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27 avril 2025
Economie
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ATTIRER LES INVESTISSEURS AMÉRICAINS
Forum de Saint-Louis - Ouvrir une porte d'entrée, au Sénégal, pour le secteur privé américain - L'investisseur cherche avant tout un partenaire local - Entretien avec René Lake
Le patron de RSL Strategies, Rene Lake, est convaincu que l'investisseur américain n'est pas toujours ce partenaire arrogant qui vient pour imposer ses idées.
Au contraire, ce qu'il faut comprendre selon Lake, c'est que ce dernier a besoin de la validation locale qui est le gage de la viabilité de son projet.
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L'ADIEU POLITIQUE DE MOUSTAPHA NIASSE
Après plus de 25 ans à la tête de l'AFP, il a probablement passé le relais lors du congrès du parti tenu ce samedi. L'occasion pour lui de livrer des confidences inédites sur ses relations avec les présidents sénégalais, notamment avec Macky Sall
À l'occasion du congrès de l'Alliance des Forces de Progrès (AFP) tenu samedi 26 avril 2025, Moustapha Niasse a officiellement passé le flambeau de la direction du parti qu'il a fondé en 1999. Dans un discours riche en émotions et en révélations, l'ancien président de l'Assemblée nationale a partagé des confidences inédites sur ses relations avec les dirigeants du pays et sa vision politique.
Niasse a évoqué avec nostalgie ses liens privilégiés avec les quatre derniers présidents du Sénégal, s'attardant particulièrement sur sa relation avec Macky Sall. "Nous nous téléphonons presque toutes les deux semaines", a-t-il confié, exprimant sa profonde gratitude envers l'ancien chef d'État qui l'avait choisi "parmi 18 millions de Sénégalais" pour diriger l'Assemblée nationale pendant une décennie. "Jamais nous n'avons eu la moindre contradiction lui et moi, pas une fois en 10 années", a-t-il souligné.
Ce passage de témoin marque un tournant significatif pour l'AFP, désormais confiée à une nouvelle génération. "Ce message est un message de revoir, pas d'adieu, puisque je reste membre de l'AFP", a précisé Niasse, promettant de garder le contact avec la nouvelle direction pour prodiguer ses conseils. Il a exhorté les jeunes qui prennent la relève à s'armer "de patience, de persévérance, de vigilance et surtout d'engagement."
Le bilan politique présenté par Moustapha Niasse est impressionnant : participation à cinq élections présidentielles, six élections législatives et quatre élections territoriales. Il a rappelé son rôle de premier plan dans les trois alternances démocratiques qu'a connues le Sénégal, tout en assumant "fondamentalement sans aucune réserve" le bilan des douze années au pouvoir aux côtés de Macky Sall.
Face aux défis actuels du pays, l'homme politique a souligné la nécessité de réformer les structures du parti pour s'adapter aux nouvelles réalités politiques. "Le pays a changé et le pays est en train de changer profondément," a-t-il observé, appelant à repenser "la nature, le format et la composition de certains organes de l'AFP."
Dans ce discours d'adieu, Niasse a réaffirmé son attachement au socialisme démocratique comme "axe central" et "pivot fondamental" de son engagement politique. "Nous sommes des socialistes et nous entendons rester socialistes", a-t-il martelé, restant fidèle à la devise du parti : "foi, patriotisme et solidarité."
Ce congrès marque ainsi la fin d'une ère pour l'un des plus grands hommes politiques sénégalais, qui laisse derrière lui un héritage politique considérable tout en restant attaché aux valeurs qui ont guidé sa carrière pendant plus de 25 ans à la tête de l'AFP.
GRANDE AFFLUENCE AU DAAKA DE MEDINA GOUNASS
La 84ème édition du Daaka, cette retraite spirituelle initiée en 1942, attire déjà des milliers de fidèles venus se recueillir et prier, démontrant la vitalité intacte de cet événement religieux majeur
A quelques heures de l’ouverture officielle de la 84éme édition de la retraite spirituelle de Medina Gounass, des milliers de fidèles affluent vers le lieu du Daaka, a constaté l’APS.
Tout le long de la principale voie qui traverse la ville, les fidèles de tous âges convergent vers le lieu qui doit abriter cette retraite spirituelle consacrée à la prière, au récital du coran.
Célébrée depuis 1942, ces dix jours de dévotion et recueillement vont rassembler de milliers de fidèles venus de différentes régions du Sénégal et de la sous-région.
Le Khalife général de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ et le gouverneur de la région de Kolda, Moustapha Ndiaye vont présider l’ouverture officielle de cet événement religieux de grande envergure.
Médina Gounass est situé dans le département de Vélingara à environ 160 kilomètres de la ville de Kolda et à 80 kilomètres de Tambacounda.
LA DIRECTRICE DU FMI A REÇU LE CONTRE-RAPPORT DE MACKY SALL
Maintenant que les partenaires techniques et financiers du pays ont pu entendre les différents sons de cloche dans l’histoire, il reste à savoir qui aura vraiment eu l’oreille des financiers
La lutte que se livrent le gouvernement de Sonko et les services de Macky Sall s’est déplacée cette semaine à Washington, au siège du Fmi. Les délégations de Macky et de Diomaye se sont croisées à la porte de Mme Georgieva pour défendre leurs arguments.
Bassirou Diomaye Faye savait de quoi il parlait quand il disait que Macky Sall était en train de manœuvrer en coulisse. Mais le Président connaît-il l’ampleur des «manœuvres» de son prédécesseur, ainsi que la portée de son influence ? Une chose dont Le Quotidien est sûr, est que la délégation ministérielle sénégalaise qui s’est rendue avant-hier à Washington Dc, dans le cadre des réunions conjointes du Printemps, du Fmi et de la Banque mondiale, ce grand raout annuel où se retrouvent toutes les têtes pensantes de l’économie mondiale, aura cette année eut l’occasion de croiser, soit en prenant l’ascenseur, soit en sortant des bureaux de Mme Kristalina Georgieva, les membres de l’Apr, dépêchés par Macky Sall pour remettre à la Directrice générale du Fonds, le contre-rapport produit par son parti, en vue de répondre de manière systématique aux accusations des services du gouvernement et de la Cour des comptes sur les présumées falsifications de comptes de l’Etat pour la période 2019-2023.
Le même contre-rapport avait déjà été remis à la représentation du Fmi à Dakar, par un groupe de cadres de l’Apr conduit par Pape Malick Ndour. A Washington, l’un des éléments les plus actifs de la délégation était Hamidou Anne, devenu, en très peu de temps, l’un des membres les plus visibles du think tank dont s’est entouré l’ancien chef de l’Etat dans sa stratégie politique. Il a été de la délégation qui s’est rendue à la Commission européenne pour informer les Européens de la réalité de la situation économique du pays à leur départ, selon leur entendement.
Maintenant que les partenaires techniques et financiers du pays ont pu entendre les différents sons de cloche dans l’histoire, il reste à savoir qui aura vraiment eu l’oreille des financiers. En clair, dans le prochain accord que le Sénégal cherche à obtenir du Fmi et des autres partenaires, y aura-t-il des contraintes difficilement supportables pour un pays qui se déclare lui-même en situation de quasi-faillite ? Le Fmi et Macky s’accordaient sur presque tout. Cheikh Diba et ses comparses ne seraient-ils pas contraints de recourir à la diplomatie des hommes de l’ancien chef de l’Etat qui, il faudrait le dire, semblent avoir la cote auprès des partenaires étrangers, même en ayant perdu le pouvoir ?
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ISMAÏLA MADIOR FALL DÉNONCE UNE DÉLATION
L'ancien Garde des Sceaux a répondu vendredi aux accusations de corruption qui le visent lors de son passage sur 7TV. Il pointe un dossier "vide" et suggère un règlement de comptes au sein du ministère qu'il a dirigé par deux fois
L'ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall était l'invité de l'émission MNF animée par Maimouna Ndour Faye, vendredi 25 avril sur 7TV. Appelé à s'expliquer sur les accusations de corruption qui pèsent contre lui, le professeur agrégé de droit a livré sa version des faits, à quelques semaines de sa comparution attendue devant la Haute Cour de justice.
Ismaïla Madior Fall a fermement nié les accusations portées contre lui concernant un projet de centre de surveillance électronique au tribunal. "C'est une délation et ça doit être classé. Il n'y a absolument rien, c'est un dossier vide", a-t-il déclaré avec véhémence.
Selon l'ancien garde des Sceaux, l'affaire concerne un projet d'aménagement d'un espace de 8000 m² au tribunal pour y installer un centre de surveillance électronique. Un projet qui, selon lui, entrait dans le cadre de la valorisation du patrimoine, sans aucune dépense pour l'État. "L'État n'a déboursé rien, il n'y a pas d'argent à voler, il n'y a pas d'argent à détourner", a-t-il insisté.
L'ancien ministre a également évoqué une seconde accusation concernant l'achat de 1000 bracelets électroniques supplémentaires, qualifié d'"inopportun" par les autorités actuelles. Il défend cette décision comme relevant de la politique pénale définie par le président de la République et exécutée par le ministre de la Justice, dans un contexte de surpopulation carcérale.
"L'inopportunité n'est pas l'illégalité", a-t-il souligné, expliquant que ces bracelets étaient nécessaires pour désengorger les prisons sénégalaises.
Ismaïla Madior Fall n'a pas caché son sentiment que ces poursuites pourraient avoir des motivations personnelles. Sans accuser directement, il a rappelé ses relations avec l'actuel ministre de la Justice, Ousmane Diagne, laissant entendre que des désaccords passés pourraient expliquer les poursuites actuelles.
"C'est le ministère que moi, Ismaël Madior Fall, j'ai dirigé à deux reprises qui me poursuit aujourd'hui. Les Sénégalais qui ont dirigé à deux reprises le ministère de la Justice ne sont pas nombreux, s'il y en a deux, il y en a maximum trois", a-t-il souligné.
L'ex-ministre a profité de cette tribune pour critiquer le système actuel de la Haute Cour de justice, qu'il juge dépassé. Il a notamment pointé l'absence de double degré de juridiction, ce qui contreviendrait aux standards internationaux des droits de l'homme.
"La haute cour de justice qu'on a au Sénégal aujourd'hui est fragile. S'il y a une exception d'inconstitutionnalité devant le Conseil constitutionnel, on peut tout annuler et tout s'effondre", a-t-il averti.
À la question de savoir s'il craint d'être incarcéré, Ismaïla Madior Fall a répondu avec philosophie : "Je crois en Dieu, c'est Dieu qui détermine le destin des gens. Et je crois aussi en la justice sénégalaise."
L’AIGUILLE, SYMBOLE DU GENIE ARTISANAL SENEGALAIS
Depuis le 24 et jusqu’au 26 avril 2025, le Village LOXO est installé dans l’enceinte du Musée Théodore Monod de l’IFAN à Dakar, devenu, le temps de cet événement, une vitrine éclatante du savoir-faire artisanal sénégalais.
Depuis le 24 et jusqu’au 26 avril 2025, le Village LOXO est installé dans l’enceinte du Musée Théodore Monod de l’IFAN à Dakar, devenu, le temps de cet événement, une vitrine éclatante du savoir-faire artisanal sénégalais. Cette rencontre d’exception a constitué un espace d’exposition, de démonstration et d’échanges, réunissant jeunes apprenants, établissements de formation, artisans et acteurs culturels dans un cadre à la croisée de la tradition et de la modernité.
Le Directeur général du 3FPT, Babo Amadou Ba, a salué cette initiative, qu’il qualifie de moment charnière dans la dynamique de valorisation des métiers d’art au Sénégal. Il a rappelé la richesse du tissu artisanal national, structuré autour de 8 branches d’activités, 40 corps de métiers, et 150 professions répertoriées. Toutefois, il a mis en lumière un paradoxe majeur : malgré sa contribution notable à l’économie nationale estimée à 45,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) selon les données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD-2023), le secteur reste dominé par l’informalité et souffre d’un déficit de qualification parmi ses acteurs. Pour remédier à cette situation, le 3FPT a déployé un vaste programme de renforcement des compétences, comprenant 1 096 offres de formation en Certificat Professionnel de Spécialisation (CPS), couvrant 127 filières, dans 210 établissements de formation répartis sur 38 départements. Cette politique s’inscrit pleinement dans la vision portée par le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui, lors du Conseil des ministres du 6 novembre 2024, a réaffirmé sa volonté de faire de l’artisanat un levier central de transformation de l’économie informelle.
Le projet LOXO, porté par le 3FPT en partenariat avec l’Ambassade de France au Sénégal et le 19M, incarne pleinement cette ambition. Il repose sur une offre de formation innovante dans quatre filières stratégiques : la broderie, la couture-modélisme, le tissage-textile et la botterie-cordonnerie. Trois axes structurants fondent sa mise en œuvre : la valorisation du savoir-faire, l’orientation des jeunes vers les métiers d’avenir, et la pérennisation d’un dispositif de formation de qualité. Depuis son lancement, le projet a permis la certification de plus de 1 000 apprenants, l’élaboration de 16 nouveaux programmes, ainsi que le renforcement des compétences de plus d’une centaine de formateurs. Il a également généré d’importants investissements dans les infrastructures techniques des établissements partenaires.
De ce fait, le Village LOXO se positionne comme un incubateur d’idées et un véritable catalyseur d’opportunités, en parfaite cohérence avec la Vision Sénégal 2050, qui érige l’artisanat au rang de secteur stratégique du développement économique et social. Lors de l’inauguration officielle, le ministre de la Formation professionnelle et technique, Mamadou Moustapha Ndieck SARRE, a exprimé sa profonde satisfaction. Il a salué le Village LOXO comme une plateforme unique de synergie et de créativité, favorisant les interactions entre jeunes, structures de formation, entreprises et acteurs culturels, tout en insufflant une dynamique nouvelle à l’économie nationale. Il a souligné l’importance d’une offre de formation alignée sur les besoins du marché, en particulier dans des filières porteuses telles que la couture, le tissage, la broderie et la cordonnerie.
Le ministre a conclu en adressant ses remerciements sincères aux partenaires nationaux et internationaux, réaffirmant que seule une coopération concertée et inclusive permettra de construire un écosystème solide au service de l’innovation, de la formation professionnelle et de l’artisanat sénégalais.
13% DES USAGERS DU BRT ACHETENT LEURS TICKETS VIA LES SUPPORTS DIGITAUX
Au démarrage du Brt en mai 2024, 99,5% d’usagers achetaient leurs titres au niveau des guichets et 0,5 % achetaient leurs titres au niveau de supports digitalisés. Aujourd’hui, 13% des usagers du BRT achètent leurs titres de transport via les supports dig
Depuis la mise en circulation du BRT, des solutions d’achats de titres de transport via les supports digitalisés ont été développés pour rendre le service plus accessible aux usagers. Aujourd’hui, grâce à ces E-solutions, 13% des usagers du BRT achètent leurs tickets de voyage via les supports digitaux.
Au démarrage du Brt en mai 2024, 99,5% d’usagers achetaient leurs titres au niveau des guichets et 0,5 % achetaient leurs titres au niveau de supports digitalisés. Aujourd’hui, 13% des usagers du BRT achètent leurs titres de transport via les supports digitaux. L’annonce a été faite par le directeur général de Dakar Mobilité Cheikh Yatt Diouf. Il intervenait hier, vendredi 25 Avril lors d’un panel portant sur la mobilité urbaine et technologie financière, organisé en marge de la conférence annuelle de Wave. « Notre ambition, c’est de renforcer ces supports digitaux et voir à quel niveau on peut infléchir cette tendance. Renforcer la digitalisation nous permet de rendre le projet encore plus éco-responsable. Parce que c’est préserver nos forêts en vendant moins de titres papiers possibles. L’un des enjeux du Brt, c’est de rendre plus accessibles les services sociaux de base, les lieux de travail et les bassins d’activités hors de Dakar », indique-t-il.
Avec la digitalisation qui permet de renforcer l’inclusion financière soutient-il, on rend plus accessible le service de transport. Selon M Diouf, ces nouveaux produits permettent également de gagner du temps et de minimiser les fraudes « S’il y a moins de personnes qui achètent leurs titres devant les guichets, c’est moins de file d’attente. En développant ces solutions avec Wave, on arrive opérationnellement à apporter des réponses à la problématique de la gestion du temps, de fraude et avoir une meilleure efficacité opérationnelle », a-t-il fait remarquer.
El Hadji Malick Guèye, directeur général de Wave Sénégal a relevé le changement des habitudes des Sénégalais concernant les paiements électroniques.« Au début, quand on échangeait avec certaines personnes sur les potentialités liées au paiement digital d’abord au niveau des guichets et ensuite via les E-solutions, beaucoup étaient dubitatifs sur le niveau de sensibilité des Sénégalais. Mais nous étions agréablement surpris par ce qui s’est passé avec Dakar Dem Dikk, notre partenaire historique, ensuite avec le Ter et aujourd’hui avec le Brt », se réjouit-il Il a par ailleurs souligné la nécessité d’aller dans la coconstruction. «Nous apportons la technologie digitale, le partenaire apporte sa connaissance au métier, mais aussi sa connaissance des habitudes des utilisateurs et ensemble, nous allons arriver à bâtir ce qu’il faut pour permettre aux Sénégalais d’en bénéficier convenablement », a-t-il conclu.
par Hamidou Thiaw
IMMATURITÉ POLITIQUE ET URGENCE D’UN RENOUVEAU
Les promesses électorales se sont évaporées, ne laissant place à aucun programme crédible ni à aucune vision sérieuse pour sortir le pays de la précarité
L’heure est grave. Le peuple sénégalais continue de souffrir dans sa chair, malgré les espoirs nourris lors de la dernière alternance politique. Les promesses électorales se sont évaporées, ne laissant place à aucun programme crédible ni à aucune vision sérieuse pour sortir le pays de la précarité. Seul un projet de migration circulaire, qui s’apparente davantage à une forme de traite négrière moderne, semble émerger.
Pendant ce temps, les responsables politiques s’adonnent à des querelles stériles, focalisés sur des rivalités de posture et de prestige. Chacun revendique une victoire après une interdiction de sortie du territoire ou une décision rendue par la Cour suprême ou le Conseil constitutionnel. Le parti au pouvoir s’enlise dans des échanges vains avec une partie de l’opposition, détournant l’attention des véritables priorités nationales.
Cette scène politique désolante est indigne d’une nation qui aspire à l’émergence. Elle illustre ce que l’on appelle tristement la « politique politicienne » : un théâtre d’ambitions personnelles, déconnecté des réalités du peuple.
C’est face à ce spectacle, empreint de désarroi et de frustration, que se forge ma détermination à m’engager. Je refuse de cautionner un système où les élites, sans contrôle ni responsabilité, se servent de l’État pour s’enrichir tandis que le peuple est sommé de payer toujours plus d’impôts pour entretenir leur luxe et leur opulence.
Oui, je veux me présenter en 2029. Oui, je crois qu’il est temps d’en finir avec ces querelles infantiles. Oui, je crois qu’il est urgent de passer des paroles aux actes.
Je lance un appel solennel à tous ceux qui partagent cette volonté de rupture. Rejoignez-moi pour bâtir une nouvelle gouvernance, centrée sur la justice sociale, la compétence, la transparence et l’intérêt général.
Quant à nos régulateurs sociaux — société civile, leaders religieux — leur silence est assourdissant. Il est temps qu’ils retrouvent leur voix, pour guider, alerter et défendre les valeurs qui fondent notre vivre-ensemble.
LA TENTATION DU DÉFAUT
Le Sénégal sous la direction de Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko pourrait-il envisager l'impensable en matière financière : refuser de rembourser certaines dettes contractées par le régime précédent ?
(SenePlus) - Dans un contexte économique tendu, le Sénégal sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko pourrait-il envisager l'impensable en matière financière : refuser de rembourser certaines dettes contractées par le régime précédent ? Cette question, qui résonne comme un séisme potentiel dans les cercles financiers internationaux, mérite une analyse approfondie.
"Il est impossible d'écarter l'idée que cette nouvelle génération de dirigeants puisse être tentée de remettre en question la dette contractée par leurs prédécesseurs", confie à Jeune Afrique un spécialiste de la finance du développement sous couvert d'anonymat. Cette réflexion s'inscrit dans la théorie controversée de la "dette odieuse" ou "illégitime".
Cette doctrine, particulièrement prisée dans les milieux souverainistes radicaux, considère que "la dette souveraine contractée sans le consentement des populations et sans bénéfice pour elles ne doit pas être transférée à l'État successeur", comme le rappelle Jeune Afrique. Les économistes américains Michael Kremer et Seema Jayachandran avaient d'ailleurs théorisé ce concept dans une étude publiée sur le site du FMI, notant que "dans de nombreux pays, la loi dispense les personnes de rembourser les sommes empruntées frauduleusement en leur nom".
Le 26 septembre 2024, plusieurs mois après le lancement d'un audit des finances publiques, le Premier ministre Ousmane Sonko a dressé un constat alarmant lors d'une conférence de presse aux côtés de son ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr. "La politique d'endettement effrénée appliquée sous la présidence de Macky Sall a donné lieu à une utilisation non transparente des ressources et favorable à une corruption généralisée", a-t-il déclaré, évoquant même une méthodologie visant à "détourner en masse des deniers publics".
Ces accusations graves, rejetées en bloc par l'ancien président Macky Sall dans une interview accordée à Jeune Afrique, pourraient-elles servir de fondement juridique à une remise en cause des engagements financiers du pays ?
L'histoire récente offre peu d'exemples de pays ayant franchi cette ligne rouge. L'Afrique du Sud post-apartheid aurait pu légitimement questionner la dette contractée par le régime d'oppression précédent, mais a choisi de la rembourser pour préserver sa crédibilité internationale.
L'Argentine reste le cas le plus emblématique d'un pays ayant refusé volontairement d'honorer une partie de ses engagements. Après la crise de 2001, le pays a été poursuivi par des fonds d'investissement américains qualifiés de "fonds vautours". Malgré une condamnation par la justice américaine, l'Argentine a refusé de payer, craignant que cela n'incite d'autres créanciers à revenir sur la restructuration de sa dette.
"Cela a durablement entaché la réputation du pays sur les marchés", explique à JA un spécialiste. "Au bout du compte, cela a coûté beaucoup plus cher. Cela peut arriver d'être dans l'incapacité de rembourser. Mais faire défaut volontairement, c'est impardonnable pour les investisseurs."
À la fin décembre 2024, selon les chiffres du FMI cités par le magazine, le déficit budgétaire sénégalais s'établissait à 11,7% du PIB, tandis que la dette atteignait 105,7% du PIB. D'ici fin 2025, elle pourrait même grimper à 114% du PIB, plaçant le pays parmi les plus endettés du continent.
"Tout porte à croire que ces leaders sans expérience du pouvoir ont pu l'imaginer [refuser de rembourser certaines dettes], mais depuis, il semble qu'ils se soient ravisés", suggère une source anonyme citée par le magazine panafricain.
L'opération transparence lancée par les nouvelles autorités a déjà eu un coût significatif en termes de réputation financière. En quelques mois seulement, l'agence de notation Moody's a dégradé la note souveraine du Sénégal de trois crans. Fin mars, les intérêts des eurobonds sénégalais ont grimpé à près de 15%, l'un des taux les plus élevés de l'histoire du pays.
"Nous avons tous été surpris par l'ampleur de la dette et les investisseurs sont inquiets", confie un observateur du secteur à Jeune Afrique. "Mais c'est un pays qui a un historique de marché, une bonne réputation. C'est important qu'il s'appuie dessus pour rétablir la situation."
Face aux inquiétudes des marchés, le gouvernement Sonko met en avant plusieurs facteurs positifs : une croissance économique résiliente de 6% en 2024 et surtout les perspectives prometteuses liées au démarrage de l'exploitation du champ gazier de GTA et du champ pétrolier de Sangomar. Ces nouveaux revenus pourraient permettre au pays d'afficher "l'un des taux de croissance les plus élevés au monde" dans les années à venir, et ainsi regagner progressivement la confiance des investisseurs.
Le dilemme est donc clair pour le tandem Faye-Sonko : céder à la tentation souverainiste de questionner la légitimité de certaines dettes au risque d'un isolement financier, ou privilégier le pragmatisme économique en honorant les engagements pris par leurs prédécesseurs malgré les soupçons de corruption qui les entourent.
SONKO FAIT LE MÉNAGE À PETROSEN
Préférant le pragmatisme à la confrontation, Thierno Seydou Ly a perdu son siège à la direction. Une vision incompatible avec celle du Premier ministre, qui poursuit méthodiquement sa stratégie de reprise en main du secteur énergétique sénégalais
(SenePlus) - Dans une manœuvre stratégique qui témoigne de sa volonté de contrôler étroitement le secteur énergétique sénégalais, le Premier ministre Ousmane Sonko poursuit méthodiquement la réorganisation de Petrosen, la compagnie pétrolière nationale. La dernière victime de cette restructuration profonde est Thierno Seydou Ly, jusqu'alors à la tête de la branche exploration-production (E-P) de l'entreprise publique.
D'après les informations rapportées par Jeune Afrique, Thierno Seydou Ly a été écarté le 5 mars dernier, officiellement « appelé à d'autres fonctions ». Cet ancien cadre de TotalEnergies, qui avait exercé au Gabon et au Nigeria avant de prendre les rênes de Petrosen E-P en mai 2022, a été remplacé par Talla Gueye.
« Thierno Seydou Ly était déjà sur la sellette. Le ministre de tutelle a tenté de le maintenir en poste mais Ousmane Sonko, déterminé à faire table rase du passé et tourner la page Macky Sall, a fini par s'en séparer », confie au magazine panafricain une source interne à Petrosen.
Ce départ ne constitue pas un simple changement de personnel mais s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu au sein de la compagnie nationale. Selon JA, l'éviction de Thierno Seydou Ly résulte également d'une fronde d'une partie des cadres contre sa gestion et de relations difficiles avec Alioune Gueye, l'actuel directeur de Petrosen Holding, ancien coordinateur de Pastef aux États-Unis.
La divergence de vues concernant la renégociation des contrats pétroliers semble avoir été déterminante. Alors qu'Alioune Gueye, proche du Premier ministre, considère « la révision des accords indispensable pour garantir au Sénégal un meilleur parti possible », Thierno Seydou Ly prônait une approche plus pragmatique « pour éviter tout conflit avec les opérateurs pétroliers étrangers », rapporte Jeune Afrique.
Cette position mesurée lui aurait valu les « foudres de sa hiérarchie ». Une source proche du dossier citée par le magazine affirme que « Thierno Seydou Ly constituait l'unique fausse note dans le dispositif que Sonko voulait mettre en place pour renforcer son influence sur le secteur extractif ».
Le remaniement ne s'est pas limité au seul directeur général. D'autres nominations ont été annoncées : Papa Samba Ba, jusqu'alors directeur des Hydrocarbures, prend la tête de l'entité du contrôle et du suivi des opérations. À la direction générale des hydrocarbures, Ibrahima Noba devient directeur de l'exploration-production, tandis que Babacar Cissé dirigera la branche approvisionnement, transformation et distribution.
Le gouvernement espère, à travers ces changements, « insuffler une nouvelle dynamique au sein du ministère et de l'entreprise publique afin d'améliorer sa performance et d'affirmer sa montée en puissance », selon les termes rapportés par Jeune Afrique.
Quant au processus de renégociation des contrats pétroliers et miniers, le président Bassirou Diomaye Faye a assuré lors de son discours à la Nation du 3 avril que « les résultats obtenus à ce stade sont plus que satisfaisants » et qu'ils « seront communiqués à temps opportun ».
Ni le ministère du Pétrole ni la primature n'ont donné suite aux sollicitations de Jeune Afrique avant la publication de l'article, précise le magazine.