Abdou Hélinkine Diatta conteste toute implication du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) dans la prise d’otages intervenue il y a trois jours à Sédhiou. Les auteurs de cet acte, précise-t-il, ne sont pas des éléments du Mfdc. Abdou Hélinkine Diatta se prononce par ailleurs sur l’évolution du processus de paix en Casamance et évalue la démarche du Groupe de réflexion pour la paix dirigé par Robert Sagna.
Depuis quelque temps, on note une nouvelle forme de délinquance caractérisée par des prises d’otages. Et souvent, le Mfdc est indexé. La dernière prise d’otages a eu lieu à Sédhiou il y a trois jours. Votre commentaire?
ABDOU HÉLINKINE : Ce qui se passe actuellement, nous le déplorons tous. C’est inconcevable que des gens, partisans du moindre effort, se lèvent et prennent des armes pour terroriser de paisibles citoyens en se réclamant du Mfdc. Nous condamnons ce qui s’est passé à Sédhiou et nous disons que ce sont des voyous qui n’ont rien n’à voir avec le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).
Comment évolue le processus de paix en Casamance ?
En tant que porte-parole du Mfdc, je trouve que le processus est toujours au point de départ. Ce climat de ni paix ni conflit prévaut depuis le régime de Abdoulaye Wade. Il ne faut pas dire que c’est grâce à Macky Sall qu’on connaît ce climat. Je ne vois pas d’évolution, parce qu’il n’y a pas de différence entre la démarche de Macky Sall et celle de Abdoulaye Wade. Il faut que les gens arrêtent de politiser le dossier de la Casamance.
Pourtant, Macky Sall a posé des actes en mettant sur pied le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance dirigé par Robert Sagna…
Ce n’est que de la mascarade. Comment peut-on confier ce groupe à des gens qui n’ont rien n’à voir avec le conflit pour parler aux éléments du Mfdc. C’est une décision que nous déplorons et d’ailleurs nous ne reconnaissons même pas ce soi-disant groupe. Ils ne réfléchissent pas à la place du mouvement. Il faut que le Président Macky Sall revoie sa position par rapport à la crise casamançaise ; ce n’est pas de cette manière qu’il va résoudre le problème. Il faut des gens à la place qu’il faut. Ce n’est parce que certaines personnes ont une renommée, qu’il faut les engager dans le processus de paix. Et d’ailleurs, nous avons constaté que depuis l’installation de ce groupe, rien n’a changé.
Est-ce qu’il n’est pas temps que le Mfdc et l’État du Sénégal se retrouvent autour d’une table pour des négociations sérieuses?
Effectivement, le processus de paix est au point mort. Il est temps que des négociations sérieuses et sincères soient engagées. Plus de trente ans de conflit, c’est trop. Dans d’autres pays africains, les gens sont parvenus à régler leur différend par des négociations. Est-ce à dire que ces gens-là sont plus intelligents que nous. Pourquoi ça ne marche pas au Sénégal ? Où se trouve le blocage ?L’État du Sénégal doit profiter de ce climat de ni paix ni conflit pour négocier la paix. Mais, il ne faut pas attendre qu’il y ait braquage ou que des éléments prennent des armes pour se mettre à parler un peu partout à travers les médias. Nous devons être sérieux avec nous-mêmes. On ne doit pas jouer avec cette crise qui a mis à genou l’économie de cette belle région. Personne ne souhaite cette crise. Et, il faudrait que l’on pense aux fils du pays qui sont morts dans ce conflit. Aussi bien du côté des militaires que celui des éléments du Mfdc. Ne serait-ce que pour cela, des négociations sérieuses doivent avoir lieu pour la mémoire de toutes personnes qui ont perdu la vie dans ce conflit. Nous ne voulons pas la guerre. Les autorités du pays ne doivent pas attendre que la situation s’envenime pour faire semblant de contrôler la situation. Rappelezvous : il a fallu que Salif Sadio prenne des militaires en otage pour inciter les gens à parler de ce problème. S’il n’y avait eu pas cette prise d’otages, on n’aurait pas parlé de cette situation. C’est grave. C’est une démarche hypocrite à la limite.
LES AVOCATS RECLAMENT LES 5 MILLIONS DE KINE DIOUF
Environ 75 millions F Cfa d’argent en bonnes coupures ont été saisis à la villa de Thione Seck en même temps que des faux billets lors de son arrestation par les gendarmes de la Section de recherches (Sr). Cependant, une partie de cette somme (5 millions F Cfa) appartiendrait à Kiné Diouf, l’épouse du chanteur. Selon des sources dignes de foi, les avocats de Thione Seck ont introduit une requête pour demander au juge la restitution des 5 millions F Cfa.
Après l’audition de leur client dans le fond du dossier, les avocats de Thione Ballago Seck viennent d’introduire une requête devant le juge d’instruction du deuxième cabinet. Selon des sources dignes de foi, il s’agit d’une demande aux fins de restitution. Mes Ousmane Sèye, Abdou Dialy Kane et Cie réclament au juge la restitution de 5 millions F Cfa sur l’argent propre qui a été saisi et qui s’élève environ à 75 millions F Cfa. À en croire les conseils du leader du «Raam Daan», les 5 millions de francs réclamés appartiennent à son épouse Kiné Diouf. Lorsqu’ils ont fait la perquisition chez le chanteur, les gendarmes ont mis la main sur des coupures de faux billets en dollars et en euros. Mais, de l’argent propre aussi a été saisi.
Selon les avocats, les 5 millions de cet argent n’appartiennent pas à Thione Seck, mais plutôt à son épouse.
Cette demande de restitution survient au lendemain du dépôt des lettres de désistement devant la chambre d’accusation. En effet, dernièrement, les conseils du père de Wally Ballago Seck ont renoncé d’abord à leur recours sur l’ordonnance de refus du juge d’instruction concernant la demande d’expertise médicale, ensuite à l’appel s’agissant de l’annulation de la procédure. Seulement, concernant la demande aux fins d’annulation, les conseils de Thione Seck se sont momentanément désistés, mais ils comptent revenir à la charge.
Inculpé le 2 juin dernier pour association de malfaiteurs, altération de signes monétaires ayant cours légal dans un pays étranger, tentative d’escroquerie… Thione Seck a clamé son innocence devant le juge d’instruction du deuxième cabinet. Il a juré qu’il n’a jamais confectionné de faux billets et crie au complot et au maraboutage. Il soutient que lorsqu’il était avec ses présumés acolytes, il n’était pas maître de ses actes. Comme Thione Seck, Alaye Djitey a aussi été entendu par le juge. Quant à Abu Sharifu Sakho, il est toujours en fuite.
UN BISSAU GUINEEN OFFRE 400 FCFA A UNE GAMINE DE 6 ANS POUR LA KIDNAPPER
TENTATIVE D’ENLEVEMENT AU QUARTIER KEURY SOUF DE RUFISQUE
L’insécurité qui règne à Keury souf, un quartier de Rufisque, devient de plus en plus inquiétante. Un mois après l’enlèvement de la petite Bineta Ndiaye (4 ans) au seuil du portail de son établissement scolaire, ce quartier de la commune de Rufisque Est a failli enregistrer un second cas, hier, avec N. S. Ba une fillette 6 ans qui a échappé à un ravisseur bissau guinéen.
La recrudescence des cas d’enlèvement à Keury souf, un quartier de la ville de Rufisque, hante le sommeil des populations. Un mois après la disparition de Bineta Ndiaye, toujours introuvable depuis son enlèvement devant le portail de son école, une autre gamine, N. S. Ba, 6 ans à peine, a échappé de justesse à un kidnapping. D’après une source proche du dossier, c’est hier après la prière du vendredi, que la tante de l’enfant était en train de préparer le «ndogou». Elle l’a alors envoyée à la boutique pour acheter du sel.
Et c’est sur le chemin du retour qu’un homme l’a interceptée avant de lui tendre deux pièces de 200 francs. Après moults hésitations, la gamine a refusé de prendre l’argent. Mais le malfaiteur, très déterminé, a saisi sa main de force pour tenter de l’amener. C’est alors qu’il traversait le quartier de Keury souf, en direction de celui de Keury kao, juste avant de dépasser les cimetières chrétiens de la ville, qu’il a été aperçu par une dame qui alimentait ses moutons.
Selon la dame, c’est le comportement troublé de la petite fille qui pleurait régulièrement qui l’a intriguée. Et quand elle a interrogé le malfaiteur sur sa destination avec la fillette, ce dernier lui a dit qu’elle s’est perdue. «Je l’ai ramassée sur la rue. Je la ramène chez elle», a-t-il confié.
Sauf que la petite s’est aussitôt mise à dire à la dame qu’elle ne connaît pas cet homme. «J’étais parti faire une commission pour ma mère. Et il m’a offerte deux pièces d’argent, avant de me prendre la main pour m’amener ici», a-t-elle lâché, mettant ainsi la puce à l’oreille de la dame qui a ameuté le voisinage.
Selon nos informations, le kidnappeur est un Bissau guinéen qui ne comprend pas bien le wolof. Il se nomme Saliou Ba et tergiversait régulièrement sur son prénom, lorsqu’il a été appréhendé. En tout état de cause, il va devoir s’expliquer sur son acte, puisqu’il a été remis à la police qui l’a placé en garde à vue au commissariat de Rufisque.
LES VICTIMES DU FONCIER UNISSENT LEURS FORCES ET EXIGENT DE L’ETAT UNE SOLUTION
Une Fédération nationale des victimes de promoteurs immobiliers (Fnvpi) vient de voir le jour. C’est pour mener le combat enfin de mettre un terme aux drames sociaux et aux scandales fonciers qui secouent le pays depuis des années. Cette fédération régroupe plusieurs collectifs de victimes des agences immobilières.
La série de grands scandales financiers et fonciers qui ont fait des milliers de victimes, pour un préjudice de plusieurs milliards, avec des citoyens bernés par des promoteurs immobiliers «machiavéliques», doit cesser. C’est du moins le combat que portent désormais les membres de la Fédération nationale des victimes de promoteurs immobiliers (Fnvpi). Regroupant plus de 7000 membres au niveau national et de la diaspora, la Fédération regroupe des collectifs de victimes, parmi lesquels celles de Namora, d’Agir Immo, de Sovac…
Après plus de 7 ans de lutte sans que leur problème ne trouve de solution du fait de la posture complice de l’Etat, ces victimes ont décidé d’unir leurs forces pour faire face à la situation. Elles interpellent ainsi l’Etat à prendre les mesures idoines pour de pareils comportements qui ternissent l’image du Sénégal en matière de justice et de bonne gouvernance soient éradiqués à jamais.
En conférence de presse, hier, le Secrétaire général de la Fnvpi, Abdou Guèye, a fait savoir que cela fait 7 ans que toutes les démarches ont été faites, mais c’est toujours le statu quo. «C’est pourquoi nous avons pensé à unifier nos forces autour de la Fédération, pour permettre aux autorités d’avoir un interlocuteur pour faire face à ces difficultés. Car nous avons fait d’énormes sacrifices et de privations pour disposer d’un toit pour notre famille. Malheureusement, cet espoir a fondu comme du beurre», confie-t-il, avant d’ajouter que «la Fédération s’inscrit dans la recherche de solutions alternatives pour sauver les victimes qui dans la précarité de la déchéance sociale».
Dans la même foulée, le président de la Fnvpi, Alioune Guèye, d’indiquer que «des batailles médiatiques, des rencontres avec des hautes autorités ont été menées. Mais cela n’a servi à rien». «Ni l’Etat ni la justice, personne n’a pris des dispositions, c’est ça qui a créé ce drame. Car, beaucoup d’entre nous sont à la retraite, d’autres ont contracté des prêts au niveau des banques. Trop, c’est trop. Ce n’est pas pour dire que la justice ne fait pas son travail. Mais il faut comprendre que le temps de la justice n’est pas le temps des hommes. Au moment où elle est en train de traiter des dossiers, des gens meurent, parce qu’ils n’ont pas de maison», fustige-t-il.
Mais il donne une mention positive au procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, qui, d’après lui, est l’une des rares personnes au niveau de la justice qui respecte ses engagements. Malheureusement, se désole-t-il, il n’est pas à tous les niveaux de la procédure et c’est pourquoi il y a eu des blocages.
«Dans un pays où on parle d’émergence, il faut comprendre que l’émergence passe d’abord par le social. L’Etat est en train de fausser ses stratégies. Par exemple, dit-il, l’affaire de la Cité Tobago, on nous parle d’un drame. Ce n’est pas un drame. Mais c’est une conséquence du drame. Nous avons alerté, fait des sit-in, des conférences de presse, des assemblées générales, mais l’Etat n’a pas réagi. Il est donc temps de combattre ce fléau pour protéger les générations futures».
Alioune Guèye informe, en outre, que la Fédération a été même reçue par l’Ofnac et qu’elle prend le président de la République au mot. «Lui, son ministère de la Gouvernance locale et celui chargé du Pse, ont répété que pour atteindre les objectifs du Plan Sénégal émergent, il faut nécessairement que les populations s’approprient du projet. Le Président lui-même a ajouté, par rapport au volet social du Pse, l’habitat social. Car, disant disposé d’assiettes foncières et ayant pris toutes les mesures en donnant gratuitement aux promoteurs des espaces à condition qu’ils fassent des programmes sociaux. On l’attend sur les actes sur ce sujet».
LES RAVISSEURS MENACENT TOUJOURS DE LES EXECUTER
SEDHIOU- LES 11 OTAGES DU MFDC TRANSFERES DANS LE NORD SINDIAN
Les dix exploitants forestiers capturés, mercredi 08 juillet, par les éléments du Mfdc dans les forêts de Sansamba (Ouest Sédhiou) ont été transférés, ces dernières heures, dans le secteur du nord Sindian, non loin de la frontière avec la Gambie, indiquent plusieurs sources concordantes. Leur libération annoncée à la mi-journée d'hier, vendredi, a été démentie par leur employeur de la scierie de Jangoo, à Bignona. Les ravisseurs menacent de les passer aux armes si la rançon tarde à leur parvenir, renseigne une source proche du maquis.
Le séjour en captivité se poursuit pour les dix exploitants forestiers kidnappés mercredi dernier, à Koling, par les éléments du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, faction nord de Salif Sadio. L'armée y mène des opérations de ratissage pour les retrouver, mais une source assez crédible renseigne que les ravisseurs ont réussi déjà à s'éloigner des lieux pour regagner le nord Sindian durant la soirée qui a suivi leurs accrochages avec les gendarmes de Sédhiou ayant entraîné la libération de cinq des quinze hommes faits prisonniers.
A la mi-journée ce vendredi, des rumeurs ont beaucoup circulé faisant état de leur libération après versement d'une rançon de six millions, mais le gérant de la scierie de "Jangoo" a démenti ces allégations sans toutefois donner d'autres précisions.
Une source proche du maquis indique d'ailleurs que des menaces planent sur le sort des otages qui pourraient être exécutés si la rançon tardait à leur parvenir. Pape Cissé puisque c'est de lui qu'il s'agit a indiqué que son établissement est très ciblé, ces dernières années, par les éléments du maquis du front nord. L'an dernier à Diacounda, ajoute-t-il, ses agents ont été rançonnés à hauteur de cinq millions de F Cfa et son camion détruit par voie d'incendie.
Interrogé sur les velléités de surveillance manifestées par les rebelles pour préserver les massifs forestiers contre les coupes abusives de bois, il a déclaré pourtant être détenteur d'un permis de coupe et ne saurait être un ennemi de la nature à piller les forêts casamançaises d'où il tire sa matière première.
LA COTE D’AZUR S’OFFRE A VOUS
UN AIR DE VACANCES - L’ACROPOLIS, LA RIVIERA ET LA PROMENADE DES ANGLAIS, LES MUSEES…
Nice. Un début d’été sur la côte d’azur. Le soleil brille un peu partout sur les rives de la Méditerranée et dans cette ambiance, tout semble prêt pour de belles vacances. Sur une Baie des Anges balayée par les vents marins, la cité azuréenne offre ses rivages à tous les peuples du sud de l’Europe : Espagnols, Italiens, Portugais. Et, même ceux du nord, pour parler des Anglais. Comme d’habitude… Plus loin encore, la Chine s’invite. Normal, quand on sait que les Chinois sont devenus les plus grands voyageurs de la planète. En quelques années, la cité des Alpes maritimes, proche de Marseille, Cannes et Monaco, est devenue, une terre de toutes les rencontres et mérite désormais le titre de ville verte grâce à l’effort d’organisation de ses espaces. Elle doit aussi sa place de cité du tourisme, à un urbanisme bien pensé et une architecture moderne qui en ont fait une ville de taille humaine, comparée à Paris, Londres ou Madrid…
En ce mois de juin qui tire à sa fin, Nice grouille déjà de monde. Les hôtels sont presque tous pleins. A voir l’affluence aux terrasses de café et de restaurant, la belle nourriture faite de fruit de mer, exhale ses parfums et ses arômes dans les rues. Un jeudi soir de dîner qui ressemble bien à un début de week end ; les casinos Ruhl, Le Negresco où trône une immense statuette d’homme noir avec sa trompette coincée entre les lèvres offre ses belles fresques. On pense à Louis Armstrong ou Dizzy Gillespie pour faire un peu Jazzy… Tout à côté, bienvenue à la Maison de la Méditerranée pour celui qui voudrait savourer quelques aspects du tourisme dans une ville qui l’est de nom…
Le Méridien. Une belle vitrine sur l’une des promenades urbaines les plus belles de la Méditerranée. La mer est bleue. Et, avant de descendre sur la riviera et Ruhl Plage, tout ce monde venu d’ailleurs pour l’essentiel cherche à se prendre quelques clichés sur la promenade des Anglais. L’on est dans une cité d’Europe qui s’offre au monde : Chinois avec des appareils photos dernier cri à la main, en groupes ou en familles ; tous ont découvert la beauté du monde et se donnent les moyens de visiter ces nouveaux sites pour eux. Le plaisir des voyages aussi, ils l’ont désormais dans leur Adn.
Les Chinois, nouveaux maîtres d’un monde qu’ils ont combattu un moment dans leur vie. Qui l’eût cru, après la révolution culturelle de 1966, au moment de l’échec du Grand bond en avant ? Aujourd’hui, ils sont riches ; très riches. Les plus riches au monde avec les Russes. Après avoir combattu le capital, les voilà qui en usent et abusent. Ils voyagent. Savourent les bons vins ( le Cassis et le Cognac en l’occurrence). Ils occupent Nice, trainant de grosses valises derrière eux sur la promenade des anglais et le vieux Nice, à la recherche d’hôtels.
Mais, ils ne sont pas seuls dans cette ville. Au détour d’une rue entre la Place Masséna et les restaurants de l’Opéra vieille ville, au détour du tramway électrique, ne demandez pas au passant la place du restaurant où vous allez dîner. Le Bocassio, ils ne sauront vous dire, en Français (Sorry…) Oui, il s’agit bien d’un Anglais de passage mais qui se promène. Ils sont jeunes, plus ou moins âgés, mais heureux d’être là et marchent tout le temps dans le centre en direction de la mer. Ils profitent du temps. La ville est remplie de monde et pourtant, regrette Sébastian Weitemeier, « Nous ne sommes qu’au mois de juin. Je préfère de loin les autres périodes où la ville est plus calme, plus tranquille… Je suis aussi allemand, mais j’aime Nice. » Interprète de conférence Sébastian est un homme du monde qui partage aujourd’hui sa vie entre cette belle cité et le territoire allemand. Il parle très bien le français…
Sur le site de l’Acropolis où nous le croisons, il vient de finir une semaine de réunion européenne sur des problématiques qui ne lui sont pas étrangères, les sciences du futur. L’Acropolis, un havre de paix dans une ville qui en a bien besoin et qui en profite en étant un creuset de rencontres européennes du genre avec bien des nationalités différentes. Nice aime cela et de juin à août, la ville est entre les festivals de musique, les distractions de la grande place Masséna et du bord de mer, sur, comme toujours… La Promenade des Anglais. Ville du sud, le virus semble lui avoir été transmis par une autre cité du monde qui a sa place mythique sur le bord de mer : Rio et son extravagant Copacabana. Mais la rencontre entre Nice et le tourisme ne date pas d’aujourd’hui.
Un petit laboratoire pour le tourisme
L'activité économique de Nice a été traditionnellement orientée vers le tourisme. Dans les années 1950, le maire Jean Médecin, dont la principale avenue sur laquelle passe le tramway porte le nom, souhaitait renforcer la fonction d'accueil de la ville. C'est dans ce contexte qu'a été envisagée la construction du palais des expositions en 1954. Les travaux débutent en 1956, selon les plans des architectes Richard et Michel Laugier.
Il est alors composé d'un hall de 14 000 m2 auquel est ajouté un autre bâtiment accolé à la façade sud, construit en 1956-1960 ou en 1959-1960, selon les sources. Les travaux s'achèvent en 1964. Deux hôtels sont bâtis devant la façade sud au cours des années 1980. Plus tard, Jacques Médecin, qui voulait développer le tourisme d'affaires et de congrès, planifie la réalisation d'un palais des congrès à la place du Casino municipal qu'il fait raser en 1979. Finalement, c'est un peu plus au nord sur la couverture du Paillon, au-delà du pont Barla, qu'il fera édifier le Palais des Congrès et de la musique Acropolis, selon les plans des architectes Buzzi, Bernasconi et Baptiste.
La première pierre est posée en août 1981 et l'inauguration a lieu le 31 mars 1984. Ce nouveau bâtiment renforça la place du tourisme de congrès dans l'activité économique de la ville, déjà significative à partir des années 1970. En 2010-2011, les deux palais subissent une rénovation avec notamment diverses mises aux normes techniques dont des travaux touchant à la structure du palais des expositions. Plusieurs salles du palais des congrès sont à cette occasion remises à neuf, sous la direction de l'architecte Jean-Michel Wilmotte.
Mais, Nice, ce n’est pas seulement dans le bâti que la ville s’est faite un nom. Aujourd’hui, elle compte l’un des aéroports les mieux établis sur le continent. Avec ce bout de terre gagné sur la mer, l’espace aéroportuaire est un modèle d’organisation pratique du sol. La piste visible au loin , l’ouverture de sa piste dès l’entrée de la Baie des Anges est un modèle de sécurité. Il a été construit sur une zone partiellement gagnée sur la mer située dans le prolongement de la promenade des Anglais, le long du Var dans le quartier de l'Arenas.
Un aéroport aménagé sur un flanc de la Méditerranée
L'aéroport Nice-Côte d’Azur est un aéroport international français situé dans les Alpes-Maritimes. Deuxième société aéroportuaire française après Aéroports de Paris, il est géré par la société Aéroports de la Côte d'Azur (Aca), qui a en charge également l'Aéroport Cannes-Mandelieu. Aujourd’hui, cette société a acquis 99,9 % des actions de la société Aéroport du Golfe de Saint-Tropez (Agst), le 26 juillet 2013.
En termes de trafic passagers, il occupe la troisième place parmi les aéroports français, après les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et de Paris-Orly. Les quatrième et cinquième positions étant occupées par les aéroports de Lyon-Saint-Exupéry et de Marseille Provence Sa situation géographique particulière assure aux passagers un atterrissage spectaculaire longeant le littoral de la Côte d'Azur avec une vue imprenable sur les îles, les baies, les plages, les montagnes enneigées pendant l'hiver, et l'agglomération qui offre une image féerique la nuit. L’atterrissage se termine par un vol à très faible altitude au-dessus de la mer avant de finalement toucher terre. L'aéroport décroche la première place du palmarès Private Fly 2014, en étant distingué de la plus belle approche d'aéroports au monde parmi plus de 200 destinations en compétition. Le trafic commercial en 2014 a atteint 11,66 millions de passagers. Il établit ainsi un nouveau record annuel pour la plateforme. Le trafic commercial international représente 63% du trafic commercial de la plateforme en 2014. La majorité des aéroports internationaux et régionaux français sont desservis à partir de Nice par Air France ou ses filiales. Après les faillites des compagnies aériennes Air Littoral, Aom, Air Liberté, Swissair et Sabena, le trafic de l'aéroport de Nice a baissé. Vous parlez de ville touristique, vous voici au cœur d’un système qui n’a été organisé que pour le bien-être de celui qui arrive pour découvrir…
Depuis 2004, le trafic augmente à nouveau grâce notamment à l'expansion de la compagnie low-cost EasyJet et d'autres compagnies à bas coûts. Une caractéristique intéressante du trafic de la plateforme niçoise est la part très importante que tiennent les vols privés : environ 20 % du trafic est composé de vols d'affaires : deux parties de l'aéroport sont réservées au stationnement des avions d'affaires (le gabarit de ces avions varie entre de petits monomoteurs et des Boeing 747 ou Airbus A340 privés). Un grand nombre de navettes sont assurées par hélicoptère entre Nice et Monaco par des sociétés spécialisées: 24 relations aller-retour quotidiennes en moyenne. Delta Airlines relie quotidiennement New York à la capitale azuréenne en Boeing 767. Depuis novembre 2010, la compagnie Emirates propose un vol quotidien vers Dubaï en B777-300. Qatar Airways exploitait 3 vols par semaine vers Doha mais a cessé ses vols au mois de mai 2013. Air Transat et Air Canada Rouge relient Nice à Montréal quatre fois par semaine depuis mai 2014. Air Transat assura la ligne avec un A310 et Air Canada Rouge avec un B767.
L’ACROPOLIS, CŒUR DE NICE : L’angle vivant d’une agglomération en devenir
L’esplanade Kennedy, au 06300, bienvenue à l’Acropolis de Nice. Erigé au cœur de la cité, l’Acropolis est un espace de rencontres comme il en existe rarement dans les villes d’aujourd’hui. Pour la littérature et les gens de passage, c’est un lieu unique qu’il faut découvrir. Situé au cœur de Nice, à quelques pas de la Baie des Anges, Nice Acropolis est l'un des lieux d'événements les plus élaborés au monde.
Respectivement créées en 1954 et 1984, Acropolis-Expositions et Acropolis-Congrès forment le complexe Nice Acropolis. Le Palais des Congrès et des Expositions Acropolis a accueilli près de 3 000 manifestations qui ont drainé plus de 7 millions de personnes. Ses atouts ont été salués par de nombreux prix. Le Palais des Congrès a été élu « premier Palais des Congrès d'Europe » durant trois années consécutives ! Situé en plein centre de Nice, à 15 minutes de l'aéroport, l'ensemble Acropolis-Congrès et Acropolis-Expositions met à votre disposition : 5 auditoria de 250 à 2 500 places, 50 salles de réunion de 20 à 800 places et 26 000 m2 d'exposition. Les configurations des infrastructures sont modulables et s'adaptent aisément aux demandes les plus exigeantes. Une ville qui voit désormais bien plus grand que d’autres de la même taille ou parfois beaucoup plus grandes.
Le Palais des Congrès, situé sur l'esplanade Kennedy, est un bâtiment de trois niveaux, de 338 mètres de long sur 60 mètres de large. Sa superficie totale est de 21 000 mètres carrés. Le hall d'entrée ou « Agora », dont l'accès se fait par le boulevard Risso, côté est, sépare le bâtiment en deux et permet d'accéder aux trois niveaux au moyen d'escalators. Au sud de l'Agora se trouve la salle Apollon, la plus grande du palais, qui dispose d'une capacité de 2 500 places assises, et s'étend sur les trois niveaux. Les spectateurs sont installés dans l'orchestre (308 places), sur la première mezzanine (712 places), la seconde mezzanine (596 places), et les balcons (878 places.
La scène, l'arrière-scène et l'avant-scène mesurent 1028 mètres carrés et sont surmontées par un plafond à une hauteur de 22 mètres. Sont exposés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du palais, des sculptures d'artistes tels que Paul Belmondo, César, Raymond Moretti, Victor Vasarely, Ben, Cyril de La Patellière, Marcel Gili ou encore Sacha Sosno. Le palais des expositions connu maintenant sous le nom de Nice Acropolis, dispose d'une capacité totale de 17 000 mètres carrés sur trois niveaux dont un hall de 12 120 mètres carrés de plain-pied, sans pilier, qui permet l'installation de près de 700 stands. Le revêtement au sol est du béton, et le toit laisse passer la lumière du jour grâce à la structure de la voûte faite d'arcs de béton armé qui permettent la pose de panneaux de plexiglas.
Sur les côtés nord, est et ouest du hall ont été construites des mezzanines qui offrent un espace supplémentaire de 2 120 mètres carrés sur un deuxième niveau. Elles sont aménagées en alvéoles, tout comme l'espace situé en dessous d'elles au rez-de-chaussée, à l'exception de la Mezzanine nord. Par ailleurs, cette dernière présente une superficie de 696 mètres carrés. Au total, le palais des expositions comporte dix salles de commissions modulables de 47 à 500 places. La capacité totale de restauration du bâtiment s'élève à 5 670 couverts. L'allée qui conduit à l'entrée du palais est bordée de part et d'autre par un hôtel Novotel à l'ouest et un hôtel de la chaîne NH Hoteles à l'est.
DES PROMENADES, DU SPORT ET DE LA VIE : Les reflets de la ville intelligente
Laissant l’Acropolis pour pénétrer encore dans le cœur du vieux niçois, le voyage en Tramway se poursuit et n’en est pas encore moins agréable. Un petit arrêt devant la boutique de l’Ogc Nice est un moment de souvenir. L’Olympique Gymnase club, qui a pris le relais du Gymnase Club de Nice est devenu un club phare dans l’histoire de la ligue française de football. Flamboyant jusqu’à la fin des années 1970, l’équipe niçoise aux couleurs rouge et noire n’en est pas aujourd’hui pour autant un petit club. Sauf que depuis sa finale perdue de 1978 devant l’As Nancy Lorraine est encore dans les souvenirs. Mais, Platini avec son immense talent à l’époque est passé par là. Nice s’en remettra difficilement ; mais la vie a pris d’autres tournants dans cette cité azuréenne.
Dans la même boutique, on peut admirer encore les photos des stars de ces années-là et de celles qui ont suivi, mais on s’attardera un peu sur des têtes comme celles de Jean Marc Guillou, Dominique Baratelli, Roger Jouve, Josip Katalinski, Jean Pierre Adams.
Oui Adams, appelait-on, ce Sénégalais, à l’époque en France. L’homme est un franco-sénégalais né à Dakar en mars 1948 qui arrive en France au début des années 1950, et qui y restera finalement même terrassé par le handicap. Plus connu à Nice où il évoue de 1973 à 1977 avant d’aller vers le Psg et Paris, qu’à Dakar où il a vu le jour, il a été avec Raoul Diagne l’un des premiers footballeurs sénégalais à avoir joué en Equipe de France aux cotés de Marius Trésor. « La garde noire », lisait-on dans L’Equipe pour ces belles années. Aujourd’hui, paralysé et dans un état végétatif, Adams n’a pas eu la chance de revenir dans son pays, pour enseigner sa science du foot aux plus jeunes
Nice et sa région n’ont pas oublié cet athlète impressionnant de force et d’élégance qui jouaient en défense aux côtés de Katalinski dans cette belle équipe qui a failli priver l’As Saint-Etienne du titre en 1976 avant sa finale en ligue des champions face au Bayern de Munich. Le temps est passé, mais aujourd’hui encore, c’est un homme malade plein de courage qui se bat aux côtés de son épouse, Elisabeth, et de ses enfants pour se sortir de cette situation qui dure depuis une trentaine d’années suite à une opération au genou…
Ballade niçoise, oui et encore empreinte d’émotions et que certains beaux endroits vous font oublier. Le long de L’esplanade Kennedy, la ville a offert au monde, une des plus belles inspirations urbaines encore disponibles dans une cité qui cherche à trouver du souffle en pleine zone urbaine. Suivez ce chemin en dalles établie pour les connaisseurs sur le chemin d’une vieille rivière. La voie tracée pour le tramway n’est pas loin et vous voici sur l’aire de jeu la plus ouverte d’Europe. Des enfants y jouent amusés par les trombes d’eau de ce mois de juin, sortant des fontaines qui jaillissent du sous-sol comme pour rafraichir le centre.
Tout au long de la Promenade du Paillon enserrée entre le boulevard Jean Jaurés et l’avenue Félix Faure, la ville présente son palais des expositions, le Bowling cinémathèque, l’Acropolis et son palais des Congrès établi sur l’avenue Gallieni, le Musée d’histoire naturelle de l’autre côté de l’Esplanade, le Théâtre Mama, la place Garibaldi, le marchés aux fleurs, l’Opéra et le Palais Lascaris. On ne s’en lasse pas… Nice s’offre au visiteur comme dans un roman d’Hemingway. Une descente vers la mer le long de la Riviera, est un autre moment de bonheur. Sous les rayons ardents du soleil de midi, la cité vous offre ce regard panoramique sur un espace coincé entre plaines et collines.
Tout le long de cette belle corniche, l’aéroport comme le port offre une panoplie d’avions privés, de yachts qui donnent une idée de la puissance économique d’une agglomération en devenir. Oui, la ville s’invente et se créée tout le temps. Après avoir visité le Musée Chagall au nord, côté Avenue Mirabeau, descendez aux abords du Palais des sports Jean Bouin avant de revenir vers le sud dans le Vieux Nice et le Quai des Etats Unis. L’histoire aussi est là qui parle de la Guerre et de l’arrivée des Américains, mais aussi des troupes venues d’Afrique sur ces terres du sud de l’Europe. Le Quai de départ des Croisières est toute proche.
Villégiature et farniente ; tout cela ressemble aussi à la Côte d’azur. Un petit tour au Musée de la paléontologie vous changera d’air un petit moment mais le voyage n’est pas fini. Sur le retour, prenez de l’air et profiter encore de la longue promenade qui vous fait brasser la brise marine. Juin est vraiment un mois exceptionnel sur ces côtes. Les plages sont là devant vous sur plusieurs kilomètres. Des palmiers dattiers en pleine floraisons vous guident depuis la Plage Castel jusqu’au bout de la voie, à la plage des Voiliers. L’Office du tourisme n’est pas loin. Tout comme la Villa Masséna. Décidément, une place en pleine ville, une grande maison encore ; Masséna ! Masséna ! C’est finalement tout Nice…Masséna.
Le Japon a accordé 26,6 milliards de FCfa au Sénégal en 2014
Le Sénégal et le Japon ont fait, hier, la revue de leur coopération bilatérale. En 2014, Tokyo a accordé 26,6 milliards de FCfa à notre pays. Une somme composée de dons non remboursables et du financement de la coopération technique.
Selon l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Takashi Kitahara, en 2014, son pays a accordé au Sénégal 26,6 milliards de FCfa. Le diplomate s’exprimait, hier à Dakar, dans le cadre de la revue 2015 de la coopération entre le Sénégal et le Japon.
Sur ce montant, 15,3 milliards sont constitués de dons non remboursables ayant servi à financer des projets principalement dans le domaine de la santé, de l’eau, de l’éducation et de l’aide alimentaire. Les 11,3 milliards de FCfa restants ont été injectés dans la coopération technique et ont permis de réaliser des projets dans les secteurs de l’agriculture, de la formation professionnelle et des infrastructures.
Takashi Kitahara a rappelé l’envoi de 78 stagiaires sénégalais au Japon, l’accueil au Sénégal de 12 experts et 91 volontaires japonais, dont le millième a été enregistré en 2014. Dans cette coopération, le Japon a débloqué, en 2014, 150 millions de FCfa pour des organisations non gouvernementales au profit de projets visant le renforcement de la sécurité hu
maine, principalement les femmes. Dernièrement, Tokyo a mis en place un budget de 250 millions de FCfa au titre de l’aide humanitaire pour la lutte contre Ebola. Le pays a apporté son soutien au Sénégal en contribuant à hauteur de 330 millions de FCfa à l’organisation du Forum de Dakar pour promouvoir la paix et la sécurité dans la sous-région.
Une moyenne annuelle de 22 milliards de FCfa
D’après le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, qui présidait la rencontre, au cours des cinq dernières années, les financements nippons au Sénégal ont atteint une moyenne annuelle de plus de 4,5 milliards de yens, soit environ 22 milliards de FCfa.
L’exécution du portefeuille des projets de coopération Sénégal-Japon est très satisfaisante dans la mesure où elle se fait sur la base d’une démarche qui allie efficience et efficacité et se traduit par la recherche d’une plus grande performance dans la gestion des projets, a ajouté M. Bâ.
A son avis, le Japon figure parmi les pays champions en respect des engagements pris vis-à-vis des partenaires. Et d’après lui, la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad IV) en est la parfaite illustration car le Japon a honoré et parfois même dépassé tous ses engagements à l’égard des Etats africains partenaires. Il pense que le Ticad V tenue en juin 2013 augure des lendemains très prometteurs pour l’ensemble des pays africains partenaires du Japon, dont le Sénégal en particulier.
Le programme d’assistance de l’Afrique issu de cette conférence est axé sur le renforcement de la croissance économique à travers le développement du commerce, de l’investissement et du secteur privé ; l’accélération du développement des infrastructures ; l’autonomisation des agriculteurs en tant que principaux acteurs économiques ; la promotion d’une croissance durable et solide ; l’édification d’une société inclusive pour la croissance et la consolidation de la paix, de la stabilité, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Ce sont des axes qui concordent parfaitement avec le Plan Sénégal émergent (Pse), donc avec nos priorités de développement, souligne M. Bâ.
« Travailler en étroite collaboration »
Par ailleurs, tout comme le Japon, le Sénégal va siéger, mais à partir de 2016, au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Japon qui va assurer la présidence du G7 et accueillir le sommet de cette organisation en mai 2016, se réjouit de la tenue prochaine en Afrique du Ticad VI.
Pour l’ambassadeur nippon, Takashi Kitahara, le Japon et le Sénégal devront travailler en étroite collaboration pour contribuer au développement de leurs relations personnelles, ainsi que celles de la sous-région et du continent africain.
Le Japon va financer une unité de dessalement d’eau de mer
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a profité de la revue 2015 de la coopération entre le Sénégal et le Japon pour réitérer l’importance que le gouvernement accorde à la mise en œuvre du projet de dessalement de l’eau de mer dont le financement est attendu de la partie japonaise.
Amadou Ba qui a renouvelé les sincères remerciements du gouvernement du Sénégal à l’endroit du peuple et du gouvernement japonais « pour son soutien aux actions de développement économique et social de notre pays », Amadou Bâ a rappelé que c’est un projet hautement stratégique pour l’approvisionnement en eau potable de Dakar.
Le budget de ce projet de construction de l’unité de dessalement d’eau de mer est de 80 milliards de FCfa. Il entre dans la coopération économique pour la période 2015-2016. Ce sera un prêt concessionnel.
La principale raison, c’est que les ressources du gouvernement japonais, pour la coopération financière non remboursable, sont en baisse. Toutefois, rappelle l’ambassadeur nippon au Sénégal, Takashi Kitahara, le Japon est disposé à continuer d’étudier d’autres projets susceptibles d’être financés par le prêt.
S’inspirer du modèle de développement nippon
Pour le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, il est important, pour nos pays qui aspirent à l’émergence, de s’inspirer du modèle de développement du Japon. Ce pays ne disposant que de faibles ressources naturelles, mais il s’est très vite concentré sur son bien le plus précieux : la qualité de ses ressources humaines, explique M. Bâ. Aussi, at-il fait siens les propos du Premier ministre japonais Shinzo Abe selon lesquels :
« La croissance n’est pas uniquement alimentée par les ressources naturelles. Ce sont les gens qui la stimulent et la maintiennent, à travers leurs compétences, leurs formations, leur innovation et leur cohésion sociale ».
C’est pour ces raisons, souligne le ministre, que la stratégie d’intervention du Japon au Sénégal est basée sur le développement des ressources humaines, avec notamment de nombreux stages offerts par le gouvernement japonais à beaucoup de nos fonctionnaires.
817 milliards de FCfa injectés par Tokyo depuis 1974
Depuis le lancement de la coopération entre le Japon et le Sénégal, le pays du Soleil Levant a injecté, dans notre économie, 165 milliards de yens, soit environ 817 milliards de FCfa, pour toutes les catégories de coopération confondues (coopération financière non remboursable, coopération technique et prêts).
Selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, les principaux secteurs d’intervention de cette coopération sont l’hydraulique avec la réalisation de 120 forages et la fourniture d’équipements sur l’ensemble du territoire ; l’agriculture avec la réalisation de périmètres hydro-agricoles ; l’éducation avec la construction de 572 écoles pour un total d’environ 2 500 salles de classes.
Ce financement, rappelle Amadou Bâ, a permis, sur le terrain de l’environnement, de créer 18 pépinières. La pêche a été aussi financée. Le Japon ayant construit deux marchés au poisson et des quais de pêche.
En santé, Tokyo a érigé deux hôpitaux, les centres de santé de Saraya, Maka Coulibantang et Dianké Makha, et équipé le centre hospitalier régional de Thiès. Le Japon va prochainement construire le Centre d’application de la santé de la mère et de l’enfant à l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss). Ces financements concernent également le secteur des infrastructures et celui de l’assainissement.
Pour faire face au grand déficit de logement à l’Ucad, 3 pavillons d’une capacité de 1.044 lits sont en construction. Ils seront livrés bientôt. Il est également prévu l’édification d’autres pavillons d’une capacité de 4.000 lits.
Trois nouveaux pavillons sont en cours de construction au campus de Dakar, notamment sur un terrain vague jouxtant le stade. Ici, les travaux semblent très avancés. Le gros œuvre est terminé. Le tableau de présentation indique qu’il s’agit de la construction et de l’équipement de « dortoirs modernes avec l’art du logement résidentiel » pour une capacité d’accueil de 1044 lits.
Ces bâtiments de trois étages, aux façades de couleur orange vif, sont nichés au flanc des gradins du stade du campus. Leur construction de type modulaire est sur pilotis avec une structure en acier et des fenêtres en longueur tout en baie vitrée.
Un projet de 4.000 lits
Selon le chef du département de la Gestion des cités universitaires et de la vie estudiantine du Coud, ces nouveaux pavillons, au plus tard, seront fonctionnels dès le début de l’année prochaine. « Les travaux ont démarré il y a un an. C’est la première fois que j’assiste à une construction de pavillon avec un rythme aussi rapide.
D’habitude, on mettait plus de trois ans à réceptionner des pavillons », souligne Khalifa Ababacar Diagne. Comme dans leur conception, ces nouveaux pavillons apporteront un nouvel aménagement de l’espace dans les chambres. Ainsi, selon M. Diagne, on disposera, dans chaque chambre, de deux lits superposés, de sorte qu’on aura quatre étudiants par chambre.
Par ailleurs, sur les emplacements des six anciens pavillons démolis (cinq dans le campus des garçons et un à la cité des filles dite Aline Sitoé Diatta pour 1495 lits perdus), il y a deux ans, il est prévu la construction de nouveaux pavillons d’une capacité de 4000 lits, si l’on se fie au chef du département de la Gestion des cités universitaires et de la vie estudiantine.
« Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche nous a déjà saisi et a envoyé la direction des Constructions sur le terrain afin d’identifier les lieux qui devraient abriter les pavillons. Nous aurons une capacité d’accueil de 4000 lits de plus », souligne-t-il.
Ce projet, s’il aboutit, permettra, sans nul doute, de combler et de dépasser largement la capacité d’accueil du campus de Dakar qui était de quelque 5100 lits avant la démolition de ces anciens pavillons.
Déjà au début de l’année, trois pavillons d’une capacité d’accueil de 200 lits chacun, deux au campus des garçons et un au campus des filles, ont été livrés et mis à la disposition des étudiants. Ce qui porte, à l’heure actuelle, la capacité d’accueil du campus de Dakar à 3891 lits pour une population estudiantine de près de 80.000 personnes.
‘’LES COULOIRS DES PAVILLONS NE SONT PAS FAITS POUR ÊTRE HABITÉS’’
Si on laisse occuper les couloirs des pavillons, on ne pourra plus contrôler qui est étudiant et qui ne l’est pas. Ainsi s’exprime Khalifa Ababacar Diagne, chef du département de la gestion des cités universitaires du Coud qui est contre toute occupation des couloirs à l’Ucad.
Des étudiants qui squattaient les couloirs du Pavillon A ont été délogés. Pourquoi cette mesure forte ?
Nous avons pris cette décision par responsabilité. Il nous a été donné de constater que, depuis quelque temps, des étudiants, sous prétexte qu’ils n’ont pas de logement, sont allés chercher des tentes qu’ils ont installées dans les couloirs du pavillon A.
Les couloirs n’ont pas été faits pour être habités, ils servent à la circulation. En plus de cela, il y a une question de sécurité, parce que si on les laisse faire, on ne pourra plus contrôler qui est étudiant et qui ne l’est pas. Enfin, il y a une question d’hygiène et de santé publique.
Nous savons tous qu’il n’est pas décent de mettre des tentes dans les couloirs. D’ailleurs, nous avons reçu des rapports de notre service médical qui nous alertent dans ce sens.
Malgré tout, ces étudiants sont revenus et ont installé, à nouveau, ces tentes. Est-ce à dire qu’il n’y a pas eu de suivi ?
Il y aura un suivi. Quand nous avons fait l’opération, ils ont demandé à discuter avec les autorités. Nous avons entamé des discussions au cours desquelles nous leur avons marqué notre principe de ne pas les laisser s’y installer. Ils ont justifié leur acte en invoquant des questions sociales.
C’est la raison pour laquelle nous les avons invités à se rapprocher de notre service social qui va étudier leur situation au cas par cas et faire des propositions au directeur du Coud, qui, en définitive, va prendre une décision. C’est une approche allant dans le sens de les prendre en charge sur le plan social.
Mais, cela n’enlève en rien la décision et la volonté du Coud d’interdire, de façon catégorique, cette pratique. Il faut que les étudiants sachent qu’il n’est pas possible que le Coud discute de cette question. Cette pratique ne sera jamais autorisée. C’est une décision irrévocable.
Cette situation n’est-elle pas la conséquence du déficit de logement au sein du campus de Dakar ?
Absolument, c’est indéniable. Il suffit juste de voir les rapports en termes de capacité d’accueil et de la demande pour comprendre que c’est cela la source de ce problème. Nous sommes dans une université qui tourne autour de 80.000 étudiants et nous n’avons que 3891 lits. Mais, je dois rappeler que si la capacité d’accueil a baissé, c’est parce que des pavillons ont été démolis sur ordre du gouvernement, il y a deux ans.
Cette décision résulte d’un rapport de la Protection civile qui, en 2010, recommandait la démolition de ces pavillons au regard de leur état de décrépitude très avancé et qui constituait une menace pour les étudiants. Cette démolition a entraîné la perte de 1495 lits. Cependant, quand ces bâtiments ont été rasés, le rythme des travaux des pavillons qui étaient en cours de construction a été accéléré.
Ces pavillons ont été réceptionnés l’année dernière et mis dans l’actuelle capacité d’accueil. Ils sont au nombre de quatre, dont deux dans le grand campus, un à la Fastef et un à la cité Aline Sitoé Diatta. Ils ont chacun une capacité d’accueil de 200 lits.
La construction de ces pavillons avait connu un grand retard, mais l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a fait preuve de beaucoup d’engagement pour qu’ils soient terminés et livrés. La construction de ces pavillons a été accompagnée par celle d’un nouveau restaurant qui est dans le circuit d’exploitation du Coud depuis le début de l’année avec une capacité d’accueil beaucoup plus grande que l’ancien restaurant Self.
Maintenant, nous attendons la livraison des trois pavillons en construction dans le stade du campus.
Pourquoi avoir choisi de construire ces trois nouveaux pavillons sur une partie du stade du campus ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que le gouvernement a changé d’approche dans la construction des pavillons. Auparavant, le Coud n’était pas impliqué dans les projets. On ne faisait que réceptionner les infrastructures et les exploiter. Mais, depuis que le ministre Mary Teuw Niane est en place, à chaque fois qu’on doit construire des infrastructures sociales, le Coud, à travers ses techniciens, est associé en amont et dans toutes les phases.
Pour ces nouveaux pavillons en chantier, il s’agit de construction et d’équipement. Par le passé, il est arrivé que le Coud ait réceptionné des pavillons qui n’étaient pas équipés. On a choisi de construire ces nouveaux pavillons dans une partie du stade parce qu’il fallait anticiper, car au même moment, les autres pavillons étaient en cours de démolition.
On ne pouvait pas attendre la fin de la démolition pour commencer la construction des nouveaux pavillons. Il y avait urgence. Il fallait passer aux études de terrain et aux relevés géophysiques. Si on avait attendu, on n’aurait pas eu la possibilité de réceptionner bientôt ces trois nouveaux pavillons.
LES COULOIRS DU ‘’PAVILLON A’’ TRANSFORMÉS EN DORTOIR
Des étudiants ne disposant pas de chambres au campus de l’Ucad ont transformé les couloirs du « Pavillon A » en dortoir. Cette situation remet au goût du jour la problématique du logement dans cette institution universitaire.
En cette matinée de samedi, malgré le début du weekend, le campus grouille de monde comme à son habitude. Le flot d’étudiants allant ou revenant des amphithéâtres semble interminable. Après avoir serpenté parmi les files d'étudiants amassés dans les rues de cette « ville dans la ville », le pavillon A offre sa masse poussiéreuse à la vue.
Des étudiants gravissent les escaliers aux marches effritées, arpentent et se dispersent dans des couloirs bariolés d'annonces collées à la va vite. Ici, les chambres sont prévues pour deux, voire trois occupants. Mais, il arrive qu’une dizaine d’étudiants s’amassent dans une pièce.
Le plus grand pavillon de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), quelque 502 chambres, est avant tout un lieu où des milliers de personnes vivent l'année. Un véritable défi logistique. Mais, depuis quelques jours, un nouveau phénomène a vu le jour dans ce pavillon : le squattage des couloirs. Les étudiants qui n’ont pas trouvé de logement ont décidé, tout bonnement, d’installer des tentes dans les couloirs. Une cité dortoir dans un dortoir qui, lui-même, suffoque de promiscuité.
Dans l’un de ces couloirs, la carte postale est saisissante : des matelas disposés à même le sol, des tentes alignées, des lits en bois brinquebalants, des étudiants qui roupillent... Le spectacle est digne d’un site de réfugiés.
Et pourtant, le 1er juillet dernier, le service de sécurité du Coud (Centre des œuvres universitaires de Dakar) avait déguerpi tout ce beau monde. Mais, ils sont tous revenus dès le lendemain. Pour ces étudiants dont la plupart viennent de localités éloignées de la capitale, il n’est pas question de quitter les lieux.
Cela, malgré les conditions d’hébergement rudimentaire avec tous les problèmes d’hygiène, de santé et de sécurité que cela implique. « On n’a pas où aller ». Tel est le maître-mot. Alioune Fall Guèye, étudiant à la Faculté des Lettres, est l’un des squatteurs. Sous sa tente, il est plongé dans ses cours de philosophie. Cet originaire du Sud-Est du pays a l’air timide.
Il est bien conscient qu’il est dans l’illégalité, mais sa réponse tombe sèche quand on l’interpelle sur la question : « Que voulez-vous ? Il nous faut bien trouver un endroit où dormir. Je n’ai aucun parent à Dakar et je n’ai pas les moyens de me payer une chambre à 50.000 FCfa le mois ».
Même son de cloche chez son voisin, qui, lui, préfère garder l’anonymat. Il confie : « Vivre dans les couloirs, ce n’est pas un choix, c’est une contrainte. Ne croyez pas que nous sommes heureux de vivre à l’air libre, à la merci du soleil, du vent et de la poussière ».
Pour ces deux étudiants, comme pour leurs autres camarades qui passent la nuit à la belle étoile, la vie au campus est devenue une épreuve quotidienne avec laquelle ils composent en attendant de trouver un jour un logement.
« C’est aux autorités de faire en sorte qu’il y ait assez de chambres pour le maximum d’étudiants. Il y a assez d’espace dans le campus pour construire de nouveaux pavillons », fait remarquer Alioune.