Créés en 1950, les cimetières de Pikine traînent, depuis quelques mois, une très mauvaise réputation. Les histoires de profanation de tombes s'y multiplient et laissent penser qu'il s'agit de pratiques très anciennes. EnQuête y a fait hier un tour hier.
Des tas d'immondices par endroit, de l'herbe qui pousse, un mur de clôture qui ne paie plus de mine. Les cimetières de Pikine offrent un triste décor. Les riverains ont fini par transformer l'endroit en dépotoir d'ordures. Même les mécaniciens qui squattent les abords s'y mettent, transformant l'endroit en un fouillis indescriptible. En plus des ordures, on y trouve des pneus, de la ferraille. La proximité avec les habitations est telle que la nuit, les riverains s'assoient près du mur pour faire un brin de causette.
Situés dans la commune de Pikine-Ouest, et à quelques jets de la route nationale, les cimetières de Pikine existent depuis 65 ans, du temps des coulons. L'endroit était un champ où poussaient également des palmiers. Il s'agit, diton, du quatrième cimetière construit dans la région de Dakar. Ce qui fait que sa capacité d'accueil est dépassée depuis belle lurette, selon les responsables. Des personnalités religieuses et politiques y reposent. Mais, dernièrement ce lieu de repos éternel est sorti de son anonymat à cause de pratiques immorales. Des corps ont été exhumés. Les auteurs en avaient apparemment pour les linceuls.
Anarchie
Un seul mot pour caractériser les cimetières de Pikine : anarchie. Et pourtant hier vendredi, il y avait du monde. Principalement des proches de défunts venus prier sur des tombes et faire un petit nettoyage. Chapelet à la main ; qui, un seau d'eau, un balaie ou un râteau, ils ont été nombreux à s'affairer autour des tombes. Conséquence de cette affluence, il était hier difficile de se mouvoir au sein du périmètre, notamment à cause des branches d'arbres disposées en tas. Il y a eu un abattage des arbres. A l'entrée, à gauche, il y a un espace où poussent des herbes. Là, la nappe phréatique affleure. On dirait un jardin, avec toute cette verdure. Ici, de nombreux obstacles se dressent sur le seul chemin qui permet de s'enfoncer dans ce cimetière. Si ce ne sont pas des tas d'herbes, le visiteur doit éviter des bidons vides, des tas d'eau, des pneus, de la ferraille….
Depuis l'éclatement de cette affaire, des projecteurs ont été installés pour combattre les ténèbres qui faisaient le bonheur des profanateurs. Outre ces constats, ce qui frappe, c'est la hauteur ridicule du mur de clôture qui ne constitue absolument pas un rempart contre des intrus malintentionnés. Le désherbage qui a été annoncé n'a été que partiel. "Chaque année, on avait l'habitude de voir les talibés de certains marabouts ou des associations et des bonnes volonté venir pour le désherbage. Cela n'a pas été le cas cette année. C'est peut-être à cause de cela qu'on voit de l'herbe en grande quantité, alors que l'hivernage a fini", explique un habitué des lieux.
"Il y a trop de bordel dans ce cimetière"
Plus on avance, plus on constate des choses qui inquiètent. Au fond à droite, c'est le territoire des mécaniciens. Ils ont pris possession du mur en haut duquel ils déposent leurs outils de travail. "Personne ne peut rien contre eux. Ils refusent de quitter les lieux. Peut-être que si les autorités policières les somment de vider les lieux, ils s'en iront. On avait prévu d'adresser une lettre au Préfet lui demandant d'ordonner leur déguerpissement, mais il y a un problème de consensus au sein du voisinage. Ils savent très bien que ce qu'ils font, ce n'est pas normal", tonne Abdou Lô venu prier pour le repos de sa mère qui a quitté ce bas-monde, il y a de cela une dizaine d'années. "Il y a trop de bordel dans ce cimetière. Je pense qu'on doit siffler la fin de la récréation. Chacun doit savoir que nous sommes tous appelés à venir ici un jour. La mort n'épargnera personne. Donc, en tant que mortel, on doit respecter les âmes de nos morts".
Abdou Lô, comme d'autres visiteurs, n'a pas fini de souffrir de ce laisser-aller. Il constate impuissant que l'endroit est un dépotoir d'ordures. A ce propos la dame Aby Diallo fait une révélation alarmante. "De bonnes volontés, confie-t-elle, vous ont devancé ici pour enlever pas mal de saletés, depuis l'éclatement de cette affaire de profanation. Sinon, vous n'alliez pas croire que vous êtes dans un cimetière. L'autre jour, on a failli assister à une grosse bagarre. Quelqu'un est venu prier sur la tombe de ses parents. Il a trouvé beaucoup d'herbes et autres immondices sur le tombeau. N'eut été les bonnes volontés qui se sont interposées, il allait surement se faire justice. Il était incontrôlable".
Et pourtant, on a rencontré un septuagénaire qui souligne que l'endroit est bien entretenu, comparé à d'autres cimetières dont il n'a pas voulu citer les noms.
SÉCURITÉ ET QUIÉTUDE DES CIMETIÈRES DE PIKINE
Les propositions des riverains
Un bon système de gardiennage, un meilleur éclairage et des bonnes volontés pour mettre de l’ordre et faire respecter les morts. C’est ce que souhaitent des riverains et habitués des cimetières de Pikine.
e voisinage des cimetières de Pikine, comme les habitués, est conscient qu’il se passe beau coup de choses qui ne vont dans le sens d’honorer les défunts qui y reposent. "Passez ici, le soir vers 22 heures, vous allez voir les riverains assis au pied du mur pour raconter leur vie. Ils oublient qu’il y a des milliers de défunts qui reposent derrière eux. Je pense qu’on devrait respecter nos morts. S’ils n’ont pas d’endroits ou autres lieux de rencontres pour discuter de futilités, qu’ils aillent loin des morts, au moins", fulmine A. Diallo, trouvé près de la tombe de sa mère. Il est d’avis que les riverains savent très bien que ce qu’ils font est aux antipodes de ce que préconisent toutes les religions révélées. Mais, ils continuent de le faire. Alioune Kandé raconte : "à chaque fois qu’il y a grève dans le secteur du nettoiement, il y a une ruée des populations vers les cimetières. Elles viennent la nuit y verser leurs ordures. C’est anormal". D’ailleurs, il explique que n’eut été les adultes qui veillent au grain, les alentours des cimetières allaient devenir un Mbeubeuss bis.
"Ils nous arrivent de chasser ici des couples, la nuit"
D’autres avancent que des actes prohibés sont posés aux alentours. D’aucuns viennent fumer du chanvre indien. D’autres en ont fait un lieu de rencontres pour amoureux. "Ils nous arrivent de chasser ici des couples, la nuit. D’autres prennent le malin plaisir de venir se saouler. Mais, à chaque fois, on leur mène la vie difficile. Et ils doivent remercier les adultes, car si cela ne dépendaient que des jeunes, les auteurs de ces pratiques allaient être lynchés ou bien arrêtés et remis entre les mains de la police", confie Ramatoulaye Seck, une riveraine. Selon elle, si les gens ne changent pas d’attitudes, ils n’excluent pas de laisser les jeunes faire la loi eux-mêmes.
Ici, tout le monde s’accorde sur la nécessité de mettre en place un bon système de gardiennage et d’avoir un meilleur éclairage.
APRÈS LA PROFANATION DU CIMETIÈRE MUNICIPAL DE PIKINE
"Bakhiya" croise les doigts
Le cimetière musulman de Yoff, lieu de repos éternel rencontre certes des problèmes, mais comparé aux récents développements de l’actualité, "Bakhiya" n’est pas à plaindre. Les riverains demandent toutefois que les récents travaux de réfection sur les murs soient suivis d’une surveillance stricte pour parer à toute éventualité.
Khadim pousse un ouf de soulagement pour le moment. Le désir de ce taximan trapu d’interpeller la mairie de Dakar sur l’affaissement d’une partie du mur du cimetière musulman de Yoff a été satisfait presque contre toute attente. Les travaux d’extension de la Vdn qui ont commencé il y a plus d’un trimestre ont permis d’ériger un nouveau mur plus haut, qui a permis de mettre fin aux intrusions inopinées d’individus.
"C’est salutaire de voir que cette partie est sécurisée. On n’en pouvait plus de voir non seulement les gens entrer et sortir à leur guise, mais aussi d’exposer les tombeaux comme ça sans aucune barrière", s’exclame-t-il, dans un demi-sourire. Une satisfaction loin d’être entière puisque " de petits malins ont déjà trouvé l’astuce pour monter sur les murs en creusant de petits trous dans le mur comme repose-pied. On croyait en avoir fini mais décidément...". Comme pour confirmer ses propos, de jeunes talibés ont escaladé en usant d’un gros pneu en guise de courte échelle sur le mur blanc de ce grand reposoir.
Coincé entre les grandes constructions des cités Diamalaye Djily Mbaye, Nord-Foire, et un peu plus loin l’unité 26, le cimetière musulman de Yoff est le plus grand de la capitale sénégalaise. Y reposent des noms célèbres comme le regretté coach de l’équipe nationale de foot du mondial 2002, Bruno Metsu, le premier président camerounais Amadou Ahidjo, pour ne citer que ceux-là.
Le taximan, vivant à la Cité Diamalaye depuis peu, a toujours été sidéré et peiné par la désinvolture dans laquelle l’une des plus grandes catacombes du Sénégal est tenue. Un mécontentement partagé par beaucoup de riverains, qui se réjouissent tous de la fermeture de cette grosse faille qui exposait dangereusement les cimetières. Pa Fall, un retraité dégustant un petit déjeuner fumant dans une gargote en face du cimetière, regrette l’époque où l’on pouvait apercevoir l’océan à partir des cimetières. "Regardez comment
tous ces superbes bâtiments surplombent le cimetière. Je trouve un peu malsain que les tombes soient exposées sans aucune forme de protection. Il faut peut-être penser à planter de grands filaos", propose-t-il. Les gens éprouvent de moins en moins de déférence pour ce lieu où nous finirons tous. Au lieu d’emprunter la porte principale, ils cherchent toujours à escalader le mur comme raccourci.
C’est eux qui ont créé toutes ses fausses sorties", poursuit-il. Sur le même banc où les langues se sont déliées, Vieux Thiaw se réjouit quant à lui qu’avec ce mur, ce lieu ne va plus servir d’échappatoire. "C’est vrai que les cas sont assez rares pour être relevés, mais voleurs à l’arrachée et agresseurs avaient l’habitude de prendre la tangente dans les cimetières. Qui oserait les y suivre ? ", s’interroge-t-il.
"Déperdition spirituelle"
Hier avant la mi-journée, comme depuis quelques jours, c’était le toilettage le long du mur du cimetière par les éléments de l’Unité de gestion des déchets solides (Ucg). Des groupes de jeunes hommes et femmes, vêtus de tee-shirts blancs, armés de pelles râteaux et brouettes s’évertuaient à redonner au cimetière son lustre d’antan. Un désherbage sous le chaud soleil qui n’a rien à voir avec les opérations de nettoyage à grande échelle entreprises par Serigne Modou Kara et le défunt Chérif Ousseynou Laye à l’intérieur même du cimetière, dont on regrette l’absence depuis 2008 fait savoir Khadim. Devant l’énorme parking de l’entrée, beaucoup de personnes sont rassemblées. Il s’agit d’une foule venue assister à un enterrement. Un homme, téléphone portable collé à l’oreille s’enquiert de la situation de la procession qui doit acheminer la dépouille. Quelques voitures viennent se garer avec sur l’énorme parking de l’entrée peinte en vert et blanc. Un calme plat que trouble la circulation automobile sur l’Avenue qui longe le lieu. "Cimetière musulman bakhiya" lit-on en gros caractère avec la traduction arabe à côté. Aborder les derniers développements de l’actualité sur la profanation des tombeaux n’est pas chose facile.
Personne ne se propose de se jeter à l’eau. Les fossoyeurs à l’entrée qui montraient un enthousiasme souriant en nous ayant confondu pour un parent venu entretenir la tombe d’un disparu se sont transformés en façades renfrognées. " Faut demander après Dièye. C’est lui notre supérieur, nous ne pouvons en parler", lance un agent costaud avant de désigner les locaux du gestionnaire. Ce dernier nous conduit à son tour à son supérieur. Et à l’intérieur des bureaux de l’équipe de gestion, c’est un homme mal à l’aise, indisposé, par la survenue de ces déterrements à Pikine qui a tenu à couper court à cette éventualité.
"C’est un sujet très sensible. J’aime la transparence, mais la nature de ce travail exige beaucoup de discrétion. Le simple fait de l’évoquer pourrait amener ces genres de méfaits dans notre cimetière qui n’a jamais connu pareil sacrilège. Dieu nous en garde", répond-il avant de requérir l’aval de son supérieur, le maire des Hlm, pour pouvoir s’ouvrir plus sur le sujet. Si les riverains veulent plus d’implication dans l’entretien du cimetière musulman de Yoff, et surtout un éclairage qui fonctionne toute la nuit, les derniers développements sur les violations de sépultures à Pikine, semblent venir d’une autre planète pour ces habitants. " Ici le seul ‘crime’ est le fait d’enfants qui cherchent du fruit de badamiers (guerté toubab). Ceci étant, la sécurité doit être revue ; ça on n’a de cesse de le dire, mais Dieu merci ces pratiques n’ont jamais été répertoriées jusque-là. Espérons que ça va continuer ainsi", poursuit Pa Fall. Pour Khadim, le taximan, c’est juste une déperdition spirituelle qui s’empare malheureusement de quelques hommes qu’il traite "d’assoiffés matérialistes".
MACKY SALL SOUHAITE UNE AMÉLIORATION DES SERVICES DIPLOMATIQUES
Rencontre avec les ambassadeurs et consuls généraux
Venu présider la 5ème conférence des Ambassadeurs et Consuls généraux, le chef de l'Etat sénégalais n'a pas caché hier son insatisfaction concernant certaines lacunes rencontrées dans les missions diplomatiques. Il a ainsi souhaité une amélioration de l'information entre les représentations diplomatiques et l'administration centrale.
"Je tiens à l'amélioration immédiate du flux de l'information entre les représentations diplomatiques et consulaires et les services de l'administration centrale, à commencer par le ministère des Affaires étrangères lui-même". Ces propos sont du président de la République, Macky Sall. Hier, à l'occasion de la cérémonie officielle d'ouverture de la 5ème conférence des Ambassadeurs et Consuls généraux, il a plaidé pour le renforcement de la qualité de services des missions diplomatiques sénégalaises. Le chef de l'Etat attend pour cela, à l'issue de cette série de rencontres des diplomates, des recommandations "très pratiques" dans le cadre des relations entre les différents services du gouvernement et les représentations diplomatiques.
En effet, selon le chef de l'Etat, il est impératif de corriger certaines lacunes pour rendre plus efficace le travail des diplomates. "On constate souvent que des demandes d'informations pour des initiatives de coopération officielle ou de partenariat public-privé reste sans réponse. Cela nous retarde dans notre développement. Cela ne participe pas à une gouvernance modèle et efficace", a-t-il dit. Il a ainsi invité les Ambassadeurs et les Consuls généraux à une meilleure organisation de travail dans un esprit "plus méthodique". "Nous sommes dans un monde de compétition ouverte ou les partenaires potentiels ont des choix. Il faut s'accommoder des lenteurs de la plateforme de réactivité", a-t-il insisté.
Conseil de sécurité de l'ONU
A ses yeux, les services de l'Etat doivent réagir avec diligence pour les sollicitations des forces diplomatiques et consulaires. "L'ensemble des ministères doit réagir favorablement et avec célérité pour satisfaire les demandes des diplomates. Les ministères et leurs démembrements y compris les agences et les sociétés nationales ont sans exception une obligation d'information à l'égard des représentations diplomatiques et Consuls généraux", a rappelé le Président. A son avis, la promotion de la diplomatie économique, dans sa fonction de promotion de l'investissement et d'exploration des nouvelles opportunités pour le Sénégal ne sera efficace que si elle trouve un répondant dans une dialectique d'interaction en temps réel avec l'administration centrale.
Le président Macky Sall a rappelé d'ailleurs que les Ambassadeurs, Consuls généraux et honoraires représentent l'Etat dans sa totalité. Pas seulement, précise-t-il, le ministère de tutelle qui est celui des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur. Les ambassadeurs sont, selon lui, les émissaires permanents du chef de l'Etat. "Ils sont dotés des pleins pouvoirs pour agir au nom et pour le compte du gouvernement, en vertu des lettres de créance qui les a prévues. Par conséquent, je tiens à ce qu'ils soient dument informés de toute mission officielle dans un pays relevant de leur compétence", a souligné le président Sall. Cependant, il pense que rien ne sert de recruter davantage des travailleurs dans les services diplomatiques. Il soutient qu'il faut plutôt renforcer les capacités d'intervention des diplomates. Ceci doit se faire, d'après lui, qu'en améliorant les conditions de travail.
Toutefois, le président de la République a salué le succès diplomatique sénégalais matérialisé, selon lui, par l'élection récente du Sénégal au Conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies (ONU) et au Conseil exécutif de l'Unesco. "J'ai suivi de près la campagne de la candidature de notre pays au Conseil de sécurité. Aucun détail n'a été négligé. C'est un exemple de bonne conduite des acteurs publics qui vient d'être couronné", s'est-il félicité. Et Macky Sall de poursuivre : "En siégeant au Conseil, à partir de janvier prochain, le Sénégal y apportera un message inspiré de nos idéaux de paix, de la dignité des peuples, des cultures et des civilisations. Notre pays travaillera avec tous les membres du Conseil dans l'avènement d'un monde meilleur et plus sûr", a-t-il annoncé.
Intégration sous-régionale
Il précise néanmoins que le Sénégal œuvrera en restant à l'écoute de la sous-région et du continent africain. En sa qualité du président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), il s'est aussi satisfait de l'état actuel de l'espace communautaire. "L'ancrage démocratique se consolide. L'intégration économique progresse. Nous avons mis en place le tarif extérieur commun de la CEDEAO. Et nous lancerons dans quelques jours la carte biométrique de la CEDEAO", a-t-il informé, en insistant sur les relations de bon voisinage. Malgré ces résultats, il a tout de même indiqué qu'il y a des défis à relever, notamment sur le plan sécuritaire. Il invite ainsi ses homologues de la sous-région à poursuivre leurs efforts dans la lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme. Mais aussi de continuer à œuvrer pour la réussite de l'intégration communautaire.
Poursuivant son propos, le Chef de l'Etat a indiqué pour conclure que le Plan Sénégal (PSE) est au cœur de la politique publique du gouvernement. "C'est la révérencielle dans notre action quotidienne pour améliorer les performances économiques de notre pays", a-t-il expliqué. Pour la réalisation des projets du PSE, outre l'apport du partenariat public-privé, il exhorte aussi les diplomates sénégalais à apporter leur pierre à l'édifice pour le développement du Sénégal.
L’HEMICYCLE SOUILLEE DE NOUVEAU PAR DES INSULTES ABJECTES
L’examen, hier, par l’Assemblée nationale, du projet de budget 2016 du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, n’a pas été de tout repos. La séance a été émaillée d’insultes abjectes, avec la passe d’armes entre Me El Hadji Diouf et la députée «apériste» Aïssatou Diouf.
L’Assemblée nationale a été souillée de nouveau, hier, lors de l’examen du projet de budget 2016 du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan.
Tout est parti, lorsque Me El Hadji Diouf, député non-inscrit, s’est opposé à la proposition d’Abdoulaye Makhtar Diop, de voter le budget dudit ministère sans débat.
Le leader du Ptp a demandé la parole pour faire une contre-proposition. Ce que le président de l'Assemblée nationale lui a accepté. Mais, au lieu de 15 minutes, Moustapha Niasse lui a donné 3 minutes pour qu’il puisse donner ses arguments. Ce qui a mis Me El Hadji Diouf hors de lui.
Une attitude qui a courroucé la députée de l'Apr, Aïssatou Diouf, qui s'est levée de son siège pour lancer les hostilités.
«ki tekiwul dara (Ce personnage n’est rien du tout)», a-t-elle pesté, tout en se dirigeant vers la sortie.
Mais, c’était sans compter avec Me Diouf qui sonna la réplique en lançant à la députée «apériste» des insanités : «Sama ñeeti jabar yeup ñola dak. Da nga ñaw, da nga salte. Mbalit nga (Mes 3 épouses sont plus belles que toi. Tu es vilaine. Tu es sale. Tu es une saleté)».
Et d’enfoncer le clou : «Espèce d'ordure, espèce de p... Espèce de sale p…».
La députée de Fatick de déverser, à son tour, des insanités, sur Me El hadji Diouf : «Espèce de v... ‘Do nitu dara’».
L’avocat de revenir à la charge : «’Mane diongama yu rafet la am, yu ciwlisse… (Moi, j’ai de belles femmes qui ont de la classe)».
Des insultes abjectes qui ont mis mal à l’aise le ministre Amadou Ba qui n’en revenait pas. De même que les autres députés. D’ailleurs, la députée Mbayang Dione n’a pu s’empêcher de verser de chaudes larmes.
Moustapha Niasse rappelle les députés à l'ordre
Pour remettre de l'ordre, le président de l'Assemblée nationale d’évoquer le règlement intérieur de ladite institution. «Permettez-moi de vous rappeler que le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, en ses articles 53 et 54, 55 jusqu'à 59, règle ce genre de situation. Elles prévoient de manière claire ceci : ‘Le président seul, a la police de l'Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l'Assemblée, il peut, à cet effet, requérir la force armée et toutes les autorités, dont il juge le concours nécessaire’», a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : «Ce n'est pas les moyens qui manquent. Nous sommes entre gens responsables, entre citoyens qui sont élus par le peuple sénégalais pour le représenter. Nous devons être dignes de cette mission-là, et nous devons être dignes de ce statut. Nous devons respecter le peuple qui nous a amenés ici. Si nous ne sommes plus capables de respecter le peuple, alors ce sera la catastrophe. J'ai les moyens, ici, de faire des rappels à l'ordre, c'est moi seul qui en décide. Le droit à la censure dans le cas des troubles et l'expulsion temporaire d'un député. Je peux décider, séance tenante, d'expulser un député, lorsqu'il ne respecte pas cette disposition».
Mais, Moustapha Niasse a souligné qu’il ne le ferait pas, et n'envisageait pas de le faire. «J'ai eu depuis 3 ans et demi, l'occasion de le faire, mais je ne le ferais jamais, tant que je serais dans ce fauteuil. Expulser un député comme le permet l'article 57, je ne le ferais pas, bien que je puisse le faire, parce que je vous respecte, et vous devez vous respectez entre vous».
«Des injures ne doivent pas, ici, être proférées, c'est honteux»
Faisant la leçon à ses collègues, M. Niasse dira : «Des injures ne doivent pas, ici, être proférées. C'est honteux, c'est dégradant, c'est vil. Lorsqu'un député en insulte un autre, ici, c'est tout le peuple sénégalais qu'il insulte. Lorsqu'un député répond, c'est tout le peuple sénégalais qu'il insulte. Y en a assez mon vieux. Rappelez-vous que le peuple vous écoute, rappelez-vous que le peuple vous regarde. Il faut être digne de porter le manteau de député. Si on est indigne, c'est soi-même qui doit prendre ses responsabilités et s'en aller. Arrêtez-moi ça».
Concluant son propos, le président de l’Assemblée nationale de soutenir : «Il y a eu des injures, mais ça arrive dans les Parlements. Mais, une fois que le feu de la passion habite les cœurs et les cerveaux, et que l'adrénaline par hectolitre envahit le pectoral des députés, qu'ils se rappellent que ce sont des citoyens qui ont été élus chargés d'une mission, et on arrête l'adrénaline, on calme les nerfs, et on rappelle que ce qui se dit ici, sera connu et reconnu, mémorisé, noté et rappelé demain».
Il faut dire que nombre de députés n’ont pas honoré leur titre durant tout le temps qu’aura duré le marathon budgétaire.
Déjà, lors du vote du budget du ministère de la Femme, Mariama Sarr en avait pris pour son grade. Elle avait eu à croiser le fer avec deux députées, Awa Niang de l’Apr, et Fatou Thiam du Pds.
Il y a également que certains parlementaires qui se sont signalés par de mauvais comportements.
Lors du passage du ministre Mame Mbaye, non seulement la moitié de la salle était vide, mais ceux qui étaient sur place, étaient présents sans être présents. Les uns discutaient (Fatou Thiam, Moustapha Diakhaté, Seydina Fall Boughazelli), d’autres lisaient leurs journaux ou manipulaient leurs tablettes ou répondaient aux téléphones (Abdou Mbow, Sira Ndiaye).
Le système fiscal sénégalais est à parfaire. C'est ce que révèle le rapport intitulé "Baromètre de la fiscalité équitable au Sénégal", lancé hier par Oxfam et le Forum Civil. Le document souligne que le système fiscal sénégalais ne remplit pas encore toutes les conditions pour aboutir à une équité fiscale. Il dénonce même des injustices fiscales.
Selon Oxfam, même si des efforts sont faits en vue d'une fiscalité plus juste et une répartition équitable des dépenses publiques, sur les dix dernières années, il reste beaucoup à faire. Car, "l'assiette et le recouvrement restent approximatifs, entraînant des injustices fiscales". Ainsi, le rapport "Baromètre de la fiscalité équitable au Sénégal", publié hier, renseigne que la pression fiscale reste très forte sur les ménages. "Dans le cadre de son programme de développement Plan Sénégal Emergent (PSE), notre pays vise une pression fiscale de l'ordre de 20,9 %, à l'horizon 2018. L'effort fiscal n'est pas réparti de façon équitable. La pression fiscale reste forte sur les ménages comparée aux entreprises", constate l'étude commanditée par Oxfam et son partenaire le Forum Civil. Elle met aussi en lumière la "non transparence des finances publiques, l'inefficacité de l'administration fiscale, et ses dépenses exorbitantes".
De ce fait, cette situation constitue un manque-à-gagner considérable de 3 à 4% du PIB, soit plus du quart des recettes effectivement collectées du fait d'exonération totale ou de réduction d'impôt dont bénéficient certaines entreprises admises au Code des investissements). La note de synthèse parvenue à EnQuête rapporte les propos du Coordinateur du rapport au Sénégal et de la thématique Gouvernance pour Oxfam, Elimane Kane qui déclare à ce propos que "la non transparence des finances publiques, l'inefficacité de l'administration fiscale, les dépenses fiscales exorbitantes sont entre autres des facteurs qui conduisent à cette situation". "La justice fiscale et l'équité des dépenses publiques sont primordiales pour financer les services sociaux de base et inciter à l'investissement afin de réduire les inégalités et lutter efficacement contre la pauvreté", renchérit Thialy Faye du Forum Civil.
Pour remédier à cette situation, des pays en Afrique (Ouganda, Sénégal) et en Asie (Bangladesh et Pakistan) ont été désignés dans le cadre du programme CRAFT en vue de conduire des recherches pour rendre les systèmes fiscaux transparents et équitables. Les pays concernés, poursuit la note, ont mis en place, un cadre commun dénommé, Baromètre de la fiscalité équitable. Conséquence, “en vue d'une plus grande transparence dans la fiscalité, il est demandé aux différents pays de publier les données”. Oxfam et le Forum civil prennent l'exemple du Sénégal et souligne que des informations sont disponibles sur les sites officiels du Gouvernement. Mais, il y a un bémol: “elles ne sont pas "intelligibles" et demeurent trop techniques pour le grand public”. En outre, regrettent toujours les deux entités, les états financiers des entreprises et les audits fiscaux ne sont pas publiés dans les registres du commerce national. De même, l'utilisation de certaines recettes non fiscales échappe parfois au contrôle de l'Etat (Agence, entreprises publiques, Fonds, etc.). Ce n'est pas tout, puisque le communiqué pointe les conventions fiscales, particulièrement celle signée entre l'Etat du Sénégal et l'Ile Maurice (un paradis fiscal) qui sont des causes de fuites de recettes fiscales.
Oxfam et le Forum civil Oxfam et le Forum civil renvoient enquêtes menées auprès de l'Inspection Générale d'Etat (IGE), rattachée à la Présidence de la République pour une confirmation de ces trouvailles.
Le vote de projet de budget de certains ministères sans passer par les débats n'est pas du goût de tous les députés. Une goutte d'eau de trop a fait débordé le vase d'Abatalib Guèye. Au-delà de la colère, le parlementaire commence à se douter de la loyauté des partisans des sans débats, notamment ceux qui ont des postes de responsabilité.
Le député Abatalib Guèye n'en peut plus de voir l'Assemblée nationale valider les projets de budget des ministères sans passer auparavant par les débats. Après l'Agriculture et l'Elevage, c'était encore le cas hier, avec le ministère du Travail. Mansour Sy a fait un passage-éclair à l'hémicycle. Son budget a été arrêté à 2 252 965 640 F Cfa en 2016, contre 1 905 290 160 F Cfa en 2015, soit 347 675 480 F Cfa de plus en valeur absolue représentant 18,25% en valeur relative.
En un quart d'heure, le tour était joué et la séance levée. Dès l'entame de celleci, Penda Seck Dieng a levé la main pour introduire une proposition. Et elle était apparemment pressée d'en finir. Moustapha Niasse, le président de séance par ailleurs président de l'Assemblée, était obligé à deux reprises de lui préciser qu'elle est tenue de suivre la procédure avant d'arriver à sa proposition. Le moment venu, elle s'est levée et a suggéré à ses collègues de voter le budget sans débats. Motif ? "Tout a été dit en commission. Il n'y a rien à dire, ici", a-t-elle soutenu.
Immédiatement, Abatalib Guèye a levé la main et fait une contre-proposition dûment motivée. "Nous sommes les représentants du peuple. Et le peuple ne sait pas ce que nous faisons en commissions. La presse est là et c'est le moment de montrer à la population ce que nous faisons", a-t-il argumenté. Mais sa plaidoirie est tombée dans l'oreille de sourds. La proposition de Penda Seck Dieng mise au vote a recueilli 31 voix pour, 16 voix contre et 4 abstentions, parmi lesquels Moustapha Diakhaté, le président du groupe parlementaire de la majorité.
Il faut dire aussi que cette proposition n'est guère surprenante. Alors que les rapports des travaux de commissions des autres ministères font une quinzaine voire une vingtaine de pages, le rapport d'hier matin était de trois pages, avec deux petits paragraphes sur les travaux en amont. Les députés ont adopté ce qui leur a été présenté sans discuter. Une pratique qui commence à se multiplier et qui soulève l'ire d'Abatalib Guèye. "Le principe ici est le débat parlementaire. C'est le vote sans débat qui doit être l'exception. Et cette exception doit se confiner à des cas précis : certains ministère de souveraineté tel que l'armée, la présidence de la République, la Cour suprême, etc.", souligne-t-il.
"Si les partisans du non débat ne sont pas contre le Président..."
Pour ce qui est des autres ministères par contre, il trouve qu'il doit y avoir bien débat, surtout lorsqu'il s'agit de départements sur lesquels repose le PSE, tels que l'Agriculture, l'Elevage et autres. Selon lui, le débat est l'occasion de présenter les efforts consentis et de poser des questions sur ce qui n'a pas été fait. C'est pour cette raison que le député doute même de certains de ses collègues. Surtout qu'il a constaté que parmi ceux qui ont cautionné l'absence de débats, il y a certains qui occupent des postes de responsabilité. "Je me demande si ces partisans du non débat servent les intérêts de l'Etat et du président de la République. Parce que, c'est l'occasion d'exposer ce qui a été fait. Tout n'a pas été mauvais. Il y a des avancées significatives en matière d'élevage et d'agriculture. Mais, si on ne montre pas ce que l'Etat a fait, je me demande en définitive si ceux qui posent très souvent le problème du non débat ne sont pas contre le président de la République", s'interroge-t-il.
Le vote, hier, du budget du ministère de l'Economie, des finances et du plan a été émaillé par des injures entre le député Me El Hadj Diouf et sa collègue de Fatick Aïssatou Diouf. Les mots ont volé très bas entre les deux représentants du peuple.
L'Assemblée nationale a encore fait parler d'elle hier. Des insultes ont marqué le vote du budget du ministère de l'Economie, des finances et du plan. Pourtant, tout était parti pour se passer dans le calme avec le vote, sans débat, du budget du ministère dirigé par Amadou Ba.
Cependant, la tournure a changé quand le député et Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop a proposé aux députés à faire de même pour le projet portant approbation du programme triennal d'investissements publics 2016-2018. Le député Me El Hadj Diouf a proposé un avis contraire. Au moment où il donnait une explication sur sa proposition, il a fait savoir à ses collègues que l'Assemblée nationale ne vaut plus rien devant l'opinion. Il fonde son argument sur le vote sans débat, dans la matinée (Ndlr hier) du budget du ministère du Travail et des Relations avec les Institutions et mercredi dernier du budget du ministère de l'Agriculture et de l'Equipement rural alors que le gouvernement veut faire du Sénégal un pays agricole. C'est ainsi que certains députés ont commencé à rouspéter.
La voix la plus élevée est celle du député de Fatick Aïssatou Diouf. Malgré les remontrances du président de l'Assemblée nationale Moustapha Niasse qui lui demande de laisser Me El hadj Diouf continuer son speech, elle poursuit ses critiques rappelant à l'avocat qu'il n'était pas présent à l'hémicycle lors du vote du budget du ministère de Papa Abdoulaye Seck. Aïssatou Diouf va même plus loin en taxant Me El Hadj de vilain. C'est en ce moment que l'avocat sonne la riposte.
"J'ai 3 femmes, elles sont plus belles que toi", répond-il d'emblée. Plus l'adrénaline monte, plus El Hadj Diouf continue ses insanités. "Tu es sale et vilaine". "Espèce d'ordure". "Espèce de p...'. "P... de luxe à Fatick". "P... politique". "Espèce de sale p...". Les mots volent plus bas entre Me Diouf et Aïssatou Diouf. Cette dernière ne reste plus sur place. Elle fait des va et vient incessants pour proférer des insultes, les unes plus salaces que les autres à l'encontre de Me El Hadj Moustapha Diouf. D'un ton plus virulent, elle taxe l'avocat de "violeur". La situation est devenue incontrôlable. Chaque député, dans son coin, s'insurge contre l'attitude de Me El hadj Diouf. "On ne doit pas accepter qu'un député insulte dans l'hémicycle", clame un parlementaire du fond de la salle.
La leçon de morale de Niasse aux députés
Face à cette situation, le président de l'Assemblée nationale va demander à Me El Hadj Diouf de regagner sa place pour calmer les ardeurs. Ce dernier s'exécute.
Maintenant, Moustapha Niasse peut rappeler aux députés le règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui lui confère la latitude de faire expulser tout fauteur de troubles. "Les articles 53 et 59 disent ceci : le Président exerce la police de l'Assemblée. Il est chargé de veiller à la sécurité intérieure de l'Assemblée. Il peut à cet effet requérir la force armée et toutes les autorités dont il vise le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressé directement à tous officiers ou fonctionnaires qui sont tenus d'y déférer immédiatement sous les peines prévues par la loi. Il peut faire expulser de la salle ou faire arrêter toute personne qui trouble l'ordre. Je suis obligé de vous rappeler cela", dit-il avec fermeté.
Après ce bref rappel du règlement le président Niasse va donner une leçon de morale à ses collègues. "Nous sommes entre gens responsables, entre citoyens qui ont été élus par le peuple sénégalais pour le représenter. Nous devons être dignes de cette mission. Nous devons, respecter le peuple qui nous a amené ici. Si nous ne sommes plus capables de respecter le peuple, alors ce
sera la catastrophe", sermonne-t-il. Très remonté contre le spectacle qui vient de se passer sous son regard, M. Niasse poursuit : "Je peux décider, séance tenante, ici, d'expulser un député lorsqu'il ne respecte pas ces dispositions réglementaires. Je ne le ferai pas et je n'envisagerai pas de le faire. J'ai eu depuis 3 ans et demi l'occasion de le faire mais je ne le ferai jamais tant que je serai dans ce fauteuil bien que je puisse le faire. Parce que je vous respecte. Vous devez vous respecter entre vous. Des injures ne doivent pas, ici, être proférées. C'est honteux, c'est dégradant, vil. De la part de quiconque le fait c'est dégradant".
"Lorsqu'un député profère des insultes à l'Assemblée, c'est tout le peuple sénégalais qu'il insulte"
Le président de l'Assemblée nationale ne veut plus cautionner des insanités entre des représentants du peuple. Moustapha Niasse appelle tout le monde à la raison. "Lorsqu'un député insulte un autre ici, c'est tout le peuple sénégalais qu'il insulte. Lorsqu'un député répond (par des insultes, Ndlr), c'est tout le peuple sénégalais qu'il insulte. Rappelez-vous que le peuple vous écoute. Rappelez-vous que le peuple vous regarde. Il faut être digne de porter le manteau de député. Si on est indigne, on doit prendre ses responsabilités et s'en aller. Arrêtez-moi ça", dit-il.
A la fin de la séance certains députés se sont regroupés devant la porte de sortie pour tenir un guet-apens à Me El Hadj Diouf. Mais, ce dernier n'est pas tombé dans le piège.
Le ministre de l'Economie, des finances et du plan a présenté hier, à l'Assemblée nationale les grandes lignes du projet de loi de Finances 2016. Amadou Ba a énuméré quinze (15) chiffres qui font le condensé de ce que sera la Lfi 2016.
Fin du marathon budgétaire hier, avec le vote du projet de budget du ministère de l'Economie, des finances et du plan. Amadou Ba a présenté aux députés 15 chiffres qui résument la loi de finances 2016. Le premier chiffre de l'argentier de l'Etat est le 6 comme le taux de croissance que le Sénégal envisage d'atteindre en 2016. Cette croissance, selon lui est à portée de main grâce "aux performances du secteur agricole" mais aussi "aux mesures prises par le gouvernement".
Ensuite 4,2 le déficit budgétaire pour l'année 2016. Ce gap qui était de 6,7% en 2011 sera, selon lui, ramené à 4,2% dès l'année prochaine. Après 4,2, le ministre annonce le chiffre 3 qui dit-il, "désigne le plafond limite du critère Uemoa relatif à l'inflation". Un autre chiffre important aux yeux du ministre "10" pour désigner les 10 milliards de F CFA qui seront rajoutés aux bourses de sécurité familiale.
Le budget de la Présidence baisse d'un milliard
Le cinquième chiffre révélé par Amadou Ba est 1 comme un milliard, "le montant de la baisse du budget de la présidence de la République" par rapport à 2015. Le ministre veut par-là apporter une réplique à ceux qui ont évoqué une hausse du budget de la Présidence de la République de plus de 8 milliards de F CFA. Pour lui, cette augmentation n'est rien d'autre que les "10 milliards de F CFA des bourses de sécurité familiale gérées par la Délégation à la protection sociale et à la solidarité nationale". Sixième chiffre du jour : 47% qui désigne pour lui "le taux de liquidité de l'économie pour 2015".
Le ministre est loin de terminer avec ces chiffres. Il cite ensuite les chiffres 715 comme le "nombre de projets qui va s'exécuter au cours de la gestion 2016", 327 "le nombre de routes revêtues" pour 2016, 3050 le nombre de kilomètres de pistes rurales, 358 le nombre d'ouvrages hydrauliques qui seront réalisés grâce à la Lfi 2016.
Les 11ème et 12ème chiffres sont respectivement 5500 qui indiquent le nombre "d'équipements de production et de transformation agricoles" et 400 comme le nombre de villages qui vont bénéficier d'un projet d'électrification au courant de l'année 2016. Les trois derniers chiffres cités sont 556 milliards, 1000F et 25%. Les 556 milliards sont d'après le ministre "la masse salariale qui sera payée sur le budget 2016" et les 1000F comme l'indemnité journalière qui sera alloué à chaque détenu dès l'année 2016. Pour les 25%, ils désignent "la quote-part de la contribution forfaitaire à la charge des employeurs".
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a fait face à la presse hier, vendredi 11 décembre à la Maison de la presse, pour fustiger le retard du vote du Code de la presse. Pour le Cored, l’adoption d’une telle loi est synonyme de l’assainissement du secteur. Une occasion aussi pour les membres du Cored d’attirer l’attention de leurs confrères sur le traitement de l’information, notamment celles relatives au terrorisme et à la profanation récente des tombes au cimetière de Pikine.
Le retard du vote du Code de la presse indigne toujours le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored). Face à la presse hier, vendredi 11 décembre, le Coired précise que cela résulte d’un «manque de volonté politique» car l’adoption de ce Code n’arrangerait pas certains proches du président de la République. A cet effet, le Cored pointe du doigt «les députés qui n’ont même pas pris la peine de lire le Code, un document de 78 pages et qui comporte 285 articles» et qui se permettent de refuser de le voter.
Pourtant, relève le Cored, le Code de la presse contient l’essentielle des solutions pour se libérer de «la précarité de la presse» et de ces « crieurs publics » qui se disent journalistes. Ainsi, le voter ne revient qu’à assainir le secteur car toutes les conditions nécessaires pour appartenir à la corporation y sont définies pour «éviter à n’importe qui de se déclarer journaliste». Le Code est «bon. S’il y a un blocage, c’est du côté des députés», déclare le Président du Cored, Bacary Domingo Mané.
En attendant, pour parer à toutes les dérives, le Cored s’engage encore à faire un plaidoyer pour que le Code soit voté, mais avec l’aide de tous. Il ajoute que ce sont ces mêmes autorités qui se plaignent «des dérives de la presse», qui se font inviter ou interviewer par ces «soi-disant journalistes ». Et en plus, elles sont à tu et à toi avec ces «imposteurs ».
Le traitement de l’information relative au terrorisme et à la profanation des tombes au cimetière de Pikine, dans les médias, aussi n’a pas été occulté par le Cored. La rencontre d’hier a été une occasion pour cette instance de déplorer la façon récurrente des médias de parler du terrorisme et d’exposer les images «choquantes» des morts. Ces actes de «certains journalistes obnubilés par la vente» pourraient créer une panique chez les populations ou «un traumatisme chez les parents» des défunts dont les corps sont exhumés.
Toutefois, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias reconnait qu’il y a bel et bien «d’excellents journalistes» au Sénégal, mais il faut toujours faire preuve de responsabilité dans le traitement de l’information afin d’arriver à une «presse de qualité». En ce sens que chaque journaliste doit être une sentinelle dans le métier. Car «laisser prospérer certains journalistes mercenaires et aventuriers dans la presse fera que le travail des journalistes sera toujours décrié», dixit le secrétaire général du Cored, Ibrahima Lissa Faye. Alors, le Cored invite les députés à adopter le Code la presse.
Le Président de la République Macky Sall et son ministre des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye n’ont pas la même appréciation de la politique diplomatique du Sénégal. Le constat a été fait hier, vendredi 11 décembre, à l’occasion de l’ouverture officielle de la 5ème conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Sénégal.
Le ministre des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye dans son allocution a fait état de la volonté de son département de finaliser la cartediplomatique du Sénégal en travaillant pour l’élargissement de la présence du Sénégal à l’étranger: « Notre action sera aussi la finalisation de la carte diplomatique du Sénégal pour une meilleure présence dans le monde notamment en Amérique Latine, dans les Caraïbes et en Amérique Centrale tout en rationalisant les dépenses et nos effectifs », a déclaré Mankeur Ndiaye.
Pour le Président de la République Macky Sall, l’option est tout autre. Le Chef de l’Etat souhaite le renforcement des moyens du personnel diplomatique déjà accrédité « Là monsieur le ministre je pense que vous connaissez mes objectifs en la matière, c'est-à-dire moi je suis pour l’optimisation cela veut dire qu’il faut une efficience du personnel que les meilleurs conditions puissent les être rendues. Je ne serais pas d’avis qu’il faille construire de nouvelles ambassades. Il faut renforcer les capacités des diplomates. S’il y’a moins de diplomates avec des moyens supplémentaires, les conditions de travaille seront meilleures »a-t-il répondu.
Selon le ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, environ 1000 agents sont en service dans son ministère. Ils sont répartis dans 50 ambassades 13 consulats généraux 12 bureau économique et 23 bureaux d’attachés militaires.
HAUSSE DE LA DOTATION FINANCIERE, RENOVATION DES MOYENS MATERIELS : Les largesses de Macky aux ambassadeurs
Les avantages du personnel diplomatique vont être renforcés par le Président Macky Sall. Selon le ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, le traitement économique des ambassadeurs et autres consuls établis dans des pays ayant un coût de vie élevé sera renforcé. Mieux, en plus des privilèges des épouses des ambassadeurs, le traitement du personnel diplomatique en mission dans des pays africains a été élevé au niveau de ceux vivant dans les pays occidentaux, annonce Mankeur Ndiaye. Les biens mobiliers et roulants des ambassadeurs et consuls seront rénovés de l’avis du ministre. En plus de tous ces avantages, le ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur y ajoute la rénovation de la résidence du Sénégal à Manhattan aux Etats Unis.
LE PRÉSIDENT SALL SOUTIENT LE MINISTRE SERIGNE MBAYE THIAM
Le ministre de l'Education nationale, Serigne Mbaye Thiam bénéficie encore d'un soutien de taille dans son bras de fer avec les élèves-maîtres exclus pour fraude. Il s'agit du Chef de l'État qui s'est inscrit dans la logique des députés.
Serigne Mbaye Thiam n'a pas à craindre une éventuelle sanction du Président de la République dans son bras de fer avec les élèves-maîtres exclus pour fraude à l'examen. Car, outre les députés, le président de la République lui a témoigné son soutien devant la communauté éducative et les bailleurs de l'éducation. C'était hier, à Tivaouane où le Président inaugurait le Bloc scientifique et technique (BST) créé dans le cadre des infrastructures du Projet d'amélioration de la qualité et l'équité de l'éducation de base (PAQEEB).
"Je félicite le ministre Serigne Mbaye Thiam pour la manière dont il conduit l'Education nationale. Je le soutiens dans son combat contre la non-transparence dans le secteur éducatif", a lancé le Chef de l'État. Poursuivant son discours, il a ajouté à l'endroit du ministre: " Vous avez tout mon soutien sur cette question donc, Monsieur le ministre, soyez en rassuré". Pour le Chef de l'État il n'est pas question d'hypothéquer l'avenir de la jeunesse par la corruption. "Nous ne saurons tolérer que l'avenir de la jeunesse de ce pays sois compromis par des comportements indignes lié à la corruption où à la non transparence", a encore martelé le Président tout en soulignant qu'un combat sans merci sera mené. Ce soutien du Chef de l'État à Serigne Mbaye Thiam fait suite à la motion de soutien accordée par les députés au ministre de l'Education lors du vote du projet de budget de son département. Et le ministre dit ne pas être surpris par la position du Chef de l'Exécutif. "Le Président m'a toujours soutenu dans mes actions. Ce sont des gens qui ne comprennent rien au fonctionnement de l'État qui pensent que je travaille en solo", a réagi le ministre à la fin de la cérémonie. Et de poursuivre:"c'est lui qui m'a nommé. Si les gens sont contre ce que je fais, c'est qu'ils sont contre ce que fait le Président dans le secteur".
Appel à une école stable
Par ailleurs, Serigne Mbaye Thiam, est revenu sur le BST qui a été inauguré. De ses explications, il ressort que ce joyau du lycée Serigne Ababacar Sy de Tivaouane d'un coût de 500 millions F CFA, fait partie d'une série de 20 BST devant être crées dans le cadre du PAQEEB. L'objectif du gouvernement est d'améliorer la qualité de l'éducation surtout dans les filières scientifiques. "Conformément à mes orientations formulées dans le Pse, l'État a érigé en priorité de premier ordre le développement de l'enseignement des sciences des mathématiques et de la technologie", a rappelé le Chef de l'État. A ce propos, il a relevé que l'État du Sénégal consacre près de 7% de son Pib soit 24% de son budget au PAQEEB. Par conséquent, il dépasse de loin les objectifs et recommandations de l'agenda éducation 2030 qui prévoit d'allouer 20% du budget national au secteur de l'éducation et de la formation. "Nous en sommes déjà à 24% et nous ferons plus", s'est engagé le Président.
Toutefois, Macky Sall estime que les efforts du gouvernement ne sauraient prospérer "sans une école stable viable et sans une école pacifiée qui implique une gouvernance de partenariat, transparente et inclusive". C'est pourquoi, il a plaidé pour la stabilité de l'espace scolaire. "Je voudrais réaffirmer très fortement mon attachement à la paix sociale dans l'espace scolaire et universitaire et toute la disponibilité de mon gouvernement à poursuivre un dialogue sincère franc et constructif avec l'ensemble des acteurs et partenaires sociaux", a déclaré le Chef de l'État.
A l'image du maire de Tivaouane Mamadou Sy Mbengue et de la présidente du Conseil départemental Seynabou Gaye Touré, le Président Sall a exhorté à la sécurisation et à l'entretien du BST pour les générations futures. Mieux, il a invité les élèves à ne pas s'en prendre aux infrastructures en cas de grève.