L’effet boomerang de la stratégie de Wade est patent. Il a été pris dans son propre piège. Il a tenu des discours que les Sénégalais ne veulent plus entendre. On est en République. Seules les femmes peuvent témoigner de la paternité d’un tel ou d’un autre de leurs enfants.
Ainsi va la vie. Beaucoup parmi ceux qui se réclament de certaines catégories n’y appartiennent pas. Seules les mères savent. Ce qu'on sait par contre, c'est que le procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite a requis une lourde peine contre Karim Wade, ancien ministre d'Etat, ministre du ciel et la terre.
Le Sénégal en entier a été ému par les déclarations de Me Wade, quand il a cherché à porter le débat politique sur des considérations que rien ni personne ne saurait cautionner.
Les chefs religieux, généralement réservés, n’ont pas pu résister à lancer un rappel à l’ordre à l’endroit de celui qui a évoqué des questions de caste à l’endroit du chef de l’Etat (encore que c’est faux) et pire, des accusations innommables !
Dans une bronca, rarement vue depuis les événements du 23 juin 2011, suivie de sa défaite, jamais le doyen de la vie politique sénégalaise ne s’était illustré d’une si mauvaise façon. Mais apparemment, il n’en a cure. C’est ce qu’il cherchait. Cette volonté de chauffer la rue, de rappeler qu’il garde sa capacité de manœuvre et la haute main sur son parti. Mais il semble que les temps ont bien changé au Parti démocratique sénégalais, car la désapprobation de ses propos émane d'abord des libéraux.
On avait dit ici récemment que la République ne reconnait que ses fils. Dans un bruyant silence, le Président Macky Sall ne pouvait pas réagir, parce qu’on ne peut répondre ou vouloir se justifier devant l'ignominie quand on dirige 14 millions de Sénégalais. Où sont la démocratie et l’égalité des citoyens dans tout cela ?
Quelqu’un qui peut tenir ce genre de discours peut-il regarder ses arrières, pour constater les effets que cela a créés au milieu de ses propres troupes ? Dans tous les cas, la réprobation est générale, l’indignation partagée et la tension accrue. Me Wade a-t-il atteint ses objectifs ?
Rien n’est moins sûr, car les sondages auraient montré que le vieil homme serait aujourd’hui (loin) derrière des jeunes à qui il a mis le pied à l’étrier. Les marabouts ne sont pas contents, le malaise est ambiant, et les gens en viennent même à s'interroger, encore une fois, sur le statut pénal des anciens chefs d'Etat.
Dans une intrigante coïncidence, un vent de poussière s’est abattu sur le Sénégal depuis que l’ancien président Wade a rappelé à l’opinion qu’il pouvait toujours faire mal en faisant référence à de fausses sociologies hors normes.
Les services de la météo ont souligné aujourd’hui que la poussière va redoubler d’ampleur jusqu’en début de semaine. Cette atmosphère venteuse sera conjoncturelle et va naturellement retomber comme les effets qui les ont créées.
Ainsi sera-t-il de la ruade médiatique de Me Wade qui a mis mal à l’aise les gens, jusque dans les rangs de son premier cercle. D'ici que l'affaire "Karim Wade" soit vidée, il faudra s'attendre à tout. Mais Me Wade est génial.
Diaboliquement génial, au point d'avoir pu ramener le débat autour de sa personne. Il est avec Mugabé, le doyen de la vie politique africaine. Que faire de ces reliques ? Les Sénégalais ont pourtant d'autres préoccupations.
Les enseignants sont en grève (le Cusems demande le respect du protocole d'accord de 1994), la Suneor est en crise, le désenclavement de la Casamance est en bonne route (ou sur de bonnes eaux), les grands partis politiques mutent, mais il n’y a rien y faire, il tient le haut du pavé.
Il veut que le débat, comme toujours, tienne à ses intérêts. Mais, selon toute vraisemblance, cette fois-ci, cela sera un feu de paille médiatique. Car sans être dans certaines confidences.
Les arguments qu'il tient pour tirer d'affaire son fils et ancien ministre d'Etat visitent les tréfonds oubliés de la société sénégalaise. Lui, l'ancien doyen de la Faculté de Droit et des Sciences économiques, celui qui s'est proclamé comme l'homme "le plus diplômé du Cap au Caire", en arrive à ce genre d'arguments. Qui est qui et qui est quoi dans ce pays ?
La catégorisation républicaine est fondée sur le mérite et l'ascenseur social qu'est l'Ecole. On ne peut plus stigmatiser les personnes selon la naissance.
Le propre d'un propos en dessous de la ceinture, c'est qu'il entraîne un comme tel. Et des vertes et des pas mûres vont tomber des arbres...
Le fait est que l'affaire de son fils est au cœur des manœuvres du toujours secrétaire général du Pds. Il n'aura de cesse de mettre la pression. Peine perdue, la justice sera sereine.
PAR SAMBA DIOULDÉ THIAM
ABDOULAYE WADE PIÉTINE LE SÉNÉGAL ET PROFANE LA RÉPUBLIQUE
L’ancien Président Abdoulaye Wade a fait une sortie fracassante le mardi 24 février 2015. Cette date mérite d’être notée, parce que les propos tenus sont contre la République, la Constitution et les valeurs fondatrices de la République et de la société.
Le Président Abdoulaye Wade ne devra pas être poursuivi pour offense au chef de l’Etat, car on ne peut pas envoyer un vieillard de cet âge, en délire passionnel, en prison.
Abdoulaye Wade reproche à Macky Sall sa « naissance ». Il lui reproche d’être le fils de ses parents, qu’il traite de mangeurs de bébés et d’anthropophage. Mon Dieu !
L’injure aux morts est haïssable dans toutes les cultures. Cela seul suffit à leur défense, Dieu se chargeant du reste. Les valeurs de la société traditionnelle condamnent, sans rémission, les propos de caniveaux de l’ancien président, qui ne se résout pas à redevenir citoyen et à quitter la scène publique.
On ne peut pas partager le temps avec ses pairs, ses fils, ses petits-fils et ses arrière-petits-fils. Il laisse entendre que sa « naissance » est supérieure à celle de Macky Sall.
Première hypothèse : admettons un instant que ce soit vrai. Mais alors, on peut se demander quelle éducation a reçu l’ancien président pour parler comme il l’a fait. Parler est grave, parce que qui parle révèle son âme profonde.
Au ban des traditions, notre ancien président profane et vomit sa haine de la République qu’il n’a pas réussi à transférer à sa descendance comme un bien privé. Il piétine la société sénégalaise qui a refusé de favoriser sa dévolution patrimoniale de l’Etat.
Deuxième hypothèse : admettons maintenant que ce que dit l’ancien président soit faux. Dans ce cas, nous sommes en présence d’une affabulation monstrueuse, méchante et pas éclairée du tout. Dans un cas comme dans l’autre, Abdoulaye Wade vise un seul et même objectif.
Conscient qu’il n’a aucune capacité à infléchir ou à influencer la justice, il s’attache à déstabiliser le Président Macky Sall qui est en train de réussir à faire bouger le Sénégal dans la bonne direction, espérant qu’en 2017 le pays change de cap. Cette stratégie est un aveu d’impuissance politique jusqu’à la prochaine présidentielle. Mieux, les vomissures de Wade ferment définitivement la voie du retour aux affaires du Pds en 2017.
En République, peut-on reprocher à quelqu’un d’être né dans une chaumière et à rester pauvre du fait de cette « naissance » ? En quoi la « naissance » « illustre » ou « obscure » de quelqu’un doit-elle déterminer sa place dans notre Sénégal ?
Où est-il écrit qu’un candidat à une charge quelconque publique ou privée, administrative ou élective doit « naitre » dans la classe sociale prétendue d’un Abdoulaye Wade ou d’un autre ?
Le retour aux critères sociaux du passé est impossible, comme il est impossible de faire revenir les temps passés.
Peu-ton dresser un listing des emplois et fonctions réservés aux gens d’en haut pour que tout ce qui n’y figure pas aille à ceux d’en bas ? Qui est d’en haut et qui est d’en bas ?
Voilà l’injure que Abdoulaye Wade adresse à la République et à ses citoyens, à la paix du pays et à l’avenir de nos enfants.
L’ancien président reproche à l’actuel d’être le fils de ses parents. Oublie-t-il que les prophètes sont rarement nés fils de prophètes, que beaucoup de fortunes d’aujourd’hui ne résultent pas d’héritages laissés par des parents fortunés, que les esprits brillants dans l’histoire de l’humanité n’ont pas hérité leurs savoirs de brillantissimes parents et que les savoirs d’avenir ne sont réservés qu’à ceux qui apprennent avec application et persévérance, car l’intelligence est en tout humain.
L’ancien président a insulté Macky Sall, mais il ne peut pas l’humilier. Il a insulté la République du Sénégal, les Sénégalaises et les Sénégalais. Il s’est fâché avec la raison en choisissant la déraison et la violence de la jactance baveuse. En République, il n’y a qu’une caste, celle des citoyens.
Dès lors, il appartient au peuple vilement agressé d’en tirer les conséquences. Il y en a beaucoup, mais une s’impose : Wade n’est plus, bien que vivant, du monde des vivants. Il vit emmuré dans les fadaises qu’il débite, drogué par sa démesure.
Qui veut mettre à feu et à sang la République pour s’opposer au jugement de son enfant par la justice de son pays est un malade.
Maître est malade, un malade dangereux pour lui-même et pour nous tous. Il ne faut pas manquer au devoir d’assistance à une personne en danger.
Que faire le concernant alors ?
Le protéger contre lui-même en ne lui tendant plus de micros, en ne le filmant pas, car Maître n’est plus maître de lui. La détresse humaine ne devrait pas être un sujet d’exposition nauséabonde.
Au-delà de ce devoir d’humanisme envers un individu en situation de détresse, protéger la République est une obligation pour chacun et un devoir pour tous.
A-t-on le droit de dire, d’écrire et de diffuser tout ce que l’on pense des autres ?
La réponse, à l’évidence, est non. Si la liberté de penser
Les rideaux se lèvent ce samedi sur l’édition 2015 du Fespaco. A Ouagadougou, l’absence à la cérémonie d’ouverture du dernier pays ayant remporté l’Etalon de Yennenga sera ressentie. Les officiels sénégalais, avec à leur tête le ministre de la Culture Mbagnick Ndiaye, ne seront pas dans les tribunes. Et pour cause : l’impréparation, l’absence de vision, la mauvaise coordination...
Pays détenteur de l’Etalon d’or de Yennenga, le Sénégal a connu lors de la précédente édition du Fespaco un parcours assez élogieux. Ce riche parcours, tel un heureux dénouement d’une longue traversée du désert du cinéma sénégalais, a été salué par le monde entier. Ce fut d’ailleurs cette belle prouesse qui a motivé le choix du Président Macky Sall de doter les cinéastes d’un fonds de 1 milliard de nos francs afin de les aider à mieux émerger sur le plan continental et plus tard mondial.
Malheureusement, de retour au Fespaco deux années après ces belles initiatives, l’on a l’impression que le Sénégal a avancé pour mieux reculer. Ce samedi, à l’ouverture du plus grand rendez-vous du cinéma continental, les officiels sénégalais ne seront pas dans les tribunes.
Certes dans la participation sénégalaise l’on notera la présence de l’artiste Ismaïla Lô qui, assurément, portera la voix, la musique et la chanson sénégalaise. La prestation de ce dernier est très attendue sur le podium du Palais des Sports de Ouaga 2000 qui, pour la première fois, accueillera une cérémonie d’ouverture du Fespaco (Sous le règne du Président Compaoré, cela se faisait en grande pompe au stade du 4 Août).
Dans les rangs de certains cinéastes sénégalais déjà venus à Ouagadougou, l’on notera également la symbolique présence au rang d’honneur de Ousmane William Mbaye, auteur du long métrage Président Dia. Celui-ci est président du jury 2015 du Fespaco pour les films documentaires et films d’école.
Toutefois, l’absence de la délégation officielle sénégalaise sera sans doute perceptible. Puisqu’on se souvient qu’en 2013, le Sénégal avait mobilisé une forte artillerie pour séduire à tout point de vue aussi bien le prestigieux jury des compétitions que les festivaliers de manière générale.
Non seulement une communication ciblée avait été élaborée pour mieux faire connaître le cinéma sénégalais au public africain, mais des rencontres, ateliers et expositions portant sur le cinéma sénégalais avaient été tenus.
La direction de la Cinématographie, sous l’heureuse inspiration de Hugues Diaz, en avait mis plein la vue aux habitués de ce rendez-vous. Une démarche qui d’ailleurs s’est avérée payante avec plusieurs prix remportés dont le plus prestigieux, Etalon d’or de Yennenga.
2015, la malheureuse touche Mbagnick Ndiaye
Cette année malheureusement, l’avancée sénégalaise de 2013 et cette dynamique très applaudie et qui a inspiré d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, venue en force à Ouagadougou avec 4 films en compétition, s’est effilochée.
En coulisse, les acteurs du 7e art sénégalais ne manquent pas de critiquer le manque de clairvoyance de la tutelle. «Hugues Diaz a fait tout ce qu’il pouvait et ce qu’il fallait pour garder haut le niveau de la participation sénégalaise. C’est juste qu’il n’a pas eu les moyens qu’il faut pour réussir sa politique», commente-t-on.
Il faudrait savoir que cette absence des officiels sénégalais à l’ouverture du Fespaco 2015 se justifie surtout par le fait que le ministère n’a pas pu à temps réel débloquer des fonds pour l’achat de billets d’avion, la réservation dans les hôtels à Ouagadougou, entre autres. Certaines indiscrétions renseignent même que «le ministre Mbagnick Ndiaye, préoccupé par le terrain politique, a délaissé les affaires du ministère pour suivre le Président dans son périple qui l’a récemment conduit à Ziguinchor et Sédhiou».
Cette démarche du ministre, dénoncent les acteurs, a beaucoup impacté sur la bonne organisation et la participation sénégalaise. D’autant que, informe-t-on, jusqu’à hier vendredi, les gens n’avaient pas encore les billets d’avion pour s’envoler sur Ouagadougou.
On ne peut en définitive comprendre cette impréparation de la tutelle, surtout que le Fespaco est une biennale et que le Sénégal, dernier pays ayant remporté l’Etalon de Yennenga, a largement eu le temps pour se préparer, si seulement «il y avait une volonté derrière la vision de la direction de la Cinématographie».
Renseignements pris depuis Ouagadougou, l’on informe que finalement les délégations sénégalaises prendront le train en marche au Fespaco à partir de dimanche pour certains, lundi pour les autres.
Pourvu que l’arrivée au Fespaco du ministre Mbagnick Ndiaye ne soit pas purement et simplement diplomatique, mais qu’elle serve de créneau pour booster la dynamique de relance du 7e art sénégalais.
LES RECOMMANDATIONS DES ACADEMICIENS DU SENEGAL
UTILISATION DES TIC DANS L’AGRICULTURE, PROBLEMATIQUE DES MALADIES INFECTIEUSES
La tournure «problématique et endémique» que prend certaines maladies qui sévissent en permanence dans la vallée du fleuve Sénégal et les profits que le Sénégal peut tirer des Tic, notamment favoriser la création d'emplois dans le secteur agricole en exploitant de manière «plus optimisée» les opportunités qu’ils offrent, ont été au menu d’une conférence organisée hier à Dakar par l’Académie national des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), dans le cadre des rencontres qu’organise chaque dernier vendredi du mois.
Gilles Riveau, directeur du Centre biomédical de la santé de Saint-Louis, a qualifié de «problématique et endémique» certaines maladies qui sévissent en permanence dans la vallée du fleuve Sénégal. De l’avis de Gilles Riveau, des populations dans ces zones sont toujours en proie à des maladies telles que la tuberculose, la bilharziose ou d’autres pathologies. En vue de remédier à cette situation, il trouve que des efforts doivent être faits.
Et là, estime-t-il, la technologie doit être prise en compte dans le traitement de ces maladies. Gilles Riveau souhaite également le développement de la recherche qui, souligne-t-il, est trop concentré à Dakar. Il animait hier, vendredi 27 février, une conférence axée sur «La recherche biomédicale : instrument complexe et empirique du développement durable». La présentation de Gilles Riveau est faite dans le cadre des rencontres qu’organise chaque dernier vendredi du mois, l’Académie national des sciences et techniques du Sénégal (Ansts).
Le conclave d’hier a été aussi l’occasion, pour les scientifiques, de revenir sur l’importance des Technologies de l’information et de la communication (Tic) dans le développement des Etats. Ainsi, le chercheur agro-physiologiste et directeur d’une société de recherche sur l’utilisation des technologies dans les marchés (Manobi), Daniel Annerose, révèle qu’au Sénégal, la téléphonie mobile représente une opportunité de développement notamment dans le domaine agricole. Selon le chercheur agro-physiologiste, le Sénégal peut favoriser la création d'emplois dans le secteur agricole en exploitant de manière «plus optimisée» les opportunités offertes par les technologies de la communication et d'imagerie satellitaire, a-t-il soutenu.
Commencer à organiser les chaînes de valeurs
Pour Daniel Annerose «on est aujourd'hui dans une situation où beaucoup de chaînes de valeur, beaucoup de filières sont désorganisées et l'opportunité qui s'offre à nous, c'est de commencer à organiser ces chaînes de valeurs d'une façon un peu plus optimisée», a déclaré le président directeur général de Manobi, une société sénégalaise de services mobiles et Internet pour les professionnels. Il introduisait une conférence publique sur le thème «Les technologies de l'information pour le développement de chaînes de valeurs inclusives et la création de valeur économique et sociale. Applications au secteur de l'agriculture, de l'accès à l'eau et de l'assainissement».
A l’en croire, elle permettra d’avoir une idée sur les marchés. L’usage du téléphone permet aussi de disposer de données fiables pouvant générer des emplois surtout aux couches juvéniles. Malgré le fait que la population agricole soit en majorité analphabète, Daniel Annerose trouve qu’avec une bonne explication des nouvelles technologies, les blocages vont être levés en ce sens les Tic ouvrent «un canal de dissémination d'informations vers les populations vulnérable» permettant de «véhiculer des services et des solutions qui vont accompagner le développement économique».
Des perspectives extrêmement intéressantes à explorer
Mieux, le conférencier a plaidé pour l'exploitation en priorité des potentialités offertes par les Tic. «Cela fait un peu plus d'une quinzaine d'années que le téléphone mobile se développe en Afrique, au Sénégal et dans le monde et aujourd'hui, la quasi-totalité de la population est couverte». Cette perspective ne restera pas sans incidence, en particulier, sur les populations les plus pauvres dont il devrait faciliter les interactions «avec le sommet de la pyramide où se trouve les acteurs les plus établis, les entreprises, les banques, les sociétés d'assurance», a-t-il expliqué tout en conseillant également l'utilisation des «technologies d'imagerie satellitaire haute technologie».
Car, a-t-il renchéri, «on est à la croisée des chemins, cela peut aussi être une opportunité et avec ce système (technologie du satellite), on a des outils d'observation de la terre qui sont extrêmement fins et des possibilités de collecte d'informations fines avec les téléphones». Une trouvaille qui «ouvre des perspectives extrêmement intéressantes qui sont en train d'être explorées» dans les secteurs de l'agriculture et de l'eau dans les zones rurales et urbains mais également dans le secteur de la distribution des denrées alimentaires. «Il y a beaucoup de secteurs dans lesquels ont peut transformer, organiser et optimiser les chaînes et servir mieux des populations marginalisées. C'est une énorme opportunité, un potentiel incroyable et générateur d'emplois», a relevé Daniel Annerose.
LE DG DE LA SAED ANNONCE UN FINANCEMENT DE 60 MILLIARDS DE L’AFD
APPUI AUX PRODUCTEURS DE LA VALLÉE DU FLEUVE DU SÉNÉGAL
Le Salon international de l’agriculture (Sia) 2015 de Paris est un temps fort d’échanges entre différentes structures et autres partenaires institutionnels. Un grand nombre de représentants d’organismes sont accueillis au stand Sénégal. Les visites de stand se poursuivent et les rencontres entre acteurs de développement se matérialisent par des discussions, qui aboutissent parfois à des accords de financement.
C’est dans cette logique que s’est inscrite la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta et de la Vallée du fleuve Sénégal (Saed), en partenariat avec l’Agence française de développement (Afd). Ces deux organisations sont en train de finaliser une dizaine de projets, dont le financement est estimé presque à 60 milliards de francs Cfa, si l’on en croit le directeur général de la Saed, Samba Kanté.
«Le financement est estimé à un peu moins de 60 milliards», a-t-il indiqué. Selon M. Kanté, cet engagement de l’Afd est destiné aux producteurs de la Vallée du fleuve du Sénégal. A l’en croire, le financement concerne les projets en fin de processus d’évaluation.
«Ce ne sont pas des projets nouveaux, mais en cours de négociation. C’est la concrétisation d’un certain nombre de projets déjà ficelés en vue d’être signés», a précisé le Dg de la Saed, qui dit avoir rencontré plusieurs partenaires français. M. Kanté de faire part de l’existence d’une ligne de crédit au profit des acteurs qui interviennent dans la vallée. Ce sont là des fonds, dit-il, qui permettront aux producteurs de la vallée d’accéder à des lignes de financement.
«Le Salon international de l’agriculture est un grand moment de rencontres professionnelles autour des grands programmes de développement. Nous avons eu, avec l’Afd, une importante séance de travail pour nouer des contacts, rechercher des financements, finaliser des projets et expliquer nos mécanismes d’intervention», a-t-il expliqué.
Samba Kanté, qui expose avec la Saed des produits dérivés du riz au stand du Sénégal, est d’avis que le Sia est une occasion, pour les partenaires, de consolider des projets déjà ficelés.
Le directeur général des Douanes sénégalaises Pape Ousmane Guèye, qui était en tournée dans la zone Sud-Est du pays (les régions de Tambacounda et Kédougou), a annoncé que pour la campagne 2014, la zone Sud-Est a eu à faire entrer dans les caisses du Trésor public la bagatelle de 5 milliards de francs Cfa. Cette visite de trois jours entre dans le cadre du plan stratégique 2014/2015 mais aussi dans l’optique de redynamiser et de réarmer moralement les troupes sur le terrain.
Rien que pour l’année 2014, plus de 5 milliards de francs ont été collectés par les services des douanes de la zone Sud-Est. Ce travail remarquable abattu par les gabelous a motivé la visite du Dg des Douanes qui y a passé trois jours durant lesquels l’ensemble des postes frontaliers ont été visités et les menus quotidiens des agents sur le terrain partagés.
Cette visite entre dans le cadre du plan stratégique 2014/2015, poursuit le gabelou en chef, dans lequel un ensemble d’actions y sont définies dont l’une des plus importantes reste la protection de l’économie, au-delà des traditionnelles missions fiscales et autres.
Concernant ce point, il sera difficile de l’aborder sans parler du volet sécurité et ce, à tous les niveaux. Compte tenu de la position géographique de la région, frontalière avec beaucoup de pays, l’aspect sécurité revêt toute son importance, surtout dans la lute contre les différents trafics.
Un autre point non moins important est inscrit dans le plan stratégique et concerne l’équipement, a évoqué le Dg Pape Ousmane Guèye. «Il s’agit de mieux doter les agents de moyens pour qu’ils puissent mieux faire leur travail. C’est une manière de les réarmer moralement et de leur signifier que l’Etat et la Direction générale des Douanes connaissent leur situation et compte y apporter des solutions idoines», explique M. Guèye.
Toutefois, beaucoup de postes restent déficitaires en personnel. Mais le Dg compte y remédier sous peu car, «il est attendu la sortie d’une promotion de 150 préposés des douanes et qu’en plus l’année prochaine, ils ont reçu instruction des autorités centrales de recruter quelques 600 éléments. Si tout cela devient effectif, le problème du manque d’effectifs va être un vieux souvenir», avance Pape Ousmane Guèye.
Et c’est la raison qui explique la présence du directeur du Personnel et de la logistique dans la délégation. Ce dernier «aura l’occasion de voir de visu les conditions dans lesquelles se démêlent les agents, qu’est-ce qu’il faut réhabiliter, où doit-on mettre l’accent, entre autres, pour y apporter une solution.»
Du matériel roulant aux armes, jusqu’aux mobiliers, tout a été pris en compte. Et d’ailleurs, l’occasion a même été saisie par le directeur du contrôle interne qui était aussi de la délégation, pour faire l’inventaire. La visite renchérit le patron des gabelous a permis de toucher du doigt l’ensemble des problèmes que rencontrent la Douane.
Toujours dans le même plan stratégique, il est prévu la reconstruction de la Direction régionale des douanes de la zone Sud-Est dont les bâtiments datent de Mathusalem. Les brigades de Saraya et de Salémata seront aussi construites, annonce le Dg.
Avec l’ouverture du corridor par le Sud qui devient de plus en plus important, le dernier poste au niveau de la frontière avec le Mali a été visité. «Nous sommes allés jusqu’à Moussala où se trouve le dernier poste avant la frontière», a signifié Guèye.
Le Sénégal n’est pas un pays de trafic de drogue
La question de la drogue, avec des saisies records ces derniers jours dans la région de Tamba au niveau des postes de Kidira et de Koumpentoum, a aussi été au menu des débats. En l’espace de quelques jours, une valeur de plus d’une dizaine de milliards de francs de drogue de synthèse notamment l’amphétamine qui prend de l’ampleur a été saisie. Et c’est pourquoi la presse locale a demandé au Dg Guèye si le Sénégal n’est pas passé de pays de transit de drogue à un pays de trafic de drogue.
Sur ce, Pape Ousmane Guèye a catégoriquement refusé ce statut que les gens veulent donner au pays. «La drogue saisie ici coûte excessivement cher, pour que nos populations se l’approprient. Quand il est dit que cette drogue est commercialisée à 1000 euros le gramme, elle n’est pas destinée aux pauvres. Et par conséquent, il ne peut y avoir une grosse clientèle au Sénégal», soutient Pape Ousmane Guèye.
Suffisant pour qu’il réfute toute idée de dire que le Sénégal est un pays de trafic de drogue. Cependant affirme-t-il, «le Sénégal est bien un pays de transit de la drogue. Et les saisies record de ces derniers jours en attestent pour beaucoup.
Et c’est parce que notre pays a des voies de communication ouvertes à ces pays que sa destination est prisée par les trafiquants de drogue». «Tout compte fait, je ne considère pas le Sénégal comme un pays de trafic de drogue», réitère le premier des douaniers.
AMSATOU SOW SIDIBE PARTAGE LES FRUITS DE SES CONNAISSANCES JURIDIQUES
PUBLICATION D’OUVRAGE : « DROIT CIVIL, DROIT SÉNÉGALAIS… »
« Droit Civil, Droit sénégalais, Introduction à l’étude du droit, état des personnes, famille. » C’est l’intitulé de l’ouvrage que vient de publier le Pr Amsatou Sow Sidibé. Pour parler comme le Pr Abdoullah Cissé, l’auteur de la Préface,Amsatou Sow Sibibé fait découvrir aux lecteurs « les charmes de la science juridique et les subtilités de la règle de droit, comme elle a pris du reste le pli de le faire dans ses cours et conférences »
Le Pr Amsatou Sow Sidibé vient de publier un ouvrage intitulé : « Droit Civil, Droit sénégalais, Introduction à l’étude du droit, état des personnes, famille. ». Et selon la note de lecture envoyée à notre rédaction, «c’est un livre destiné sans doute essentiellement aux étudiants ». Le Pr Abdoullah Cissé, auteur de la préface nous en donne quelques ficelles : «Introduire le droit est un exercice délicat et subtil qui fournit à celui qui l’entreprend la possibilité de partager avec ses lecteurs les fruits de la science juridique ». Et d’ajouter : .« Qui peut extraire une vérité neuve d’un savoir ancien est apte à enseigner », disait Confucius.
Dans cet ouvrage «Plusieurs introductions au droit ont certes été proposées, et bien d’autres interviendront encore pour suivre l’évolution des phénomènes juridiques et renforcer la doctrine ; mais celle-ci se distingue par son originalité ». L’auteur de la Préface soutient que « La pertinence de la démarche de Mme Sidibé transparait dans la présentation de l’ouvrage dans un style clair, allégé et agréable à lire, faisant ainsi oublier la rugosité qui souvent caractérise les ouvrages juridiques qui les rend hermétiques ». A travers un plan didactique et bien structuré, souligne la source, la professeure Sidibé « tient par la main son lecteur et sa lectrice et leur fait découvrir les charmes de la science juridique et les subtilités de la règle de droit, comme elle a pris du reste le pli de le faire dans ses cours et conférences »
Elle part de la notion de droit en montrant comment la distinction entre le droit objectif et le droit subjectif résiste au temps et conserve sa pertinence. C’est l’occasion pour Mme Sidibé de faire le «départ entre les règles de droit et les autres règles de conduite et de présenter le système juridique dans ses différentes ramifications » Les méthodes d’interprétation du droit comme l’application de la loi dans le temps sont présentées de façon succincte et intelligible. Ensuite, l’apprenti-juriste découvre avec elle les droits subjectifs dans la diversité de leur nature et de leur régime.
Enrichi de cette connaissance primordiale, il «puise les enseignements tirés de l’histoire ancienne et contemporaine du Sénégal qui lui permettent de comprendre la construction rationnelle de l’ordonnancement juridique »
Dans la note de lecture, l’on peut souligner que «La mise en œuvre du droit est abordée à temps avec l’examen de deux questions essentielles : d’une part les sanctions et leur application judicaire sans oublier les obligations naturelles ; d’autre part la théorie générale de la preuve qui initie à la connaissance de la charge de la preuve et des moyens de preuve aussi bien traditionnelles qu’électroniques ». Et pour répondre aux exigences de rationalité juridique, Mme Sidibé présente les théories fondamentales du droit « dont la prise en compte conditionne le respect des finalités du système juridique : l’abus de droit, la fraude à la loi et l’apparence »
Une fois l’introduction achevée, le lecteur est embarqué dans la découverte du droit sénégalais des personnes et de la famille. Avec de grandes orientations du droit et de la famille prépare à la compréhension digeste des développements qui suivent.
La partie sur la famille « embrasse les divers aspects de la vie familiale : la préparation au mariage, la formation du mariage y compris le régime des nullités, et la filiation, qu’elle soit d’origine ou adoptive ». L’ouvrage se termine avec « la désagrégation de la famille par le divorce ou la séparation des corps, permettant ainsi au lecteur de connaître le droit des personnes et de la famille dans toutes ses ramifications, ses heurs comme ses malheurs. Il appréciera au passage les orientations bibliographiques et conseils de lectures ».
TRANSFORMER LES BANQUES CENTRALES EN SUPERVISEURS ET PRETEURS
FACE A LA CRISE ECONOMIQUE ET REGULARISATION BANCAIRE ET FINANCIERE
La crise financière a été causée par un déficit de régulation. La libération financière étant allée trop loin, il ya eu l’absence d’une «main invisible» sur le marché financier. Dès lors, les finances étant fondamentalement instables, la régulation devient un impératif. D’où la nécessité d’élargir le rôle des banques centrales qui désormais auront la fonction de superviseurs et de préteurs.
L’Institut supérieur des finances (ISF), a organisé avant-hier jeudi 26 février, une conférence sur la «Régularisation bancaire et financière». L’exposé a été tenu par Dominique Plihon, professeur agrégé et spécialiste des questions bancaires et financières, qui a fait un diagnostic global de la crise économique dans le monde. Selon le spécialiste, la crise bancaire et financière a été causée par un déficit de régulation.
De l’avis de Dominique Plihon, la libération financière étant allée trop loin, on note, par conséquent, l’absence d’une «main invisible» (chargé de réguler) sur le marché financier. Citant l’économiste John Maynard Keynes dans son argumentaire, le professeur a relevé que les finances étant fondamentalement instables, alors la régulation devient un impératif.
Du coup, pour s’en sortir, il «faut élargir le rôle des banques centrales qui désormais auront la fonction de superviseurs et de préteurs», conseille-t-il. Mieux, la crise des banques étant subordonnées à celles de la dette, souligne Dominique Plihon, il faut donc aller vers les banques universelles ou spécialisées qui sont des modèles requis pour faire face à la crise financière, tout en pensant aussi à séparer les banques de l’Etat des autres.
C’est dans cette perspective que l’Union européenne (UE) s’est dotée d’une union bancaire pour régulariser le marché financier. Toutefois, note le conférencier, malgré les réformes initiées a ce sujet, l’efficacité de celles-ci reste incertaine car les banques prennent de plus en pus de risques importants. Dès lord la crise n’a pas encore son dénouement d’autant plus que les entreprises n’investissent plus et les banques font des prêts non remboursés.
L’initiative ravit les âmes déçues. Dans un pays où les divorces flambent, les réussites sentimentales deviennent exceptionnelles. Et les cerbères de la société essaient de monter la garde pour inverser la tendance. La foire aux secrets d’un mariage réussi a rassemblé les spécialistes en «amour» pour offrir toutes les bonnes recettes afin de raffermir les liens du couple.
Quel est le secret d’un mariage réussi ? La question est épineuse. Mais le réseau de solidarité Bana tokk a voulu apporter une réponse à sa façon. A l’occasion de la célébration du sulfureux 14 février qui fête des amoureux, l’association a organisé une foire au titre prometteur. «La foire aux secrets d’un mariage réussi».
Des dizaines de stands, diverses spécialités, une offre variée, le tout pour sonder les abysses du mariage et vaincre le signe noir du divorce qui plane de plus en plus sur les couples.
Les statistiques font froid dans le dos : Il y aurait au moins 400 divorces par mois au Sénégal. Cela fait peur à la société puritaine sénégalaise. Les réussites sentimentales sont évidemment épiées comme de véritables contes de fées. Le taux de divorce atteint des sommets et Cheikh Amara Sy, président de Bana Tokk, s’en est ému. La radioscopie qu’il fait de l’institution matrimoniale n’est guère reluisante.
«Au Sénégal, un mariage sur deux aboutit à un divorce sur les trois premières années», révèle M. Sy. Les mêmes préoccupations attristent le pasteur Sawadogo qui occupe un des stands de la foire. Tout en se proposant de prendre en charge la spiritualité des couples, le pasteur se tient prêt pour apporter sa science et ses conseils. La crise du mariage est selon lui liée à beaucoup de problèmes.
La mauvaise préparation des conjoints, le concubinage et l’immixtion des parents n’y sont pas étrangers. «Il faut revenir à l’aspect spirituel du mariage, gommer le matérialisme et prendre le temps de se connaître avant le mariage», conseille l’homme de Dieu qui plaide pour des fiançailles d’une année au minimum. Une fois ces écueils franchis, la foire met à la disposition des futures épousées, des robes de mariée.
C’est le syrien Nazeen qui tient ce stand où la blancheur des voiles le dispute aux éclats des strass ornant ces belles créations. «Les prix varient entre 150 et 200 mille francs Cfa. Ce n’est pas cher», assure le Syrien.
Mais un des stands qui attirent l’attention, c’est celui de coach Jules. Un de ses assistants, Saer, étudiant à l’Institut supérieur d’éducation physique et sportive (Inseps), assure que la pratique d’une activité physique est très bénéfique dans le couple. «On propose des programmes pré et post nuptiaux», indique le jeune homme. A l’approche des noces de mariage, dit-il, il est important de faire des exercices d’endurance pour «avoir le cœur bien accroché et favoriser une meilleure irrigation des organes génitaux».
Mais l’exercice doit se poursuivre aussi dans la durée afin de s’assurer de garder sa belle forme d’éternel jeune homme. Au grand bonheur de Madame. Saer conseille également des exercices à ces dames. Surtout après l’accouchement quand il faut faire disparaître au plus vite le petit bidon et annihiler toute prise de poids excessive. «Après l’accouchement, il y a un relâchement des muscles pelviens. Et il faut absolument remuscler le périnée», développe Saer.
Chouchouter son périnée
«Oui mais...», tempère Dr Mama Sy Diallo, gynécologue de son état qui suggère plutôt une rééducation par kinésithérapie. «Le périnée est un muscle très sollicité à l’accouchement», informe-t-elle. Et plus les accouchements se multiplient, plus ce muscle est sollicité et plus les problèmes peuvent survenir. Il est donc préférable de chouchouter son périnée.
Selon Dr Diallo, ce problème bouleverse beaucoup de couples dans le pays. «Le périnée est ouvert à la fois sur les systèmes sexuel, urinaire et digestif. Quand il commence à s’affaisser, la conséquence, c’est la descente des organes.» Des conséquences qui peuvent se traduire par des difficultés de continence, le relâchement de la vessie ou l’élargissement du vagin.
«Si les produits de rétrécissement du vagin sont aussi populaires dans le pays, ce n’est pas un hasard», indique la gynécologue qui souligne qu’il s’agit là de problèmes que les femmes peinent à aborder, mais qui ne sont pas si rares qu’on ne le pense.
«Certaines femmes en viennent même à redouter l’acte sexuel parce qu’elles sont gênées par les gaz qui sont stockés dans les organes sexuels et quand ça sort, ca fait du bruit», raconte le médecin. Preuve que ses propos sont justifiés, une femme qui tient un stand à quelques mètres proposent divers produits «tous naturels», selon elle, et qui constituent des alliés de choix.
Sur l’étal, on peut même lire «augmente fesse». Très accorte, elle n’hésite pas à aborder les curieux pour vanter sa science. Dans le stand aménagé pour le Dr Diallo, un rideau cache une petite surprise que le gynécologue a voulu réserver à ses visiteurs, une échographie portative qui vient heureusement compléter les séances de counseling offertes.
Des conseils bienvenus pour les couples qui peinent à avoir des enfants. «Après un an de rapports sexuels réguliers sans grossesse, on peut commencer à s’inquiéter», recommande le gynécologue. Sur ce point, Dr Diallo explique que la science permet de venir au secours de ces couples en souffrance avec des techniques sophistiquées, mais qui ne sont pas non plus hors de prix. 150 mille francs pour une insémination avec le sperme du conjoint. Les dons de sperme n’étant pas encore à l’ordre du jour.
Et pour faire bonne mesure, non loin de là, le stand du planning familial, tenu par Mame Fama Ndiaye, sage-femme d’Etat à la clinique Oasis, est installé juste à côté. Elle propose toute une panoplie de méthodes contraceptives.
Mame Fama proclame sa profonde conviction que la planification des naissances est une nécessité absolue pour les couples. Mme Ndiaye évoque la cherté de la vie, la santé de la mère et de l’enfant, l’épanouissement de la famille pour appuyer son argumentaire. Elle souffle que malgré les réticences du mari, une femme peut parfaitement adopter une méthode discrète.
Des obligations juridiques
L’Association des juristes sénégalaises (Ajs) ne pouvait manquer un tel rendez-vous. Plusieurs d’entre ses membres sont présents pour informer les conjoints sur leurs droits, mais aussi sur leurs devoirs. Et c’est bien là que le bât blesse. A en croire Mme Amy Sakho, chargée de la communication de l’Ajs, le Code de la famille pose des obligations aux conjoints. Elles concernent les deux époux, mais elle indique qu’il revient au mari de nourrir et loger sa famille.
Pour la femme, l’obligation est toute domestique et inclut la fidélité des deux conjoints. Si le taux de divorce inquiète dans le pays, la juriste indique que le défaut d’entretien est un des motifs les plus fréquents qui sont évoqués dans les motifs de divorce chez les femmes.
Pour les hommes, cela devient un peu plus englobant pour ne pas dire fourre-tout puisque le principal motif est l’incompatibilité d’humeur. «Les hommes n’ont pas de motifs pour divorcer la plupart du temps. Donc, ils invoquent l’incompatibilité d’humeur ou l’abandon du domicile conjugal. Mais si tu regardes au fond, tu te rends compte que c’est parce que la femme est victime de violences conjugales qu’elle a abandonné sa maison», dénonce Mme Sakho.
Foire à problèmes
Au détour des stands, diverses spécialités offrent aux couples le moyen de préserver leur bonheur.
«Il faut savoir que chaque couple a son secret, c’est à lui de se le créer. Il y a donc des stands avec des médecins. Il y a un coach sportif, il y a le coach en séduction Kira, il y a des robes de mariée, il y a l’employabilité, le Salagne salagne, le djongué masculin et féminin. Il y a tout, pour tout le monde, pour que tout le monde puisse s’y retrouver et créer le secret de son mariage réussi», énonce Cheikh Amara Sy, le maître d’œuvre de cette Saint Valentin d’un nouveau genre.
«Notre objectif, c’est d’en faire un évènement annuel qui aura lieu vers la Saint Valentin. Cette année, c’est un week-end. L’année prochaine, ce sera peut-être toute une semaine», promet-il.
«STRATEGIQUEMENT, RIEN NE DIT QUE L’APR NE SOIT PAS INTERESSEE... PAR CETTE MOUVANCE»
DR. ABDOURAHMANE SECK, ENSEIGNANT-CHERCHEUR A L’UGB SUR L’UNIFICATION DE LA GAUCHE
Maintes fois annoncée sous les chaumières mais jamais définitive, l’unification de la Gauche au Sénégal entamée tout dernièrement avec le lancement d’un Observatoire républicain pour la démocratie et la citoyenneté (ORDC) suscite pas mal d’appréciations. Dans cet entretien à bâtons rompus avec Sud quotidien, le Dr. Abdourahmane Seck, enseignant-chercheur à l’UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication (CRAC) de l’Université Gaston Berger, élucide les divers niveaux de la question. Non sans analyser l’impact de cette nouvelle dynamique sur le devenir de la coalition Bby et le projet de la candidature unique du chef de l’Etat.
Quelle lecture faites-vous de cette démarche de réunification de la gauche sénégalaise dont l’ambition est de jouer un rôle dans la gestion du pouvoir au Sénégal ?
Ce débat sur la « réunification » s’est beaucoup accentué depuis au moins le milieu des années 90, alternant des séquences mornes à vives. Les partis qui expriment ce désir, pour l’essentiel, sont issus de la Gauche révolutionnaire indépendantiste incarnée par le PAI. Cette « nouvelle Gauche », comme on l’appelait, s’est édifiée sur la base de divergences doctrinales et organisationnelles plus ou moins importantes quant aux moyens et conditions les plus adéquats pour atteindre les mêmes objectifs : en finir avec le néocolonialisme et ses valets, asseoir les bases politiques et sociales d’une société juste, progressiste, égalitaire et équitable.
Les inscriptions de ces partis dans le jeu électoral, surtout à partir des années 90 où ils commencent à l’envisager comme le moyen quasi exclusif d’accession au pouvoir, a systématiquement (ou presque) réveillé les démons de la division.
Qu’en fut-il avec la perte du pouvoir par les Socialistes et l’accession de Me Wade au pouvoir ?
L’alternance survenue en 2000 inaugure une page nouvelle avec des contradictions inédites affectant le fonctionnement démocratique, transparent et relativement égalitaire de ces partis. L’alternance que les bases politiques respectives de ces partis ne considéraient que comme une étape de transition vers un pouvoir davantage émancipé et populaire, n’a pas provoqué, comme on aurait pu s’y attendre, le développement d’un projet de reconstruction d’un camp du peuple. Le déficit de renouvellement des générations, les changements dans les bases sociales de recrutement,les ruptures dans la chaine de transmission et de formation ont également affecté les capacités de ces partis à continuer de porter les rôles traditionnels de fer de lance du front social et politique dans la décennie 2000. Dans cette période, il se passe aussi une chose importante, car pour la première fois les populations instruisent un procès de confiance par rapport à ces partis, notamment ceux qui sont restés le plus longtemps avec le régime de Wade.
Sous Macky Sall, une bonne partie de la gauche renoue avec le pouvoir, y compris des militants qui n’étaient plus actifs depuis des années. Ce contexte de captage des cadres de gauche a aussi contribué au prolongement de la difficulté à penser et résoudre cette question de la réunification. Toutefois, la succession des obstacles n’a jamais annihilé aussi bien le discours que les initiatives vers l’unité. C’est dans ce cadre qu’il faut situer cette énième tentative qui, du point de vue de la nouveauté de la forme, mérite sans doute l’attention que la presse lui accorde.
-Qu’en est-il cependant de la faisabilité de cette unification après les différentes tentatives avortées ?
En matière politique, les échecs sont certes dommageables, mais ils ne sont pas inutiles. Cela n’évacue pas la question de la faisabilité qui, faisons-le remarquer, vient après le principe politique qui semble acquis depuis longtemps maintenant. Aujourd’hui, ces partis n’ont plus le choix. Rassembler les maigres forces qui restent et se réclament de leur camp est leur seule alternative et ils le doivent aussi à l’histoire, pour tous les sacrifices qui ont été consentis par beaucoup trop de gens qui, aujourd’hui, ont presque tout perdu, avec des séquelles corporelles et psychologiques, des carrières administratives bloquées, des difficultés économiques ardues. Il se rajoute à cela que les plus jeunes ont vraiment envie de tourner la page, de renouveler les corpus et les engagements, les méthodes et styles de militance, d’être davantage en phase avec les nouveaux terrains des mobilisations internationales et locales etc. .
Cette démarche est-elle viable ?
Je ne sais pas si la démarche est viable ou pas, par contre le jeu politique actuel, encore fortement arrimé aux logiques clientélistes et de ce que Sandbrook a appelé le « soutien mercenaire » n’est pas viable. Les contradictions qui traversent notre pays vont être de plus en plus exacerbées et les demandes de justice sociale et de redevabilité vont accroître de la même manière. C’est une tendance lourde dans l’évolution du Sénégal contemporain, elle conduit l’ensemble des leaderships à des exercices salutaires de réajustement pour continuer de survivre. Les partis politiques ou anciens militants de la Gauche n’échappent pas à ces contraintes, ils doivent aussi se réinventer, repositionner dans le débat public les héritages de leurs mémoires, procéder à leur autocritique, faire valoir des horizons politiques en phase avec les mutations sociétales et mondiales, c’est à ce prix qu’ils pourront rendre viable leur démarche.
Quel impact sur le devenir de la coalition Bby et le projet de la candidature unique du chef de l’Etat ?
A mon sens, la question de la candidature unique se posera jusqu’à la dernière minute, cela fait partie du jeu des élections. Tout dépendra de ce qui relèvera de la tactique ou de la stratégie, bref de l’agenda que ces partis se donnent. Très souvent, on oublie deux choses. C’est que l’apport de ces partis pour le pouvoir déjà en place, ce n’est pas tant une masse électorale (ils en sont dépourvus), mais plutôt une caution ou des garanties de stabilité du front social. Or, sur ce point, leur maîtrise du champ s’est amoindrie. La nature des leaderships syndicaux s’est recomposée de manière sensible. Non seulement, ils sont devenus minoritaires dans beaucoup de domaines qui étaient leurs chasses gardées, mais se sont reconvertis, pour quelques cas, en « bras exécutifs » des réformes politiques et sociales les plus obscurantistes pour cette nation et singulièrement dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur. L’apport technocrate de la Gauche, réunifiée ou pas, n’est certainement pas le plus urgent dans l’agenda des conseillers politiques du Président, mais ce moment viendra, c’est sûr.
La question est donc de quoi le camp du pouvoir risque de se faire orphelin si la logique de la réunification s’assume jusqu’à la revendication d’une candidature unique de la gauche. A mon avis, le risque pour le camp présidentiel, c’est de se départir de troupes rompues à la tâche pour surveiller l’adversaire, le harceler et anéantir son discours par la critique avertie. Cela ne manque pas d’intérêt sans doute, si l’on sait queles agences de communication qui fourmillent et dont les régimes au pouvoir raffolent pour lifter leurs images font, au bout du compte, assez rarement l’affaire. Il faut donc attendre d’y voir clair sur les segments de la gauche qui portent cette démarche et les objectifs finaux qu’ils s’assignent : proposer une nouvelle offre politique ou jouer un rôle dans le dispositif de gouvernance de l’APR qui déjà compte pas mal d’anciens de la Gauche. Stratégiquement, rien ne dit que l’APR ne soit pas intéressée, à travers certains de ces composantes, par cette mouvance de la Gauche et ne cherchera pas à trouver un accord politique avec elle.
Est-il pertinent de parler d’une Gauche dans un Sénégal au 21ème siècle ?
Des générations et générations de jeunes et moins jeunes sénégalais ont tout offert de leurs personnes pour l’avènement d’une sociétédans laquelle nos leaderships seront au service des communautés et non le contraire etc. Maintenant le nom de « Gauche » n’est pas seulement une commodité langagière, on peut s’en passer si vous voulez, mais sous réserve de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La Gauche signifie un positionnement intellectuel et militant qui met en mal les inégalités et les iniquités dans l’ordre sociétal et politique, en prônant des solutions qui mettent en avant des valeurs de solidarité et non de compétitions grégaires. On a le droit de ne pas adhérer à cette approche du monde et de ses problèmes, mais continuer d’asséner des phrases creuses de sens du genre « a-t-on besoin d’une Gauche ? » est probablement un indicateur de l’indigence redoutable qui frappe les pays les plus détruits par le triomphalisme néolibéral.
Cette façon de pérorer nous cloue au sol et nous empêche d’être à la hauteur du potentiel de notre pays. Parler d’une gauche veut dire donc cette tension dans la volonté de faire de soi un conducteur de changement et de progrès, d’amélioration du sort des hommes sur cette terre. Certes cela veut dire aussi beaucoup de contradictions historiques, politiques, culturelles, mais ces tensions ne sont pas suffisantes à condamner l’élan. Une société sans cet élan, n’est plus une affaire d’hommes, mais de choses inquiétantes.