alassane Tall a également exhorté ses coreligionnaires à respecter les gestes barrières contre le Covid-19.
‘’Les agents de santé nous invitent au respect des mesures d’hygiène. L’islam recommande la propreté également. Nous devons nous laver le corps et l’esprit’’, leur a-t-il conseillé, leur recommandant d’‘’implorer Dieu’’ et de toujours demander ‘’le pardon devin’’.
A la grande mosquée de Kolda, les fidèles ont pris part à la prière collective de l’Aïd el-Fitr, dans le respect des gestes barrières, le lavage des mains notamment.
MACKY SALL INVITE ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS À LA ‘’DÉSESCALADE’’
Le président de la République a préconisé jeudi la ‘’désescalade’’ au Proche-Orient et a souhaité des négociations entre Israéliens et Palestiniens, ‘’dans le respect du droit international’’.
Dakar, 13 mai (APS) - Le président de la République a préconisé jeudi la ‘’désescalade’’ au Proche-Orient et a souhaité des négociations entre Israéliens et Palestiniens, ‘’dans le respect du droit international’’.
‘’C’est le [moment] de prier pour la paix, la paix en Palestine et en Israël. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à la désescalade, pour que la paix revienne, pour que des discussions saines et sérieuses puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international’’, a déclaré Macky Sall.
Le chef de l’Etat a lancé cet appel en s’adressant à la nation, via la RTS 1, après qu’il a sacrifié à la traditionnelle prière de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, le mois du jeûne musulman.
‘’C’est notre devoir de faire cet appel’’, a-t-il affirmé, rappelant que le Sénégal dirige, depuis 1975, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
‘’Israël est également un partenaire. Nous l’invitons à tenir compte de la situation et à agir dans le sens de l’apaisement‘’, a ajouté Macky Sall.
Des violences ont éclaté depuis plusieurs jours, entre les Palestiniens et les Israéliens. Les heurts se déroulent partiellement dans la mosquée al-Aqsa. Situé à Jérusalem, cet édifice est l’un des plus importants lieux saints de l’islam.
Les tensions sont alimentées par les risques d’expulsion de plusieurs familles palestiniennes du quartier Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé des centaines de roquettes en direction d’Israël. L’armée israélienne, elle, a mené plusieurs raids meurtriers à Gaza, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés.
SERIGNE MOUSTAPHA IBN SERIGNE ABDOU KHADRE APPELLE À UN RETOUR VERS LES RECOMMANDATIONS DIVINES
l’imam de la grande mosquée Massalikoul Djinane a livré le message du khalife général des mourides tout en insistant sur le retour des valeurs de l'islam pour la bonne marche du pays
La grande mosquée de Massalikoul Djinane a refusé du monde ce jeudi, marquant la célébration de la fin du ramadan, avec la fête de l’aïd-el-kébir, communément appelée Korité. Les fidèles musulmans, majoritairement les disciples mourides, s’y sont convergés pour la prière.
Après la prière des deux "raakas", l’imam de la grande mosquée a livré le message du khalife général des mourides. Serigne Moustapha Ibn Serigne Abdou Khadre a insisté sur le retour vers les recommandations divines pour la bonne marche de ce pays. Il a rappelé l’importance de l’apprentissage du Saint Coran qui, selon lui, purifie le cœur.
« L’islam est la meilleure des religions. Il faut toujours œuvrer à purifier les fondamentaux de cette religion. Cela nous permettra de suivre toujours le droit chemin et nous préserve de la déviance », a prêché l’imam.
Poursuivant, son argumentaire, il a demandé aux fidèles de toujours cultiver la paix et d’éviter de poser des actes pouvant porter préjudice à leur prochain. « Un vrai musulman ne doit pas se permettre de tout dire ou de faire ce que bon lui semble. Il faut éviter de vivre comme un bourgeois au point d’oublier ce que Dieu nous recommande. Serigne Touba nous a toujours demandé de toujours les recommandations divines », sermonne-t-il.
Avant d’ajouter : « le temps est très précieux. Il faut utiliser à bon escient car la vie, ici-bas, est éphémère. Multiplions les bonnes actions et tournons le dos à tous les interdits du fondateur du mouridisme. Suivons la voie tracée par Serigne Touba ». D’après l’imam, un musulman ne doit pas être « prétentieux, vaniteux, irascible ».
Également, il ne doit pas « tromper, trahir, ou faire des combines ». Bref, indique l’imam, il faut être à l’abri de tout ce qui peut nuire à son prochain ou altérer une relation. « Il ne faut pas terroriser les gens ou les dénigrer. Ce sont de mauvais comportements bannis par la religion. Il faut redoubler d’efforts dans les bonnes actions », a prêché Serigne Moustapha Ibn Serigne Abdou Khadre.
LES MUSULMANS FÊTENT L’AÏD EL-FITR
Cette année, la prière collective de la Korité a repris de plus belle dans les mosquées. D’autres fidèles ont sacrifié à cette tradition islamique, mercredi, sous l’égide de la Coordination des musulmans du pays
La plupart des musulmans du Sénégal célèbrent ce jeudi l’Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan, le mois du jeûne.
D’autres fidèles ont sacrifié à cette tradition islamique, mercredi, sous l’égide de la Coordination des musulmans du Sénégal, qui a assuré que la lune avait été aperçue au Mali, au Niger, en Côte d’ivoire et dans d’autres pays.
Cette fête est l’une des plus importantes célébrations du calendrier musulman. Comme le début du ramadan, elle commence avec l’observation de la nouvelle lune.
Cette année, la prière collective de la Korité - comme on l’appelle également au Sénégal – a repris de plus belle dans les mosquées.
L’année dernière, l’Aïd el-Fitr a eu lieu pendant l’état d’urgence décrété par le président de la République pour réduire les risques de propagation du Covid-19.
Certaines autorités religieuses avaient ordonné le maintien de la fermeture des mosquées à cause de la pandémie de coronavirus, même si les autorités gouvernementales avaient donné la permission de les rouvrir.
Cette année, l’Aïd el-Fitr coïncide avec l’Ascension, la fête chrétienne célébrée le quarantième jour après Pâques.
En Conseil des ministres, mercredi, le président de la République, évoquant cette coïncidence, a souligné la nécessité de ‘’consolider en permanence’’ le dialogue interreligieux au Sénégal.
Macky Sall a adressé ses ‘’chaleureuses félicitations à la communauté chrétienne’’.
‘’La célébration de ces deux fêtes marque un symbole du dialogue interreligieux, qu’il convient de consolider en permanence’’, a dit le chef de l’Etat dont les propos sont rapportés dans le communiqué du Conseil des ministres.
Macky Sall a ‘’présenté ses meilleurs vœux à la oumah (communauté) islamique.
A l’étranger, l’Aïd el-Fitr survient dans un contexte très tendu, marqué par des affrontements entre Israéliens et Palestiniens. Une soixantaine de personnes ont été tuées dans les heurts et des centaines de blessés ont été dénombrés.
Des organisations ont condamné l’occupation par l’armée israélienne du quartier Cheikh Jarrah et de la mosquée al-Aqsa (Jérusalem), l’un des principaux lieux saints de l’islam.