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26 avril 2025
PLUS D’UN MILLIARD DE CATHOLIQUES EN DEUIL
Le Pape François tire sa révérence. Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, de parents (tous les deux) immigrés italiens, le chef spirituel de plus d’un milliard de catholiques s’est éteint hier, lundi de Pâques, 21 avril à 7:35
Le Pape François n’est plus. À la tête de l'Église catholique depuis 12 ans (élu en 2013), le Pape François s'est éteint hier, lundi 21 avril 2025, à l'âge de 88 ans, a annoncé le Vatican. Il est apparu en public pour la dernière fois la veille, dimanche, lors de la célébration de Pâques, place Saint-Pierre au Vatican, pour un bain de foule surprise. Après la mort d'un Pape se met en place un rituel huilé et codifié. Ainsi, neuf (09) jours de deuil, appelées les «Novemdiales», débutent pour l’Église universelle. Entre réunion des congrégations, le rituel mis en place dès l'annonce de la mort du Pape permet de combler la vacance du siège apostolique et organiser la succession. En attendant, le Cardinal irlandais Kevin Farrell, est désigné Pape «par intérim».
Le Pape François tire sa révérence. Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, de parents (tous les deux) immigrés italiens, le chef spirituel de plus d’un milliard de catholiques s’est éteint hier, lundi de Pâques, 21 avril à 7:35 du matin, à l'âge de 88 ans. Comme le veut la tradition, le décès du Souverain pontife (Jorge Mario Bergoglio avant d’être élu Pape), a été annoncé par le camerlingue, le cardinal Kevin Farrell. L’Argentin dirigeait l’Église catholique romaine depuis la démission du Pape allemand Benoît XVI, en 2013. Le Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie a souligné une vie «consacrée au service du Seigneur et de son Église». Le corps diplomatique et les chefs d’États du monde entier ont eux été informés par le doyen du collège cardinalice, le Cardinal Giovanni Battista Re. Il aura passé 12 ans à la tête de l'Église catholique.
NEUF JOURS DE DEUIL
Après son décès débutent neuf (9) jours de deuil pour l'Église universelle, appelées les «Novemdiales», marqués par des réunion des congrégations, conclave... bref tout un rituel bien huilé mis en place dès l'annonce de la mort du pape pour combler la vacance du siège apostolique et organiser la succession. Ainsi, dès hier lundi, à 20h00, le cardinal Farrell, camerlingue de la Sainte Église romaine, a présidé le rite de la constatation de la mort et de la mise en bière dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Auparavant, prêtres, diacres et fidèles sont invités à participer à la messe de suffrage à l’intention du Pape à 19h en la basilique Saint-Jean-de-Latran, informe Vaticannews.va. Durant ces neuf (9) jours de deuil, appelées les «Novemdiales», des messes seront célébrées tous les jours dans les basiliques vaticanes et églises romaines afin de prier pour le repos de l’âme du Pape défunt. Le cardinal Baldo Reina, vicaire pour le diocèse de Rome, a présidé une messe de suffrage à l'intention du Pape, hier lundi soir, à 19h00, en la basilique Saint-Jean du Latran, cathédrale de l'évêque de Rome, en présence de prêtres, diacres et fidèles. De l’autre côté du Tibre, au Vatican, le camerlingue présidera le rite de la constatation de la mort et de la mise en bière dans la chapelle de la résidence SainteMarthe, où le Pape François a vécu ses dernières heures. Le doyen du sacré collège, le Directeur et Vice-directeur de la Direction de la Santé et de l'Hygiène du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican seront présents, ainsi que les proches du Pape argentin. Conformément aux modifications apportées en novembre 2024 par François à L'Ordo Exsequiarum Romani Pontificis, les trois cercueils traditionnels de cyprès, de plomb et de chêne, seront remplacés par un cercueil unique en bois et en zinc. Parmi les autres nouveautés introduites, l’exposition prochaine du corps du pontife à la vénération des fidèles se fera à l’intérieur d’un cercueil ouvert dans la basilique Saint-Pierre, et ne sera non plus présenté sur un catafalque comme ses prédécesseurs. Des simplifications des funérailles pontificales expliquées par François dans «Espère», livre autobiographique publié en janvier 2025 : «Des funérailles dignes, mais comme n’importe quel chrétien: car l’évêque de Rome est un pasteur et un disciple, il ne fait pas partie des puissants de ce monde».
L’INHUMATION PREVUE ENTRE VENDREDI ET DIMANCHE
Le transfert du corps du SaintPère dans la basilique vaticane pourrait avoir lieu mercredi matin, 23 avril, selon les modalités qui seront établies et communiquées ce mardi, à l'issue de la première congrégation des cardinaux, selon le Directeur de la Salle de presse du Saint-Siège Matteo Bruni. L’inhumation aura lieu entre le quatrième et le sixième jour (donc entre vendredi et dimanche), comme indiqué dans la Constitution apostolique du Pape JeanPaul II, Universi Dominici Gregis. La date exacte sera décidée par le Collège cardinalice qui se réunira quotidiennement en congrégations générales au Palais apostolique, à partir de leurs convocations par le camerlingue et les premiers cardinaux de chaque ordre. La messe solennelle des funérailles sera présidée par le doyen du Collège des cardinaux et concélébrée par les cardinaux et les patriarches. Selon le rituel officiel, elle sera organisée dans la basilique Saint-Pierre ; mais pour Paul VI, Jean-Paul Ier, et Jean-Paul II, les obsèques furent célébrées sur la place. Après la messe, le cercueil du Pape sera conduit dans la basilique SainteMarie-Majeure, lieu de sépulture choisi par François.
LE CARDINAL CAMERLINGUE, KEVIN FARRELL, PAPE «PAR INTERIM»
C'est le cardinal irlandais Kevin Farrell, Préfet du Dicastère (ministère) pour les Laïcs, la Famille et la Vie, qui a été choisi pour le poste de Cardinal camerlingue, en 2019. Tous les plus hauts responsables du «gouvernement» de l'Église, c'est-à-dire la Curie romaine, doivent eux se démettre de leurs fonctions à la mort du pape ; seul le Cardinal camerlingue reste en poste pour administrer les affaires courantes, rappelle Rfi.fr. Il convoque alors les réunions de cardinaux, appelées «congrégations», qui vont prendre en charge la suite du rituel. Réunis par le camerlingue, les cardinaux décident avec lui du jour et des modalités des obsèques du Pape, le jour du début du conclave, des dépenses courantes pendant la vacance du siège, etc. Les cardinaux font aussi le bilan de la situation de l'Église sous la houlette du doyen du Sacré Collège. Chacun des 200 cardinaux est censé prendre au moins une fois la parole pour exprimer son point de vue. Ces réunions sont importantes, car elles permettent aux cardinaux de déterminer qui peut être le futur pape compte tenu des besoins de l'Église. «C'est d'ailleurs lors de l'une de ces rencontres après la renonciation de Benoît XVI en 2013 que le cardinal Bergoglio s'était fait remarquer par la clarté de son analyse, le courage de ses propositions et la puissance de son charisme», indique Rfi citant Le Figaro.
LES CARDINAUX EN ROUTENT POUR ROME
Depuis l'annonce du décès du Pape François, les cardinaux du monde entiers convergent vers Rome, rapporte Vaticannews. Une fois qu’ils seront suffisamment en nombreux, les congrégations générales se mettront en place pour assurer la gestion des affaires courantes, l’organisation des funérailles et du conclave. L’assemblée des cardinaux ne peut en revanche prendre aucune décision dont la validité excéderait la période de vacance du Siège apostolique. Les cardinaux fixent le jour et l’heure du commencement des votes, entre le quinzième et le vingtième jour après la mort du souverain. Pendant cette période, les activités du Saint-Siège sont mises sur pause et les chefs de dicastères sont automatiquement déchus de leur fonction. La célébration eucharistique et le rite de canonisation du bienheureux Carlo Acutis, prévus dimanche 27 avril à l'occasion du Jubilé des Adolescents, est suspendue. Les affaires liées à la gestion de la cité du Vatican sont prises en charge par les secrétaires des dicastères. Ils sont assistés par les congrégations particulières, composé du cardinal Kevin Farell et de trois cardinaux, un par ordre, tirés au sort et renouvelés tous les trois jours. Jusqu’à l’élection du prochain pontife, le camerlingue est chargé de l’administration des biens temporels du Saint Siege. L'entrée en conclave, pour l'élection du successeur du pape défunt, intervient entre 15 et 18 jours après la mort du pape. La durée moyenne des dix derniers conclaves était de trois jours. Le dernier conclave, qui a élu François en 2013, n'a duré que deux jours et comportait cinq tours de scrutin.
CINQ DÉFIS POUR L'HÉRITIER DU PAPE FRANÇOIS
Dès ce mardi, les cardinaux entament 15 jours de discussions qui prépareront l'élection d'un nouveau souverain pontife. Le successeur de Jorge Bergoglio héritera d'une institution confrontée aux scandales, à la sécularisation et à des divisions internes
(SenePlus) - La disparition du pape François lundi 21 avril 2025 ouvre une période cruciale pour l'Église catholique. Dès mardi matin, les cardinaux sont appelés à rejoindre Rome pour préparer l'élection du nouveau souverain pontife et débattre des enjeux majeurs qui attendent l'institution. Selon Le Monde, ces princes de l'Église devront, "pendant au moins quinze jours, discuter des affaires courantes avant de se pencher, dans le cadre de ces assemblées quotidiennes, sur les enjeux de l'Église universelle et les défis qui se présentent à elle."
Le conclave qui désignera le successeur de Jorge Bergoglio ne débutera pas immédiatement. Conformément au protocole, la période de vacance du siège apostolique s'ouvre d'abord par des "congrégations générales" présidées par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Sacré Collège, pour aborder les nombreux dossiers en suspens.
Le prochain pape héritera de problématiques majeures, au premier rang desquelles figure la crise des abus sexuels. Comme le souligne Le Monde, "il ne se passe pas une semaine dans le monde sans qu'une nouvelle affaire ne soit dévoilée." Si François avait pris des dispositions concrètes après une "prise de conscience tardive lors d'un voyage au Chili, en 2018", notamment "l'obligation pour les clercs de signaler les abus à Rome" et la mise en place d'un "système pour recevoir les signalements", le chemin reste long. Le quotidien précise que "si des pays comme la France, l'Allemagne ou la Belgique se sont engagés sur la voie de la reconnaissance et parfois de la réparation à l'égard des victimes, nombre d'Églises africaines ou asiatiques considèrent encore ce sujet comme tabou."
Le nouveau pontife devra également affronter les divisions internes. "Les sujets de divisions n'ont pas manqué pendant les douze années du pontificat de François", rapporte Le Monde. "Les questions de liturgie (messe célébrée selon l'ancien ou le nouveau rite), de morale, d'acceptation des homosexuels, de rapport au monde moderne ont créé des dissensions au sein du peuple des baptisés. Au point que deux camps – progressistes et conservateurs – s'affrontent parfois dans un même pays."
L'Église fait face à une désaffection particulièrement marquée en Occident. Le Monde indique qu'"en Allemagne, plus d'un demi-million de personnes ont quitté l'Église en 2022" et qu'"en France, les baptêmes d'adultes, certes en hausse, ne compensent pas la baisse générale du nombre de baptêmes." Ce phénomène s'accompagne d'une diminution des vocations sacerdotales, créant un double défi démographique pour l'institution.
Face à cette situation, l'avenir de l'Église pourrait passer par une évolution de sa gouvernance. Le journal précise que "le prochain souverain pontife devra à l'évidence répondre à une demande qui s'est massivement exprimée lors de la préparation du synode sur la synodalité [...] : la place des femmes et l'avènement d'une Église plus inclusive."
La synodalité, ce processus de consultation et de prise de décision plus horizontal, "sera également un enjeu pour l'avenir", d'autant que François "a prolongé les travaux de l'assemblée jusqu'en 2028, l'imposant de fait au prochain pape." Selon Le Monde, "certains, à Rome, voient même le conclave comme un potentiel référendum sur le synode, tant le sujet a clivé le monde catholique."
Sur la scène internationale, le successeur de François devra se positionner sur plusieurs dossiers brûlants. Le Monde souligne trois enjeux principaux : "La guerre dans la bande de Gaza, sur laquelle François n'a cessé de s'exprimer jusqu'à son dernier souffle, demandant un cessez-le-feu et le retour des otages. Mais aussi les rapports, compliqués, de l'Église catholique avec la Russie, avec laquelle il a tenté en vain d'entrer en communication. Et, enfin, la Chine, seule puissance à nommer les évêques conjointement avec Rome, en vertu d'un accord signé en 2018 et renouvelé tous les deux ans."
Cet accord avec la Chine, en particulier, fait l'objet de critiques, "surtout parmi les [voix] les plus conservatrices", précise le quotidien français.
Le prochain pape devra également, selon un religieux cité par Le Monde, "ramener de la quiétude à une curie et à une hiérarchie ecclésiastiques qui en ont besoin, tant le gouvernement de l'Argentin a parfois été dur à leur égard." Ce même religieux note que "les conservateurs auront aussi pour priorité de ramener une forme de stabilité après un pape qu'ils accusent d'avoir déstabilisé l'Église."
Alors que les 135 cardinaux électeurs (sur 252 cardinaux au total) commencent à converger vers Rome, ces multiples défis dessinent les contours d'un conclave aux enjeux considérables pour l'avenir de l'Église catholique et ses 1,4 milliard de fidèles à travers le monde.
par Cheikh Tidiane Gadio
MULTIPLE PHOTOS
LE JAPON, MODÈLE DE RÉSILIENCE D'UN PAYS "REVENU DE LOIN POUR ALLER TRÈS LOIN"
EXCLUSIF SENEPLUS - On est frappé par la parfaite concordance des Japonais avec la consigne de Senghor (malheureusement vaine dans son pays) : « Le développement est d’abord une question d’organisation, de méthode et un sens de la rigueur"
En ma qualité de président de l'IPS (Institut Panafricain de Stratégies, Paix – Sécurité - Gouvernance) et d'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, il m'a été donné le privilège d'une visite de travail et de séjour amical au Japon en janvier dernier.
C'était ma 3ème visite au « pays des Samouraïs », mais en vérité c'était ma première visite de contacts, de découvertes et d'échanges approfondis sur le parcours difficilement égalable de ce pays « revenu de loin pour aller très loin ». Le Japon est une puissance économique, industrielle et technologique bâtie sur les ruines et décombres du seul pays au monde qui a subi dans sa chair les affres d'un double bombardement nucléaire à Hiroshima (6 août 1945) et Nagasaki (9 août 1945).
Pendant mes deux précédentes visites, ce n'était pas moi qui m'étais rendu au Japon pour aller à la rencontre de son pays, de son peuple, de son histoire et de ses belles performances économiques et technologiques, mais c'était le ministre des Affaires étrangères du Sénégal qui y était allé participer à la visite officielle du président du Sénégal (12-15 mai 2003) et qui y était retourné pour la Ticad III (29 septembre – 1er octobre 2003). De tels voyages sont des activités "indoors" par excellence et obeïssent à la métaphore de "l'arbre qui cache la forêt". Ils ne permettent pas forcément un contact avec un peuple et avec sa culture.
De l’accueil à l’aéroport à l’arrivée, au retour à l’aéroport pour le départ, on est frappé par la parfaite concordance des Japonais avec la consigne du président Senghor (qui a malheureusement été vaine dans son pays) : « Le développement est d’abord une question d’organisation, de méthode et un sens de la rigueur." Les Japonais ne laissent aucune place à l'improvisation. Organisés et méthodiques, Ils sont d'une rigueur extrême.
C'est pour tout cela, que j'ai vite ressenti l'invitation à visiter le Japon comme une composante d'une politique diplomatique d'ouverture et d'exposition de leur pays à des visiteurs intéressés par l'expérience japonaise.
En outre, j'ai perçu assez vite la volonté de mes hôtes de m'exposer à la civilisation et à la culture plusieurs fois millénaires de leur pays qui expliquent en grande partie leur philosophie de la vie et leur spiritualité qui les poussent au travaillisme acharné comme autrefois le protestantisme qui, selon Alexis de Tocqueville, encourageait "une éthique du travail rigoureuse qui contribue à la prospérité économique"!
Diplomatie japonaise et diplomatie africaine : convergences réelles...
J'ai particulièrement apprécié mes deux visites au ministère des Affaires étrangères (MAE) qui ont été ponctuées par des rencontres avec des diplomates, experts pointus sur les questions africaines (Union africaine, Communautés économiques régionales, ZLECAF, Crises sécuritaires en Afrique...), mais aussi sur le mlmultilatéralisme, la réforme des Nations-Unies, la Coopération bilatérale et multilatérale et le développement socio-économique en Afrique sans oublier la reconfiguration en cours de la géopolitique mondiale, etc...
Dans l'exposé de la doctrine qui inspire les relations diplomatiques de leur pays avec l'Afrique, on note le confort que procure l'absence d'un passé colonial en Afrique et l'élimination du besoin (parfois inconscient) de justification ou de gestion d'un passé mémoriel douloureux comme cela arrive souvent avec les partenaires européens.
La demande très justifiée du Japon d'occuper sa place légitime au Conseil de Sécurité comme membre permanent avec tous les droits liés à ce statut, en compagnie de l'Inde, du Brésil, de l'Allemagne et de l'Afrique, a occupé une bonne partie de nos échanges sur la réforme des Nations Unies. J'étais à l'aise sur le thème de l'élargissement du Conseil de Sécurité puisque je fus et demeure un partisan fervent de l'accession du Japon au statut de membre permanent et au premier chef en compagnie de l'Afrique.
Le Japon, aligné sur les idéaux de l'ONU, pacifiste par excellence, un moment deuxième puissance mondiale et troisième contributeur au budget des Nations Unies après les deux géants que sont les Etats-Unis et la Chine, mérite sans conteste de sièger dans le Cercle (injustement fermé) des "P5".
En plus, avec son rendez-vous innovant et régulier avec l'Afrique qu'est la Ticad, le Japon jouit d'une réputation de "pays ami" grand contributeur au développement de l'Afrique. La "Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique" (Ticad) est un modèle de concertation inclusive et respectueuse qui valorise grandement l'esprit d'un partenariat sans arrière pensées entre l'Afrique et le Japon.
En guise d'exemple, en août 2022, lors de la Ticad 8, le japon s'était engagé pour une contribution de 30 milliards de dollars sur trois ans pour le développement des pays africains. Le Japon a aussi lancé une initiative d'envergure pour la sécurité alimentaire avec par exemple un engagement de 15 milliards de Yens accordés sous forme de prêt à la Côte d'Ivoire dans une enveloppe d'environ 45 milliards de Yens mise en place avec la BAD pour la coopération agricole avec l'Afrique!
Lors de ma deuxième rencontre organisée par le MAE, il m'a été donné de rencontrer des cadres du ministère et des chercheurs et spécialistes japonais du National Graduate Institute for Policy Studies, tous experts sur les questions liées à la crise sécuritaire mondiale, celle de l'Afrique en particulier comme le terrorisme dans le Sahel dévasté, le conflit fratricide au Soudan entre factions militaires et la crise violente dans l'Est de la RDC qui met en scène des acteurs nationaux et des pays voisins.
Je dois avouer ma surprise quand pendant et après mon exposé j'ai noté une grande émotion dans la voix et les yeux embués de larmes de certains collègues chercheurs. Ceci m'a éduqué sur l'humanisme et la capacité intacte d'indignation de mes colègues Japonais face aux injustices infligées aux populations africaines par des conflits aux causes endogénes et exogènes.
Études africaines au Japon et "musée de la souveraineté"
J'ai aussi été très impressionné par ma visite à l'Université des Études étrangères de Tokyo à Fuyu-Cité. Mon échange à bâtons rompus avec le Professeur Shinichi Takeuchi, président de l'Association Japonaise pour les Études Africaines, m'a beaucoup marqué. Ce jour-là, j'ai eu en face de moi un universitaire dont l'attachement à l'Afrique et au monde académique africain est dificilement égalable.
Professeur Shinichi Takeuchi est un érudit, un sage et un océan d'humilité qui a un sens aigu de l'ouverture et de l'universalisme. Par la qualité de ses exposés sur l'Afrique, il m'a donné l'envie de lui suggérer de discuter et de promouvoir avec ses collègues et amais universitaires africains la multiplication des Départements d'Études Japonaises en Afrique et la mise en place de Centres culturels de promotion de la culture et de l'enseignement de la langue japonaise. Il en a été très touché et reconnaissant car c'était aussi un de ses grands objectifs pour imprimer un nouvel élan aux relations universitaires et académiques Afrique-Japon.
Un autre moment fort de mon séjour a été la visite du "Musée national du territoire et de la souveraineté". Un modèle du genre, pédagogique, non vindicatif et très instructif sur un sujet délicat et très sensibl e: la démarcation des frontières historiques et modernes du Japon contemporain. Cette démarcation qui a varié au cours de l'histoire de la nation nippone, selon les rapports de force et les époques, est impressionnante et m'a beaucoup interpelé sur la géopolitique, la géostratégie et la charge émotionnelle des démarcations frontalières de mon pays et de mon continent. L'urgence d'un Musée pédagogique du territoire et de la souveraineté au Sénégal et en Afrique m'est apparu incontournable.
Comme le disaient deux amis diplomates émérites, l'Ambassadeur Aguibou Diarra (Mali) et l'Ambassadeur et géographe Michel Fouchet (France), la démarcation a une double mission : délimiter clairement la domiciliation juridique et politique des composantes de territoires adjacents et ensuite s'empresser de les "invisibiliser" pour laisser les peuples jouir en toute quiétude de leur espace ancestral non mutilé et ouvert à une libre circulation. J'ai vu le Japon - dans une approche résolument pacifiste - porter un tel message de vérité et de quête de justice historique sur les affiliations des bouts de territoires et des bouts d'îles autrefois rattachés à son empire et à son récit national et aujourd'hui convoités ou réclamés par des voisins.
Développement, coopération et Jica
Le Japon est sans conteste une référence en matière de planification du développement (dans tous ses domaines et exigences) dont l'Afrique gagnerait à étudier le modèle. Ma rencontre avec Monsieur Tetsushi Sonobe, Directeur de l'Asian Development Bank International, m'a ouvert davantage les yeux sur le fait que les partenaires japonais sont disposés à partager leur expérience dans tous les secteurs et surtout dans celui essentiel de la mobilisation des financements pour le développement. Jai été conforté lors de nos échanges sur la priorité absolue qu'il faut accorder à l'agriculture, l'éducation, la santé, l'énergie, la sécurité,les infrastructures, en plus du numérique et de l'environnement.
Avec mes amis de longue date de la Jica (Agence Japonaise de Coopération Internationale), j'ai eu une rencontre très amicale voire fraternelle mais aussi professionnelle. C'est ce jour que des Japonaises qui ont séjourné au Sénégal, m'ont parlé dans ma belle langue maternelle le Puular et dans ma deuxième langue nationale le Wolof. Que du délice que de les entendre partager, sans accent notable et avec un riche vocabulaire, leur expérience dans des familles sénégalaises au Fouta et à Dakar.
Dans cette athmosphère conviviale, je ne pouvais manquer l'occasion d'interpeler amicalement le directeur pour l'Afrique de la Jica, M. Naoki Ando, et son staff sur la nécessité d'orienter leur coopération vers une coopération de concentration. Aussi bien pour le Japon que pour ses partenaires africains, il serait plus rentable pour la conquantaine de pays du continent de ne pas voir le Japon diviser par exemple 200 à 300 bourses de formation en de petits paquets de 4 à 5 bourses destinées à chaque pays mais plutot par pays et par rotation d'offrir dans des secteurs d'études clés 20 à 30 bourses (d'ingénieurs par exemple) par pays ciblant un groupe d'une vingtaine de pays. Ainsi dans un cycle de 10 ans pour le Sénégal, le Japon formerait entre 200 et 300 Ingénieurs qui, de retour au pays, rejoindraient une élite d'ingénieurs batisseurs hautement formés sur place ou ailleurs.
L'idée a séduit mes interlocuteurs qui ont déjà à leur actif, dans le cadre de l'Initiative ABE (African Business Education Inititiative), la formation de prés de 2.000 jeunes Africains en dix ans, soit en moyenne 200 bourses par an.
Un autre programme phare de la Jica "École pour tous", lancé en 2004 au Niger, a connu un developpement fulgurant pour s'étendre à 53.000 écoles primaires et secondaires dans huit pays d'afrique. Au total, la Jica est en phase avec les théroriciens du dévelopement de l'Afrique en ciblant comme secteurs prioritaires de son intervention dans le continent: l'Education, la Santé, les Infrastructures, l'Agriculture et la Sécurité alimentaire, la Gouvernance et la Paix, le Développement économique, l'Environnement et le Changement climatique, etc.
Sécurité et révolution digitale
Après la Jica, et en ma qualité de leader d'un Think Tank sur la Paix et la Sécurité, mes hôtes m'ont amené discuter avec le Directeur du NIDS (National Institute for Defense Studies) et un de ses collaborateurs spécialiste de l'Afrique de l'Ouest. Après avoir comparé nos notes sur la situation sécuritaire de leur région, nous avons longuement parlé de la grave crise sécuritaire du Sahel et ce que nos amis japonais pourraient apporter comme contribution.
Il est vrai que le japon n'a pas la pratique de l'intervention directe sur le terrain avec des troupes (style "boots on the ground"), mais j'ai insisté que les questions miliaires et de défense en général ont évolué et épousé aujourd'hui les formidables potentiels de la révolution digitale avec les drones, les satellites de surveillance géo-spatiale, les géolocalisations milimétrées des cibles de jour comme de nuit et que par conséquent le grand déficit en Intelligence et renseignements des FDS africaines pourrait être fortement réduit par des partenaires aussi généreux et disponibles que sont les Japonais.
Kyoto après Tokyo
Il est impossible de se rendre au Japon sans visiter la belle ville métropolitaine de Kyoto dont le nom sonne comme une inversion de sa rivale Tokyo. Kyoto vous rappellent avec fierté vos hôtes nippons, est l'ancienne capitale du Japon pendant près de mille ans (794-1868) avant le transfert en 1868 de la capitale à Tokyo avec la restauration du Meiji, du nom de l'Empereur MEIJI et qui signifie "gouvernace lumineuse" ou "gouvernement éclairé".
A Kyoto où nous sommes arrivés par le TGV japonais (d'une remarquable modernité, tranquilité et propreté), nous avons surtout été l'hôte de deux grandes unversités : l'Université Ritsumeikan et l'Université de Kyoto.
À l'université de Ritsumeikan, des collègues, brillants universitaires africanistes ont engagé un débat de fond avec moi sur la situation globale du continent africain et ses ambitions dans la nouvelle géo-politique mondiale. Discussions passionnantes avec ces Professeurs et chercheurs japonais dont certains ont déjà visité l'Afrique pour des recherches de haut niveau.
À l'Université de Kyoto, j'a été réçu très chaleureusment par un universitaire de renom, Professeur Motoki Takahashi, un vibrant défenseur de l'Afrique qui d'ailleurs ce jour-là recevait la vice-présidente de l'Université de Nairobi venue consolider le partenariat très fort entre leurs deux institutions. Le Professeur Takahashi m'a tout de suite mis en première ligne, à côté de ma collégue univresitaire kenyane, dans un webinaire portant sur "Les échanges universitaires Afrique-Japon IAFP (Innovative Africa: Educational Networking Programs for Human Ressource Development in Africa SDGs)".
La satisfaction du Professeur Takahashi, après notre contribution, s'est manifestée dès mon retour à Dakar par sa proposition d'un webinaire entre son Université et notre "Institut Panafricain de Stratégies" sur le thème : « La coopération du Japon avec l'Afrique subsaharienne et ses implications pour la Ticad. »
Hiroshima, résilience et nouvelle espérance
L'étape finale de ma visite au Japon a été d'une haute intensité émotionnelle, car mes hôtes m'ont fait visiter et séjourner pendant huit longues heures dans la ville historique et emblématique d'Hiroshima, mondialement connue pour les funestes raisons que l'on sait. Je suis venu, j'ai vu, j'ai vécu, j'ai été bouleversé et je me suis emmuré dans un long silence de doutes et de questionnements sur la nature humaine et sur la capacité de barabarie inouïe de l'être dit "humain".
J'ai été impressionné et ému par le choix de ma guide d'aborder en ce moment l'impact des évènements tragiques d'Hiroshima sur la question de la spiritualité des Japonais et de leur rapport à la foi religieuse. La visite du Musée révèle l'ampleur de l'apocalypse causée par la fameuse bombe atomique, jetée dans un élan de punition collective sur des populations innocentes, avec en illustration les photos des victimes pétrifiées, réduites en cendres ou déshabilées de leur peau humaine en une fraction de seconde... L'horreur est telle que votre poussée de larmes est difficilement maîtrisée devant la simple vue du désastre humain!
Paradoxalement, on quitte Hiroshima, habité par une nouvelle espérance que le "PLUS JAMAIS ÇÀ" est forcé de prendre corps en tout visiteur surtout après avoir entendu partout le silence lourd et les gémissements des victimes de ce jour fatidique et après avoir imaginé le champignon atomique, pour paraphraser le grand poête David Diop, anéantissant "les rires à peine nés"! Mes valeurs africaines fondamentales me font croire avec Birago Diop, un autre grand poète, que "les morts ne sont pas morts. Ils sont dans le Feu qui s'éteint, Ils sont dans les Herbes qui pleurent, Ils sont dans le Rocher qui geint, Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure", c'est pour cela que j'ai senti leur forte présence dans la ville martyre d'Hiroshima.
L'humanité entière devrait visiter Hiroshima et sa tragique jumelle : Nagasaki. On entre dans l'histoire de ces deux villes comme on entre dans un vers du sublime Poète Mallarmé, comme disait l'autre "pour ne plus jamais en sortir"!
C'est peut-être aussi pourquoi ces deux villes ont inspiré et boosté la résilience du peuple des Samourais au point que l'Afrique, qui a subi le grand génocide de l'esclavage (une destruction humaine à nulle autre pareille si on considère les atrocités, les souffrances et le nombre total des victimes), devrait être inspirée par ce que le Japon à fait de l'horreur sans nom et sans limite en faisant obstinément cap sur l'avenir et en devenant très vite la deuxième puissance économique mondiale avant de se stabiliser comme la troisième après l'irruption du géant chinois...
Presque détruit par la Guerre, le Japon, avec un PIB en 1945 estimé entre 15 et 20 milliards de dollars, amorce dès les année 60 une croissance annuelle continue de 10%. Dès les années 80, l'Empire nippon est classé deuxième économie mondiale. Aujourd'hui le Japon est classé troisième puissance économique mondiale avec un PIB de 4.365 milliards de dollars, immédiatement aprés les deux géants de l'économie mondiale: les USA 26.185 milliards, la Chine 21.643 milliards (estimations FMI pour l'année 2024).
La résilience c'est non seulement la capacité à absorber un choc (même très brutal) mais c'est surtout la capacité à rebondir! Allez voir à Tokyo, à Kyoto et partout au Japon, ces jeunes aux regards pétillants de vie et de projets et vous comprendrez qu'ils ont décidé que leurs grands parents et leurs parents (générations post-Apocalypse) leur ont légué un avenir radieux et non un cimétière peuplé de lamentations incandescentes!
Je n'oublierai jamais ma récente visite au Japon. Je souhaite aux Japonais qui visiteront bientôt la nouvelle Afrique que nous voulons construire et que nous souhaitons unie, prospère et renaissante, arrivent eux aussi à la conclusion que notre continent a reconquis sa part du futur radieux des peuples résilients. Comme ceui du Japon!
Dr. Cheikh Tidiane Gadio est président de l'Institut Panafricain de Stratégies (Paix-Sécurité-Gouvernance), ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal.
par Bassirou Sakho
VERS LA FIN D’UNE GOUVERNANCE PRÉSIDENTIELLE ARCHAÏQUE À LA FSF ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre Fédération, pour avancer et évoluer en toute sérénité, doit se doter de services indépendants au soutien de son football et de ses licenciés, sans l'indispensable aval de sa gouvernance autocrate
L'élection du futur président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) approche. Mais si les semaines passent, les questions restent. Alors que les acteurs du football national devraient débattre avec passion et engagement, un alarmant statu quo persiste, le flou règne. Plutôt que de se questionner sur le meilleur programme pour notre football, la seule interrogation dont il est urgent d'attendre la réponse, presque sainte de l'actuel président Senghor, est semble-t-il celle de son désir de briguer un éternel dernier mandat. D'ailleurs, cette élection aura-t-elle lieu dans les temps promis ?
Au-delà de cette appétence pour le pouvoir du président en fonction et de sa capacité à pouvoir (vouloir ?) différer arbitrairement une élection démocratique, il est légitime de s'interroger sur le mode de gouvernance actuellement à l'œuvre au sein de notre Fédération.
L'organisation décisionnaire en place depuis plus de 60 ans, héritée d'un passé colonialiste d'antan, est actuellement désuète. Le Comex, la Commission permanente, l'Assemblée Générale et autres organes gestionnaires pâtissent d'une transversalité coupable. L'omnipotence de l'empreinte présidentielle sur les actions et les décisions prises (ou trop souvent non prises, comme celle de la limitation à deux mandats de présidence) pose un réel problème de séparation des pouvoirs.
Notre Fédération, pour avancer et évoluer en toute sérénité, doit se doter de services indépendants au soutien de son football et de ses licenciés, sans l'indispensable aval de sa gouvernance autocrate.
Notre football se professionnalise poussivement, contraint par les atermoiements de son organe directif. Les bons résultats sportifs de la tanière n'ont pas eu l'impact économique qui aurait dû en découler, faute d'une organisation claire, efficace et transparente. Ces bénéfices financiers auraient notamment dû permettre à la FSF d'actualiser son mode de fonctionnement ; par exemple, la digitalisation des documents nécessaires au bon fonctionnement du football sénégalais local.
De très nombreuses fédérations africaines (marocaine et ivoirienne, pour ne citer qu'elles) ont pris ces mesures qui ont favorisé le fort développement de leur équipe nationale et de leurs clubs. Notre fédération reste toujours à l'âge du papier et perd du terrain chaque jour dans son évolution. Un comble quand de nombreuses sociétés nationales, pourtant moins pourvues d'argent, sont mieux organisées que notre Fédération.
L'attente de la décision du président actuel quant à sa possible candidature ne saurait être qu'un épiphénomène, si notre Fédération avait une gouvernance saine, souveraine et indépendante. Cela va sans dire qu'il en serait de même à propos de la question de la tenue ou non de l'élection en août prochain.
On peut espérer que les prochains candidats à la présidence de notre Fédération sauront s'interroger sur la fonction qu'ils brigueront, et auront le courage de la faire mûrir pour le bien commun et non pour l'immuable intérêt personnel qu'elle engendre.
Le peuple sénégalais est à un tournant de son histoire. Le désir d'imposer une probité sans faille à classe dirigeante s'intensifie et la Fédération ne peut en faire fi. Charge au prochain président de la FSF de se montrer à la hauteur de sa future fonction, dans l'intérêt unique du football et des Sénégalais.
Bassirou Sakho est Conseiller sportif.
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REVUE DE LA PRESSE NATIONALE : MARDI 22 AVRIL 2025
Plusieurs journaux consacrent leur une à des figures religieuses disparues, alors que la scène politique reste agitée par des affaires judiciaires de grande envergure. En parallèle, les colonnes sportives offrent un vent de fraîcheur
(SenePlus) En ce mardi 22 avril 2025, l'actualité nationale s’ouvre sur une tonalité profondément marquée par le recueillement et l’émotion. Plusieurs journaux consacrent leur une à des figures religieuses disparues, alors que la scène politique reste agitée par des affaires judiciaires de grande envergure. En parallèle, les colonnes sportives offrent un vent de fraîcheur avec l’émergence de jeunes talents prometteurs.
DEUILS RELIGIEUX : LE SENEGAL ET L’AFRIQUE EN PRIERE
Une atmosphère de tristesse collective plane sur les unes ce matin. Le Soleil ouvre la marche avec un vibrant hommage intitulé « Adieu, Saint humaniste », saluant la mémoire d’un homme d’Église qui a marqué de son empreinte spirituelle et humanitaire la vie nationale. La photo de l’ecclésiastique célébrant une messe illustre la profondeur de l’émotion.
Sud Quotidien parle d’un « guide » que le monde vient de perdre, tandis que L’AS titre sur « Les mots forts de Khazri, le général des Tiaroyens », soulignant l’importance de la voix religieuse dans la vie communautaire.
EnQuête, quant à lui, adopte une perspective continentale avec cette une poignante : « L’Afrique perd une âme généreuse », illustrée par un grand sourire du pape François. Dans la même veine, Quotidien résume l’émotion ambiante en deux mots : « Tristes Pâques », tandis que WalfQuotidien évoque à la fois les « mises en garde de la LD » et les célébrations pascales teintées de deuil.
TOURMENTS POLITIQUES : LES AFFAIRES S’ACCUMULENT
Sur le plan politique, l’étau judiciaire semble se resserrer autour de l’exécutif actuel et de son entourage. Le Témoin Quotidien fait une révélation fracassante avec ce titre : « Ce que l’on reproche à dix ministres de Macky Sall », dans le cadre de l’enquête sur la gestion des 1000 milliards du fonds Covid.
Le journal Libération, très offensif, consacre deux unes au même sujet en martelant : « Le parquet financier fouille le projet d’Agropole Nord », pointant une vaste opération de reddition des comptes. Les détails restent à venir, mais l’ampleur de l’enquête semble considérable.
24 Heures, plus analytique, s’interroge sur « l’épineuse question des responsabilités », alors que L'Éveil évoque un « Scandale Covid-19 » lié à une mauvaise gestion des fonds d’urgence.
Du côté de L’Observateur, le ton est politique également avec ce titre : « Mansour Faye et Moustapha Diop vont ouvrir le bal », annonçant une série d’auditions ou de sorties attendues de personnalités de premier plan.
FAITS DIVERS ET JUSTICE : ENTRE ARRESTATIONS ET SAISIES
L’actualité judiciaire s’élargit aux faits divers. Antenne Quotidien rapporte une saisie spectaculaire : « 250 kg de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud saisis en France ». Cette découverte pourrait avoir des ramifications transfrontalières et suscite des interrogations sur les circuits de trafic.
L’Obs revient avec un sujet mêlant people et justice : « La fille de Fatou Laobé arrêtée ». L’affaire n’a pas encore livré tous ses secrets mais agite déjà les réseaux sociaux et la presse people.
SPORT : JEUNESSE ET PROMESSES AFRICAINES
Heureusement, l’espoir vient du terrain sportif. Record, Stades et Rewmi Sports font la part belle au jeune talent Assane Diao, présenté comme « le Lion de Côme ». Sa trajectoire, déjà suivie par plusieurs recruteurs européens, séduit par sa précocité et sa maturité.
Dans le cadre du Championnat africain scolaire, Rewmi Sports annonce : « Le Sénégal connaît ses adversaires ». Une nouvelle étape dans la valorisation des talents locaux.
Point Actu Sport, de son côté, met à l’honneur Luis Enrique, entraîneur du PSG, avec ce titre combatif : « Son plan pour rester invaincu toute la saison ». Enfin, Le Dakarois met en lumière l’initiative « Football Mission », un programme de promotion des jeunes talents locaux.
À L’INTERNATIONAL : VATICAN EN TRANSITION
La presse revient aussi sur la gestion de la transition au Vatican. Le Témoin Quotidien informe que « Le cardinal Kevin Farrell assurera l’intérim », dans un contexte de deuil et d’incertitudes au sein de l’Église catholique.
"Construire un récit de la patience" : voilà le défi que doit relever le nouveau pouvoir sénégalais selon Kako Nubukpo. L'économiste souligne les similitudes entre la situation du Sénégal et celle des régimes de l'AES face à l'étau de la dette
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, l'économiste Kako Nubukpo s'est penché sur la situation particulière du Sénégal face aux enjeux de souveraineté économique et politique. Contrairement aux pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), le Sénégal a connu une transition démocratique qui constitue "un actif politique" pour le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Cependant, Nubukpo souligne que cet avantage politique est considérablement réduit par le poids de la dette sénégalaise. "Paradoxalement, alors qu'on n'est pas du tout parti du même point, on se retrouve dans la même situation d'urgence" que les États sahéliens, explique-t-il. Face aux fortes attentes de la jeunesse en matière d'emploi, d'éducation et de santé, le nouveau pouvoir sénégalais dispose de marges de manœuvre budgétaires et monétaires limitées.
L'expert recommande au gouvernement sénégalais de "construire un récit de la patience" tout en négociant activement avec les partenaires internationaux pour obtenir des réductions de dette et des financements nouveaux. Il insiste sur l'importance d'articuler politique budgétaire et monétaire afin d'éviter une austérité budgétaire contre-productive.
Une différence majeure distingue toutefois l'approche sénégalaise de celle des États de l'AES : si le Sénégal cherche à réviser certains contrats jugés "léonins", il ne remet pas en cause "son insertion dans l'ordre géopolitique international", contrairement aux pays sahéliens qui diversifient leurs partenariats vers la Russie, la Chine et d'autres puissances émergentes du "Sud global".
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QUAND DAKAR S'ÉLÈVE, QUI RESTE SUR LE TROTTOIR ?
Almadies, Fann Résidence, Ngor, Yoff : ces quartiers dakarois deviennent le terrain de jeu d'une clientèle fortunée, majoritairement étrangère, tandis que le Sénégalais moyen, avec ses 96.206 francs CFA mensuels, observe de loin cette métamorphose urbaine
La capitale sénégalaise connaît une transformation immobilière spectaculaire. Dans les quartiers prisés comme les Almadies, Fann Résidence, Ngor et Yoff, les immeubles de grand standing se multiplient à un rythme effréné, témoignant d'une dynamique immobilière en plein essor.
Cependant, cette tendance révèle un paradoxe économique préoccupant. Avec des loyers pouvant atteindre 1,5 million de francs CFA mensuels, ces logements représentent environ 15 fois le salaire moyen d'un Sénégalais, estimé à 96.206 francs CFA selon l'Agence nationale de la Statistique et de la démographie (ANSD).
"Ce sont les personnes riches et les étrangers, notamment les diplomates, qui peuvent se permettre ces logements", explique un observateur du marché immobilier dakarois. En effet, cette offre de luxe répond principalement aux besoins d'une clientèle composée d'expatriés, de diplomates et d'une minorité de Sénégalais très aisés.
La stabilité politique du Sénégal et l'attractivité de Dakar comme centre d'affaires régional contribuent à ce phénomène. Ces résidents privilégiés recherchent un confort comparable aux standards européens, tout en restant à proximité des écoles internationales, des universités et des centres commerciaux.
Cette urbanisation verticale de luxe soulève néanmoins une question fondamentale : à qui profite réellement cette transformation urbaine dans une ville où le besoin en logements abordables demeure criant ? Alors que la capitale sénégalaise se métamorphose, le fossé entre les différentes couches sociales ne cesse de s'élargir, illustrant les défis persistants de l'accès au logement dans l'une des métropoles les plus dynamiques d'Afrique de l'Ouest.
YOUSSOU N'DOUR ET BURNA BOY EMBRASENT LE STADE DE FRANCE
Deux heures de folie musicale, une collaboration inédite entre deux générations d'artistes africains, et 80 000 personnes pour en témoigner.
(SenePlus) - Le Nigérian Burna Boy a réalisé un exploit historique en devenant le premier artiste africain non francophone à remplir le Stade de France. Ce concert monumental, qui s'est déroulé vendredi 18 avril, a rassemblé 80 000 spectateurs dans une ambiance électrique.
Comme le rapportent Alice Durand et Valérie Marin La Meslée, journalistes au Point, la soirée a débuté par une apparition surprise qui a immédiatement enflammé le public : "On attendait Burna. Et Youssou N'Dour, surgissant d'une trappe de la scène avec son tube '7 Seconds' (mais sans Neneh Cherry), est apparu tout de rouge vêtu. Hurlements de joie dans la foule."
La première partie était assurée par Nissi, la sœur de Burna Boy, avant que le protagoniste principal ne fasse son entrée à 21h45. "Quand le pharaon arrive, il est vêtu d'une veste Louis Vuitton – puisque Burna Boy est aussi une star de la mode", notent les journalistes du Point, rappelant sa participation récente à la Fashion Week parisienne.
Le concert de deux heures a été marqué par une succession de temps forts, dont un moment particulièrement émouvant lorsque Burna Boy a partagé la scène avec Youssou N'Dour pour interpréter "Level Up", extrait de l'album "Twice As Tall" sorti en 2020. "La guitare prend feu, on se promène à New York sur les grands écrans. Burna, déjà rayonnant, nous crie : 'It's my dream to be here, from the bottom of my heart. Paris je t'aime !'", relatent les journalistes du Point.
Plusieurs invités de marque se sont succédé sur scène, notamment le rappeur britannique Dave, le chanteur haïtien Joé Dwèt Filé et le rappeur nigérian Shallipopi. Le magazine souligne également un moment plus mitigé avec l'apparition du rappeur français Werenoi, décrite comme "la catastrophe" et "le seul raté de ce concert".
L'afrobeat était naturellement à l'honneur tout au long de la soirée. Le Point évoque "un défilé de majorettes nigérianes avec leurs gros tambours" et note que "l'afrobeat bat son plein" pendant les performances de tubes comme "It's Plenty", "Ye" et "Last Last".
Le concert s'est achevé sur un feu d'artifice et l'apparition de "Mama Burna", la mère et manager de l'artiste. "Burna Boy n'est sûrement pas un tendre, mais quand il s'engage, c'est pour de bon", commentent Le Point, rappelant son engagement auprès d'associations comme Reach et son fonds Protect qui vient en aide aux victimes de violences policières au Nigeria.
Les journalistes concluent leur reportage en soulignant l'impact culturel de cet événement : "Pas un phénomène, non, mais un artiste qui a déjà marqué l'histoire de la musique." Valérie Marin La Meslée confie être "comblée" par cette performance, tandis qu'Alice Durand, venue "en mode découverte", reconnaît s'être "pris une claque musicale, culturelle. Et surtout une claque de joie."
Ce concert historique confirme ainsi la place de Burna Boy comme figure incontournable de la scène musicale mondiale et marque une étape importante dans la reconnaissance internationale de la musique africaine.
LES DICTATEURS PERDENT TOUJOURS À LA FIN
La journaliste Peggy Sastre bouscule les idées reçues dans sa tribune publiée ce lundi dans Le Point. Derrière la lenteur et les compromis des démocraties se cache une force insoupçonnée que les dictatures sous-estiment systématiquement à leurs dépens
(SenePlus) - Ce lundi 21 avril 2025, la journaliste et chroniqueuse Peggy Sastre signe un éditorial remarqué dans Le Point, intitulé "La leçon que les dictateurs refusent d'apprendre : la démocratie gagne toujours à la fin". Dans cette tribune, l'autrice défend vigoureusement la supériorité du modèle démocratique face aux régimes autoritaires, malgré les apparentes faiblesses qu'on lui prête.
Peggy Sastre part d'un constat : dans le climat politique actuel, les démocraties sont souvent taxées de "mollesse" tandis que les régimes autoritaires séduisent par leur apparente efficacité et leur capacité de décision rapide. Elle réfute cette vision binaire qu'elle juge non seulement trompeuse mais "pernicieuse".
"La force de la démocratie ne réside ni dans la violence ni dans la pureté idéologique, mais dans sa complexité assumée, sa plasticité, sa capacité à absorber le conflit sans se désagréger", écrit-elle, défendant ce qu'elle nomme la "psychologie modérée" comme l'un des piliers essentiels de la démocratie libérale.
L'éditorialiste s'appuie notamment sur les travaux de Nassim Nicholas Taleb pour développer son argumentation. Elle explique que la démocratie appartient à la catégorie des systèmes "antifragiles" - ceux qui, loin de se briser face aux chocs, s'améliorent grâce à eux. "Ce qui passe pour de l'instabilité est en réalité une formidable capacité d'adaptation", souligne-t-elle.
À l'inverse, Peggy Sastre pointe la fragilité intrinsèque des régimes autoritaires : "Leur vision est unique, imposée d'en haut, leur hostilité à la critique est farouche – autant d'ingrédients d'une solidité de façade." Elle illustre son propos par plusieurs exemples historiques, de l'URSS à l'Irak de Saddam Hussein, en passant par le Venezuela chaviste et la Libye de Kadhafi.
"La démocratie est d'une autre nature. Plus humble dans ses promesses. Plus apathique dans ses décisions. Mais plus robuste, précisément parce qu'elle ne prétend pas tout contrôler", conclut-elle dans cet éditorial qui intervient dans un contexte mondial marqué par la montée de discours autoritaires et la fragilisation de plusieurs démocraties.