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25 avril 2025
PAR GUIMBA KONATÉ
L’AFFAIRE GANA GUEYE, LES LGBTS ET NOUS
Ma posture de compatriote et ma nature de NOIR m’ont poussé à ajouter ma voix à celle des autres, de tous les autres, pour DENONCER avec la DERNIRER ENERGIE toute l’IGNOMINIE qui transparait dans cette affaire somme toute, très SIMPLE et BANALE
J’ai longtemps hésité à écrire cette contribution parce que de cette affaire, beaucoup et non des moindres en ont parlé en long et en large dans tous les angles et sous toutes les coutures.
Mais ma posture de compatriote et ma nature de NOIR m’ont poussé à ajouter ma voix à celle des autres, de tous les autres, pour DENONCER avec la DERNIRER ENERGIE toute l’IGNOMINIE qui transparait dans cette affaire somme toute, très très SIMPLE et tout à fait BANALE. Qu’on a voulu aggraver et envenimer à dessein, dévoilant par-là, des sentiments xénophobes voire tout simplement RACISTES envers GANA et envers TOUS LES NOIRS qui rongent les BLANCS et surtout les français depuis la nuit des temps. Suivez-moi..
Or donc, parce que Idrissa Gana GUEYE footballeur talentueux du PSG, aurait décidé, en conformité avec ses convictions religieuses , sa Foi et sa culture, de ne pas arborer les couleurs LGBTS pour jouer un match de football et hop , on déclenche la chasse à courre et on lance l’hallali contre le joueur africain avec une violence inouïe qui met à nu toute la haine contenue des français envers les NOIRS, exacerbée ces temps-ci par leur prophète satanique un certain Monsieur Z. Z comme la dernière lettre de l’Alphabet.
Avec cette affaire, le doute n’est plus permis, les Blancs et particulièrement les Français sont pour certains d’entre eux et ils sont nombreux, d’indécrottables RACISTES qui haïssent à fond LE NOIR. L’hystérie collective déclenchée par cette affaire nous aura valu des déclamations, condamnations et autres vociférations de toutes sortes et dont les plus virulentes sont à mettre à l’actif de cette élue parisienne incapable de seulement dépasser les cinq pour cent (5%) de voix lors des dernières élections présidentielles françaises et qui, endettée à mort faisait la manche en criant : « au secours, à votre bon cœur » pour honorer sa dette. Pathétique. Et c’est cette mendiante de la République qui ose exiger que Gana soit sanctionné par son club. Mais de quoi je me mêle Madame ? Vous ne le savez peut-être pas, mais sûrement que Gana avec son bon cœur a pu contribuer anonymement à payer votre dette électorale abyssale. Qui sait ?
L’autre réaction délurée est celle de cette hurluberlue camerouno-française et complètement renégate qui, pour faire plaisir à ses maîtres blancs osa qualifier la position de Gana d’homophobe et de malheureux, le soutien du Président sénégalais à son compatriote. Mais on est où là Madame ? Les délices de la France ont véritablement fait tourner la tête à notre avocate du Diable devenue traitre à son pays et à son continent au profit de son pays nourricier. On comprend son cri du ventre et lui souhaite bonne digestion de sa francophilie alimentaire. Passons sur les autres éructations de même acabit.
Donc, voilà un joueur de football, ancré dans ses convictions religieuses qui lui ont été inculquées depuis sa venue au monde qui décide de ne pas participer à la promotion de l’homosexualité et de toutes les autres pratiques déviantes qui fait l’objet d’attaques abjectes, méchantes, inadmissibles et INACCEPTABLES.
Et pourtant, fait important qu’on ne souligne pas, c’est qu’il en a parlé en privé à son entraineur et à son président par avance pour les informer de sa décision.
La question qu’il faut se poser est : pourquoi POCHETTINO, l’entraineur parisien au lieu de gérer au mieux cette affaire en interne en protégeant son joueur par une déclaration d’indisponibilité de circonstance a cru devoir dire en public, les raisons profondes de l’absence du joueur ? Ce faisant, il a trahi son joueur en le livrant à la vindicte populaire. Si ce n’est pas de la FUMISTERIE de haut vol, çà y ressemble fort. A moins que lui POCHETTINO, ne soit un membre caché de la légion LGBTS qui a voulu dénoncer un récalcitrant. La même posture est à attribuer au président du PSG qui, bien que musulman et sachant fort que l’ISLAM ainsi que d’ailleurs toutes les religions révélées abhorrent toutes les pratiques homosexuelles et déviationnistes, aurait pu mettre son VETO à cette affaire pour la gérer en interne en toute discrétion. En laissant faire, il devient de facto, complice de tout ce charivari déclenché par cette affaire nauséeuse qu’on veut faire passer pour la défense des Valeurs humaines (sic). On aimerait bien savoir depuis quand et par quelle alchimie, des attitudes et pratiques qui, hier seulement, étaient contraires aux bonnes mœurs et considérées comme des actes contre-nature et condamnées comme tels, sont adoptées aujourd’hui, pour en faire des Valeurs Humaines (re sic) dont la défense et la promotion incomberaient à tout le monde sous peine d’être taxé d’HOMOPHOBE? En vertu de quoi, tout le monde devrait s’accommoder voire applaudir l’avènement des LGBTS comme une OBLIGATION universelle ? Et on fait quoi de la liberté des gens ? Assurément l’hystérie n’est pas loin.
AH ! Vous avez dit HOMOPHOBIE ? Messieurs les censeurs blancs oser parler d’Homophobie à NOUS LES NOIRS, victimes depuis la nuit des temps, de toutes les formes d’ignominies inimaginables de votre part : Esclavage, colonisation , tueries de masse (Thiaroye, Algérie, Indochine, Cameroun, Congo, etc..) néo-colonialisme et j’en passe, ne nous fait plus rire maintenant .
DROITS Humains, vous dites ? Mais Messieurs, le premier DROIT HUMAIN et le plus IMPORTANT est celui de reconnaître que tous les Hommes sont nés libres et égaux comme le stipule l’article 1er de la convention de l’ONU. Or, depuis trop longtemps et aujourd’hui encore plus qu’hier, le Droit de l’Homme NOIR d’être considéré comme un HUMAIN simplement dépasse l’homme BLANC qui ne peut pas souffrir- alors pas du tout- d’être au même niveau d’humanité que le NOIR à qui, Monsieur Charles le Baron de Secondat plus connu sous le nom de MONTESQUIEU, ira même jusqu’à lui dénier la possession d’une AME. N’est- ce pas ? Et pourtant il est le précurseur de « l’esprit des LOIS » qui a servi de substrat à la fameuse Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Voilà un vrai déni de DROITS HUMAINS que les noirs continuent de vivre partout dans le monde sans que cela n’émeuve plus personne.
Après l’holocauste, les juifs ont réussi à installer la honte, la contrition et le remords coupable dans le camp des occidentaux jusqu’à obtenir d’eux, toutes les formes de réparation, de culpabilisation et de respect au point que l’anti sémitisme déclaré est devenu UN CRIME.
Toutes proportions gardées, les mêmes méthodes éprouvées de victimisation, de culpabilisation, d’intimidation et de menaces ouvertes, adossées à une surmédiatisation à outrance, sont mises en branle pour faire valoir les DROITS DES LGBTS comme valeurs humaines. Le centième voire le millième de l’énergie déployée pour faire la promotion des LGBTS, aurait permis sinon d’éradiquer, du moins d’atténuer très fortement le racisme anti-Noir.
Sur ce chapitre, un ancien ministre burkinabé notait avec dépit que depuis plus de quatre ans, le G5 Sahel peinait à rassembler les quelques 600Millions d’euros nécessaires pour boucler le budget de lutte contre le Djihadisme dans les pays du Sahel. Alors que ces mêmes occidentaux ont mobilisé en moins d’un mois, plus de six milliards d’Euros pour les Ukrainiens qui ont l’avantage d’être des Blancs, blonds aux yeux bleus. Ce qui fera dire à l’ancien ministre que décidément, la vie d’un blanc vaut dix voire cent fois plus que celle d’un noir. N’est-ce pas vrai? CQFD.
En réalité, cette promotion effrénée des LGBTS qu’on veut faire prospérer à travers le monde, en dépit de toutes les contorsions sémantiques qu’on voudra faire et de toute la chapelure des DROITS Humains dont on voudra l’oindre, n’est ni plus ni moins qu’une vulgaire recherche d’une LICENCE (Droit) UNIVERSELLE ET PARTAGEE pour s’autoriser TOUTES LES LICENCES (Libertés) en matière de sexualité. C’est cela ma VERITE. Car que voyons-nous? TOUT tourne autour du sexe. « Choisir son sexe, connaître son sexe, accepter son sexe, jouir de son sexe, assumer son sexe, changer son sexe » etc. Une véritable obsession sexuelle qui ne dit pas son nom. Le sexe, est-il besoin de le rappeler est d’abord et avant tout un organe d’expulsion des déchets liquides de notre corps et ensuite un instrument de procréation de l’espèce avant d’être un arsenal de plaisir charnel et de débauche assumée. Voyez les animaux, ils ne s’intéressent à leurs femelles qu’en période de reproduction. Quand celles-ci sont en chaleur c’est-à-dire aptes à procréer, les mâles entrent en rut et les fécondent. Sinon en temps normal, les animaux ne copulent pas à tout bout de champ. Il n’y a que chez l’homme et chez quelques rares espèces animales où la sexualité peut revêtir des formes de plaisir charnel gratuit.
L’autre aspect de la question qu’on préfère occulter, se trouve dans le fait incongru et effarant que ceux qui s’égosillent et dépensent tant d’énergie pour l’émergence et la promotion des LGBTS ont TOUS été conçus par UN homme et UNE femme qui se sont mis ensemble. Ils ont été élevés et éduqués dans des familles pudibondes et croyantes où on n’osait même pas prononcer le mot sexe à fortiori en faire un objet de dévergondage.
Ils ont été aussi instruits et formés dans des écoles prudes qui ont fait d’eux des personnes accomplies, respectables et respectées, maîtresses de leur destin et du monde etc.. Alors pourquoi vouloir TOUT changer au motif qu’il faut libérer le SEXE?
NON NON ET NON…
En réalité, le but funeste poursuivi par les adeptes de la défense et de la promotion des LGBTS réside dans leur dessein de réduire le monde et particulièrement les africains à des zombies sexuels afin de continuer à les dominer et à les exploiter sans gêne pour le plus grand bonheur et le développement des pays occidentaux. Pour ce faire, ils vont -entre autres nombreuses vilénies permanentes - jusqu’à mettre dans les médicaments comme le paracétamol, des substances chimiques qui ont pour effets, de féminiser à doses homéopathiques ceux qui les consomment notamment les jeunes hommes NOIRS. Voir le site « SanofiPridePlus » dans GOOGLE. Pour être bien édifié. TERRIBLE
Ne nous y trompons pas la manœuvre est très subtile mais la finalité est terrifiante si on n’y prend garde. Heureusement DIEU veille et veillera TOUJOURS. Et la capacité de résilience hors du commun des NOIRS qui ont survécu à quatre cents ans d’esclavage, deux cents ans de colonisation et qui continuent à exister, à vivre et à prospérer malgré plus de cent ans de néocolonialisme , fera le reste . On sera toujours là, MESSIEURS et bien là.
Et pour finir, OUI, on sera toujours là Monsieur Z. On sera là pour le Grand Remplacement Monsieur Z. N’en doutez pas une seule seconde. Continuez à légaliser et à banaliser chez Vous, toutes les formes de perversions sexuelles au nom de la LIBERTE. Continuez à produire des Dindes et des hermaphrodites et surtout à arrêter de faire des enfants, Nous, les NOIRS, nous serons là pour le Grand remplacement. Pour SÛR. N’en doutez pas. Rien n’y pourra. Cela se passera comme çà et çà a déjà commencé d’ailleurs. Regardez la population française et européenne en général, les Noirs et les arabes progressent, procréent et montent en puissance, ils sont présents partout et dans tous les secteurs de la vie. Le Grand Remplacement est pour bientôt et avec les Noirs. INCH CHA ALLAH.
« HUGH » Nous sommes GANA comme auraient dit les indiens Navajos.
DIEU NOUS GARDE, GARDE GANA ET GARDE LE SENEGAL
DIOUF SARR RELEVÉ DE SES FONCTIONS
Le ministre de la Santé a été limogé au lendemain de l’incendie qui a provoqué la mort de 11 bébés à l'hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane, mercredi. Il est remplacé par Marie Khémesse Ngom Ndiaye, précédemment directrice générale de la santé
Marie Khémesse Ngom Ndiaye, la directrice générale de la santé, a été nommée ministre de la Santé et de l’Action sociale, jeudi, en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr.
Le décret portant nomination de Mme Ndiaye a été lu à la Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS, publique), au lendemain de l’incendie qui a provoqué la mort de 11 nouveau-nés à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane (ouest).
par Malick Sy
TRAGÉDIE DE TIVAOUANE : TOUS IRRESPONSABLES, PERSONNE COUPABLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Toutes ces tragédies qui se jouent quotidiennement dans nos hôpitaux et entraînent souvent mort d’hommes, sont pour la plupart, les conséquences de l'insoutenable déshumanisation dans nos institutions sanitaires
Mais que se passe-t-il dans les hôpitaux sénégalais ? Deux drames. Presque coup sur coup. Deux tragédies qui n'ont pas fini de secouer le pays tout entier. Deux défaillance dramatiques qui ont provoqué une immense vague d’indignation à travers tout le Sénégal. Une profonde «onsternation» tout au sommet de l’État.
Après «l’affaire Astou Sokhna» du nom de cette jeune enceinte qui a perdu la vie en même temps que son bébé, du fait de la négligence coupable du personnel médical de l’hôpital régional de Louga, voilà que plus d’une dizaine de bébés viennent de succomber dans un hôpital public. Des morts toutes évitables. Et toutes, les conséquences d’une succession de graves défaillances humaines et systémiques. C’est la seconde fois en l’espace de 57 jours que le système sanitaire national est tragiquement frappé au coeur.
L’aveuglement coupable de la confrérie sanitaire
Il n’existe pas de mots pour exprimer l’intensité de la douleur de perdre une dizaine de bébés. Et j’exprime ma profonde compassion et solidarité aux parents.
Toutes ces tragédies qui se jouent quotidiennement dans nos hôpitaux et entraînent souvent mort d’hommes, sont pour la plupart, les conséquences de l'insoutenable déshumanisation dans nos institutions sanitaires et de l'irresponsabilité personnelle de ceux qui ont charge la gestion de nos hôpitaux.
Les esprits simplistes et politisés auront vite fait de pointer la responsabilité de l’État. Même s’il n’est nullement question ici d’accabler l’institution sanitaire, se pose la question de la culpabilité politique et pénale des personnes qui face à leurs fautes évidentes et tragiques, trouvent refuge dans un corporatisme institutionnel et syndical parfois suffocant d’indécence.
Les menaces de grève après le jugement qui a condamné le personnel en cause dans l’affaire de l’hôpital de Louga est la preuve de l’aveuglement coupable d’une « confrérie sanitaire » toujours dans la dénégation de ses responsabilités et rarement pour ne pas dire jamais, dans la reconnaissance de ses dysfonctionnements.
Mais pour qui se prennent-ils, ces personnels médicaux et paramédicaux pour se croire au dessus de la loi ? Jusqu’à plus ample informé, ils sont des citoyens ordinaires soumis aux mêmes lois et règlements que n’importe quel Sénégalais.
N’épargner personne, aucune responsabilité
Il est plus que temps pour la justice de se saisir de cette question et de fendre l’armure d’impunité que semble vouloir revêtir une profession dont personne ne conteste dans sa globalité, le professionnalisme et la compétence.
Mais il faut se rendre aujourd’hui à une désastreuse évidence. Nos hôpitaux sont de plus en plus perçus comme des lieux de transaction financière où la prise en charge du malade est conditionné au poids de son portefeuille. Alors, il est plus que temps d’inoculer un peu plus d’humanité dans les veines de la santé publique.
La tragédie incommensurable de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane reprise par quasiment les médias du monde entier, oblige le président de la République.
Le Sénégal est à son écoute. Il ne doit épargner personne et aucune responsabilité. Pas un seul Sénégalais ne comprendrait, face à l’ampleur d’une telle tragédie, que le chef de l’État tire un trait de plume sur la mort d'autant de bébés dans un endroit qui devait être leur porte d’entrée dans la vie. Tous les coupables doivent payer le prix de leur tragique et infernale irresponsabilité. C’est une obligation morale. Un impératif catégorique politique. Macky Sall ne peut rester insensible face à son peuple accablé par tant de peine et de douleur. Au risque de provoquer l’affaissement de son regain d’empathie dans l’opinion. Pour ne pas brouiller la nouvelle trame de la nouvelle histoire qu’il est en train d’écrire et rétablir la confiance des Sénégalais, il y a urgence pour le président à réagir vite et très vite. Ferme et très ferme.
À lui l’électrochoc politique et à la justice l’électrochoc pénal. Car au-delà de cette triste affaire, c’est toute la question de la responsabilité des hommes politiques qui est posée. Et dans le cas d’espèce, Macky Sall doit se sortir de tout carcan politique et affectif. Et à l’échelle des décisions à prendre, le limogeage de son ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr serait un signal fort envoyé non seulement à une société de plus en plus dans la défiance mais aussi et surtout, un message envoyé à tous ceux ont qui la responsabilité de la gestion des affaires publiques. Pour Abdoulaye Diouf Sarr, « l'affaire Astou Sokhna » devait être une dernière sommation. Le « scandale des bébés de Tivaouane » devrait logiquement sonner le glas politique de l’ancien maire de Yoff.
Malick Sy est journaliste et conseiller en communication.
MACKY SALL ATTENDU SAMEDI À TIVAOUANE
Le chef de l'État va rencontrer les familles endeuillées suite à l’incendie ayant provoqué mercredi la mort de 11 bébés dans un hôpital de cette cité religieuse
Le chef de l’Etat, Macky Sall, est attendu samedi à Tivaouane, pour rencontrer les familles endeuillées suite à l’incendie ayant provoqué mercredi la mort de 11 bébés dans un hôpital de cette cité religieuse, annonce le pôle communication de la présidence de la République.
Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, séjourne actuellement à Malabo, en Guinée équatoriale, "pour conduire les travaux de deux Sommets extraordinaires" de l’UA, prévus vendredi et samedi, indique un communiqué.
Le président Sall "sera de retour à Dakar par anticipation demain vendredi 27 mai 2022 immédiatement après la cérémonie d’ouverture du premier Sommet", ajoute-t-il.
Selon le communiqué, Macky Sall "se rendra à Tivaouane dans la matinée du samedi 28 pour rencontrer les familles endeuillées, les autorités religieuses de la ville sainte, et se rendre sur les lieux du sinistre".
"Le président de la République réitère sa compassion et présente au nom de la nation ses condoléances aux familles explorées", lit-on dans ce communiqué.
par Abdoulaye Bathily
FÉDÉRATION DU MALI : LEÇONS DE L’ÉCHEC D’UNE TENTATIVE UNITAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST
La Fédération n’a pas été murement réfléchie et de manière concertée par un leadership cohérent animé d’un idéal commun. Cette grande initiative fut menée dans l’improvisation
SenePlus publie ci-dessous, l’intervention de l’historien et ancien ministre Abdoulaye Bathily, à propos de la Fédération du Mali, lors de la rencontre organisée mercredi 25 mai en marge de la journée de l’Afrique au Centre Social de Bopp à Dakar. À l’initiative, l’Organisation des Femmes Panafricanistes, la Ligue Sénégalaise du MFPA, la Ligue Panafricaine UMOJA et la Convergence pour le Mali et l’organisation All African People.
À l’exception de la Tanzanie, République unitaire construite à partir de l’union des anciennes colonies du Tanganyka et de l’île de Zanzibar, le Cameroun, République Fédérale puis République Unie, réunie à partir du Cameroun « francophone » et du Cameroun « anglophone », la géographie politique du continent est restée figée selon la configuration des frontières arbitrairement tracées à la Conférence de Berlin par les puissances européennes conquérantes (Novembre 1884 – Février 1885). La Charte de l’OUA en 1963 selon une des dispositions du compromis entres les Pères Fondateurs a cru devoir adopter le respect de ces frontières pour éviter les conflits inter états qui auraient pu entrainer des bouleversements aux conséquence imprévisibles.
La rectification des frontières par la force sur la base des « prétentions historiques » ou d’autres arguments plus ou moins légitimes ou légaux, comme c’est le cas pour la Confédération de la Sénégambie suite à l’intervention militaire sénégalaise en Gambie (1981) ou la Marche Verte suivie de l’occupation militaire marocaine et mauritanienne au Sahara Occidental sont des exemples qui justifient à postériori le bien-fondé de la disposition de la Charte de l’Organisation Continentale.
La Confédération de la Sénégambie a été dissoute après cinq ans d’existence. Le Sahara Occidental demeure un abcès de fixation d’une grave crise qui continue de paralyser l’Union du Maghreb Arabe, plonge les populations de l’ancien Sahara Espagnol dans le désarroi des conditions de réfugiés et menace la stabilité de l’Afrique du Nord-Ouest s’ajoutant à la crise du Sahel.
La crise au Cameroun « anglophone » et l’option militaire comme solution prise par les insurgés et le gouvernement constitue une autre illustration de l’échec jusqu’ici de l’option pour la force en vue de régler la question unitaire sur le continent.
Tout autant dans des contextes historiques différents, le Soudan en est un autre exemple, comme l’Ethiopie et la Somalie.
Si les exemples de tentatives par la force n’ont pas jusqu’ici donné des solutions satisfaisantes, les projets unitaires par la politique n’ont pas aussi été couronnés de succès, à l’exception notable de la Tanzanie. Mes conversations avec des amis Tanzaniens Salim Ahmed Salim, ancien Secrétaire Général de l’OUA, les regrettés Abdourahmane Babu, leader de la Révolution afro shirazi à Zanzibar, Professeur Harob Othman, m’ont permis de comprendre le processus de l’unité entre Zanzibar et le Tanganyka.
Les négociations franco-anglaises autour de l’unité de la Gambie et du Sénégal n’ont pas abouti. Les propositions de cession de la Gambie contre l’Ile de Loss au large de Conakry ou le Gabon pour permettre la continuité territoriale de la colonie du Sénégal se sont heurtées aux rivalités impériales de la Grande Bretagne et de la France depuis le 18è siècle.
L’offre répétée de Kwame Nkrumah en direction du Togo eut comme toute réponse l’assassinat de Sylvanus Olympio suite au coup d’Etat du Sergent-Chef Eyadema instrumentalisé par le repué Jacques Foccart.
L’Union Ghana-Guinée-Mali (1961) mise en place par les figures de proue du Panafricanisme en Afrique de l’Ouest, Kwame Nkrumah, Sékou Touré et Modibo Keita se solda aussi par une fin en queue de poisson.
L’unité de la Guinée Bissau et du Cap Vert forgée dans la lutte armée de libération et orientée par l’œuvre théorique monumentale de Amilcar Cabral s’est évanouie avec le Coup d’État de Nino Vieyra en 1980. Une autre expérience amère qu’ il faut aussi étudier en profondeur .
Plus au Nord, Gamal Abdel Nasser essuyait également un échec dans sa politique unitaire en direction du Soudan, tout comme autant dans le monde arabe notamment au Yemen et en Syrie. La République Arable Unie (Egypte – Syrie) fut une union éphémère. Baathistes et Nasseristes poursuivent encore leurs luttes fratricides en Afrique du Nord et au Moyen Orient.
L’analyse de ces échecs au cas par cas démontre la difficulté de construire l’union entre des structures déjà constituées d’Etat qu’elles soient des fragments d’un État colonial ou d’un État indépendant. L’Union par le haut est presque toujours vouée à l’échec.
La Fédération du Mali constituée par le Soudan et le Sénégal (avril 1960- août 1960) représente un exemple historique emblématique en Afrique de l’Ouest et même sur le continent. L’examen de ce cas mérite toute l’attention à l’heure actuelle où se ravive l’intérêt des jeunes générations pour la mise en œuvre de l’idéal panafricain avec la recherche de la voie d’émancipation pour le continent et ses peuples.
Fondements historiques de la Fédération du Mali
L’héritage précolonial
La Fédération du Mali en tant que projet d’intégration trouvait son fondement dans la longue histoire des peuples de la région.
Les peuples qui vivent dans le vaste espace géographique du Mali et du Sénégal actuels ont vécu avant la colonisation une expérience commune marquée par de multiples péripéties qui ont forgé une identité commune, laquelle s’est traduite par de communautés de langues, de culture, de formation économique et sociale. Pour ne citer que quelques exemples les anciens empires du Ghana/Wagadou,, du Mali, du Songhay, le Tekrour, les hégémonies peuhles du 16è au 18è siècle, le Jihad Oumarien servirent d’autant de creusets successifs dans le parcours, la composition et la recomposition de ces expériences humaines dont l’empreinte reste indélébile à travers les migrations séculaires chez les individus et les groupes du Sahara à l’Atlantique.
En atteste, par exemple, un fait anodin, la correspondance des patronymes : Ndiaye chez les Wolofs, Diarra et Kanouté chez les Malinké Bambara ; Diop chez les wolofs, Traoré et Koné chez les Mandingues, Gueye chez les Wolofs et Cissokho chez les Mandingues ; Fall chez les Wolofs, Coulibaly chez les Bambara. Les dynasties Guélewar du Sine Saloum se réclament à juste titre d’une ascendance mandingue, etc.
La conscience collective des populations à la base conserve cette parenté forgée dans l’ethnogenèse à travers les multiples cousinages à plaisanterie qui ont survécu aux conflits.
La conquête coloniale a superposé à ces identités précoloniales de nouvelles réalités économiques et sociales : les migrations de l’économie arachidière du Soudan vers le Sénégal Central, le chemin de fer Dakar Niger, les industries de substitution installées dans les villes de l’Ouest sénégalais, le commerce de traite, le travail forcé, les conscriptions de tirailleurs et les mouvements dans l’administration qui furent autant d’instruments d’intégration pour la mise en place du mode de production colonial entre les colonies du Soudan et du Sénégal. En fait une dépendance de fait s’était établie entre ce deux entités qui faisait du Soudan un arrière-pays, une sous périphérie de la périphérie du Sénégal, selon l’admirable expression de Samir Amine.
Ainsi en raison de leur continuité géographique, l’histoire a accumulé les conditions affectives, subjectives et objectives de liens entre les deux pays et qui donnaient à leur union politique un sens, une logique que leur leadership devait saisir comme une opportunité pour forger un nouveau destin en perspective de l’indépendance.
L’influence des idées panafricaines
Les élites nées de la colonisation et qui par la suite s’opposèrent à celle-ci dans les deux pays dans le processus d’émancipation nationales ont adhéré aux idéaux du panafricanisme sous différentes formes.
Très tôt, pendant l’entre Deux Guerres, deux figures emblématiques se détachèrent : Garan Kouyaté du Soudan et Lamine Senghor du Sénégal.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le Syndicat des Cheminots du Dakar Niger, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), à travers sa section l’Union Soudanaise et L’Union Démocratique Sénégalaise, le Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et ses sections territoriales, le Parti du Regroupement Afrique (PRA), l’œuvre de Cheikh Anta Diop, les mouvements de jeunes et d’étudiants en osmose les uns avec les autres, d’un territoire à l’autre, ont joué un rôle de catalyseur de l’idéal unitaire à travers leurs mots d’ordre.
En somme les idées politiques des forces sociales contestataires de l’ordre colonial ont donné un élan aux aspirations unitaires des populations du Sénégal et du Soudan.
Le projet Fédéral tirait de cet ensemble de conditions une réelle popularité, un véritable engouement quand il fut lancé comme peuvent en témoigner tous les acteurs et observateurs de cette période. J’ai été de ceux-là.
Processus de mise en œuvre de la Fédération
Le moins qu’on puisse dire c’est que le processus qui a conduit à la mise en place de la Fédération du Mali n’avait pas été mûri de longue date. Certains des principaux acteurs politiques qui en ont été les artisans ne comptaient pas parmi les plus fervents défenseurs de l’idéal unitaire.
L’observation des dynamiques politiques en Afrique de l’Ouest qui ont abouti à la formation de ce regroupement dénote des tâtonnements voire une démarche franchement chaotique.
Il faut remonter à la Loi Cadre (1956) qui a mis en place les conseils de Gouvernement dans les colonies de l’ex AOF et AEF pour voir s’accélérer le débat sur les question de l’indépendance et de l’unité dans les organisations africaines. La France, dans sa stratégie de « containement » des vagues revendicatives pour l’indépendance, éviter les « contagions des exemples du Ghana, de la lutte armée de Libération en Algérie (1954) et au Kameroun avec le déclenchement de l’insurrection de l’UPC suite à son interdiction et la répression féroce contre ses dirigeants (1955).
L’autonomie interne accordée aux territoires coloniaux visait à faire adhérer les élites politiques au système du pouvoir colonial pour des concessions de forme. Elle a abouti à embrouiller le débat sur les perspectives d’avenir. Elle a amplifié les contradictions entre les formations politiques et à l’intérieur de celles-ci, accélérant ainsi l’affaiblissement des forces face au régime colonial.
Le mot d’ordre « d’indépendance immédiate » qui avait la faveur des éléments les plus avancés de l’intelligentsia se trouva submergé par la question des pouvoir locaux et de leurs relations avec la Métropole. Le coup d’Etat qui a ramené le Général De Gaulle au pouvoir en 1958 allait davantage accentuer la confusion suite à la proposition de Communauté, l’Union Française, ou Communauté Franco africaine.
Partisans et adversaires de la Fédération : un processus chaotique
Les réformes politiques de la Loi Cadre ont été insuffisantes pour contenir la vague revendicative pour l’indépendance. Le régime colonial et ses alliés africains furent poussés sans cesse à de nouvelles concessions qui ne faisaient qu’enhardir davantage les partisans de la rupture avec la France.
La tournée africaine du Général De Gaulle en Août 1958 pour faire campagne pour le Oui au Référendum en faveur de la proposition de Communauté Franco Africaine fut un jalon important de l’offensive de charme du colonialisme. On se rappelle le ton du discours électoral du Général, maniant la carotte et le bâton et qu’à l’exception de la Guinée eut pour résultat la « victoire » du Oui, aussitôt démentie par la précipitation des événements. La réunion du Conseil Exécutif de la Communauté en Décembre 1959 à Saint-Louis sous la direction du Général président, entouré des vice-présidents chefs de gouvernements africains des territoires fut un show de propagande politique qui tourna court.
Le NON de la Guinée quoique unique eut un effet de contagion énorme. La pression populaire pour l’indépendance orchestrée par les franges radicales représentées par le Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et ses branches territoriales, le syndicats (UGETAN), le Conseil de la Jeunesse d’Afrique, la FEANF, l’UGEAO, les mouvements de Femmes, le MEEPAI, conduisirent à l’éclatement du RDA dont l’hégémonie politique se fissura de toute part au grand désarroi de son Président emblématique, Houphouët Boigny, ministre d’État du gouvernement de De Gaulle et adversaire acharné de l’indépendance et même de la sortie de la Communauté. Le souvenir était déjà lointain du temps (1946-50) où Houphouët était adulé par les masses de toutes les colonies et affublé du nom de « Lénine de l’AOF ».
C’est dans ce contexte de reclassement dans l’espace politique que fut créé le Parti du Regroupement Africain (PRA) dont la position mi-chemin entre l’indépendance immédiate réclamée par les éléments radicaux et le maintien dans la Communauté fut tout aussi vite balayée.
Les controverses autour de l’avenir de la Communauté franco-africaine et la forme de relations entre la France et les « états autonomes » furent à l’origine de la question du Fédéralisme. Le leader du RDA s’opposait énergiquement à toute idée de regroupement entre les colonies et en particulier l’association de son fief, la Côte d’Ivoire avec ses voisins. La majorité de ses pairs même parmi les plus modérés comme Léopold Sédar Senghor prônait le fédéralisme dans le cadre de la communauté, pour s’opposer à la « balkanisation ».
C’est dans ce contexte politique très fluide, fertile en rebondissements que des alliances qu’on l’on qualifia alors de « contrenature » se nouèrent. Les dirigeants de l’Union Progressiste Sénégalaise (Senghor en particulier) qui jusqu’alors ne s’étaient pas signalés dans le camp anticolonialiste, s’érigèrent en champion du Fédéralisme et se retrouvaient du coup dans le même camp que leurs homologues soudanais du RDA, champion de l’esprit unitaire du RDA originel. Dans la foulée, ces deux alliés de circonstance se battent à la fois contre leur opposition de gauche et de droite à l’intérieur de leur territoire respectif, réussissent à élargir leurs alliance dans d’autres colonies, la Haute Volta et la Dahomey notamment.
En début 1959 la création de la Fédération du Mali dont la proposition fut lancée devait comprendre les cinq pays : la Haute Volta, le Niger, le Sénégal et le Soudan avec Bobo Dioulasso comme capitale Fédérale. En l’espace de quelques mois de tergiversations suivies de revirements spectaculaires aux allures burlesques, la Haute Volta et le Dahomey se retirèrent de la galère, laissant le Soudan et le Sénégal alors poursuivre le projet dans la tempête des événements politiques.
La Haute Volta de Maurice Yaméogo, le Dahomey de Sourou Migan Apitty succombèrent à la double pression et au chantage du leader ivoirien Houphouët Boigny appuyé par les administrations coloniales et les chambres de commerce locales. (question de migrants voltaïques et des fonctionnaires dahoméens).
Tout en rejetant le projet fédéral en considérant que la Côte d’Ivoire, territoire le plus riche du groupe ne saurait servir de vache laitière ou « ilot de prospérité dans un océan de misère », Houphouët Boigny prônait le maintien de chaque territoire dans le giron de la Communauté franco-africaine ou de l’Union Française, dans la cadre du pacte colonial tel que prôné par les groupes d’intérêt coloniaux.
La défection du Dahomey et de la Haute Volta ne découragea pas les promoteurs soudanais et sénégalais de poursuivre leurs initiatives. Les négociations d’Avril 1960 avec la France, à Paris qui aboutirent aux accords de « transfert de compétences », ratifiés par les Assemblées territoriales du Sénégal et du Soudan portèrent la Fédération du Mali sur les fonts baptismaux en juin.
Bien que très jeune et ne saisissant pas alors les tenants et aboutissants de ce ballet politico diplomatique, je sentais que le destin de nos peuples se jouait au cours de cette période décisive. Elève au cours secondaire de l’Ecole Militaire Préparatoire Africain de Saint-Louis du Sénégal, établissement accueillant des élèves venus de tous les pays de ce qui était alors « l’Afrique Française », de la Mauritanie au Congo (AOF, AEF et Madagascar), ma sensibilité politique et celle de mes camarades étaient éveillées par les événements en cours. Au titre du Régiment, le 67è RIMA, nous avions participé au défilé organisé le 10 Décembre 1959 à la Place Faidherbe et dans les rues de Saint-Louis, chantant l’air bien connu « C’est nous les Africains qui venons de loin pour servir… », pour accueillir la Général De Gaulle venu présider la Conseil Exécutif de la Communauté. Le sur lendemain (12 Décembre), nous avons été « invités » à assister au meeting de clôture à cette même Place Faidherbe où le Général Président et ses hôtes, soit tous les Chefs de Gouvernement de la Loi Cadre rendirent compte des conclusions de leurs travaux.
La grève des lycéens du Sénégal soutenu par le étudiants et le PAI battait son plein et jetait une ombre sur cette manifestation d’autosatisfaction.
Cependant la proclamation de la Fédération du Mali, je dois l’avouer, avait suscité un réel engouement dans la population de Saint-Louis et dans beaucoup de milieux, en particulier dans les zones frontalières et le long des localités ferroviaires où l’enthousiasme pour l’union était réel. Je me rappelle le titre évocateur à la Une de Bafila, périodique de l’époque : Malien mon frère ! Indépendance !
Avec mes camarades soudanais nous fraternisions par des effusions en marge des rassemblements et d’autres retrouvailles à l’école. Les dimanches, lors des sorties à Saint-Louis les contacts avec les lycéens grévistes nous inspirait une appréciation moins optimiste des perspectives politiques ouvertes pour la Fédération. Quelque rares parmi mes interlocuteurs étaient même franchement pessimistes. Je mettais ces jugements sur le compte de la farouche opposition de leurs auteurs au régime de l’UPS qui avait commencé sa campagne d’intimidation et de répression contre le PAI et ses dirigeants.
Comme on le sait la proclamation de l’Indépendance du Mali fut annoncé en juin 1960. Au terme de la Constitution du 22 Avril 1959, un gouvernement fédéral était mis en place avec Modiba Keita comme Président et chef de gouvernement, Mamadou Dia, vice-président, ministre de la Défense et de la Sécurité, trois ministres pour chaque État, Senghor, président de l’Assemblée Fédérale composée de 40 membres choisis de manière partitaire par les Assemblées législatives des pays fédérés. Une Cour de Justice Fédérale est créée. L’Union Soudanaise RDA et l’UPS fusionnèrent dans un Parti, le Parti de la Fédération Africaine dont Senghor fut désigné Secrétaire Général.
La désignation du chef d’Etat-Major Général de la nouvelle armée provoqua les premières frictions entre Modibo, président de la Fédération et le vice-président, Mamadou Dia, Ministre de la Défense. Mais les états de service professionnel du Colonel Abdoulaye Soumaré s’imposèrent à ceux de son concurrent, le Colonel Amadou Fall. Mais c’était le signe avant-coureur d’un contentieux plus lourd qui allait vite éclater au grand jour, révélant que la Fédération a été bâtie sur un malentendu et même un marché de dupes. En tout cas les questions de fond qui devraient décider de l’avenir de la Fédération ne semblaient pas avoir été traitées en amont entre les protagonistes.
Aussitôt mises en place de manière provisoire, les structures prévues par la Constitution, net avant même leur validation par les organes prévus à cet effet, le vote de confiance du gouvernement par l’Assemblée fédérale, la Fédération éclate dans la nuit du 19 au 20 Août 1960, moins de six mois d’existence.
Les péripéties dramatiques des événements de cette nuit ont provoqué la déception et un véritable traumatisme chez les populations des deux pays et dont les conséquences restent encore perceptibles dans les attitudes de part et d’autre. La propagande officielle de Radio Sénégal et de Radio Mali, les comportements des forces de sécurité dans les postes frontaliers et qui bafouaient la dignité des personnes rapatriées massivement, l’extorsion de biens, la séparation brutale des familles ont provoqué une déchirure durable dans les relations entre les deux pays, alimentant des préjugés qui ne sont pas encore tout à fait effacés.
En septembre 1960, alors que je revenais de Bakel, au terme des grandes vacances scolaires j’ai été témoin direct de ces tragiques événements tout au long de mon itinéraire sur les eux rives du Fleuve Sénégal et de la Rivière Falémé, à la gare ferroviaire de Kidira, tout au long des autres gares de l’axe Kidira-Thiès, Thiès -Saint-Louis. Les modestes populations ont payé un lourd tribut à ce désastre politique que fut la Fédération du Mali.
Cause d’un échec prévisible
La réflexion autour des discours, des aveux et analyse de nombreux acteurs, témoins et les révélations des archives permettent de mieux comprendre les causes de l’échec de la Fédération du Mali, comme expérience unitaire.
Dans le cadre de ce débat, il suffira de retenir quelques éléments qui me paraissent essentiels
L’impréparation politique : une unité construite sous la pression des événements
La Fédération n’a pas été une entreprise murement réfléchie et de manière concertée par un leadership cohérent animé d’un idéal commun.
Le Parti de la Fédération Africaine (PFA) résultant de la fusion de l’UPS et de l’USRDA représentait une direction politique dont les partis composantes et les dirigeants étaient jusqu’à quelques mois seulement différents fondamentalement par leur histoire, leur idéologie et leurs positions sur les questions de fond relatives à la politique coloniale, leur expérience de lutte, radicale pour l’USRDA, faites de compromis voire de compromission pour l’UPS. De plus aucun des deux partenaires, qui, par ailleurs, étaient minés par de contradictions internes, n’avait mené en son sein un véritable débat de programme autour de l’orientation de la Fédération. Le PFA n’avait pas défini une véritable stratégie pour l’unité tant en politique intérieure, africaine qu’étrangère. En fait elle avait opté pour un état fédéral membre de la Communauté franco-africaine dans le respect des accords de « transfert de compétences » qui maintiennent les liens de dépendance économiques, financières, politique, de défense, de sécurité et la prééminence de la France dans les options en matière de politique étrangère dans le contexte de la Guerre Froide d’alors. Le ver était dans le fruit !
Une certaine naïveté semblait avoir habité les principaux dirigeants maliens quant à la volonté des autorités françaises « d’accompagner le jeune État ».
Du côté sénégalis, la Fédération avait été porté par l’UPS, le parti le moins anti colonialiste et le moins acquis aux idéaux panafricanistes. Ce parti persistait dans son hostilité aux forces réclamant l’indépendance immédiate et la rupture avec le France (PAI et PRA Sénégal, BMS).
Toutefois, l’UPS était traversé par des courants hostiles divers avec de sensibilités différentes face au projet fédéral. Senghor qui semble avoir conçu des idées assez systématiques en faveur de la Fédération au point de s’ériger en théoricien de l’opposition à la « balkanisation », s’était révélé dans les faits comme un partisan du maintien de la Fédération dans la Communauté « rénovée », prônant « l’indépendance immédiate mais pas immédiatement », comme le tournera en dérision Sékou Touré. Senghor défendait la Fédération du Sénégal et du Soudan selon la logique des intérêts de la Chambre de Commerce et de son célèbre Président Charles Henri Gallenca qui était son conseiller « avisé » sur les questions économiques. Il ne fallait donc pas s’attendre à une révision de la politique de la Fédération. Même devenu « état indépendant de la Communauté », le Soudan devait rester l’arrière-pays de la colonie du Sénégal. Président de l’Assemblée Fédérale et Secrétaire Général du PFA, Senghor disposait de leviers politiques pour se options.
Mamadou Dia dont les vues étaient pourtant différentes avait soutenu Senghor dans le bras de fer avec Modibo, par solidarité et aussi par une faute d’appréciation qui lui seront fatales à lui-même par la suite, en moins de deux ans plus tard en Décembre 1962.
Lamine Guèye, tiraillé par son attachement au Soudans, sa terre natale, Saint-Louis et Dakar dont il fut tour à tour, Maire, était le plus attaché à la réussite de la Fédération. Le projet l’aurait comblé du point de vue familial à Médine (près de Kayes) et dans l’ancienne capitale du Sénégal. La présence de son neveu Boubacar Guèye dans le Gouvernement Fédéral était en quelques sorte un gage de sa volonté politique pour le succès de l’entreprise
Enfin Doudou Guèye, un des principaux dirigeants de la section Sénégalais du RDA, proche de Houphouët Boigny et des dirigeants du RDA- Soudan, membre du Gouvernement Fédéral et organisateur désigné du PFA était choisi pour jouer le rôle de trait d’union entre les deux groupes de leaders mais aussi pour aider à établir le pont dans l’hypothèse d’un arrangement avec le leader ivoirien, avec lequel tout le monde voulait des relations apaisées à défaut de la rallier au projet fédéral.
L’USRDA, bien que relativement radicale dans ses positions, se situait globalement dans l’aile modéré du RDA, à mi-chemin entre le Parti Démocratique de Guinée et le PDCI-RDA. Modibo Keita, tout en étant opposé aux positions du leader ivoirien était considéré comme sentimentalement proche de ce dernier. La fraternité de Anciens de Ponty y était sans doute pour quelque chose, même s’ils étaient de générations différentes. Houphouët avait soutenu la nomination de Modibo comme Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil dans le cabinet Bourges Maunoury, pendant que Sékou Touré mobilisait l’Union Générale de Travailleurs d’Afrique Noire (UGETAN) et que l’UPC menait la lutte armée dans le maquis camerounais.
Bien que débordé à sa droite par les notables du Parti Progressiste Soudanais de Fily Dabo Cissokho, affilié à la SFIO, l’USRDA n’était pas moins devenu aussi un parti de notables et de grands cadres dans sa haute direction depuis Mamadou Konaté, son premier charismatique leader.
La constitution de la Fédération a pu susciter, un moment, un ralliement plus massif et divers au Soudan qu’au Sénégal autour de l’USRDA. Mais l’enthousiasme fut de courte durée. Passée l’euphorie des diatribes anti-sénégalaises qui semblaient faire l’unanimité, les dures réalités réveillèrent vite les démons de la division.
En somme la Fédération du Mali comme projet unitaire fut victime d’un manque de stratégie sérieusement élaborée à la base de son lancement, le manque de cohésion de ses concepteurs, les attitudes de ses dirigeants au niveau individuel et collectif.
Cette grande initiative fut menée presque dans l’improvisation complète dans une ambiance de passions, de volontarisme politique en porte à faux avec les nombreuses contraintes internes et externes.
Obstacles externes au succès de la Fédérations
Si la Fédération a échoué, elle le doit aussi aux énormes difficultés externes qui furent sans doute mal appréhendées ou sous-estimées
L’opposition déterminée de Houphouët Boigny dont l’influence était considérable sur la conduite des affaires franco-africaines. Sa position de chef du Gouvernement de la plus riche colonie, de leader historique de l’hégémonique RDA et mentor de la classe politique, Ministre d’Etat, le premier africain à ce poste dans le Gouvernement français, interlocuteur privilégié de De Gaulle et des principaux dirigeants français de tous bords, tout cela le désignait comme le N°2 de fait de la France Afrique naissante et qui pouvait anéantir aisément toute initiative qui contrarierait son ambition. Il usera de tous les moyens pour faire échouer le projet fédéral.
Le gouvernement du Général De Gaulle et surtout les services de son célèbre Conseiller Jacques Foccart faisant agir leurs multiples réseaux économiques, politiques et sécuritaires dans les deux pays ont contribué de manière décisive à l’exacerbation des contradictions au sein et entre les groupes dirigeants de la Fédération dont l’éclatement fut accueilli avec soulagement et même des applaudissements dans les milieux officiels français. Le soutien de l’USRDA au PDG de Sékou Touré, au Gouvernement Provisoire de la République Algérienne et au FLN, ses relations avec Kwame Nkrumah, la sympathie affichée pour l’Union Soviétique, Cuba, la Chine, l’oppositions aux essais nucléaires français au Sahara et à la tentative de créer l’Organisation Communes des Régions Sahariennes par la France furent autant de sujet de contentieux qui faisaient redouter à Paris la perte du contrôle de la Fédération du Mali au profit du « camp socialiste ».
De plus, les dirigeants de l’USRDA cachaient à peine leurs intentions de « rééquilibrer les relations entre les deux états » pour accélérer le développement du Soudan, parent pauvre des maigres investissements publics du régime colonial. De quoi inquiéter les chambres de Commerce des deux pays dominés par les intérêts coloniaux solidement attachés au maintien du statu quo.
Les causes internes et externes de l’échec de la Fédération du Mali doivent servir dans la réflexion et les initiatives actuelles dans la recherche pour la construction de l’unité africaine.
Le projet unitaire ne peut pas faire l’impasse sur la nécessité d’une stratégie élaborée sur une base rationnelle qui s’appuie sur des forces sociales réelles ancrées dans la société et l’économie, et pas seulement sur le volontarisme de quelques dirigeants ou individus.
Cette Stratégie doit être conduite par un leadership dévoué, humble, déterminé et uni capable d’inspirer par sa légitimité démocratique et morale.
Ces deux conditions se prolongent dans l’adhésion indispensable aux idéaux d’indépendance pour affirmer l’identité politique, économique et culturelle de l’Afrique dans l’objectif de clore le cycle de la domination étrangère et construire un continent des peuples libre et solidaires.
C’est dire que l’héritage historique, l’adhésion sentimentale à l’idéal unitaire et l’addition mécanique de structures politico administratives ou les amitiés personnelles entre dirigeants seront loin de suffire à la réussite du projet unitaire en Afrique.
Une mobilisation bâtie d’en bas par les fondamentaux de la société constituerait un gage de succès.
REFERENCES
Modibo Keita : Discours et interventions
Dia Mamadou : Nations Africaines et solidarité mondiale
De Benoit, Joseph Roger
L’Afrique Occidentale française de 1944 à 1960 NEA 1982
La balkanisation de l’Afrique Occidentale Française 1979
Paul-Henri Siriex : Félix Houphouet Boigny, homme de la Paix, NEA 1975
Momar Coumba Diop (Sous la direction) : Le Sénégal et ses voisins, 1994
Guédel Ndiaye : l’échec de la Fédération du Mali
Bathily Abdoulaye : L’Union Démocratique Sénégalaise – RDA (section du RDA), Communication présentée à l’occasion du Colloque sur le 40è anniversaire du RDA (1976), publiée dans Mélanges à Henriette Dagui Diabaté
PAR Alain Ngono
JOURNÉE DE L'UA, QUE RESTE-T-IL DU RÊVE DES PÈRES FONDATEURS
Alors que l’UA a fêté, ce 25 mai, son cinquantième anniversaire, l’ambition panafricaniste de Kwame Nkrumah, Sékou Touré et Julius Nyerere ne semble plus portée par les élites, mais par les Africains « d’en bas »
Jeune Afrique |
Alain Ngono |
Publication 26/05/2022
Il y a six ans, les élites du continent annonçaient, par la voix de l’Union africaine (UA), la création d’un passeport unique destiné à faciliter la libre circulation des Africains sur le continent, en toute sécurité et sans visa. Depuis, rien n’a vraiment évolué et nul ne juge nécessaire, pas plus à l’UA qu’au sein de ses États membres, de rendre compte régulièrement de l’évolution de cet important processus.
Cheikh Anta Diop et Frantz Fanon ignorés
Peu importe que le fameux passeport, qui devait être disponible dans les cinq langues officielles de l’Union et contenir les paroles de l’hymne panafricain – « Unissons-nous tous et célébrons ensemble » –, reste largement méconnu des populations africaines. Au même catalogue des belles intentions – tantôt déconnectées de l’ingénierie sociale africaine et des réelles aspirations des peuples, tantôt peu suivies d’effets –, les mêmes élites ont lancé une initiative de libre-échange continentale africaine qui semble avancer, mais qui est bien éloignée des valeurs africaines séculaires de solidarité.
En cette année où l’on célèbre le cinquantième anniversaire de la disparition de Kwame Nkrumah, l’un des pères fondateurs de l’OUA (future UA) et chantre du panafricanisme, tout se passe comme si les élites africaines ne cherchaient pas dans l’Afrique elle-même les solutions aux maux du continent. L’on cherchera en vain des théories aussi significatives que l’African Personality, l’influence de la pensée d’auteurs tels que Cheikh Anta Diop, Frantz Fanon et bien d’autres dans les grandes politiques du continent, que ce soit en matière économique, diplomatique ou sécuritaire.
A contrario, nos grands textes foisonnent de références aux politiques libérales des institutions de Bretton Woods et autres recettes eurocentriques, parfois racistes, appliquées depuis plus de cinq siècles en Afrique.
Choix surréaliste
Au quotidien, la jeunesse observe avec désolation les États africains faire le choix surréaliste de déployer d’énormes ressources intellectuelles, humaines, logistiques et financières pour empêcher ou retarder la libre circulation des Africains sur leur propre continent.
Le niveau de délabrement de l’hôpital Dabakh dépasse l’entendement. Le personnel ne cessait de lancer des appels au soutien. Nous sommes tous responsables de n’avoir pas pris les mesures draconiennes pour un nouvel hôpital a Tivaouane
Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine |
Publication 26/05/2022
On dit en wolof « Derrière chaque acte providentiel il y a la main de l’homme »
Ce qui s’est passé à l’hôpital Dabakh de Tivaouane était prévisible tellement le niveau de délabrement avait dépassé l’entendement.
J’y ai amené mon fils malade il y a 3 ans et je me suis rendu compte des difficultés auxquelles le personnel de santé est confronté pour dispenser correctement les soins.
Ce personnel ne cessait de lancer des cris du cœur pour appeler les bonnes volontés et l’Etat à leur apporter un soutien.
A la place, nous n’avons fait que du saupoudrage depuis plus de 15 ans avec des dons de matériel obsolète et des promesses de construction d’un nouvel hôpital non encore tenues.
Au-delà de l’indignation face à ce drame, nous sommes tous responsables de n’avoir pas pris les mesures draconiennes pour un nouvel hôpital à Tivaouane.
Le régime précédent l’avait érigé en hôpital de niveau 1 alors qu’à la place, nous avons plutôt un centre de santé secondaire.
Feu Al Amine et le Khalife Général actuel ont toujours tiré la sonnette d’alarme et appelé l’Etat à prendre ses responsabilités. En 2021, Le ministre de l’économie avait annoncé le passage à un hôpital de niveau 2 en partenariat avec le FONSIS. Nous attendons encore le début des travaux.
Au-delà du caractère religieux de la ville, Tivaouane mérite une prise en charge par l’Etat, des infrastructures de santé au vu de l’augmentation de sa population (l’hôpital polarise une population de 514.000 habitants) et du développement de la ville qui a pratiquement absorbé les villages environnants.
Que cessent les promesses non tenues et actions d’éclat sans conséquences sur le niveau de prise en charge de la santé des populations.
DÉTRESSE ET CONSTERNATION APRÈS L'INCENDIE MEURTRIER DE L'HÔPITAL DE TIVAOUANE
"Où est Mohamed ?", demande une mère effondrée devant l'hôpital de Tivaouane. La mort de 11 bébés dans l'incendie apparemment accidentel qui a ravagé l'unité néonatale de l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh
Le drame de Tivaoune (ouest), provoqué par un court-circuit selon les premières informations, est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre.
Il a suscité promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités, et appels à la démission dans l'opinion et l'opposition.
Le président Macky Sall a décrété trois jours de deuil national à partir de ce jeudi.
Devant l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, une mère tenant à peine debout interpelle un homme dont elle attend qu'il lui dise où est son fils Mohamed, hospitalisé là il y a 10 jours parce qu'il avait "mal au corps" selon son père."Dieu a pris la meilleure décision", lui répond l'individu, aussitôt repris par le père, Alioune Diouf, un chauffeur de 54 ans.
"Tu ne devais pas le lui dire de cette manière", réprimande Alioune Diouf, tandis que sa femme s'écroule.
Mohame, baptisé lundi, était le deuxième enfant du couple.Sa mère faisait les allées et venues entre la maison et l'hôpital pour l'allaiter.Son père était venu mercredi apporter ses médicaments."Les lits me semblaient corrects", se rappelle-t-il.Il a été alerté par les médias.
Ce qui s'est produit exactement à l'intérieur de l'enceinte peinte en vert, inaccessible aux journalistes jeudi, le niveau de surveillance de cet établissement à la taille et aux moyens relativement modestes restent obscurs.
Les nouveau-nés étaient réunis dans l'unité néonatale, peut-être dans une même salle, 11 ou plus selon les sources.Des témoignages cités par la presse rapportent des flammes se propageant rapidement aux alentours de 21 heures (locales et GMT) à l'étage d'un bâtiment et des explosions de bonbonnes dissuadant d'intervenir.
- La colère gronde -
L'incendie a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", a dit le maire Demba Diop.
Des témoins ainsi que le maire ont indiqué qu'un certain nombre de bébés avaient été sauvés des flammes.
Mais onze n'ont pas survécu selon les autorités.
Cheikh Coundoul s'est déplacé quand il a appris qu'un incendie s'était déclaré à l'hôpital où sa nièce avait laissé son bébé."On n'a trouvé personne à qui parler.C'est quand beaucoup de parents ont commencé à se plaindre que la directrice nous a annoncé que notre bébé avait été consumé par le feu", raconte-t-il.
Il n'a pas encore récupéré la dépouille; on lui a "dit que c'est impossible parce qu'un enquête est ouverte et qu'il appartient au procureur de prendre des décisions".
Le président, en déplacement à l'étranger, a tweeté sa "douleur et (sa) consternation", et dépêché son ministre de l'Intérieur Antoine Diome.
"Le président nous a donné pour instruction d'ouvrir une enquête.Il nous a demandé de faire un état des lieux des besoins en équipements pour les services s'occupant des nouveau-nés ici à Tivaouane et dans tous les hôpitaux du pays", a dit M. Diome.
Mais la colère grondait devant l'hôpital dans un petit groupe de femmes anonymes.
- "Coeur plus que brisé" -
"C'est de la négligence. Laisser les enfants sans personne pour les surveiller et on dit que +c'est Dieu qui l'a voulu+.Une mère prend la précaution de confier son enfant à quelqu'un, même quand elle va aux toilettes", vitupérait l'une d'elles, tandis qu'un homme d'une cinquante d'années invoquait "la volonté divine".
Tivaouane, environ 40.000 habitants, est le fief des Tidianes, l'une des importantes confréries musulmanes qui jouent un rôle social essentiel au Sénégal.
Le khalife des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, déplorait il y a plusieurs mois l'état de l'hôpital. Le drame "était prévisible tellement le niveau de délabrement avait dépassé l’entendement", a écrit son neveu Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine dans une tribune. Il a dénoncé les promesses non tenues de relèvement du plateau médical alors que l'hôpital sert selon lui un bassin humain de centaines de milliers de personnes.
Ce sont des griefs souvent entendus ces derniers mois après une série d'évènements tragiques.
Quatre nouveau-nés avaient succombé en 2021 dans un incendie dans une maternité à Linguère (nord).
Le 1er avril, Astou Sokhna, une femme d'une trentaine d'années enceinte de neuf mois, est morte à l'hôpital public de Louga (nord) après avoir, selon ses proches, vainement attendu dans de très grandes souffrances et pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait.
"J'espère que cette fois les sanctions frapperont le sommet d'un système globalement défaillant", a tweeté l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye.
"Encore des bébés brûlés dans un hôpital public.C'est inacceptable Macky Sall", a tweeté un député de l'opposition, Mamadou Lamine Diallo.
Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a tweeté avoir "le coeur plus que brisé".
DRAME A TIVAOUANE, L'ETAT DECRETE 3 JOURS DE DEUIL NATIONAL
Le chef de l’Etat a décrété un deuil national de trois jours, à compter de ce jeudi, suite au drame survenu à l’hôpital Abdelaziz Sy Dabakh de Tivaouane où 11 nouveau-nés ont trouvé la mort mercredi dans un incendie
Le chef de l’Etat a décrété un deuil national de trois jours, à compter de ce jeudi, suite au drame survenu à l’hôpital Abdelaziz Sy Dabakh de Tivaouane où 11 nouveau-nés ont trouvé la mort mercredi dans un incendie.
Selon un communiqué lu à la Télévision nationale (RTS), les drapeaux vont rester en berne au cours de cette période.
Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, va assister à l’ouverture du sommet extraordinaire de l’organisation continentale à Malabo (Guinée équatoriale), mais il va ensuite écourter son séjour pour rentrer au Sénégal, selon la RTS.
Il est attendu à Dakar, samedi, avant de se rendre à Tivaouane pour y rencontrer des religieux et les familles des victimes de l’incendie de l’hôpital Abdelaziz Sy Dabakh Tivaouane.
MERCATO, SADIO MANE GARDE LE SUSPENS
Sadio Mané, l’attaquant de Liverpool, a évoqué son avenir chez les Reds. L’international sénégalais assure qu’il sera fixé après la finale de la Ligue des Champions samedi soir.
Sadio Mané, l’attaquant de Liverpool, a évoqué son avenir chez les Reds. L’international sénégalais assure qu’il sera fixé après la finale de la Ligue des Champions samedi soir. Sadio Mané ne veut donner aucune indication concernant le fait qu’il restera ou pas : « Je ne dis pas oui ou non, je répondrai après la Ligue des champions. » a-t-il ajouté.
Alors que son coéquipier Mohamed Salah a clairement indiqué, en conférence de presse ce mercredi, qu’il « reste la saison prochaine, c’est sûr, c’est clair », Sadio Mané, lui, a préféré attendre la fin de la finale de la Ligue des champions entre les Reds et le Real Madrid de samedi prochain pour donner plus de détails sur son avenir à Liverpool.
En effet, dans un entretien accordé à Sky Sports, le Lion de la Téranga, en fin de contrat avec le llub de La Mersey en juin 2023, et dans le viseur de grandes écuries européennes, s’est montré très évasif sur son avenir. « Que je reste ou non [à Liverpool], je répondrai après la finale de Ligue des Champions », a notamment déclaré Sadio Mané.
Des propos qui mettent clairement le doute sur son avenir avec les Reds. D’autant plus que le Bayern Munich est fortement intéressé par sa signature et d’autres grands clubs comme le Paris-Saint Germain et le Real-Madrid seraient également intéressés par l’enfant de Bambaly (Sédhiou).
Et si la saison prochaine Cristiano Ronaldo évoluait aux côtés de Sadio Mané ? Deux rumeur envoient les deux stars planétaires dans le même club, le Bayern Munich. L’international sénégalais de 30 ans pourrait quitter Anfield cet été. Le club de la Bundesliga qui pourrait perdre son buteur vedette Robert Lewandowski espère le remplacer avec Sadio Mané. L’attaquant des Reds est à 21 buts et 2 passes décisives cette saison, entre la Premier League et la Ligue des champions de l’UEFA. Et le Bayern Munich pourrait également tenter le coup Cristiano Ronaldo.