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26 avril 2025
L'EMPLOI DES JEUNES AU CŒUR D'UNE CONFÉRENCE NATIONALE
Prévue sous la présidence du chef de l'État Bassirou Diomaye Faye, cette concertation nationale vise à élaborer une feuille de route consensuelle pour répondre aux défis du marché du travail ans un Sénégal en pleine mutation
En prélude à la conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité qui se tiendra du 24 au 25 avril, au Centre International de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), le ministère du travail, de l’emploi et des relations avec les institutions à travers la direction de l’emploi, a organisé, jeudi 17 avril, un petit-déjeuner avec la presse. Cette rencontre avec les médias constituait un cadre privilégié pour la Direction de l’Emploi de mieux sensibiliser les journalistes sur les véritables problématiques de l’emploi et de l’employabilité des jeunes qui demeure une préoccupation majeure au Sénégal.
Le Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio va abriter, du 24 au 25 avril 2025, la Conférence sociale sur l’employabilité. Quatrième du genre, cette rencontre qui se tiendra sous la présidence effective du Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a pour objectif d’élaborer une nouvelle feuille de route consensuelle pour un programme national de réformes afin de promouvoir l’emploi et l’employabilité au Sénégal.
Elle est placé sous le thème «Emploi et employabilité : défis et perspectives pour un Sénégal souverain, justice et prospère». Le choix de cette thématique résulte du fait que le Sénégal fait face à des défis importants en matière d’emploi et d’employabilité notamment en raison de la croissance démographique rapide, des transformations économiques et des avancées technologiques.
Elle sera «une mobilisation nationale, une mobilisation inclusive, regroupant l’État, les partenaires au développement, les syndicats, les travailleurs et des patronats, de même que, aussi, (tout) ce qui tourne autour de l’emploi, pour réfléchir de façon inclusive afin de trouver des solutions concrètes au chômage des jeunes», a relevé Babacar Sy, Directeur général de l’Emploi.
L’innovation pour cette année, précise le Directeur de l’Emploi, «c’est une conférence qui sera axée sur 6 tables-rondes, vue l’importance de l’emploi. Et dans ces tables-rondes, le monde rural sera bel et bien présent, le numérique aussi sera discuté puisqu’on ne peut pas parler de l’emploi sans parler du numérique qui est une donnée importante permettant quand-même aux jeunes de pouvoir trouver quelque chose.»
La conférence définira des orientations politiques, stratégiques et opérationnelles pour améliorer et renforcer l’efficacité et l’efficience des interventions dans le domaine de l’emploi et de l’employabilité.
Selon les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le taux de chômage a connu une hausse au premier trimestre de l’année 2024 de 20,3 % comparé au taux de 19,5% enregistré à la même période en 2023.
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RP DU 19 AVRIL 2025 : TENSIONS POLITIQUES, AFFAIRES JUDICIAIRES ET HOMMAGES NATIONAUX AU MENU DE L’ACTUALITE
La Presse met en lumière une actualité nationale vibrante, entre justice, politique, développement social et effervescence culturelle. Le Sénégal semble à un tournant important, à la croisée des chemins entre transition politique, redressement économique
(SenePlus)Ce samedi, la presse sénégalaise se fait l’écho d’une actualité nationale dense, marquée par des développements politiques majeurs, des dossiers judiciaires retentissants, des initiatives gouvernementales en éducation et des hommages vibrants à des figures de la culture et du sport. Voici ce qu’il faut retenir des principaux titres.
POLITIQUE : FIN DE DEBAT SUR LE 3E MANDAT ET PRESSIONS SUR LE POUVOIR
La question de la candidature de Macky Sall continue d’alimenter les débats. Sud Quotidien annonce en une : « Le Conseil constitutionnel clôt le débat », mettant fin aux spéculations sur une éventuelle troisième candidature du président sortant. Une décision lourde de conséquences pour l’échiquier politique sénégalais.
De son côté, WalfQuotidien sonne l’alerte sur les tensions croissantes entre le pouvoir et les syndicats, titrant : « Pression sur le pouvoir », alors que les grèves se multiplient dans divers secteurs, exacerbées par un contexte économique tendu.
EnQuête, quant à lui, évoque les silences pesants autour de ces grandes décisions institutionnelles avec un titre évocateur : « La loi du silence », mettant en lumière les non-dits et le verrouillage de la parole publique dans les hautes sphères de l’État.
JUSTICE ET GOUVERNANCE : LES SCANDALES S’ACCUMULENT
Sur le front judiciaire, Libération publie une révélation explosive : « Le directeur vide les comptes de clients de la diaspora », évoquant un détournement massif de plus de 500 millions de FCFA. Un scandale financier de plus qui alimente les soupçons de mauvaise gouvernance dans certaines administrations.
Dans la même veine, Rewmi Quotidien revient en force avec une double parution affichant le même gros titre en rouge : « Ce que risquent les épinglés », un dossier spécial sur les personnes impliquées dans des affaires judiciaires sensibles, notamment liées à la gestion des fonds publics.
Le Quotidien creuse aussi dans les archives troubles avec un sujet sur l’affaire Force Covid : « Le parquet ouvre les sacs de riz », métaphore claire pour désigner le début de perquisitions ou d’enquêtes approfondies sur des détournements présumés liés à l’aide alimentaire pendant la pandémie.
DIPLOMATIE ET INSTITUTIONS : MACKY A BERLIN, LES SAGES INTERPELLES
Sur le plan diplomatique, Le Peuple titre avec fierté : « Le Président Macky Sall accueilli avec les honneurs à Berlin », soulignant la reconnaissance internationale dont bénéficie encore le chef de l’État, en pleine transition politique interne.
Pendant ce temps, Les Échos attire l’attention sur la gestion stratégique de la façade maritime ouest-africaine : « La Côte d’Ivoire se taille la part du lion, le Sénégal loin derrière », un constat alarmant sur la perte d’influence économique du pays dans la région.
ÉDUCATION ET SOCIETE : RECRUTEMENTS ET RELANCE DES CHANTIERS
Bonne nouvelle pour l’enseignement : 24 Heures Chrono annonce que « Guirassy signe l’admission de 2 432 enseignants », renforçant ainsi les effectifs du système éducatif sénégalais à un moment où les revendications sont nombreuses.
Dans les régions, L’Éveil s’intéresse au développement local avec : « Les chantiers de Fatick, Oussouye, Kaffrine et Kédougou relancés », témoignant d’un regain d’activités dans des zones longtemps marginalisées.
Scoop met en lumière le parcours d’un homme engagé : « Dembo Sakho retrace un parcours engagé pour la justice et la démocratie », soulignant le rôle des intellectuels et militants dans la consolidation de l'État de droit.
CULTURE ET HOMMAGES : UNE FIGURE DU THEATRE A L’HONNEUR
L’unanimité se fait dans les hommages à une grande figure sénégalaise. Le Soleil, dans deux éditions différentes, revient longuement sur le parcours de feu Abdou Anta Kâ, homme de théâtre et ancien ministre : « Trajectoire d’un seigneur du théâtre ».
Record, quant à lui, consacre sa une au dirigeant de la Fédération sénégalaise de football avec : « Maître Senghor en maître du jeu », saluant la longévité et la stratégie de cet homme influent du sport sénégalais.
SPORTS : SELECTIONS EN MARCHE ET AMBITIONS NATIONALES
Dans l’actualité sportive, Rewmi Sports annonce : « Serigne Saliou Dia dévoile sa liste » pour les U20. Le journal met en avant les préparatifs du Sénégal en vue des prochaines échéances internationales.
Stades et Le Dakatopresse soulignent quant à eux le lancement du championnat national U17 avec : « Le Sénégal lance son championnat national U17 », une initiative pour dynamiser le football de base. Le même journal se réjouit de l’énergie culturelle à travers : « La ministre galvanise les troupes » et célèbre les performances de l’ASFA : « L’ASFA célébrée ».
Dans un livre-témoignage, les membres du collectif Dooleel PIT-Sénégal racontent comment ils ont participé à ce mouvement citoyen qui a finalement renversé le régime de Macky Sall, accusé de dérives autoritaires
(SenePlus) - Un nouvel ouvrage intitulé « Genèse d'une révolution démocratique (2021-2024) : trois ans de luttes et d'espoirs » vient d'être publié par le collectif Dooleel PIT-Sénégal. Ce recueil retrace l'engagement d'un groupe de militants du Parti de l'indépendance et du travail (PIT-Sénégal) face à la crise politique, sociale et économique qui a secoué le pays de 2012 à 2024.
Selon la présentation de l'ouvrage, le Sénégal traversait alors "une période sombre marquée par une crise d'une rare intensité" et était "plongé dans une mal-gouvernance crasse et des dérives autoritaires intolérables", comme le confirmeraient les audits et procédures judiciaires initiés par le nouveau régime.
C'est dans ce contexte qu'un groupe de militants du PIT-Sénégal, dont Abdou Karim Ndiaye, Bamba Ndiaye, Félix Atchadé et plusieurs autres, a décidé de créer la plateforme Dooleel PIT-Sénégal en décembre 2020, avec l'ambition de "refonder" leur parti politique.
L'ouvrage couvre la période allant de la publication du mémorandum fondateur jusqu'au 1er avril 2025, une semaine après l'élection présidentielle remportée par la coalition "Diomaye Président". Il est structuré en cinq parties chronologiques, documentant notamment la position du collectif face à la "cabale judiciaire" contre Ousmane Sonko, les élections de 2022, et la montée des tensions politiques jusqu'à la victoire de Bassirou Diomaye Faye.
Les auteurs soulignent que malgré les défaites électorales de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) en 2022, le gouvernement de Macky Sall avait poursuivi une "ligne de conduite agressive" contre l'opposition, notamment le parti Pastef. Face à cette situation, le collectif Dooleel préconisait "le dialogue à travers une concertation nationale délibérative".
L'ouvrage se termine sur les défis qui attendent les nouvelles autorités et appelle à "parachever l'indépendance nationale, rompre avec la mal-gouvernance endémique" et réformer les institutions pour "mettre fin à l'hyper-présidentialisme".
CAN U17, LA CÔTE D’IVOIRE MÉDAILLÉE DE BRONZE
La grande finale aura lieu ce samedi entre le Maroc, pays organisateur, et le Mali. Coup d’envoi à 14 heures GMT.
Ce vendredi, lors de la petite finale de la CAN U17, la Côte d’Ivoire a battu le Burkina Faso 4-1 aux tirs au but pour s’adjuger la 3ème place et ainsi finir sur le podium de la compétition.
Les deux équipes s’étaient neutralisées sur le score de 1-1 à l’issue du temps réglementaire.
Diakité avait pourtant ouvert le sport pour les Burkinabè (28e), rattrapés par un but d’Alynho Haïdara à la 84ème.
La grande finale aura lieu ce samedi entre le Maroc, pays organisateur, et le Mali. Coup d’envoi à 14 heures GMT.
LA FAMILLE DE MARTIN LUTHER KING INDIGNÉE PAR MARINE LE PEN
Dans la tourmente après sa condamnation pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen a cru bon de se comparer à Martin Luther King. Une analogie qui a fait bondir la famille du pasteur américain, dénonçant "une distorsion inappropriée de l'histoire"
(SenePlus) - La famille de Martin Luther King a vivement réagi aux déclarations de Marine Le Pen qui avait comparé son combat judiciaire à la lutte pour les droits civiques menée par le célèbre militant américain.
Selon le quotidien Libération, le fils et l'épouse du militant afroaméricain ont exprimé leur mécontentement après que la cheffe de file des députés du Rassemblement National a invoqué l'héritage du pasteur lors d'une intervention en visioconférence au congrès de la Ligue, parti d'extrême droite italien, le 6 avril dernier.
"Cela constitue une distorsion inappropriée de l'histoire et porte atteinte aux sacrifices consentis par ceux qui se sont opposés à la haine et se sont battus pour la justice", ont déclaré les proches de Martin Luther King dans un entretien accordé à BFMTV, comme le rapporte Libération.
L'analogie faite par Marine Le Pen survient dans un contexte particulier. La cheffe politique du RN venait d'être condamnée pour détournement de plus de 4 millions d'euros au Parlement européen lorsqu'elle a déclaré : "Notre combat sera un combat pacifique, un combat démocratique. Nous prendrons exemple sur Martin Luther King qui a défendu les droits civiques. Ce sont les droits civiques des Français aujourd'hui qui sont mis en cause."
Ces propos ont été tenus deux jours seulement après le 57e anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King par un ségrégationniste blanc, souligne le journal.
Libération met également en lumière ce qui apparaît comme une contradiction idéologique : "En appeler à la plus grande figure de la lutte contre la ségrégation raciale quand son propre parti prône depuis des décennies la discrimination d'État via la 'préférence' puis la 'priorité nationale'."
La famille King a tenu à rappeler que les efforts du pasteur "ont ouvert la voie à la création de sa vision d'une 'communauté bien-aimée', une société fondée sur l'unité plutôt que sur la division", une vision qui semble aux antipodes de celle défendue par le Rassemblement National selon les critiques.
LE PSD/JANT BI SALUE LE TEMPS DE LA JUSTICE ET APPELLE À LA FIN DE L’IMPUNITÉ
À la suite de la déclaration du parquet de Dakar sur la reddition des comptes, le parti s’est exprimé ce vendredi 18 avril. Le parti de Mamour Cissé exhorte à une restitution intégrale des biens publics détournés.
Ce jeudi 17 avril 2025, le parquet de Dakar a fait face à la presse. Les différents procureurs ont pris la parole pour faire le point sur la reddition des comptes.
A la suite de cette sortie, le bureau politique du PSD/Jant Bi s’est réuni ce vendredi 18 avril autour de l’actualité nationale. Une rencontre qui a permis au parti dirigé par Mamour Cissé de se prononcer sur cette sortie médiatique des procureurs.
Dans un communiqué, le parti magnifie la « survenue remarquable du Temps de la Justice, pour accompagner l’élan du Peuple vers la reddition des comptes ».
« Cette survenue salvatrice donc, doit sonner le glas de l’Impunité, de l’arrogance et de la prévarication ! », peut-on lire dans le communiqué. Le PSD/Jant Bi espère que plus jamais, dans ce pays, des gestionnaires de deniers publics ne devront oser les soustraire à des fins personnelles.
Pour le parti de Mamour Cissé, la machine « qui semble bien huilée, (…) doit aller jusqu’au bout, pour une restitution totale et intégrale, des biens publics dissipés, dissimulés dépensés, spoliés ! »
Le PSD/Jant Bi aucune circonstance atténuante ne peut être accordée aux « prévaricateurs de notre noble effort de guerre ! » Le souhait du parti est que désormais dans la gestion des deniers publics les choses ne soient plus comme avant.
« En tout état de cause, le PSD/Jant Bi réaffirme avec force sa foi inébranlable en la Justice de notre pays, et son soutien sans conditions au gouvernement, sur les Chemins du Jubal », conclut le communiqué.
LE SÉNÉGAL EN MARGE DES FINANCEMENTS DU FMI
Pendant que le Sénégal traine, les voisins accélèrent. Entre mars et avril, les missions du Fonds monétaire international (FMI) ont fait le tour de plusieurs pays africains pour faire le point sur la mise en œuvre de divers programmes
Alors que le Sénégal peine à trouver un nouveau décaissement du FMI, après la suspension de son programme pour "misreporting", ses voisins de l'UEMOA, eux, continuent de dérouler ou de signer de nouveaux programmes.
Pendant que le Sénégal traine, les voisins accélèrent. Entre mars et avril, les missions du Fonds monétaire international (FMI) ont fait le tour de plusieurs pays africains pour faire le point sur la mise en œuvre de divers programmes. Plusieurs communiqués ont été publiés par l'institution de Bretton Woods pour rendre compte de la teneur des différentes missions. L'une des dernières en date, pour ce qui concerne les pays de l'UEMOA, c'est celle effectuée en Côte d'Ivoire pour passer en revue “l'état d'avancement du programme économique et financier des autorités appuyé par le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la Facilité élargie de crédit (FEC) ainsi que du programme de réformes climatiques appuyé par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD)”.
À l'issue de la mission, l'institution de Bretton Woods informe : “Les services du FMI et les autorités ivoiriennes sont parvenus à un accord portant sur la quatrième revue du programme de réformes économiques de la Côte d'Ivoire appuyé par les accords MEDC et FEC, et sur la troisième revue de leur programme de réformes pour la résilience climatique appuyé par l'accord au titre de la FRD.” Les autorités ivoiriennes, poursuit le communiqué, “continuent de faire de grands progrès vers la réalisation de leurs objectifs fondamentaux, dans le cadre du MEDC et de la FEC, réduire les déséquilibres macroéconomiques, contribuer à reconstituer les réserves régionales et approfondir la transformation économique en vue d'atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et de renforcer encore plus la résilience climatique grâce à des réformes d'adaptation et d'atténuation.”
Selon le communiqué, l'approbation finale des revues MEDC/FFEC et FRD par le Conseil d'administration du FMI entraînera deux décaissements pour un total d'environ 740 millions de dollars. À noter que “l'accord MEDC/FEC pour un montant de 2,6 milliards de DTS (environ 3,5 milliards de dollars) et l'accord au titre de la FRD pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars) ont été approuvés par le Conseil d'administration du FMI, respectivement le 24 mai 2023 et le 15 mars 2024”, et continue d'être exécuté sans discontinuité, au moment où le Sénégal a vu ses accords suspendus.
La même dynamique est aussi notée au Bénin, avec la conclusion d'un accord sur la sixième revue du programme appuyé par le MEDC et la FEC, et sur la troisième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). “Les autorités béninoises et les services du FMI sont parvenus à un accord sur la sixième revue du programme appuyé par le MEDC et la FEC, et sur la troisième revue de l'accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD)”, lit-on dans le communiqué de fin de mission qui se réjouit également de la “transformation économique du Bénin” qui se poursuit, “avec l'essor des exportations de biens à valeur ajoutée et le dynamisme des technologies de l'information”.
Chef de la délégation de Cotonou, Frédéric Lambert a fait savoir que “les résultats du programme ont été solides” et que “tous les objectifs quantitatifs pour fin décembre 2024 ont été atteints”. Dans le même sillage, il s'est réjoui “d'une consolidation budgétaire”, avec un déficit qui converge vers la norme UEMOA, c'est-à-dire 3 %. “Cette consolidation budgétaire a été soutenue par un solide recouvrement des recettes fiscales et une exécution budgétaire prudente”, mais aussi par une croissance économique estimée à 7,5 % en 2024, dépassant même les projections initiales.
En ce qui concerne le Togo, un accord a été déjà approuvé en mars 2024, au titre de la FEC. Selon le communiqué, grâce à cet accord, les autorités togolaises ont été en mesure d'atténuer l'impact des chocs sur l'économie et la population togolaises. Cela s’est cependant accompagné d’une augmentation des déficits budgétaires et de la dette.
Cette visite s'inscrivait dans le cadre de la deuxième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) que le Conseil d’administration du FMI a approuvé en mars 2024, précisait la mission.
Le Mali décroche 129 millions de dollars
Les missions chez les pays sous contrôle des juntes militaires se sont également déroulées dans de bonnes conditions et des accords ou projets d'accords ont également été trouvés sans grandes difficultés.
D'ailleurs, pour le Mali, le Conseil d'administration du FMI a approuvé, hier, un décaissement de 129 millions de dollars au titre du guichet choc exogène de la Facilité de crédit rapide (FCR). “Ce qui ouvre ainsi la voie à un décaissement immédiat de 129 millions de dollars (93,3 millions de DTS)”, informe l'institution dans un communiqué, qui ajoute : “Le financement d'urgence du FMI aidera à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements engendrés par les inondations, tandis que le programme de référence de 11 mois vise à renforcer la stabilité macroéconomique, à renforcer la résilience, à protéger les personnes vulnérables et à améliorer la gouvernance, en servant de point d'ancrage pour les priorités macroéconomiques du gouvernement.”
Il y a quelques jours, dans le cadre des missions dépêchées dans les pays, le FMI informait avoir trouvé un accord sur la troisième revue de la Facilité élargie de crédit avec le Burkina Faso. “Le FMI et les autorités burkinabé ont conclu un accord pour la troisième revue du programme économique du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Une fois la revue approuvée par le Conseil d'administration du FMI, le Burkina Faso recevra un décaissement d’environ 32 millions de dollars américains (24,1 millions de DTS) de financement”, indiquait le communiqué.
“Nous n'avons pas de leçons à recevoir du FMI”
Recalé depuis l'année dernière par le Fonds monétaire international qui exige la mise en œuvre de mesures correctrices, le Sénégal travaille, pour sa part, à trouver des mécanismes alternatifs, basés surtout sur la mobilisation des ressources domestiques. Par rapport à la stratégie d'endettement, le pays semble de plus en plus se tourner vers le marché intérieur et sous-régional. Face aux députés le 14 avril dernier, le Premier ministre disait : “Nous donnons trop d'importance au FMI qui est un partenaire comme tous les autres. Nous ne quémandons rien du tout ; nous empruntons juste et nous sommes tenus de tout rembourser. Il faut donc d'abord compter sur nous-mêmes, mais cela passera par le fait de situer les responsabilités. D'ailleurs, je dois dire que le FMI même a sa part de responsabilité, parce que nous l'avions alerté en 2018, par rapport au dépassement sur les ressources extérieures. Nous n'avons donc pas de leçons à recevoir de personne.”
Cela dit, les ministres chargés de l'Économie et des Finances sont attendus à Washington, dans le cadre des réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale.
PLUS DE 6,7 MILLIARDS DE FRANCS CFA EN BILLETS NOIRS SAISIS À DAKAR ET KAOLACK
Ces opérations, rendues possibles grâce à un dispositif de renseignement pointu, confirment la détermination des autorités à démanteler les réseaux de trafiquants.
Les unités douanières sénégalaises intensifient la lutte contre le faux monnayage et les trafics illicites. En l’espace de quelques jours, plus de 6,744 milliards de francs CFA en billets noirs ont été interceptés à Dakar et Kaolack, à l’issue d’opérations minutieusement menées sur la base de renseignements ciblés.
À Dakar, la Brigade mobile de Pikine frappe fort
Dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 avril 2025, vers 2 heures du matin, la Brigade mobile des Douanes de Pikine (Subdivision de Dakar-extérieur, Direction régionale Ouest) a mis la main sur une importante quantité de billets noirs à Ouest Foire. La saisie est estimée à 3,7 milliards de francs CFA. Trois individus de nationalité sénégalaise, dont une femme, ont été arrêtés.
Cette opération intervient une semaine après une première saisie effectuée par la même unité, portant sur des billets noirs d’une valeur de 723 millions de francs CFA.
Saisie record à Kaolack : plus de 3 milliards en coupures falsifiées
À Kaolack, c’est la Brigade mobile des Douanes du Pont Serigne Bassirou Mbacké (ex Pont Noirot), relevant de la Subdivision de Kaolack (Direction régionale du Centre), qui a réalisé une autre saisie d’envergure. Dans une auberge située à Kahone, un homme d’une trentaine d’années, se présentant comme étudiant, a été interpellé en possession de 21 000 coupures de billets verts et noirs. La contrevaleur est estimée à plus de 3,019 milliards de francs CFA.
Dans le prolongement de cette opération, une autre saisie a eu lieu à Dakar, précisément à la Cité Aliou Sow, pour une valeur de deux millions de francs CFA. Trois suspects ont été arrêtés.
Ces importantes saisies sont le fruit d’un travail d’enquête et de filature mené grâce à un dispositif de renseignement efficace, témoignant de la détermination des douanes sénégalaises à freiner l’expansion inquiétante du faux monnayage dans le pays.
PAPE DJIBRIL FALL, LE FICHIER PDF RELANCÉ
Redevenu député suite à la démission de Déthié Fall, il reste un électron libre dans le paysage politique, revendiquant une troisième voie qui le place dans une position ambiguë : pas assez coopératif pour l'opposition, trop critique pour la majorité
PDF. Trois lettres, une signature, un style. Pape Djibril Fall, longtemps silencieux dans le tumulte politico-médiatique sénégalais, a choisi de réapparaître à sa manière : clair, offensif, documenté. Comme un fichier resté en veille, il s’est ‘’reconnecté au système’’ par un point de presse bien calibré, renouant avec son verbe tranchant et sa posture de veilleur civique. Une sortie que ses partisans attendaient et que ses adversaires ont forcément notée.
Installé à la tête du mouvement Les serviteurs, hier, Pape Djibril Fall a tenu sa conférence dans un climat de tension politique marqué par des secousses à la fois sociales et institutionnelles. En ligne de mire : les licenciements au Port autonome de Dakar (PAD). L’ancien journaliste devenu député a brandi ce qu’il appelle des preuves irréfutables, des documents confidentiels qui viendraient contredire la version officielle défendue à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre des Mines Birame Souleye Diop.
Selon lui, ce sont bien 700 travailleurs qui ont été remerciés, dans des conditions opaques orchestrées par Waly Diouf Bodian, le directeur général du PAD. ‘’Certains ont été convoqués pour négocier leur départ. Ce n’est pas une décision collective, c’est un fait prémédité’’, a-t-il martelé.
En face, le pouvoir dément, minimise, temporise. Eux parlent d’optimisation des ressources humaines. Lui dénonce une manœuvre brutale, un coup porté au tissu social. Et pour appuyer ses dires, PDF agite les dossiers, les chiffres, les noms, à sa manière, presque clinique dans l’exposé, mais vibrante dans la charge émotionnelle.
Car au-delà du fond, la forme est restée intacte. Dans son éternel costume-cravate, oscillant entre wolof et français, Pape Djibril Fall alterne citations religieuses, métaphores bibliques et formules politiques, dans une rhétorique qui mêle pédagogie et ironie. Il n’a rien perdu de cette technique oratoire qui l’avait propulsé de chroniqueur télé à la figure montante de l'Assemblée nationale.
Ce point de presse, le premier depuis longtemps, a aussi été l’occasion pour lui de solder des comptes restés en suspens. D’abord, sur le traitement de la jeunesse où il a appelé à une politique du ‘’maintien au pays’’ plutôt qu'à l’exportation des cerveaux par l’immigration choisie. Ensuite, sur la presse, prenant la défense du journaliste Pierre Simon Faye, placé sous contrôle judiciaire. ‘’C’est une dérive grave. On ne peut pas criminaliser l’information’’, a-t-il soutenu, défendant la liberté d’informer comme socle de toute démocratie crédible.
Puis, dans un registre plus institutionnel, il a tiré à boulets rouges sur le Premier ministre. ‘’Il a préféré s’acharner sur l’opposition. Quand il dit que tout est aérien, c’est parce qu’il est lui-même déconnecté des réalités urgentes’’, a-t-il lancé. Un tacle assumé, alors que les relations entre l’ex-chroniqueur et le chef du gouvernement n’ont jamais été au beau fixe.
PDF a aussi interpellé de manière frontale l’Union des magistrats sénégalais (UMS), lui reprochant son silence face à ce qu’il qualifie de persécution du ministre de la Justice. Une sortie qui peut surprendre, mais qui s’inscrit dans son discours plus large : sans justice, pas de paix, répète-t-il. À ses yeux, la justice sénégalaise doit être libérée — non pas par le peuple, comme l’avait suggéré le président Diomaye Faye, mais du pouvoir Exécutif lui-même. ‘’Le peuple doit faire pression sur le président, pas sur la justice’’, insiste-t-il.
Cette conférence de presse, plus qu’un simple retour, est un acte de réappropriation politique. Depuis son élection à l’Assemblée nationale en décembre 2024, Pape Djibril Fall s’était montré discret, effacé, presque absent. On l’avait brièvement vu, écourté dans sa prise de parole au Parlement par le président El Malick Ndiaye, puis sèchement recadré par Ousmane Sonko sans droit de réplique. Ce mutisme apparent avait nourri les rumeurs : retrait stratégique ? Isolement ? Lassitude ? Lui répond aujourd’hui : hibernation volontaire, mais pas abdication.
Avec ce retour, il rebranche son canal direct avec les citoyens, contourne l’arène parlementaire pour réinvestir le terrain médiatique. Il renoue avec ce qui avait fait sa force : sa voix singulière, entre impertinence maîtrisée et gravité assumée. Il est de nouveau ce média à lui seul, comme lorsqu’il électrisait le plateau de ‘’Jakaarlo’’ sur la TFM.
Mais cette sortie soulève une question : quel est son cap politique ? Veut-il redevenir un simple éclaireur ou cherche-t-il à structurer une opposition hors système ? Ce flou est entretenu, peut-être volontairement.
Pour l’heure, il multiplie les symboles, recolle les fragments, aligne les priorités — jeunesse, justice, souveraineté — et construit un récit de vigilance, à défaut d’alternative.
PDF est de retour. Pas dans un format compressé. Mais dans un mode décryptage, prêt à relancer sa version.
PDF, le solitaire obstiné de l’hémicycle
À observer Pape Djibril Fall aujourd’hui, on pourrait croire à un retour stratégique. Mais à bien y regarder, il s’agit peut-être plus d’un rebond instinctif. Devenu député par défaut, à la suite de la démission de Déthié Fall, investi sur la même liste Samm sa Kaddu, PDF a intégré l’Assemblée nationale sans l’élan d’une campagne personnelle victorieuse. Déthié Fall, rallié en pleine campagne électorale à Pastef, avait clairement annoncé qu’il ne siégerait pas s’il était élu. Ce qui ouvrit la porte au journaliste devenu homme politique. Une entrée par la petite porte, mais que Pape Djibril s’est empressé de verrouiller pour ne pas en ressortir.
S’il bénéficiait de l’aura d’ancien chroniqueur et d’un capital de sympathie auprès d’un public jeune et urbain, son positionnement politique a toujours été ambigu. Porté un temps par une coalition électorale disparate, regroupant des figures comme Barthélemy Dias, Boucane Guèye Dany, Anta Babacar Ngom ou Cheikh Ahmed Tidiane Goum, il était le cadet du groupe, le plus médiatique sans être nécessairement le plus politique. Dès les premiers mois suivant les élections législatives de novembre 2024, cette alliance de circonstance s’est disloquée, révélant des fractures idéologiques et personnelles profondes. Et l’une des plus visibles fut celle qui l’opposa, en sourdine d’abord, puis frontalement à Bougane Guèye Dany. Leur passé commun dans le monde des médias avait déjà laissé des traces. Dans une émission restée célèbre en 2017, PDF avait pointé du doigt l’attitude jugée autoritaire de Bougane, accusé d’avoir freiné la création d’un syndicat de jeunes journalistes au sein d’un groupe de presse. Une affaire encore non résolue, mais dont l’ombre plane sur leurs relations.
Dès lors, difficile d’imaginer une cohésion durable entre eux dans un cadre politique, même sous la bannière de Samm sa Kaddu.
Anta Babacar Ngom, quant à elle, semblait initialement proche de PDF. On les a vus côte à côte sur les podiums, unis dans le combat contre l’arrestation de Bougane à Tambacounda. Mais la convergence fut éphémère. À peine quelques mois après l’élection, elle rejoint le camp des boycotteurs, refusant de siéger lors de la question orale d’Ousmane Sonko, au nom d’un acte de résistance symbolique. PDF, lui, choisit de rester. Il brave la marée des 130 députés ‘’pastefiens’, assis parmi les siens, minoritaires, sans ciller. Une posture courageuse ou isolée ? La réponse dépend du point de vue, mais elle révèle à minima un hiatus dans sa propre coalition, qui n’était peut-être qu’un attelage électoral sans projet commun.
Pape Djibril Fall a toujours revendiqué sa troisième voie, celle d’un homme libre, sans mentor, sans parrain, sans assujettissement. Une posture louable dans une démocratie balisée par les fidélités et les trahisons, mais aussi un positionnement risqué et souvent illisible. Car à trop vouloir échapper aux étiquettes, on finit par brouiller son propre message. Pendant que certains le classent dans l’opposition radicale, d’autres l’accusent de modération, voire tactique. Lui dit refuser le jeu binaire entre pro et anti-Pastef, mais semble aussi incapable de fédérer autour de lui un camp crédible. Pas assez coopératif pour l’opposition, trop critique pour la majorité.
Dans l’arène parlementaire, il n’a pas non plus su imprimer sa marque. Lors de sa prise de parole à l’hémicycle ce lundi 14 avril, il est interrompu par le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, sur fond de priorisation de l’ordre du jour. Le Premier ministre lui rétorque avec une froideur désarmante, ne laissant aucun espace à la réplique. La scène est révélatrice du peu d’influence qu’il pèse dans le jeu institutionnel. Sa capacité d’agacement est réelle, son pouvoir de nuisance limité.
Cette faible capacité d’alliances est l’une de ses failles les plus manifestes. Même Cheikh Ahmed Tidiane Youm, son ancien compagnon de liste, a pris le soin de se rapprocher du régime après les tensions entre le Pur et le pouvoir. PDF, lui, reste en solitaire, comme à ses débuts. Il semble avoir fait du rejet des chapelles politiques sa boussole.
Mais à l’ère des coalitions dynamiques, cette posture d’indépendance devient parfois une impasse. Elle alimente l’idée qu’il n’est qu’un acteur de témoignage, capable de coups d’éclat, mais incapable de peser sur la balance.
Et pourtant, malgré un score insignifiant aux dernières présidentielles, où il ne dépassait guère les 1 %, malgré l’absence de base territoriale solide et en dépit de ses errements stratégiques, Pape Djibril Fall s’accroche. Mieux, il continue d’exister médiatiquement, à travers ses sorties bien calibrées, ses conférences de presse et ses déclarations ciblées. Il sait choisir ses moments, ses mots, ses combats. La presse, la jeunesse, la justice : autant de thèmes consensuels qui lui permettent de se positionner sans trop de risques. Il ne mord pas, mais griffe à intervalles réguliers.
Mais combien de temps cette présence sans pouvoir tiendra-t-elle ? À trop s’appuyer sur la médiatisation pour compenser l’absence de relais politiques, on s’expose à une forme d’essoufflement. L’effet de nouveauté s’estompe. Le regard du public devient plus exigeant. Et PDF, qui n’a jamais réussi à traduire sa popularité médiatique en implantation électorale solide, pourrait se retrouver à jouer les figurants dans un théâtre où il rêvait d’être acteur principal.
En somme, le fils de Thiadiaye est un électron libre, à la fois courageux dans l’arène et isolé dans les rapports de force, brillant orateur, mais stratège fragile, symbole d’une jeunesse consciente, mais parfois victime de ses propres contradictions. Son parcours interpelle sur le sort de ces figures hybrides, nées du journalisme et aspirant à la politique, mais prisonnières d’un entre-deux : trop engagées pour rester analystes, trop seules pour devenir leaders.