Le tour de l’actualité en continu sur le continent. Au menu : Attaque à l’arme automatique à Bamako dans un hôtel abritant la mission de l’union européenne qui entraine l’armée malienne, le bilan fait état de morts parmi les assaillants et 2 suspects arrêtés. La Tunisie rouvre ses frontières 2 semaines après l’attaque djihadiste de Benguarden. Une réunion des pays voisins de la Libye se tient mardi à Tunis en présence des représentants de l’Onu de l’Union Européenne et de l’Union Africaine. Au Bénin, l’homme d’affaire Patrice Talon remporte la présidentielle avec 65, 39% des suffrages contre 34,61% pour son adversaire Lionel Zinsou selon la commission électorale. Après l’Onu et l’Union européenne, les Etats-Unis ont appelé au calme en république du Congo ou les populations attendaient mardi les résultats de la présidentielle du dimanche.
TRAHIS PAR LA VIDÉO-SURVEILLANCE
Attentat à l'aéroport de Bruxelles – Les images de trois suspects diffusées
AFP - Une image sur laquelle figurent des auteurs présumés des attentats commis mardi matin à l'aéroport de Bruxelles, captée par la vidéo-surveillance, a été diffusée par les autorités belges, rapporte l'agence Belga.
Trois hommes qui poussent des chariots à bagages sont visibles sur cette photo, qui montre des "suspects" des attentats qui ont fait au moins 14 morts à l'aéroport, précise Belga, qui a eu "confirmation du parquet fédéral" qu'elle "pouvait diffuser ces images", selon un responsable de l'agence interrogé par l'AFP.
MULTIPLE PHOTOS
L’EUROPE TOUCHÉE AU CŒUR
Attaques de Bruxelles - Une trentaine de morts, plus de 200 blessés dans des attentats à Bruxelles
AFP - Bruxelles a été secouée mardi par plusieurs attentats terroristes coordonnés, avec de puissantes explosions dans le métro et à l'aéroport international, dont l'une probablement causée par un kamikaze, qui ont fait une trentaine de morts, plus de 200 blessés et paralysé la capitale de l'Europe.
Quatorze personnes ont été tuées et 96 blessées à l'aéroport de Zaventem, a annoncé à l'AFP un porte-parole des pompiers, Pierre Meyrs. A la station de métro de Maelbeek, en plein quartier européen, le bilan toujours provisoire variait d'une "quinzaine de morts", selon les pompiers, à "probablement une vingtaine de décès" et 106 blessés, selon le maire de Bruxelles.
Ces attaques ont déclenché un relèvement de l'alerte antiterroriste à son niveau maximal, une fermeture jusqu'à nouvel ordre de l'aéroport international de Bruxelles et un renforcement de la sécurité dans des aéroports à Londres, Paris, Francfort, Genève et Copenhague, alors que l'Europe est la cible d'une vague d'attentats de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
Le trafic du métro a également été suspendu à Bruxelles, siège de l'Union européenne et de l'Otan.
Ces attentats surviennent quatre jours après la capture spectaculaire dans la commune bruxelloise de Molenbeek du Français Salah Abdeslam, seul survivant du commando auteur des attentats revendiqués par l'EI de novembre à Paris (130 morts), et désormais dans une prison belge de haute sécurité avant son transfèrement en France.
Vers 07H00 GMT mardi, deux explosions puissantes ont frappé l'aéroport de Bruxelles-Zavantem, "dont l'une probablement provoquée par un kamikaze", a déclaré le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw.
"Nous redoutions un attentat et c'est arrivé", a réagi le Premier ministre Charles Michel après ces attentats "aveugles, violents et lâches" en évoquant "un moment noir pour ce pays" tandis que de nombreux responsables européens réagissaient à cette attaque visant "le coeur de l'Europe".
Des tirs ont d'abord été entendus dans le hall des départs de l'aéroport international, avant qu'une personne ne lance des cris en arabe et que deux explosions retentissent, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP et à l'agence de presse Belga.
Cris en arabe
C'était "une panique générale" et "beaucoup de personnes ont perdu des jambes", a déclaré à l'AFP un homme qui se trouvait à cinq mètres de l'explosion qui a provoqué des panaches de fumée au-dessus de l'aérogare.
"Un monsieur a crié en arabe. Il a crié quelques mots et j'ai entendu une grosse déflagration", a témoigné Alphonse Lyoura, un employé de la sécurité des bagages.
"J'ai aidé au moins six-sept blessés. On a sorti cinq corps qui ne bougeaient plus", a-t-il précisé.
Cheryl Miller, passagère en provenance de New York, a dit à l'AFP qu'elle était dans une file d'attente quand "il y a eu une énorme explosion et beaucoup de secousses. La poussière tombait des conduits d'aération. Nous avons tous couru pour nous protéger."
Selon un témoin cité par la radio publique francophone RTBF, les explosions ont eu lieu près d'une porte d'embarquement vers les Etats-Unis.
Moins d'une heure après, vers 08H00 GMT, une explosion a soufflé une rame arrêtée dans la station de métro de Maelbeek, à 300 mètres de la Commission européenne, faisant "probablement une vingtaine de décès" et 106 blessés, selon le maire de Bruxelles Yvan Mayeur.
Les pompiers ont quant à eux fait état d'un bilan provisoire d'"une quinzaine de morts" et 73 blessés dans le métro où "les travaux de reconnaissance sont très difficile", a expliqué leur porte-parole.
Une photo diffusée par la chaîne publique RTBF montrait une rame de métro éventrée, sièges déchiquetés, et parois calcinées, à la station frappée en pleine heure de pointe.
Alerte antiterroriste maximale
L'alerte antiterroriste est passée pour l'ensemble de la Belgique à son niveau maximal de 4, et l'aéroport de Bruxelles a été fermé "jusqu'à nouvel ordre". Le trafic du métro a été suspendu de même que le trafic des trains Thalys avec la France.
La sécurité des centrales nucléaires a été renforcée, a annoncé Belga, et face à la menace de saturation du réseau de communications mobile, la population a été appelée à éviter les appels non urgents.
La justice belge a demandé à la presse de ne pas communiquer sur l'enquête en cours, alors que des médias faisaient état de perquisitions dans la capitale et que Bruxelles craignait qu'il y "ait encore des personnes dans la nature".
Les attentats de Bruxelles ont créé une onde de choc ailleurs en Europe et entraîné des réunions d'urgence des gouvernements à Paris et Londres.
La sécurité a été rapidement renforcée dans les aéroports de Londres-Gatwick, Paris Charles-de-Gaulle, Genève, Francfort et Copenhague.
En France, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé un déploiement supplémentaire de 1.600 policiers et gendarmes. La sécurité a été renforcée autour des institutions européennes à Strasbourg (est) qui abrite le Parlement européen.
Au Royaume-Uni, la police a renforcé sa présence "dans les endroits névralgiques", "dont les transports, pour protéger la population", a déclaré le chef de la section antiterroriste de la police, Mark Rowley.
"C'est toute l’Europe qui est frappée", a déclaré le président français François Hollande, tandis que son Premier ministre Manuel Valls demandait une "mobilisation de tous les instants" dans "la guerre" contre le terrorisme.
Emue aux larmes, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en visite à Amman, a déploré un "jour très triste pour l'Europe". Ces attentats "visent le cœur de l'Europe" qui "se tient debout ensemble et de manière solidaire", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.
"Nous ne laisserons jamais ces terroristes gagner", a affirmé le Premier ministre britannique David Cameron.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
POURQUOI LE "NON" A PERDU
Sans leader consensuel, sans pilotage concerté autour d’un contrepoids fédérateur, l’opposition a crié à hue et à dia, faute d’avoir trouvé le bon radar pour canaliser toutes ses énergies combinables
Momar Seyni Ndiaye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 22/03/2016
Les partisans extasiés du Oui, seraient mal inspirés de verser dans le triomphalisme. Certes, leur victoire est nette (62,54% contre 37,44%). Assez nette, pour autoriser satisfaction. Mais de là à délirer, cela pourrait relever d’une insouciance amnésique. Comment en effet, ignorer qu’entre la présidentielle de 2012 et le référendum du 20 mars, l’audience du chef de l’État (65%) s’est légèrement érodée ?
Autre facteur de modération, la précipitation dans laquelle, ce scrutin a été tenu. Un mois seulement sépare le vote référendaire de l’historique rétropédalage du Président Sall du 16 février. Dans la foulée de cette douche froide faite aux Sénégalais, annoncer un référendum, n’aurait d’autre objectif que d’allumer un contre-feu, pour divertir les citoyens, après cet effet de boomerang. Pris de court- le référendum était initialement prévu pour le 31 mai- le bloc d’opposants et la société civique ont mis bien du temps à s’en remettre. Et surtout à trouver une réponse appropriée à cet astucieux coup de Jarnac, du Président Sall.
Malgré une certaine asthénie, après sa volte-face, il faut bien constater que le chef de l’État a bien encaissé le coup. Surprise, par l’enchevêtrement et l’accélération des évènements, l’opposition est désarçonnée par ce coup de Trafalgar qu’a été le reniement inattendu du Président. Sans leader consensuel, sans pilotage concerté autour d’un contrepoids fédérateur, elle a crié à hue et à dia, faute d’avoir trouvé le bon radar pour canaliser toutes ses énergies combinables. En fait le temps de la réflexion lui a manqué. Elle a préféré la réaction brutale à l’analyse froide pour une action coordonnée, mutualisée.
Après avoir opté pour un boycott, l’opposition s’est ravisée, pour faire le choix d’un vote négatif. Sans doute, refuser de participer au scrutin, aurait permis, à la majorité d’être seule aux urnes et de récolter du coup, un score brejnévien. Comme aux beaux temps du parti unique. La mention prudentielle, «l’opposition n’a pas participé au vote» s’évanouirait avec le temps. Car, seule, dit-on, la victoire compte. Peu importerait alors, la manière.
Mais d’un autre côté, participer au référendum organisé dans l’empressement, consisterait simplement à accepter le fait accompli, et entrer dans la manœuvre du camp présidentiel. Avec le risque de personnaliser le scrutin à partir d’une perception dichotomique, entre un vote de plébiscite et un vote de défiance, traduction d’un antagonisme personnalisé. Alors que la centration était attendue dans les opportunités démocratiques contenues, malgré tout, dans le texte.
Dans une telle perspective, l’opposition est partie perdante. Il est rare dans le monde de voir le parti ou la majorité au pouvoir perdre un référendum. La prime au pouvoir en place joue souvent à fond en faveur des promoteurs du oui. Et puisque la sanction, contrairement, en 1969 en France quand le Général de Gaulle a mis son avenir en jeu, n’est pas immédiate, le président s’en tirerait toujours à bon compte. En effet, de la même manière que le Président a esquivé l’élection présidentielle en 2017 par le reniement de sa promesse, il n’aurait jamais pris le risque de lier la réussite du Oui à son avenir à la tête de, l’État. Dans tous les cas, quel qu’aurait pu être le résultat, le référendum n’aurait aucune conséquence immédiate pour ou contre le Président. Seule l’opposition y avait à perdre.
En effet, la victoire du Non aurait un effet désastreux sur notre conduite démocratique. Elle perpétuerait le statu quo actuel et donnerait au Président Sall l’opportunité de briguer un second, voire un troisième mandat de sept ans.
Victime de sa berlue, l’opposition, tel un corps sans tête, a rué dans les brancards, entraînée dans sa furie revancharde par des extrémistes de la société civile. Il est apparu de manière évidente que la société civile dont la fonction est plutôt attendue dans la révélation plus que dans l’action, s’est mise en première ligne. Devant une sorte de diagonale du vide, où l’opposition sans gouvernance tâtonne, la société civile s’est suppléée à elle.
Faute de vision politique fondée sur les échéances électorales à venir, la société civile a cherché à dramatiser la confrontation, en tirer éventuellement les galons de pourfendeurs attirés, comme au Burkina avec le Balai citoyen. Et qui dirait comme dans un certain, 23 juin 2011. L’histoire ne se répète pas souvent. Dans ce combat par procuration, l’opposition a ainsi préféré tomber dans le panneau d’un scrutin à enjeux personnalisés et exagérément conflictuels. Pauvres en moyens et souvent en arguments, elle a péché par l’incohérence de sa démarche et sa volonté acharnée de diabolisation d’un président affaibli à la recherche de porte de sortie, pour se retirer des limbes de son reniement.
Elle a aurait pu adopter une attitude plus intelligente, en appelant à un Oui d’opportunité, pour verrouiller toute velléité de retour au statu quo actuel, la limitation du mandat à cinq ans renouvelable une fois. En farfouillant inlassablement dans la forêt des 15 mesures, pour dénicher des failles ou des motifs de d’accusations puériles contre la laïcité, les nouveaux droits ou une éventuelle suppression du second tour (article 26), elle a tout simplement chercher à trouver le mouton à cinq pattes. Le réveil a été brutal, car chercher midi pendant qu’il est quatorze heures, s’assimile à la politique de l’autruche, prévoir de rien voir.
Entre le vote de plébiscite que recherchait Macky Sall, et le vote de défiance que l’opposition n’avait ni le temps, ni les moyens de réaliser, il fallait simplement, opter pour un Oui d’opportunité. La finalité étant tout simplement de figer définitivement dans la constitution, les dispositions consolidantes du mandat, la candidature indépendante et les nouveaux droits, sans arrière-pensée. Et du coup attendre que les décrets d’application viennent préciser encore davantage le contenu de ces complexes nouveaux droits, conceptuellement chargés il est vrai.
Cette démarche prudentielle et tactique aurait permis de banaliser l’enjeu du référendum en le circonscrivant stricto sensu aux aspects institutionnels et non trivialement politiques. La victoire de Macky Sall serait réduite, en un trophée en porcelaine, une victoire à la Pyrrhus, car le Oui massif triompherait sans péril et donc sans gloire. Et Macky Sall n’en aurait pas l’exclusif usufruit.
Pour avoir cherché vaille que vaille à «punir» le Président Sall, l’opposition s’est laissée entraîner dans la spirale de la diabolisation. Avec à la clé, des arguments spécieux et manipulatoires, comme ceux portant une prétendue relation entre laïcité, nouveaux droits et homosexualité. Cet aveuglement conflictuel a donné au Président Sall, l’occasion de s’impliquer personnellement dans la campagne pour tenter de sauver son honorabilité devant les cercles maraboutiques et le clergé catholique, ces classiques grands électeurs. Avec bien entendu, toutes les digues éthiques franchies à cette occasion, sous toutes les formes d’achat de conscience et subornation des électeurs socialement fragiles. En toile d’une transhumance compulsive, notamment dans certaines régions naturelles de la Casamance (Bignona et Ziguinchor.)
L’argent distribué à profusion dans l’espace électoral, a très sensiblement entamé la sincérité du scrutin, bien des fois tarifé. Il s’y ajoute qu’en lisant attentivement les résultats, on sent bien, une asymétrie entre le décompte mathématique des inscrits et des votants, d’une part et, d’autre part, et le poids démographique de certaines villes, comme Fatick, Saint-Louis, Podor, Mbour, entre autres. Les bus gracieusement mis à la disposition des électeurs notamment dans les centres universitaires et de formation, ne relèvent pas d’une simple et généreuse libéralité.
En réalité, on sent bien un transfert massif plus ou moins organisé d’inscriptions d’électeurs vers les centres secondaires. Surtout vers les villes à enjeux politiques forts. Du reste, pendant les périodes de révision, des soupçons non démontrés sur les bureaux mobiles d’inscription avaient laissé croire à de possibles manipulations pré-électorales. Des problèmes techniques à la direction de l’automatisation du fichier, ont empêché des centaines de milliers de nouveaux inscrits d’accomplir leur devoir citoyen.
A l’évidence, toutes ces défaillances du système électorales, ne suffiraient pas à elles seules à justifier la défaite du Non. L’opposition a commis des erreurs stratégiques et tactiques à participer à faire monter les enchères politiques alors qu’elle ne jouissait d’aucune forme d’organisation pour résister au rouleau compresseur de la majorité, qui en toute en apparence a bien mûri son coup.
Toutes les analyses factuelles, locales ou personnelles de sa défaite seraient sans poids, si elles occultaient sa mauvaise appréciation des vrais enjeux. En voulant pousser à la renverse, un Président à genoux, l’opposition a trébuché et s’est retrouvée sur «quatre appuis». Il fallait laisser le président se relever en titubant, le temps, de s’organiser et se remobiliser et préparer les législatives de l’année prochaine véritable référendum à effet immédiat.
Macky Sall aura-t-il le temps de savourer la victoire du Oui ? Au vu des déclarations des différents états-majors des syndicats d’enseignants, tout laisse à penser qu’une confrontation ardue risque encore de plonger l’école sénégalaise, déjà mal en point, dans le gouffre total. Le Grand cadre, le Fuse et le Cusems sont tous en train de concocter des plans d’action «corsés» pour amener le gouvernement au respect de ses engagements. Le Fuse a même décrété deux jours de grève totale, les mercredi et jeudi, en attendant la rencontre du 25 mars avec le gouvernement.
Pas de répit pour le Président Macky Sall et son gouvernement. A peine sortis du référendum, les voilà à devoir se frotter encore aux syndicats d’enseignants. Et c’est le Front unitaire des syndicats des enseignants (Fuse) qui déclenche les hostilités. Les enseignants membres de cette unité d’action syndicale observent aujourd’hui un débrayage à partir de 9 heures.
Cette action sera suivie d’une grève totale de deux jours les mercredi et jeudi, annonce le coordonnateur du Fuse, Abdou Faty. «Nous déroulons tranquillement notre agenda. Celui-ci n’est pas calé sur celui des politiques ou du référendum. La lutte continue jusqu’à ce que le gouvernement respecte ses engagements», tonne M. Faty.
«Les militants vont intensifier la lutte»
La même détermination est observée par le Grand cadre. Un autre front qui regroupe le SaemsCusems, le Sels/Originel, entre autres. «Nous avons constaté qu’avec ce référendum, le Président et son gouvernement n’avaient pas jugé opportun de régler nos problèmes. Cela n’a fait qu’augmenter le degré de frustration des enseignants», confie Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants, joint par téléphone à Kolda où il se trouve actuellement pour réclamer la libération de 7 de leurs membres arrêtés par la gendarmerie pour avoir tenu une manifestation «non autorisée».
Selon lui, le Grand cadre ne compte pas baisser les bras. «Les militants vont intensifier la lutte. Ils sont en train de discuter à l’instant (Ndlr : Hier après-midi) sur un plan d’action plus corsé qui va être révélé dans les prochaines heures», annonce-t-il.
Même son de cloche au niveau du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems). Le coordonnateur, Abdoulaye Ndoye, parle de lenteurs dans l’exécution des accords signés. Jugeant le niveau «très faible», le syndicaliste annonce qu’un autre plan d’action sera lancé très prochainement. Selon lui, les points essentiels tels que les soldes, la délivrance des actes administratifs, l’alignement, la formation, la carrière des enseignants, aucun de ces points n’a connu de solution.
«Or, le gouvernement s’était donné des délais qu’il a aujourd’hui largement dépassés. Cela lui a été rappelé d’ailleurs lors des rencontres des 9 et 10 mars derniers au King Fahd sous l’égide du Haut conseil du dialogue social», rappelle Abdoulaye Ndoye, coordonnateur du Cusems.
Son collègue Mamadou Lamine Dianté, déçu des nombreuses rencontres sans succès avec le Haut conseil du dialogue social, indique que l’Etat doit faire preuve de courage et cesser de prendre ce Haut conseil du dialogue comme bouclier. «Il ne s’agit plus de négocier. Il s’agit d’appliquer des accords signés», relève le responsable syndical.
«Qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent, il a coulé à flot durant la campagne»
Pour Abdou Faty du Fuse, c’est l’Etat qui a les solutions aux problèmes et doit revoir sa copie. Le syndicaliste annonce que sa structure a même «proposé au gouvernement, lors de la rencontre avec le Haut conseil du dialogue social, d’accélérer la mise en solde des professeurs contractuels en passant de 4 mille enseignants par an à 7 mille, tout en augmentant le budget alloué à la régularisation de ces cas».
En tout état de cause, le gouvernement a intérêt à faire vite, selon Abdoulaye Ndoye, sur cette question. Pour lui, l’alibi de l’indisponibilité des ressources ne passera pas. «Nous avons vu l’argent coulé à flot durant les jours qui ont précédé le référendum pour obtenir le Oui. Nous avons aussi entendu des syndicalistes des Impôts et domaines crier sur tous les toits que l’Etat procède à des renonciations et des exonérations fiscales en faveur de certaines entreprises. Qu’on ne nous dise pas que l’argent n’est pas disponible dans ce pays», vocifère le responsable syndical au bout du fil.
Avec ces menaces, ce ton guerrier et ce gouvernement qui semble traîner le pas quant à l’application des accords, c’est les élèves et les parents qui risquent encore d’en pâtir. A moins que la rencontre du 25 mars avec le gouvernement et les syndicats d’enseignants soit celle qui va permettre de sauver les meubles.
Non-respect des accords par l’Etat: Le Saes et les autres secteurs de la Fonction publique préparent une marche nationale
Macky Sall sort victorieux de son combat contre le Non lors du référendum, mais une autre bataille plus ardue l’attend : la pacification du front social. Celle-ci ne sera pas de tout repos. Puisque la prochaine étape de la lutte des syndicats, aux yeux du secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes), Seydi Ababacar Ndiaye, sera une grande marche nationale qui sera organisée de commun accord avec les travailleurs de la justice, ceux de la santé, des collectivités locales, des enseignants et de la Sonatel.
«Nous allons nous battre, car la Fonction publique est remise en cause dans ce pays. En plus, il faut qu’on en finisse avec cette lutte, car la situation de tension permanente dans laquelle nous évoluons ne peut pas sortir ce pays de la pauvreté», note-t-il.
Poussant ses explications, le secrétaire général du Saes lance à l’endroit du chef de l’Etat : «Après le tintamarre et le show qui n’ont aucun sens, nous l’invitons à se consacrer aux problèmes pour lesquels il a été élu.» Il suggère même au Président Sall de se réconcilier d’abord d’avec une partie des Sénégalais qu’il a traités d’adversaires lors de la campagne référendaire. «Il n’y a pas d’adversaires, ce sont les Sénégalais qui étaient appelés aux urnes et non des Américains ou des Français», rouspète Seydi Ababacar Ndiaye.
Le secrétaire général du Saes informe que son mouvement syndical va continuer la bataille. Les militants sont en train d’intensifier la lutte. Ils sont en négociations très avancées avec les autres secteurs du front social, renseigne-t-il.
Revenant sur le respect des accords signés, le secrétaire général du Saes en profite pour s’attarder sur les propos du chef de l’Etat tenus lors de la cérémonie d’ouverture des premières rencontres économiques de Dakar organisées par le directeur du Port autonome de Dakar, Cheikh Kanté. Macky Sall avait déclaré que le syndicalisme était en train de détruire les bases des universités africaines à cause des grèves répétitives.
Pour lui, le chef de l’Etat doit surtout se concentrer sur la matérialisation des accords à propos desquels il a donné des directives pour leur application et d’arrêter d’accuser les responsables syndicaux. «Peut-être qu’il était stressé par le référendum. Maintenant qu’il a gagné, nous l’invitons à plus de sérénité. Nous sommes des partenaires, il ne faut pas qu’il voit en nous des adversaires», rappelle l’universitaire, joint par téléphone hier.
Pour rappel, le Saes réclame le respect des accords signés avec le gouvernement, notamment les points qui concernent la prise en charge des questions sanitaires et des pensions de retraite. Le syndicat a ouvert un autre front. Il a porté plainte contre l’Etat à propos du logement dans l’agglomération de l’université pour violation de la loi 1981 qui régit les enseignants-chercheurs, notamment en ses articles 61 et 10.
LE GOUVERNEMENT ATTENDU DE PIED FERME PAR LES SYNDICALISTES
Satisfaction des doléances des travailleurs de la santé et de la justice
La campagne pour le référendum aura retenu toutes les attentions. Mais à côté des questions politiques, il y a celles sociales avec notamment les syndicalistes de la santé et de la justice qui courent toujours après le Gouvernement pour le respect de ses engagements. Maintenant que le référendum est derrière nous, le Gouvernement devra faire face aux syndicalistes qui ont fait bloc pour se faire entendre.
Le référendum avait fini d'occuper toutes les activités du gouvernement. Maintenant que ce scrutin est dépassé, le Gouvernement devra faire face aux préoccupations des syndicats qui réclament le respect des accords. Pour Mbalo Dia Thiam, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas), le Gouvernement doit avoir maintenant le temps de se consacrer aux problèmes des travailleurs. D'après le syndicaliste, le gouvernement n'a plus d'argument à leur opposer.
"C'est une question qui concerne l'avenir des travailleurs. Il s'agit d'accords signés qui souffrent de défaut d'application de la part du gouvernement", a-t-il fait savoir au bout du fil. Embouchant la même trompette, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la santé (Syntras), Souleymane Joseph Mané, soutient que "si l'Etat estime que son agenda politique" est prioritaire par rapport à celui des syndicalistes, ces derniers doivent l'amener à comprendre qu'eux aussi ils ont leur agenda.
Selon M. Mané, l'Etat doit savoir que les syndicalistes ne peuvent pas se départir de tout cela. "Nous devons trouver les moyens de pousser le gouvernement à s'asseoir et à régler la situation. Il ne s'agit plus de négocier, les négociations sont derrière nous. Il s'agit de respecter les accords contenus dans les différents protocoles. Nous sommes des Sénégalais et nous comprenons les enjeux politiques. Maintenant au-delà de ça, l'Etat doit revenir sur les questions sociales", a-t-il fait savoir. C'est d'ailleurs au sein du front social que les organisations syndicales comptent s'appuyer pour amener le gouvernement à respecter les accords.
Pour le secrétaire général du Sutsas, Mbalo Dia Thiam, si le Gouvernement les a oubliés en se consacrant au référendum, ce n'est pas le cas pour eux. "On va s'organiser, nous nous sommes regroupés pour rassembler nos forces pour le respect des accords", a-t-il dit.
Concernant le plan d'actions qu'ils comptent mener pour se faire entendre, M. Thiam informe qu'une conférence des secrétaires généraux des syndicats va se tenir dans les prochains jours. A l'en croire, c'est cette rencontre qui va décliner l'agenda qu'ils vont suivre.
Du côté du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), on soutient que le gouvernement à l'obligation de prêter attention à la demande sociale. Pour le secrétaire général du Sytjust, El Hadj Malick Boun Aya Diop, "c'est une chose de gagner un référendum. Mais si le gouvernement veut améliorer ses résultats, il doit compter sur les 100 000 travailleurs de l'Administration".
D'après M. Diop, le gouvernement doit veiller au bien-être des travailleurs de la Fonction publique. "Les gens qui travaillent dans le secteur de la santé, de la justice et de l'enseignement ont des salaires qui ne cadrent pas avec la cherté de la vie. On a le sentiment que le gouvernement pense que la masse salariale est budgétivore", a-t-il déploré.
De l'avis du secrétaire général du Sytjust, le bien-être social est le premier signe de l'émergence. Mais pour lui, le gouvernement ne prend pas en considération cet aspect. Quid du plan d'actions qui va être mené pour se faire entendre ? Les travailleurs de la justice comme ceux de la santé et de l'éducation comptent faire bloc pour en découdre avec les autorités. D'après Me Diop, aujourd'hui il y a même un spectre de grève générale. "Il y a une concertation entre les différents syndicats. Si les choses n'évoluent pas, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait une escalade", a-t-il alerté.
A la question de savoir pourquoi une certaine accalmie a été notée durant la campagne pour le référendum du côté des syndicalistes, Souleymane Joseph Mané déclare qu'ils ne voulaient pas que les gens fassent le lien entre les syndicats et les partis politiques. "Les gens confondent souvent les hommes politiques et les syndicalistes. Nous avons voulu éviter la confusion entre les questions politiques et les questions syndicales. Nous avons pensé que si nous avions soulevé ces questions dans une période aussi proche du référendum, nous serions considérés comme des opposants politiques", a-t-il expliqué.
Après la défaite du camp du "Non", Khalifa Sall et Cie doivent démissionner de leur poste de maire en attendant les sanctions du Ps. C’est la conviction du député Cheikh Seck qui leur demande d’être "conséquents" avec eux-mêmes. Mais pour Bamba Fall, cette perspective n’est pas à l’ordre du jour.
"Khalifa et ses proches maires doivent démissionner"
Au Parti socialiste, c’est l’heure de solder les comptes. Aujourd’hui que la victoire du camp du "Oui" est certaine, le Ps va-t-il se recomposer avec ou sans Khalifa Sall et les autres "nonistes" socialistes ? Joint par téléphone hier, Me Moussa Bocar Thiam, porte-parole adjoint du Ps, répond : "Ils ont tenté de montrer à l’opinion que la base du Ps est en déphasage total avec la direction. Ce qui est archifaux. Aujourd’hui qu’ils ont pu s’apercevoir de leur défaite cuisante, je pense que les instances du Parti socialiste doivent sévir." Plus radical, le député Cheikh Seck d’enfoncer le clou : "Khalifa Sall et ses proches maires demandaient au Président Macky Sall de tirer les leçons en cas victoire du ‘’Non’’ au référendum, c’est-à-dire de démissionner. Aujourd’hui, c’est eux qui doivent le faire après leur humiliante défaite. Lui, Barthélemy Dias, Bamba Fall, Idrissa Diallo et les autres ne peuvent plus parler au nom de leurs populations respectives parce qu’ils ont été battus de manière lamentable." Voyant une "indiscipline caractérisée" dans les actes posés par Khalifa Sall et Cie, le maire de Ndindy informe que "les instances du Ps sont en train de travailler sur les sanctions politiques".
Bamba Fall : "Nous ne démissionnerons pas"
Dans le camp des accusés, on exclut toute démission. "Nous ne démissionnerons pas et allons continuer à nous battre à l’intérieur de notre parti pour l’instauration de la démocratie. Personne ne peut nous exclure du parti", a averti hier Bamba Fall sur la Sen Tv. Ce proche de Khalifa Sall accuse le Ps de s’immiscer sur une question qui ne le "regarde guère". "Le référendum n’est pas une élection, c’est une consultation. On ne demande pas au parti de se prononcer. Le Parti socialiste ne doit pas crier victoire dans ce référendum", avance le maire de la Médina défait par Seydou Guèye et autres.
Mamoudou Wane : "Khalifa a commis une erreur impardonnable"
En sa qualité de secrétaire adjoint à la Vie politique, Mamoudou Wane ne veut pas parler d’"exclusion" à l’endroit du maire de Dakar et des autres "nonistes". Cependant, ils les invitent à se "ressaisir". "Khalifa Sall a commis une erreur politique impardonnable. En tant que chargé de la Vie politique, il ne doit pas poser des actes qui affaiblissent le Ps. Ils a certes des ambitions, mais ne doit pas les poser contre le parti", explique M. Wane qui demande à Tanor de "prendre de la hauteur pour accepter Khalifa Sall et son groupe".
Le Quotidien a tenté de joindre des proches de Khalifa Sall sans succès. Il s’agit de Barthélemy Dias, Moussa Taye, Aminata Diallo.
LE «NON» DEPOSE UN RECOURS EN ANNULATION DU SCRUTIN
RESULTATS PUBLIES PAR LA COMMISSION DE RECENSEMENT DES VOTES DE THIES
Au terme du scrutin référendaire, les résultats publiés hier par la commission départementale de recensement des votes de Thiès donnent le "Non" majoritaire dans la commune et perdant dans le département. Le "Non" ne s’est imposé dans la commune qu’avec un différentiel de 5.782 voix, pour un taux de participation de 40,02%, mais a déposé un recours en annulation de certains procès-verbaux.
Les résultats provisoires publiés hier par la commission départementale de recensement des votes de Thiès fait ressortir une victoire du « Non » dans la ville de Thiès, avec un différentiel de 5.782 voix. Pendant ce temps, le département est tombé dans l’escarcelle du « Oui », avec un différentiel de 1.290 voix, pour un taux de participation est de 40,02%. Ainsi pour le département, sur les 114.762 suffrages
valablement exprimés, le « Oui » a engrangé 58.026 voix soit 50,56% et le « non », 56.736 suffrages soit 49,43%.
En ce qui concerne les trois communes de la ville, le « Non » est arrivé partout en tête avec un différentiel de 1.485 à Thiès-Nord, 3.489 à Thiès-Est et 815 à Thiès-Ouest. Pour les résultats globaux de la ville, le « Non » arrive en tête avec 31.523 voix contre 25.741 pour le « Oui ». Au-delà des trois communes de la ville de Thiès, trois autres communes du département ont viré au rose. Il s’agit de Pout, Khombole et Ndiéyène
Sirakh.
Dans la commune, ces résultats reflètent une très grande avancée de la coalition Benno Bokk Yaakaar, qui est en train de rompre l’hégémonie de Idrissa Seck dans la ville de Thiès. D’ailleurs les rapports de force au point arithmétique dénotent que le camp de Idrissa Seck est désormais minoritaire dans la ville, car il n’a pu devancer Benno Bokk Yaakaar que de 5.782 voix, alors qu’il comprend pratiquement toutes les sensibilités politiques, qui avaient participé effectivement sous leur bannière, à la compétition lors des dernières élections locales.
LE FRONT DU NON DEPOSE UN RECOURS EN ANNULATION
Le front du Non a rejeté les résultats publiés par la commission de recensement des votes et a déposé un recours en annulation de certains procès-verbaux. Selon Pape Moussé Diop, les choses ne se sont pas déroulées dans la légalité et une légèreté caractérisée a été notée dans certains procès-verbaux avec des erreurs manifestes de calcul. Il poursuit « sur le nombre d’inscrits, la commission de recensement des votes parle de 290.028 inscrits dans le département là où l’autorité administrative fait état de 330.000 inscrits ». C’est après l’analyse de tous ces faits et des différentes anomalies notées dans le déroulement du processus, renseigne Pape Moussé Diop, que le front a décidé de déposer un recours en annulation de certains procès-verbaux.
A côté de ces manquements, il relève les tricheries dans les bureaux de vote, les achats de conscience, l’opération de débauchage, etc. Pour le reste déclare Pape Moussé Diop, «nous les attendons en 2017»
DR PAPE AMADOU NDIAYE «IDY NE PEUT PLUS SE TARGUER D’ETRE LE MAITRE DE THIES»
Pour le Dr Pape Amadou Ndiaye responsable de l’Alliance pour la République (APR) à Thiès-Ouest, pour la première fois, Idrissa Seck a été bousculé jusque dans ses derniers retranchements. Il poursuit : «il était totalement hégémonique dans son centre de vote de l’école Malick Kaïré Diaw, aujourd’hui il n’a pu gagner qu’avec moins de 100 voix, malgré les intimidations, les achats de conscience, le transfert important d’électeurs. Il ne peut plus se targuer d’être le maître de Thiès. A la commune de Thiès-Est, où il avait gagné les locales avec un différentiel particulièrement élevé de 7000 voix, aujourd’hui il n’est qu’à 4.000 voix. Et il en est de même au Nord. Il est maintenant clair, Thiès a tourné le dos à Idrissa Seck. Pour achever le travail, il suffit juste que le président de la République appuie les responsables et que ces derniers soient à leur tour unis. Le département de Thiès a basculé et la ville de Thiès n’appartient plus à personne. Il ne reste plus que quelques petites poches dans la ville et l’appui du Président de la République, combiné à l’unité de tous les responsables permettra à coup de le balayer en 2017 ».
PAPE SIRE DIA GAGNE TROIS CENTRES DE VOTE
La cellule d’Initiatives politiques de Pape Siré Dia, a la même lecture de la situation. Pape Sarr chargé de la commission de la cellule déclare, lors d’un point de presse : « un mythe est en train de s’effondrer, Thiès n’est le fief de personne, Thiès n’appartient à personne. La démystification progressive du président du Conseil départemental est rendue possible grâce à la lucidité d’hommes politiques ». Dans le lot, il cite Pape Siré Dia qui a gagné trois centres de vote dans sa zone et contribué à réduire l’écart dans d’autres et c’est pourquoi un appel a été lancé à l’endroit du chef de l’Etat, pour renforcer le directeur général de la Poste, afin que le travail politique entamé soit achevé et que Thiès et son département tombent définitivement dans l’escarcelle du président de la République».
Robert SAGNA doute de la fiabilité du fichier électoral de ziguinchor. il l’a fait savoir hier, en marge du point de presse de bby pour faire le bilan. selon lui, celui-ci est truffé d’irrégularités, et il doit faire l’objet d’une correction et de révision. il a en outre, insisté pour le maintien de la dynamique unitaire de la coalition benno bokk yakaar pour la présidentielle de 2019.
Le président du comité électoral départemental de Benno Bokk Yakaar, a émis hier, un doute sur la fiabilité du fichier électoral de Ziguinchor. Face à la presse, Robert Sagna, comme c’est lui dont il s’agit, a plaidé pour la révision de celui avant la présidentielle de 2019. «Le fichier à Ziguinchor est faux. Il y a un sureffectif, et un surdimensionnement du fichier. On a doublé le fichier qui ne correspond pas véritablement à la réalité.
En moins de dix ans, depuis l’accession de Wade au pouvoir, le recensement à Ziguinchor, fait que le fichier a doublé voire triplé. Cela n’est pas conforme à la réalité», a dit l’ex-maire de Ziguinchor. Qui souhaite que ce document soit revu et corrigé. Parce que, poursuit-il, la conséquence de ce surdimensionnement fait que les pourcentages de participation aux élections sont très faibles. En revanche, parlant de la performance du camp du oui, l’ex édile de Ziguinchor pense que la dynamique unitaire de la coalition BBY doit être maintenue jusqu’à la présidentielle de 2019, pour dit il, faire face à l’opposition.
«Cette dynamique unitaire de notre coalition a été quelque chose de remarquable et salutaire. Elle a permis d’avoir des résultats que nous possédons à l’issue du scrutin d’hier. Nous souhaitons qu’elle soit pérennisée. Car, on ne peut pas faire de bons résultats dans la division. Nous avons interpellé tous les responsables et leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar pour qu’elle puisse continuer, prospérer. Car, on ne fait rien de bon dans la durée sans l’unité», a indiqué Robert Sagna aux différents responsables venus assister au point de presse pour faire le bilan.
300 DECES ET 9 000 NOUVEAUX CAS ENREGISTRES EN MOYENNE CHAQUE ANNEE
Au Sénégal, on dénombre pas moins de 9 000 nouveaux cas de tuberculose en moyenne chaque année. Soit 300 cas de décès par an. Cette prévalence s'explique par le fait que cette pandémie se transmet par voie orale.
La tuberculose est très présente au Sénégal. On dénombre en effet pas moins de 9 000 nouveaux cas tuberculose en moyenne chaque année. Dans le lot, il y a aussi 300 cas de décès par an. Conscient de la gravité de ce mode de transmission, le Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt), a décidé, cette année, de mettre l'accent sur les secteurs du transport et du sport. Notamment à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose qui sera célébrée le 24 mars à Fatick sur le thème : “S’unir pour mettre fin à la tuberculose”.
En prélude à cette journée, une conférence de presse a été tenue, hier, au siège du Pnt. Une occasion pour la coordonnatrice nationale Pnt de faire une présentation exhaustive de cette pandémie au Sénégal. “300 cas de décès liés à la tuberculose sont enregistrés, ainsi que 9 000 nouveaux cas chaque année. Et dans le cadre de la lutte et de l’élimination de la tuberculose d’ici à 2030, pas moins de 936 malades de tuberculose perdus de vue ont été retrouvés entre 2012 et 2015 par l’Ong Plan International qui est l’un des partenaires du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Et 1 685 malades qui avaient arrêté leur traitement ont été relancés. Il n’y a que les frontières qui causent des problèmes”, a relevé Dr Marie Sarr Diouf.
936 malades de tuberculose perdus de vue retrouvés
Dr Marie Sarr Diouf souligne que pour faire face à cette situation, cette année, un fort plaidoyer sera tenu auprès des responsables du sport et du transport. Cela, pour une meilleure dynamique de la prévention tuberculose dans ces deux secteurs publics. “Il s'agira de montrer aux usagers comment tousser pour ne pas exposer les gens à la tuberculose, si toutefois derrière cette toux il y a la maladie. Il y a là un fort risque de transmission rapide de la tuberculose à ses voisins qui, si leurs systèmes immunitaires ne sont pas intenses, risquent de développer la tuberculose”, a expliqué la Coordonnatrice.
Elle a, par ailleurs, informé que pour une bonne connaissance de la maladie, un travail de communication est en train d’être mené avec les acteurs du secteur du transport. Notamment le Conseil exécutif du transport urbain de Dakar (Cetud), la société Dakar Dem Dikk (Ddd), les bus Tata et le Petit train bleu (Ptb), en collaboration avec les responsables des gares routières.
88% du taux de réussite dans le traitement au Sénégal
“Ce choix s'explique par le fait que le Sénégal a enregistré des résultats assez satisfaisants tant dans la détection des cas, avec un taux de 68%, que pour le traitement, avec un taux de succès de traitement de 88%. La transmission du bacille de Koch continue à se développer dans la communauté, tout en faisant des dégâts”, a indiqué Mme Diouf.
Aussi, la Coordonnatrice de rappeler que cette volonté découle du fait qu'au niveau mondial, une nouvelle stratégie pour mettre fin à la tuberculose d’ici à 2030 est adoptée lors de la 67ème Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Avec comme slogan : “Zéro décès et plus de morbidité ni de souffrances dues à la tuberculose”. “Pour mener cette nouvelle offensive mondiale, l’Oms exhorte les pays à réduire à plus de 95% le nombre de décès par rapport à 2015, et de 99% le taux d’incidence de la maladie. Même s’il est très faible au niveau mondial avec 2%”, a confié Mme Diouf.
A en croire la Coordonnatrice, il s’agit de faire en sorte que les pays enregistrent moins de 10 décès sur 100 000 personnes. “L’Oms recommande également aux pays membres de faire en sorte qu’aucune famille ne supporte plus désormais les coûts catastrophiques liés à la tuberculose pour 9,6 millions de malades recensés en 2014 dont 1,2 million associés au Vih et pas moins de 480 000 cas multi résistants. Il faut optimiser les outils actuels, tout en mettant en place un vaccin efficace capable de neutraliser la maladie pour de bon. Et la Couverture maladie universelle va prendre en charge la tuberculose multi résistante pour bientôt”, a informé Mme Diouf