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25 avril 2025
SEULE L'APPLICATION DE LA CHARIA PEUT RÉGLER LE PROBLÈME, SELON SEYDA BINETOU DIOP
L'autodéfense ou la justice populaire ? A mesure que se multiplient les agressions mortelles dans la capitale et sa banlieue, voire le pays tout entier, les Sénégalais commencent à lyncher des «inconnus» qu’ils accusent de «voleurs» ou «d’agresseurs»...
Les Sénégalais ont commencé à se faire justice eux-mêmes. Ils menacent même de tuer, voire de carrément égorger, tout agresseur qui serait pris en flagrant délit. Une justice populaire à laquelle s’oppose toutefois l’islamologue Seyda Binetou Diop. Elle pense que seule l’application de la loi divine, la Charia, peut aider à couper la racine du mal.
A mesure que se multiplient les agressions mortelles dans la capitale et sa banlieue, voire le pays tout entier, les Sénégalais commencent à lyncher des «inconnus» qu’ils accusent de «voleurs» ou «d’agresseurs»...
Dans une vidéo devenue virale, des jeunes de Grand Yoff, reprochant à un «inconnu» d’avoir poignardé un des leurs au cou, l’ont roué de coups et attaché à un poteau. Dans une autre vidéo, un autre incriminé a même eu la malchance de recevoir une brique sur la tête. Sans compter ce jeune qui, interpellé dans une maison, au milieu de la nuit, a été obligé d’étaler ses talents de danseur dans un environnement pas favorable. Presque nu, il ne lui restait que sa culotte, et chaque pas de danse a été accompagné d’un coup de cravache ou de ceinture. Une justice populaire qui commence à s’exercer dans certains quartiers à Dakar. «Je ne suis pas du tout d’accord avec eux. Juger, c’est le rôle de l’Etat. Les Sénégalais ne doivent pas agir ainsi. Ce n’est pas bien. Le justicier ne construit pas un pays. Il peut le défaire même. Car, on peut se tromper de cible et s’attaquer à un innocent «, dixit la conférencière religieuse Seyda Binetou Thiam qui plaide pour l’application de la charia.
La prêcheuse de la Tfm (Télévision futurs médias) demande à l’Etat d’agir et empêcher cette justice populaire qui ne présage rien de bon. Parce que, dit-elle, le pays est en danger. Mais sauvé par «les versets du Coran psalmodiés à longueur de journée dans les daara, dans certaines familles et à la mosquée. Qu’on ne minimise pas cela. C’est quelque chose de très important dans le pays. Malheureusement, au Sénégal, on ne donne aucune importance aux hommes religieux et à l’éducation coranique. Même dans les programmes de télévision ou à la radio, on les met à des heures de très faible audience. Il n’empêche, on continue à jouer notre rôle d’enseignement des préceptes islamiques, de la religion musulmane qu’est l’islam», a-t-elle expliqué.
Selon toujours «Ya Seyda», «si on avait appliqué à la lettre les préceptes de l’Islam, on n’allait jamais en arriver à la situation où on en est aujourd’hui. Si on n’y prend garde, ça risque de s’aggraver», prévient notre interlocutrice tout en précisant n’avoir jamais demandé de mettre un Etat islamique au Sénégal, mais d’appliquer la charia. «On doit appliquer la charia. Je vis la charia en moi et pour toujours. Si j’étais élue présidente de la République du Sénégal, l’application de la charia allait être ma priorité première ».
Dans ce raisonnement, elle dit fustiger le manque de considération et de respect envers l’autre qui prévaut dans notre pays. «Personne ne respecte personne. On est obnubilé par l’avoir au détriment de l’acquisition de connaissances qui fonde l’homme. Les gens n’ont aucune éducation. Ils sont égoïstes et ne pensent qu’à la richesse. Or, le Prophète Mouhamed (PSL) a toujours demandé d’aider son prochain. Il y a aussi une crise des valeurs. Mais c’est aussi lié à la situation sociale du pays».
Seyda Binetou Thiam, convoquant un hadith, rappelle que le Prophète (PSL) avait demandé que si quelqu’un voit un interdit de Dieu, qu’il essaye de l’enlever d’abord avec la main. Si ce n’est pas réglé, on essaie avec la parole. Si cela persiste, que la personne s’en offusque intérieurement et profondément. Elle rappelle aussi que son pouvoir aujourd’hui, «c’est la parole» et elle ne compte «jamais se taire» tant qu’elle est en vie. Continuez donc à prêcher pour notre plus grand bonheur, Sayda !
LA PAUVRETÉ ET LES PROBLÈMES SOCIAUX ONT UNE CORRÉLATION AVEC LES AGRESSIONS
Selon les psychologues Khalifa Diagne et Papa Ladjické Diouf, Le problème est systémique et la responsabilité partagée entre l’Etat et les parents de cette jeunesse désœuvrée, inconsciente et adepte de l’argent facile et d’autres pratiques illicites
Le problème est systémique et la responsabilité partagée entre l’Etat et les parents de cette jeunesse désœuvrée, inconsciente et adepte de l’argent facile et d’autres pratiques illicites telles que la toxicomanie. C’est l’avis des deux psychologues Khalifa Diagne et Papa Ladjické Diouf qui affirment qu’il y a une corrélation entre la pauvreté, les problèmes sociaux et ces cas d’agressions au Sénégal.
KHALIFA DIAGNE, PSYCHOLOGUE : « On ne peut pas dire que le Sénégal est devenu un Etat voyou »
«Même s’il est vrai qu’on assiste à une recrudescence des cas d’agressions ces derniers jours, il serait exagéré d’en arriver à conclure que le Sénégal est devenu un État criminogène. La raison est toute simple : le pourcentage des Sénégalais victimes d’agression est très marginal comparé à celui des Sénégalais qui vaquent tranquillement à leurs occupations. Sur les questions de violences (agressions, meurtres, vols, etc.), il y a des indicateurs scientifiques qui permettent de déterminer le niveau et de tirer des conclusions. Et à mon avis, si l’on en tient compte, en dépit de la situation qui prévaut actuellement dans notre pays, on ne peut pas dire que le Sénégal est devenu un État voyou. Ce qui est arrivé à une certaine frange de notre jeunesse qui s’adonne à la délinquance et qui commet des agressions est un problème systémique. La responsabilité est partagée entre toutes les instances de socialisation qui jouent mal leur rôle. Aux bancs des accusés, il faut mettre l’Etat qui est responsable du système éducatif et des programmes. Mais également les parents dans les familles dont sont issus les jeunes délinquants.
En effet, c’est l’Etat et les familles qui sont principalement responsables de l’éducation des enfants et des jeunes. Leur mission c’est d’en faire des citoyens modèles. Leurs failles donnent une jeunesse désœuvrée, inconsciente et adepte de l’argent facile et d’autres pratiques illicites. De toute évidence, il y a toujours une corrélation entre la pauvreté, les problèmes socio-économiques et les cas d’agressions. Ce, dès lors que l’agresseur commet son acte pour soustraire de façon frauduleuse les biens d’autrui. Un jeune est souvent instable sur le plan psychologique et caractérisé particulièrement par des émotions négatives lorsqu’il ne peut pas travailler pour subvenir à ses besoins et reste sans perspectives. C’est-à-dire s’il n’a aucun espoir pour son avenir. C’est pourquoi il faut non seulement bien préparer les enfants à l’école et dans les familles en leur donnant des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire. Mais également créer les conditions de leur insertion professionnelle pour leur permettre d’avoir des revenus décents. Sinon, toute situation de précarité engendre chez eux frustration et révolte pouvant conduire à des agressions et des vols qu’ils vont concevoir psychologiquement comme un comportement légitime».
PAPA LADJICKÉ DIOUF, PSYCHOLOGUE : « Cette recrudescence d’agressions coïncide avec l’après-Covid »
«Les criminels peuvent avoir différents profils et divers motifs. Il est difficile de déterminer un profil type de criminel sénégalais. En revanche, la violence est présente partout dans notre société et les plus vulnérables sont les femmes et les enfants. C’est clair que la recrudescence des agressions coïncide avec l’après COVID et ses conséquences économiques sur les petits emplois. Les responsables en sont certains jeunes qui vivaient de l’économie de la lutte et les familles démunies, la tension politique dans le pays. À cela s’ajoute certainement la question de la toxicomanie. Ces différents éléments peuvent augmenter l’indifférence au sens moral et l’agressivité chez les jeunes touchés par la situation décrite plus haut. Cela dit, il existe des psychopathes et des pervers parmi nous. Ce qui relève de pathologies». Il existe un nouvel adage porté par les lutteurs: « dama bëgga teràl samay wayjur». Le « tekki » est un énorme poids psychologique chez beaucoup de jeunes hommes ! « Tekki» et « téral » sont deux poids psychologiques et émotionnels qui pèsent énormément sur les épaules des jeunes (surtout les hommes) dans une société de culture patriarcale. Nous devons travailler en alliés autour des modèles d’éducation et des valeurs humaines (surtout la Compassion). Beaucoup vivent avec des traumas et des troubles de personnalité issus de blessures d’enfance à cause de la violence dans les familles ».
LES SÉNÉGALAIS ONT-ILS DES RAISONS D’AVOIR PEUR ?
Le pays est plongé depuis quelques jours dans une psychose générale ! Les Sénégalais ne se sentent plus en sécurité. Que ce soit dans la rue, leurs lieux de travail et jusque chez eux, ils ont peur de se faire agresser voire tuer.
Le pays est plongé depuis quelques jours dans une psychose générale ! Les Sénégalais ne se sentent plus en sécurité. Que ce soit dans la rue, leurs lieux de travail et jusque chez eux, ils ont peur de se faire agresser voire tuer. L’insécurité est grandissante et personne n’est à l’abri au moment où les politiques sont plus préoccupés par les législatives du 31 juillet prochain ou un éventuel troisième mandat présidentiel. En attendant, Dakar et sa banlieue ont vécu un week-end macabre. En seulement 72 heures, trois personnes dont une dame ont été froidement tuées à Pikine, à Diamaguène et à Ouakam. Une recrudescence de la violence qui ne serait pas une chose nouvelle, à en croire le psychologue clinicien Pr Serigne Mor Mbaye. Les Sénégalais ont-ils réellement des raisons d’avoir peur ou cette psychose est-elle largement exagérée ? Des psychologues le pensent tandis que les populations, elles, en plus de préconiser le rétablissement de la peine de mort entreprennent de mettre en place une justice populaire, histoire de régler leurs comptes aux agresseurs et autres tueurs. Décryptage avec des psychologues, des juristes, des médecins et des acteurs de société civile...
ENTRE L’ÉTABLISSEMENT DE MILICES DE QUARTIER, LE RÉTABLISSEMENT DE LA PEINE DE MER ET LA LOI DU TALION : Les Sénégalais déterminés à mettre en terme aux tueries sauvages
Ces derniers jours, l’insécurité gagne du terrain au Sénégal. Les Sénégalais, qui ont de plus en plus peur, demandent le rétablissement de la peine de mort abolie en 2004. En attendant, ils entendent se constituer dans les quartiers en collaboration avec les forces de l’ordre pour dissuader les agresseurs.
A l’entrée de la boutique du sieur Ousseynou Diallo, sise à l’Unité 15 des Parcelles assainies, trois jeunes gens, dont deux conducteurs de motos « tiak tiak», discutent la peur au ventre. Ils se disent préoccupés, hantés même, par le phénomène des agressions à Dakar. «Pas plus tard qu’hier, les agresseurs s’en sont pris à une dame qui était dans son véhicule. Il parait qu’elle avait une somme d’argent avec elle. Pour s’en emparer, les agresseurs ont même cassé le pare-à-brise du véhicule», raconte l’un d’eux, témoins des faits. Et l’autre de revenir sur le cas de Papi Niang poignardé à mort à Ouakam par son ami. «Regarde ce qui s’est passé à Ouakam. On tue sans états d’âme et pour un rien», s’est-il indigné. «C’est pourquoi, je n’accepte plus de faire des livraisons dans des zones à risques. Aujourd’hui, je joue la carte de la prudence. On n’est plus en sécurité. Et les agresseurs sont partout», a affirmé Alassane, un «tiak tiak». «Deuk bi kay, wooratoul», a renchéri le préposé au comptoir de la boutique, Ousmane Diallo.
L’insécurité, avec la recrudescence des cas d’agressions physiques mortelles, est au sujet de toutes les discussions aujourd’hui. Un sujet qui ne laisse aujourd’hui aucun Sénégalais indifférent. Astou, pagne mal noué sur un corps flottant dans une robe trois quart qui cache mal ses seins, ouvre grandement les yeux. Elle participe sans même être invitée à la discussion. Elle, c’est l’affaire de la caissière Fatou Kiné Gaye sauvagement tuée dans son lieu de travail à Pikine Rue 10, en banlieue dakaroise, qui la préoccupe. «Tuée par son propre collègue de travail ! Je n’arrive pas à y croire. C’est comme un rêve ou suivre un film d’enquête», commente cette cliente avant de tendre une pièce de 50 francs au boutiquier. Elle vient acheter un sachet d’eau de javel. Avant de prendre congé des lieux, elle demanda aux deux «tiak-tiak» de s’armer de beaucoup de prudence. «Inchallah. Merci», lui a répondu Alasane entrain de se débarbouiller. La main droite agrippée à un fer accroché à la porte de l’enseigne, son ami et collègue « tiaktiak » surveille d’un coin de l’oeil sa moto qu’il venait de garer à côté. «Si je pouvais la faire entrer ici (ndlr: dans un coin de la boutique), ce serait plus sûr», dit-il au boutiquier qui accepte la sollicitation. Les motos sont aussi les cibles des agresseurs qui les suivent parfois jusque dans les maisons. Alassane, lui, se dit surtout tourmenté par le fait que, quand les criminels attaquent quelqu’un, même si c’est en plein jour, personne ne réagit. Il pense que le temps de la mobilisation a sonné. «Nous ne pouvons plus supporter le fait d’être agressés en plein jour. Organisons des marches sur toute l’étendue du territoire», préconise-t-il.
Une grande mobilisation à la place de l’Obélisque ou bien dans chaque commune, c’est la proposition faite aussi par Meissa Ndiaye, charretier et vendeur de produits halieutiques. «Les gens pensent que seuls les ‘tiak tiak’ sont attaqués. Nous aussi on est obligé de jouer les guerriers pour nous en sortir. Là où on s’approvisionne, il faut être un vrai guerrier, laisser passer certaines provocations, sinon, on peut y perdre la vie», a-t-il révélé ajoutant que ce sont tous les Sénégalais qui sont en danger désormais. C’est pourquoi, et à défaut d’une grande mobilisation d’envergure nationale, Mara Diagne, tailleur de profession, pense qu’il urge aujourd’hui de s’organiser dans les quartiers et se faire justice soi-même. «J’ai toujours été contre la violence populaire. Malheureusement, ceux qui tuent, ce n’est pas la prison qui va leur faire peur. Il faut que les populations s’organisent pour mettre fin à ces tueries. Si l’Etat ne peut pas gérer notre sécurité, nous allons le faire nous-mêmes. Tout un chacun d’entre nous doit être policier et gendarme dans son coin «, a-t-il proposé pensant que seule la masse populaire avec l’appui des forces de sécurité peuvent faire retourner la situation à la normale. Junior Faye est partisan d’une parfaite solidarité entre populations et forces de sécurité. Face au règne de la terreur et de l’insécurité que nous imposent les voleurs, assassins et meurtriers, «il faut d’avantage s’organiser pour sauver des vies. Je ne prône pas le sauve-qui-peut mais tout corps menacé est tenu de se défendre» dit-il. Tidiane Diallo est lui aussi favorable à cette police de quartier.
Le cœur meurtri, il affirme que «personne n’est aujourd’hui en sécurité. Même sous nos propres toits nous sommes menacés. En plein jour, les gens sont agressés. On se croirait dans un film hollywoodien. Nous sommes tous complices parce que nous avons toujours été passifs et inactifs face à ces agressions. La stratégie est simple, que les gens s’organisent dans les quartiers et zones pour faire face à ces bandits. Nous devons prendre nos propres responsabilités car c’est nous qui sommes tués». Mais, au-delà du reflexe d’autodéfense prôné par certains Sénégalais qui entendent se constituer en justiciers, beaucoup demandent le rétablissement de la peine de mort devenue une demande sociale très forte. Mbaye Diagne, la bouche remplie de «pain-ndambé», fait passer difficile son message. «Nous exigeons qu’une loi rétablissant la peine de mort soit votée à l’Assemblée nationale au risque de boycotter ces législatives. Il faudrait qu’on soit exigeants.
Dafa djot (Ndlr, il est temps). Dagnoo sonn (nous sommes fatigués). «. Face à ces violences physiques, voire ces agressions mortelles, Modou Ngom, lui, ne demande pas l’application de la peine de mort, mais une correction très sévère voire une torture exercée sur n’importe quelle personne ayant commis un meurtre volontairement.
MAMADOU DIAW REÇOIT LE PRESTIGIEUX PRIX JOHN F. KENNEDY DU CORPS DE LA PAIX AMÉRICAIN
Elle n’est pas du même ordre, certes, que le trophée continental conquis par Sadio Mané et ses coéquipiers en début d’année au Cameroun, mettant fin à une très longue diète des « Lions » et à une faim de victoire des Sénégalais, il n’en reste pas moins que la distinction décrochée de haute lutte par notre compatriote Mamadou Diaw a Washington honore notre pays tout entier. Et au-delà, sans doute, le continent africain.
En effet, il vient d’être récompensé du prestigieux John F. Kennedy Service Award. Créé en 2006, ce prix honore tous les cinq ans, à travers le monde, cinq membres du Corps de la Paix américain, pour leur service exceptionnel, leur leadership, leur engagement, leur travail acharné et leurs sacrifices ayant contribué à l’avancement de la mission et des valeurs du Corps de la Paix et au développement des communautés. Notre distingué compatriote fait donc partie des cinq récipiendaires de la cuvée 2022. Des récipiendaires choisis à travers le monde entier, Mamadou Diaw étant le seul Africain parmi eux. Il a reçu son prestigieux prix le 19 de ce mois dans la capitale fédérale américaine. Encore une fois, ce prix n’est décerné que tous les cinq ans. Authentique fils de la banlieue, plus précisément de la commune de Tivaouane-Sao, Mamadou Diaw a effectué ses études primaires à l’école de Diamaguène et ses études secondaires au lycée Blaise Diagne, deux établissements où il comptait parmi ses condisciples un certain…
Mamadou Oumar Ndiaye. C’est au lycée Blaise Diagne qu’il a obtenu, en 1978, son baccalauréat en série D (actuelle S2) avec la mention Bien. La même année, Il a été lauréat au concours général plus précisément en histoire. Bénéficiaire d’une bourse d’excellence de l’alors Fonds Européen de Développement (FED), Mamadou Diaw, surnommé « Tapha » par ses amis de la banlieue, a poursuivi ses études universitaires en Italie, à la Faculté d’Agronomie et de Sciences Forestières de l’Université de Florence où il a décroché son diplôme d’Ingénieur des Eaux et Forêts avec la mention Très Bien plus les félicitations du jury et la dignité de publication du mémoire. Il a ensuite intégré l’Institut Agronomique d’outre-mer de Florence d’où il est sorti avec un diplôme de spécialisation en cartographie pour la gestion des ressources naturelles en Afrique subtropicale.
De retour au Sénégal, Mamadou Diaw a commencé sa carrière professionnelle en travaillant, de 1984 à 1993, dans la lutte contre la désertification, pour le compte du Projet de boisement Villageois de Louga et le Projet de Reboisement du Sénégal, respectivement financés par la FAO et l’USAID. Pendant cette période, il a suivi un cours post-universitaire de spécialisation en tenure foncière et gestion des ressources naturelles en Afrique subsaharienne au Land Tenure Center de l’Université de Wisconsin, Madison, aux Etats Unis.
De l’agroforesterie à la santé communautaire
En mai 1993, Mamadou Diaw a intégré le Corps de la Paix Américain. En sa qualité de Directeur Adjoint, il a eu à concevoir, négocier, gérer et exécuter des projets dans le domaine de l’agroforesterie et la gestion des ressources naturelles, de la biodiversité, de l’éducation environnementale et de l’écotourisme. En 2008, il a migré dans le secteur de la santé au sein du Corps de la Paix en gérant des projets de santé communautaire touchant la santé de la mère et de l’enfant, la santé de la reproduction et la lutte contre le paludisme. Cette nouvelle responsabilité a poussé Mamadou Diaw à entreprendre de nombreuses formations dont un cours post-universitaire de spécialisation en eau et santé, à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Il enchainera avec des études diplômantes en santé, d’abord en décrochant un Master 2 en santé environnementale à l’Université de Versailles avec la mention Assez Bien ; et un doctorat en santé communautaire avec les félicitations du jury à l’Université Paris-Saclay. Pendant sa carrière au Corps de la Paix, Mamadou Diaw a eu à former, coacher et inspirer plus de mille volontaires américains et des centaines de membres des communautés, des agents des Eaux et Forêts, des enseignants, des infirmiers et sages femmes.
En outre, son travail a contribué au développement de plus de mille villages à travers notre pays. La carrière de Mamadou Diaw au Corps de la Paix a été récompensée par de nombreuses distinctions au sein de la mission diplomatique américaine au Sénégal. Le couronnement, on l’a dit, c’est qu’il a reçu le 19 de ce mois, à Washington, la plus prestigieuse distinction du Corps de la Paix, le John F. Kennedy Service Award. Toutes nos félicitations à ce brillant compatriote à travers lequel l’expertise sénégalaise est honorée une fois de plus !
LE COUSINAGE A PLAISANTERIE COMME MOYEN DE REGLEMENT DU CONFLIT
«La culture, un outil de consolidation définitive de la paix en Casamance.» Tel est le thème des ces journées culturelles de l’Association Abadji-To.
Le Sénégal est l’un des rares pays au monde qui dispose d’un puissant levier de règlement de conflit et de pactisation des peuples appelé «cousinage à plaisanterie». Un levier très souvent activé et mis en branle dans la partie sud du pays, la Casamance, où la culture constitue le plus clair moyen d’expression des peuples. Des communautés qui, depuis la nuit des temps, continuent encore et toujours de perpétuer les traditions culturelles et cultuelles, legs de nos ancêtres. Ce fut le cas le 13 juin dernier à Kafountine dans le cadre de la 1ère édition des journées culturelles de l’Association Abadji-To, une entité qui regroupe les populations des villages de Tendouck, Mlomp, Kabiline et des îles Karone.
«La culture, un outil de consolidation définitive de la paix en Casamance.» Tel est le thème des ces journées culturelles de l’Association Abadji-To. Mathématiquement un village légendaire (Abadj-To) qui polarise l’ensemble des populations des villages de Tendouck, de Mlomp, de Kabiline et des îles Karone et qui constitue aujourd’hui des cousins à plaisanterie. Pour Fabourama Sagna, le président d’Abadji-To, ce cousinage, entretenu et développé depuis des temps ancestraux, a survécu à travers les siècles et se vit encore de nos jours malgré les coups de boutoir de la modernité et de la globalisation universelle. «Tu ne verseras point le sang du cousin ; Tu ne défieras point le cousin ni dans des sports de combat, ni dans un conflit ; Tu ne refuseras point la médiation du cousin en cas de conflit interne, etc.» Voilà quelques-uns des préceptes qui sous-tendent ce cousinage et qui mettent en relief, selon Fabourama Sagna, la dimension de régulation des peuples pour une commune volonté du «vivre ensemble en harmonie».
Un outil fondamental de régulation sociale
Et au-delà des socio-cultures composant la communauté Abadj-To, cette organisation sociale, de l’avis de son président, peut donc s’avérer un puissant outil de développement socioéconomique pour la restauration de la paix. «Sous ce rapport, elle constitue une stratégie tendant à la réconciliation des populations de la Casamance entre elles pour amorcer le pardon dans les cœurs et les esprits», a-t-il indiqué lors de la cérémonie de lancement de ces journées à Kafountine. Car pour Fabourama Sagna, la réconciliation suppose l’instauration d’un dialogue, donc d’un échange entre frères à l’image d’Abadji-To. C’est pourquoi, à la lumière de ces quelques traits culturels de la société diola, ces journées culturelles ont pour objectif, selon lui, d’actionner un des leviers devant permettre d’ouvrir la voie à des activités culturelles, économiques, éducatives et sportives de leur communauté. «C’est un cadre de concertation et de dialogue entre les peuples de la fatrie à plaisanterie», martèle le président d’Abadji-To pour qui la pérennisation de cet outil exige l’implication et l’engagement constant d’un sang neuf. Suffisant pour Fabourama Sagna d’en appeler à cette vaillante jeunesse : «Appropriez-vous l’Association Abadj-To car ses fruits ne seront certainement pas les nôtres, pères fondateurs, mais les vôtres. Réservez vos places à bord du bateau Abadj-To pour le conduire vers un horizon enchanteur moulé dans une Casamance qui s’est définitivement retrouvée.»
Un link entre la culture et le tourisme
Parrain de cet événement culturel, Philipe Ndiaga Ba, natif de Kafountine et Directeur national de la Promotion touristique au ministère du Tourisme et des transports aériens, parrain de ces journées culturelles, n’a pas manqué de saisir le link solide qui existe entre culture et tourisme. Ce dernier étant conscient que la promotion du tourisme doit être portée par toute la population dans tous les aspects de la vie, culture, sport, restauration, etc. «Aujourd’hui au Sénégal, nous avons l’offre balnéaire qu’on a toujours vendue et qu’on continuera à vendre, mais le pays doit se positionner sur la diversification de l’offre touristique», soutient-il. Toute chose qui doit, de l’avis du Directeur national de la Promotion touristique, passer par la culture qui constitue un élément essentiel qui doit permettre de matérialiser un tel dessein. Et pour Philipe Ndiaga Ba, tout un chacun peut visiter des pays de la sous-région et du Maghreb, etc. qui disposent de plages et qui, à ses yeux, sont des concurrents réels. Mais dit-il, la culture casamançaise n’existe, selon lui, qu’en Casamance. Il a, à cet effet, exhorté les acteurs à travailler ensemble pour créer un cadre de dialogue et d’échanges. Occasion pour Philipe Ndiaga Ba de magnifier l’organisation de cet événement culturel à l’actif d’Abadji-To. «Nous remarquons qu’il y a beaucoup de problèmes qui arrivent au niveau des tribunaux et qui pouvaient s’arrêter dans le quartier, dans le voisinage. Avec le cousinage à plaisanterie, cela permet, dès qu’il y a l’intervention d’un cousin, même si on est sur le point de porter plainte, on accepte la médiation parce qu’il y a le cousinage à plaisanterie», souligne Philipe Ndiaga Ba. Qui en veut pour preuve la présence de nombreux sérères à la tête de beaucoup de services administratifs au niveau de Ziguinchor. A la faveur du cousinage entre Aguène et Diambogne, «cela a permis aux sérères de participer activement à la recherche de la paix en Casamance», argue-t-il. Et c’est pourquoi ce dernier a, de nouveau, exhorté l’Association Abadji-To à œuvrer pour que la paix revienne en Casamance.
IL Y A UN BOUILLONNEMENT DE LA PENSÉE DEPUIS CES DIX DERNIÈRES ANNÉES
Depuis la disparition des grandes figures de la négritude comme Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Léon G. Damas, entre autres, la pensée semble tourner à vide en Afrique, estime l'universitaire Felwine Sarr
Depuis la disparition des grandes figures de la négritude comme Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Léon G. Damas, entre autres, la pensée semble tourner à vide en Afrique. Mais l’écrivain Felwine Sarr, par ailleurs professeur de philosophie africaine et contemporaine et diasporique à Duke University, aux Etats-Unis, n’est pas d’avis.
Selon lui, il y a un renouveau de la pensée depuis les années 90, 2000, et les artistes, les écrivains ont produit énormément de textes théoriques. «Les artistes produisent beaucoup d’œuvres. Il y a énormément d’écrivains du continent qui publient parce que la pensée, elle est aussi dans la littérature et elle n’est pas que dans les textes théoriques», a soutenu Felwine Sarr. Il s’exprimait hier lors du Colloque scientifique de la 14ème édition de l’art africain contemporain qui se déroule à Dakar du 19 mai au 21 juin.
Depuis 2016, le Pr Sarr organise à Dakar les Ateliers de la Pensée pour questionner les modèles politiques et économiques existants et réfléchir aux transformations du monde contemporain depuis l’Afrique. «Il y a des Ateliers de la Pensée qu’on organise depuis 2016. Donc je trouve qu’il y a un bouillonnement et que peut-être l’un de nos défis, ce n’est pas justement de rester sous l’ombre tutélaire des grandes figures de la négritude et de ne pas voir ce qui existe depuis. Bien qu’on les revendique toujours comme des ancêtres mais quand bien même, il y a un bouillonnement depuis ces dix dernières années», répond M. Sarr en marge de la cérémonie de lancement du Colloque du Dak’art 2022.
Par Yoro DIA
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DÉSARME LES GLADIATEURS
La démocratie avance mais nos hommes politiques reculent en voulant toujours nous ramener à l’ère des furies. Le Conseil constitutionnel à travers ces dernières décisions, a fait tomber un alibi électoral mais à coup sûr, ils en trouveront d’autres
L’idée d’Etat de Droit repose sur la suprématie de la Constitution. Elle fut instaurée aux Etats-Unis par le Juge Marshall dans l’arrêt Marbury contre Madison en 1803, qui a ainsi imposé le contrôle de constitutionnalité. En France, il a fallu attendre la Vème République, en 1958, pour imposer ce contrôle de constitutionnalité et mettre fin à ce que le Doyen Vedel appelait «l’insoutenable autonomie du politique». Le contrôle de constitutionnalité imposé par le Chief justice John Marshall n’est pas passé comme lettre à la poste parce que les Présidents des Etats-Unis, Thomas Jefferson et James Madison, considéré comme le père de la Constitution, contestèrent vigoureusement la décision du juge. «Au nom de la démocratie et de l’équilibre des pouvoirs, Jefferson et Madison refusaient en définitive de voir en la Cour suprême, organe non responsable politiquement, le gardien unique de la Charte fondamentale, ouvrant un débat sur la légitimité et le rôle du juge constitutionnel, qui se poursuit encore de nos jours…», comme le rapporte Louis Favreau dans son livre Droit constitutionnel. Le débat est d’une actualité brûlante chez nous.
Une constitution a aussi pour mission de mettre l’ordre dans la vie politique, avec la juridicisation de la politique, c’est-à-dire que les contentieux politiques ne sont plus réglés par des furies ou des émeutes comme en 1988, suivies de la proclamation de l’Etat d’urgence, ou dans les années 90 avec l’assassinat du juge Sèye et la mort des policiers, mais par le Droit. Cette juridicisation de la vie politique qui est devenue une lame de fond depuis l’alternance de 2000, et renforcée par celle de 2012, parce que dans notre système politique dont l’alternance est devenue la respiration naturelle et où l’opposition gagne souvent de grandes villes comme Dakar, il est difficile de faire croire aux citoyens qu’on peut truquer des élections. Cette croyance est confirmée par le fait que depuis 2012, Macky Sall n’a jamais pu gagner à Touba et a perdu Ziguinchor à la Présidentielle de 2019 et aux Locales de 2022, malgré des milliards d’investissement.
Les dernières décisions du Conseil constitutionnel, qui désarment les gladiateurs de la majorité et de l’opposition en leur rappelant que notre démocratie doit préférer la civilité, l’urbanité du marbre du Sénat plutôt que la poussière du Colisée, montrent que la démocratie avance mais nos hommes politiques reculent ou stagnent, parce que de façon anachronique, en voulant toujours nous ramener à l’ère des furies (de 1983 à la première alternance de 2000). Depuis 2000, nous sommes dans une autre ère car élection après élection, alternance après alternance, les faits prouvent qu’on peut faire confiance à notre système électoral.
Les politiciens qui avaient jeté l’opprobre sur le Conseil constitutionnel, décrédibilisant ainsi par anticipation sa décision, doivent être dans leurs petits souliers. Cette décision du Conseil est révolutionnaire, comme celle qui avait rappelé au président de la République qui voulait réduire son mandat de 7 à 5 ans, que le Conseil constitutionnel ne saurait être le maître d’ouvrage de promesses électorales. Cette décision pour les Législatives est encore plus révolutionnaire parce qu’elle enlève à notre classe politique l’alibi électoral derrière lequel on s’abrite toujours pour ne pas aborder les vraies questions comme celles de la sécurité, du terrorisme, de l’emploi.
Le Conseil constitutionnel a fait tomber un alibi électoral mais à coup sûr, ils vont en trouver d’autres. Notre démocratie avance, nos hommes politiques font des bonds en arrière. Notre démocratie avance parce que le système est devenu plus fort que les acteurs. Les hommes politiques nous font reculer en transformant souvent notre capitale en état de siège, prenant souvent tout un pays en otage. Le Conseil constitutionnel a encore du pain sur la planche car par le Droit, il devra hisser nos hommes politiques à la hauteur de notre grande démocratie.
Apres l’ère de la régulation par les furies, qui va de 1983 quand on votait sans identification et isoloir facultatif, à l’alternance de 2000, notre démocratie doit entrer définitivement dans l’ère de la régulation par le Droit, c’est-à-dire remplacer les gladiateurs par des hommes d’idées. On a besoin d’une confrontation d’idées, pas celle de gladiateurs.
FUSILLADE MORTELLE DANS UNE ÉCOLE PRIMAIRE AU TEXAS
Le suspect, un jeune homme âgé de 18 ans, a tué 14 enfants et un enseignant "d'une façon atroce et insensée" dans la ville d'Uvalde, a déclaré le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott lors d'une conférence de presse
Quinze personnes, dont 14 enfants, ont été tuées mardi quand un adolescent de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire au Texas, un drame qui a replongé l'Amérique dans le cauchemar récurrent des fusillades en milieu scolaire.
Le suspect, un jeune homme âgé de 18 ans, a tué 14 enfants et un enseignant "d'une façon atroce et insensée" dans la ville d'Uvalde, a déclaré le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott lors d'une conférence de presse.
Le tireur présumé est lui aussi décédé dans cette tragédie qui a touché la commune située à environ 130 kilomètres à l'ouest de San Antonio, a-t-il ajouté.
Les mobiles de cette attaque, l'une des pires dans une école depuis des années, étaient pour l'instant inconnus.
Plus tôt, l'Uvalde Memorial Hospital avait déclaré sur Facebook avoir pris en charge "13 enfants", précisant que deux personnes "étaient décédées" lorsqu'elles sont arrivées, sans préciser leur âge.
Femme grièvement blessée
Une femme de 66 ans se trouve aussi dans un "état critique", a annoncé un autre hôpital, University Health, situé à San Antonio, qui dit avoir reçu "deux patients", un adulte et un enfant.
La fusillade s'est produite à l'école primaire Robb, ville située entre San Antonio et la frontière mexicaine. Plus de 500 enfants étudiaient dans l'établissement pendant l'année scolaire 2020-2021, selon des données de l'Etat.
Ted Cruz, sénateur républicain du Texas, a remercié sur Twitter les "forces de l'ordre héroïques" et les secours pour leur intervention lors de cette "horrible fusillade".
Cette attaque a replongé le pays dans les affres des fusillades en milieu scolaire, qui se répètent fréquemment avec des images choquantes d'élèves traumatisés, obligés de se confiner dans leur classe avant d'être évacués par les forces de l'ordre et de parents paniqués cherchant désespérément à avoir des nouvelles de leurs enfants.
L'Amérique avait été particulièrement marquée par le drame dans un lycée de Parkland, en Floride, qui a fait 17 morts, dont une majorité d'adolescents, en 2018.
Les fusillades dans les lieux publics sont quasiment quotidiennes aux Etats-Unis et la criminalité par armes à feu est en augmentation dans les grandes villes comme New York, Chicago, Miami ou San Francisco, notamment depuis la pandémie de 2020.
Mi-mai, l'Amérique a été endeuillée par une fusillade raciste qui a causé la mort de 10 Afro-Américains dans un supermarché de Buffalo, dans l'Etat de New York.
YAW dépose sa nouvelle liste pour Dakar
Le mandataire national de Yewwi Askan Wi (Yaw) n'a pas perdu de temps, après la décision du Conseil constitutionnel hier, pour se rendre à la Direction générale des élections (Dge) afin de procéder aux retraits et remplacements des candidatures de Joseph Sarr et Palla Samb. Ainsi, Déthié Fall a remis la nouvelle liste de Yaw dans le département de Dakar aux autorités compétentes. Les deux personnes qui figurent sur la nouvelle liste sont Ndèye Yacine Ngouda Diène et Serigne Abo Mbacké Thiam. Malgré cette victoire obtenue, suite à la décision des sept sages, Déthié Fall invite les membres de Yewwi Askan Wi à rester tous debout et mobilisés pour les prochaines étapes.
Dr Babacar Diop fait sa déclaration de patrimoine
Le maire de la ville de Thiès, Dr Babacar Diop, a affirmé avoir fait sa déclaration de patrimoine auprès de l’Office National de Lutte contre la Fraude etla Corruption (Ofnac) hier. Il estime que l’essentiel de son patrimoine tourne autour de livres collectionnés depuis ses années d’étudiant. Il a précisé que sa bibliothèque est son plus grand et son plus beau patrimoine. Ce qui n’est pas étonnant, vu son profil. Dr Babacar Diop est un enseignant-chercheur en philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Menaces de mort contre des journalistes de la RTS
Le secrétaire général du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (Synpics) condamne les tentatives d’intimidation et les menaces de mort à l’endroit de nos confrères de la «Rts», en l’occurrence Abibou Mbaye, Abasse Sow, Issa Thioro Guèye. Ces derniers qui sont respectivement chargé des revendications de la section Synpics de la «Rts», secrétaire général adjoint de ladite section, et journaliste, ont reçu des appels téléphoniques d'une personne non encore identifiée avec un numéro privé, entre 22 h 44 et 22h48. Bamba Kassé soupçonne que l’auteur des coups de fil travaille pour des personnes tapies dans l'ombre. Mais Abibou Mbaye a eu le réflexe d’enregistrer la communication. Après un bref échange avec le chargé des revendications de la section Synpics de la «Rts», l’auteur de l’appel qui manque de courage a clairement dit en wolof : «Vous n'avez pas affaire à la «Rts», vous ne combattez pas la «Rts», mais plutôt l'Etat» avant de proférer des insultes et des menaces de mort. Le Bureau Exécutif National du Synpics qui apporte son soutien aux agents de la «Rts» pense que les services de l'Etat, en particulier la police, ne laisseront pas passer de tels actes destinés à intimider les syndicalistes. Une plainte contre X a été déposée par Abibou Mbaye
Décès de l'humoriste Ndiaye
Le Groupe Futurs Médias (Gfm) et les humoristes du Sénégal sont en deuil. Le comédien Abdoulaye Ndiaye est décédé des suites d'une longue maladie. La nouvelle de son décès a été annoncée hier. Révélé par l’émission «Kouthia Show», il était parvenu à s’imposer à la «Tfm» où il participait à des émissions. Imitant avec brio les voix de grands noms de la culture sénégalaise comme américaine, Ndiaye, comme il était affectueusement appelé, regorgeait de beaucoup de talent. «L'As» présente ses condoléances au groupe GFM.
Macky Sall en Angola et Guinée Équatoriale
Le Président Macky Sall a quitté Dakar hier pour une visite officielle de deux jours à Luanda, en Angola. D’après un communiqué de la Présidence, Macky Sall se rendra ensuite à Malabo en Guinée Equatoriale pour deux Sommets Extraordinaires de l’Union Africaine les 27 et 28 mai 2022. Pour ces deux dernières rencontres, le président en exercice de l’UA abordera avec les participants les questions humanitaires et la lutte contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement. D’après les services du Palais, le retour du président de la République à Dakar est prévu le samedi 28 mai 2022.
47 personnes interpellées à Kaolack
Les forces de l’ordre à Kaolack n’ont visiblement pas attendu les ordres du ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome pour se mettre au travail. Lors d’une vaste opération de sécurisation menée dans les nuits du 20, 21 et 22 mai 2022, le commissariat central et celui d’arrondissement de Ndorong ont interpellé 47 personnes, dont 03 pour jeux de hasard, 37 pour vérification d’identité, 01 pour conduite sans permis de conduire, 01 pour vol en réunion commis la nuit avec violence, 01 pour vol, 02 pour conduite sans permis de conduire et 01 pour délit de fuite. En outre, 246 pièces ont été saisies et une quinzaine de véhicules mis en fourrière pour diverses infractions. Pour la réussite de l’opération, 50 éléments et 04 véhicules ont été mobilisés.
Fadel Barro refuse d’abdiquer
Pour « non-respect de la parité», le Conseil constitutionnel a confirmé la Direction générale des Élections (Dge), déclarant irrecevable la liste de candidature aux élections législatives du mouvement citoyen «Jammi Gox Yi», dirigée par Fadel Barro. Mais l’ancien coordonnateur du mouvement Y en a marre est loin de se résigner suite à la décision des sept sages. A l’en croire, les juges ont été induits en erreur par la Dge. Par conséquent, il annonce ainsi un rabat d’arrêt que les avocats de la liste qu’il dirige sont en train de préparer. Fadel Barro se dit confiant et prépare la campagne électorale. Il considère que «Jammi Gox Yi» va bien participer aux élections législatives prévues le 31 juillet prochain.
A Mbacké, 27 971 ménages bénéficient du Cash transfert
Dans le département de Mbacké, le ministre du Développement communautaire, de l’Équinté sociale et territoriale a procédé au lancement du transfert monétaire exceptionnel destiné aux ménages inscrits dans le Registre national unique (Rnu). Lors de la cérémonie, Samba Ndiobène Ka a précisé que dans la localité, 27.971 ménages seront pris en compte pour un montant de 2.237.680.000 FCFA. Dans son discours, le ministre a salué l’initiative, estimant qu’elle va certainement impacter positivement la consommation des ménages, redynamiser la production et accompagner l’éducation des enfants. Il ajoutera que par souci de transparence, un système de réclamation a été mis en place. L’objectif est de faciliter les réclamations basées sur un dispositif local et un numéro vert qui permettront aux populations de signaler, au besoin, des dysfonctionnements. Pour rappel, le président de la République du Sénégal, Macky Sall a procédé, mardi 10 mai 2022, au lancement officiel des opérations de transferts monétaires exceptionnels pour les ménages du Registre national unique (RNU). Cette opération est destinée à renforcer la résilience de près de 543 000 ménages. Chaque ménage recevra 80 000 FCFA, a annoncé le chef de l’État.
Matar Ba à Touba pour solliciter des prières
À Touba hier pour participer au Magal de Serigne Abdou Lahad Mbacké, le ministre des Sports, Matar Ba, a profité de l’occasion pour répondre à Ousmane Sonko et solliciter des prières auprès des autorités religieuses pour la fin de la tension politique occasionnée par le processus de validation des listes électorales en perspective des prochaines élections législatives, prévues le 31 juillet prochain. Réagissant sur l'appel à la résistance du leader du Pastef, si toutefois la liste de Yewwi Askan Wi est rejetée et celle de Benno Bokk Yaakaar validée, Matar Ba qualifie de regrettable la sortie de l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines. Selon lui, la diversité des opinions ne peut pas manquer dans une démocratie, puisque chacun a ses propres ambitions, mais les acteurs politiques doivent avoir comme dénominateur commun la stabilité du pays, la paix sociale. «Nous avons suivi, à la veille de ces élections, toutes ces sorties qui peuvent être condamnées, parce qu’elles ne visent pas la paix. Ce Magal a coïncidé avec des déclarations regrettables », a regretté le maire de Fatick.
Polémique sur les chips d’Auchan
On en sait un peu plus sur les chips Auchan (Tuiles Salées Auchan) qui avaient été retirés des rayons par le ministère du Commerce, suite à la publication d'une vidéo sur Facebook indiquant que les chips auraient causé une intoxication suivie d'une hospitalisation à des personnes. Instruction a été donnée à la Division de la Consommation et de la Sécurité des Consommateurs de contrôler le produit incriminé, en effectuant des prélèvements et en isolant la totalité du stock dans tous les magasins, à titre conservatoire. Il ressort des résultats des analyses microbiologiques effectuées et des résultats du Laboratoire national d'analyses et de contrôle (LANAC), selon un communiqué d’Auchan Retail Sénégal, que le produit ne présente aucun danger et qu’il est propre à la consommation. D’après la même source, aucune bactérie ou molécule susceptible de causer une intoxication alimentaire n'a été retrouvée.
Kédougou : Un orpailleur tué à Daloto
Un orpailleur guinéen a été poignardé à mort par un de ses amis sénégalais au sortir d’un bar dans le site aurifère de Bantaco, a appris ce mardi l’Aps. C’est aux environs de 20 heures, ce lundi, que ce meurtre a été signalé dans cette localité située dans la commune de Tomboronkoto. Informé, le chef de poste de la brigade de gendarmerie de proximité de Mako s’est immédiatement rendu sur la scène du crime. Cette intervention a permis aux éléments de la gendarmerie d’appréhender le suspect. Il est présentement en garde à vue dans les locaux de la brigade de proximité de Mako. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame. Un cas similaire s’est produit ce dimanche dans le village aurifère de Daloto dans le département de Saraya. C’est ce lundi aux environs de 19 heures que les populations sont informées de l’assassinat d’un des leurs au village de Daloto, dans la commune de Missirah Sirimana. A Dicko, un jeune Malien âgé de 20 ans a été froidement tué par son ami dans sa chambre. C’est suite à une dispute au cours d’un match de football au village que le meurtrier lui a asséné un coup de bâton mortel. Les éléments de la gendarmerie de Saraya ont réussi à mettre la main sur le présumé meurtrier. Il a été conduit hier au Parquet du tribunal de grande instance de Kédougou. Ces séries de meurtres relancent le débat sur l’insécurité dans les sites d’orpaillage de la région de Kédougou.
Amélioration du stage clinique des infirmiers et sages-femmes
Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a lancé hier le projet amélioration de la qualité du stage clinique des infirmiers et sages-femmes (AQSIS). Prévu pour une durée de 3 ans, le projet concerne dans un premier temps les régions de Dakar et Thiès. Il vise à renforcer et améliorer le système de gestion du stage clinique des infirmiers et sages-femmes, piliers importants du système de santé.
75e Assemblée Mondiale de la Santé
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a pris part hier à la 75e assemblée mondiale de la Santé. Le thème de la présente édition porte sur : « La Santé pour la Paix, la Paix pour la Santé». Depuis deux ans, cette rencontre n’a pas été tenu en présentiel à cause de la pandémie de covid-19. Devant l’assistance, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a fait constater que s’il est vrai que la pandémie de Covid-19 a considérablement éprouvé nos systèmes de santé et bouleversé nos structures économiques et sociales, il est tout aussi vrai que les situations de conflits continuent à peser négativement sur la santé. D’où la pertinence du thème choisi par le Directeur Général de l’OMS et le bureau de l’Assemblée mondiale. A l’en croire, le thème interpelle à plus d’un titre tout le monde parce que les conflits armés et autres actes de violences causent de terribles souffrances aux populations et mettent en péril leurs droits les plus élémentaires, dont celui de bénéficier du meilleur état de santé possible. Abdoulaye Diouf Sarr souligne également que les situations de conflits affectent considérablement les actions des organisations humanitaires, des personnels de santé et d’aide à la personne qui, bien souvent, sont victimes d’actes de violences. Les services de santé sont, eux-aussi, la cible d’attaques à l’occasion des conflits. Pour le ministre de la Santé, ces actes, constitutifs d’une violation grave du droit international humanitaire, entravent l’efficacité des actions collectives vers une paix durable.
par Mamadou Ndiaye
DAKAR FACE À DAVOS
L’art rayonne à Dakar quand la finance illumine Davos. Les deux villes, que tout oppose, se distinguent par les choix porté sur elles pour abriter des événements de rang mondial.
L’art rayonne à Dakar quand la finance illumine Davos. Les deux villes, que tout oppose, se distinguent par les choix porté sur elles pour abriter des évènements de rang mondial. Le site de la vallée des Grisons en Suisse réunit un club fermé d’une élite qui prétend régenter le monde. Tandis que convergent dans la capitale sénégalaise les « têtes brûlées » de l’art contemporains, les représentants attitrés d’un imaginaire qui vogue.
Ces deux univers se côtoient sans se toucher. Ils ont néanmoins pour dénominateur commun une vive passion du réalisme de plus en plus outragé par le temps avec lequel ils entretiennent des rapports biaisés. Le gotha financier joue l’empressement. Alors que les artistes, vivant en dilettantes, adoptent la fantaisie comme mode d’expression. Ces derniers ne se hâtent pas.
Au contraire leurs œuvres défient le temps. Avec le cumul des années, elles se bonifient, acquièrent de la valeur et atteignent des cimes en termes de cotation. Pour nombre de professionnels le prochain marché des arts sera sans conteste l’Afrique, riche de sa diversité, pour devenir le « lieu de dénouement et de jonction » des maillons de la culture noire.
L’issue d’un tableau, d’une toile ou d’une sculpture reste le marché qui met en évidence le doigté, le pinceau ou la main, au demeurant « invisibles » mais dont la signature n’échappe pas aux cercles initiés comme pour rehausser le prestige ou la réputation. Les financiers, eux, s’arc-boutent à l’instantané, au rendement, à la rentabilité immédiate, au dividende. A la frénésie d’achat succède la recherche effrénée de la plus-value sur le marché des changes, haut lieu de confrontation des offres et des demandes.
Les interventions se télescopent sur la foi d’ordres émis en fonction des variations de cours. L’autre dénominateur commun s’apprécie à l’aune de l’ouverture, caractéristique principale des deux mondes. De part et d’autre le marché se globalise parce qu’il se décloisonne. Et mieux, le même marché se mondialise en intégrant d’autres sphères qui ignorent les barrières.
Une toile de Kalidou Kassé, vendue à prix d’or peut être prêtée au musée de Bilbao où pourraient la repérer un média influent ou un acquéreur de haut vol en quête de sensation et d’originalité. Ainsi, l’œuvre du Pinceau du Sahel, par sa qualité intrinsèque, entre partout sans entrave et voyage sans visa. Sa notoriété se diffuse, servant d’indicateur à l’influence grandissante de l’art africain qui voit de ce fait s’ouvrir à lui un large boulevard d’évolution et de progression.
Ce rôle accru symbolise la position avant-gardiste des artistes du continent. Ils s’exportent autant que leurs activités sont prisées et plébiscitées. En écho à cette séduisante percée, les grosses fortunes occidentales sortent les chéquiers pour s’adjuger à prix d’or des ouvrages de factures. A cette allure, la tendance se densifie et l’Afrique devient une destination de choix plutôt qu’une terre de provenance négligée faute de réceptacle où célébrer le travail de ses enfants prodiges.
En s’amplifiant, le mouvement, ou si l’on veut l’élan, se projette dans une perspective de massification afin de réduire les distorsions pour laisser apparaître la qualité de l’art africain. Tous les musées s’honorent d’accueillir les « têtes d’affiches » du continent. La fraîcheur de leur peinture, la saillie de leurs thématiques et l’harmonie des couleurs suscitent des vocations et des intermédiations rémunérées par des commissions fortes et trébuchantes.
Que ne ferait-on pour ne pas devoir « courir derrière le marché » ? En se globalisant, le marché s’expose à des crises répétitives. Or l’interconnexion des marchés crée certes des actifs mais qui sont assujettis à des variations conjoncturelles. Résultat : une œuvre d’art, perçu en principe comme une « valeur refuge », peut se déprécier du seul fait d’un retournement de situation d’offres ou de demandes.
Ce qui peut sauver l’art en Afrique c’est la rupture avec des aventures solitaires, synonymes d’égoïsme sans nom dans le but de privilégier le jeu collectif sur toute la chaîne de démonstration : artiste (créateur), courtier ou broker, acheteurs, vendeurs, prêteurs, emprunteurs et les salles de marché qui existent en petit nombre sur ce vaste et bouillonnant continent.
Nul besoin de voyager au bout du monde pour tomber sous le charme du foisonnant univers culturel de l’Afrique. Tout est ici. Et les metteurs en relations jouent un grand rôle dans l’exubérance des arts africains. L’éveil aux réalités actuelles donne un avantage certain à la création des artistes sénégalais, sud-africains, nigérians, burkinabè, éthiopiens, ghanéens, congolais, tanzaniens ou ougandais.
Ils se rencontrent au gré des expositions, se découvrent des affinités, se montrent solidaires pour rompre l’isolement dont ils sont l’objet. Parfois même ils sont entendus dans les hautes sphères politiques de leurs pays respectifs. Sauront-ils jouer collectif dans un futur proche ?
En tout état de cause, la culture cesse d’être un appendice, un accessoire. Elle devient un double levier de croissance avec les transactions qui s’opèrent et l’activité de prospections ou de démarchage qu’elle induit. En outre, en s’organisant mieux, les artistes découvrent les vertus de la valorisation de leurs œuvres. Elles ne sont plus sous-estimées ou sous-évaluées. Parce qu’elles ont la cote maintenant et ont amplement mérité le nouveau regard des observateurs, des critiques ou des collectionneurs.
Les nouveautés répondent à l‘appel d’une demande pleine de petites attentions. Bien entendu l’offre ne saurait être en reste. A l’usage et au contact des acteurs, les œuvres s’habituent aux anticipations de prix pour s’ajuster à la valeur marchande, c’est à dire au prix coûtant, selon une fourchette de cash, de volumes, de profits et surtout d’intérêts.
Les banques et les compagnies d’assurances s’intéressent davantage contribuent à l’animation des places de marché avec une nette propension à l’acquisition d’œuvres ou de couvertures des risques par des polices d’assurances adaptées. Les œuvres d’art ne sont jamais à l’abri de vols ou de piratage. La contrefaçon s’y invite assez fréquemment.
Une duplicité non feinte se développe à une vaste échelle dans la disparition de vestiges au grand étonnement d’une pléiade de spécialistes affluant vers l’Afrique. Déjà cette complexité des systèmes d’informations peut être préjudiciable à la prospérité en devenir du marché de l’art en Afrique.