Confronté à d'autres acteurs de la caisse d'avance de la ville de Dakar, Khalifa Sall est ressorti de la Dic, hier en fin de journée. Le maire de Dakar a juré qu'il ne va jamais divulguer les noms de ceux qui ont bénéficié des fonds de sa mairie.
C'est la fin d'un calvaire d'angoisse, de stress... Les centaines de partisans et sympathisantes du maire de Dakar, massés dans la cour arrière du Tribunal de Dakar ont enfin aperçu hier le bout du tunnel. En fin de journée, Khalifa Sall pour son deuxième jour d'audition sur sa gestion de la caisse d'avance de la Ville de Dakar a pu rejoindre les siens. Le Palais de justice de Dakar a connu une nouvelle fois des scènes de liesse. Les chants à la gloire du l'édile socialiste dominaient l'ambiance. «Ils ont terminé la première phase de l'enquête. Ils nous diront quelle suite ils lui réservent», a tempéré le maire de Dakar en saluant le «professionnalisme» et la «courtoisie» des enquêteurs à son endroit. «Les enquêteurs ont demandé à Khalifa Sall de se mettre à leur disposition», précisera Me El Hadji Diouf, avocat du maire de Dakar.
Quoi qu'il en soit, le maire de Dakar a juré qu'il ne donnera jamais les noms des bénéficiaires de la caisse d'avance. Selon lui, c'est l'unique objectif de cette «pression exercée à travers une campagne de dénigrement». Khalifa Sall ajoutera : «De Blaise Diagne à Khalifa Sall, aucun maire de Dakar n'a justifié le nom des bénéficiaires de ces fonds. Khalifa Sall ne sera pas le premier à déflorer les noms. S'ils veulent, ils peuvent m'emmener en prison mais je ne ferais jamais cela». Le maire de Dakar a encore une fois clamé la transparence dans sa gestion. Il dit : «En 2009, lorsque nous étions portés à la tête de cette ville, nous avons placé la transparence et la gestion vertueuse au cœur de la gouvernance que nous instaurions. Nous avons veillé depuis lors de faire en sorte d'être le moins reprochable possible. Cette situation présente découle d'un héritage de la ville de Dakar. Cette question de la caisse d'avance n'est pas nouvelle. Elle existe depuis que le Ville existe. Ses moyens, ses méthodes et ses pratiques de fonctionnement sont restés les mêmes. Ce sont des fonds politiques qui servent à soutenir les populations et les citoyens. Ce sont des crédits qui servent aussi à l'Etat comme supplétif au niveau de la Ville de Dakar. Nous n'avons jamais dérogé aux dispositions.»
LE SOLEIL DE CE JEUDI 23 FEVRIER 2017
Culture du coton : La Sodefitex vise 27.000 tonnes en 2017
De 20.000 tonnes en 2016, la production cotonnière est tombée à 17.000 tonnes, cette année, à cause d’une pluviométrie qui s’est installée tardivement.
La visite du gouverneur et de sa délégation au complexe agroindustrielle de la Sodefitex a commencé par la plus grande unité d’égrenage d’une capacité de 16.000 tonnes qui porte le nom de Joseph Dionne, l’ancien directeur industriel qui avait été coincé par un élévateur le jour de Pacques 2013. La Sodefitex est à un tournant décisif de son évolution avec en ligne de mire la production record de 50.000 tonnes, en 1991-1992, pour cette spéculation testée par les français à Richard Toll aux 18e et 19e siècles. Après les indépendances, en 1961, l’Etat sénégalais a misé sur cette culture de rente dont Geocoton de la France était actionnaire principale avec 51¨% de part à côté de l’Etat sénégalais qui retient les 46,50 %, le reste pour la Cbao et la Cncas.
Cette année, la Sodefitex table sur 27.000 tonnes de coton, 3.000 tonnes de maïs, 1.000 tonnes de mil et 500 hectares de riz et 150 hectares d’oseille. Dans son plan de relance dont les objectifs sont calqués sur ceux du Plan Sénégal émergent et le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas), cette société compte développer une agro-industrie diversifiée et rentable.
A l’issus de la visite de travail du gouverneur de Tambacounda qui a permis de toucher du doigt les problèmes que rencontre cette boite, Hamet Bachir Diop, le directeur générale de la Sodefitex a réaffirmé son engagement et celui de son équipe à travailler à l’atteinte des objectifs fixés par les pouvoirs publics.
La filière cotonnière est confrontée à la concurrence de l’arachide qui a un prix rémunérateur par rapport au coton. Aujourd’hui, l’équipe dirigeante fait tout pour faire tourner les 5 unités industrielles d’égrenage du coton qui sont dans le tiers Sud du pays. Sur le plan technique, il est préconisé, entre autres dispositions pratiques, une diversification qui a permis de mettre en place une minoterie Thieriman, d’une rizerie Maroman. Il est annoncé l’ouverture prochaine d’une unité industrielle de production d’aliment de volaille.
La Sodefitex compte également réinvestir dans la culture d’arachide de bouche, de l’oseille qui a débuté avec succès grâce l’accompagnement du Padaer, des acteurs comme le Programme alimentaire mondial.
Cette année, les surfaces emblavées pour le coton ont baissé car la pluie s’est installée tardivement dans cette partie du Sénégal alors que le cotonnier a besoin de 130 jours pour son cycle. Des recherches sont en cours pour des semences à cycle court.
La production de cette année est estimée à 17 000 tonnes. A la fin de la visite, le gouverneur El hadji Bouya Amar a souligné la nécessité de relancer la culture du coton dans la région de Tambacounda, terre de prédilection de cette spéculation. Il a plaidé pour des prix rémunérateurs pour le coton.
ME EL HADJ DIOUF PARLE DE GARDE A VUE
FACE AU REFUS DES ENQUETEURS DE LUI LAISSER VOIR SON CLIENT
Le maire socialiste de la ville de Dakar serait déjà en «garde à vue». C’est l’analyse faite par l’un de ces conseils, Me El Hadj Diouf, suite au refus des enquêteurs de lui laisser voir son client avant le démarrage des auditions. Le tonitruant avocat a exprimé toute son indignation, tout en tirant à boulets rouges sur certains médiats.
«Je lui ai dit depuis hier vous avez choisis de violer ses droits, notamment l’article 5 du règlement 5 de l’Uemoa, qui dit que dès son interpellation, la personne a droit à son avocat, mais je veux lui voir avant son audition. Ils m’ont dit que je ne peux même pas le voir avant le démarrage.
Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que Khalifa Sall est actuellement gardé à vue. La garde en vue en droit, c’est quand l’autorité qui mène l’enquête empêche tout contacte entre la personne détenue et le public ou qui que ce soit. Aujourd’hui en m’empêchant de voir mon client, Khalifa Sall ont le garde à vue. Ils l’ont pris en otage et la prise d’otage continue depuis hier.
C’est la raison pour laquelle, la défense que je représente exprime don indignation, dénonce vigoureusement la dictature qui ne dit pas son nom. Aujourd’hui, la dictature s’applique à Khalifa Sall, victime d’une prise d’otage. Ils lui ont gardé à vue, sans le lui notifier.
J’ai saisi hier notre bâtonnier hier, qui avait dit qu’il allait saisir le procureur de la République. J’exige le respect des droits constitutionnels. Pour le moment, on dénonce.
Je pense que Khalifa Sall est condamné d’avance. Ils lui ont humilié, ils l’ont pris en otage sans aucun respect des lois dans ce pays et dans l’espace Uemoa. C’est un choix, ils veulent le présenter comme un délinquant. Vous avez vu les journaux qui roulent pour eux. C’est de la manipulation. On ment à l’opinion. Khalifa Sall est totalement innocent. Mais toujours, on trouvera des gens malhonnêtes et instrumentalisés pour faire passer ces doses de magouille et de manipulation».
LES INDIGNÉS DU PAKAO DANS LA RUE
SÉDHIOU - Accès à l'eau et l'électricité, problèmes d'insécurité
Dans le Pakao, les populations sont descendues dans la rue pour réclamer l'accès à l'eau, l'électricité et aussi dénoncer les problèmes d'insécurité.
Elles sont indignées : des populations de plus d'une cinquantaine des villages de l'arrondissement de Diendé et de Karantaba ont battu le macadam ce dimanche à Sédhiou. C'est pour interpeller l'État sur leurs préoccupations liées entre autres à l'éclairage public, la santé, la sécurité, l'éducation et l'enclavement. La marche, initiée par l'association pour le développement du Pakao, est partie du barrage anti-sel de Diobcounda pour attirer l'attention des autorités sur l'état lamentable du pont. L'infrastructure réalisée par le marabout Alioune Souané croule sous le poids de la vétusté au point d'être interdite d'accès aux camions. L'arrêté préfectoral tient compte du danger que représente aujourd'hui cet édifice, qui fait office de cordon ombilical entre l'arrondissement de Karantaba et le reste de la région via la route Kolda Sitaba. Dès lors le transport des marchandises reste problématique et cette situation influe négativement sur l'économie. Les rizières sont envahies par le sel et le trafic est réduit.
L'accès au courant électrique reste une préoccupation majeure des populations du Pakao . «Depuis l'indépendance, le Pakao n'a pas d'électricité», lit-on sur l'une des nombreuses pancartes brandies par des marcheurs de tout âge qui arborent des brassards rouges.
La sécurité des populations reste précaire puisqu'aucun poste de police ou de gendarmerie ne se trouve dans la zone. Cela favorise la fréquence des actes de banditisme ayant comme conséquence une série de cambriolages suivis de mort d'hommes. C est le cas notamment à Diannamalary, il y a quelques années et de Sakar, tout récemment.
Vendredi dernier, un magasin a été cambriolé par des malfaiteurs à Marandang. Les malfrats, qui profitent de l'obscurité et de l'absence de forces de sécurité dans cette zone, ont fait irruption la nuit et ont emporté un important butin. Sous un soleil de plomb des jeunes, des femmes et des vieux ont investi la rue pour brandir ces vieilles doléances. Le Pakao, par la voix de Bécaye Diebate, président de l'association pour le développement du Pakao, initiateur de la marche, dresse un long chapelet de doléances au chef de l'Etat et qui traduit un manque d'infrastructures dans cette zone de l'est de la région de Sédhiou. Sur le plan sanitaire, les populations veulent un poste de santé digne de ce nom. C'est pour prendre en charge des milliers de femmes qui perdent la vie en la donnant.
Dans un contexte de démocratisation de l'éducation, le Pakao demande à l'Etat d'implanter un lycée capable d'accueillir leurs enfants issus des Cem, qui pullulent dans la zone. Déversant leur ras-le-bol dans la rue, des marcheurs rouges de brassards donnent un délai de deux mois à l'Etat pour donner une suite à leur mouvement.
BARTHELEMY DIAS INTERPELLE LES AUTORITES DE REGULATION
NON CONTENT DE LA PUBLICATION DU PROCES VERBAL DE L’AUDITION DE KHALIFA SALL PAR CERTAINS ORGANES
Le traitement fait du procès verbal de l’audition du maire socialiste de la Ville de Dakar, Khalifa Sall, par les enquêteurs de la Division des affaires générales (Dag), par une certaine presse n’est pas du gout du maire socialiste de Mermoz Sacré Cœur. Barthélémy Dias pense, qu’à ce jour, la procédure est en fait «un règlement de compte» et non «une reddition des comptes». Il a par conséquent invité les organes de régulation des médias à mettre de l’ordre dans le secteur, non sans dire que Khalifa Sall ne livrera des informations sur «la caisse d’avance» de la mairie que si seulement Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse font autant.
«Je voudrais dire que nous ne sommes pas aujourd’hui dans une procédure de reddition des comptes, mais dans une procédure de règlement des comptes». Tels sont les propos du maire de Mermoz Sacré Cœur, Barthélémy Dias, tenus hier, mercredi 22 février, au Tribunal de Dakar, au deuxième jour de l’audition du maire de la ville de Dakar dans l’affaire de la caisse d’avance de la municipalité. S’expliquant, “Dias fils“ indique «qu’au delà de la complicité de certains appareils politiques», il y a en fait «la complicité de certains organes de presse». Citant nommément certains organes, Barth estime que «faire fuiter des procès verbaux dans un complot aussi vaste, aussi vulgaire que celui-ci, cela n’honore pas la profession de journaliste». Pour lui, le fait que ces organes disposent des procès verbaux, alors que les conseils de Khalifa Sall n’en ont pas eu accès «relève d’un vaste complot qui dépasse maintenant le monde politique pour toucher au monde journalistique». Ce qui est, pour lui, une chose à dénoncer.
Par conséquent, il a attiré l’attention des autorités de régulations de l’audiovisuel. Il a ainsi invité «le Cnra, de la même façon interpeller toutes autorités de régulation qui a un mot à dire sur le traitement des informations» à se saisir de la question. Pour lui, il est temps que ces organes de régulation mettent «de l’ordre dans ce milieu». Parce qu’à son avis, «ces journaux sont en train de violer la loi».
S’attaquant, par ailleurs, à la procédure enclenchée contre le maire de Dakar, l’édile de Mermoz Sacré Cœur fait savoir que Khalifa Sall ne donnera aucune information sur ladite caisse, soumise à un régime dérogatoire. Pour lui, son mentor ne parlera de ces fonds que quand le président de la République, Macky Sall, celui de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et enfin celui du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), Ousmane Tanor Dieng, accepteront de livrer les informations sur leurs caisses soumises au même régime.
A l’en croire, il faut d’abord que Moustapha Niasse s’explique sur les 500 millions qui lui sont alloués à l’Assemblée nationale, qu’Ousmane Tanor Dieng fasse autant sur les 500 millions à lui alloué au niveau du Hcct, et que Macky Sall s’explique aussi sur sa «caisse noire». En sommes, il tonne que «quand Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Macky Sall accepteront de se justifier sur les 9 milliards, nous accepterons de parler de ces 360 millions qui nous sont alloué sous le régime dérogatoire».
L’IPAO OEUVRE À LA DÉFENSE DES VALEURS DE LA DIVERSITÉ ET DES DROITS HUMAINS
Saly-Portudal (Mbour), 23 fév (APS) - L’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) est en train de mettre en place une stratégie pour la défense des valeurs de la diversité, des droits humains et la promotion des nouvelles formes d’expression, a appris l’APS, mercredi.
L’IPAO, qui veut bâtir un espace démocratique de communication en Afrique pour le changement et la justice sociale, a mis en œuvre au Mali, au Niger, en Tunisie et au Sénégal, le projet ‘’Acteurs culturels et ac-teurs médiatiques en Afrique : Moteur !’’.
Selon son directeur, Diana Senghor, qui intervenait au cours d’un atelier ouvert mercredi à Saly-Portudal (Mbour, ouest) et regroupant des acteurs de la société civile, du monde des arts et des médias, traditionnels et mo-dernes, ce projet lancé en 2014, est financé par l’Union européenne (UE). Ce projet, d’une durée de trois ans, vise à encourager, au Nord et au Sud du Sahara, les expressions culturelles diffusées par les médias pour la dé-fense des droits humains, la promotion et l’ancrage de la diversité, ainsi que la consolidation de la démocratie.
Selon Mme Senghor, les participants à la rencontre viennent du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la Tunisie, du Maroc, du Bénin, du Brésil, du Canada et de la France. Elle constitue la dernière activité du projet et permettra de valoriser les nouvelles expé-riences entamées et de pousser la réflexion collective sur la collaboration entre les différentes parties prenantes, a-t-elle relevé.
‘’Nous voulons rebondir sur les avantages qu’avaient présentés les mé-dias, les artistes, les organisations de la société civile, entre autres, pour arriver à des changements’’, a-t-elle indiqué.
‘’Au Sénégal, on sait bien le rôle que le mouvement +Y’en a marre+ a joué dans les changements sociaux. Partant de cet exemple du Sénégal et de celui de la Tunisie, on veut voir comment on peut faire en sorte que dans l’avenir, un tel mouvement se perpétue, et renforcer ce qui faisait la force des mouvements sociaux, comme +Y’en a marre+ ou +Le ballet citoyen+ au Burkina Faso’’, a encore expliqué la directrice de l’IPAO.
Pour Mme Senghor, les médias ont ‘’un rôle clé’’ de surveillance, d’investigation et de dénonciation des scandales comme les cas de corruption et autres, mais aussi un autre rôle consistant à faire remonter les opinions de groupes qu’on entend moins.
‘’Mais, alors qu’ils devraient permettre aux auditeurs, lecteurs et téléspec-tateurs d’être critiques, de pouvoir exposer des points de vue différents, souvent, ils ne font qu’emboîter les opinions qui sont dominantes plutôt que d’organiser des débats’’, a-t-elle relevé. Elle regrette le fait que cer-tains sujets, comme la laïcité au Sénégal, par exemple, soient tabous
Dans son rapport 2016 Amnesty international est aussi revenu sur la situation en Gambie avec toutes les violations des droits humains commises durant le règne du Président Yahya Jammeh. Pour Amnesty, «les nouvelles autorités gambiennes doivent ouvrir des enquêtes sur ces violations et traduire en justice les auteurs, complices et commanditaires».
D’après les défenseurs des droits humains, «la quête de justice des victimes et familles des victimes ne doit pas être sacrifiée à l’autel de la réconciliation». Ils ont ainsi appelé les nouvelles autorités «à tenir sans tarder leurs promesses de renforcer l’Etat de droit et de protéger les droits humains». Le nouveau régime gambien est aussi appelé à procéder «à la réforme de la justice et des forces de défense et de sécurité qui ont été les principaux instruments de la dictature de Yahya Jammeh».
Le maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall refuse de donner les noms des personnes et autres institutions qui ont bénéficié des fonds de la caisse d’avance de sa mairie. C’est du moins ce qu’il a fait savoir à qui veut l’entendre hier, mercredi 22 février, à la sortie de son audition, la deuxième du genre devant les enquêteurs de la Division des affaires générales (Dag). Dénonçant une campagne de «dénigrement» contre sa personne, il dit être prêt à aller en prison plutôt que de ne pas être loyal.
Il ne faut pas compter sur le maire socialiste de Dakar, pour connaitre les noms des personnes physiques, morales et autres Institutions qui ont bénéficié des fonds de la caisse d’avance gérée par la municipalité de Dakar. Khalifa Sall ne lâchera pas le morceau, qu’importe ce qui adviendra. C’est en tout cas les assurances du maire socialiste, face à une foule acquise à sa cause. En effet, après près de 7 tours d’horloge devant les enquêteurs de la Division des affaires générales (Dag), un des démembrements de la Division des investigations criminelles (Dic), Khalifa Sall a été accueilli en pompe par ses sympathisants, militants et autres souteneurs. Face à la presse, il a fait savoir que «je ne serais pas le premier maire à déflorer le nom des Institutions, des personnes morales, des personnes physiques qui ont bénéficié de ce crédit». Mieux, le leader de Taxawu Dakar indique qu’aucun moyen ne peut le pousser à livrer les noms des bénéficiaires de cette caisse. «Je préfère aller en prison plutôt que de ne pas être vertueux, de ne pas être loyal», précise-t-il.
Sur les raisons d’une telle radicalisation, Khalifa Sall explique que depuis 1920, notamment de Blaise Diagne à lui, «aucun maire n’a justifié et n’a donné les noms des bénéficiaires de ces fonds». Il renseigne que lors de sa prise de fonction à la tête de la municipalité de Dakar, il n’y a aucun archive concernant cette caisse. Selon lui, «les maires gèrent cette caisse au service des populations et partent avec leurs archives». Donc, pour le maire socialiste, du moment que ses devanciers n’ont pas communiqué sur lesdits fonds, il ne sera pas le premier à le faire.
Revenant par ailleurs sur les poursuites judiciaires dont il fait l’objet avec certains membres de sa municipalité, Khalifa Sall dira que cette campagne de «dénigrement, d’entacher une réputation» sera vaine. Pour cause, «quand nous avons été élu à la tête de cette ville, nous avons placé la transparence, la gestion vertueuse au cœur de la gouvernance que nous instaurions», se glorifie-t-il. Il soutient, à cet effet, qu’il n’a rien à se reprocher. Sur le fonctionnement de ladite caisse, il explique que ce sont des «fonds politiques qui servent à soutenir les populations, à faire fonctionner l’Etat comme supplétif au niveau de la ville de Dakar».
Quid de la suite à réserver aux auditions ? Le maire de Dakar montre qu’il ne saurait s’aventurer à donner des informations sur ladite question. Toutefois, il fait remarquer que la procédure ne vient que de commencer. Pour lui, «ils ont terminé une première phase de l’enquête. Ils nous diront quelle suite ils en réservent». En tout état de cause, «sachez que l’intimidation, le dénigrement ne passeront pas», tonne-t-il.
Cependant, le maire de la ville de Dakar a fait un bon témoignage à l’endroit des enquêteurs. A son avis, «ils (policiers) ont été courtois, corrects et professionnels». Il indique en fait qu’ils lui ont laissé le choix de répondre ou non aux questions.
L'UNION EUROPÉENNE "FORME" LA PRESSE GAMBIENNE
Renforcement de capacité des professionnels des médias
L’Union européenne, à travers l’Unesco, a remis des équipements professionnels à l’Union de la presse gambienne et à l’université de Gambie. Ce financement vise à renforcer les capacités des professionnels des médias dans ce pays.
L'Union européenne (Ue), à travers l’Unesco, a remis hier des équipements professionnels à l’Union de la presse gambienne et à l’université de Gambie, dans le cadre du renforcement des capacités des médias gambiens. Cet appui fait partie d’un Programme de gouvernance plus large d’un coût de 10 millions d’euros (environ 500 millions de dalasi), comprend plusieurs volets dont l’accès à la justice et à la formation juridique, la gestion des finances publiques et le journalisme et les médias.
Ce dernier volet d’un montant de 691 mille 583 euros (environ 35 millions de dalasi), va permettre de faciliter la réforme des médias en Gambie, selon un communiqué de l’Unesco, qui ont souffert de plusieurs atrocités durant le règne sanglant de Yahya Jammeh, qui éliminait toutes les voix discordantes. L’objectif de ce programme est de favoriser une meilleure gouvernance démocratique, à travers le renforcement de la liberté de la presse et l’amélioration de la qualité des informations disponibles pour le public. «Le secteur des médias est le seul à avoir les moyens de communication capables d’atteindre les décideurs et le grand public», lit-on dans la correspondance.
L’Ue promeut, par le biais de ce financement, l’excellence en matière de journalisme ainsi que les programmes innovants et soutient l’enseignement du journalisme, qui est l’une des mesures clés nécessaires au développement d’une presse libre et indépendante. L’initiative renforce également l’égalité des genres dans les médias grâce à la sélection de groupes cibles pour les activités de formation et à travers le développement des programmes et matériels de formation. Le projet contribue aussi, informe-ton, directement à l’amélioration des droits de l’Homme dans le pays, qui sort de 22 ans de dictature. «Les médias ayant en effet le pouvoir considérable d’influencer le discours politique d’une nation et une presse libre et ouverte étant essentielle pour une démocratie saine».
Les principaux bénéficiaires du projet sont les journaux, les radios communautaires, l’Union de la presse gambienne et l’université de Gambie. Jusqu’en juin 2017, indique le communiqué de l’Unesco, des initiatives de renforcement des capacités seront mises en place ainsi que des formations destinées aux Forces de sécurité gambienne sur la sécurité des journalistes et la liberté d’expression pour appuyer le plan d’action des Nations unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Compte tenu des récents changements survenus en Gambie, une plateforme formelle de dialogue entre les médias et le gouvernement sera établie afin de soutenir la révision des cadres réglementaires existants concernant la liberté d’expression et l’accès à l’information.
Dans notre édition d’avant-hier, lundi 20 février 2017, nous vous relations les déboires médicaux de Bécaye Cissé, un gamin de 6 ans. L’enfant, victime d’une ‘‘fracture fermée au pied’’, après un accident routier, a été mal plâtré, déplâtré, replâtré, opéré, infecté de tétanos, selon ses parents, avant d’être amputé de la jambe droite le 21 janvier dernier à l’Hôpital général de grand Yoff. Si nous en reparlons aujourd’hui, c’est que le môme est finalement décédé hier. Et c’est avec consternation qu’EnQuête a appris cette triste nouvelle. Et en la circonstance, nous publions de nouveau l’article qui a été consacré au malheur du défunt enfant.
BECAYE CISSE (6 ANS) SOUFFRE LE MARTYRE APRES UNE AMPUTATION
Ses parents dénoncent une bourde médicale
Bécaye Cissé, victime d’une ‘‘fracture fermée’’ en tentant d’éviter une voiture, a été ‘‘plâtré, déplâtré, replâtré, opéré, doublement amputé, et infecté d’un tétanos’’, à l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy), selon ses parents.
“Un jour viendra où le principal avantage d'apprendre la médecine sera de se protéger contre les médecins”, disait le journaliste écrivain canadien Jacques Ferron dans son œuvre ‘‘Le Saint Elias’’. La mésaventure du petit Bécaye Cissé, 6 ans, à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy), a tendance à accréditer cet aphorisme. L’histoire est une consternante succession de mésaventures médicales, d’après la version des parents. L’enfant, victime d’une ‘‘fracture fermée au pied’’ après un accident routier, a été mal plâtré, déplâtré, replâtré, opéré, infecté de tétanos, avant d’être amputé de la jambe droite.
Une succession d’erreurs médicales que le menu gamin porte sur son frêle corps endolori, alité dans une chambre du service de réanimation à Hoggy. Rien que des enflures sur sa petite personne dont la plus visible reste la langue qui est constamment exposée hors de la cavité buccale, les lèvres boursoufflées. ‘‘Aujourd’hui (mercredi 8 février 2017 Ndlr) vous l’avez trouvé en bonne forme’’, se réjouit sa mère Aby Ndiaye.
La dame est peut-être soulagée de voir les premiers signes d’une amélioration depuis bientôt un mois, depuis cette date fatidique du 11 janvier 2017, jour de l’accident, mais le gamin souffre tellement que ce sont de légers couinements qui s’échappent en réaction aux cajoleries maternelles.
Moussa Cissé le papa, qui s’active dans le commerce, vêtu d’un Lacoste blanc, semble plus à même de relater le film des évènements du mercredi 11 janvier qui ont conduit à cette révoltante situation. ‘‘Il revenait de l’école coranique et devait rentrer chez nous à Castors, près du marché. C’est là qu’on m’a appelé pour me dire qu’une voiture l’a touché, aux environs de 13 heures, au Front de terre en face de la gendarmerie. A l’accueil de l’Hoggy, on nous a dit que c’est une fracture. Quand la radiographie l’a confirmée, les médecins ont dit qu’ils devaient plâtrer sa jambe. Aux abords de 18 heures, ils lui ont fait un plâtre.
Le supérieur a dit au médecin que c’était mal fait en lui montrant le cliché. Il s’est exécuté à nouveau et son chef lui a fait la même observation. On voyait qu’il était exaspéré par ces remarques. C’est au troisième essai, au crépuscule, qu’ils nous ont libérés pour nous demander de revenir le lendemain. Le jeudi 12, ils ont enlevé tout ce qu’ils avaient fait la veille pour replâtrer la jambe du petit. ‘‘Cette fois, c’est la bonne. Revenez le 31 janvier ’’, nous ont-ils dit.
Un récit placide qui cache bien sa douleur paternelle qui s’exprime dans les quelques jurons qu’il laisse échapper de temps à autre. Poursuivant sa narration, il fait savoir que de retour à la maison, l’enfant s’est mis à pleurer toutes les larmes de son corps. Devant la douleur et un pied qui s’enflait à vue d’œil, il n’a pas attendu le 31 pour se rendre à l’hôpital.
‘‘Dans la matinée du mardi 17 janvier, nous nous sommes rendus à Hoggy de nouveau et avons retrouvé le même groupe de soigneurs du premier jour. Ils ont décidé de déplâtrer encore une fois, et du liquide purulent a giclé de la plaie. Le pied de Bécaye avait complètement noirci. Je les ai entendu dire : ‘‘C’est grave hein !’’ Après des conciliabules à voix basses, ils m’ont dit qu’ils allaient devoir l’hospitaliser. Pendant qu’on cherchait une salle, l’enfant pleurait toujours. On nous a mis dans une espèce de débarras où se trouvait toute sorte de matériel. Il y a passé la nuit alors que son cas devait être diligenté’’, continue Moussa Cissé.
‘‘Ils ont dit ‘‘wagni Thieur’’. Il n’y a pas mille interprétations. Ça signifie amputation !’’
Sur le grand lit où il s’agite faiblement par intermittence, Bécaye a le corps innervé de fils qui servent aux perfusions. Un qui part du nez se perd sous la couverture blanche qui lui cache le bas du corps. Trois électrodes collent à son frêle buste. Les parents du petit Bécaye ne sont pourtant pas au bout de leurs désagréables surprises comme le montre la suite d’un éprouvant récit. ‘‘Le lendemain, mercredi (18 janvier), ils sont venus me dire qu’on doit lui amputer la jambe. ‘‘Mais ça va pas non ?
Vous plâtrez, déplâtrez comme ça vous chante et maintenant, c’est l’amputation. Mon gosse ne sera pas amputé !’’ lui ai-je rétorqué. ‘‘Quand je suis sorti dans l’après-midi pour acheter des médicaments, ils l’ont amené au bloc opératoire à mon insu, mais ma femme m’a appelé vers 18 heures pour me le dire. Je suis intervenu à temps en m’agrippant au lit et y opposant un niet catégorique. Ils m’ont dit que je n’avais pas le droit d’entrer dans le bloc.
Je leur ai dit que celui qui s’aventurait à amputer le pied de mon fils verrait avec moi. J’en suis même venu aux mains avec l’un des médecins. Quand on nous a séparés, j’ai exigé que mon fils sorte du bloc. Nous avons discuté plus calmement par la suite et je lui ai suggéré une opération avec une pose de fer et de soigner l’infection par la même occasion’’, dit-il.
Moussa Cissé de poursuivre : ‘’Ce n’était qu’une fracture fermée à la base. Quand je suis allé raconter cela aux sapeurs, ils m’ont dit que c’était impossible qu’on en soit arrivé à envisager une amputation. Les médecins sont allés jusqu’à dire à un de mes beaux-parents que c’est moi qui ai dû mal comprendre car ils parlent d’opération et non d’amputation. Mais moi je sais bien ce que j’ai entendu, ils ont dit ‘‘wagni thieur’’. Il n’y a pas mille interprétations. ‘‘Wagni Thieur’’ veut bien dire amputation. Finalement ils l’ont opéré, lui ont posé des fers pour immobiliser l’os. Mais il n’y a pas eu de suivi’’.
Négligence médicale ? Le pater répond par l’affirmative puisque d’après lui, c’est à la suite de cette pose que son fils a contracté le tétanos. Furax, il dit : ‘‘La nuit du mercredi au jeudi, le gosse a été laissé à lui seul, pas un médecin de garde qui soit venu s’enquérir de sa situation alors qu’il saignait abondamment. Le lendemain, le médecin s’est étonné de ce saignement. Le pied du gamin avait complètement noirci. C’est justement après la pose de ces fers qu’il a contracté le tétanos avec des tremblements sur tout le corps. Le soigneur a dit que ce n’était pas un bon signe.’’
‘‘Quand l’urologue a voulu savoir qui a monté la sonde, ils se sont mis à se regarder’’
Pour les parents de Bécaye Cissé, l’affaire est claire. Une prise en charge médicale faite d’approximations plutôt que d’exactitudes a été la cause de cet enchaînement de malheurs. ‘‘C’est le vendredi 20 janvier 2017 qu’ils sont venus nous annoncer que l’amputation était inéluctable. J’ai persisté dans mon refus mais ils ont dit que c’était la seule solution. Ils ont même appelé un conseiller juridique qui m’a dit que je devais accepter cette décision au risque de mettre la vie de mon fils en danger. J’en ai parlé avec les membres de ma famille qui m’ont finalement convaincu du bien-fondé de l’amputation’’, narre Moussa Cissé.
La mort dans l’âme, il dût se résoudre à accepter cette éventualité. Mais il était écrit que la boîte à mauvaises surprises pour le rejeton du couple Cissé réservait encore quelques désagréables tours. ‘‘A la première opération, ils avaient sectionné juste en haut de la cheville. On s’est dit que c’est un moindre mal puisqu’on a pensé qu’il fallait juste une prothèse après l’opération. Mais ma surprise a été grande de voir qu’il y a eu une deuxième amputation à la mi-cuisse, qui lui a pratiquement pris toute la jambe. Le gosse souffre atrocement’’, déclare M. Cissé.
Conséquences de cette seconde amputation : ‘‘Quand il pisse, c’est un supplice puisqu’en mouillant sa cuisse il empêchait la cautérisation de la plaie. Là aussi, ils ont mal posé une sonde dans son sexe alors que l’urologue était absent. C’était mal fait et ça lui faisait terriblement mal. Quand ce dernier est venu demander qui a monté la sonde, ils se sont tous mis à se regarder. Son urine était finalement extraite avec une piqûre ce qui le faisait souffrir encore plus’’, déplore Moussa Cissé.
Une mésaventure chère payée
Malgré ces erreurs en cascade, le couple Cissé et leur fils doivent aussi livrer bataille sur un autre front. Paradoxe ultime, la victime trinque financièrement après avoir souffert corporellement. La jambe amputée de Bécaye Cissé va revenir à 1 267 636 F CFA à ses parents (Ndlr : à la date du 8 février 2017). Une facture d’hospitalisation très salée qui s’établit comme suit : 600 000 F CFA pour l’hospitalisation, 210 000 francs pour les actes de diagnostic, 292 250 F CFA pour le bloc opératoire et 165 386 francs pour la pharmacie. ‘‘Il n’y a pas de prise en charge et on ne sait toujours pas de quoi souffre notre enfant. Il ne parle plus, il ne fait que pleurer et on tient à nous le faire payer’’, s’offusque le père indigné.