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26 avril 2025
LE PAPE FRANÇOIS S'ÉTEINT À 88 ANS
Le Vatican a annoncé ce matin la disparition du pontife, décédé à 7h35. Figure clivante mais respectée bien au-delà du monde catholique, Jorge Mario Bergoglio avait été élu en mars 2013 avec la mission de restaurer "le visage défiguré de l'Église"
(SenePlus) - Le pape François est mort ce lundi 21 avril 2025 à 7h35, à l'âge de 88 ans, a annoncé le Vatican. Jorge Mario Bergoglio, premier pontife latino-américain de l'histoire, laisse derrière lui un héritage complexe après plus de douze années passées à la tête de l'Église catholique, rapporte Le Monde dans sa nécrologie publiée ce jour.
Élu le 13 mars 2013 pour succéder à Benoît XVI qui avait pris la décision historique de renoncer à sa charge, François aura profondément marqué l'Église par son style direct et son approche réformatrice. Comme le souligne Cécile Chambraud dans les colonnes du Monde, le pape argentin avait pris "sa mission à bras-le-corps" dès son élection, conscient qu'à 76 ans, il n'avait "pas de temps à perdre s'il voulait agir en profondeur".
"Comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres !", s'était-il exclamé peu après son élection, donnant ainsi le ton d'un pontificat qui allait s'attacher à recentrer l'institution sur l'évangélisation d'un monde qu'il jugeait en proie "au matérialisme et au relativisme". Selon les informations du quotidien français, il demandait à l'Église de se concevoir comme "un hôpital de campagne après une bataille", de sortir de son penchant "narcissique", appelant les catholiques à ne pas se transformer en "momies de musée".
Dès le début de son pontificat, François a rompu avec l'image traditionnelle de la papauté par des gestes symboliques forts. D'après Le Monde, refusant l'appartement pontifical au cœur du palais apostolique, il s'était installé à la résidence Sainte-Marthe, prenant ses repas à la cantine où "il choisissait chaque jour sa table et ses commensaux". Il avait également renoncé à la villégiature de Castel Gandolfo, résidence papale depuis le XVIIe siècle.
"J'essaie d'être libre", résumait-il pour expliquer ces choix qui visaient à le maintenir au contact des réalités quotidiennes et à échapper à l'isolement que peut entraîner la fonction papale, précise le journal.
François aura fait des migrants l'une des grandes causes de son pontificat. À Lampedusa en juillet 2013, lors de son premier grand déplacement, il avait dénoncé "la mondialisation de l'indifférence" face aux tragédies en Méditerranée. Le Monde rappelle qu'il avait lancé aux députés européens en novembre 2014 à Strasbourg : "On ne peut tolérer que la mer Méditerranée devienne un grand cimetière".
L'écologie fut l'autre combat majeur du pape argentin, qui publia en 2015 l'encyclique "Laudato Si'", premier texte magistériel d'un pape entièrement consacré à l'environnement. Ce document dénonçait également les inégalités économiques mondiales, François n'hésitant pas à fustiger, selon les termes rapportés par Le Monde, "le fumier du diable", ce "désir sans retenue de l'argent qui commande".
Le pape François s'était également attelé à une profonde réforme de la Curie, l'administration vaticane qu'il qualifiait de "dernière cour d'Europe" traversée par "un courant de corruption", selon les informations du quotidien français. Pour mener à bien cette tâche, il s'était entouré d'un conseil de neuf cardinaux issus de tous les continents.
La mise en ordre des finances du Vatican fut l'une de ses priorités, face à une situation que Le Monde décrit comme "anarchique". Dans ce domaine sensible, François n'hésita pas à faire appel à des cabinets d'audit externes et à l'expertise de laïcs, une nouveauté qui fut "vécue comme un quasi-sacrilège" dans certains cercles du Vatican.
Mais cette réorganisation ne fut pas sans heurts, "émaillée en coulisse d'impitoyables batailles et de manœuvres sinon de sabotage, au moins de retardement", selon l'article de Cécile Chambraud. Le scandale de l'achat d'un immeuble de luxe à Londres, qui aurait entraîné une perte de 150 millions d'euros pour le Vatican, a notamment entaché ces efforts de réforme.
Cette volonté réformatrice a valu à François aussi bien des soutiens fervents que des oppositions farouches. "Les progressistes ont voulu voir en lui l'un des leurs après la longue ère conservatrice de Jean Paul II et de Benoît XVI", note Le Monde, mais ces mêmes progressistes "n'ont pas pipé mot lorsqu'il a comparé le recours à l'IVG à l'embauche d'un 'tueur à gages'". À l'inverse, "les catholiques conservateurs, champions des 'racines chrétiennes' ou tentés par le rite ancien, se sont étranglés quand il a vanté une société 'multiculturelle' et marginalisé la messe en latin".
"Avec Bergoglio l'Argentin, les lignes politiques habituelles ne recoupaient pas toujours celles du Credo", résume le quotidien, soulignant ainsi la complexité d'un pontificat qui s'est joué "des catégories paresseuses".
Au terme de ce pontificat plus long que prévu – François avait confié qu'il durerait "peu de temps, deux ou trois ans" – le bilan est contrasté. D'après Le Monde, la constitution apostolique promulguée en mars 2022 a donné au pape "davantage de capacité de contrôle de son administration" et a permis "à des laïques, donc à des femmes, de diriger des grands départements de la curie", bien que "la féministation n'avance qu'à pas comptés".
Jorge Mario Bergoglio était né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, fils d'immigrés italiens. Premier pape non-européen depuis la fin de l'Antiquité et premier jésuite à accéder au trône de Pierre, il avait été choisi par un collège cardinalice "réputé conservateur" pour restaurer ce que Benoît XVI avait nommé "le visage défiguré de l'Église", conclut le quotidien français.
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ENFANTS DIALYSÉS, L’AUTRE DRAME SILENCIEUX AU SÉNÉGAL
Dans un reportage diffusé sur RFM, la journaliste Salimata Aw donne la parole à ces jeunes patients et à leurs familles, confrontés à la douleur, à la précarité et à l’oubli. Un cri du cœur face à une urgence sanitaire ignorée.
Chaque année, plus de 200 enfants sont référés au Centre Hospitalier Abass Ndao de Dakar pour insuffisance rénale. Entre traitements épuisants, rêves brisés et désespoir familial, la journaliste Salimata Aw (RFM) nous livre un reportage bouleversant sur ces petits malades et leurs proches, confrontés à une réalité aussi douloureuse qu’injuste.
Au Sénégal, les maladies rénales chez les enfants sont une urgence sanitaire trop souvent ignorée. Chaque année, plus de 200 jeunes patients sont référés au Centre Hospitalier Abass Ndao, l’un des rares établissements du pays à prendre en charge les cas pédiatriques d’insuffisance rénale.
Dans un grand reportage réalisé par la journaliste Salimata Aw de RFM Dakar, les enfants eux-mêmes racontent leur quotidien marqué par la douleur, les machines de dialyse, et l’isolement. Certains ont abandonné l’école, d’autres leurs activités ou leurs rêves. Leur jeunesse est suspendue à des séances de dialyse régulières et à l’espoir d’un rein compatible.
Les témoignages poignants des parents mettent en lumière l’ampleur du drame : coût élevé des traitements, pénurie d’équipements adaptés, épuisement moral et physique. Dépassés, ils assistent, impuissants, à la lente dégradation de l’état de santé de leurs enfants.
Le personnel médical, quant à lui, fait preuve d’un dévouement exceptionnel, parfois au péril de ses propres forces. Médecins, infirmiers et techniciens se battent chaque jour pour maintenir ces enfants en vie dans des conditions souvent précaires.
"C’est comme vivre un enfer sur terre », confient des proches de ces enfants, les larmes aux yeux. Le reportage de Salimata Aw nous plonge dans un univers où chaque souffle compte, chaque sourire devient un acte de résistance, et où l’amour parental tente de combler l’absence de moyens.
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LE CHANGEMENT NE PEUT PAS SE FAIRE EN QUELQUES MOIS
Invité du Jury du Dimanche, le leader du Mouvement DUNDU, Mouhamadou Madani Kane, a salué le projet de transformation engagé par le nouveau régime. Il appelle toutefois à la patience, soulignant que les choix économiques actuels impliquent des sacrifices.
Invité de l’émission Jury du Dimanche (JDD) sur iRadio et iTV, Mouhamadou Madani Kane, leader du Mouvement DUNDU, a livré une analyse lucide des ambitions portées par le nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye. Pour lui, les promesses de rupture profonde – tant économique que politique – nécessitent du temps, de la patience et une compréhension claire des sacrifices à court terme que cela implique.
Selon Mouhamadou Madani Kane, le projet de transformation systémique engagé par le pouvoir en place repose sur un changement radical de modèle économique : passer d’une économie d’exportation, génératrice de recettes immédiates, à une industrialisation fondée sur la transformation locale des ressources. « Cela signifie que l’État renonce à des rentrées financières rapides au profit d’une vision à moyen et long terme », explique-t-il.
Un pari audacieux, mais qui, dans l’immédiat, entraîne une baisse des capacités budgétaires de l’État. « Moins de ressources, c’est aussi moins de capacités d’investissement. Les populations vont naturellement en ressentir les effets », avertit-il. Ce recul des moyens publics affectera également les entreprises, habituées à un écosystème soutenu par les marchés publics et les emprunts extérieurs.
Mouhamadou Madani Kane insiste sur la nécessité d’un discours de vérité : les résultats ne seront pas visibles dans l’immédiat. « Le changement ne peut pas se faire en quelques mois. Il faudra attendre que l’État assainisse ses finances et crée une base industrielle solide pour que les conditions de vie des Sénégalais s’améliorent réellement », affirme-t-il.
En somme, il appelle à une lecture patiente des mutations en cours, insistant sur la cohérence entre les promesses de rupture et les contraintes structurelles qu’impose leur mise en œuvre.
MANSOUR FAYE DÉMENT TOUTE SURFACTURATION DANS LA GESTION DES FONDS COVID
Mis en cause dans le rapport de la Cour des comptes sur le programme PRES, l’ancien ministre réfute les accusations de mauvaise gestion. Il défend la régularité de la procédure d’acquisition des denrées alimentaires.
L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, a fermement rejeté les accusations de mauvaise gestion et de surfacturation liées à l’acquisition des denrées alimentaires durant la pandémie de COVID-19, dans le cadre du Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES).
Dans une déclaration publique, Mansour Faye dénonce ce qu’il qualifie de campagne de désinformation menée par certains responsables du parti Pastef et leurs partisans. Il insiste sur la régularité du processus d’acquisition des denrées, notamment le riz, et rappelle le contexte d’urgence dans lequel le gouvernement opérait à l’époque.
« Le président de la République avait pris, le 18 mars 2020, le décret 2020-781 portant dérogation au Code des marchés publics pour permettre une réponse rapide face à la pandémie », explique-t-il. Selon lui, cette dérogation, similaire à celles adoptées dans de nombreux pays et soutenues par des institutions comme la Banque mondiale, autorisait les ministères à recourir à des procédures exceptionnelles, dont l’entente directe.
Pourtant, affirme Mansour Faye, son département a opté pour une démarche transparente : « Par mesure de prudence et dans un souci de célérité, nous avons fait le choix de recourir à la procédure d’appel d’offres. » Il précise avoir sollicité l’accompagnement de l’ARMP (Autorité de Régulation des Marchés Publics), qui a donné son aval pour encadrer l’opération.
Des avis d’appel à la concurrence ont été publiés dès le 1er avril 2020 dans les journaux Le Soleil et L’Observateur. Les fournisseurs sélectionnés après évaluation des offres ont été officiellement annoncés le 11 avril 2020, date à laquelle le président Macky Sall lançait les opérations de distribution à l’échelle nationale.
Les quatre fournisseurs retenus pour la livraison de riz étaient :
Groupe Bembouck (5 000 tonnes)
Avantis Suarl (45 000 tonnes, après augmentation du volume)
Afri and Co (30 000 tonnes)
CCMN (30 000 tonnes)
Mansour Faye souligne que toutes les livraisons ont été effectuées sous supervision rigoureuse, avec la participation du Commissariat à la Sécurité Alimentaire, de l’Armée, de la Gendarmerie nationale et de l’Administration territoriale.
Concernant les paiements, il précise qu’ils étaient centralisés au ministère des Finances, avec un gestionnaire désigné pour assurer la transparence des opérations. Il réfute les accusations de surfacturation évoquées dans le rapport de la Cour des Comptes, affirmant que seules des questions de procédures ont été soulevées.
« L’histoire de la surfacturation est une forfaiture », tranche-t-il, tout en affirmant que les faits et documents prouvent la conformité et la rigueur du processus.
MAMADOU LAMINE DIALLO CHARGE L’ANCIEN RÉGIME
Le leader du mouvement Tekki salue la transmission à la justice du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19. L’économiste pointe du doigt l’ancien régime de Macky Sall, qu’il accuse d’avoir couvert de graves détournements.
Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, a réagi avec fermeté au rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19. Pour l’ancien député, ce rapport, produit en 2022 sous le régime de l’ex-président Macky Sall, ne souffre d’aucune contestation.
« Ce rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid ne peut souffrir de contestation. Il a été élaboré en 2022 sous le régime du Président Macky Sall. Le nouveau régime du Président Diomaye et du Premier ministre Sonko n’a fait que transmettre le dossier à la justice, ce que Macky Sall avait refusé de faire », a-t-il souligné.
Mamadou Lamine Diallo a salué la démarche des nouvelles autorités, qui ont décidé de saisir la justice sur cette affaire. À l’inverse, il a dénoncé l’inaction de l’ancien régime, qu’il accuse de n’avoir pris aucune mesure à l’époque pour tirer les conséquences des révélations contenues dans ce rapport.
Pointant la gravité des détournements présumés, révélés par la Cour des comptes, l’économiste n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié l’Alliance pour la République (APR), l’ancien parti au pouvoir, d’« association de prédateurs de la République ».
« L’ampleur des détournements de fonds publics est choquante, surtout dans un contexte de confinement généralisé des populations luttant contre la Covid-19. Quel cynisme », a-t-il dénoncé, avant d’ajouter : « Je n’avais pas tort de considérer l’APR comme une association de prédateurs de la République. On y est, en vraie grandeur ».
L’ancien parlementaire a également averti que d’autres membres du précédent gouvernement pourraient être impliqués dans cette affaire dans les semaines à venir. « Le nombre de ministres du gouvernement impliqués, qui va augmenter dans les prochaines semaines, posera inévitablement la question de la responsabilité politique du président Macky Sall et de l’APR », a-t-il prévenu.
Enfin, Mamadou Lamine Diallo est revenu sur la décision controversée de supprimer le poste de Premier ministre pendant la période de gestion du fonds Force Covid-19. Selon lui, cette suppression a permis une concentration excessive des pouvoirs entre les mains du chef de l’État.
« Ils avaient supprimé le poste de Premier ministre et donné les pleins pouvoirs au Président de la République pour gérer le fonds Force Covid-19. J’avais proposé d’activer la commission des délégations, ils ont refusé », a-t-il rappelé, soulignant ce qu’il considère comme une dérive institutionnelle.
LA TOILE D'INFLUENCE DE MACKY SALL
Depuis Marrakech, l'ancien président maintient son influence grâce à une garde rapprochée fidèle et déterminée qui, chaque jeudi, se réunit à Dakar pour coordonner la riposte face au nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye
(SenePlus) - Un an après sa défaite électorale et son installation à Marrakech, l'ancien président Macky Sall continue d'exercer son influence sur la politique de son pays. Selon Jeune Afrique, malgré son absence physique, il peut toujours compter sur "une armée de vétérans pour mener la barque" et maintenir la flamme de son parti, l'Alliance pour la République (APR).
Depuis avril 2024, Macky Sall s'est établi au Maroc "par tradition républicaine", mais reste très impliqué dans la vie de son parti. L'APR a instauré des "réunions du jeudi" au siège du parti à Dakar, "dont Macky Sall suit l'avancée avec attention", rapporte JA.
Le parti a également entrepris une restructuration importante. "En mars, l'APR a acté l'agrandissement de son Secrétariat exécutif national (Sen), passé d'une cinquantaine de personnes à 487. Un Sen 'élargi, rajeuni, féminisé', selon les termes de l'un de ses secrétaires", précise le magazine.
Cette réorganisation permet au parti de "satisfaire les différentes tendances d'un groupe qui peine à s'unir en l'absence de son chef", tout en donnant l'opportunité à "un large panel de responsables de pouvoir donner leur avis".
Plusieurs figures de premier plan demeurent fidèles à l'ancien président. Sidiki Kaba, "son dernier Premier ministre, figure respectée et consensuelle de l'APR", préside généralement les réunions hebdomadaires. Il est épaulé par Amadou Mame Diop, ancien président de l'Assemblée nationale, "qui continue de recevoir les confidences de Macky Sall et de conduire les délégations en son nom".
D'autres figures importantes incluent Mansour Faye, frère de l'ex-première dame, qui a récemment "obtenu de la justice sénégalaise l'autorisation de quitter le territoire après plusieurs tentatives infructueuses". Yoro Dia, ancien porte-parole de la présidence, "gère quant à lui la bataille de l'opinion".
Face aux difficultés juridiques rencontrées par plusieurs membres du parti, "un collectif des avocats républicains a été mis sur pied", révèle Jeune Afrique. Ce groupe comprend "des ténors du barreau sénégalais", dont El Hadj Amadou Sall, Aïssata Tall Sall et Oumar Youm, tous anciens ministres.
L'équipe juridique défend non seulement les responsables politiques "interdits de quitter le territoire", mais aussi des personnalités périphériques comme "le commissaire Cheikhna Keïta, arrêté pour avoir évoqué une 'bagarre' au palais présidentiel". Macky Sall a également "engagé l'avocat français Antoine Vey" pour des affaires personnelles.
Depuis Marrakech, l'ancien président développe ses propres activités. Jeune Afrique révèle qu'après l'ouverture d'un cabinet de conseil, il a créé "un cabinet immobilier, Semo Real estate", co-dirigé avec "l'expert-comptable marocain Tariq Berrada El Azizi".
Selon le magazine, "certains responsables estiment que leur chef est toujours intéressé par le poste de secrétaire général des Nations unies". Il reste également "mobilisé sur la réforme de la gouvernance financière internationale" et dirige une fondation "spécialisée dans les questions de paix et de développement".
Cette distance ne l'empêche pas de réagir aux déclarations du président actuel, Bassirou Diomaye Faye. Lorsque ce dernier a affirmé lors d'une interview que Macky Sall "fait des choses en douce", l'APR a immédiatement dénoncé des "propos et insinuations inqualifiables, dépourvus d'élégance et de dignité".
Comme le confie un proche de l'ancien président à Jeune Afrique, "même s'il avait décidé d'abandonner la politique, les accusations portées contre lui le forcent à se relancer". La présence de Macky Sall continue donc de planer sur la politique sénégalaise, entretenue par ses fidèles qui espèrent un retour au premier plan.
À SAINT-LOUIS, PÂQUES CÉLÈBRE LA VICTOIRE DE LA LUMIÈRE
Pour l'abbé Jules Bienvenu Bassène, cette célébration rappelle que "la lumière a dominé sur les ténèbres" et que les fidèles sont appelés à incarner cette paix divine "dès ici-bas"
Le message de Pâques est un message de paix, a martelé l’abbé Jules Bienvenu Bassène, directeur de la Caritas diocésaine de Saint-Louis, dimanche en marge de la messe de Pâques dans la capitale nord du Sénégal.
”Le message de Pâques est un message de paix. Parce que la vie a dominé sur la mort. La lumière a dominé sur les ténèbres”, a expliqué M. Bassène dans un entretien avec des journalistes, en marge de cet office religieux.
”Aujourd’hui, avec toutes les réalités de notre monde, nous sommes appelés à témoigner de notre espérance en la résurrection, notre espérance en la vie, notre espérance également en la paix, parce que le monde en
Le message de Pâques est un message de paix, a martelé l’abbé Jules Bienvenu Bassène, directeur de la Caritas diocésaine de Saint-Louis, dimanche en marge de la messe de Pâques dans la capitale nord du Sénégal.
”Le message de Pâques est un message de paix. Parce que la vie a dominé sur la mort. La lumière a dominé sur les ténèbres”, a expliqué M. Bassène dans un entretien avec des journalistes, en marge de cet office religieux.
”Aujourd’hui, avec toutes les réalités de notre monde, nous sommes appelés à témoigner de notre espérance en la résurrection, notre espérance en la vie, notre espérance également en la paix, parce que le monde en a besoin”, a répété l’abbé Bassène, par ailleurs vicaire à la Paroisse Notre-Dame de Lourdes de Saint-Louis.
Il a ajouté : ”C’est la paix que Dieu nous donne et il veut que nous soyons des acteurs et des protecteurs de cette paix pour qu’ensemble, nous puissions déjà dès ici-bas, pouvoir vivre de cette paix”.
Le directeur de la Caritas diocésaine de Saint-Louis est ensuite revenu sur le sens du message de la résurrection de Jésus Christ.
A l’église Notre-Dame de Lourdes située dans le faubourg de Sor, à Saint-Louis, plusieurs fidèles de la communauté chrétienne ont pris part à la messe de Pâques, marquée notamment par des baptêmes.
a besoin”, a répété l’abbé Bassène, par ailleurs vicaire à la Paroisse Notre-Dame de Lourdes de Saint-Louis.
Il a ajouté : ”C’est la paix que Dieu nous donne et il veut que nous soyons des acteurs et des protecteurs de cette paix pour qu’ensemble, nous puissions déjà dès ici-bas, pouvoir vivre de cette paix”.
Le directeur de la Caritas diocésaine de Saint-Louis est ensuite revenu sur le sens du message de la résurrection de Jésus Christ.
A l’église Notre-Dame de Lourdes située dans le faubourg de Sor, à Saint-Louis, plusieurs fidèles de la communauté chrétienne ont pris part à la messe de Pâques, marquée notamment par des baptêmes.
LE CRÉPUSCULE COMBATIF DU PAPE FRANÇOIS
Le pape François refuse de voir son autorité diminuer avec sa santé. Après avoir "frôlé la mort à deux reprises", le pontife multiplie les apparitions publiques et les décisions importantes, contrant ainsi les rumeurs d'une succession imminente
(SenePlus) - Malgré une santé fragile qui l'a obligé à alléger considérablement sa participation aux célébrations pascales, le pape François, 88 ans, montre sa volonté de rester maître de son pontificat. Comme le rapporte Le Monde dans son édition du 20 avril 2025, le souverain pontife "entend rester souverain en son royaume et seul maître du calendrier".
Dimanche 20 avril, alors que la messe pascale se déroulait sans lui sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, le pape recevait le vice-président américain J.D. Vance dans ses appartements. Un choix de timing significatif puisque, selon Le Monde, c'est "durant cette messe, l'un des moments les plus sacrés de l'année pour les chrétiens, que les services du Saint-Siège ont choisi de diffuser un communiqué pour annoncer cette 'rencontre privée de quelques minutes'".
Après la célébration, François est apparu brièvement au balcon de la basilique, visiblement affaibli. "Chers frères et sœurs, joyeuses Pâques", a-t-il simplement pu prononcer "dans un souffle" devant les 35 000 fidèles rassemblés. La traditionnelle bénédiction urbi et orbi a dû être lue par l'archevêque Diego Ravelli.
Moins d'un mois après sa sortie de l'hôpital Gemelli, où il a "frôlé la mort à deux reprises, de l'aveu de son propre médecin", le pape multiplie les apparitions publiques. Dimanche encore, après son bref message, "il s'est offert un bain de foule, parcourant pendant une quinzaine de minutes les allées de la place à bord de sa 'papamobile'".
Pour les observateurs cités par Le Monde, cette omniprésence vise à contrer les spéculations sur sa succession. Dès 2024, François écrivait dans son autobiographie : "Pour revenir à mes hospitalisations, elles m'ont donné beaucoup de matière à réflexion, mais pendant ce temps, certains se sont davantage intéressés à la politique, à mener une campagne électorale, pensant presque à un nouveau conclave."
"S'il veut éviter que la fin de son pontificat soit polluée par ces sujets, il doit occuper le terrain", analyse un observateur du Vatican dans les colonnes du quotidien français.
Le pape François se trouve aujourd'hui face au même dilemme que ses prédécesseurs : "voir son autorité s'effilocher en même temps que sa santé, ou renoncer". La question est d'autant plus délicate que, comme le souligne le quotidien français, "le pape a exercé, durant son pontificat, un pouvoir extrêmement personnel".
Pour l'heure, selon des sources vaticanes, "la curie fonctionne principalement par inertie, dans la continuité des décisions prises ces derniers mois". Mais si le pape souhaite "continuer à s'impliquer dans le détail des dossiers, il va devoir déterminer ses priorités".
L'une d'entre elles semble être le synode sur l'avenir de l'Église, "qui vise à rendre le fonctionnement de l'Église plus inclusif et plus ouvert (aux laïques et aux femmes en premier lieu)" et dont le calendrier, s'étendant jusqu'en 2028, a été détaillé par écrit par le pontife alors même qu'il était encore hospitalisé.
Le pape montre également "une impatience parfois troublante", comme en témoigne la publication le 15 avril d'une réforme de la formation des nonces apostoliques, un sujet qui "devait être tranché dans le cadre du synode". Une précipitation que résume un observateur cité par Le Monde : "Il est pressé".
L'IRRÉSISTIBLE ASCENSION DU CAFÉ TOUBA
Du Gabon à la conquête du monde, le café Touba s'est imposé comme un pilier de l'identité sénégalaise. Rapporté par Cheikh Ahmadou Bamba en 1902, ce breuvage épicé est aujourd'hui consommé par deux Sénégalais sur trois
(SenePlus) - Devenu incontournable dans la vie sociale sénégalaise, le café Touba s'est imposé comme une véritable institution nationale. À la fois symbole culturel, opportunité économique et boisson distinctive, ce breuvage aux épices conquiert les palais bien au-delà des frontières du pays. D'après BBC Afrique, "le café Touba véritable s'est imposé au fil des années comme un élément incontournable de la culture sénégalaise".
Le café Touba tire son nom de la ville sainte fondée par Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique du mouridisme. Selon BBC Afrique, "la légende raconte que c'est le fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, connu aussi sous le nom de Serigne Touba, qui a rapporté le breuvage à son retour d'exil du Gabon en 1902". Plus qu'une simple boisson, il est devenu "un symbole de résilience et d'appartenance culturelle, mêlant la dévotion à la prière et la solidarité communautaire".
Ce café occupe une place centrale dans les rituels religieux, particulièrement lors du Grand Magal, pèlerinage annuel où "des millions de personnes sirotent le café qui est distribué gratuitement", souligne le média.
La particularité du café Touba réside dans sa préparation singulière. BBC Afrique précise que "la saveur distinctive du Café Touba provient de grains de café torréfiés et infusés avec du poivre de Guinée ou grains de Selim (un piment d'Afrique de l'Ouest) et des clous de girofle". Le reportage ajoute que "les vrais amateurs de café vous diront que le goût du café Touba est proche du goût d'expresso et celui du poivre de Guinée".
Préparé principalement à partir de café Robusta originaire de Côte d'Ivoire, cette boisson "contient presque deux fois plus de caféine" que l'Arabica et possède "un goût plus corsé et plus amer", indique l'article.
Le café Touba ne se limite pas à sa dimension culturelle ; il représente également une activité économique florissante. Selon les données de l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) citées par BBC Afrique, "cette boisson est consommée par deux Sénégalais sur trois, soit plus de 66% de la population".
L'activité génère des revenus substantiels pour de nombreux jeunes vendeurs. "C'est un business qui marche. Chaque jour, je peux avoir un bénéfice allant de 5 000 francs à 7 000 francs CFA", confie Mame, vendeur de café Touba à Bourguiba, un quartier de Dakar, interrogé par BBC Afrique.
Son accessibilité financière contribue également à sa popularité : "Dans les rues des villes sénégalaises, il n'est pas rare de croiser de jeunes vendeurs ambulants de café Touba, qui, munis d'un fourneau, d'une bouteille isotherme (thermos) et d'une pile de gobelets, proposant au passant le liquide sucré pour la modique somme de 50 francs CFA la tasse".
Concernant les bienfaits attribués au café Touba, la prudence est de mise. BBC Afrique rapporte les propos de l'Association Nutrition Alimentation au Sénégal : "À ce jour, il n'y a pas eu d'études spécifiques permettant d'affirmer qu'il y a un effet positif ou négatif du Café Touba sur l'organisme".
Madame Adama Diouf, Assistante à cette association, précise : "Le fait qu'il existe plusieurs types de café Touba préparé avec différents ingrédients font qu'il peut y avoir un effet sur l'organisme. La seule chose que tous ces cafés Touba partagent, c'est la caféine qu'ils contiennent et qui a des effets positifs comme négatifs en fonction de l'état physiologique ou pathologique de la personne".
Le poivre de selim, appelé "Jar" en wolof, est néanmoins "utilisé pour ses vertus médicinales en particulier contre la grippe, les bronchites et contre la dysenterie", note l'article.
Aujourd'hui, le café Touba transcende les frontières du Sénégal pour s'imposer comme un produit typique "made in Senegal" qui "commence à devenir un véritable produit typique", conclut BBC Afrique.
Par Babacar Faye
LES ARTISTES À L’ASSAUT DES ASSIGNATIONS
En explorant des médiums variés — photographie, vidéo, performance, installations interactives —, une nouvelle vague d’artistes ne se contente pas d’interroger les récits muséaux : elle bouscule les pratiques institutionnelles
Si son héritage colonial est tenace, le musée peut devenir un espace de vie commun et disruptif.
Souvent perçu comme déconnecté des réalités sociales, l’art possède pourtant une portée tangible qui incite à l’action. En réintégrant les femmes noires au sein de paroles plurielles, authentiques et multidimensionnelles, il joue un rôle crucial dans les efforts de décolonisation des narratifs muséaux. Longtemps enfermées dans des représentations stéréotypées, souvent marquées par des regards exotisants ou coloniaux, notamment dans les espaces muséaux occidentaux, les figures féminines noires sont aujourd’hui au cœur d’une redéfinition historique portée par des artistes contemporains. Leurs œuvres interrogent la mémoire, le genre et la résistance, et dépassent les formats d’exposition traditionnels en sollicitant activement la participation du public.
Un lieu dynamique
En explorant des médiums variés — photographie, vidéo, performance, installations interactives —, une nouvelle vague d’artistes ne se contente pas d’interroger les récits muséaux : elle bouscule les pratiques institutionnelles. Kara Walker et Zanele Muholi, par exemple, déconstruisent les stéréotypes issus des imaginaires coloniaux tout en utilisant une grammaire visuelle puissante pour révéler les violences historiques et les stigmates de l’histoire esclavagiste américaine. Muholi, en documentant la vie des femmes noires en Afrique du Sud, leur redonne visibilité et dignité.
Le musée, longtemps figé dans son rôle de conservatoire statique, devient alors un territoire dynamique et évolutif. En intégrant la création contemporaine à leurs expositions, les institutions muséales instaurent un dialogue critique entre passé et présent. L’approche intersectionnelle adoptée par plusieurs artistes complexifie également la lecture des œuvres. En collaborant avec des artistes issus des diasporas africaines et afrodescendantes, les musées peuvent remettre en question les modèles curatoriaux traditionnels, autrefois unilatéraux, au profit de processus co-créatifs. Ce dialogue entre artistes, institutions et publics enrichit leur mission éducative et sociale. Il ouvre aussi des espaces de discussion essentiels sur la justice sociale, les droits humains et la réappropriation du patrimoine culturel.
Revisiter les récits historiques
De nombreux artistes contemporains participent à la redéfinition muséale en réinterprétant l’histoire. Lubaina Himid, par exemple, revisite les récits liés aux diasporas africaines en Europe, redonnant une visibilité aux figures effacées des collections muséales, particulièrement à l’occasion de l’exposition « Thin Black Line(s) » dont elle a été la commissaire au Tate Britain, à Londres en 2011-2012. Ces démarches s’inscrivent dans une dynamique plus large de décolonisation de l’art, où les discours ignorés trouvent enfin leur place au sein d’institutions culturelles. Héritier des luttes anti-racistes des années 1960-1970, le Black Arts Movement explore les thématiques de résistance et de fierté identitaire à travers divers supports : peinture, photographie, performance. Ce courant, qui centre la femme noire comme sujet, en souligne le rôle actif dans les mouvements de transformation sociale.
Inscrit dans la dynamique du féminisme de la quatrième vague, The Intersectional Feminist Art Movement met en lumière la créativité et la richesse des voix féminines racisées, en affirmant leur autonomie et leur force politique. Certaines photographes afro-américaines comme Carrie Mae Weems réinterprètent les corps féminins noirs en les présentant comme des symboles de dignité et d’auto-détermination, en particulier dans sa série d’autoportraits « Four Women », datant de 1988. D’autres encore questionnent les pratiques muséales héritées du colonialisme, comme Faith Ringgold, notamment depuis sa participation à l’exposition collective « The Art of the American Negro » au Harlem Cultural Council en 1966.
Enfin, l’Afrofuturisme, revisite les récits historiques en imaginant des futurs où les femmes noires occupent une place centrale dans la fabrique des mondes possibles. Cette vision se matérialise dans l’exposition « A Fantastic Journey » de la Kényanne Wangechi Mutu au Brooklyn Museum en 2013, ou encore dans la série « A Haven. A Hell. A Dream Deferred », présentée au New Orleans Museum of Art par la Libério-Britannique Lina Iris Viktor en 2018. En mêlant science-fiction, mythologie africaine et esthétique futuriste, ce mouvement réinscrit la femme noire dans des utopies actives.
Tous ces courants artistiques poursuivent un même objectif : subvertir les structures coloniales et patriarcales encore présentes dans les musées et institutions culturelles, en Occident comme en Afrique, tout en révélant la puissance narrative des subjectivités féminines noires. Par ces réinterprétations, le musée cesse d’être un simple lieu de conservation : il a le potentiel de devenir un espace de transformation.