L’opposition n’a aucune raison de douter de la sincérité des commissions électorales et de la franchise de la mission qui leur est assignée. L’assurance est du président de la Commission nationale électorale autonome (Cena), Doudou Ndir, qui a fait face à la presse, hier, pour rendre compte de la visite de travail effectuée. Non sans affirmer qu’aucune fraude n’est constatée par son équipe contrairement aux accusations de confection illégale de cartes d’identité et d’électeur numérisées brandies par l’opposition.
Les différentes commissions électorales
Le président de la Commission nationale électorale autonome est revenu sur l’objet des visites de terrain qu’il a bouclé ce jeudi. «Nous avons l’habitude de communiquer. C’est notre rôle et c’est notre mission de nous adresser aux Sénégalais à des moments précis sur la commission électorale pour que les sénégalais puissent bien mesurer leurs droits, leurs obligations, que ce soit les acteurs politiques, les électeurs.
Aujourd’hui, nous sommes dans une phase cruciale de la commission électorale», a expliqué le président Doudou Ndir. Toujours dans sa communication, il a apprécié ce qui a été fait jusqu’ici. «Les travaux de la commission électorale se sont très bien déroulés.
Les travaux de la commission seront bientôt bouclés ainsi que les révisions des listes électorales. Et il s’agit des révisions ordinaires comme chaque elles en existent. Nous avons fait quelques visites dans les centres d’inscriptions pour voir comment se déroulent les travaux. Nous nous sommes successivement rendus à Rufisque, à Tivaoune Peul, en plus on est allé à Pikine et nous avons visité la commission de Pikine-Est.
Après, nous nous sommes rendus à Guédiawaye pour voir la commission de Golf Sud et on a terminé dans le département de Dakar à Grand-Yoff», indique le président de la Cena. Les enseignements tirés Selon le président Doudou Ndir, même s’il n’y a pas de cas de force majeure à signaler, il faut noter, pour s’en féliciter, le travail que les commissions sont en train d’abattre surtout ces derniers jours avec des affluences dans certaines zones du pays.
«On a jugé opportun de tirer quelques enseignements. D’abord le premier enseignement que nous avons tiré, c’est que partout où nous sommes passés, nous avons vu une commission électorale à pied d’œuvre.
Cependant, comme la loi le prévoit, des représentants dans chaque commission à savoir : un président de commission départementale électorale et des représentants des partis politiques et de la mairie, avaient été prévus.
Et, je suis en mesure de vous dire que ces commissions fonctionnent normalement. Car, on a trouvé sur place des Sénégalais, des électeurs qui sont venus avec leur pièce d’identité nationale pour avoir la carte d’électeur», s’est encore ré- jouit M. Ndir.
Cependant, le président de la commission nationale a noté quelques constats relatifs à l’absence des représentants des partis politiques. Et d’expliquer: «La seule remarque particulière que j’ai déploré durant mes visites effectuées au niveau de ces localités, c’est l’absence des partis politiques. Je le dis, parce qu’après, il y’a des récriminations, des protestations et des critiques venant des partis politiques. Je leur dis tout simplement que lorsqu’on critique, on doit critiquer de manière objective, en ayant l’œil sur tout ce qui se passe. Mais lorsqu’on est absent, on ne peut pas critiquer objectivement.
Pour les partis politiques, on n’a jamais cessé de leur dire de se faire représenter massivement dans les commissions électorales. Le deuxième enseignement s’explique par un taux faible concernant les nouvelles inscriptions». Sur l’éventuelle fraude dénoncée par l’opposition Le président de la Cena s’est, également, expliqué sur la problématique des cas de fraudes dont l’opposition parle depuis quelques jours.
«Après enquête de la Commission électorale départementale autonome (Ceda) de Pikine et interpellation des différents protagonistes, il a été constat qu’effectivement l’implantation des commissions de fabrication des cartes nationales d’identité», a renseigné le président de la Cena.
Avant de recadrer: «Sur ce, il faut que la presse puisse faire la part des choses, entre l’inscription pour la carte d’identité nationale et la carte d’électeur. Car, ce sont deux éléments différents.
D’abord concernant les cartes d’identités numériques, c’est du ressort du ministre de l’Intérieur qui est le chargé des élections. Sur ce, nous avons réagi pour inviter les acteurs à choisir un autre lieu qui va recevoir tous les demandeurs de carte d’identité numérique, car, le contexte l’impose.
Et c’est juste pour instaurer une transparence», a soutenu M. Ndir. Il dégage l’existence de toute fraude: «Cependant, on ne peut pas parler de fraude dans ce cas-ci et jusqu’au moment où on vous parle, on n’a pas enregistré des cas de fraudes».
LE JUGE DEMANDE LE MATERIEL DE SONORISATION POUR ECOUTER L’ELEMENT INCRIMINE
PROCES MAMADOU LAMINE MASSALY RENVOYE AU 14 JUILLET PROCHAIN
Prévu pour hier, le procès du jeune libéral, Mamadou Lamine Massaly a été renvoyé au 14 juillet prochain. Le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar en a décidé ainsi à cause de l’absence de matériel de sonorisation pour écouter le Cd incriminé. Mamadou Lamine Massaly est poursuivi pour outrage à agents de la fonction publique dans l’exercice de leur fonction, diffamation contre un corps constitué (la gendarmerie), violence et voies de faits.
Le tribunal des flagrants dé- lits de Dakar a renvoyé le procès de Mamadou Lamine Massaly jusqu’à mardi prochain. Le juge demande le matériel de sonorisation pour écouter les propos «diffamatoires» du jeune libéral. Ce, après que le parquet ait produit l’élément sonore contenu dans une clé Usb, hier.
Emmitouflé dans un boubou blanc, debout devant la barre, le sieur Massaly doit répondre pour les chefs de prévention d’outrage à agents de la fonction publique dans l’exercice de leur fonction, diffamation contre un corps constitué (la gendarmerie), violence et voies de faits.
Pourtant l’agent judiciaire de l’Etat, Babacar Bâ n’était pas d’accord pas le report. Il tenait coûte que coûte à ce que le dossier soit retenu. Sur ce, il a demandé au prévenu de venir répéter les faits pour lesquels il est poursuivi pour édifier le juge afin que le procès puisse se tenir.
Placé sous mandat de dépôt le 27 février dernier, Mamadou Lamine Massaly a comparu libre. Il a bénéficié d’une liberté provisoire. Sur la genèse des faits, il ré- sulte que Mamadou Lamine Massaly a qualifié la présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) de : «prostituée politique » au cours de l’émission «Sénégal Ca kanam».
Le politicien a apporté une réplique à la suite de la sortie d’Aminata Tall quelques jours auparavant. Cette dernière avait, au cours d’une conférence de presse organisé par l’alliance pour la République soutenu que « l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade doit prendre son chapelet et prier pour le Sénégal.
Ce au lieu de suivre des personnes qui le mettent volontairement devant com me bouclier ». Se sentant diffamé par Massaly, la présidente du Cese a décidé de laver son honneur. Le militant du Pds a été interpellé puis relâché quelques heures après sa garde à vue.
Aussitôt après sa libération, le prévenu s’est entretenu avec les journalistes. Là, il déclare avoir été torturé par les gendarmes de la Section de recherches de Colobane. Ainsi, les gendarmes ont déposé une plainte. Et, Aminata Talla a réactivé son acon en justice. Du coup, Cette affaire est pendante devant le tribunal correctionnel de Dakar.
LE SECRETARIAT EXECUTIF NATIONAL IMPOSE LES CHAMBRES DES ELUS
Les « apéristes » de Rufisque sont appelés à taire leurs divergences et s’unir pour la réélection du président Macky Sall à la prochaine présidentielle. Tel a été hier, lors d’un grand rassemblement au Centre national de formation et d’action (Cnfa), le message lancé par Augustin Tine et Mor Ngom, délégués par le secrétariat exécutif national dans le département. Ils ont dévoilé, à cette occasion, un plan pour une meilleure massification et la restructuration de l’Alliance pour la Ré- publique (Apr) avec la mise en place des exécutifs locaux dans tout pays.
Le Cnfa a été hier le point de ralliement de tous les « apéristes » du département de Rufisque. Les ministres Mor Ngom et Augustin Tine, les deux délégués envoyés par le secrétariat exécutif national ont rencontré militants et responsables lors d’un grand rassemblement d’information. L’ancien ministre des transports, Mor Ngom a indiqué qu’il y a nouveau plan de restructuration et de massification de l’Apr qui consiste maintenant à s’appuyer sur ses élus.
Selon M. Ngom, «après les élections locales, le président Macky Sall a dit qu’il voulait se baser sur les exécutifs locaux que sont les élus pour en faire des exécutifs politiques, afin que notre parti puisse atteindre rapidement une vitesse de croisière pour la massification ». Ce qui implique selon lui, la chambre des élus dont il est le président.
«Cette chambre des élus, elle est composée de l’ensemble des députés membres de notre parti, de l’ensemble des membres du conseil économique et environnemental, de l’ensemble des maires mais aussi de l’ensemble des président des conseils départementaux », explique le ministre, Mor Ngom.
Cependant, dans les zones où l’Apr ne dispose pas d’élus, il souligne que : « le président de la République a voulu être inclusif dans sa démarche. C’est pourquoi, nous avons retenu les membres associés. Les membres associés seront les responsables dans les localités où nous n’avons pas d’élus ».
L’Apr minée par la division C’est un secret de polichinelle, la désunion mine le parti du président Macky Sall dans le département de Rufisque. C’est ce qui, d’ailleurs, fait dire au ministre Mor Ngom : « nous sommes à Rufisque dans le cadre d’une mission politique dirigée par le ministre Augustin Tine. Elle consiste d’abord à venir rencontrer les responsables politiques de la base.
C’est une instruction du président du parti, le président Macky Sall qui en a ainsi décidé avec le secrétariat exécutif national de l’Apr. Ce sont des missions qui sont en train de faire le tour du Sénégal pour échanger avec la base.»
Constatant de visu les tendances qui font légions dans le département de Rufisque, Mor Ngom de positiver : « ces tendances sont le signe du dynamisme d’un parti qui marche, un parti qui évolue. S’il n’y a pas de tendances dans un parti, cela veut dire que ce parti-là n’évolue pas ».
Ce qui se passe aujourd’hui au sein de l’Apr, est selon lui, un signe de victoire certaine. «Notre parti est dans une dynamique de victoire. C’est la raison pour laquelle, nous avons de l’appétit et c’est cet appétit-là qui attire. Notre parti attire et il est attrayant et je peux vous dire, ici et maintenant que, l’Apr est devenu le premier parti du Sénégal et personne, je dis bien personne ne pourra plus l’arrêter ».
Mais, souligne-t-il avec insistance, «il est nécessaire pour faire passer notre candidat au premier tour de la prochaine présidentielle, d’appeler à l’unité et à la massification du parti ».
DYSFONCTIONNEMENT DE L’ACTE III : LE SUTRACOL/FC EXIGE DES CORRECTIFS
Le Syndicat unique des travailleurs des collectivités locales du Sénégal (Sutracol/Fc) a déploré hier, les dysfonctionnements de l’Acte III de la décentralisation. Ainsi, constatant ces impaires, il appelle à une administration forte pour apporter les correctifs nécessaires.
« Depuis la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation en juin 2014, le redéploiement du personnel des collectivités locales sans l’implication des partenaires sociaux créé une situation sans précédent. Et, les multiples dysfonctionnements, liés à la remise en cause des droits et acquis fondamentaux des travailleurs sont relevés», a estimé le président, Mamadou Bamba Diop.
Le syndicaliste déplore le retard chronique des paiements et arriérés de salaires, la suspension par abus de pouvoir des salaires dans les communes. Mais aussi, le licenciement arbitraire d’agents redéployés, ainsi que l’absence de prise en charge médicale.
« 2500 travailleurs ont été redéployés dans la région de Dakar depuis juin 2014 et 1787 autres dans la ville de Dakar. Et, certains de ces travailleurs n’ont encore d’attache avec aucune commune », regrette-t-il. Le Sutracol/Fc, affilié au Cnts/Fc, signale que plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre pour mettre fin aux bouleversements des collectivités locales. Ceux-ci, constate-t-il, sont liés à « l’instabilité du département ministériel qui a connu 4 ministres en 38 mois de gouvernance ».
Mamadou Bamba Diop pense qu’il faut arrêter la politique. A cet effet, il exige d’œuvrer pour la mise en place d’un code consensuel afin de mettre en place une véritable gouvernance locale et tendre vers l’émergence. Le syndicaliste, manifeste un désir de disposer d’une véritable concertation avec tous les acteurs pour apporter les correctifs nécessaires.
En même temps, il revient sur l’importance d’établir une politique de financement avec des décisions partagées. Ailleurs, il a insisté sur la nécessité de mettre en place un organigramme au niveau de chaque collectivité pour déterminer les profils. Mais aussi, s’atteler à la formation des travailleurs.
La leçon du bateau le Joola qui a sombré dans les eaux gambiennes avec presque 2000 âmes, est manifestement non sue par les Sénégalais. Pourtant, la surcharge a été la principale cause de cette catastrophe maritime. Aujourd’hui les Sénégalais ont manifestement oublié. La mauvaise pratique a encore cours au niveau des transports en commun, notamment dans les minibus TaTa
C’est une affaire de Sénégalais, est-on tenté de dire. Parce que la surcharge qui a été l’une des causes du naufrage du bateau le Joola continue toujours d’être pratiquée par les Sénégalais. Dans les véhicules de transport en commun, ce phénomène est très fré- quent. C’est le cas des minibus de Tata.
En effet, ces voitures sont, aujourd’hui, bondées de passagers. Remplis comme une boîte à sardine, ils circulent chaque jour sur les routes de Dakar, constituant ainsi un véritable problème, bref un potentiel « Joola ».
Seulement, loin de trouver un remède à ce danger, chauffeurs et usagers se rejettent la responsabilité. Un tour au Terminus de Petersen permet de recueillir l’avis des acteurs du secteur des transports sur la question. Il était 13 heures passées à notre passage, le lieu était un peu calme à cause, certainement, des rigueurs du Ramadan.
Seuls quelques clients attendaient le départ dans les cars. Au même moment, les chauffeurs regroupés à l’ombre d’une bâtisse en attendant leur tour de reprendre la route. Dans cette gare routière, la quasi-totalité des lignes qui desservent Dakar-Plateau, convergent vers la banlieue de Dakar à leur départ.
Il s’agit des lignes 2, 4, 5, 25 et 26 ; bref, des car très surchargés, en permanence, tout au long de leur trajet. Interrogés sur ce phénomène anormal, les chauffeurs rejettent la responsabilité sur les usagers. Selon eux, ce sont les voyageurs qui leur imposent la surcharge. «Quand on ne les prend pas aux arrêts, ils nous insultent. De ce fait, on est obligé de les laisser embarquer même s’il ne reste plus de place. Ce qui crée la surcharge », explique Papa Ndiaye, conducteur suppléant de minibus. Transporteur et passagers se rejettent la responsabilité
Abondant dans le même sens, un des superviseurs, pense que les clients, la peur d’arriver en retard faisant, embarquent même si les véhicules sont remplis de monde. Pour lui, le chauffeur ne peut pas interdire à ces clients pressés de monter dans son bus. Sinon, ce sont les autres usagers à bord qui, selon lui, vont lui crier dessus en prenant leur défense.
Lui emboîtant le pas, le régulateur des lignes de cette gare routière, affirme que la surcharge dans les cars est un problème sans solution, parce qu’aux yeux des gens qui sont, d’après lui, chargés de lutter contre ce mal, en l’occurrence les force de l’ordre, la pratique est devenue banale »
«Les forces de l’ordre, au lieu de sanctionner, tombent dans la tolérance. En plus, eux aussi, ils prennent les bus surchargés. Si on refuse de les prendre au niveau des arrêts, c’est encore pire », poursuit notre interlocuteur. Du côté des usagers, cette surcharge qui devient de plus en plus récurrente, est un mal nécessaire.
Trouvé assis confortablement dans un car de la ligne 2, Maodo Sarr pense que même si ce phénomène est dangereux, il s’impose à eux et devient difficile à éradiquer. «Il n’y a pas assez de cars et les populations augmentent chaque jour, la demande devient de plus en plus forte avec la conjoncture.
Aujourd’hui, de nombreux automobilistes bâchent leurs véhicules à partir du 10 de chaque mois pour se rabattre sur les Tata. C’est la demande qui est de loin supérieure à l’offre », dit-t-il. Assis à côté de lui, un autre passager estime que l’Etat aura beau sensibiliser, mais le problème sera toujours présent.
D’autant plus que, souligne-t-il, les gens ont la mémoire courte. «Au lendemain du naufrage, les populations semblaient avoir pris conscience. Mais quelques mois après, ils ont tous oublié que la surcharge a causé le naufrage du bateau. Mais tout le monde sait que la manière dont sont surchargées les Tatas, est très inquiétante», déclare ce dernier.
Ainsi, en dépit du drame historique en mer, les Sénégalais courent aujourd’hui le même risque avec ces véhicules pleins de monde, qui circulent à longueur de journée dans les rues de la capitale Sénégalaise.
INSECURITE DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN : LES BUS HORAIRES, L’AUTRE MAL NECESSAIRE
Les exploitants des bus appelés « horaires », font les longues distances dans le cadre du transport interurbain, ne se gênent pas pour, eux aussi, faire dans la surcharge. Ralliant en général Dakar la capitale aux villes les plus reculées de l’intérieur du pays, ils sont très souvent chargés de beaucoup de bagages.
Ce qui inquiète aujourd’hui d’aucuns. «Ces voitures n’ont pas le droit de dépasser 50 cm au-dessus de leur porte-bagage. Mais aujourd’hui, ils vont jusqu’à 1 voire 1,5 mètre de dépassement.
C’est très dangereux parce que ces voitures font de très longues distances sur des routes défectueuses et elles sont amorties depuis belle lurette », laisse entendre Serigne Khadim, un conducteur de bus au chômage. Faisant le trajet Dakar – Diaobé depuis plusieurs années, il se dit très choqué de la manière dont sont remplis ces bus.
Pour lutter contre cela, il recommande une présence plus importante des forces de sécurité sur les routes nationales, afin que les bagages transportés soient conformes aux normes définies pour éviter ainsi les accidents.
Habitué à prendre ces horaires pour aller à son Fouta natal, Demba Bâ pense, quant à lui, qu’il appartient à l’Etat de trouver une solution en interdisant une bonne fois pour toutes la surcharge dans tous les moyens de transport en commun.
PAR FODÉ MANGA ET MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS
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L'HEURE DE LA RUPTURE
Le Ps doit-il quitter le gouvernement et désigner son candidat pour la prochaine présidentielle ? La parole aux Sénégalais
FODÉ MANGA ET MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS |
Publication 09/07/2015
Pour d'éminents responsables de l'Apr (parti présidentiel), les Socialistes doivent clarifier leur position. À l'instar de l'AFP dont le secrétaire général, Moustapha Niasse, par ailleurs président de l'Assemblée nationale, a clamé son intention de soutenir la candidature de Macky Sall pour un second mandat.
Les plus virulents parmi les tenanciers de cette ligne estiment qu'en entretenant le suspense, le PS manque de loyauté vis-à-vis du chef de l'État. C'est que les Verts ont clamé sur tous les toits qu'ils présenteront un candidat pour la prochaine présidentielle. En terme clair, que leur champion affrontera Macky Sall qu'ils accompagnent dans la conduite des affaires du pays.
Du côté socialiste si le secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, ne donne aucune indication sur la direction que prendra sa formation en vue de la prochaine présidentielle, des voix se lèvent pour appeler à la rupture à la majorité au pouvoir. Pour celles-ci, le Ps doit rapidement se déterminer afin de multiplier ses chances de victoire en 2017 ou en 2019.
Ce débat a-t-il sa raison d'être ? Le PS a-t-il intérêt à rompre les amarres avec Macky Sall ? Ce dernier est-il condamné à se coltiner un parti où siège un de ses potentiels futurs adversaires lors de la prochaine présidentielle ?
La rubrique "Le Mot de la Rue" de SenePlus.Com pose ces questions en donnant la parole à quelques citoyens ordinaires.
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PAR DÉTHIÉ FAYE
LE TEMPS DES URGENCES
Une analyse approfondie de la situation actuelle de notre pays, l’expression de l’opinion et une écoute attentive des masses populaires, attestent que la nouvelle alternance peine à prendre la direction souhaitée par le peuple
Le 25 mars 2012 le Sénégal réalisait avec brio, sa seconde alternance démocratique.
On se rappelle l’euphorie et l’enthousiasme qui ont accueilli la proclamation des résultats ainsi que l’espoir suscité par cette étape de la marche de notre pays vers son destin.
Parce que le candidat, devenu Président de la République avec plus de 65% des suffrages s’était engagé avec beaucoup de fermeté dans son programme à une prise en charge rapide des attentes sociales, il était permis de penser que désormais on pouvait croire aux promesses électorales.
Différents slogans furent lancés avec une médiatisation qui pouvait convaincre plus d’un, que le candidat victorieux comprenait bien les enjeux et avait une vision claire sur la voie à suivre pour mobiliser les sénégalais vers l’essentiel à savoir le combat permanent pour la construction nationale.
Beaucoup de Sénégalais attendaient la rupture annoncée dans tous les domaines, pare que le porteur des engagements s’était forgé une image d’un homme qui fait ce qu’il dit et ceci depuis sa décision, sans appel, de quitter le PDS et toutes les fonctions occupées sous les couleurs de cette formation.
D’autres estimaient qu’ayant tiré les leçons de 8 huit ans de compagnonnage avec le régime libéral, il était fondé à promettre l’avènement d’une gouvernance sobre, vertueuse et équitable s’appuyant sur un slogan porteur qui peut emporter l’adhésion de tous s’il est appliqué : «la Patrie avant le parti».
Une analyse approfondie de la situation actuelle de notre pays, l’expression de l’opinion et une écoute attentive des masses populaires attestent que la nouvelle alternance peine à prendre la direction souhaitée par le peuple.
Il est même permis de se demander quels contenus nos dirigeants donnent à ces slogans qui ont pu faire rêver le temps d’une rose ?
L’activisme et la politique politicienne ont pris le dessus sur la prise en charge des questions pressantes qui avaient motivé le vote de la majorité des électeurs.
La situation des Sénégalais s’aggrave de jour en jour. La famine s’installe dans les campagnes et dans les villes. Le Sénégal vient de connaitre la campagne agricole la plus désastreuse de son histoire. La question centrale de l’énergie semble être une équation insoluble pour le gouvernement. La démocratie est mise à rude épreuve La promotion de la culture de l’intolérance semble être l’option de ceux qui détiennent le pouvoir.
Le gouvernement est attendu dans plusieurs domaines, mais tarde à poser des actes de nature à rassurer les sénégalais. La préoccupation majeure de nos gouvernants semble être le maintien en vie d’une coalition de partage du pouvoir qui est à la base de l’inertie et du défaut de visibilité dans la conduite des affaires du pays.
Le vote de la loi restreignant la liberté pour un député d’appartenir au groupe parlementaire de son choix est un recul démocratique, une remise en cause du statut de député et de la mission de l’assemblée nationale.
Il n’y a plus de doute le danger s’est installé.
En confiant la mise en œuvre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) au PNUD, le Président de la République ne condamne t- il pas sans appel toute l’administration sénégalaise ?
Quel organe de contrôle est compétent pour auditer la gestion de nos deniers publics par le PNUD pour nous rassurer de leur utilisation conformément aux lois et règlements en vigueur dans notre pays ?
Il est inquiétant qu’après trois ans de pouvoir qu’on puisse prendre une mesure qui semble insinuer que nous ne disposons d’aucun organisme national capable de gestion sobre, vertueuse et sincère.
Ce n’est certainement pas cette rupture qui était attendue.
Les Sénégalais ne lisent pas ou, du moins, très peu. Ce désamour, s'il est globalement accepté de tous, crée néanmoins de nombreuses discordances lorsqu'il s'agit de se pencher sur les raisons d'un phénomène devenu endémique. La prétendue "médiocrité générale" décriée de notre production littéraire nationale serait-elle due à un problème au niveau de l'édition des manuscrits ou juste à une faiblesse générale du niveau de nos auteurs ? Pour en avoir le cœur net, EnQuête a introduit le débat chez les différents acteurs du milieu.
Le 25 avril dernier, à l'issue d'une table ronde tenue dans le cadre de la Journée internationale du Livre et du Droit d'auteur, EnQuête mettait le doigt sur un désamour récent, mais certain, du public sénégalais pour la lecture. Néanmoins, qu'en disent les acteurs ? Quelle est la position (et les explications données) par ceux qui produisent, diffusent et exploitent les œuvres littéraires locales dans le cadre de leur métier ? La réponse à cela est assez crue.
Le portrait fait de nos romans et autres œuvres littéraires locales n'est pas reluisant, pour le moins qu'on puisse dire. Joint au téléphone, Abdourahmane Mbengue, journaliste, féru de lecture et fondateur d'une page Facebook sénégalaise nommée "nous aimons lire " exprime son ras-le-bol quant à une certaine complaisance et un manque d'originalité généralisé chez nos auteurs. Un constat d'autant pus exacerbé chez nos romanciers qui seraient, selon lui, frappés de ce qu'il appelle le "syndrome de Balzac".
"Au Sénégal, il y a une forte complaisance que l'on entretient par rapport à notre tradition littéraire, que l'on croirait héritée du romanesque français du XIXe siècle. On est presque complexés de nos anciens qui, eux-mêmes, pèchent en ne renouvelant pas leur façon d'écrire. Tous les auteurs locaux veulent écrire comme Balzac, cela alors que le roman a beaucoup changé : nous stagnons sur le roman social, au déroulement linéaire, à tel point qu'on a parfois l'impression que l'auteur pense qu'il doit tenir la main au lecteur à chaque étape… On peut souvent en deviner la fin à peine quelques pages entamées. Idem pour la poésie : tout le monde cherche à imiter Senghor ou les poèmes produits sous son inspiration directe mais, malheureusement, avec un talent très mitigé", s'exaspère le journaliste, selon qui ce "surplace" de la création s'explique par le fait que bon nombre de nos auteurs, eux-mêmes, ne… lisent pas.
Si la lecture ne semble pas être la tasse de thé du plus grand nombre, ambition littéraire nonobstant, il n'empêche que le Sénégalais a soif de se raconter. En effet, l'auteur Abdarahmane Ngaïdé atteste de ce qu'il appelle une "hyper productivité ‘de la littérature au Sénégal. Néanmoins, précise-t-il, qui dit foisonnement ne veut pas forcément dire qualité.
"Il y a une recrudescence de publication qui n'est pas le reflet d'une demande réelle. Les gens ont envie d'écrire leur histoire personnelle, d'où une certaine hyper productivité qui n'est que le reflet de notre médiocrité (…). Souvent les gens refusent de retarder la sortie de manuscrits qui sont pourtant à retravailler or, quelque chose de mis sur le marché doit être comestible (…). Au lieu d'aider le livre, ils le coulent", croit savoir cet auteur de plus d'une dizaine d'ouvrages.
Cette "démocratie" de l'édition, pour ne pas dire "démagogie" de l'édition, est néanmoins loin de plaire à tous les auteurs. Le Pr Massamba Guèye, universitaire, auteur et critique littéraire, est d'avis que ce foisonnement d'auteurs du dimanche dessert grandement la corporation.
"L'écriture est un métier très respecté mais qui ne fait pas vivre son homme. Il y a plus d' "écrivaillons" que d'écrivains de nos jours, ce qui dévalue d'ailleurs complètement le titre d'écrivain. Chez les auteurs, il y a beaucoup de mécontents car, honnêtement, il y a beaucoup de livres qui sortent mais qu'on n'arrive pas à terminer parce que la qualité n'est pas des meilleures", affirme le professeur Guèye qui a eu à animer une chronique littéraire au sein du défunt journal "Le Matin" pendant de nombreuses années.
Des formats qui pèchent
Autre pomme de discorde majeure au sein du monde de l'édition : la question du format. D'abord, il y a le point de la mauvaise qualité du support lui-même. En effet, ils sont nombreux ceux qui déplorent la qualité "papier" d'opus qui se vendent pourtant souvent à plus de 10 000 F CFA l'exemplaire.
"Ce qui me chagrine le plus, c'est le format des livres, édités sur du papier de mauvaise qualité. Il y a vraiment un problème de conception au niveau graphique", se désole le Pr. Massamba Guèye, comme pour donner écho aux nombreuses personnes qui déplorent la qualité des imprimés qui sortent des maisons d'édition. D'aucuns allant même jusqu'à raconter avoir eu en leur possession des livres qui sont tombés en morceaux à peine quelques jours après leur achat en librairie.
"La qualité du papier laisse à désirer", confirme Abdourahmane Mbengue, qui explique cela par "la relative jeunesse" de nos maisons d'éditions alors que d'autres, plus sceptiques, parlent de manque de moyens flagrant de certaines d'entre elles. "Il y a des maisons d'édition qui ont toutes les caractéristiques d'"ambulants"… Toute leur structure tient dans un sac. Elles n'ont ni siège social, ni numéro de téléphone. Comment peut-on espérer produire de la qualité dans ces conditions?" s'étonne-t-il.
Par souci de ne pointer personne du doigt, les maisons d'édition se refusent à des commentaires sur le sujet. "Lorsqu'on sort un BAT (NDLR : Bon à tirer) et qu'on le donne à quelqu'un qui n'a pas le background pour lire les épreuves et apporter les corrections nécessaires, il peut y avoir des incompréhensions qui vont se répercuter sur le produit final", renseigne le Dr Abdoulaye Diallo, administrateur général de la Maison d'édition L'Harmattan.
Un processus de relecture criblé de manquements
S'il existe une chose sur laquelle, éditeurs, auteurs et lecteurs s'accordent, c'est celle de penser qu'un livre ne s'écrit pas seul. En effet, décrit comme "solidaire", le travail d'écriture n'est pas quelque chose à adosser sur le bagage littéraire d'une seule personne. "Un roman, on t'aide à l'écrire", note Mbengue, faisant ainsi allusion au travail de lecture, de correction et de réécriture qui doit exister en amont de toute publication.
Pourtant, fait remarquer Abdarahmane Ngaïdé, "les gens ne veulent pas être relus. C'est une question d'ego. Ils s'imaginent qu'en emplissant leurs plats de tomate (NDLR : de correction au Bic rouge), le correcteur veut leur causer une indigestion. Or l'écriture, c'est une solidarité. En lui montrant nos limites, l'éditeur nous offre la possibilité de les dépasser."
L'édition étant ainsi une étape essentielle dans la production d'œuvre de littérature, ce sont normalement des comités, au sein des maisons d'édition, qui doivent se charger de s'assurer de la qualité des œuvres publiées. Parfois, néanmoins, lesdits comités n'existent pas, une seule personne se chargeant de tout le travail.
"Les publications sont facturées aux auteurs ; j'ai récemment dû sortir environ 500 000 F CFA de ma poche pour qu'un de mes ouvrages soit publié (…) On paye l'utilisation d'un certain logiciel de correction, qui laisse passer des fautes pourtant. Il n'y a pas de comité de lecture digne de ce nom. Il n'y a pas de métier d'éditeur : ce sont tous des enseignants qui ont écrit des livres et deviennent éditeurs par la force des choses, or même eux, la majorité des maisons d'édition n'arrive pas à les payer", témoigne Abdarahmane Ngaïdé.
Des accusations dont les éditeurs, de leur côté, se défendent, arguant qu'ils ne peuvent pas être tenus comme seuls responsables. "La moindre qualité potentielle d'une œuvre peut s'expliquer par des négligences de part et d'autre : certaines correcteurs ne sont pas fiables. Au début, nous sommes tombés dans ce panneau et la plupart des textes que nous avons sortis avaient été confiés à des gens que nous avons payés sans que le travail de vérification ne soit fait derrière", réplique le Dr. Diallo pour le compte de L'Harmattan.
"La relecture, ça se paye, et tout le monde n'est pas prêt à endosser ce genre de coûts", déclare philosophiquement le Pr. Thioune sur ce point, ajoutant que les problèmes les plus récurrents, dans le cadre de son travail de correction, sont des fautes grammaticales, syntaxiques et orthographiques. "C'est une question de niveau de langue. Il existe un français du Sénégal et c'est à fait normal qu'il y ait des fautes, coquilles ou autres, dans un manuscrit", conclut-il.
Qu'est-ce qu'un "bon livre" ?
À qui revient donc la responsabilité de cette "pauvreté éditoriale" de nos livres ? Dur d'y répondre en plein milieu de la mêlée d'accusation que se renvoient lecteurs, auteurs, correcteurs et éditeurs. Une chose est sûre, c'est que la rapidité avec laquelle certains ouvrages sont publiés doit se faire au prix d'un certain gage de qualité. En effet, il arrive parfois que des éditeurs aillent à l'encontre de l'avis de leur comité de relecture pour balancer certains ouvrages à la presse. Une situation reconnue et, quelque part, déplorée par les écrivains et correcteurs.
En outre, il est assez courant de se faire publier "sur recommandation" grâce à des connaissances qui vous introduisent dans le milieu de l'édition. La qualité perçue d'une œuvre littéraire se résumerait-elle finalement à une question de goût ? Le Dr. Diallo semble le penser :
"La personnalité de l'auteur ne prime pas sur la qualité du produit. C'est une question de niveau de comparaison. Je ne suis pas d'accord avec les "puristes" qui jugent qu'un livre est bon ou qu'il ne l'est pas car chaque livre a son public. Des retours que j'ai eus, la plupart des gens qui lisent un livre donné s'y retrouvent. Les "standards", ce n'est finalement qu'une question de goût", argue, à tort ou à raison, le libraire.
Le Conseil des Ong d'appui au développement (Congad) n'apprécie pas la décision du chef de l'État de confier l'exécution du Programme d'urgence de développement communautaire (Pudc) au Programme des Nations unies pour le développement. Dans une déclaration parvenue hier à EnQuête, le Congad souligne que cela n'est qu'une manière "d'habiller le Pnud" pour "déshabiller les agences d'exécution de l'État".
Deux jours seulement après le lancement officiel du Programme d'urgence de développement communautaire (Pudc), la polémique s'installe déjà. Et c'est le Congad qui rue dans les brancards pour dénoncer le choix fait par le chef de l'État Macky Sall
de confier l'exécution de ce vaste programme au Pnud (Programme des Nations unies pour le développement). "Désormais dans notre pays, les Ong comptent un concurrent de haut niveau dans le secteur du développement communautaire qui s'appelle le Pnud", s'exclame le Congad.
Pourtant, mardi dernier, à l'occasion du lancement officiel du Pudc, le chef de l'État expliquait qu'il avait confié le Programme au Pnud pour éviter les nombreuses procédures de passation des marchés publics, qui parfois, retardent la réalisation du projet. Ceci dans le souci d'aller très vite dans les projets qui sont très attendus dans le monde rural. Mais cet argumentaire du président Sall est loin de convaincre le Conseil des Ong d'appui au développement.
Pour Amacodou Diouf et ses camarades, en confiant le Pudc au Pnud, "l'État du Sénégal déshabille ses agences d'exécution". En acceptant aussi la proposition, "le Pnud se met en porte-à-faux avec ce que nous attendons de lui", regrette le Congad dans une déclaration rendue publique, hier. Sur sa lancée, Amacodou Diouf se dit "sceptique" sur ce choix, car le terrain communautaire est bien différent du "profil" du Pnud qui est plus que technique.
Le Programme d'urgence de développement communautaire est financé par fonds par l'État du Sénégal à hauteur de 113 milliards de F Cfa pour la première phase 2015-2017. Et de l'avis du Congad, le rôle du Pnud doit être de mobiliser des fonds qu'il doit mettre à la disposition de l'État.
Mais si le Programme des Nations unies pour le développement va jusqu'à exécuter des projets, cela signifie tout simplement, selon le Congad, que "cette institution coordinatrice du Système des Nations unies au Sénégal marche sur les plates-bandes de tous les partenaires au développement, en réalisant avec des ressources directes de l'État des pistes rurales, des infrastructures d'accès à l'eau potable, l'électrification rurale, l'allègement des tâches des femmes, la promotion des activités économiques des femmes".
Pourtant, ajoutent les amis d'Amacodou Diouf dans leur communiqué, le Sénégal dispose de pas mal d'organes bien outillés pour réaliser ces types de projets. Il s'agit, liste le Congad, de l'Ageroute, de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale (Aser), de la Direction de l'hydraulique rurale, des démembrements du ministère en charge de la Famille, entre autres.
"L'accès du Pnud aux fonds du Pudc devrait procéder d'une évaluation approfondie des activités de cette institution durant les dix (10) dernières années au Sénégal. Cela pourrait édifier les Sénégalais sur le comportement des partenaires de notre pays dans l'appui au développement de nos communautés", a conclu M. Diouf.
"CE SONT LES CONTRATS SPÉCIAUX ET AGENCES QUI CRÈVENT LE BUDGET…"
DÉMENTI DE L'UNION DES SYNDICATS DE L'ADMINISTRATION CENTRALE
De Wade à Macky, ils ont régulièrement fait l'objet d'attaques, mais pour les fonctionnaires de l'administration centrale, la coupe est pleine. En plus de contredire les chiffres avancés par le chef de l'Etat, les syndicalistes préviennent l'Etat qui, selon eux, veut revenir sur leurs acquis. Ils ont décidé de faire bloc autour de l'Union des syndicats de l'administration centrale (USAC).
Le pacte de stabilité sociale signé en 2014 semble rompu entre le gouvernement et les centrales syndicalistes. Du moins pour certains syndicats de l'administration centrale. Face à la presse hier, ils ont affiché leur détermination à ne plus se laisser faire.
Véritablement sur le pied de guerre, ils font désormais bloc autour de l'Union des syndicats de l'administration centrale (USAC). Elle réunit le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), le Syndicat des agents des impôts et des domaines (SAID), le Syndicat unique des travailleurs du Trésor (SUTT), le Syndicat des contrôleurs et des inspecteurs du travail et de la sécurité sociale (Sictrass) et le Syndicat national des cadres et employés de l'administration publique (SYNECAP).
Ces six syndicats ont décidé d'unir leurs forces pour faire face au gouvernement dont "le jeu favori est de brocarder les fonctionnaires sénégalais", selon Mamour Fall, secrétaire général du Sictrass. "Cela a commencé avec l'ex-Président Wade qui avait dit qu'ils ne font même pas une demi-journée de travail", fulmine le syndicaliste.
M. Fall de se désoler que l'actuel Président Macky Sall ait embouché la même trompette. En effet, les propos du Chef de l'Etat soutenant que "les fonctionnaires coûtent cher à l'Etat alors qu'ils ne constituent que 1% de la population", leur sont restés en travers de la gorge.
Ces syndicalistes sont d'avis que "le Chef de l'Etat est trompé par son entourage". Parce qu'ils estiment que la masse salariale allouée aux fonctionnaires est loin d'absorber le budget national. "Nous n'avons même pas atteint le ratio de 35% sur les recettes fiscales, comme le suggère l'UEMOA", a renchéri Mactar Dabo, du Syndicat national des cadres et employés de l'administration publique (SYNECAP).
En revanche, Mactar Dabo affirme que la masse salariale de l'Etat est absorbée par les contrats spéciaux et les agences qui foisonnent. "Entre 1960 et 2000, le régime socialiste n'a pas utilisé 10 contrats spéciaux. Maintenant, on en use et en abuse et ce n'est pas moins de 500 contrats qui ont été utilisés par les deux régimes, depuis l'alternance et c'est cela qui éponge le budget", a fulminé M. Fall.
Tout en laissant entendre que "l'utilisation abusive" des contrats spéciaux est due au fait que "l'actuel président soit arrivé au pouvoir avec beaucoup de chômeurs et de retraités", M. Dabo a aussi pointé du doigt les cumuls de fonctions. "Avec le cumul de fonctions, certains agents nommés pour satisfaire une clientèle politique peuvent avoir 12 à 15 millions. C'est eux qui crèvent notre budget", a soutenu le syndicaliste qui a mis sur la liste certaines indemnités de logement accordées sans étude préalable.
D'ailleurs, dans ce sens, le syndicaliste soutient qu'ils n'accepteront pas qu'elles soient revues à la baisse. Il préconise plutôt sa généralisation, afin de supprimer une certaine disparité existant entre fonctionnaires.
Heures supplémentaires
Par ailleurs, les syndicalistes ont fustigé la volonté du gouvernement de supprimer le paiement des heures supplémentaires, alors que l'Etat fait juste une quantification approximative, en leur allouant un forfait tournant entre 45 000 et 50 000 francs CFA. "Nous pensons que si l'Etat paie une indemnité de 500 000 francs à une femme dont le seul mérite est d'avoir un mari diplomate, il peut payer 50 000 francs à ses fonctionnaires", a asséné Me Aya Boun Malick Diop du Sytjust.
Quoi qu'il en soit, Mamadou Keïta du SUTT considère que les autorités n'ont pas intérêt à continuer à jeter du discrédit sur les fonctionnaires et à toucher à leurs acquis. Sinon, a-t-il menacé : "Nous allons faire feu de tout bois car nous avons la vérité des chiffres avec des chauffeurs qui perçoivent plus que des hauts fonctionnaires." Mieux, ils n'excluent pas de déposer un préavis de grève, comme l'a fait le Sytjust.