Plus rien ne s’oppose désormais à un transfert de Kalidou Koulibaly à Chelsea ou Everton qui ont respectivement proposé 40 et 55 millions d’euros (26 et 36 milliards FCFA). L’agent du Sénégalais, Bruno Satin, soutient que Naples est maintenant disposé à laisser partir le défenseur des Lions
Le président de Naples a apparemment mis de l’eau dans son vin ou alors il a envie d’un autre gros coup après le probable transfert d’Higuain à la Juventus. Après s’être longuement opposé à un transfert de Kalidou Koulibaly, Aurelio de Laurentiis serait revenu à de meilleurs sentiments par rapport à la cour que Chelsea et Everton ne cesse de faire à son défenseur sénégalais. «Je suis allé rencontrer le président du club samedi dernier et nous avons essayé d’arrondir les angles. De ce qu’on a conclu, il ne va pas renouveler son contrat avec Naples et un transfert est désormais possible si un club est intéressé. Le désire de Koulibaly est de partir et les signes que je reçois du Napoli ne me font pas penser que le club s’y oppose», a affirmé l’agent de Koulibaly, Bruno Satin.
Ce qui change de la ferme volonté qu’avait le président de Naples de garder Koulibaly. «Je n’ai jamais eu de problème avec Koulibaly. Il restera avec nous pendant trois ans encore. «S’il veut renouveler son contrat pour deux ans supplémentaires, nous le ferons ensemble. Mais le renouvellement doit tout de même satisfaire les deux parties», disait-il.
Et il semble donc évident que le montant du salaire proposé au Sénégalais pour une prolongation de contrat ne semble pas être à la hauteur de ses attentes. Ce que ne nie Bruno Satin. Naples est en passe d’accepter un transfert d’Higuain à la Juve pour pas moins de 78 millions de livres (environ 60 milliards FCFA). L’attaquant devrait toucher pas moins de 6,3 millions de livres (5 milliards FCFA). Et Satin a admis que ce sont quasiment les mêmes raisons qui expliquent la volonté de l’international sénégalais de quitter le club. «Nous avons décidé de quitter pour des raisons économiques. Chelsea le (KalidouKoulibaly) veut. C’est le moment de signer un contrat», a reconnu l’agent. Les Blues devront toutefois se montrer plus convaincants en raison de la concurrence sur ce dossier.
Après une première offre de 40 millions d’euros (26 milliards FCFA) refusée par Naples, les Toffees seraient dernièrement revenus à la charge avec une nouvelle offre bien plus importante. Selon Sportitalia, l’équipe désormais entraînée par Ronald Koeman aurait proposé 55 millions d’euros (36 milliards FCFA) pour s’attacher les services de Koulibaly, soit 15 millions d’euros de plus que ce qu’a proposé Chelsea. Koulibaly avec ses 42 matchs la saison écoulée vaut bien ce prix, mais c’est surtout le président de Naples qui devrait se frotter les mains en cas de transfert du Sénégalais.
En hommage à Baba Touré, décédé samedi dernier et inhumé le lendemain dimanche au cimetière de Pikine, Stades revient sur le dernier entretien que lui a accordé le regretté l’ancien footballeur parti à l’âge de 59 ans suite à un malaise. C’était dans notre livraison du mardi 15 mars dernier
Baba Touré, vous êtes aujourd’hui dans le staff de Guédiawaye FC. une bonne reconversion pour vous ?
Effectivement. Vous savez, Diamil Faye, le président de cette équipe, est quelqu’un que j’ai encadré dans son très jeune âge, avant même qu’il n’aille en Europe. C’est lui qui m’a pris dans le staff. Je le remercie beaucoup, d’anciens footballeurs comme Séga Sakho et d’autres l’ont d’ailleurs félicité pour son geste. Je suis superviseur dans le club et j’y suis à l’aise. À part l’équipe première, j’ai un droit de regard sur les équipes junior, cadette et réserve. Je ne me plains pas, j’ai un salaire et l’ambiance est très bonne. En plus de moi, il y a un jeune qui s’appelle Ablaye Guèye qui était le capitaine de Guédiawaye. Il a eu une fracture qui l’a poussé à arrêter de jouer. Aujourd’hui, il s’occupe des juniors. Je pense que c’est une bonne démarche de la part de Diamil Faye.
Le président de la république, Macky fall, a dit une fois que vous l’avez fait rêver en tant que footballeur. N’avez-vous pas le sentiment d’être passé à côté de quelque chose de grandiose ?
Je vais dire deux mots sur le président Macky Sall. Quand je partais à Fatick, à l’époque, c’était pour un mariage. Mais, sur la demande des gens, je suis resté jouer dans l’équipe Navétane, à l’AJ Fatick, c’était dans les années 1975. L’année d’après, l’équipe jouait en première division. À l’époque, Macky Sall était encore élève au lycée. C’est vrai, il a dit à plusieurs reprises que je suis son footballeur préféré et je peux le croire. À l’époque quand on devait jouer un match, il venait me voir et me disait «je veux que tu marques un but pour moi. Donne-moi tes chaussures je vais te les nettoyer». Il avait vraiment de l’admiration pour moi en tant que footballeur et quand il me disait cela, je marquais toujours pour lui. Mais ça s’arrête là. Je l’ai dit une fois à un journaliste qui est allé écrire que Macky Sall cirait mes chaussures. Ce n’était vraiment pas dans le contexte, surtout quand on parle du président de la République. Moi, je suis vraiment fier de lui avoir procuré autant de plaisir sur le terrain.
Qu’est-ce qui vous a manqué pour être professionnel avec le talent que vous aviez ?
C’est Dieu qui décide. Mais vous savez, dans ce pays, quand on est célèbre, les gens racontent n’importe quoi sur vous. Peut-être que beaucoup ne le savent pas, mais j’ai été en Belgique, au FC Bruges. Mais à l’époque, j’avais des soucis de santé. Quand je partais, je savais que je serais recalé à cause de cela. Finalement, c’est ce qui s’est passé. C’était avant que Khalilou Fadiga n’intègre ce club. Il y a également que les dirigeants du club proposaient une indemnité de transfert de 10 millions de francs belges, ceux de la JA en demandaient 30. L’un dans l’autre, le transfert ne s’est pas fait.
Votre comportement en tant que footballeur était également très décrié…
C’est ce que je dis, quand on est célèbre les gens racontent beaucoup d’histoires sur vous. Que n’a-t-on pas entendu sur El Hadji Ousseynou Diouf ? Mais chacun vit à sa façon, selon ses habitudes. C’est vrai, je me couchais très tard, pas avant 4 heures du matin, mais le lendemain je faisais vibrer le stade. Je faisais se lever les foules. C’est un don de Dieu que j’avais, personne ne peut me l’enlever.
Ne regrettez-vous pas ce manque d’hygiène de vie en tant que sportif ?
Je ne regrette absolument rien de tout ce que j’ai fait. Je suis un croyant et tout ce qui m’arrive, je me dis que c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Les gens disaient même du mal du Prophète (PSL).
Avez-vous changé aujourd’hui ?
Oui, j’ai beaucoup changé. Aujourd’hui, j’ai 59 ans et je remercie le Bon Dieu pour cela. Maintenant, dans ce pays, quoi qu’on fasse, les gens parleront toujours. C’est Dieu qui donne et qui choisit à qui il donne.
La finale de la Coupe du Sénégal que vous avez jouée avec la Ja contre le Casa Sports en 1980 a marqué l’histoire du foot sénégalais. que retenez-vous de cette rencontre ?
Tous mes malheurs sont partis de cette finale. C’est un match que je ne devais pas jouer. On avait dit à mes dirigeants que des choses graves pouvaient m’arriver si je jouais ce match, mais ils n’en ont pas tenu compte. Ils voulaient gagner à tout prix et ils m’ont fait jouer malgré tout. Avant le début de la rencontre, alors qu’on s’échauffait vers le virage-enfants du stade Demba Diop, quelqu’un m’a jeté un truc. Je suis tombé, j’étais comme foudroyé. J’entends encore les cris de Soumaré qui disaient «Baba est mort». On m’a aidé à me relever. Mais il était hors de question pour mes dirigeants de me laisser sur le banc. J’ai souffert pendant toute la rencontre, j’avais des sensations très bizarres. J’ai l’impression d’avoir été sacrifié pour ce match. J’ai dû me soigner pendant longtemps après cette rencontre. Je remercie beaucoup mon marabout Serigne Ngathie Fall
Sur le plan du jeu, qu’avez-vous retenu de cette finale ?
On avait un très grand entraîneur qui s’appelle Jo Diop et qui avait su mettre un excellent dispositif tactique pour ce match. On respectait à la lettre ses consignes et on était tous prêts à mourir pour lui sur le terrain. Il y avait également une très grosse solidarité entre les joueurs. Sur le match, il y a l’histoire de ce penalty que j’ai tiré à deux reprises, parce que sur le premier tir que je rate, il y a un joueur du Casa qui entre dans la surface. Je le retire et je marque. Mais dans les faits, il y avait bel et bien penalty. Mamadou Teuw avait fait faute sur moi en pleine surface de réparation. L’arbitre avait simplement appliqué le règlement. Maintenant, il y a eu la réaction de feu Bocandé qui avait porté un coup à l’arbitre qui lui avait valu sa fameuse suspension. Finalement, c’était un mal pour un bien, puisqu’on connaît la suite de l’histoire. Je pense que c’est ce qui a rendu cette finale aussi célèbre.
Vous avez été le grand absent de l’équipe de Caire 86, qu’est-ce qui s’est passé ?
D’abord, je dois dire que j’ai été pour beaucoup dans la qualification du Sénégal. Lors du match contre le Togo, il y avait match nul à Demba Diop jusqu’à quelques minutes de la fin de la rencontre, j’ai amorcé une action qui s’est terminée sur un corner. J’ai déposé le ballon sur la tête de feu Dabo qui marquait le but de la qualification pour le tour suivant. Sur la dernière ligne droite, j’étais en brouille avec les dirigeants de la JA et je suis resté longtemps sans jouer. Il était dit que les joueurs qui n’étaient pas compétitifs en club ne devaient pas être sélectionnés en équipe nationale. C’est ce qui a fait que je n’étais pas dans cette équipe.
Quelles sont vos joies et vos peines dans votre carrière de footballeur ?
Je l’ai dit, je ne regrette absolument rien. En tant que footballeur, j’ai toujours considéré que j’exerçais un art. C’est-à-dire qu’il fallait que je me fasse plaisir et que je donne du plaisir à mes supporters et au public. Et ça, je pense que je l’ai réussi. Et c’est ce que je veux que les gens retiennent de moi. Ce que je faisais dans un stade, peu de gens le faisaient de mon temps. Qu’importe si je n’ai pas gagné de l’argent, qu’importe si je ne suis pas riche. C’est ma philosophie.
Quel partenaire vous a le plus marqué ?
Sans hésiter, Roger Mendy. On s’appréciait mutuellement. Quand il était derrière j’étais tranquille. Je lui faisais confiance. Il avait un talent exceptionnel dans son registre. Ce que moi je faisais devant, lui le faisait derrière. Un joueur de grande classe. Maintenant, j’appréciais beaucoup de mes coéquipiers comme Loulou Sow, Ibrahima Diakhaby avec qui j’ai gardé de bonnes relations. D’ailleurs, à chaque fois qu’il est à Dakar il m’appelle, on va au stade ensemble, on se rappelle de bons souvenirs et il me donne à chaque fois de l’argent. Sadio Demba également est un grand ami à moi. Il pleure à chaque fois qu’on se voit.
La Jeanne d’arc évolue désormais en National 2, qu’est-ce que cela vous fait ?
Cela me fait mal bien sûr, mais c’est la faute des dirigeants. Ceux qui ont orchestré l’éviction de feu Omar Seck ont tué la JA. C’est quelqu’un qui a consacré sa vie à ce club, qui mettait ses moyens dans le club. C’était vraiment un dirigeant modèle. Et il avait beaucoup de projets pour la JA au moment où les gens ont manigancé ce complot contre lui. C’est vraiment dommage. Je pense qu’il faut continuer à poursuivre ces gens-là parce qu’ils ont fait beaucoup de mal au club.
Vous a-t-on appelé à rejoindre le staff technique du club ?
Je vais toujours voir les matchs de la JA. Même si on ne me confie rien, je donne mon avis à l’encadrement sur les aspects techniques lors des matchs. Dernièrement, quelqu’un m’a effectivement appelé pour me dire qu’ils voulaient que je vienne appuyer l’encadrement de l’équipe. Je lui ai dit que je suis au Guédiawaye FC, maintenant s’ils s’entraînent à des heures différentes, je pourrais venir, puisque la JA reste ma famille. Il m’a demandé combien on me paie à Guédiawaye, quand je lui ai répondu il m’a dit que je ne devais pas abandonner la JA pour cette somme. Cela m’a énervé, puisque la JA n’a absolument rien fait pour moi. De notre temps, la plupart des joueurs travaillaient dans une banque de la place. Moi-même j’y ai travaillé. Quand je suis venu on me demandait d’amener des dossiers à gauche et à droite. Je me suis dis que ce n’était pas un boulot, même si mon niveau d’études n’est pas élevé. Je suis donc parti. Finalement, au bout de deux ans il y a eu un changement à la direction de la banque et presque tous les joueurs de la JA ont été virés. Mais, je vous le dis, je me prépare à mettre en place mon école de football. Il y a une personne de bonne volonté, Malick Thiam, qui est prête à m’accompagner dans ce projet.
Comment jugez-vous le niveau du championnat local ?
Je dois dire que quelque part, les gens ont tué le foot local. De notre temps, l’équipe nationale était en grande majorité composée de joueurs locaux, on y ajoutait trois ou quatre professionnels. Aujourd’hui, l’équipe est exclusivement composée de professionnels. Cela décourage les joueurs locaux et décrédibilise le championnat local. D’ailleurs, j’en profite pour féliciter Aliou Cissé qui a intégré deux locaux dans sa dernière liste (Pape Seydou Ndiaye de Niary Tally et Chérif Salif Sané du Casa Sports, ndlr).
Justement, Aliou Cissé dit qu’il veut ramener le Sénégal en Coupe du monde et remporter la CaN. Cette équipe en a-telle les moyens ?
Un jour, je l’ai rencontré et je lui ai dit de corriger le jeu de Sadio Mané, parce qu’il porte trop le ballon. Ce gosse peut effectivement être le maître à jouer de cette équipe, il peut la porter très loin, mais il faut qu’il dépouille son jeu, qu’il discipline son jeu. Il doit jouer plus simple. Je lui ai également dit que lui, Me Augustin Senghor et des responsables de la fédé doivent aller voir certainement personnes parce qu’il y a des choses qu’il faut régler dans cette sélection. Il sait qui il faut aller voir. Personnellement, je lui souhaite vraiment de réussir sa mission. J’adore les Diouf et Fadiga, mais lui c’était un meneur sur le terrain, un tacticien. Malheureusement, au Sénégal, les gens parlent beaucoup trop.
Dans un contexte où l’offre en ressources destinées à l’Éducation ne suffit pas et que l’Etat déclare avoir atteint ses limites, il faut trouver une alternative. C’est dans ce cadre que la Cosydep a organisé hier une rencontre sur les financements innovants. L’exonération fiscale, la parafiscalité et la contribution individuelle sont autant de pistes proposées.
La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep) a organisé hier un atelier sur le financement de l’éducation. Il était question, au cours de la rencontre, d’aborder essentiellement les sources de financement et leur répartition.
Si l’on en croit le Président du conseil d’administration (Pca) de la Cosydep, Moussa Mbaye, l’initiative a été prise dans un contexte où non seulement les ressources allouées à l’Education ne sont pas suffisantes, mais également l’Etat déclare sans cesse avoir atteint le plafond de ses moyens, avec notamment 500 milliards F CFA du budget qui servent à payer les salaires.
S’agissant du financement, une étude faite sur la période 2009-2014 montre que 2 990 milliards ont été injectés dans le secteur. Les 92% viennent de l’Etat et les 7,8% des bailleurs. La contribution des ménages connus pourtant pour être la deuxième source après l’Etat n’a pas été comptabilisée, faute de traçabilité, selon le Directeur de la planification et de la réforme de l’Education, Mamadou Abdoulaye Sall. Malgré les chiffres impressionnants, les acteurs sont d’accord que la demande est supérieure à l’offre.
Il faut donc trouver des financements innovants. Mamadou Abdoulaye Sall et d’autres participants ont fortement pointé du doigt la question fiscale. Pour eux, une partie des exonérations peut permettre de faire face largement aux besoins de l’Education.
‘’Nous avons besoin de 70 milliards F CFA pour résorber les abris provisoires. Comparés aux centaines de milliards d’exonération, ce n’est rien’’, déclare-t-il. Un autre trouve lui aussi scandaleux que l’Etat puisse renoncer à 300 milliards au profit d’entreprises qui font de gros bénéfices à un moment où l’école est confrontée à un déficit de ressources.
Une opinion que ne partage pas le représentant du ministère de l’Economie et des Finances. Gorgui Cissé, inspecteur des impôts et domaines, a invité les participants à ne pas se focaliser sur les exonérations car, dit-il, l’économie du pays en a besoin. Il propose à son tour que les gens s’intéressent à la parafiscalité.
Par exemple, l’énergie a son fonds de soutien, l’entretien des routes a également une enveloppe de 10 à 30 milliards annuelle. Mais il n’existe pas de fonds de soutien à l’Education, fait-il remarquer.
0,25% des chiffres d’affaires et 1% des salaires
Outre les niches fiscales, il y a l’appel de la communauté à la solidarité. L’enseignant-chercheur Mamadou Youri Sall a indiqué d’abord que le Sénégal compte 82% d’apprenants qui n’ont pas dépassé le niveau primaire. Après 13 ans d’études, moins de 5% ont le baccalauréat. Là où dans les pays du Nord, 50% des apprenants décrochent la licence, au Sénégal, on est à 2%.
Pendant ce temps, le Sénégal qui est à 6,44% du Pib alloué à l’Education de façon générale se fixe comme objectif d’avoir les 7% du Pib en 2017. Ce qui, d’après lui, non seulement ne sera pas atteint, mais reste minime. ‘’Il nous faut 10% du Pib. Le Brésil est à 10%, le Ghana 8% nous devons faire plus d’efforts’’, recommande-t-il.
En plus de ce qui est attendu de l’Etat, il y a l’appel au privé. D’abord les entreprises. Les intervenants sont unanimes sur le fait que les entreprises ne contribuent pas aux ressources destinées à l’Education. Baajoordo, un groupe de réflexion à Saint-Louis dont M. Sall est membre, propose que 0,25% des chiffres d’affaires soient affectés à l’école.
De même, lui et ses camarades suggèrent que les salariés acceptent de céder 1% de leur salaire en guise de solidarité. Une proposition rejetée déjà dans la salle. En effet, les salariés disent avoir suffisamment fait en tant que parents d’élèves. ‘’Qu’on ne nous demande pas un effort supplémentaire’’, s’époumone Awa Wade.
Mamadou Youry Sall précise que 1% du salaire, c’est juste 1000 F pour une paie de 100 000 F CFA. Il s’y ajoute que cette contribution est demandée juste pendant 5 ans environ, le temps de résorber les abris provisoires et de doter les étudiants de suffisamment d’amphithéâtres. Selon lui, si le Nord du Sénégal a moins d’abris que le Sud, c’est parce que dans cette zone, l’Education est avant tout une affaire de communauté qui très souvent construit elle-même les établissements. ‘’L’Etat ne fait que payer le salaire des enseignants. Mais parfois, il a même du mal à suivre’’, relève-t-il.
Les bizarreries de la répartition du budget
Par ailleurs, tout ne se règle pas par la dotation de ressources. Il faut aussi une bonne répartition. Mamadou Abdoulaye Sall a révélé que l’éducation nationale qui regroupe plus de 90% des effectifs n’a que 38% du budget global de l’Education. L’enseignement supérieur totalise les 27,5% pour 3,8% des effectifs, ce qu’il trouve aberrant. Mais son parent Mamadou Youry rappelle que même dans les pays de l’Ocde, l’enseignement supérieur se voit affecter le 1/3 de l’enveloppe de l’éducation.
Par contre, tous les intervenants sont d’accord que l’enseignement technique et la formation professionnelle sont les parents pauvres du système. C’est là où on trouve un des paradoxes du Sénégal. Alors qu’on proclame partout qu’il faut former les jeunes à des métiers, le département qui a en charge ce volet n’a que des miettes.
Un autre paradoxe, la part de l’investissement, 7,5%. Au même moment, le salaire des enseignants prend les 60%, ceux du personnel non enseignant 8,8%, la bourse des étudiants 8,8%. ‘’Avec cette structure, comment avoir de la qualité ?’’ se demande Mamadou Abdoulaye Sall. D’où la nécessité de revoir la répartition du budget. Un vaste programme !
Le parcours de Oumar Diop, instituteur à Thiès, est assez atypique. Après avoir interrompu ses études en classe de première, il s’est retrouvé en Côte d’ivoire comme tailleur en broderie, avant de revenir enseigner au Sénégal. il vient de décrocher le Baccalauréat à l’âge de 42 ans.
Oumar Diop, instituteur à l’école de Ngoumsane à Thiès, a un parcours pour le moins atypique. Alors que rien ne pouvait le présager ces dernières années, il vient de décrocher le Baccalauréat Série L dès le premier tour, avec une moyenne de 11,08 à l’âge de 42 ans, même s’il a eu 10 points de moins, pour n’avoir pas fait l’épreuve d’éducation physique. Il raconte qu’il a interrompu ses études en classe de première, dans l’intention d’aller les poursuivre à Abidjan en Côte d’Ivoire où vit un de ses oncles. « J’étais très doué en football et je voulais précisément verser dans le sport-études en Côte d’Ivoire », se rappelle-t-il.
Arrivé au pays de Félix Houphouët-Boigny, en 1995, il a fait part de ses intentions à son oncle. Pendant trois mois, dit-il, la mise en oeuvre de sa volonté de poursuivre les études en Côte d’Ivoire s’est heurtée à des obstacles et l’oncle lui a demandé de choisir entre rester à Abidjan pour apprendre un métier ou retourner au Sénégal poursuivre ses études. C’est ainsi qu’il a pris la décision de rester, mais pour se lancer dans la couture, comme tailleur en broderie. Il est resté sur ce schéma pendant une bonne dizaine d’années, avant de retourner au Sénégal en 2006, pour installer son atelier à Thiès. A l’en croire, puisque l’envie de poursuivre les études le tenaillait toujours, il a eu vent de l’organisation du concours de recrutement des volontaires de l’éducation. « Titulaire du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), j’ai aussitôt fourni un dossier pour subir le concours et j’ai réussi. C’est ainsi que j’ai fait ma formation au Centre régional de formation des personnels de l’éducation (Crfpe) en 2008, avant d’être affecté à l’école de Keur Ibra Guèye, dans le département de Thiès, et depuis 2010, je suis à l’école de Ngoumsane. Après une première tentative infructueuse de passer le Bac, en 2009, parce que j’avais manqué à l’appel pour des raisons professionnelles, j’ai recommencé cette année et le succès a été au rendez-vous », raconte-t-il.
Puis de poursuivre : « Je dois cette réussite à mon encadreur Lomé Hugo, professeur de lettres à Thiès et à tous ses collaborateurs et avec leur aide, je compte d’ailleurs garder intacte cette envie d’étudier, pour exploiter toutes les opportunités que m’offre ce diplôme universitaire ».
KARIM WADE CITE A COMPARAITRE LE 14 NOVEMBRE PROCHAIN
PROCES EN APPEL CONTRE L’EXPERT COMPTABLE PAPE ALBOURY NDAO
Alors qu’il se terre au Qatar depuis sa sortie de prison, le retour de Karim Wade au bercail est imminent. En effet, dans l’affaire de faux et usage de faux en écriture privée et tentative d’escroquerie qui l’oppose à l’expert comptable, Pape Alboury Ndao, ses avocats ont demandé la comparution du fils de l’ancien président. Une demande à laquelle a accédé le président de la Cour d’appel qui a renvoyé cette affaire au 14 novembre prochain. une stratégie aux ramifications politiques pour accélérer le retour du candidat du Pds au Sénégal.
Depuis sa libération par grâce présidentielle que lui a accordée le Président Macky Sall, Karim Wade a quitté le Sénégal dans la nuit du 23 au 24 juin dernier, juste après sa sortie de prison en destination du Qatar. Un voyage dans la précipitation sans avoir même eu le temps de communier avec ses militants, après trois ans de prison. Ce qui fait dire à certains responsables politiques que c’est un «deal» entre le pouvoir et le Parti démocratique sénégalais (Pds). En tout cas, si l’exil de l’ancien ministre de la Coopération était le prix à payer pour bénéficier d’une sortie de prison, ce pacte est en passe d’être rompu par les conseils de l’ancien détenu de Rebeuss.
En effet, dans cette procédure de faux usage de faux en écriture privée et tentative d’escroquerie qui l’oppose à l’expert comptable, Pape Alboury Ndao devant la Cour d’appel, les défenseurs du fils de l’ancien président ont sollicité le renvoi. Une demande de renvoi motivée par la comparution du plaignant, en l’occurrence Karim Wade. Une requête à laquelle, le président de la Cour a accédé, avant de renvoyer le procès au 14 novembre prochain. Avec ce délai considérable d’un peu plus de trois mois, il appartient aux défenseurs de la partie civile de mener les diligences nécessaires pour faire comparaitre leur client.
CONVOCATION DE KARIM WADE, UNE STRATEGIE POLITIQUE ?
Une volonté des avocats de faire comparaître Karim Wade qui sonne également comme une stratégie politique déroulée à dessein pour mettre fin à l’exil du candidat du Pds. Car, en faisant comparaître Karim Wade à ce procès, les libéraux auront, d’une pierre deux coups réussi à faire comparaître le fils de l’ancien président, mais également d’avoir le candidat du Pds au Sénégal pour relancer les activités politiques de son parti. Ce, d’autant qu’il s’active depuis le Qatar à tisser sa toile en vue de préparer son retour. Un retour qui risque de faire beaucoup de bruit du côté du pouvoir. Cependant, audelà des relents politiques de cette affaire, Karim Wade - si son retour est avalisé - aura l’occasion de solder ses comptes avec l’expert comptable et non moins administrateur de Dp World dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Pape Alboury Ndao, pour rappel, avait confié à la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Ci/Crei) que l’ancien ministre du «Ciel et de la Terre» détenait un compte bancaire ouvert à Singapour et crédité d’un montant de 47 milliards Fcfa.
Des révélations qui ont été à l’origine de la seconde mise en demeure servie à Karim Wade par le juge d’instruction de la Crei. Toutefois, en dépit de cette information supplémentaire pour resserrer l’étau autour du fils de l’ancien président, dans son délibéré, le président Henry Grégoire Diop, bien que condamnant Karim Wade à six ans de prison, avait écarté le controversé compte de Singapour. Cette décision du juge de la Crei n’avait pas impacté sur celle rendue par le juge correctionnel qui avait relaxé l’expert comptable, Pape Alboury Ndao en instance. Des empoignades verbales en perspective avec le remake de cette affaire !
LES RIVERAINS INQUIETS RÉCLAMENT DES AMÉNAGEMENTS SUR L'OUVRAGE
Conséquences de la mise en service du Pont de l'Émergence
L'inauguration du Pont de l'Émergence samedi dernier n'a pas permis de mettre fin aux craintes des populations, qui redoutent l'impact de l'ouvrage sur l'avenir de leurs quartiers. Les habitants de la cité Millionnaire réclament la construction d'une bretelle d'accès, pour éviter que leur quartier soit enclavé. ils comptent saisir le maitre d'œuvre pour obtenir des aménagements afin d'éviter que la cuvette dans laquelle se retrouve leur quartier n'entraîne des inondations.
Au lendemain de l'ouverture du Pont de l'Émergence, ex "Pont Sénégal 92" inauguré par le président de la République, samedi dernier, la circulation automobile reprend peu à peu ses droits, à ce grand noeud routier. Sous un ciel nuageux, une rangée de voitures serpente sur la nouvelle chaussée de 2×3 voies d'un coût de 7 milliards de Fcfa.
Le pont ambitionne de désengorger cet axe qui mène vers les Parcelles Assainies et Grand Yoff. "L'ouvrage n'est pas entièrement achevé. Il reste juste à faire quelques petits travaux de finition", nous souffle un ouvrier qui discute à l'entrée du camp de base de la Compagnie sahélienne d'entreprise (Cse).
Derrière, les camions citernes et les engins de terrassement sont à l'arrêt. Aucune trace d'activité sur le site, qui semble se remettre peu à peu de la cérémonie d'inauguration, le week-end passé. Quelques glissières et autres trottoirs sont toujours en chantier. Le bitume des bretelles d'accès est dépourvu de marques de signalisation. Les canalisations sont encore prisonnières de leurs coffrages en métal. L'embellissement de l'ouvrage est loin d'être au rendez-vous sur le Pont de l'Émergence.
Non loin, la cité "Millionnaire" vibre au rythme des petits métiers qui fleurissent dans cette partie qui jouxte directement l'édifice. Les habitants se disent préoccupés de l'impact de l'ouvrage qui, selon eux, n'a pas pris en compte les intérêts des riverains.
"Nous sommes inquiets de l'impact que le pont va engendrer pour l'avenir de notre cité. Nous avons quelques griefs contre le maitre d'oeuvre qui n'est pas resté fidèle à l'ancienne configuration du pont Sénégal 92. Nous avons demandé à la Cse de réhabiliter notre bretelle qui nous permettait d'accéder directement au pont. Nous sommes obligés maintenant d'aller jusqu'à la Patte d'Oie pour pouvoir emprunter le pont", déclare Malick Samb.
Indifférent aux Klaxons des voitures qui passent près de là, le jeune ouvrier continue son argumentaire. "Une délégation de notables du quartier et du maire de Grand Yoff a rencontré vendredi dernier les responsables de la Cse pour qu'ils ouvrent une voie d'accès. Nous en avons besoin pour éviter que notre quartier soit enclavé.
Par ailleurs, nous ne savons pas si l'impact environnemental du pont a été entièrement pris en charge par ce projet. Nous avons des craintes par rapport à l'hivernage. D'autant plus que les canaux et les fosses qui doivent permettre de canaliser les eaux pluviales ne sont pas encore achevés". Non loin de là, il y a la mosquée de la cité "Millionnaire"et la ruelle qui mène à la maison du chef de quartier vibre au rythme des enfants qui jouent au football.
Cité Millionnaire étouffe près du Pont de l'Émergence
Alpha Dia, membre du comité de concertation pour la mise en place d'un conseil de quartier, dénonce le manque d'étude d'impact du projet. "Notre quartier est en train de dépérir. La bretelle sud qui traversait le quartier est aujourd'hui fermée. Nous avons constaté que beaucoup de commerces et de banques ont fermé à cause de la situation d'enclavement. Le maître d'oeuvre du pont devait prendre en compte tous ces paramètres car les populations de la cité n'ont pas à subir les impacts négatifs de l'ouvrage", fulmine-t-il.
"Nous ne voulons pas qu'il soit un repaire de délinquants et autres garages de mécaniciens. Nous avons même prévu une rencontre avec le sous-préfet des Parcelles Assainies pour discuter de la situation de notre quartier", ajoute-t-il. Les passerelles poussiéreuses accueillent toujours les passants qui traversent l'autoroute. Près de la Patte d'Oie, un groupe de vendeurs attend les clients.
"Nous sommes soulagés de l'ouverture du pont. Nous avons beaucoup souffert des embouteillages causés par les travaux. Ils ont bloqué une partie de notre clientèle qui n'avait plus accès à nos boutiques. Nous espérons que les travaux vont bientôt se terminer pour que nos activités puissent reprendre normalement", affirme-t-il.
Seynabou Ndiaye Diakhaté revient aux affaires. La nouvelle Présidente de l'Ofnac est magistrate de formation. Elle a occupé diverses fonctions dans l'appareil judiciaire national mais également au sein des juridictions communautaires de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA).
Mais au Sénégal, son nom est inscrit dans les annales de la justice pour avoir instruit certains dossiers sulfureux. Elle a tour à tour été, de 1989 à 1999, substitut du Procureur de la République près le Tribunal régional hors classe de Dakar chargée des mineures (tribunal des enfants) et des audiences de flagrant délit.
Procureur de la République près le Tribunal régional de Thiès de 1999 à 2003. Seynabou Ndiaye Diakhaté a été ensuite Doyenne des juges d'instruction au Tribunal régional hors classe de Dakar en 2003. Celle qui a été la doyenne des juges (2003- février 2007) a eu à inculper Idrissa Seck pour atteinte à la sûreté de l’Etat. On était de plain-pied dans la tempête de l’affaire dite des chantiers de Thiès.
Le dernier grand dossier qu’elle a eu à gérer est relatif aux accusations de pots-de-vin sur les chantiers de la corniche ouest. Dans cette affaire, un certain Pape Malick Ndiaye avait accusé le secrétaire général de la présidence de la République, par ailleurs Directeur exécutif de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique, Abdoulaye Baldé, d’avoir touché des pots-de-vin.
Pape Malick Ndiaye a été même placé sous mandat de dépôt mais, c’est elle, en sa qualité de doyenne des juges, qui lui avait accordé une liberté provisoire le 16 janvier 2007. D’ailleurs, ils sont nombreux à penser que c’est la gestion de ce dossier dont Abdoulaye Baldé et le président de l’Anoci, Karim Wade, ont été cités qui a précipité son départ. Elle a été remplacée par Mahawa Sémou Diouf.
Par la suite, elle été détachée à la Cour de justice de l’UEMOA où elle fut Avocat général jusqu’en 2013. Elle est même devenue Premier Avocat général de la même juridiction au sein de la même juridiction à Ouagadougou en Burkina Faso.
C’est en avril 2016 que la veuve de l’ex-président du Conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté est revenue au sein des juridictions nationales après sa nomination comme Conseillère à la Cour Suprême du Sénégal, notamment à la Chambre administrative et Chambre criminelle.
A Kaffrine, après la pluie, c’est le sale temps. En effet, suite aux dernières précipitions du week-end, la ville a été totalement isolée du reste du monde. Aucune perte en vie humaine, cependant les dégâts matériels sont énormes.
Une ville totalement inondée ! Tel est le décor que présente Kaffrine, après seulement une première forte pluie. La capitale du Ndoucoumane est, en effet, sous les eaux suite aux précipitations enregistrées entre le samedi matin et la journée du dimanche. Pour une quantité pluviométrique estimée à 200 mm. Kaffrine souffre déjà d’un tropplein d’eau. Hier matin, il était impossible de rallier la localité. Toutes les voies d’accès étaient ainsi envahies par les eaux. La route nationale N°1 reliant Kaolack à Kaffrine a vu le trafic interrompu. Situation identique sur l’axe Kaffrine-Tamba, tout comme sur la route de Nganda, à hauteur de Lagué. Au centreville, le tribunal départemental est inondé. Les deux postes de santé des quartiers de Diamaguène et de Kaffrine 2, comme chaque année, sont encore engloutis par les eaux. Les quatre principaux quartiers que sont Diamaguène Centre, Diamaguène Ndiobène, Kaffrine 2 et Guinaw Rail sont inondés.
Dans le département de Malem- Hodar, plus précisément à Diombène Samba Lama, 90 concessions ont été endommagées. Les sinistrés, obligés de quitter leurs demeures, vivent présentement dans la détresse. En plus de leurs logis totalement envahies, ils ont perdu beaucoup de leurs biens. Des chevaux, des chèvres, du foin pour le bétail, des ustensiles de cuisine, le stock alimentaire est détruit par les flots. Une situation difficile à vivre pour les populations. Ce lundi matin, le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie a effectué le déplacement à Kaffrine. Diène Farba Sarr s’est rendu au chevet de la population kaffrinoise.
D’après le maire de Kaffrine, Abdoulaye Wilane, l’attribution des marchés de construction des infrastructures urbaines, de gré à gré, est la cause du désastre. A l’en croire, tout s’est fait par complaisance, entre la tutelle et des entrepreneurs.
LE MINISTRE DIENE FARBA SARR ET SA DELEGATION CONSPUES PAR LES POPULATIONS
La délégation gouvernementale conduite par le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr, venue au chevet des populations sinistrées, a été conspuée. Les populations qui sont victimes des inondations depuis maintenant quelques années ont manifesté leur colère devant la délégation gouvernementale. Elles reprochent au gouvernement de n’avoir pas pris au sérieux leur situation. Face à cette grogne, le ministre accompagné du Gouverneur, du maire de Kaffrine, des conseillers municipaux et des membres du conseil de la Jeunesse, s’est confondu dans des promesses. D’ailleurs, les sinistrés accusent le ministre Diène Farba Sarr d’avoir aggravé la situation pour avoir inondé les sinistrés de promesses. « Il n’a pris aucune décision ou mesure pour sortir les populations du sinistre. A la place, il a constaté les mauvais travaux exécutés par des entreprises familles. Aujourd’hui, Kaffrine est coupée de Nganda, de Sokone, de Touba et la route de Kaolack vient d’être libéré par les eaux qui avaient englouti un taxi », a confié un élu qui souligne que la mairie se débrouille pour servir des repas aux familles sinistrées.
LES QUATRE POLICIERS ACCUSES DEVANT LA BARRE
MEURTRE DE L’APPRENTI CHAUFFEUR IBRAHIMA SAMB EN 2013 A MBACKE
Au total, neuf affaires sont inscrites au rôle pour la première chambre criminelle de l’histoire de Mbacké, ouverte officiellement ce lundi. Mais le procès des quatre policiers poursuivis pour le meurtre du jeune Ibrahima Samb, en 2013, sera sans nul doute la grande attraction de ce mardi. En effet, les policiers Mame Kor Ngom, thiendella Ndiaye, Wally Almamy Touré et Ousmane Ndao seront édifiés sur leur sort aujourd’hui.
Jour de vérité pour Mame Kor Ngom, Thiendella Ndiaye, Wally Almamy Touré et Ousmane Ndao, tous membres de la brigade de recherche du commissariat urbain de Mbacké. Poursuivis pour meurtre et actes de barbarie et placés sous mandat de dépôt depuis le 18 novembre 2013, les présumés meurtriers feront face au président du tribunal, Mbaye Pouye et ses assesseurs, ce mardi, pour la deuxième affaire de la chambre criminelle de Mbacké. Les faits pour lesquels ils sont poursuivis ont eu lieu à Mbacké et remontent à la nuit du 17 au 18 octobre de l’année 2013, lorsque le jeune apprenti-chauffeur, Ibrahima Samb, a été découvert mort et ligoté dans le coffre arrière de la voiture appartenant au policier Wally Almamy Touré. Mais ce qui incrimine les quatre flics, c’est que la veille, ils avaient utilisé le véhicule en question pour une opération de routine. D’après certaines sources et témoins entendus dans l’enquête, l’adolescent aurait été interpellé par les flics, ligoté et oublié toute la nuit dans le coffre.
Selon une source digne de foi, Ibrahima Samb, qui est mort étouffé, a été découvert le lendemain par un laveur de voiture. A la suite de cette découverte macabre, des incidents avaient été notés dans la commune de Mbacké où des manifestations de colère avaient été improvisées par des amis, parents et proches du défunt.
C’est cette affaire que la chambre criminelle de Mbacké devra juger ce matin. Et si leur culpabilité est avérée, les policiers Mame Kor Ngom, Thiendella Ndiaye, Wally Almamy Touré et Ousmane Ndao encourent de vingt ans de prison à la perpétuité.
CLAP DE FIN ENTRE NAFI NGOM KEÏTA ET L’EXÉCUTIF
Nomination de Seynabou Ndiaye Diakhaté a la tete de l’Ofnac
Nafi Ngom Keïta n’est plus présidente de l'Office national de Lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Son mandat expiré, elle a été remplacée hier par la magistrate Seynabou Ndiaye Diakhaté par décret présidentiel n°2016-1004.
Pas de prolongation ou de renouvellement de mandat pour Nafi Ngom Keïta à la tête de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) depuis le 25 juillet 2013. Son mandat de trois ans a-t-il pris fin ce lundi qu’elle a été remplacée hier-même par la magistrate Seynabou Ndiaye Diakhaté. Son départ ne surprend guère au regard de ses relations qui étaient heurtées avec l’Exécutif et son chef en premier lieu.
Durant son mandat de trois ans, l’ancienne responsable de l’Inspection générale d’Etat (IGE) a subi différents quolibets, attaques et critiques de la part de hauts responsables du pouvoir au premier rang desquels le Chef de l’Etat qui l’a nommée. Le président Macky Sall n’avait pas apprécié la sortie de Nafi Ngom Keïta quand celle-ci dénonçait au cours d’une rencontre le retard dans le démarrage de l’OFNAC.
Créé le 24 décembre 2012, la présidente et le vice-président n’ont été nommés que sept mois après. Il a fallu quatre autres mois pour que les autres membres soient nommés, soit le 31 décembre 2013. Et ce n’est que le 27 mars 2014 que Nafi Ngom et son équipe ont prêté serment. Pire, ils ont dû attendre avant de disposer d’un budget de fonctionnement.
Ce qui avait motivé la sortie de l'ex-Vérificatrice générale qui, lors d’un panel contre la corruption organisée par le Forum civil, avait déploré que l’OFNAC, depuis sa création en décembre 2012, ne disposât que de deux membres. Courroucé par cette ‘’déclaration publique’’, le chef de l’Etat avait jugé nécessaire de taper du poing sur la table contre Nafi Ngom Keïta. ‘’L’OFNAC est un organe de l’Etat. Ses problèmes doivent être posés au sein de l’Etat.
S’il y a un problème de budget, s’il y a un problème de nomination, je ne dois pas l’apprendre par la presse ou par la société civile. J’avais décidé d’ici la fin de l’année que je ne bougerais pas, afin que tout le monde comprenne que la meilleure démarche, c’est par le dialogue interne d’abord’’, s’était emporté Macky Sall, lors d’une rencontre tenue le 16 décembre 2013.
Il avait ajouté sur un ton ferme : ‘’Ce n’est pas en le posant dehors, en menant la pression qu’on fera bouger les choses. Je ne fonctionne pas comme ça. Et l’Ofnac, ça a été ma décision personnelle. Ses contraintes seront levées mais il fallait que tout le monde le comprenne ainsi.’’
Levée de boucliers des ministres et autres Dg
A peine cette tempête passée, la présidente de l’Ofnac d’alors subissait la levée de boucliers de ministres et autres directeurs de sociétés à cause de la déclaration de patrimoine. La pilule avait du mal à passer pour beaucoup d’assujettis. ‘’Un ministre m'a réveillée à minuit et demi pour me dire qu’il ne peut pas faire sa déclaration, alors qu’un autre a appelé mes collaborateurs pour avancer des propos qui ne l’honorent pas‘’, avait déclaré l’ex-patronne de la lutte contre la corruption sur les ondes de la Rfm en décembre 2014.
Il s’y ajoute que son style n’était pas apprécié par certains de ses collaborateurs ainsi que des personnalités devant se soumettre à cet exercice. D’ailleurs, dans un entretien accordé à votre canard EnQuête, Luc Sarr, conseiller politique du chef de l’Etat était même allé jusqu’à dire que celui-ci pouvait même dissoudre l’Ofnac. Son argument était que ‘’c’est une institution qui doit travailler dans la sérénité et le calme avec moins de communication’’.
Mais la réponse de Mme Keïta ne s’était pas fait attendre. ‘’Je suis légalement autorisée à communiquer conformément à la Déclaration de Djakarta qui consacre la déclaration de patrimoine. Je dois communiquer pour sensibiliser sur les prérogatives qui sont les nôtres mais aussi et surtout pour éviter la désinformation qu’on peut véhiculer sur l’institution qu’est l’Ofnac’’, avait-elle déclaré en marge d’un atelier de planification des actions stratégiques de l’institution qu’elle dirige.
Toujours est-il que malgré les ultimatums et l’invite du Président Sall demandant aux membres de son gouvernement de faire leur déclaration de patrimoine, conformément à un engagement qu’il avait pris devant les citoyens, jusqu’à présent, des autorités et fonctionnaires traînent les pieds. Puisqu’ils ne sont pas encore présentés devant les services de Nafi Ngom Keïta. Selon un rapport rendu public en mai dernier, l’organe de lutte contre la corruption n’a reçu que 385 déclarations de patrimoine sur une base de données estimée à 742 assujettis, soit 51,89%.
Me Oumar Youm : ‘’L'Ofnac n'a pas respecté son obligation de réserve’’
Quant aux attaques, elles ont repris de plus. D’ailleurs, il a fallu que l’Ofnac publie ses rapports 2014 et 2015 pour que les responsables de l’APR se livrent à des tirs groupés contre Nafi Ngom Keïta et l’institution qu’elle dirige, sans qu’un soutien public du Président à Mme Keïta ne s’en suive. Me Oumar Youm, Directeur de cabinet du président de la République d’appuyer sur la gâchette : ‘’L'Ofnac n'a pas respecté son obligation de réserve.’’ Cheikh Oumar Anne accuse la structure ‘’d’acharnement contre le Coud et son directeur’’.
Doudou Guèye, le directeur de Poste Finances, y voit quant à lui un organe ‘’mû par le besoin d’écrire coûte que coûte quelque chose’’. Une fois de plus, l’ex-sage-femme inscrite à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) avec à la clé un brevet, n’y était pas allé du dos de la cuillère pour répondre à ses contempteurs. Le Directeur de cabinet du président de la République également en avait pris pour son grade.
‘’Oumar Youm a tort, il aurait dû m’appeler. Contrairement à ses allégations sur mon devoir de réserve, c’est la loi qui m’oblige à communiquer. La loi contraint l’Ofnac à publier et à diffuser les rapports. Il faut que les gens comprennent que l’Ofnac, c’est du sérieux, ce sont 12 hauts cadres des plus talentueux et expérimentés de notre administration qui y sont. Il faut que les gens arrêtent’’, avait asséné celle qui, en en 2013, a obtenu un Master en administration publique (MPA) à John Jay College of Criminal Justice de la Cité universitaire de New York (CUNY) aux Etats-Unis.
Cependant, le fait est que malgré les harcèlements, attaques et autres dénigrements, la titulaire d’un master en finances et gestion publique et d’un diplôme de la Fondation canadienne pour la vérification intégrée a toujours réaffirmé sa ferme volonté de traquer, jusqu’au bout des ongles, les fossoyeurs de la République.
La preuve, elle est allée jusqu’à déclarer recevable une plainte contre Aliou Sall, le frère du chef de l’Etat. D’ailleurs au moment où ses détracteurs jetaient l’opprobre sur elle, des experts ont toujours salué ‘’la probité et l’intégrité d’une femme qui a accepté d’assumer une lourde charge, là où d’autres l’ont refusée’’.