L’hôtel Royal Malango, qui doit accueillir le gouvernement de Mahammad Boun Abdallah Dionne lors du prochain Conseil des ministres délocalisé que la capitale du Sine doit abriter du 21 au 23 juillet, n’a pas encore d’électricité. Si l’entreprise Dh Equipement en charge des travaux d’installation de l’électricité ne s’exécute pas à temps, le séjour des ministres chez Macky Sall pourrait ne pas être des plus agréables.
Le séjour des membres du gouvernement dans la cité de Mame Mindiss, lors du prochain Conseil des ministres délocalisé prévu du 21 au 23 juillet, risque de ne pas se passer dans les conditions idoines. Puisque le tout nouvel hôtel municipal dénommé hôtel Royal Malango où doivent être logés le Premier ministre et les ministres, est toujours en chantier.
Mais le pire, c’est qu’il n’y a pas encore d’électricité. Une situation qui empêche aujourd’hui Issa Barro, Président directeur général (Pdg) dudit établissement, de dormir les poings fermés. Hier, au terme de la visite guidée qu’il a organisée à l’intention des journalistes, M. Barro a fait part de toute son inquiétude.
«L’infrastructure est presque opérationnelle mais le problème que nous avons, c’est que nous n’avons pas encore d’électricité. C’est l’entreprise Dh Equipement qui a été sélectionnée pour venir poser le transformateur, mais jusqu’à présent ce n’est pas fait. Aujourd’hui nous sommes très inquiets parce qu’à presque une semaine du début du Conseil des ministres, nous n’avons pas encore vu cette entreprise et à chaque fois que j’appelle M. Cissé, le responsable de Dh Equipement, il me dit qu’il n’a pas encore reçu son bon vert de la part du ministère de l’Urbanisme pour pouvoir venir exécuter les travaux», s’est-il alarmé.
Avant d’ajouter : «Pour le moment, nous utilisons deux groupes électrogènes de 30 Kva chacun. Mais ces derniers ne peuvent pas supporter tout l’hôtel en plein régime», informe le promoteur qui est par ailleurs le président du Syndicat d’initiative pour la promotion du tourisme dans le Sine-Saloum (Siptss).
Pour sa part, le responsable de Dh Equipement, El Hadj Cissé que Le Quotidien a joint par téléphone, a renseigné que c’est seulement le vendredi dernier qu’on lui a fait la notification. Et donc, il dit attendre de recevoir le courrier entre lundi (aujourd’hui) et mardi pour pouvoir démarrer les travaux. En espérant les terminer dans les meilleurs délais.
A noter que l’hôtel Royal Malango se situe à proximité du centre Ma lango et fait partie du Programme « Fatick 2005». Son promoteur ambitionne d’en faire un hôtel 4 étoiles. Il est bâti sur 4,5 ha, et a une capacité de 72 lits répartis en 36 chambres dont 3 suites.
Il compte aussi une piscine de 600 m3, une plage de 250 m, 2 salles de restaurant, 2 cuisines, 3 salles de séminaire dont une d’une capacité de 90 places et les 2 autres de 40 places chacune, en plus des salles d’atelier
ALERTE VIH !
Augmentation vertigineuse de la prévalence du Sida chez les jeunes homosexuels
Le rythme d’infection à Vih chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes prend des proportions inquiétantes au Sénégal, surtout au niveau des jeunes âgés entre 18 et 19 ans. Selon en effet, le rapport 2014 de la Division de lutte contre le Sida et les Ist, la prévalence du Vih a augmenté, passant de 5,2 % à 19,9% chez ces jeunes homosexuels, tandis qu’une régression à été notée chez les 35 ans et plus, soit 40,6 à 17,2%.
Entre le Vih/Sida et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, c’est finalement une longue histoire d’amour. Cette population-clé est en effet la plus touchée du pays, suivie des Professionnelles du sexe. Mais à lire le rapport 2014 de la Division de lutte contre le Sida et les Ist, on se rend compte que cette tendance n’est pas près de baisser.
Le document indique que la tranche d’âge 20-24 ans était la plus représentative de l’enquête, soit 41,4%, mais 22,3% étaient âgés de moins de 20 ans. Ainsi, les élèves/étudiants représentaient 32,8% des Msm enquêtés. Aussi près de 43% des enquêtés appartenaient-ils à une association de Msm et 51,9% ont-ils participé à des actions de prévention.
Selon l’enquête, la prévalence du Vih a vertigineusement augmenté passant de 5,2% à 19,9% chez les Msm âgés de 18-19 ans, tandis qu’une régression à été notée chez les 35 ans et plus, soit 40,6 à 17,2%. Avant d’indiquer que si à Dakar, la prévalence de l’infection à Vih est passée de 30,1% en 2007 à 16,0% en 2014, à Saint-Louis elle a connu une augmentation significative, soit 4,3% contre 12,4%.
Le rapport relève également que la situation est très alarmante à Sédhiou où 1 Msm sur 3 présente l’infection à Vih. Mais Sédhiou n’est pas un cas isolé car généralement, les prévalences sont plus élevées dans le Sud du pays.
Les enquêteurs n’ont pas occulté les résultats du suivi des Msm au niveau des sites de suivi. Car les données sur le suivi des Msm sont aussi analysées à partir des résultats du système de routine. Ainsi, elles montrent que 1 180 Msm sont suivis dans les sites ; 1 411 Msm ont été sensibilisés à travers les activités de prévention, 1 492 Msm ont effectué un dépistage volontaire du Vih et connaissent leurs résultats. Pour les condoms et lubrifiants, il a été distribué : 109 141 condoms masculins, 5 220 fémidons et 147 782 dosettes de lubrifiants.
Contribution des médiateurs
Aujourd’hui, si certains indicateurs peuvent nous réjouir, c’est grâce aux médiateurs mis à contribution par la Dlsi au niveau des sites. Ils interviennent en effet dans la promotion de l’utilisation des services de prévention et de prise en charge. Ainsi, pour l’année 2014, les résultats suivants ont été enregistrés : 950 Msm ont participé à 72 causeries ; 537 Msm ont participé à 73 groupes de parol ; 380 Msm touchés à travers 341 Visites à domicile ; 38 459 condoms masculins distribués ; 2 885 condoms féminins distribués et 44 966 dosettes de lubrifiants distribués.
A titre de points à améliorer, le document relève que malgré les résultats encourageants notés, les points suivants doivent être améliorés : la sous-notification et le sous-reportage des données sur le suivi des Msm ; l’identification des populations-clés : Professionnelles du sexe (Ps) et Msm pour le reporting essentiellement dans les sites d’intégration ; la validation des données reportées sur la syphilis au niveau district et région (cas de la région de Diourbel) ; la faible distribution des condoms au niveau des populations-clés Ps et Msm ; ou encore le test de diagnostic rapide de la syphilis non encore adopté comme stratégie nationale.
TAUX DE PRÉVALENCE CHEZ LES NOUVELLES PROFESSIONNELLES DU SEXE
17,4% d’entre elles ont déjà chopé le virus
Le rapport 2014 sur le Vih/Sida publié jeudi par la Division de lutte contre le Sida et les Ist fait mention des Professionnelles du sexe régulièrement suivies. Pour les enquêteurs, 59,2% ont fait le dépistage du Vih contre 58% en 2013, ce qui reste faible. Ils ont relevé que les taux de séropositivité enregistrés donnent 17,4 % chez les nouvelles Ps, soit 176 sur 1 010 et 14, 5% chez les anciennes Ps, 373 sur 2 566).
Le document indique que la proportion de Ps ayant effectué le dépistage sérologique de la syphilis reste aussi faible, car elle est de 41% contre 45% en 2013.
A propos du suivi médico-social et la prise en charge des Ist chez les Professionnelles du sexe (Ps), ils restent une des stratégies majeures de la réponse à l’infection à Vih, relève le document. Cette stratégie est mise en œuvre à travers les services Ist intégrés dans les structu
res sanitaires des régions et districts sanitaires. L’on apprend que les interventions sont appuyées par les organisations de la Société civile (Ong/ associations) comme Enda Santé, Awa et les associations de pairs et les services offerts s’adressent aussi bien aux Ps officielles (Pso) qu’aux Ps clandestines (Psc).
La couverture en sites de suivi des Ps n’a pas été occultée dans l’enquête, puisqu’elle a augmenté de36sitesen2009,à41en2013et 45 en 2014. Les enquêteurs notent qu’avec Enda Santé, les deux cliniques mobiles couvrent toujours Dakar et Mbour.
En 2014, les résultats analysés ont juste considéré les Ps actives au niveau des sites des 14 régions, ainsi 7 953 Ps sont inscrites et suivies dont 1 152 nouvelles. Parmi les Ps suivies, 20 % représentent des Ps clandestines, soit 1 612.
PRISE EN CHARGE SYNDROMIQUE
Une nette amélioration notée dans la notification des Ist
Le rapport indique que pour l’année 2014, les données de routine montrent que 148 238 syndromes Ist ont été notifiés contre 77 949 en 2013, avec près de la moitié représentés par l’écoulement vaginal anormal : 49,5% contre 51% en 2013.
Pour les autres syndromes, la répartition se fait ainsi : écoulement génital chez l’homme : 14,6% contre 9% en 2013 ; ulcération génitale chez l’homme : 2,1% contre 1,4% en 2013, ulcération génitale chez la femme : 11, 4 % contre 5,5% en 2013, douleur abdominale basse chez la femme : 22,% contre 31% en 2013.
Ces résultats révèlent, selon le rapport, une nette amélioration dans la notification particulièrement pour les syndromes Ist les plus spécifiques, c’est-à-dire l’écoulement urétral et l’ulcération génitale.
Selon l’enquête 2014, les résultats suivants ont été notés : une bonne couverture du service de prise en charge des Ist au niveau du Sénégal avec respectivement 94% des hôpitaux contre 90% en 2012-13, 100% des centres de santé contre 99% en 2012-13 et 98% des postes comme ce fut le cas en 2012-13.
Les enquêteurs estiment dans le rapport, que les directives de prise en charge des Ist sont respectées au niveau de 69 % des centres de santé contre 55% en 2013 et 7% des postes de santé contre 61% en 2013.
Dépistage sérologique de la syphilis
Conformément aux recommandations de la santé de la reproduction, le dépistage sérologique de la syphilis est aujourd’hui intégré dans le bilan prénatal. Ainsi, le service est offert dans l’ensemble des laboratoires des centres de santé et Eps et au niveau de près de 100 postes de santé répartis au niveau de toutes les régions.
De ce fait, les résultats sur le dépistage sérologique de la syphilis sont analysés à partir des données du système de routine et de celles de la sécurité transfusionnelle, selon des données du Centre national de transfusion sanguine (Cnts).
En 2014, les données du système de routine montrent que le nombre de tests réalisés a considérablement augmenté car il a été reporté 68 176 tests réalisés contre 35 373 en 2013, avec 1 739 cas soit un taux de séropositivité de 2,5% contre 4,3% en 2013.
Dans le cadre de la sécurité transfusionnelle, tous les dons de sang sont donc testés pour la syphilis au même titre que pour le Vih, le Vhb et le Vhc. En 2014, indique le rapport, 69 295 dons de sang ont été enregistrés, 77% d’hommes et 23% de femmes, avec 128 cas positifs, ce qui représente une prévalence de 0,18% contre 0,34 % en 2013.
Les concepteurs du rapport estiment par ailleurs, que le processus d’élaboration du rapport a été participatif et a concerné toutes les composantes de la mise en œuvre des interventions de la Dlsi.
Ils estiment en outre que des résultats satisfaisants ont été globalement notés, même si de grands défis restent encore à relever. C’est ainsi que pour 2015, les défis majeurs seront de : capitaliser l’ensemble des interventions du Renforcement du système de santé (Rss) et vulgariser les bonnes pratiques ; maintenir les acquis du Rss ; renforcer l’offre de services combinés de prévention, prise en charge et d’accompagnement des populations-clés en mettant l’accent sur les zones et les «sous groupes» prioritaires ; améliorer la qualité des services du Cdv et vulgariser le dépistage du couple ; élaborer et dérouler des micros eTme dans toutes les régions ; améliorer la qualité de la prise en charge des enfants vivant avec le Vih et renforcer la décentralisation de la prise en charge des Pvvih au niveau des postes de santé ; accompagner la décentralisation de toutes les interventions de lutte contre le Sida et renforcer la gestion des intrants au niveau des structures.
PAR MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS
LA FINANCE ISLAMIQUE COMME ALTERNATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT
MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS |
Publication 13/07/2015
De part ses qualités et ses opportunités, les experts considèrent la finance islamique comme une alternative qui pourra impulser le développement dans les pays de l’espace Uemoa. Toutefois, il se pose un problème de réglementation appropriée.
Partant du constat qu’il existe une méconnaissance de la finance islamique, la Compagnie Indépendante de la Finance Islamique en Afrique (CIFIA) et le Centre de Recherche en Gestion des Entreprises (CREGE) ont décidé d’apporter des éclairages sur la question au cours d’un panel organisé le 11 juillet dernier à l’Ucad 2. Le thème «Réglementation Bancaire Et Pratique De La Finance Islamique Dans L’espace UEMOA, Contraintes Et Perspectives» a été exploré.
Ce fut l’occasion de montrer la performance de ce model de financement. « La finance islamique est le seul système qui a résisté à la dernière crise financière. Actuellement, l’ensemble de ses actifs font plus de 2.000 milliards de dollars alors qu’ils étaient de l’ordre de 826 millions en 2010 » a avancé le président de CIFIA, El Hadji Bara Diene, dès l’entame de la cérémonie. Le décor est alors planté pour justifier le contexte du panel. Il poursuit : «Les pays développés comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne et les Etats-Unis font tout pour opérationnaliser la finance islamique à cause de ses avantages alors les pays en voie de développement comme les nôtres doivent comprendre son importance et l’adopter».
Abdou Karim Diaw, expert du domaine s’est attelé à expliquer la notion de Finance Islamique. « La finance islamique est une finance qui respecte l’essentiel des principes financiers conventionnels dans le respect strict des normes de la charia» a-t-il affirmé.
La finance islamique est une finance basée sur des principes religieux. Elle doit être en conformité avec les règles de transactions financière contenues dans la Charia. Selon le président de la CIFIA, El Hadji Bara Diène« c’est cette conformité qui donne à la finance islamique son caractère éthique. Ce qui lui permet de se mettre au service de l’humanité». Elle se veut une finance saine priorisant l’orthodoxie éthique que le profit à tout prix c’est-à-dire qu’elle ne vise d’intérêts.
Louant les qualités éthiques de la finance islamique, le président du comité scientifique du panel, Pr Ibrahima Samba Dankoko a insisté sur la nécessité pour le Sénégal de prendre à bras le corps des résolutions pour pouvoir expérimenter cette nouvelle finance qui « respecte l’Homme dans ses principes, ses produits et ses méthodes». Face aux besoins de financement du développement, il stipule : « La finance islamique est une alternative pour les pays en voie de développement qui pourront bien saisir les opportunités qu’elle offre »
Le principe du partage des profits et des pertes est l’un des points forts du système. Un principe qui prône l’équilibre de la gestion des risques contrairement à la finance classique où le banquier se protège dans un système de sûreté laissant le client seul devant le danger.
Au regard des différentes présentations, la principale contrainte qui endigue le déploiement de la finance islamique est l’absence de réglementation adéquate pour son application effective. En effet, les normes en vigueur au Sénégal en particulier et dans les autres pays de la communauté Uemoa sont éditées suivant les besoins de la finance conventionnelle et classique occidentale.
La réglementation bancaire de 2008 du Sénégal régit la finance classique et suppose l’intérêt. Elle ne prévoit pas une exception à la spécificité de la Finance Islamique qui exclut l’intérêt. C’est situation a amené M. Mballo THIAM, consultant en droit bancaire, participant au panel à s’interroger sur la possibilité de l’application de la Finance Islamique dans ce contexte. « Au préalable, il faut satisfaire les exigences d’ordres juridiques pour une bonne pratique de la Finance Islamique. »
Cette réalité ressort le poids de l’influence de la gouvernance externe mise en œuvre dans la régulation sous régionale avec des instruments de l’Uemoa et de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique des droits des affaires (OHADA), sur les tentatives de mise en œuvre de la finance islamique.
Ainsi obtient-on le point focal de la cérémonie. L’essentiel des débats se sont reposé sur les contraintes réglementaires et juridiques. Ils ont permis de dégager des pistes de suggestions aux autorités monétaires et bancaires pour l’aménagement d’un espace adapté à la finance islamique. Ce qui donnera aux populations sénégalaises et africaines l’opportunité de jouir des privilèges de cette finance mal exploitée car mal connue selon les panélistes.
Toutefois, certaines structures financière ont ouvert des brèches vers la finance islamique. Il s’agit en l’occurrence de la Banque Islamique du Sénégal, Pamecas, Melis Sarl. La signature des accords entre le gouvernement du Sénégal et la banque islamique de développement et la disposition d’une ligne de crédit sont des initiatives encouragent.
La tenue de ce panel s’inscrit dans le volet training des activités de CIFIA dont le but est de promouvoir la connaissance de la Finance Islamique dans le milieu intellectuel notamment universitaire.
La Rochelle, 13 juil 2015 (AFP) - Au milieu du gros son et des machines à faire danser qui règnent dans les grands festivals, certains artistes se distinguent aux Francofolies en cultivant une musique plus "bio", où les instruments principaux sont la voix et le corps.
Avant Johnny Hallyday, tête d'affiche rugissante de la soirée de clôture des Francofolies de La Rochelle mardi soir, d'autres voix de caractère étaient à l'affiche de cette 31e édition: le jovial Faada Freddy et son orchestre vocal, l'intrigante Lior Shoov et ses improvisations théâtrales ou le trio transgenre 3SomeSisters qui met ses polyphonies au service de Yael Naim.
"Bio" comme Faada Freddy Avec simplement des voix et des claquements de doigts et de mains, Faada Freddy et ses acolytes rappellent à chaque concert toutes les possibilités qu'offrent les voix et les corps.
Le premier album de ce Sénégalais de 40 ans, Abdoul Fatah Seck de son vrai nom, est paru au printemps, également enregistré sans instruments ("Gospel Journey"). "J'aime le côté organique.
A l'heure où les machines ont envahi l'industrie musicale avec des machines permettant même de régler la voix quand il y a de fausses notes, c'est comme si on faisait de la musique bio", s'amuse le membre du groupe de hip-hop Daara J Family, qui porte un éternel chapeau melon noir.
Sensibilisé aux voix grâce à Billie Holiday, Aretha Franklin, le gospel sud-africain et... les comptines que chantait sa maman, le Sénégalais a l'art de transporter les foules, comme il l'avait fait en vrai l'an dernier en entraînant tous les spectateurs dans le métro après un concert parisien.
Programmé lundi et mardi aux Francofolies, il est en tournée jusqu'à la fin de l'année avec un passage à l'Olympia le 5 octobre. Léger comme Lior Shoov Avec un simple sac plastique, l'intrigante Lior Shoov a enchanté les Francofolies dimanche.
Aux frontières du cirque, du mime, du théâtre et de la chanson, cette chanteuse israélienne de 29 ans, installée en France depuis bientôt quatre ans, semble toujours sur le fil, semblant parfois improviser les textes des chansons.
Elle aussi, c'est sa voix et son corps qu'elle suit, s'accompagnant a minima avec une panoplie d'instruments (ukulele, grelots, kalimbas, hang) et d'objets moins attendus, comme un ours en peluche ou un sac en plastique qu'elle triture puis lance en l'air pour "un dernier solo" comme elle le dit dans son français teinté d'un petit accent.
"Ce n'est pas juste du cirque, c'est plus de choses. Quand on parle de théâtre de rue, parfois on laisse de côté l'émotion, moi c'est l'émotion qui me guide. La scène, ça doit être vivant", explique l'Israélienne, applaudie par une salle débout.
Lior Shoov, déjà présente l'an dernier aux "Francos", va désormais tenter de mettre sur disque cette musique née sur scène: "Certaines chansons vont garder un côté nu, d'autres seront plus orchestrées". Transgenres comme 3 SomeSisters
Deux chanteurs et une chanteuse, mais tout le monde s'habille en femme avec maquillages, boucles d'oreilles et robes chez les 3SomeSisters (littéralement "les soeurs qui font ménage à trois"), un groupe qui s'amuse à bousculer les genres, y compris musicalement
. Le credo de ce groupe: proposer une "version moderne et pop" des polyphonies vocales, expliquent Bastien Picot, Florent Mateo et Sophie Fustec. Cette approche a séduit la chanteuse Yael Naim qui a fait appel à eux en 2013 pour une création.
Depuis la collaboration s'est étoffée: les 3SomeSisters ont posé leurs voix aiguës sur le dernier album de la Franco-Israélienne et l'accompagnent en tournée, comme ce lundi aux Francofolies, donnant une nouvelle ampleur aux chansons baignées de soul et de gospel de Yael Naim.
En parallèle, les 3SomeSisters, qui sont en fait quatre avec un mutli-instrumentiste à leurs côtés, ont sorti leur propre mini-album ("Cross") en début d'année. En se tournant désormais vers l'"électro-pop tribale" après s'être "fait la main" pendant des années en reprenant des tubes des années 90.
PAR ALIOU TALL
POLYGAMIE EN FRANCE : BARBARIE AFRICAINE OU PRETEXTE XENOPHOBE ?
La polygamie n’est pas l’apanage des sociétés musulmanes ou africaines. C’est une réalité humaine qui remonte aux sociétés primitives, organisée ici, tolérée là, bannie ailleurs en fonction des coutumes. En France la chasse aux polygames africains, légiférée et promue par des politiques de tous bords, relève plus d’une hypocrisie sociale et d’un populisme xénophobe, que d’une réelle opposition à cette forme d’union. Le débat posé dans l’émission tv «Politiquement Incorrect» de Vox Africa, a inspiré cette contribution d’Aliou Tall. L’avocat et Président du Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen (RADUCC) démonte principalement les arguments d’Awa Ba, présidente de l’association EFAPO (En Finir Avec le Polygamie).
La polygamie, une institution humaine à l’origine immémoriale
L’intelligence, l’organisation et l’évolution de la société humaine implique un encadrement des rapports matrimoniaux. Il faut dès lors un bon équilibre entre l’ordre social et le droit pour des adultes consentants de vivre en polygamie ou en polyandrie. En la matière, chaque société est maîtresse de ses choix. Sous ce regard, traiter la polygamie de barbarie est une infamie.
L’essentiel des populations immigrées qui pratiquent la polygamie en France vient d’Afrique de l’Ouest : Mali, Sénégal, Mauritanie, Gambie, notamment. Dans ces pays la polygamie n’est globalement pas perçue comme une injustice, mais comme une institution sociétale encrée dans les mœurs matrimoniales, avant même l’arrivée de l’islam. Si la femme ne peut pas y avoir plusieurs conjoints comme l’homme, ce désavantage est compensé par d’autres discriminations en sa faveur. Par exemple pour le Sénégal, le délit de bigamie, sanctionné par l’article 333 du code pénal, est opposable, à différents degrés, à la femme comme à l’homme. L’homme qui ne respecte pas son choix de monogamie ou de polygamie limitée commet le délit de bigamie.
L’interdiction de la polyandrie, justifiée par des raisons sociales et génétiques (Difficultés à déterminer la paternité, sauf à recourir systématiquement aux tests ADN ; impossibilité de procéder à la dévolution successorale en cas de décès d’un des époux, risques d’inceste et d’autres mariages consanguins, etc.), est compensée par des discriminations au profit de la femme. Ainsi il incombe à l’homme de verser une dot à la femme et de l’entretenir durant le mariage. Son manquement peut être invoqué par la femme devant le juge pour obtenir un divorce à ses torts. Même après le divorce, la femme bénéficie de discriminations : son ex époux est obligé de lui verser une pension alimentaire s’il a obtenu le divorce pour cause d’incompatibilité d’humeur ou de maladie grave incurable.
La polygamie repose sur un équilibre judicieux dans certaines sociétés. Le vrai combat est de s’assurer que la femme a donné son consentement libre et exempt de vices avant de s’engager. Mais cet impératif du consentement n’est pas réservé à la polygamie. Il doit être exigé pour toute forme d’union : polygamie, monogamie, fiançailles, amourette ou même pour un simple bisou.
L’hypocrisie des sociétés modernes et la chasse aux polygames africains en France
La chasse aux étrangers polygames a été officiellement enclenchée en France, timidement avec une loi Pasqua du 9 septembre 1986, puis, sans complexe et sévèrement, avec une autre loi Pasqua du 24 août 1993 relative à l’immigration. Depuis lors, un étranger en état de polygamie, même s’il a travaillé et vécu en France pendant des décennies, ne peut plus avoir de titre de résident et ne peut faire venir en France qu’une seule épouse. Par le terme sournois de «décohabitation», l’administration française encourage les femmes de polygames à abandonner leurs maris. En décembre 2001 le ministre français de l’Intérieur avait pris une circulaire invitant les préfets à mettre en place des structures qui œuvrent pour la séparation des familles polygames.
Cette manière de combattre la polygamie en brisant des vies familiales n’est pas conforme au droit international. D’après le droit international privé, le système de résolution des conflits de lois impose à la France de respecter le statut personnel qu’observe l’étranger depuis son pays d’origine. En l’occurrence son statut de polygame. La France transgresse cette obligation en ce qui concerne les immigrés africains, et commet une discrimination en tolérant la polygamie des ressortissants français de Mayotte, de Wallis et Futuna.
Des femmes africaines sont toujours victimes d’un chantage au titre de séjour avec l’injonction : divorce, ou tu perds ton titre de séjour. Des assistantes sociales et des mouvements féministes-extrémistes les incitent à abandonner le domicile conjugal en leur proposant un logement séparé. Malheureusement la démarche de ces institutions plonge les femmes dans un désarroi pire : relogement précaire dans des foyers restrictifs ou des hôtels inadaptés, déscolarisation des enfants devenus SDF, bannissement par la communauté d’origine, souffrance psychologique et sentimentale, etc. Cette démarche est illégitime et inutile. Elle entraine la naissance d’enfants hors mariage, car les femmes continuent de fréquenter les époux desquels elles ont été obligées de divorcer. Cet état de fait, connu de tous, témoigne d’une hypocrisie à peine voilée. Autre hypocrisie ostensible, l’administration ne mène pas la même guerre contre les français «célibataires-polygames», qui fréquentent régulièrement plusieurs partenaires à la fois et font des enfants ça et là. Le clou de l’hypocrisie est que l’adultère n’est plus une cause péremptoire de divorce en droit français. Ainsi la loi fabrique des cocus et permet aux époux d’être des polygames de fait, et sans limitation de partenaires. Hélas !
La polygamie, objet de sacrilèges politiques pour séduire l’électorat d’extrême droite
Le nombre de familles immigrées concernées par la polygamie (hasardeusement estimé à 10 000 au moment où le défunt Charles Pasqua prenait ses lois tristement célèbres sur l’immigration) est insignifiant par rapport à la population française. Par ailleurs, la polygamie est largement pratiquée et tolérée pour les français (Mahorais et polygames de fait). Alors pourquoi cet acharnement répressif contre les polygames africains en France ?
On accuse à tort la polygamie d’être la cause des maux sociaux dont souffrent des familles immigrées en France. Ce raccourci est la résultante de stigmatisations globales et galopantes des immigrés africains qui ont des coutumes et des mœurs jugées rétrogrades ou barbares depuis les récits xénophobes des premiers missionnaires et colons français, et des penseurs négrophobes comme Diderot.
La promiscuité, les échecs scolaires, et les tensions sociales qui caractérisent les banlieues où vivent les immigrés africains ne sont pas causés par la polygamie. Leur cause réside dans l’échec de la politique, ou plus exactement, dans l’absence de politique d’intégration de ces populations ; et dans les discriminations au logement et au travail dont ils font l’objet. Ces difficultés concernent autant les familles polygames que monogames. Elles sont parfois plus accrues dans les familles monoparentales (Zérogames).
Le lien de causalité établi entre polygamie et difficultés sociales est une mesquinerie politique qui sert à attiser les relents de xénophobie ou à courtiser l’électorat d’extrême droite. Malheureusement, des associations féministes, en manque d’inspiration pour défendre les vraies injustices contre les femmes, servent de fer de lance à cette manipulation populiste. Aux plus hauts sommets de l’Etat français, on a essayé de créer un lien entre violences urbaines et polygamie. Gérard Larcher, actuel président du sénat français, s’y était livré dans un entretien au quotidien britannique Financial Times. Bernard Accoyer, alors président du groupe UMP à l’assemblée nationale française, stigmatisait la promiscuité que génèrerait la polygamie. Un député-maire UMP prétendait que les délinquants les plus difficiles de sa commune étaient souvent issus de familles polygames. Ces affirmations sans fondement n’ont qu’une seule finalité, non avouée : lutter contre l’immigration familiale africaine en éliminant un de ces facteurs : La polygamie.
Face à la montée de l’extrême droite, les immigrés africains feront encore l’objet de stigmatisations et surenchères politiciennes. Ils constituent une proie facile pour appâter l’électorat xénophobe.
Aliou TALL
Président du Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen (RADUCC)
‘’CEUX QUI FONT DU MAL AUX AUTRES AU NOM DE L’ISLAM PORTENT PRÉJUDICE À LA RELIGION MUSULMANE’’
Imam Ismaïl Deme, directeur du bureau regional de la ligue islamique mondiale
Imam Ismaïl Dème est le directeur général du Bureau régional de la Ligue islamique mondiale (Lim). Dans cette interview, il dénonce l’instrumentalisation de l’islam pour des intérêts inavoués. Sa conviction est que « ceux qui agissent et font du mal aux autres au nom de l’islam ont porté préjudice à la religion musulmane ».
Nous observons le jeûne à l’occasion du mois béni de ramadan, pouvez-vous revenir sur le sens et la portée de ce mois ?
Le message qu’on peut tirer de ce mois béni, c’est que le ramadan est une grande école morale où on plonge dans la spiritualité. On est en communion permanente avec Allah (Swt) de par le jeûne et les prières. Le jeûne fait partie des cinq piliers de l’islam. Le prophète (Psl) dit que toutes les dévotions seront rétribuées par Allah. Mais le jeûne a particulièrement une place privilégiée. Celui qui jeûne aura une rétribution particulière. Le jeûne nous apprend beaucoup de bonnes habitudes comme la patience et l’endurance.
Durant ce mois béni, les musulmans sont privés des plaisirs licites pendant la journée. Le jeûne est une dévotion sublime. Il a également une portée sociale. L’islam est une religion qui prône l’entraide, le partage, la solidarité, etc.
Le mois de ramadan a cette particularité. Les musulmans sont invités à plus de générosité et de partage. Ces pratiques ne devraient pas s’arrêter pendant ce mois. Le musulman doit avoir l’esprit de partage et de solidarité durant toute sa vie. Il doit être généreux et savoir partager et non thésauriser de la fortune et ne pas la dépenser dans la voie d’Allah.
Au Sénégal, la communauté musulmane a entamé encore cette année le ramadan dans la division. Comment remédier à cette situation ?
Il faut diagnostiquer la racine du mal et l’éradiquer. Nous sommes en mesure de savoir les causes de ces divergences concernant le croissant lunaire. Je crois qu’une large concertation avec les autorités religieuses est nécessaire.
L’Etat que j’indexe d’ailleurs, doit aussi prendre en charge cette question. Dans les pays où l’Etat a pris en charge cette question, il n’y a pas eu de divergences. Je pense que l’Etat doit constituer une commission officielle et qu’il ait sa prière officielle. Après cette prière, aucun média ne diffuse aucune autre prière.
L’autorité politique avait clairement indiqué qu’elle ne souhaitait s’interférer dans les affaires religieuses pour régler ce problème.
Je ne suis pas convaincu par cet argument. L’autorité politique a l’obligation de s’interférer dans les affaires de la cité. Au-delà des courants politiques et dogmes, c’est l’Etat qui doit réguler tout cela. L’Etat a un grand rôle à jouer dans cette affaire.
Le terrorisme gagne du terrain dans beaucoup de pays musulmans en Afrique. Et certains vont même jusqu’à assimiler l’islam au terrorisme...
L’islam ne connaît et ne reconnaît pas le terrorisme. Si le terrorisme, c’est ce qui s’est passé récemment en Tunisie, en France, au Nigéria, au Mali, au Tchad ; ces tueries aveugles, tuer des personnes innocentes, l’islam ne le cautionne pas et ne le reconnaît pas. Le musulman ne doit pas donner la mort à son frère croyant. C’est formellement interdit dans le Coran.
L’islam condamne le terrorisme parce que c’est une religion de paix. Le mot « Salam » (paix) a retenti plusieurs fois dans le saint Coran. Les 124.000 prophètes, dont les 313 Messagers, ont été envoyés pour répandre la paix.
Toutes les religions révélées sont des religions de paix. Que ce soit le judaïsme, le christianisme et l’islam. C’est l’homme qui fait de ces religions ce qu’il veut. L’homme désorienté de la voie d’Allah et cupide avec ses tares qui fait de ces religions ce qu’il en veut pour assouvir ses besoins.
Mais peut-on leur refuser le statut de musulman car ils soutiennent agir au nom de l’islam ?
Ceux qui agissent et font du mal aux autres au nom de l’islam portent préjudice à la religion musulmane. C’est pourquoi l’islam est accusé de terrorisme. Quand quelqu’un fait des actes et prononce le nom du Tout Puissant, cela devient grave. Il est en train de tuer un innocent au nom d’Allah. Qui lui a donné ce pouvoir ?
Au nom de quoi on se permet de tuer des innocents ? Il est difficile de le mettre dans le cadre de l’islam. Toutefois, il faut mettre de côté la question palestinienne. Tout ce que les Palestiniens font pour récupérer leurs terres n’est pas du terrorisme parce qu’ils sont en guerre du fait de l’occupation de leurs terres. Ils ont le droit de se défendre pour récupérer leurs terres.
Cela n’a rien à voir avec le terrorisme. Certains font de l’amalgame en taxant les Palestiniens de terroristes.
Le monde musulman traverse des crises sans précédents avec ces batailles de positionnement de différents groupes religieux. Quelle analyse faites-vous de ce phénomène ?
Des questions politiques qui ont des connotations religieuses ont toujours agité le monde musulman. Dès la disparition du prophète (Psl), la question de sa succession a posé un énorme problème. Et cela continue à créer des discordes au sein de la communauté musulmane jusqu’à présent et surtout entre les Chiites et les Sunnites. Après le compagnon du prophète (Psl), Ousmane (Rta), il y a eu des problèmes.
De même qu’Aly (Rta), lui-aussi a eu des problèmes avec ses partisans qui l’ont déifié. Et il les a combattus. Le fait colonial n’a pas facilité les choses. Depuis la chute de l’empire ottoman, le monde islamique a été occupé par l’Occident. C’est dans ces circonstances qu’Israël a été créé en 1948.
A cela s’ajoute la naissance des associations islamiques radicales. Il y a eu un bouleversement, un changement avec la génération d’après Nasser, à savoir celles de Khomeyni, de Nasroulahi, des Oulémas de l’Egypte, de Khardawi, etc.
Tout cela a forgé un personnage musulman nouveau qui a d’autres ambitions et qui tend à retourner à la période meilleure où l’islam régnait, à savoir celle des « khoulafawou rachidiini » et de ceux qui les ont suivis. Il faut également y ajouter les frustrations nées de la position de l’Occident sur la question palestinienne ; cette politique de deux poids deux mesures.
Quelles sont les solutions que vous prônez pour mettre fin à ces conflits ?
Ce qui est problématique, c’est de croire que des gens qui s’adonnent à certaines pratiques sont des mécréants. Je crois qu’il ne serait pas mal de penser à l’organisation d’une Conférence internationale des dirigeants du monde pour relancer le dialogue. On risque de tomber dans le chaos, si les choses continuent comme cela. Daesh, soufis, chiites, sunnites, etc., cela importe peu.
Ce qui importe, c’est de vivre dans la paix et la compréhension et d’accepter de cesser cette ambition de domination à la base de tout ce mal que nous vivons actuellement. Je pense que ces groupes ont été favorisés et armés par l’agissement de l’Occident dans le monde arabe. Les régimes qui les tenaient ont été démantelés.
Cette politique hégémoniste de l’Occident doit cesser. Le monde arabo-islamique doit agir. Il doit pouvoir tenir leurs frères égarés. Je pense que les retrouvailles actuelles telles que la Coalition qui est en train de combattre les Houthis au Yémen, sous la direction de l’Arabie Saoudite, sont à encourager.
Est-ce à dire que vous êtes pour l’envoi des soldats sénégalais en Arabie Saoudite ?
Le Sénégal, comme l’a dit le chef de l’Etat, est un pays de paix. Nos soldats sont au service de la paix dans le monde. Ce n’est pas la première fois que nos soldats sortent pour répondre à l’appel de l’amitié et pour le retour de la paix dans certains pays à travers le monde. Je prie pour qu’ils puissent remplir la mission qui leur est confiée.
L’Etat vient de satisfaire une vieille doléance de la communauté arabophone du pays, à savoir la réouverture de l’Ecole nationale d’administration (Ena) aux arabisants ? Comment appréciez-vous cette décision ?
Nous rendons grâce à Allah. Le Sénégal regorge de beaucoup de cadres arabophones qui ont contribué au développement culturel, social, économique et politique du pays. Après les indépendances, beaucoup d’étudiants étaient envoyés dans les pays arabes ; et leur retour a créé un bouleversement positif dans le pays. Il y a même des gens qui étaient opposés à l’enseignement arabe qui ont envoyé leurs enfants dans les pays arabes.
Il n’est pas étonnant que l’Etat prenne conscience de la nécessité de créer pour les arabophones les conditions qui leur permettent de contribuer au développement de notre pays et de ne pas l’exclure dans les instances de décisions. Les arabisants sont exclus des instances de décisions au Sénégal. Ils sont dans l’enseignement, dans la prédication, l’imamat ou dans leurs petites affaires. Ils sont des parents pauvres de la Fonction publique et des autres instances de décision.
Pour remédier à cela, le président de la République a bien fait de rouvrir l’Ena aux arabisants. C’est au temps du président Senghor qu’on avait ouvert l’Ena aux arabisants. Ces efforts sont en train d’être poursuivis par le président Macky Sall. Je pense que le rythme est lent.
Aussi, cinq places pour les arabisants à l’Ena, je crois que ce n’est pas suffisant. Comme c’est un début, on peut le tolérer, remercier le chef de l’Etat et l’encourager. Je constate également qu’au plan de la gestion des associations islamiques, il est en train de poser des actes salutaires.
Le fait qu’il aille prier à la mosquée des Soninké m’a beaucoup plu. On l’encourage à multiplier ces gestes pareils. Il faut qu’il aille prier à la mosquée d’Al Falah, des Ibadou Rahmane, à toutes les mosquées, aller à l’église, parce qu’il est le président de tous les Sénégalais.
CONCEPTEUR D’UNE MINI-CENTRALE ÉLECTRIQUE QUI ÉCONOMISE DE L’ÉNERGIE
La vie suit son cours. Baba Diarra enchaîne les inventions. Après le dispositif anti-fraude « Karangé », des moulins et des batteuses, l’inventeur a convié, le samedi 4 juillet 2015, à Thiès, ingénieurs, spécialistes des technologies, amis et parents au test de sa nouvelle invention : « la tornade ». C’est une sorte de mini-centrale électrique qui peut produire 40 KW de façon continue, durant toute la journée, avec moins de 5.000 FCfa de consommation de gasoil. Cette invention offre la possibilité de multiplier la puissance par relais. Baba Diarra soutient qu’avec 10 mini-centrales, il peut sécuriser la consommation de la ville de Thiès en énergie.
La ville de Thiès est pourvoyeuse d’inventeurs. Le samedi 4 juillet 2015, elle était la capitale des inventions le temps des tests de « la tornade » : une mini-centrale électrique qui peut produire 40 KW de façon continue.
Les responsables de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit), ceux de l’Association sénégalaise des consommateurs (Ascosen) et des enseignants-chercheurs de l’Ecole polytechnique ont assisté au test d’une « tornade », une nouvelle invention de Baba Diarra.
Dans le préau de l’imposant atelier, sis au quartier Moussanté de Thiès, la « tornade » est sur une structure couverte d’une peinture bleue. Trois sections la composent. Le premier est un bloc regroupant un ventilateur encoché, une batterie de 12 volts et un réservoir à gasoil.
Ce bloc est la souche primaire. « Nous avons un ventilateur qui brasse l’air et une batterie de 12 volts qui alimente un moteur de Diesel 12 Hp », explique Saliou Pène, ingénieur en électromécanique.
L’inventeur actionne un bouton situé dans un coin de la première souche, une pétarade s’enchaîne. Le moteur lâche de la fumée. Celle-ci se rétrécit au fur et à mesure que le moteur atteint sa vitesse de croisière, les rotations du tambour cylindrique de 2 mètres de diamètre s’accélèrent.
Il effectue 1.500 tours par minute
« Dans la seconde souche, nous avons un accouplement de poulie qui fait tourner un Piv (élévateur de vitesse) avec une réduction de vitesse de 120 et une augmentation de 400 qui fait tourner un réducteur de vitesse de 6.000 t/mn », détaille l’ingénieur. La chaîne est une alternance et une baisse des vitesses.
L’emplacement de chaque composante de la chaîne a son importance, y compris les niveaux. La position, la disposition et le niveau ne sont pas des détails. Dans la troisième souche, on retrouve deux pièces cubiques de différentes dimensions taillées dans du fer noir foncé. Elles sont disposées de façon parallèle avec un léger décalage. « L’élévateur de vitesse sert à augmenter la vitesse à la sortie. Elle fait tourner plus vite l’alternateur qui produit 400 volts », poursuit Saliou Pène.
Utilité d’une invention
Sur un tableau de bord, la fréquence est 60 Hertz, le voltage 400 V et l’ampérage est au tour de 1, mais il peut aller jusqu’à 60 ampères. « Ici, nous alimentons cette machine qui ne demande pas beaucoup de consommation d’énergie. Mais, si vous avez beaucoup d’appareils à alimenter, l’ampérage peut monter jusqu’à 60 », explique l’inventeur Baba Diarra qui a pris le relais au bout de la chaîne. Il ne doute pas de l’utilité de son invention.
Son atelier reçoit des invités, des amis, des parents, tous veulent voir la mini-centrale électrique. L’invention soulève des questions. « Pourquoi elle ne consomme pas beaucoup d’énergie ? » « Combien de ménages peuvent être desservis ? » Le sourire du concepteur précède ses réponses. « Avec 5.000 FCfa de gasoil, je peux fournir de l’énergie durant une journée pour 20 à 30 ménages », répond-il avec sérénité.
Le public est perplexe. A juste raison. Un petit groupe électrogène consomme plus de carburant et de fuel au bout de quelques heures. Comment une grosse machine comme celle-ci économise-t-elle du gasoil ? La réponse se trouve sur l’enchaîne des pièces et sur la vitesse des tambours. « Nous créons un tourbillon mécanique au milieu ; ce qui permet de consommer moins d’énergie. C’est tout l’avantage de cette « tornade ».
L’autre nouveauté, c’est que le dispositif ne se réchauffe pas, parce qu’en amont nous avons un ventilateur qui brasse l’air », renchérit Baba Diarra. La réalisation n’a pas été facile. A l’étape embryonnaire, des ingénieurs et des hommes de sciences lui ont fait savoir que l’enchaînement des tambours, de l’alternateur et de l’élévateur de vitesse ne permettait pas d’obtenir un équilibre. C’était vrai. Ils avaient raison.
Sur le chemin, il a perdu des moteurs, des pièces essentielles. Il a fallu faire appel à un rebobineur pour des réajustements. « Il est possible d’accroître la puissance par relais avec une consommation moindre avec autant d’appareils. Aujourd’hui, si j’ai 10 mini-centrales, je vais assurer la fourniture d’énergie à toute la ville de Thiès avec peu d’argent », défend-il.
L’inventeur du dispositif antifraude a fait son devoir. La balle est dans le camp de l’Aspit, en charge de la politique de promotion et de vulgarisation de ces technologies à moindre coût et à haut impact sur les conditions de vie des Sénégalais.
Prendre le relais en cas de délestage
Certains invités considèrent que cette mini-centrale peut assurer la fourniture de courant aux postes et cases de santé des villages reculés ou encore prendre le relais de la Senelec en cas de délestage pour assurer la continuité des services pour l’alimentation des machines de la Sde.
« Nous attendons que la machine soit mise à l’épreuve pour donner toute notre appréciation. Déjà il serait dommage que les autorités ne donnent pas une suite à cette invention », note Momar Cissé, de l’Association sénégalaise des consommateurs.
Macodou Thiam, enseignant-chercheur à l’Institut de technologie de l’Université de Thiès, salue, pour sa part, l’audace de l’inventeur qui est allé jusqu’au bout de ses rêves. « Il fallait y penser, parce que l’énergie fossile va s’épuiser dans un avenir proche. Donc, nous devons promouvoir une consommation rationnelle de l’énergie de façon globale », plaide l’universitaire.
«LA KORITE SERA CELEBREE LE SAMEDI SI...»
MOURCHID AHMETH IYANE THIAM, PRESIDENT DE LA CONACOC
Le Sénégal pourrait célébrer la fête de l’Aïd el fitr ou Korité samedi prochain. Seulement, faudrait-il que le croissant lunaire soit aperçu la veille, vendredi au soir. Dans le cas échéant, la majorité de la communauté musulmane sénégalaise fêtera la Korité le dimanche. C’est ce qu’a expliqué Mourchid Ahmeth Iyane Thiam, le président de la CONACOC. Ce qui ne rassure pas quant à la célébration à l’unisson de cette fête, étant donné qu’une partie de la communauté musulmane scrutera la lune dès jeudi.
«La Korité sera célébrée le samedi si la lune apparaît vendredi. Dans le cas contraire, elle sera célébrée dimanche». Imam Mourchid Ahmeth Iyane Thiam est formel. Le président de la Commission nationale d’observation sur le croissant lunaire (CONACOC), par ailleurs président du Conseil supérieur islamique du Sénégal (CSI), précise que la communauté musulmane sénégalaise va célébrer la fête de l’Aïd-el-fitr ou Korité, marquant la fin du Ramadan, lorsque le croissant lunaire fera son apparition.
Il s’exprimait avant-hier samedi 11 juillet, lors d’un débat sur la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC), organisé par le Forum des savoirs et des valeurs (FORSAV), en partenariat avec l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (ASPA), à la mosquée du Point E, à Dakar. Ce débat vise à trouver les voies et moyens de contribuer à «l’amélioration du travail» de la CONACOC, révèle Ahmed Kanté, ancien imam de la mosquée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, coordonnateur du FORSAV.
CÉLÉBRer LES FÊTES MUSULMANES À L’UNISSON, GRÂCE À L’ASTRONOMIE
Selon Mourchid Ahmeth Iyane Thiam, les musulmans sénégalais qui ont démarré le jeûne du mois de Ramadan le vendredi 18 juin, dans leur écrasante majorité, même si une partie des croyants l’a entamé la veille (jeudi 17 juin), scruteront le croissant lunaire vendredi prochain 29ème jour du mois béni. Pour cela, souligne-t-il, la commission est disposée à collaborer avec l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie. Mieux, rassure-t-il, elle est même prête à se rendre à la corniche pour observer la lune, à l’œil nu, au côté des astronomes et ses décisions seront prises conformément aux recommandations de la charia.
Pour sa part, le président de l’ASPA reste convaincu que l’astronomie peut aider la communauté musulmane du Sénégal à s’entendre sur les dates de célébration de ses fêtes, le début ou la fin du jeûne, si les chefs religieux musulmans font preuve d’unité et collaborent avec les astronomes. Dans l’Agence de presse Sénégalaise (APS), Maram Kaïré déclare: «l’astronomie peut limiter les erreurs [de calendrier]. Sur la base de ses prévisions, on peut faire de l’observation lunaire».
Et d’ajouter: «nous essayons, au sein de notre association, de donner des outils permettant aux chefs religieux de prendre des décisions (…) Notre rôle, c’est d’apporter les outils mathématiques nécessaires aux autorités religieuses, pour réduire les erreurs» de calendrier, a-t-il expliqué. Toutefois, note Maram Kaïré dans l’APS, les astronomes ne peuvent pas, par les données qu’ils fournissent aux chefs religieux, arriver à harmonier le calendrier des fêtes musulmanes (Aïd-el fitr, Aïd-el-kébir, etc.). Selon lui, il appartient aux chefs religieux musulmans de s’entendre.
La lune ne peut être aperçue au sénégal jeudi à L’ ŒIL nu…
Dans un autre registre, le président de l’ASPA prévient que le croissant lunaire ne pourra être aperçu à l’œil nu ce jeudi. «Il faut s’attendre, jeudi prochain, à ce que la lune ne soit pas visible à l’œil nu (…). Jeudi, on ne pourrait pas apercevoir la lune à l’œil nu, dans nos contrées», a-t-il signalé. «Vendredi 17 juillet, la lune va rester pendant 64 minutes dans le ciel. Si les gens veulent une observation visuelle claire, vendredi, ils doivent se mettre dans un endroit dégagé», a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs décennies, les musulmans sénégalais entament le mois du jeûne et le terminent en rangs dispersés, en raison de divergences de vue sur l’apparition du croissant lunaire. En atteste, cette année aussi, la Coordination des musulmans de Dakar (CMD), la famille «omarienne» et plusieurs familles religieuses ont commencé le Ramadan le 17 juin, sur la base d’une information faisant état de l’apparition du croissant lunaire, la veille, au soir, dans plusieurs contrées du Sénégal et des pays de la sous-région. Par contre, la majorité des musulmans sénégalais a débuté le jeûne le lendemain, vendredi 18 juin, en suivant les conseils de la Commission nationale de concertation et d’observation sur le croissant lunaire (CONACOC).
LE SENEGAL PRESSE D’HONORER SES ENGAGEMENTS PAR LA SOCIETE CIVILE
EFFECTIVITE DE L’HARMONISATION DE LA PROFESSION D’AVOCAT DANS L’ESPACE UEMOA
La société civile, en l’occurrence la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), Article 19 Afrique de l’Ouest et Amnesty International Sénégal, appelle l’Etat du Sénégal «à appliquer sans délais le règlement n°05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA». C’est ce que nous apprend un communiqué conjoint signé par les organisations susmentionnées reçu à notre rédaction.
«Nous appelons donc l’Etat du Sénégal à se conformer à ses obligations communautaires et à respecter, par la même occasion, son engagement maintes fois réitéré de tout mettre en œuvre pour protéger les personnes sous sa juridiction contre la torture, les mauvais traitements et toutes les formes d’atteinte aux droits et à la dignité humaine». C’est en substance la société civile sénégalaise qui exige ainsi à l’Etat du Sénégal d’appliquer sans délais le règlement de l’UEMOA relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans ledit espace.
«Ce règlement, adopté par le Conseil des ministres de l’UEMOA à Lomé, au Togo le 25 septembre 2014 et entré en vigueur le 1er janvier 2015, contient plusieurs dispositions visant à renforcer l’indépendance de la justice, les droits de la défense et la protection des personnes contre la torture, les mauvais traitements et d’autres types d’atteintes aux droits et à la dignité humaine observés pendant les interpellations et la période de garde à vue», nous renseigne le document.
Les signataires du texte de rappeler que l’article 5 de ce règlement stipule que «les avocats assistent leurs clients dès leur interpellation, durant l’enquête préliminaire, dans les locaux de la police, de la gendarmerie et devant le parquet» sans même qu’ils n’aient besoin de produire une lettre de constitution ». Et de préciser : «Cet article stipule en outre que «les avocats assistent et défendent leurs clients dès la première comparution devant le juge d’instruction».
Par conséquent, ils estiment qu’en tant que règlement, «il s’impose, dès son entrée en vigueur, au Sénégal et à tous les Etats membres de l’UEMOA, sans qu’ils ne puissent invoquer le besoin d’apporter des changements à leurs législations internes».
60 MILLIONS PERSONNES DEPLACEES EN 2014
CONSEQUENCES DES CATASTROPHES NATURELLES ET CRISES
60 millions de personnes ont été forcées de quitter leurs lieux d’habitation en 2014. Les chiffres sont d’un rapport des Nations unies cité par le Représentant résident adjoint du Fond des Nations unies pour la population (Fnuap) au Sénégal. Boureima Diadie qui s’exprimait avant-hier, samedi 11 juillet, à l’occasion de la Journée internationale de la population, relève qu’au Sénégal 364.602 personnes ont été affectées par les inondations en 2012 et 24.485 déplacées. Le thème de cette année est: «Les populations vulnérables dans les situations d’urgence».
A cause des catastrophes naturelles et autres situations d’instabilité, 60 millions de personnes ont été obligées de quitter leurs lieux d’habitation en 2014. Les chiffres sont contenus dans un rapport des Nations unies cité par le Représentant résident adjoint du Fond des Nations unies pour la population (Fnuap) au Sénégal, Boureima Diadie. Il a pris part avant-hier, samedi 11 juillet, à la célébration de la Journée mondiale de la population. Cette année, le thème de la journée est axé sur, «Les populations vulnérables dans les situations d’urgence».
Pendant les situations de crises, les femmes et les adolescentes sont plus exposées aux dangers à cause de l’absence de services de santé et autres services de soins, a indiqué le Représentent résident du Fnuap. Boureima Diadie précise, par ailleurs, qu’en ces moments, les complications en santé procréative sont parmi les causes de mortalité et de morbidité chez les femmes en âge de procréer. Pis, il a aussi indiqué qu’une femme sur cinq est probablement enceinte. Souvent les victimes font face aussi à des sévices et de l’exploitation sexuelle.
364.602 personnes affectées par les inondations et 24.485 déplacées au Sénégal
Le Sénégal bien qu’étant parmi les pays où il n’existe pas de grand mouvement de population, reste au moins confronté aux problèmes des inondations qui ont occasionné de nombreuses victimes ces dernières années. Selon Boureima Diadie, les situations d’urgence liées aux inondations, ces dernières années, ont concerné la quasi-totalité du pays. Ainsi, 364.602 personnes ont été affectées en 2012. 24.485 personnes ont été déplacées. Ainsi, pour une solution définitive à ce phénomène naturel, Boureima Diadie, trouve que les autorités gouvernementales doivent trouver les moyens nécessaires afin d’organiser la riposte. A son avis, le Sénégal dispose de beaucoup de mécanismes et de politiques de prise en charge des crises mais il importe toutefois d’augmenter les capacités des populations à la résilience.