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26 avril 2025
LES CARDINAUX AFRICAINS EN LICE POUR LE TRÔNE DE SAINT-PIERRE
Entre le conservateur guinéen Robert Sarah, l'engagé congolais Fridolin Ambongo et le consensuel ghanéen Peter Turkson, l'Afrique dispose de trois profils distincts capables de séduire différentes sensibilités au sein du collège cardinalice
(SenePlus) - Après l'annonce du décès du pape François le 21 avril dernier, le monde catholique observe avec attention les signes annonciateurs du prochain conclave. Si deux noms semblent se détacher parmi les favoris, trois cardinaux africains figurent dans la liste des outsiders capables de créer la surprise. Une analyse qui soulève une question fondamentale : un Africain peut-il succéder au pape argentin ?
La mort du souverain pontife, survenue à l'âge de 88 ans, ouvre une période cruciale pour les 1,4 milliard de catholiques à travers le monde. Dès mardi matin, les cardinaux ont été convoqués à Rome par le doyen du Sacré Collège pour entamer les congrégations générales qui précèdent l'élection. Comme le rapporte Le Monde, ces "princes de l'Église" devront, "pendant au moins quinze jours, discuter des affaires courantes avant de se pencher, dans le cadre de ces assemblées quotidiennes, sur les enjeux de l'Église universelle et les défis qui se présentent à elle."
Selon Jeune Afrique, deux favoris semblent émerger dans cette course à la succession : "le cardinal philippin Luis Antonio Tagle et le secrétaire d'État du Vatican, l'Italien Pietro Parolin." Le premier, souvent décrit comme le "François asiatique" en raison de son engagement pour la justice sociale, représenterait une forme de continuité avec le pontificat qui s'achève. Son élection marquerait l'histoire, puisqu'il deviendrait "le premier souverain pontife originaire d'Asie."
Quant au cardinal Parolin, il incarnerait un retour de la papauté aux Italiens, "après trois papes successifs originaires d'autres pays : Jean-Paul II (Pologne), Benoît XVI (Allemagne) et François (Argentine)." Diplomate expérimenté, il s'est illustré par son rôle dans le rapprochement du Vatican avec la Chine et le Vietnam, poursuivant ainsi l'ouverture géopolitique chère à François.
Mais comme le souligne JA, "si une surprise devait venir du Vatican, chose fréquente à l'issue d'un conclave", plusieurs outsiders sont à surveiller, dont trois cardinaux africains : Robert Sarah de Guinée, Fridolin Ambongo de République démocratique du Congo, et Peter Turkson du Ghana.
Ces trois cardinaux représentent des sensibilités différentes au sein de l'Église. Robert Sarah, né en Guinée en 1945 et nommé cardinal en 2001, incarne l'aile traditionaliste. "Ferme face au régime de Sékou Touré, comme il l'a été récemment au sujet de la transition de Mamadi Doumbouya", il défend une vision conservatrice de l'Église, "favorable à la liturgie en latin, opposé à l'ordination des femmes ou à toute évolution sur l'homosexualité." À près de 80 ans, il est soutenu par une frange ultra-conservatrice qui pourrait souhaiter un "effet de balancier" après le pontificat de François.
Le cardinal Fridolin Ambongo présente un profil différent. Né en 1960 en RDC et archevêque de Kinshasa depuis 2018, il "s'est surtout fait un nom en raison de son engagement citoyen", devenant "le porte-parole d'une Église engagée contre la corruption, la pauvreté et l'instabilité politique." Nommé cardinal par François en 2019, il représente "une génération de prélats africains pleinement insérés dans le combat démocratique."
Enfin, le Ghanéen Peter Turkson, né en 1948 et devenu archevêque de Cape Coast à 44 ans, apparaît comme une figure plus consensuelle. Décrit comme un "habile négociateur", il est "l'un des piliers de l'agenda social du pape François, notamment sur les questions de justice climatique, de migration ou de finance éthique." Jeune Afrique le présente comme une potentielle "troisième voie pouvant réconcilier les clans du Vatican", étant "ni doctrinaire ni révolutionnaire."
Le successeur de François, qu'il soit africain ou non, héritera de défis majeurs, comme le souligne Le Monde. La crise des abus sexuels reste une préoccupation centrale, car "il ne se passe pas une semaine dans le monde sans qu'une nouvelle affaire ne soit dévoilée." S'y ajoutent la désaffection des fidèles en Occident, les divisions internes entre progressistes et conservateurs, et des enjeux géopolitiques complexes, notamment concernant "la guerre dans la bande de Gaza" et "les rapports, compliqués, de l'Église catholique avec la Russie."
La question de la place des femmes dans l'Église et celle de la synodalité, chère à François, seront également au cœur des débats. Le pape argentin a d'ailleurs "prolongé les travaux de l'assemblée [sur la synodalité] jusqu'en 2028, l'imposant de fait au prochain pape", ce qui fait dire à certains observateurs romains que le conclave pourrait s'apparenter à "un potentiel référendum sur le synode, tant le sujet a clivé le monde catholique."
Si l'élection d'un pape africain reste une hypothèse minoritaire selon les observateurs, elle n'est pas à exclure dans un contexte où l'Église catholique connaît une forte croissance sur le continent africain, contrastant avec son déclin en Europe. Ce serait alors un nouveau tournant dans l'histoire bimillénaire d'une institution qui n'a connu à ce jour qu'un seul pape africain, Victor Ier, au IIe siècle, originaire de l'actuelle Libye.
Par Mohamed GUEYE
COMME LETTRES À LA POSTE
Pourquoi les salaires des fonctionnaires ne passeraient-ils pas par La Poste ? Et la Der/fj, qui se vante d’avoir pu bancariser plus de 100 mille personnes, pourquoi ne ferait-elle pas passer ses crédits à travers des comptes ouverts à La Poste ?
Pourquoi les salaires des fonctionnaires ne passeraient-ils pas par La Poste ? Et la Délégation à l’entreprenariat rapide des jeunes et des femmes (Der/fj), qui se vante d’avoir pu bancariser plus de 100 mille personnes, pourquoi ne ferait-elle pas passer ses crédits à travers des comptes ouverts à La Poste ?
Cette institution qui, depuis au moins deux décennies, est présentée comme à l’article de la mort, pourrait être facilement remise sur pied si la volonté politique ne faisait pas défaut.
Il est vrai qu’en cette période de «relance économique par le licenciement de plusieurs ressources humaines», tel qu’il est pratiqué par les pouvoirs publics, les autorités sénégalaises ne seraient pas choquées de voir La Poste fermer définitivement ses portes. Ce serait, semble-t-il, juste un clou de plus que l’on ajouterait au cercueil des échecs du Pse si cher à Macky. Dès lors, tant pis si la faillite de La Poste devait emporter avec elle près de 5000 responsables de familles qui vont se retrouver au chômage. Par ailleurs, les partenaires financiers, en tête le Fonds monétaire international (Fmi), seraient ainsi finalement convaincus de la volonté du duo au pouvoir, Sonko et Diomaye, de conclure vraiment un nouvel accord de coopération avec eux. En cette période où se murmure l’idée d’une relance des Programmes d’ajustement structurel (Pas), l’Etat pourrait de cette manière faire des économies substantielles dans la réduction de son déficit.
La gestion de La Poste se caractérise aujourd’hui par un déficit de plus de 150 milliards de francs Cfa, du fait des créances dues à l’Etat et d’une activité à la rentabilité plus que douteuse. Surtout, l’Etat, depuis plus d’une vingtaine d’années, a régulièrement placé à la tête de la structure, des politiciens plus soucieux de caser leur clientèle politique que de songer à redresser la boîte. La conséquence en est une masse salariale qui contribue à mettre encore plus en péril les finances de la boîte qui, du fait d’un modèle de gestion peu ouvert aux nouvelles technologies, se laisse régulièrement tailler des croupières par la concurrence.
Le secteur du courrier postal, du fait d’un manque de vision et d’une inadaptation aux échanges modernes, a été mis à l’article de la mort par les modes de correspondance électroniques. Or, ceux qui prêchaient sa mort prochaine ne lésinent pas à s’émerveiller de la qualité des services postaux en France et aux Etats-Unis, par exemple. En France, il est encore possible d’envoyer un courrier papier par La Poste et être sûr que son correspondant le recevra dans les 48 heures qui suivent. Dans le pays de Trump, les services postaux sont un élément fondamental dans l’organisation des élections, et souvent au centre des enjeux électoraux, ce qui fait qu’ils sont surveillés de près par tous les politiciens. Le maillage de La Poste, avec près de 5000 agences fonctionnelles à travers le pays, a, des années durant, offert une qualité de service aussi appréciée. Si les échanges électroniques comme les emails, ou WhatsApp, Instagram et autres, ont pu réduire l’offre de services, ils ne l’ont pas tuée pour autant, et il n’y a pas de raison d’achever une activité moribonde dont l’importance ne peut se démentir. Ainsi, pourquoi a-til fallu arrêter les livraisons du courrier à domicile dans certains quartiers ? Les préposés au courrier, de La Poste, étaient parmi les personnes les mieux informées de la configuration de certains quartiers, étant en mesure de livrer du courrier jusque dans les endroits les plus invraisemblables. Pour des questions d’économie, ces services ont été arrêtés. La Poste a voulu compenser en encourageant les usagers à louer des boîtes postales, mais elle n’a pas été en mesure de fournir la quantité de boîtes nécessaires, et surtout à des prix incitatifs. Un ménage qui reçoit du courrier de manière épisodique ne ressent pas le besoin de payer en moyenne 25 000 Cfa par an pour acquérir une boîte postale. L’une des meilleures manières de faire marcher le courrier postal aurait été, pour tous les services publics, d’utiliser La Poste dans ses correspondances et d’encourager les citoyens à en faire de même, sans que cela ne leur coûte plus d’argent. Ainsi, il n’a pas été politiquement rentable d’arrêter la vente des timbres fiscaux par La Poste. Ce service, fortement sollicité, est l’un de ceux qui pourraient aider au renflouement de La Poste. Et il n’est pas le seul.
PosteFinances, l’un des secteurs les plus dynamiques, créé à la suite de la séparation du service des Postes d’avec la téléphonie, qui venait d’être vendue aux Français de France Télécom, qui en ont fait la Sonatel, avait bien innové et s’est adapté en mettant en place les comptes épargnes, les services des chèques postaux ou le transfert télégraphique. Mais tous ces services ont périclité en même temps que le courrier postal, parfois même plus vite, malgré leur caractère rentable.
On peut accuser la concurrence du transfert d’argent par mobile money, ainsi que d’autres causes. Il n’en reste pas moins qu’il est incompréhensible que le compte épargne postal, qui était rémunéré à 4% l’an, l’un des taux les plus élevés de la place financière, ait perdu son attractivité. S’il est vrai que La Poste n’en a pas fait autre chose qu’une tirelire dormante dont le titulaire ne pouvait se servir pour lever un crédit auprès de La Poste, ses gestionnaires ne se privaient pas eux de puiser dans les comptes clients pour régler leurs problèmes personnels. Or, ce compte épargne de La Poste était surtout le refuge de petits épargnants, pour lesquels un sou compte énormément. Désemparées, la plupart de ces personnes ont vu leur épargne fondre comme neige au soleil, et n’ont trouvé de consolation nulle part, sinon dans les formes traditionnelles de tontine, pour une bonne part d’entre elles. Si certaines souhaitent que La Poste soit remise à flot, c’est plus dans l’espoir de recouvrer leurs créances gelées que pour autre chose.
Pourtant, même pour l’économie du pays, cette remise à flot n’est pas une illusion. Pour répondre à la question qui a ouvert cet article, l’intérêt d’imposer la domiciliation du salaire de tous les fonctionnaires du pays par La Poste permettrait de gonfler le capital de la structure, sans que l’Etat n’ait à y mettre un seul sou et même éponger les créances dues aux pouvoirs publics. Bien sûr, avec l’appui de la Banque centrale, l’Etat pourrait se porter garant du respect des règles prudentielles et veiller à ne pas voir une mauvaise utilisation des finances des clients. De plus, on ne pourrait invoquer la concurrence déloyale, chaque fonctionnaire ayant la possibilité de conserver son compte bancaire personnel dans la banque de son choix.
Mais imaginer juste ce que ce système représenterait comme économie de temps et de ressources, pour tous ces enseignants affectés loin de chez eux et qui se déplacent souvent de leur lieu de service pour percevoir leur salaire. Le bureau de poste de leur localité, ou même le plus proche, leur épargnerait le tracas.
Les bénéficiaires des Bourses de sécurité familiale également, au lieu de passer par des services d’opérateurs privés de téléphones ou des Fintechs, retrouveraient, comme à leurs débuts, les guichets de La Poste pour percevoir leur pécule, s’épargnant là aussi bien des tracas. Et évitant à l’Etat des débats sur d’éventuels détournements de ces fonds. De plusieurs angles que l’on essaie d’appréhender la question, la remise sur pied de La Poste n’est qu’une question de volonté, qui ne pourrait qu’être bénéfique au pays et aux pouvoirs publics. De plus, avec plus de 100 mille clients bancarisés et ayant ouvert des comptes dans ses caisses, La Poste deviendrait un partenaire financier important pour l’Etat, dans sa recherche de ressources pour le développement du pays. En plus de la Bnde ou de la Lba, La Poste ainsi redynamisée pourrait participer à la campagne agricole, ou même à des levées de fonds, du type bons du Trésor, au plus grand soulagement des services du Trésor.
Bien sûr, il y a des préalables à lever, concernant surtout et essentiellement la gestion d’un personnel pléthorique, et qui devrait être ramené à des proportions supportables. Plusieurs moyens existent pour résoudre cette question. On peut être convaincus que pour un pouvoir qui ne se gêne pas de licencier à tour de bras des travailleurs ou pousser des entreprises florissantes à la limite du dépôt de bilan, cela ne devrait pas être difficile à régler.
L’ÉTAT REMET SUR LES RAILS LE PROJET DAKAR-TAMBA A 1 200 MILLIARDS FCFA
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, Yankhoba Diémé, s’est exprimé sur l’avenir du projet de liaison ferroviaire entre Dakar et Tambacounda, dans un entretien accordé à Walf Quotidien ce dimanche 20 avril.
Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, Yankhoba Diémé, s’est exprimé sur l’avenir du projet de liaison ferroviaire entre Dakar et Tambacounda, dans un entretien accordé à Walf Quotidien ce dimanche 20 avril. Une relance stratégique qui s’inscrit dans une vision de développement régional à long terme, mais qui nécessitera patience et réalisme.
Le projet, initialement lancé en 2017 sous le régime précédent, prévoyait la construction d’une ligne ferroviaire à écartement standard sur plus de 460 kilomètres. Il devait comprendre 32 rames, des gares modernes de Dakar à Tambacounda, ainsi qu’un port sec à Tambacounda ou Kidira. Le coût global annoncé à l’époque s’élevait à 1 200 milliards de FCFA, dans le cadre d’un partenariat avec une entreprise turque.
Yankhoba Diémé n’a pas caché son étonnement quant au choix de l’ancien gouvernement d’avoir préféré le Train Express Régional (TER) de seulement 36 km pour un montant similaire. « Cela aurait pu être le plus grand projet du régime précédent. Je ne comprends pas comment ils ont pu le remplacer par le TER… alors qu’en termes de rentabilité économique, financière et sociale, ce n’est pas comparable », a-t-il déclaré.
Une mise en œuvre progressive
Relancé dans le cadre des « projets catalytiques » du nouveau gouvernement, le train Dakar-Tamba ne verra cependant pas le jour de sitôt. Le ministre a évoqué un délai de réalisation compris entre 5 et 10 ans, en raison de la complexité du chantier et des exigences financières et techniques.
Toutefois, le ministère prévoit une approche progressive : « Nous travaillons à obtenir des livrables intermédiaires. Par exemple, nous pourrions commencer par la réhabilitation des anciens rails métriques, avant de poser les nouveaux rails à écartement standard. »
Cette infrastructure, attendue de longue date par les populations de l’intérieur du pays, pourrait constituer un véritable levier de développement pour les régions de l’Est, à condition que les engagements soient tenus et que les étapes soient clairement planifiées.
L’ASSEMBLEE NATIONALE ENCLENCHE LA MISE EN ACCUSATION DE DEUX EX-MINISTRES
L’Assemblée nationale s’apprête à ouvrir une procédure de mise en accusation visant deux anciens ministres, Mansour Faye et Moustapha Diop, pour leur implication présumée dans la gestion controversée des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19
L’Assemblée nationale s’apprête à ouvrir une procédure de mise en accusation visant deux anciens ministres, Mansour Faye et Moustapha Diop, pour leur implication présumée dans la gestion controversée des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Selon L’Observateur, cette initiative s’inscrit dans le prolongement de l’enquête sur l’utilisation des 740 milliards de FCFA mobilisés durant la crise sanitaire. Les deux ex-ministres sont cités dans les rapports de la Cour des comptes, qui pointent des irrégularités majeures : décaissements non justifiés, marchés fictifs et paiements sans contrepartie effective.
Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, et Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel, seront prochainement auditionnés par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Avant cela, le Bureau de l’Assemblée nationale, suivi de la Conférence des présidents, devrait entériner la procédure dès cette semaine. La Commission des lois sera ensuite chargée de préparer les sessions plénières prévues pour le début de la semaine prochaine.
Cette première vague d’accusations pourrait s’étendre. Le Procureur général Mbacké Fall a confirmé que les dossiers de cinq anciens ministres ont déjà été transmis à l’Assemblée, mais qu’une mise en accusation ne peut avoir lieu qu’après adoption d’une résolution parlementaire.
Outre les ministères de Mansour Faye et Moustapha Diop, d’autres départements — notamment ceux de la Santé, des Mines, de la Femme ou encore du Développement communautaire — sont mentionnés dans huit rapports d’audit.
VERS UN NOUVEAU PROGRAMME DE COOPERATION ECONOMIQUE ENTRE LE FMI ET DAKAR
En marge des Réunions de Printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, une importante rencontre s’est tenue ce lundi 21 avril 2025 au siège du FMI à Washington
En marge des Réunions de Printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, une importante rencontre s’est tenue ce lundi 21 avril 2025 au siège du FMI à Washington.
La Directrice générale de l’institution, Kristalina Georgieva, a reçu une délégation sénégalaise de haut niveau, marquant une étape cruciale dans le cadre des discussions pour l’élaboration d’un nouveau programme de partenariat économique entre le Sénégal et le FMI.
La délégation sénégalaise était composée de Cheikh Diba, Ministre des Finances et du Budget ; Abdourahmane Sarr, Ministre de l’Économie ; Ahmadou Al Aminou Lo, Ministre Directeur général du Gouvernement ; Alle Nar Diop, Ministre conseiller économique ; et François Sène, Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal.
L’objectif de cette rencontre : poser les bases d’un cadre de coopération renouvelé pour accompagner les ambitions économiques du pays dans un contexte marqué par des défis mondiaux persistants, mais aussi des opportunités de croissance.
Abdourahmane Sarr a affirmé à l’issue de la réunion que « le Sénégal compte maintenir un cadre macroéconomique adéquat, une dette soutenable, et continuer sur la voie de la transparence qu’il a choisie ».
Cette volonté s’inscrit dans une démarche de crédibilité et de rigueur budgétaire, éléments essentiels pour rassurer les partenaires financiers internationaux. Le FMI, de son côté, a salué les réformes entreprises et l’engagement du pays à poursuivre ses efforts en matière de bonne gouvernance et de viabilité des finances publiques.
La suite des discussions devrait permettre d’aboutir à un nouvel accord qui soutiendra les priorités stratégiques du Sénégal, notamment en matière d’investissements publics, de soutien au secteur privé et de lutte contre les vulnérabilités économiques et sociales.
ASSANE DIAO PORTE COMO AVEC UN DOUBLE
L’attaquant de 19 ans s’est encore illustré ce samedi 19 avril, avec un retentissant doublé réalisé avec son équipe sur la pelouse de Lecce à l’occasion de la 33e journée de Série A.
Buteur la semaine dernière, Assane Diao a enchaîné en réussissant une belle prestation ce samedi 19 avril, lors du large succès de Côme sur la pelouse de Lecce (0-3). Grâce à son doublé, l’attaquant des Lions, désigné « homme du match » porte à 8 son total de buts et à 10 toutes compétitions confondues. Dans les autres championnats, son partenaire en sélection Sadio Mané a également fait trembler les filets avec Al Nassr (Arabie Saoudite).
Arrivé en début d’année dans le club italien de Cômo, Assane Diao poursuit sa bonne dynamique dans le championnat italien. L’attaquant de 19 ans s’est encore illustré ce samedi 19 avril, avec un retentissant doublé réalisé avec son équipe sur la pelouse de Lecce à l’occasion de la 33e journée de Série A. Le nouvel attaquant des Lions, a ouvert le score à la 33e minute avant de s’offrir un deuxième but dans les arrêts de jeu (91eme minute). Cette performance lui a permis d’être désigné, et pour la 5e fois, « Homme du match ». Mais aussi d’être le joueur le plus noté ce week-end en Série A italienne. L’attaquant sénégalais porte désormais son compteur à 8 buts et à 10 si l’on y ajoute les deux buts marqués avec son ex club. Ces statistiques font de la nouvelle recrue du sélectionneur Pape Thiaw, le meilleur buteur de son équipe en championnat. Son équipe Cômo ne se portera pas mieux puisque ce troisième succès d’affilé et cette 13e place du classement, lui assure le maintien dans l’élite italienne.
Dans les autres championnats, son partenaire en sélection Sadio Mané s’est également signalé avec son club d’Al Nassr qui a perdu le duel qui l’opposait à Al Qadisiya (2-1) dans le cadre de la 30e journée. L’attaquant vedette des Lions avait réussi à égaliser pour son équipe. D’autres joueurs sénégalais ont également été décisifs ce week-end.
En Ligue 1, Issa Soumaré (Le Havre) a été buteur lors de la défaite concédée contre Paris Saint-Germain (1- 2).
En Ligue 2, Malick Mbaye d’Amiens a affiché de son côté sa bonne forme du moment en marquant contre contre Guingamp (3-2). Tout comme le jeune Idrissa Guèye qui a également porté le FC Metz en lui permettant d’arracher l’égalisation contre Red Star d’Aliou Badji (2-2).
En Espagne, Mamadou Sylla (Valladolid) a été l’auteur sur penalty d’un des buts lors de la défaite contre Osasuna (2-3). Buteur Mamadou Fall de Kasimpasa pour sa part contribué à la large victoire face à Sivasspor (3-1) en Super Lig turque.
SEYNABOU KANE, CAPITAINE AMBITIEUSE DES LIONNES
À seulement 19 ans, Seynabou Kane s'impose déjà comme une figure majeure du futsal féminin au Sénégal. Capitaine de l'équipe nationale féminine qui s'apprête à disputer la première édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de futsal du 22 - 30 avril
À seulement 19 ans, Seynabou Kane s'impose déjà comme une figure majeure du futsal féminin au Sénégal. Capitaine de l'équipe nationale féminine qui s'apprête à disputer la première édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de futsal, qui aura lieu au Maroc du 22 au 30 avril.
UN PARCOURS FORGÉ AU DAKAR SACRÉ-CŒUR
Originaire de Dakar, Seynabou Kane a été formée au sein du club du Dakar Sacré-Cœur, structure réputée pour son engagement dans le développement du football. C'est dans ce cadre qu'elle a croisé la route d'Aïssata Seyck, ancienne capitaine des Lionnes et actuelle entraîneure adjointe de la sélection nationale de futsal. L'influence d'Aïssata Seyck sur le parcours de Seynabou Kane est indéniable. L'ancienne capitaine a su transmettre à la jeune joueuse les valeurs de leadership, de rigueur et de combativité. "J'étais à Dakar Sacré-Cœur pendant deux ou trois ans, et Aïssata était mon premier coach. Je l'ai retrouvée ici en sélection, et cela me fait vraiment plaisir", confie Seynabou.
UNE CAPITAINE AMBITIEUSE
Malgré son jeune âge, Seynabou Kane n'a pas hésité à endosser le rôle de capitaine de l'équipe nationale. Un statut qu'elle assume avec une détermination sans faille. "Je veux qu'on gagne la CAN", lance-t-elle avec assurance. Pour elle, la compétition représente bien plus qu'un simple tournoi : elle symbolise une opportunité de faire briller le futsal féminin sénégalais et de démontrer le talent des Lionnes sur la scène continentale. Pour Seynabou, la jeunesse et la maîtrise technique sont les principaux atouts du Sénégal : "Nous avons de nombreuses jeunes joueuses talentueuses et nous misons sur notre technicité." Un avantage qui pourrait faire la différence dans une compétition où la vivacité et la précision sont essentielles.
UN ÉTAT D'ESPRIT SEREIN AVANT LA CAN
Alors que la CAN Féminie de Futsal approche, Seynabou Kane et ses coéquipières abordent la compétition avec une grande sérénité. "Nous sommes à l'aise. Nous jouons, nous prenons du plaisir, et il y a du talent dans cette équipe." Un discours qui témoigne d'une confiance collective et d'une cohésion précieuse pour affronter les défis à venir. En tant que jeune capitaine, Seynabou Kane veut aussi être un modèle pour les jeunes filles qui souhaitent s'investir dans le futsal. "Il y a une vraie opportunité pour nous. Peutêtre qu'à l'avenir, nous pourrons jouer en Europe. C'est aussi mon rêve."
L'OBJECTIF D'UNE COUPE DU MONDE
La compétition continentale est aussi une porte d'entrée vers le Mondial de futsal féminin. "Jouer une Coupe du Monde représente beaucoup de choses pour moi. Cela signifie porter haut les couleurs du Sénégal et montrer à quel point nous avons progressé." Une qualification pour le Mondial serait une véritable consécration pour cette génération montante du futsal sénégalais. Si les Lionnes parviennent à remporter la CAN, Seynabou Kane a déjà une idée de la manière dont elle célébrera : "Je vais courir de chez moi jusqu'au palais." Une image forte qui illustre son attachement au drapeau sénégalais et l'importance de cet événement pour elle et son équipe. Une chose est sûre : avec une leader comme Seynabou Kane, le Sénégal a de quoi croire en ses chances.
LE RIS AL WAHDA APPELLE A UNE PLUS GRANDE REGULATION DES RESEAUX SOCIAUX
Le Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS AL WAHDA) appelle les autorités à une plus grande régulation contre les dérives fréquentes consécutives à l’usage abusif des réseaux sociaux au Sénégal, afin de préserver la vie privée des citoyens.
Le Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS AL WAHDA) appelle les autorités à une plus grande régulation contre les dérives fréquentes consécutives à l’usage abusif des réseaux sociaux au Sénégal, afin de préserver la vie privée des citoyens. Cette recommandation du RIS AL WAHDA a été formulée à l’occasion de son 4éme congrès ordinaire tenu, dimanche, au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose.
Placé sous le thème « le RIS AL WAHDA dans une dynamique d’actions innovantes à l’heure des enjeux de souveraineté et de justice sociale au Sénégal », ce quatrième congrès marque un tournant décisif pour ce mouvement islamique de réaffirmer sa mission et de redéfinir ses priorités stratégiques.
Créé en 2000, le Rassemblement Islamique a toujours joué un rôle crucial dans la promotion des valeurs islamiques et la cohésion sociale. Ainsi, l’organisation de ce congrès est non seulement pour renouveler ses instances mais également pour procéder à une introspection large par rapport à la situation du pays mais également à la situation du monde. Dans cette optique, le congrès considérant les dérives fréquentes consécutives à l'usage abusif des réseaux sociaux au Sénégal, appelle les autorités étatiques à une plus grande régulation des réseaux sociaux afin de préserver la vie privée des citoyens, leur dignité, leurs croyances et garantir la cohésion nationale.
Aussi, les congressistes invitent le peuple sénégalais à davantage promouvoir le vivre ensemble et à lutter contre toute tentative d'instrumentalisation des identités ethniques et religieuses. Le Ris s’est par ailleurs félicité de la création de la Direction des affaires religieuses et a invité à plus d'implication des acteurs religieux dans la préservation de la paix et de la stabilité nationale.
S’agissant de la vision de souveraineté empruntée par les nouvelles autorités le mouvement islamique du Sénégal encourage l'État à travailler à la nationalisation des secteurs stratégiques pour une véritable souveraineté et à renforcer les politiques et programmes d'insertion professionnelle des jeunes pour redonner espoir aux candidats à l'émigration irrégulière. A cet égard, il invite la jeunesse sénégalaise à un engagement citoyen et à une participation active au développement du pays.
Le congrès n’a pas manqué d’exprimer sa préoccupation face à ce qui se passe en Palestine. Condamnant avec vigueur le massacre génocidaire à Gaza, le congrès exige le respect du pacte de paix et la création d'un Etat palestinien viable. Par ailleurs, invitant les États africains à promouvoir l'intégration africaine et à développer leurs systèmes agricoles afin de garantir la souveraineté alimentaire du continent, le RIS AL WAHDA appelle les dirigeants africains à respecter les institutions républicaines et à accepter et préserver les règles du jeu démocratique.
Pour conclure, le mouvement exhorte la Oummah islamique et la communauté internationale à travailler pour le retour de la paix au Soudan, afin de faire face au désastre humanitaire.
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LES DOUTES D'EL HADJI AMADOU SALL
Invité de l’émission Objection d’avant-hier, dimanche 20 avril, sur Sud Fm, l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous Me Wade a déclaré sans ambages : « Le rapport de la Cour des comptes manque de pertinence pour deux raisons »
El Hadji Amadou Sall, ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous le régime du Président Abdoulaye Wade, est formel sur l’audit des finances publiques (2019-2024). Pour lui, les chiffres contenus dans le rapport de la Cour des comptes émanent de la Primature. Il l’a dit à l’émission Objection de Sud Fm du dimanche 20 avril 2025.
L’avocat proche de l’ancien régime se conforme en effet à la posture des dignitaires de Benno Bokk Yakaar qui ont émis des doutes sur la crédibilité des chiffres avancés par la Cour des comptes. Ces chiffres, selon Me Sall, «viennent de la Primature». Invité de l’émission Objection d’avant-hier, dimanche 20 avril, sur Sud Fm, l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous Me Wade a déclaré sans ambages : « Le rapport de la Cour des comptes manque de pertinence pour deux raisons ».
La première raison, à l’en croire, « c’est le président de la Cour des comptes lui-même qui le dit. Il dit que ce ne sont pas les chiffres de la Cour. M. Mamadou Faye dit également que la Cour n’a pas fait un audit financier de l’ancien régime, ils se sont contentés de recevoir les chiffres du gouvernement et de vérifier leur cohérence».
Pour la robe noire qui s’est constituée pour la défense de plusieurs des anciennes autorités mises en cause, dans ce rapport, « ce sont les chiffres d’une partie du ministère des Finances et de la Primature ».
Et de poursuivre : « Ces chiffres ne sont pas non plus les chiffres de la Direction de la comptabilité publique et du Trésor dirigée à l’époque par Cheikh Tidiane Diop qui s’est lui-même étonné du rapport et de l’Inspection générale des finances (IGF) ». Me El Hadji Amadou Sall a fait remarquer par la suite que « cela veut dire que le gouvernement a fait faire un audit des finances publiques sans jamais avoir interrogé la Direction de la comptabilité publique ».
Et de conclure : « Où est-ce qu’ils sont partis chercher les chiffres ?... Ce sont les chiffres de la Primature. C’est grave mais c’est la vérité ! ».
UNE VISION GEOPOLITIQUE AU SERVICE D’UN MONDE PLUS JUSTE
L’élection du Pape François (Jorge Bergoglio) marquait une nouvelle rupture : premier pape sud-américain, premier chef de l’Église catholique issu d’un pays émergent. Un choix symbolique, et une rupture historique incarnés
En 1978, le Pape Jean Paul 2, (Karol Wojtyła) devenait le premier cardinal non italien élu pape depuis le Néerlandais Adrien VI en 1522, mais aussi le premier souverain pontife venu du bloc communiste. Trente-cinq ans plus tard, en 2013, l’élection du Pape François (Jorge Bergoglio) marquait une nouvelle rupture : premier pape sud-américain, premier chef de l’Église catholique issu d’un pays émergent. Un choix symbolique, et une rupture historique incarnés dans une promesse de transformation pour une Eglise dans un monde globalisé. Son passé jésuite, son ancrage argentin ainsi que son expérience des années sombres du Plan Cóndor ont façonné une conscience politique et spirituelle particulière, portée par l’humilité, l’austérité et un engagement fort contre l’abus de pouvoir. Le Plan Cóndor (ou opération Cóndor) désigne une alliance secrète entre les dictatures militaires d’Amérique du Sud, mise en place dans les années 1970, avec l’objectif de traquer, arrêter, torturer et éliminer les opposants politiques, au-delà des frontières nationales. Elu pour réformer une Eglise non vierge de scandales, il a engagé une refondation profonde, à la fois interne et externe. À l’intérieur, une volonté de rupture avec les dérives structurelles. À l’extérieur, une autre vision du monde, enracinée dans les périphéries, qui bouscule les équilibres. Il s’est frontalement opposé à la vision ultralibérale défendue par certains milieux conservateurs, y compris au sein même du monde catholique, ce qui lui vaut de virulentes critiques, notamment de la droite américaine.
LA FRATERNITE AU CŒUR AU MOYEN ORIENT
Dans un contexte de fractures géopolitiques et de violences au nom des religions, le Pape François a déployé une diplomatie inédite : celle de la prière, du témoignage et du dialogue. Ses déplacements au Moyen Orient – de la Terre Sainte à l’Irak, en passant par les Emirats arabes et le Liban- ont marqué une volonté affirmée d’unir les croyants de toutes confessions autour d’un idéal commun : la fraternité Le souverain pontife ne s’est pas contenté de visiter : il a interpellé. Face aux blessures de la guerre, il a invité, à construire l’unité œcuménique, et à tendre la main aux autres religions, particulièrement à l’Islam. Les gestes sont forts : signature du document sur la fraternité humaine avec le cheikh al-Tayyeb à Abu Dhabi (2019), visite historique à Najaf pour rencontrer l’ayatollah chiite Sistani (2021), ou encore la journée de prière pour le Liban au Vatican en 2021. La pensée du pape s’est enracinée dans la “théologie du peuple”, héritée de ses racines argentines. Il a conçu l’Église comme peuple de Dieu en dialogue avec les autres peuples, cultures et religions.
Cette vision l’a poussé à valoriser la “piété populaire” comme force évangélisatrice, et à reconnaître dans chaque peuple un acteur légitime de sa propre histoire, capable de contribuer à la paix mondiale. À travers ses discours et ses rencontres, le pape François a martelé que la diversité religieuse n’est pas une menace mais une richesse. Il a rejeté la violence au nom de Dieu, prôné la justice sociale, dénoncé l’indifférence, et a rappelé que tout croyant est missionnaire. Le Saint-Père a lié foi, prière, justice et engagement dans une même démarche spirituelle et politique.
En Syrie, il a jeûné et prié contre les bombardements. En Israël et Palestine, il réunit Shimon Peres et Mahmoud Abbas au Vatican pour prier ensemble, en lui signifiant clairement, la reconnaissance de la Palestine comme État En Irak, il a exhorté les chrétiens de Qaraqosh à rebâtir les liens communautaires. Quant au Liban, le pape y a vu un “message” de pluralisme pour le monde. Il a appelé à résister au découragement, à refuser les intérêts partisans et à préserver le vivre-ensemble dans un pays meurtri mais porteur d’espérance. Ses appels à l’unité des Églises et à une solidarité active s’adressent autant aux fidèles qu’aux dirigeants. Enfin, son message d’Abu Dhabi, à l’occasion de la première visite d’un pape dans la péninsule arabique, a consacré une vision audacieuse : une humanité unie par-delà les dogmes, portée par l’éducation, la justice et la reconnaissance de la dignité de chacun. La fraternité ne serait plus un idéal abstrait, mais une condition de survie. “Ou bien nous sommes frères, ou bien tout s’écroule », avait-il dit. Sa visite à Chypre et en Grèce (décembre 2021) a illustré son attention constante aux migrants, qu’il désigne comme les nouveaux visages du Christ souffrant. Il y plaide pour une Europe fraternelle et solidaire, condamnant fermement les barbelés et les murs d’exclusion.
LA RELECTURE DES DESORDRES GLOBAUX
Avec une approche résolument « sudiste », François a relu les désordres globaux depuis les marges. Son constat d’un monde fracturé, blessé par la pauvreté, miné par des conflits incessants, indifférent à la souffrance humaine et engagé dans une course à l’auto destruction environnementale l’a fait redéfinir la diplomatie du Saint-Siège qu’il a orientée vers les enjeux sociaux, écologiques et géopolitiques. Il voit un monde fracturé, blessé par la pauvreté, miné par des conflits incessants, indifférent à la souffrance humaine, et engagé dans une course à l'autodestruction environnementale. Son message est radical : il appelle à une conversion économique, écologique, migratoire et militaire. Face à la logique de profit et de puissance, il plaide pour une solidarité internationale, une vraie éthique des relations entre États, fondée sur le dialogue, la confiance et la négociation. D’abord saluée, dans un premier temps, cette voix singulière a ensuite suscité de vives critiques, en particulier aux États-Unis, où certains milieux catholiques ont frôlé la rupture.
LE PAPE DES MIGRANTS
En septembre 2023, en visite à Marseille, le Pape a maintes fois rappelé qu’il a effectué « une visite à Marseille et non en France ». En fait, le choix de se rendre dans la cité phocéenne fut bien réfléchi : il s’inscrit dans un pèlerinage commencé à Lampedusa au début de son pontificat et dans le sillage des « Rencontres méditerranéennes », avec la volonté de promouvoir une théologie depuis la Méditerranée centrée sur le dialogue interculturel et interreligieux et sur la solidarité avec les populations les plus pauvres. Ce jour-là, au Palais du Pharo dans la ville phocéenne, le pape François a lancé un cri du cœur : « La Méditerranée, berceau de la civilisation, devient le tombeau de la dignité. » Un appel vibrant à la solidarité et à l’hospitalité, dans une Europe tentée par le repli. Pourtant, à peine avait-il tourné le dos que les dirigeants politiques, Emmanuel Macron en tête, affirmaient des politiques migratoires plus sécuritaires qu’humanistes. Le président français avait reconnu la justesse du message papal, tout en défendant un durcissement de l’asile et l’externalisation des contrôles migratoires. Un discours en total décalage avec l’appel de François à protéger les plus vulnérables. Au sein des partis de droite, certains ont vu dans ce pape venu « du Sud » un étranger à la réalité européenne.
Accusé d’angélisme, voire de complicité avec une supposée islamisation, François a été la cible de critiques virulentes, notamment de l’extrême droite. Mais son choix de Marseille n’était pas anodin : ville portuaire, marquée par l’immigration, les fractures sociales et la coexistence interreligieuse, elle incarne les « périphéries » chères au pape. Lui-même enfant de migrants italiens, il revendique une théologie de l’altérité, fondée sur l’expérience, le dialogue et la solidarité. Il rejette le cosmopolitisme naïf comme l’assimilation autoritaire, plaidant pour une intégration réciproque et humaine. Marseille, entre Nord et Sud, a incarné pour le Pape François une utopie réalisable, un laboratoire de fraternité. Une vision qu’il oppose à la fermeture, au cynisme, à la peur. Pour l’Église, confrontée à un déclin en Europe, les migrants ne sont plus seulement des figures à secourir : ils en sont devenus les piliers vivants. Par leur foi, leur jeunesse, leur engagement, ils réaniment un catholicisme en quête de souffle. Le message de Marseille, au-delà des frontières, est donc clair : il y a urgence à construire une civilisation de la rencontre, ou à sombrer dans le naufrage.
AVOCAT DES PAYS SURENDETTES FACE A L’INDIFFERENCE GLOBALE
Dans un monde plombé par les inégalités économiques, le pape François s’est érigé en portevoix des pays les plus vulnérables, étranglés par une dette qu’ils n’ont souvent pas contractée seuls. Dès le début de son pontificat, il a multiplié les prises de position en faveur d’un allègement – voire d’une annulation – de la dette des pays pauvres, qu’il considère comme une injustice structurelle. Pour François, la dette n’est pas qu’une donnée comptable : elle est un carcan politique qui empêche des États entiers de garantir à leurs populations les droits les plus fondamentaux — santé, éducation, alimentation, dignité. Lors de sommet du G20 ou dans ses discours à l’ONU, il n’a cessé de dénoncer un système économique mondial fondé sur la spéculation et l’écrasement des plus faibles. En 2020, alors que la pandémie du Covid 19 mettait à nu les vulnérabilités du Sud global, le souverain pontife appelait à un « allègement substantiel de la dette » pour permettre aux pays touchés de se relever. « On ne peut pas demander aux peuples de payer le prix de la crise avec leur avenir », déclarait-il, fustigeant les conditionnalités draconiennes imposées par les institutions financières internationales. Sa critique du « dieu argent », du capitalisme de consommation et d’exclusion, est centrale. Il oppose à la mondialisation-sphère — uniforme, lisse, centrée sur l’intérêt économique — une mondialisation polyèdre, faite d’identités multiples et d’interdépendances respectueuses. Cette vision irrigue ses discours, voyages et encycliques, notamment Laudato Si’ (2015), qui lie écologie, justice sociale et responsabilité morale. Le Pape y dénonce la dette écologique des pays riches envers les pays pauvres et invite à une action collective au sein des institutions internationales. Son plaidoyer n’a pas été développé que lors aux grandes tribunes.
Dans Fratelli tutti, il invite à repenser la logique de domination économique au profit d’un « nouveau contrat social mondial » plus équitable. Il y accuse la dette d’être une arme de contrôle, utilisée par les puissances pour maintenir leur hégémonie sur les pays en développement. En défendant un modèle de développement centré sur l’humain, le Pape François a bousculé les certitudes du capitalisme mondialisé. Son message : aucun pays ne doit être condamné à la pauvreté pour des dettes héritées, souvent odieuses, qui empêchent toute perspective de justice et de paix durables
LE PAPE FRANÇOIS ET LES « SUD »
Pour la première fois de son histoire, l’Église catholique a un pape qui, bien qu’issu de l’émigration italienne, vient de l’hémisphère sud. Il porte dans sa trajectoire personnelle les cicatrices et les espérances des peuples du Sud : ceux d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, longtemps relégués aux marges du monde et de l’histoire. Or, c’est dans ces parties du monde que le catholicisme est en progression numérique. Cette situation provoque une évolution culturelle : privilégier les situations concrètement vécues par les personnes plutôt que les principes théoriques, universels et permanents. Mais elle révèle aussi une pluralité de sensibilités : le « Sud » est loin d’être homogène.
Le pape François, lui, engage une véritable reconfiguration de la posture géopolitique du Saint-Siège et inscrit son action dans une volonté de rendre l’Église visible, audible et influente dans un monde où les religions sont devenues des acteurs géopolitiques à part entière. L’objectif : proposer une vision alternative de la mondialisation, non comme une uniformisation stérile, mais comme une coexistence enrichie des différences. Le Pape François a dès le début de son pontificat affirmé une rupture symbolique et politique avec l’eurocentrisme de l’Église catholique. Ce regard venu « d’en bas » structure sa pensée. Il n’a cessé de rappeler que les périphéries – géographiques, sociales ou spirituelles – sont le cœur battant de l’Évangile.
À travers ses voyages, ses discours et ses gestes, le pape François a donné un visage aux invisibles: les favelas brésiliennes, les bidonvilles africains, (le Congo compte la plus grande communauté de Catholiques des pays d’Afrique : plus de 70 millions) les camps de migrants en Asie. Il s’est fait l’avocat des peuples oubliés, dénonçant le cynisme d’un système mondial qui « sacrifie des vies humaines sur l’autel du profit ». Il s’est attaqué au néocolonialisme économique, aux dettes écrasantes, aux ingérences politiques et à l’exploitation des ressources naturelles au détriment des populations locales. La Pape François n’a jamais caché sa méfiance envers les logiques de domination imposées par le Nord global. Il a appelé à une mondialisation plus humaine, fondée sur la solidarité, le dialogue interreligieux et la justice sociale. Son concept d’« Église pauvre pour les pauvres » s’enracine profondément dans les luttes populaires d’Amérique latine, mais résonne aussi dans les espoirs des Africains et des communautés d’Asie. Il Plus qu’un chef spirituel, le pape François s’est imposé comme une conscience morale pour un monde fracturé. Et son message est clair : il est temps que les peuples du Sud cessent d’être les oubliés du développement, et deviennent les acteurs d’un avenir partagé. Le Pape François ne s’est pas limité pas aux mots. Sa diplomatie active s’est illustrée dans le rétablissement des relations entre Cuba et les États-Unis.
APOTRE D’UNE ECOLOGIE INTEGRALE FACE AU DEREGLEMENT CLIMATIQUE
Dès son élection en 2013, le pape François s’est imposé comme l’une des voix les plus fortes et les plus singulières sur la scène internationale face à l’urgence climatique. Dès 2015, avec l’encyclique Laudato si’, il a redéfini le rapport entre l’homme, la nature et Dieu, appelant à une « écologie intégrale » où la sauvegarde de la planète est indissociable de la justice sociale. Pour lui, la crise écologique n’est pas seulement une question de pollution ou de climat : elle est aussi morale et spirituelle. La dégradation de la nature est le reflet d’un modèle économique prédateur qui sacrifie les pauvres et les générations futures sur l’autel du profit immédiat. « Tout est lié », a-t-il martelé, en insistant sur la solidarité entre les êtres humains et la Terre, notre « maison commune ».
À chaque sommet international, le souverain pontife multiplie les appels à une conversion écologique radicale. Lors de la COP28, il n’a pas hésité à dénoncer l’inaction des puissances économiques, accusées de « discours creux » face à des catastrophes qui frappent en premier lieu les plus vulnérables. Il exhorte les décideurs à sortir d’une logique d’exploitation pour entrer dans une logique de soin et de partage. La Méditerranée, qu’il a choisie comme symbole lors de sa visite à Marseille, incarne ce cri d’alarme : berceau de civilisations, elle est aujourd’hui menacée par le changement climatique, les migrations forcées et la désertification. François y a vu le signe d’un naufrage civilisationnel si rien n’est entrepris. À travers ses paroles et ses gestes, le Pape a rappelé que l’enjeu climatique est aussi un enjeu de fraternité. Il a invité croyants et noncroyants à s’engager ensemble pour sauver ce monde que nous partageons.
Son message est clair : lutter contre le dérèglement climatique, c’est aussi lutter contre l’indifférence, l’injustice et l’exclusion. Son projet est clair : inscrire l’Église dans une géopolitique des peuples, et non des puissances. En cela, François s’inscrit dans une tradition spirituelle mais aussi stratégique, où la foi ne se dérobe pas aux réalités du monde, mais en propose une lecture engagée, tournée vers les périphéries, les exclus et les oubliés. Une Église moins dogmatique, plus incarnée, et profondément ancrée dans les contradictions du temps présent. Avec François, la géopolitique du Vatican devient un laboratoire moral et diplomatique qui pèse, dialogue et dérange. Et si cette Église-là dérange, c’est peut-être qu’elle est enfin de retour dans l’histoire Tout au long de son pontificat, François, loin de se laisser intimider, a assumé son rôle de médiateur planétaire. Il a engagé l’Église sur le front des grands bouleversements du XXIe siècle : dérèglement climatique, migration, pauvreté, fractures Nord-Sud. Il a appelé à une mondialisation construite par les peuples et les cultures, et non subie. Dans ce cadre, les pays du Sud doivent faire entendre leurs voix, avec leurs douleurs, leurs richesses et leurs combats.