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27 avril 2025
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LE BILAN D'ÉTAPE DE LA TRAQUE AUX BIENS DÉTOURNÉS
En seulement sept mois d'existence, le pôle judiciaire financier affiche une moisson impressionnante : 15 milliards de francs CFA saisis, 92 véhicules confisqués et 262 personnes arrêtées, selon le procureur El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla
Le procureur de la République financier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, a présenté ce jeudi un bilan impressionnant des activités du pôle judiciaire financier (PJF) depuis sa création. En seulement sept mois d'opération, cette institution a réalisé des avancées significatives dans la lutte contre la délinquance économique et financière dans le pays.
Opérationnel depuis le 17 septembre 2024, le PJF a pour mission de traquer le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, la corruption et autres infractions à caractère économique sur l'ensemble du territoire national.
Les résultats sont déjà considérables : 262 personnes ont été arrêtées dans le cadre de 292 procédures. Ces affaires proviennent de diverses sources, notamment 142 dossiers transmis par les unités d'enquête, 122 dossiers redirigés par le tribunal de grande instance de Dakar, ainsi que des rapports de l'IGE et de l'OFNAC.
Le procureur a détaillé l'impressionnant inventaire des biens saisis : 92 véhicules de marques diverses confiés à l'ONAD, 11 titres fonciers à Rufisque et Bambourg, 2 titres fonciers provisoirement inscrits au nom de l'État du Sénégal, ainsi que plusieurs pirogues et moteurs.
Plus frappant, le montant total des sommes saisies ou cautionnées s'élève désormais à 15 milliards de francs CFA, une augmentation spectaculaire par rapport aux 2,5 milliards enregistrés il y a seulement deux à trois mois.
"La lutte contre la délinquance économique et financière demande du temps et de la détermination", a souligné le procureur, évoquant les défis liés aux enquêtes internationales et à la dissimulation des avoirs criminels. Il a néanmoins réaffirmé que "la lutte pour la sauvegarde des deniers publics sera menée de façon rigoureuse, dans le respect de la présomption d'innocence, des droits de la défense et des prérogatives de chaque acteur judiciaire."
Le pôle judiciaire financier poursuit activement ses investigations, avec plusieurs enquêtes en cours confiées aux sections de recherche de Dakar, Tivaouane et Saint-Louis, dont certaines devraient être bouclées d'ici fin avril 2025. Par ailleurs, la Division des investigations criminelles a été saisie hier pour examiner le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à mars 2024.
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CINQ ANCIENS MINISTRES VISÉS PAR DES POURSUITES DANS L'AFFAIRE DES FONDS COVID
Intervenant à la conférence de presse organisée à Dakar ce jeudi, le procureur de la République a souligné que les personnes concernées seront traduites devant la Haute Cour de justice si l’Assemblée votait une résolution de mise en accusation
Des poursuites judiciaires seront lancées contre cinq anciens ministres, dont la responsabilité serait engagée dans les manquements notées dans la gestion du Fonds Force-Covid 19, a annoncé jeudi à Dakar, Mbacké Fall, le procureur de la République près la Cour d’appel de Dakar.
Intervenant à une conférence de presse organisée au Palais de justice de Dakar, M. Fall a souligné que les personnes concernées seront traduites devant la Haute Cour de justice si l’Assemblée nationale votait une résolution de mise en accusation.
Le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar et le procureur de la République financier participent à cette rencontre avec les journalistes organisées au Palais de justice de Dakar.
La conférence de presse se tient après que le procureur de la République financier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, a confirmé la veille, par le biais d’un communiqué, avoir saisi la Division des investigations criminelles (DIC) aux fins d’enquêter sur les différents points soulevés par un référé en date du 3 avril 2025, émanant du procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Mbacké Fall.
Dans ledit référé, transmis au ministère de la Justice, le juge demande notamment l’ouverture de procédures pénales à la suite de l’audit du rapport sur la situation des finances publiques (gestion de 2019 au 31 mars 2024), lequel a révélé des actes et faits susceptibles de qualifications pénales, fait-on savoir dans le communiqué.
IBRAHIMA NDOYE, UN MAGISTRAT DROIT DANS SES BOTTES
De l'affaire Cheikh Béthio à celle de l'étudiant Fallou Sène, l'actuel chef du parquet de Dakar n'a cessé de prouver que sa seule boussole reste la loi, quitte à s'attirer les foudres des puissants
“La plume est serve, la parole est libre”. Dans la justice sénégalaise, Ibrahima Ndoye aura beaucoup contribué à rendre tout son sens à ce principe universel, notamment dans l'affaire Bara Tall, en 2011. Magistrat indépendant, rigoureux et très à cheval sur les principes, l'enfant de Yeumbeul, Ibrahima Ndoye, est aussi décrit comme un homme très pieux qui, pour rien au monde, ne va transgresser sur les principes.
“Notre Mohamed Bouazizi local”. C'est le surnom que le grand journaliste Alioune Ndiaye avait donné au procureur Ibrahima Ndoye, dans sa chronique “Nation alitée”, une rubrique qui paraissait au journal ‘’L'observateur’’. C'était au sortir du procès très médiatisé de l'homme d'affaires Bara Tall, dans le cadre du fameux dossier politico-judiciaire des chantiers de Thiès.
Pourquoi ce sobriquet ? Le célèbre chroniqueur justifiait dans son texte : “D’une manière très symbolique, il s’est immolé par le feu de la passion patriotique. Lors du procès de l’entrepreneur Bara Tall, il a fait un aveu courageux et suicidaire. Son intime conviction est faite : le dossier est vide, malgré son réquisitoire sévère.”
Parquetier respecté, tenu par le principe de la hiérarchie, il venait de sacrifier à son devoir de subordination, mais tout en exprimant le fond de sa conscience. “Sa révolte est le début d’une grande révolution dans la magistrature de ce pays”, soulignait le chroniqueur de ‘’L’Obs’’.
C'était le vendredi 20 mai 2011. Sokhna Fatou Sy, journaliste au quotidien national “Le soleil”, était au tribunal. Elle se souvient encore de ce réquisitoire inédit, mais aussi de ce procureur pas comme les autres. “C'était la première fois que j'assistais à un procès avec ce genre de réquisitoire. Il avait tenu à se conformer aux instructions écrites qu'il avait reçues, mais à la fin, il a souligné qu'il n'est pas convaincu de la culpabilité de monsieur Bara Tall. Il avait ajouté qu'on lui a prescrit de requérir cinq ans, que son éthique professionnelle l'obligeait à requérir une telle peine, mais son intime conviction est que Bara Tall n'avait rien fait”, rappelle la chroniqueuse judiciaire, obligée à l'époque de se rapprocher des avocats pour y voir plus clair.
En effet, la plume est serve, mais la parole est libre. Entre autres phrases choc de ce procès entré dans les annales, la journaliste retient : “Il y a vraiment des passages inoubliables. Comme quand il clamait haut et fort que son éthique de conviction ne lui permettait pas de dire qu'il y a surfacturation dans ce dossier, contrairement à ce que défendaient les instructions de la hiérarchie.”
Sorti du Centre de formation judiciaire en 2000, l'alors jeune magistrat venait d'entrer dans les annales de la justice sénégalaise, dans le cercle restreint de ceux qui osent dire non aux puissants qui incarnent le pouvoir Exécutif. À peine deux mois plus tard, il est affecté à Thiès comme procureur plein. Pour certains, c'était une “sanction”, pour d'autres une promotion. Fonctionnaire dévoué et très engagé, le jeune Lébou de Yeumbeul avait rejoint son poste, avec la même détermination de servir la justice, de faire honneur à son serment, convaincu que le magistrat, en toutes circonstances, doit rester indépendant. “Lorsque la politique entre par la porte du tribunal, le droit en sort par la fenêtre”, disait-il clairement lors du procès Bara Tall, rappelle Fatou Sy.
“Lorsque la politique entre par la porte du tribunal, le droit en sort par la fenêtre”, disait-il dans le procès Bara Tall
Affecté à Thiès, Ibrahima ne tardera pas à exprimer sa hargne et sa détermination à faire régner la loi. Notamment dans l'affaire du double meurtre de Madinatoul Salam, où il n'a pas hésité d'inculper le puissant guide religieux feu Cheikh Béthio Thioune, malgré une forte pression populaire et de la famille maraboutique. Là également, il s'est montré intraitable, prouvant que sa seule boussole reste la loi. Certains n'ont d'ailleurs pas manqué de parler de zèle. “C'est un magistrat qui tient beaucoup à son indépendance ; quelqu'un à qui on peut faire confiance pour faire face aux pressions, d'où qu'elles viennent ; qu'elles soient d'origine religieuse, politique ou autre”, confie cette connaissance.
En octobre 2015, il revient dans la capitale, où il est nommé substitut du procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite, en remplacement du tout puissant Antoine Diome promu par Macky Sall agent judiciaire de l'État. C'était après la condamnation de Karim Wade et de ses amis. Mais Ndoye ne va pas durer à ce poste, avant d'être nommé comme procureur de la République près le tribunal de grande instance de Saint-Louis. À Dakar et à Thiès, il va encore s'illustrer à travers notamment l'affaire de l'étudiant Fallou Sène tué en 2018 lors des affrontements avec les forces de l'ordre. Ndoye monte encore au front et témoigne de sa volonté de faire la lumière, malgré la sensibilité du dossier qui implique des éléments de la gendarmerie. Et comme cela a été promis, il aura accompli toutes les diligences avant de transmettre le dossier au juge d'instruction.
Bara Tall, Cheikh Béthio, Fallou Sène : l'intransigeance du magistrat
Parquetier ayant marqué la justice dans la vieille ville, il revient à Dakar en tant qu'avocat général près la Cour d'appel. Poste qu'il va quitter à la faveur de la dernière alternance pour redevenir chef du très stratégique parquet de Dakar, devenant ainsi la cible de toutes les attaques, de toutes sortes de pressions. Quand l'Exécutif appelle à des pressions sur la justice, les esprits ne peuvent ne pas penser à lui, puisqu'il en incarne un segment très important dans l'administration de la justice.
Un de ses collaborateurs rassure sur son intégrité et son courage à faire face. “C'est un magistrat très rigoureux et intègre. Bien que je le connaisse, je ne lui demanderai jamais un service contraire à la loi”, témoigne ce collaborateur sous l’anonymat. Avant d'ajouter : “Ce n'est pas un magistrat à qui l’on dicte ce qu'il doit faire. Il est très à cheval sur les principes et sur la règle de droit.”
Notre interlocuteur revient aussi sur la rigueur du procureur en donnant des illustrations. “Les réunions au niveau du parquet commencent ces temps-ci à 7 h 30. Ce qui prouve à suffisance son engagement et sa rigueur”, soutient-il.
Un acteur de la justice : “Ce n'est pas un magistrat à qui l’on dicte ce qu'il doit faire.”
Depuis qu'il est à la tête de ce parquet très stratégique, difficile de le prendre à défaut. Arrivé dans un contexte où la justice était très décriée, Ibrahima Ndoye est parvenu à prendre des actes très courageux. D'abord, alors que l'instruction était presque la règle pour les dossiers politiques, il a opéré des changements majeurs en faisant juger rapidement en flagrance la plupart des personnalités politiques sur qui pesaient des indices suffisants et concordants.
Dans certains cas, son service n'a pas hésité à laisser les personnes poursuivies rentrer chez elles, malgré les pressions. Des actes qui n'ont pas manqué de frustrer certains responsables du régime qui ne ratent pas une occasion pour l'exprimer, poussant le ministre de la Justice Ousmane Diagne à recadrer et à défendre ses hommes en qui il a renouvelé toute sa confiance. “Je n'ai jamais accepté qu'on fasse pression sur moi (en tant que procureur, NDLR), surtout dans un sens déterminé. Qu'on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège. Je n'ai aucune autorité sur eux”.
Ousmane Diagne d'ajouter : “Je suis extrêmement satisfait de la façon dont la justice est rendue, dont les magistrats s'acquittent de leurs obligations, de leurs prérogatives. Cela montre que la justice a changé. Il n'est plus dit qu'un opposant ou quelqu'un en délicatesse avec le pouvoir, s'il a des problèmes, que les gens s'attendent fatalement à une condamnation. Il est arrivé qu'il y ait des décisions de relaxe, des décisions de classement sans suite que nous assumons en toute responsabilité”, tranche-t-il.
Magistrat assidu, ponctuel et engagé, Ibrahima Ndoye est aussi peint comme un homme très pieux, humainement très bon. “Je n'ai pas connu mieux que lui dans la magistrature. C'est quelqu'un qui s'investit sur les problèmes des gens”, indique un de ses collaborateurs, non sans mettre en exergue sa grande piété.
La grande question, c'est de savoir si le magistrat va continuer d'être droit dans ses bottes ou s'il va céder aux pressions qui, depuis quelque temps, fusent de partout.
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LE PROCUREUR GÉNÉRAL ET LES PROCUREURS DE LA REPUBLIQUE FACE A LA PRESSE
Le procureur général et les procureurs de la republique font face à la presse
THIERNO ALASSANE SALL RÉAGIT À L’ARRESTATION D'ABDOU NGUER
Selon le leader de La République des valeurs, tous les Sénégalais savaient que l'arrestation d'Abdou Nguer n'était qu'une question de jours. Il déplore que "les tribunaux pour mal-pensants fonctionnent à plein régime".
L’arrestation de l’activiste Abdou Nguer, survenue cette semaine, continue d’alimenter les débats au sein de la classe politique. Le leader de La République des valeurs, Thierno Alassane Sall, a réagi ce jeudi, estimant que cette interpellation était attendue : "Tous les Sénégalais savaient que son arrestation n’était qu’une question de jours", écrit-il dans un message diffusé sur le réseau X.
"Ce qui le rend insupportable, c’est qu’il allie une (im)pertinence caustique à une maîtrise de ses sujets qui insupportent au plus haut point l’exécutif, le Pastef et bon nombre de ses militants, pourtant habitués à en proférer des vertes et des pas mûres. Après bien d’autres, le voilà désormais aux prises avec le procureur", poursui-t-il.
Au-delà de cette arrestation, Thierno Alassane Sall appelle à une réévaluation des priorités du pays. Il déplore que "les tribunaux pour mal-pensants tournent à plein régime" alors que d'autres secteurs importants, comme l'économie et l'enseignement supérieur, peinent à avancer.
"Pendant ce temps, l’économie piétine, les entreprises se languissent, et l’enseignement supérieur accumule près d’une année de retard", précise-t-il.
DIARRA SOW, HYDRAULICIENNE HAUT DÉBIT
Une femme engagée, qui a une vision, très orientée dans ses objectifs et qui croit en ses convictions. C’est ainsi que se définit Diarra Sow.
L’hydraulique, c’est son domaine. Très tôt, Diarra Sow a été guidée par son amour pour la géographie. Pour l’eau également. Une idylle qui n’a souffert d’aucune avarie jusqu’à sa nomination, en mai dernier, à la tête de l’Office des lacs et des cours d’eaux (Olac) ; une structure qu’elle rêve de placer au cœur du dispositif étatique.
Une femme engagée, qui a une vision, très orientée dans ses objectifs et qui croit en ses convictions. C’est ainsi que se définit Diarra Sow. « À l’intérieur, je sais que je suis une femme, comme toutes les femmes. Mais à l’extérieur, je me dis que je suis un homme, surtout du point de vue de mon travail, mais aussi de mes relations professionnelles, parce que je fonctionne comme un homme », avoue-t-elle. « D’une manière générale, je me définis comme une femme forte, engagée, très dynamique et qui sait très bien où elle va », assure la native de Saint-Louis, qui a très tôt compris qu’elle pouvait réussir sans sortir de son cocon natal. Tout son cursus scolaire (ou presque) elle l’a fait à Saint-Louis ; même si à un moment, l’envie de suivre les traces de ses camarades partis poursuivre leurs études à l’étranger lui a traversé l’esprit. Ses parents s’y étaient fermement opposés. « J’ai été couvée par mes parents qui ne voulaient pas que je voyage.
Après le baccalauréat, j’avais, comme la plupart de mes camarades de classe, voulu voyager parce que j’étais une excellente élève et je sais que j’avais des possibilités d’obtention de bourse. Mais quand j’en ai parlé à mon père, il m’a déconseillé de partir. Je suis donc restée parce que j’ai toujours cru que je pouvais rester au Sénégal, réussir et servir mon pays. Et je pense que ça s’est réalisé aujourd’hui », confesse Diarra Sow.
L’hydrologie, un choix complexe
A l’université, Diarra Sow a opté pour la géographie jusqu’au doctorat. Après la maîtrise, vu aussi la situation familiale, elle a choisi d’aller enseigner, tout en poursuivant ses études. « J’ai pu réussir le Dea et le doctorat en étant professeur d’histoire et de géographie. Et c’est à ce titre aussi que j’ai également été recrutée comme vacataire à l’Université Gaston-Berger où je donnais des cours de Travaux dirigés en hydrologie », fait-elle savoir. Diarra Sow s’est encore perfectionnée en faisant un Master 2 en gestion intégrée des ressources en eau à l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement de Burkina Faso. Et elle ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Elle a rejoint la Faculté des sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef) où elle a décroché un Certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire (Caes). Jusqu’à sa nomination à la tête de l’Office des lacs et des cours d’eaux (Olac), elle était professeur d’histoire et de géographie au lycée de Rao. Mais pourquoi donc le choix d’un domaine aussi complexe que l’hydrologie ? Pour Diarra Sow, ce sont des circonstances qui l’ont menée sur cette voie.
« Au lycée, j’étais très bien en histoire et en géographie, et surtout en géographie. C’est ce qui a fait qu’après le baccalauréat, pour l’université, j’ai coché la géographie pour mes deux premiers choix. À partir de la licence, on avait un module hydrologie avec le professeur Adrien Coly. C’est ce module-là qui a réveillé ce qui dormait en moi, cet amour pour l’eau et de sa gestion », informe-t-elle. « Quand il s’agissait de choisir un sujet à partir de la maîtrise, je me suis rapprochée du docteur Adrien Coly pour lui dire que je voulais travailler spécifiquement dans l’hydrologie, malgré ma spécialisation en environnement », renseigne-t-elle. Le professeur Adrien Coly et bien d’autres techniciens du ministère, de la direction de l’hydraulique de Saint-Louis, de la Saed ont contribué à sa formation, à cet amour qu’elle nourrissait pour la gestion de l’eau.
« C’est un domaine très masculin parce qu’on voit peu de femmes qui exercent dans le domaine de l’hydrologie. Mais c’est également un challenge, un défi que j’ai toujours et je pense que je vais continuer sur cette lancée », promet Diarra Sow. Sa nomination à la tête de l’Olac peut être considérée comme une consécration politique, mais aussi un choix bien réfléchi par rapport à son profil, commente-t-elle. « Je suis géographe à la base. J’ai fait la géographie jusqu’au doctorat et je m’étais spécialisée, depuis la licence, en environnement et conservation des écosystèmes. Et à partir de la maîtrise, tous mes travaux étaient relatifs à l’hydrologie », explique-t-elle. Diarra Sow a donc travaillé sur des thématiques relatives à l’hydrologie des milieux aménagés dans la moyenne-vallée du fleuve Sénégal, de Podor jusqu’à Bakel. Et plus spécifiquement sur le Doué, un défluent du fleuve Sénégal.
« Vu mon cursus, mon profil, on peut dire, que c’est l’homme qu’il faut, ou bien la femme qu’il faut, à la place qu’il faut. Parce que durant tout mon cursus, toutes mes études, je m’étais spécialisée en géographie, mes travaux c’était dans l’hydrologie, donc je suis dans mon domaine qui est la gestion intégrée des ressources en eau », estime-t-elle.
Femme de terrain
Engagée et dévouée, Diarra Sow est une femme de terrain, qui ne se contente pas de se cloîtrer entre quatre murs. Débordante d’énergie, elle ne rechigne jamais à la tâche et descend régulièrement sur le terrain pour des missions de supervision. « J’ai parcouru tout le Sénégal et je suis allée partout où il y a de l’eau pour mieux m’enquérir de la situation, mais aussi avoir des projections à court et long terme sur les travaux de mobilisation que je compte mettre en œuvre », indique-t-elle.
Et elle compte bien poursuivre dans cette dynamique pour mieux servir le Sénégal et « concrétiser nos objectifs et la vision que nous avons d’ici 2050 de créer un Sénégal juste, souverain et prospère ». Diarra Sow est aussi engagée politiquement. Elle s’est jetée dans la mare en 2017 pour rejoindre ses camarades de promotion de l’Ugb qui avaient déjà adhéré au parti Pastef. « Je me retrouvais dans la vision de Pastef et je ne regrette pas mon engagement politique, parce que ça m’a permis de contribuer à la naissance d’une nouvelle génération capable d’être à la tête de ce pays », se félicite Diarra Sow qui milite dans la section communale de Pastef Saint-Louis où elle s’active dans l’animation et la massification du parti. Le don de soi toujours en bandoulière, elle invite les femmes à s’engager aussi en politique afin qu’elles puissent apporter leur contribution au développement du Sénégal.
« Avant, les gens faisaient de la politique pour avoir de l’argent, pour changer de statut social ; aujourd’hui, il y a une nouvelle donne. On fait de la politique pour participer à la gestion des affaires publiques. Et pour pouvoir y arriver, il faut faire de la politique, s’imposer, mais aussi occuper des postes de responsabilité », assure-t-elle. À son avis, les femmes doivent se déterminer à s’engager en politique mais aussi à occuper des postes de responsabilité. Aujourd’hui, Diarra Sow ambitionne de repositionner l’Olac en faisant en sorte qu’il soit au cœur du dispositif étatique. Et son rêve le plus grand est qu’il y ait de l’eau partout et pour tous, mais aussi que le Sénégal devienne un pays prospère, qui rayonne en Afrique et un peu partout à travers le monde.
ALIOUNE TINE PLAIDE POUR UNE LIBÉRATION SOUS CAUTION DE FARBA NGOM ET TAHIROU SARR
Le fondateur d'Afrikajom Center appelle à étendre la libération sous caution aux deux hommes d’affaires, estimant que la justice doit être cohérente et non discriminatoire, quel que soit le statut ou la fortune des personnes mises en cause.
Alioune Tine, fondateur de Think-Thank Afrikajom Center a, à travers un post sur X (anciennement Twitter), lancé un appel, ce jeudi en faveur de Farba Ngom et Tahirou Sarr.
Le membre de la société civile souhaite que la libération sous caution accordée à des personnes arrêtées pour détournement présumé de derniers publics dans le cadre du rapport de la Cour des comptes, soit appliquée « aux milliardaires » Farba Ngom et Tahirou Sarr. Selon lui, ce serait cohérent et juste de l’appliquer pour eux.
Pour le défenseur des droits de l’homme, l’application des textes ne devrait absolument pas être discriminatoire.
« Il nous faut une politique pénale plus respectueuse de la dignité de la personne humaine. Notre politique pénale répressive et peu respectueuse de la dignité humaine est héritée du colonialisme. Il faut la repenser », a-t-il ajouté.
Par Oumar NDIAYE
LE PIEGE DE THUCYDIDE SE FORME ET SE FERME
La fréquence des passes d’armes verbales entre les États-Unis et la Chine rappelle bien les séquences décrites par Graham Allison dans son ouvrage sur « Le Piège de Thucydide ».
La fréquence des passes d’armes verbales entre les États-Unis et la Chine rappelle bien les séquences décrites par Graham Allison dans son ouvrage sur « Le Piège de Thucydide ». Depuis plus d’une décennie, il est rare de voir une période d’accalmie ou un moment de répit entre les deux pays qui, sur presque tous les sujets internationaux, sont à couteaux tirés sauf sur de rares sujets tels que le climat.
La récente recrudescence de la guerre commerciale re-déclenchée par la nouvelle administration américaine remet ainsi sur orbite la rivalité/dualité entre la Chine et les États-Unis, moteur et marqueur de la scène internationale. Dans cette saga à rebondissements qu’est la nouvelle taxation imposée par Donald Trump sur les droits de douane, il arrive comme au théâtre des suspens surréalistes et des revirements spectaculaires. Mais pour la Chine, le niveau des taxes s’envole même. C’est dire que dans cette nouvelle stratégie commerciale et économique américaine, la Chine reste l’unique cible à faire plier. Alors que les exportations chinoises vers les États-Unis représentent 15 % de son volume de marchandises expédiées à l’étranger, il est clair que les Chinois peuvent se trouver d’autres marchés alternatifs. Ce qui fait que la Chine pourrait se passer, même si ce sera difficile, du marché américain alors que l’inverse semble être plus difficile.
Ces tensions jusque-là contenues sur le terrain commercial sont symboliques et symptomatiques de la rivalité/dualité sino-américaine décrite et prédite depuis plus d’une dizaine d’années par des oracles diplomatiques et des cénacles universitaires. Après la technologie, place maintenant à l’économie pour arbitrer la compétition que ces deux pays se mènent au plan mondial. Chacun cherche ainsi à contenir l’autre dans ces deux domaines. Ainsi, face au « containement » américain dans le domaine de la technologie, les Chinois ont été obligés de « muscler » leur riposte avec des investissements conséquents pour se prémunir de « l’endiguement technologique » mené par les États-Unis. Sur le plan économique aussi, au-delà de renforcer sa consommation domestique, la Chine est en train de se constituer de nouveaux alliés, d’abord dans son environnement immédiat.
Actuellement en tournée dans des pays asiatiques, le président chinois Xi Jinping est en train de se renforcer avec des voisins comme le Viet Nam, la Malaisie, dont certains sont concernés par son mégaprojet « La Ceinture et la Route ». Censé servir d’interconnexion, ce projet est en train de construire des infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et industrielles qui ont aujourd’hui du sens et peut-être donneront à la Chine des chances dans sa course économique. De son côté, les États-Unis adoptent une politique d’endiguement dans toutes les parties du monde où la Chine a pris de l’avance sur lui. Ces compétition et confrontation résultent du pivot opéré par les États-Unis de la politique étrangère sous la présidence Obama avec un focus sur l’Asie-Pacifique et principalement la Chine.
Cela est ainsi bien expliqué par l’ancien Secrétaire d’État adjoint Kurt Michael Campbell dans son ouvrage « The Pivot : The Future of American Statecraft in Asia » (Le Pivot : l’avenir de la politique américaine en Asie), paru en 2016. Cette valse d’évènements qui continue de tourner montre clairement que nous ne sommes pas éloignés du « Piège de Thucydide » comme théorisé par Graham Allison dans son livre « Vers la guerre : La Chine et l’Amérique dans le Piège de Thucydide ? », publié en 2019. Avec un regard lucide et placide, Pr Allison évoque que la Chine et les États-Unis se dirigent vers une guerre dont ils ne veulent pourtant ni l’un ni l’autre. Selon lui, « le Piège de Thucydide » se met en place quand une puissance émergente vient défier la puissance régnante. Pour étayer sa thèse, il a puisé ses exemples de l’histoire au cours des cinq derniers siècles, cette configuration du « Piège de Thucydide » qui s’est présentée seize fois avec à la fin une guerre à douze reprises. C’est dire qu’aujourd’hui, avec cette veillée d’armes commerciales, ce Piège est en train de se former et peut-être de se fermer…
L’ADMINISTRATION APPELÉE À MONTRER L’EXEMPLE EN MATIÈRE D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE
Le Premier ministre a procédé, ce jeudi, à l’installation officielle des premiers gestionnaires de l’énergie dans les services publics. Une initiative qui s’inscrit dans une stratégie nationale de réduction des dépenses énergétiques.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a invité, jeudi, l’Administration à se donner en exemple en matière d’économie de l’énergie, soulignant que la rationalisation des dépenses est au cœur de [son] action.
”L’Administration sénégalaise doit être un exemple en matière de gestion de l’énergie. Si tu veux être suivi, il faut être le premier à te donner en exemple’’, a t-il déclaré.
Le Premier ministre s’exprimait lors de la cérémonie d’installation officielle de la première cohorte de gestionnaires de l’énergie dans les Administrations publiques.
”On ne peut pas demander aux Sénégalais de faire des efforts dans le cadre de l’économie de la consommation de l’énergie alors que l’Administration […] ne se montre pas en exemple”, a-t-il insisté.
Le Premier ministre a relevé les nombreux gaspillages dans l’Administration en appelant à la révision de ‘’nos comportements, nos habitudes’’ pour aider l’Etat, selon lui, à faire des économies qui peuvent être orientées vers les secteurs de l’éducation, de la santé, des infrastructures.
Installation de 9000 gestionnaires de l’énergie
La directrice générale de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME), Mame Coumba Ndiaye, s’est réjouie de l’installation officielle de la cohorte de gestionnaire de l’énergie dans l’administration.
Cette initiative vise, selon elle, à ”stimuler la maîtrise de l’énergie, lutter contre le gaspillage et réduire la facture publique d’électricité” grâce à la mobilisation de 9000 gestionnaires de l’énergie dans l’ensemble des administrations sénégalaises à l’échelle du territoire.
Selon Mme Ndiaye, cette première cohorte cible les 100 plus gros consommateurs d’énergie de l’administration sénégalaise parmi lesquels figurent ‘’17 ministères’’.
Relevant le rôle crucial du gestionnaire de l’énergie dans la mobilisation des économies d’énergie, dans les administrations publiques, Mame Coumba Ndiaye a déclaré que la mise en place de tous les réseaux permettra à l’Etat de réaliser une économie annuelle de 6,7 milliards de FCFA sur les factures.
Elle a rappelé que ”l’AEME ambitionne de réduire au moins de 10 à 15% par an la facture publique d’électricité et jusqu’à 40% avec le déploiement des programmes d’investissement dans le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments”.
Le Premier ministre avait pris, le 30 août 2024, à la suite d’un conseil interministériel sur l’économie d’énergie, deux mesures importantes. Il s’agit de l’élaboration d’une circulaire aux différentes administrations pour la notification à l’AEME, de la désignation d’un gestionnaire de l’énergie pour chacun des plus gros consommateurs.
Le Premier ministre avait aussi décidé de la mise en place graduelle d’un réseau national de gestionnaire de l’énergie couvrant 9000 polices d’abonnement de l’Etat, avec une première phase en 2025 sur les listes déjà identifiées.
PAR MANSOUR FAYE
TOUT ÇA POUR ÇA
Encore une fois, il n’y a aucun rapport des corps de contrôle de l’Etat qui a demandé l’ouverture d’une information judiciaire sur mon humble personne.
Aux professionnels du Droit, aux Facultés de Droit et autres hommes , femmes du Droit… vos commentaires s'il vous plait !
Je rappelle ceci : je suis un ancien ministre qui, par l’article 101 de la Constitution, dans l’exercice de ses fonctions, bénéficie du privilège de juridiction.
Encore une fois, il n’y a aucun Rapport des Corps de Contrôle de l’Etat qui a demandé l’ouverture d’une information judiciaire sur mon humble personne.
Alors, je prie Mr le Ministre de l’Intérieur du Gouvernement de SAS « demi-dieu », Général de Corps d’Armée, ancien Haut Commandant de la Gendarmerie et Directeur de la Justice Militaire, de me dire et de dire aux sénégalais, quel est le texte en vigueur au Sénégal, qui lui donne le droit de me notifier, par Arrêté une telle scandaleuse décision, sans aucune forme d'explication ou de justification?
Dois - je comprendre que le Sénégal n'est plus un État de Droit ? Que nous ne sommes plus en République ? Ou simplement, l'acharnement que je subis, cache maladroitement, une intention malsaine à la limite de l'agression ciblée ?
Les Sénégalais voient... et l'Histoire retiendra!!