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2 mai 2025
LE FILM "TIRAILLEURS" FAIT TACHE D'HUILE AU FESTIVAL DE CANNES
Le secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique du Sénégal (FOPICA), Abdoul Aziz Cissé, s’est réjoui jeudi des "réactions positives" suscitées par le film franco-sénégalais "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied
Cannes, 20 mai (APS) - Le secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique du Sénégal (FOPICA), Abdoul Aziz Cissé, s’est réjoui jeudi des "réactions positives" suscitées par le film franco-sénégalais "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied, lors de sa projection initiale à la 75e édition du Festival de Cannes (17-28 mai).
C’est à Cannes, en ouverture de la section "Un certain regard" du festival international, que le film sorti en 2019, fruit d’une coproduction entre Omar Sy et l’Etat du Sénégal, par le biais du FOPICA, a été présenté pour la première fois au public.
"Tirailleurs" a été tourné à Matam, la région sénégalaise d’origine de son acteur principal (Omar Sy), et en France. Il est consacré à l’histoire d’un tirailleur sénégalais engagé dans la bataille de Verdun, durant la Première Guerre mondiale.
Sy, un acteur français révélé au grand public par ses apparitions comiques sur la chaîne de télévision Canal+, incarne dans cette fiction l’histoire d’un père de famille, Bakary Diallo, qui va prendre part à la guerre.
"Nous continuons de recevoir des réactions toujours positives de ce film, qui a une manière originale de raconter l’histoire des tirailleurs", les milliers de soldats que la France faisait venir de ses colonies durant les deux guerres mondiales, a dit à l’APS le secrétaire permanent du FOPICA à la fin de la projection du film.
Outre ce film dont les acteurs parlent peul, avec un sous-titrage en français, des professionnels français et sénégalais du cinéma travaillent sur un projet de réactualisation des accords de coproduction et d’échanges cinématographiques, selon Abdoul Aziz Cissé.
Les deux parties ont "finalisé" des négociations relatives à ces accords, a-t-il dit.
Au terme de ces négociations, les films franco-sénégalais seront coproduits avec une contribution financière de 90 % venant de la France, le restant étant à fournir par le Sénégal, selon M. Cissé.
Auparavant, la partie française fournissait 80 %, contre 20 % pour le Sénégal.
Selon le secrétaire permanent du FOPICA, le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, prendra part au Festival de Cannes.
par Daouda Ndiaye Jaraaf
LA LIGNE DE DÉFENSE D’IDRISSA GANA GUEYE
Ce sont plutôt les équipes de football qui ont arboré les couleurs des LGBT qui auraient dû être poursuivies au pénal et le plan disciplinaire en violation des statuts de la Fédération et de la Règle 50 de la Charte olympique
Nous sommes dans l’entre-deux guerres des élections présidentielles et législatives en France.
Tout est prétexte dans ce contexte pour renflouer le fonds de commerce de l’extrême droite prompte à placer le Noir et le musulman au centre des problèmes économiques et sociaux de la France du débat politique. Cela n’honore pas la France de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. L’affaire Idrissa Gana Gueye démasque les prétendus défenseurs des Droits de l’Homme qui ont observé et observent toujours un mutisme coupable lorsque des footballeurs africains reçoivent des cris de singes dans les stades européens.
Que reproche-t-on alors à Idrissa Gana Gueye ?
Le refus de porter un maillot de son équipe floquée des couleurs des LGBT.
C’est la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 en son article 10 qui dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes religieuses pour vu que leurs manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par les lois ».
En quoi, le refus de porter un maillot floqué des couleurs LGBT peut-il constituer un trouble à l’ordre public établi par les lois françaises ? On ne peut répondre que par la négative.
« Dura lex, sed lex » (La loi est dure mais c’est la loi)
J’ai lu dans les colonnes du Journal L’Equipe du jeudi 19 mai 2022 à la page 6 que le Conseil National de l’Éthique de la Fédération Française de Football a convoqué Idrissa Gana Gueye pour savoir les mobiles de son refus de porter le maillot en question.
Il est de notre devoir de rappeler à cette fédération qu’elle va souffrir des conséquences de la loi qu’elle a faite elle-même (c’est la règle tu « patere legem quam ipse fecisti »)
Ce sont plutôt les équipes de football qui ont arboré les couleurs des LGBT qui auraient dû être poursuivies au pénal et le plan disciplinaire en violation des statuts de la Fédération et de la Règle 50 de la Charte olympique.
Lisez les textes qui encadrent l’objet et à la composition de la Fédération Française de Football pour en avoir le cœur net :
Titre 1 - Objet et composition de la Fédération Française de Football
La Fédération et ses organes déconcentrés, en tant qu’organes chargés d’une mission de service public déléguée par l’Etat, défendent les valeurs fondamentales de la République française et doivent mettre en œuvre les moyens permettant d’empêcher toute discrimination ou atteinte à la dignité d'une personne, en raison notamment de son sexe, de son orientation sexuelle, de son origine ethnique, de sa condition sociale, de son apparence physique, de ses convictions ou opinions.
Par ailleurs, le respect de la tenue règlementaire et la règle 50 de la Charte olympique assurent la neutralité du sport sur les lieux de pratique. A ce double titre, sont interdits, à l'occasion de compétitions ou de manifestations organisées sur le territoire de la Fédération ou en lien avec celles-ci :
- tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux ou syndical, - tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale,
- tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande,
- toute forme d’incivilité. Toute personne contrevenant à ces dispositions fera l'objet de poursuites disciplinaires et/ou pénales.
Les officiels doivent veiller au respect des dispositions susvisées. »
Il ressort de ces dispositions que la neutralité du sport sur les lieux de pratique est violée impunément dans toutes les compétitions nationales et internationales polluées par les panneaux publicitaires.
La neutralité n’est pas dans la promotion d’une orientation sexuelle dans un stade.
Idrissa Gana Gueye est donc dans son droit de refuser de porter une tenue qui manifeste ostensiblement une appartenance ou un soutien des LGBT.
N’en déplaise au président Emmanuel Macron dont la liberté s’arrête là où commence celle d’Idrissa Gana Gueye.
Nous mettons dans le même sac maître Alice Nkom, avocate des LGBT, qui doit réviser ses cours de droit et de libertés publiques en lisant au moins l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (Article 10) et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 (Article 18). Le Sénégal est une République laïque et ne saurait être érigée en une préfecture de la France sous les Tropiques. Maître Nkom avoue avoir pitié du Sénégal en nous laissant croire que le Sénégal ne sait pas ce qu’il perd dans « l’affaire Idrissa Gane Gueye »
Le Sénégal mérite du respect maître Nkom et ne prenez pas vos limites pour les limites du monde. Le Sénégal gagnerait à être et rester un peuple libre et souverain.
Comme le gardeur de troupeau de Fernando Pessoa je peux dire « de mon village je vois de la terre tout ce qu’on peut voir de l’Univers. C’est pour cela que mon village est aussi grand qu’un autre pays quelconque, parce que je suis de la dimension de ce que je vois et non pas de la dimension de ma propre taille … »
Et ce problème dépasse la modeste personne du champion d’Afrique Idrissa Gana Gueye.
Le football est devenu une industrie. On y parle de mercato. Mais la loi du marché n’autorise pas à traiter les footballeurs comme de la marchandise.
Le service juridique du Paris Saint-Germain ne peut aller au-delà du rappel à l’ordre et de la suppression de la prime d’éthique (même discutable) avec Idrissa Gana Gueye.
Cessons alors de prendre les joueurs pour des jouets.
Le football se joue dans un lieu qui épouse la forme d’une arène de gladiateurs où certains se délectent de voir du sang gicler. Son vocabulaire commence dans le jargon journalistique par les éliminatoires et se termine malheureusement par la mort subite dans les prolongations.
Toutefois, le football a la vertu de rapprocher les peuples. Et Idrissa Gana Gueye le dit si bien dans son texte empreint d’un lyrisme lucide « Je joue avec des musulmans, des chrétiens, des juifs et des païens… »
Le football est un anesthésiant et un liant pour le peuple sénégalais.
Idrissa Gana Gueye a contribué avec la génération de Sadio Maée à redonner du souffle à la concorde nationale en donnant au Sénégal sa première coupe d’Afrique.
À travers le geste de refus de haute portée de ce digne fils du Sénégal, nous pouvons être fiers de ne pas tomber dans le piège de la dilution dans l’universalisme français et de ne pas peupler les ghettos de l’intolérance du monde.
Docteur Daouda Ndiaye Jaraaf est Juriste, docteur en Sciences de l’Éducation
par Abdoulaye Bathily
LA RÉVOLUTION ALGÉRIENNE ET LE MOUVEMENT DE DÉCOLONISATION EN AFRIQUE
L’objectivité et la sincérité nous commandent d’observer les recules, les manquements, voire les menaces qui pèsent sur l’héritage de cette admirable Révolution. L’Afrique est en attente d’une seconde libération
SenePlus publie ci-dessous, l'adresse d'Abdoulaye Bathily à la Conférence internationale des amis de la Révolution algérienne tenue les 16 et 17 mai 2022 à Alger.
Deux témoignages éloquents, que je vais évoquer, suffiraient à situer le rôle de la Révolution Algérienne dans le processus qui a conduit à l’affirmation du mouvement de décolonisation en Afrique et à la formation, dans la seconde moitié du 20 siècle, de l’identité du Tiers monde, cet ensemble de mouvements d’émancipation politique, économique et culturel des anciens pays coloniaux et dépendants.
Amilcar Cabral figure emblématique de la lutte armée des colonies portugaises et qui fut un des stratèges politiques les plus féconds de l’Afrique contemporaine a déclaré : « Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger ».
Nelson Mandela ce monument de la lutte anti apartheid qui a reçu sa première formation militaire en Algérie déclarera : « Algeria made me a man » (l’Algérie a fait de moi un homme).
Loin d’être des déclarations de circonstance, ces témoignages se trouvent confortés par de nombreux écrits et paroles recueillis et publiés dans les mémoires de leaders révolutionnaires et /ou de simples maquisards en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. De manière unanime tous affirment leur dette personnelle et collective de leur organisation à l’action solidaire de l’Algérie révolutionnaire.
L’œuvre de Frantz Fanon dont l’influence a été considérable pour la formation de la conscience politique de générations de l’intelligentsia africaine sonne comme un hymne, une contribution théorique de la Révolution Algérienne à l’idéologie des indépendances.
Sur le plan personnel, l’insurrection du 1er Novembre 1954 et sa dynamique ont sonné le réveil de ma propre prise de conscience. A l’école primaire, le refus de certains de mes ainés de se faire enrôler pour aller « servir en Afrique du Nord » suscita très tôt mon interrogation sur le sens de ce que le discours colonial d’alors appelait hypocritement « les événements d’Algérie ».
Puis, élève au cours secondaire à l’école Militaire Préparatoire Africaine de Dakar Bango à Saint-Louis (Sénégal), j’écoutais avec intérêt les récits des éléments du contingent de retour de leur séjour algérien.
Ces témoignages participaient aussi de mon éveil de conscience, notamment la barbarie des expéditions militaires coloniales, les essais nucléaires français au Sahara avec leurs dégâts humains, matériels et environnementaux, aux conséquences encore persistantes , la tentative désespérée du régime colonial de créer une nouvelle colonie tampon au détriment de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad dénommée Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) destinée à être rattachée à la Métropole comme “territoire d’Outre-Mer”.
Mes interlocuteurs africains, témoins de cette guerre, s’accordaient tous cependant à reconnaître l’exceptionnelle bravoure des Moudjahidines, désignés dans le jargon colonial sous le vocable méprisant de Fellagha.
Les déclarations du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne), les débats sur les accords d’Evian (1962) nourrissaient l’inspiration de nos débats d’adolescents passionnés par Mom Sa Rew, (slogan qui signifie indépendance), mot d’ordre en wolof, langue nationale au Sénégal, que le Parti Africain de l’indépendance avait popularisé dès sa création en Septembre 1957.
Dissout en Août 1960 par le régime du Président Senghor, le PAI trouvera à Bamako et Alger des lieux d’exil pour certains de ses principaux dirigeants, Majhmout Diop, Tidane Baidy Ly et Amath Dansokho.
La révolution algérienne avait aussi suscité un vif élan de solidarité entre les mouvements de jeunesse anti colonialistes du Sénégal à travers, en particulier, le Rassemblement de la Jeunesse Démocratique Sénégalaise (RJDS), l’Union Culturelle Musulmane (UCM) de Dakar dirigée par Cheikh Touré alors principal animateur des étudiants formés dans les universités des pays du monde arabe (Université Al Azar) alors en plein bouillonnement nationaliste à la suite notamment du succès de la Révolution Nassériste des Officiers Libres depuis juillet 1952 en Egypte.
Il en avait été de même entre les Organisations panafricaines d’Etudiants : l’Union Générale des Etudiants Algériens (UGEA), la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF), la West Africa Student Union (WASU Londres), l’Union Générale des Étudiants d’Afrique Occidentale (UGEAO Dakar), le Conseil de la Jeunesse d’Afrique, l’Association Musulmane des Étudiants d’Afrique Noire (AMEAN) fondée et dirigée par Ciré LY alors étudiant en Médecine, Cheikh Hamidou Kane futur auteur du célèbre roman L’Aventure ambiguë.
Pour ces exemples de solidarité et de bien d’autres encore, le mouvement progressiste sénégalais et africain reste redevable à l’héritage des Moudjahidines.
Alger : quartier général de la Révolution africaine
Si la victoire de Dien Bien Phu, au Viet Nam, a sonné le glas de la colonisation française en Asie, le triomphe des Moudjahidines a été la plus grande défaite du colonialisme français en terre d’Afrique.
Les conditions de ce triomphe découlent de l’articulation entre un leadership collectif avisé et un peuple uni et déterminé, tous deux mobilisés autour d’un idéal commun d’émancipation.
C’est là une leçon qui mérite encore d’être retenue dans nos préoccupations d’aujourd’hui.
Non seulement l’ouragan de la révolution nationale a balayé le régime colonial comme un château de cartes, mais aussi elle a restauré un mécanisme de solidarité exemplaire d’une exceptionnelle efficacité. Malgré les difficultés et même l’affaiblissement des régimes frères partenaires dans la chaine de solidarité, l’Egypte de Gamal Abdel Nasser, le Mali de Modibo Keita, le Ghana de Kwame Nkrumah et la Guinée de Sékou Touré, l’Algérie avait continué de porter le poids du devoir de fraternité à l’égard des mouvements de libération armés ou non.
Alger, « la Mecque des révolutionnaires », Alger « La Rouge », fut pendant des années un spectacle permanent de congrès de délibérations , un site d’échanges féconds autour des thèses de la libération et de l’émancipation des représentants des peuples de tous les continents : Africains, Afro-Américains, Latino-américains, militants de toutes les régions d’Asie et d’Europe se côtoyaient dans une ambiance de fraternité humaine pour un monde plus juste, affranchi des chaines de la domination politique, économique et culturelle.
Alger était la capitale du Panafricanisme !
Le Mouvement Panafricain de la Jeunesse y avait installé ses quartiers généraux. La Panafricaine des Femmes y a été portée sur les fonts baptismaux. Le Festival Culturel Panafricain d’Alger (PANAF) en 1969 fut un des moments les plus emblématiques de cette période historique. La fusion entre le discours politique de libération et les messages militants des entités et personnalités culturelles de l’Afrique et de la Diaspora ont galvanisé les élans pour une Afrique qui invente son propre avenir comme acteur indépendant sur la scène du monde.
Aussitôt son indépendance arrachée, l’Algérie s’engagea dans la construction de l’Unité Africaine.
Le président Ahmed Ben Bella fut un des pères fondateurs à l’initiative de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine en mai 1963 à Addis Abeba.
De manière ininterrompue, il est à noter au crédit de l’Algérie la participation active aux activités diplomatiques de l’organisation continentale sur les questions de la lutte contre le régime de l’Apartheid, le régime raciste de Ian Smith au Zimbabwe, la lutte de la SWAPO en Namibie, le soutien aux Organisations Nationalistes des Colonies Portugaises (CONCP), le Sahara Occidental et la Solidarité Afrique-Palestine-Monde Arabe.
Des années durant, soit comme observateur, soit comme acteur de réunion, je peux personnellement témoigner de nombreux événements en la matière.
Des cadres politiques et des diplomates d’envergure exceptionnelle ont été affectés à la cause africaine et que j’ai eu l’occasion de côtoyer et avec lesquels je reste lié par des sentiments d’amitié et de fraternité militantes. Parmi eux il me plait de citer Ramtane Lamamra, Said Djinit et Leila Zerougui, qu’on ne présente plus dans le landerneau politique africain.
La victoire sur le terrorisme : un acquis exceptionnel de la Révolution Algérienne.
La défaite du terrorisme mérite d’être soulignée comme un des acquis les plus impressionnants de cette révolution. La compréhension des conditions de la victoire sur cette dérive socio politique tragique doit être rapportée à la construction d’un état national forgé dans le feu de la lutte et trempé dans le sang des martyrs. Si le pays a résisté sur ses fondements face à l‘assaut de l’hydre terroriste de manière autonome, c’est que les transformations socio politiques induites par la dynamique de la Révolution en ont constitué un terreau fertile.
Devant la montée du péril terroriste depuis quelques années au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans le Golfe du Mozambique, la leçon algérienne appelle à une sage méditation pour notre continent et d’autres régions du monde. L’approche méthodologique face à ce phénomène, les procédures de pacification et d’intégration de ses acteurs doivent inspirer dans la reconstruction du tissu national.
L’Algérie Avocat du tiers monde
Les années 1960-1980 furent marquées par la montée de ce qu’on appelait alors le « Tiermondisme».
Ce vocable exprimait le mouvement politique global qui, dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine, était porté par les régimes progressistes dans le cadre du mouvement des Non Alignés et les organisations de la société civile à travers le mouvement afro-asiatique et la Tricontinentale (Afrique, Asie, Amérique Latine). Cette chaine de solidarité luttait pour une reconfiguration du monde à l’ère post coloniale et au profit des pays nouvellement libérés, ou en voie d’émancipation nationale.
L’Algérie, auréolée du prestige de la Révolution des Moudjahidines, s’affirma très vite comme un des porte-paroles les plus éloquents de la cause du Tiers Monde. Sur la scène diplomatique de cette période, Abdel Aziz Bouteflika, jeune ministre des Affaires étrangères, s’imposa comme une figure emblématique des combats pour un Nouvel Ordre Economique International, le Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la communication à travers l’Assemblée Générale des Nations Unies, les fora de la CNUCED, de l’UNESCO notamment.
Bouteflika était sans doute bien préparé à ce rôle puisque tout jeune il avait dirigé, à partir de Gao, ville du Nord Mali, sous son nom de guerre Abdel Kader el Mali (ou Tom Pouce pour les services occidentaux de l’époque), la stratégie de lutte du Front de Libération Nationale et les activités de la branche sud de l’Armée Nationale Populaire avec l’appui de Modibo Keita, Kwame Nkrumah et Sékou Touré.
La lutte pour l’appropriation de leurs ressources nationales par les pays producteurs de matières premières se solda, entre autres, par la création plus tard de l’OPEP et d’autres initiatives plus globales comme la conférence de Rio de Janeiro sur l’environnement (1992), de même que tout le processus de la question climatique à l’ordre du jour de la civilisation humaine depuis lors.
La dynamique d’émancipation du Tiers monde née de ces luttes est aussi à l’origine du Forum Social Mondial qui mobilise aujourd’hui une variété de mouvements sociaux dans tous les continents contre le système néolibéral bâti sur le « Consensus Washington ».
L’héritage de l’Algérie est comme on s’accorde à le dire multidimensionnel.
Les Moudjahidines doivent être fiers de leur contribution à l’avancée des idées et initiatives porteuses du bien-être humain sur notre planète.
Camarades Moudjahidines, je vous salue !
Je m’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés dans les tranchées et de tous ceux qui ne sont plus.
Les Patriotes d’Afrique et les militants d’un monde plus juste et équitable vous doivent une fière chandelle. Bravo !
Faire revivre l’esprit de la révolution
Acteurs du monde actuel, nous avons le devoir de faire revivre l’esprit généreux qui a inspiré les Moudjahidines, créer une nouvelle espérance pour l’Afrique et le monde.
L’objectivité et la sincérité nous commandent, à cet égard, d’observer les reculs, les manquements, voire les menaces qui pèsent sur l’héritage de cette admirable Révolution.
L’Afrique est en attente d’une seconde libération.
Le monde aspire à une transformation qualitative des relations internationales guidées par les principes de dignité et de respect mutuels entre les peuples.
La patrie des Moudjahidines, le souffle vivifiant de l’esprit de la Révolution du 1er novembre 1954 qui souffle sur cette conférence peuvent et doivent nous inspirer dans de nouveaux engagements pour l’unité et la solidarité africaines, l’amitié et la fraternité entre les peuples du monde.
Puissions-nous être à la hauteur de cette noble entreprise !
Je vous remercie de votre bien aimable attention.
PAR Jean-Christophe Senghor
NON AU DOGMATISME DE NOTRE SOCIÉTÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Il n’y a pas plus de personnes homosexuelles en Occident que dans notre continent africain. Ne créons pas « d’apartheid sexuel » à l’égard d’une partie de la population au nom de la religion ou d’une pseudo culture africaine
Ce qui est convenu d’appeler aujourd’hui « l’affaire Gana Gueye » met en ébullition les réseaux sociaux et les médias dans une espèce de violence de part et d’autre qui m’étonne et m’émeut !
On n’hésite plus à jeter à la tête de son contradicteur des anathèmes dignes des temps les plus obscurs de notre histoire et des insultes vulgaires les plus éhontées. Est-il donc impossible de s’exprimer sur un sujet – quel qu’il soit – sans pour autant tomber dans la caricature la plus outrée et dans la violence verbale la plus incroyable ?
Que Gana Gueye ait choisi de ne pas s’associer à un évènement en faveur de la cause LGBT, c’est son droit le plus absolu et ses soutiens ont raison de rappeler à ce sujet la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, notamment dans son art. 18 qui précise que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ».
Ce qui me gêne en revanche, alors que nous vivons dans la 22e année du XXIe siècle, c’est que son choix devient le fer de lance d’un dogmatisme religieux d’un autre temps dans lequel les personnes homosexuelles sont traitées en paria de la société.
Toutes les sociétés, qu’elles soient occidentales ou orientales, africaines ou européennes, ont connu ou connaissent encore des préjugés sur certains de leurs membres, préjugés liés à la naissance, à la religion, aux maladies ou aux handicaps, aux mœurs enfin et donc à la sexualité. Dans notre pays, ce sont les castés, les handicapés mentaux, les albinos et les homosexuels. Au nom d’une pseudo-culture, au mieux, on cache et on méprise – il n’est pas rare d’entendre aujourd’hui encore que le Sénégal n’aura jamais un président casté ! –, au pire, on maltraite, on sacrifie et on tue ! Les albinos et les handicapés mentaux en savent quelque chose ! Ces préjugés ne sont plus justifiables aujourd’hui.
Chacun sait que les religions du Livre condamnent l’homosexualité depuis plus de 2 000 ans. La religion chrétienne a été d’une violence inouïe condamnant à la mort la plus infamante, c’est-à-dire par le bûcher jusqu’au XVIIe siècle, ceux qui en étaient coupables ou même soupçonnés. Est-ce pour autant qu’en ce début du XXIe siècle nous devrions agir de la sorte ?
Plus près de nous, en France, en 1959, le directeur de la police judiciaire considérait sérieusement que « l’homosexualité est intrinsèquement liée à la criminalité ». Ces mœurs n’ont d’ailleurs été acceptés légalement dans ce pays qu’en 1982. De son côté, l’Organisation Mondiale de la Santé a rayé l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990. Cela veut dire que les mentalités peuvent changer et que nous ne pensons pas forcément comme nos ancêtres des siècles précédents. Même le Pape François a, dans une déclaration courageuse, osé affirmer lors d’une interview en 2013 : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? ajoutant par ailleurs « nous ne devons pas mettre en marge ces personnes pour cela, elles doivent être intégrées dans la société », faisant ainsi preuve d’une charité remarquable.
Il n’y a pas plus de personnes homosexuelles en Occident que dans notre continent africain. Il y a seulement la possibilité de vivre en paix et de s’épanouir par une sexualité qui n’est pas choisie mais imposée par la nature de celui qui la vit ! On ne choisit pas d’être homosexuel comme on choisit d’être footballeur, banquier ou cultivateur ! Le hasard nous faire naître noir ou blanc ! Aux États-Unis l’apartheid semblait naturel dans les années 1960 pour un grand nombre de Blancs comme il était insupportable pour ceux qui en étaient victimes. Il a fallu une prise de conscience des responsables politiques blancs et un combat acharné des leaders noirs pour qu’il y soit mis fin. Ne créons pas « d’apartheid sexuel » à l’égard d’une partie de la population au nom de la religion ou d’une pseudo culture africaine ! Aucune religion, aucun groupe prétendant défendre une religion ne peut dicter à ses membres le rejet d’une partie de la population. Lyncher un être humain parce qu’il est, ou, pire, « serait » homosexuel est indigne d’une religion, d’un pays, d’une civilisation !
Il n’y a pas plus de tradition homosexuelle en Europe ou en Occident qu’il n’y en a en Afrique. Il y a juste une prise de conscience que les personnes homosexuelles sont des êtres humains dignes de respect dans leur différence comme tous les êtres humains, pas plus, pas moins.
La différence conduit souvent à l’inquiétude, l’ignorance de la différence mène parfois à la violence ! C’est ce que disait déjà au XIIe siècle le philosophe musulman Abou Al-Walid ibn Rushd dit Averroès, Grand cadi de Cordoue : « l’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation. » Voltaire l’a dit lui aussi à sa manière quelques siècles plus tard : « Ceux qui peuvent vous faire croire à des absurdités, peuvent vous faire commettre des atrocités. »
Réfléchissons-y et évitons les anathèmes d’un autre temps !
PAR Yoro Dia
LE MFDC EST MORT, MON GÉNÉRAL
Ce que nous avons actuellement en Casamance, n'est plus un mouvement politique mais une organisation criminelle qui veut que l’Etat détourne le regard de ses activités criminelles d’économie de guerre en contrepartie d’une «accalmie»
«Plus on ira dans le temps, plus vous vous rendrez compte que cette organisation est vouée à l’échec et à une mort certaine.» Général Cheikh Wade, chef d’Etat-major des armées. Mon Général, le Mfdc est mort depuis longtemps. Il est mort de son échec. Il est mort depuis que l’aile politique d’abord et l’aile militaire plus tard, ont perdu toutes leurs illusions. Quand les membres de l’aile politique ont perdu leurs illusions, ils se transformés en rentiers de la guerre en Europe, pour justifier et légitimer leur statut de réfugiés sur les bords du lac Leman ou sur les bords de la Seine. Quand l’aile militaire à son tour a perdu ses illusions, elle s’est affranchie de l’aile politique et a dégénéré en organisation criminelle avec le trafic de bois, de chanvre indien et des braquages. Ainsi l’économie criminelle de guerre n’était plus un moyen mais la fin, comme pour les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) colombiennes avec le trafic de drogue.
Ce que nous avons actuellement en Casamance, n’est plus un mouvement politique mais une organisation criminelle qui veut que l’Etat détourne le regard de ses activités criminelles d’économie de guerre en contrepartie d’une «accalmie». Cette drôle de guerre qu’on a appelée accalmie, et qui a duré 17 ans, était une sorte de permis de piller le forêt pour les chefs rebelles reconvertis en trafiquants de bois et de chanvre.
Donc le Mfdc est mort depuis longtemps. Ce qui reste, c’est une organisation criminelle, un avatar qu’on ne doit pas laisser survivre, et sur ce plan, le Général Wade donne une bonne réponse en disant : «Quel que soit l’endroit sur ce territoire national, toute bande organisée qui défie la République sera traquée et détruite. Et nous sommes décidés à mettre les moyens.» Si vous le faites, dans un an, on ne parlera plus du Mfdc. En termes simples, cela veut dire trois choses. Premièrement : détruire toutes les bases du Mfdc et les occuper de façon permanente pour faire revenir les populations, comme cela a été à Bissine par exemple. Deuxièmement, tolérance zéro pour toute création de nouvelle base, et troisièmement, en créant l’insécurité personnelle permanente chez les chefs rebelles, avec une traque permanente. Le Sénégal qui a l’une des plus grandes armées d’Afrique de l’Ouest, n’a pas le temps d’offrir le luxe d’une «mort lente au Mfdc». L’Armée a d’autres priorités, combats à mener et elle doit s’y préparer sérieusement en fermant la parenthèse de la distraction stratégique qu’est devenue la guerre contre le Mfdc.
Cette semaine, après la France, les Russes du groupe Wagner. Notre voisin le Mali, toujours en quête de partenaire pour lui sous-traiter sa sécurité, prospecte du côté du Rwanda tout en révélant un coup d’Etat manqué, montrant ainsi sa fragilité extrême face aux jihadistes revigorés. Le coup d’Etat manqué au Mali et sa quête de sous-traitance sécuritaire, illustrent par conséquent le grand danger sur notre flanc Est. Ne serait-ce que pour les graves fragilités internes chez notre voisin de l’Est, le Sénégal n’a pas le temps d’offrir une mort lente au Mfdc. Quel que soit le sous-traitant que le Mali va avoir pour sa sécurité (France, la Russie et Wagner et éventuellement le Rwanda), ce sera toujours un problème de politique extérieure pour eux, alors que pour le Sénégal, le Mali est un problème de sécurité nationale qui risque d’avoir bientôt les hordes jihadistes à sa frontière Est.
Et en attaquant le Togo, après le Benin, les jihadistes montrent qu’ils ne respectent aucune frontière ni physique ni religieuse car, si des pays comme le Benin ou le Togo qui ne sont pas considérés comme Dar al Islam (terre d’Islam) ne sont pas à l’abri, qu’en sera-t-il du Sénégal ou de la Mauritanie. On va vers des Législatives, on devrait avoir les points de vue des candidats sur la question existentielle de la sécurité et du terrorisme devenu un cercle de feu autour du Sénégal. Malheureusement pour ces élections, comme pour les précédentes, il n’y aura pas un débat politique mais seulement un débat électoral avec des hommes politiques qui comme de grands enfants, vont encore jouer à se faire peur en bandant des muscles, alors qu’on attend d’eux des idées, ou qui cherchent à «labourer l’océan» comme dit Bolivar, en cherchant nous faire croire qu’on peut truquer des élections alors que depuis 2000, en la matière, «l’administration de choses a remplacé le gouvernement des hommes» pour citer Saint Simon. Dans notre pays où l’opposition a gagné au moins deux fois de suite des villes symboliques comme Dakar, Ziguinchor et Touba, c’est une distraction politique massive que de chercher à faire croire qu’on peut y truquer des élections. Sur la question électorale, le débat est engagé et passionné. Au moins sur la Casamance et la question du terrorisme, exigeons des idées et des propositions de ceux qui aspirent à nous gouverner, mais aussi sur l’éducation et l’économie, si ce n’est trop demander. C’est pourquoi je préfère avoir tort avec l’économiste Khadim Bamba Diagne, qui pose un débat utile, que d’avoir raison avec les «experts électoraux» qui discutent du sexe des anges. L’avènement et l’émergence de ces «experts électoraux» montrent le caractère purement électoral de notre démocratie complètement désubstantialisée, faute de vrais débats.
PAP NDIAYE NOMMÉ MINISTRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA JEUNESSE EN FRANCE
Cet universitaire français de 55 ans, spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités était jusqu’ici à la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration
L’universitaire de 55 ans, jusqu’ici à la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration, a été nommé, vendredi, dans le gouvernement Borne pour prendre la suite de Jean-Michel Blanquer.
C’est l’un des nouveaux visages du gouvernement Borne. L’historien Pap Ndiaye a été nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, vendredi 20 mai, a annoncé le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, en remplacement de Jean-Michel Blanquer resté cinq ans rue de Grenelle. L’école est présentée comme l’un des trois grands chantiers du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron.
Cet universitaire français de 55 ans, spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités était jusqu’ici à la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration. Au printemps 2021, il a été nommé à ce poste par Emmanuel Macron qui réclamait du sang neuf. Inquiet des tensions identitaires qui montent en France depuis quelques années, le chef d’Etat cherchait un lieu, et une personne, pour apaiser le débat. « Un an avant la présidentielle, le président a voulu un changement symbolique au musée,expliquait au Monde, Mercedes Erra, cofondatrice de l’agence de communication BETC et présidente du conseil d’administration du Palais de la Porte-Dorée, en juin 2021. Un directeur médiatique, pacificateur, qui sortirait du sérail des conservateurs. »
Selon le sociologue Michel Wieviorka, la réalité serait très politique : « Le chef de l’Etat voulait lancer un signal politiquepour contrebalancer les positions des ministres Jean-Michel Blanquer [éducation], Frédérique Vidal [enseignement supérieur] et Gérald Darmanin [intérieur]. »Tous trois ont notamment dénoncé ces derniers mois les « ravages de l’islamo-gauchisme ».
MOSCOU DÉNONCE LA POLITIQUE COLONIALE DE PARIS AU MALI
"Nous n'apprécions pas les tentatives de la France et de l'UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d'autres régions", a déclaré le chef de la diplomatie russe, jugeant "inadmissible" que la France cherche à "dicter sa conduite au Mali"
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé vendredi la "mentalité coloniale" de Paris et de l'Europe au Mali, en recevant à Moscou son homologue malien Abdoulaye Diop.
"Le mécontentement (de la France) face au désir des autorités maliennes de demander de l'aide à des forces de sécurité étrangères n'est rien d'autre qu'une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s'être débarrasséss depuis longtemps", a estimé M. Lavrov lors d'un point de presse.
Le ministre russe a mis en garde contre "un danger réel d'apparition" au Mali "d'enclaves d'anarchie où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés".
"Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l'avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français", a-t-il dit.
"Nous comprenons, mais n'apprécions pas les tentatives de la France et d'autres pays de l'UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d'autres régions", a souligné M. Lavrov, jugeant "inadmissible" que la France cherche à "dicter sa conduite au Mali, avec qui elle peut communiquer".
Le chef de la diplomatie russe a assuré que Moscou était prêt à accorder un soutien à Bamako "pour augmenter les capacités de combat des forces armées maliennes", notamment dans la formation des militaires et des policiers.
Il a aussi assuré que Moscou allait continuer à livrer au Mali du blé, des engrais minéraux et des produits pétroliers, alors que la Russie est sous le coup de sanctions à cause de son offensive en Ukraine. Ces mesures de rétorsion ont mis à mal les capacités d'exportation de la Russie, et nourri la crainte d'une crise alimentaire mondiale.
Paris a décidé en février son retrait militaire du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et sur fond de tensions entre la France et la junte militaire au pouvoir, accusée par les Occidentaux d'avoir recours aux services du groupe militaire privé russe Wagner, considéré comme un bras armé du Kremlin.
Bamako dit pour sa part avoir recours à de simples conseillers russes.
Par Khadiyatoulah Fall
LE CAS GANA GUEYE OU LES EXCÈS DES APPROCHES INCLUSIVISTES
Je ne suis pas assidûment la carrière de Gana Guèye. J’ai essayé d’en savoir un peu plus ces jours-ci et je n’ai pas rencontré de propos qui en feront un homophobe.
Je ne suis pas assidûment la carrière de Gana Guèye. J’ai essayé d’en savoir un peu plus ces jours-ci et je n’ai pas rencontré de propos qui en feront un homophobe. En tout cas, pas de propos de haine, de violence, de propos offensants, désobligeants à l’endroit des communautés homosexuelles. Ce que j’apprends de la presse et des commentaires d’autorités politiques et sportives, des réseaux sociaux, c’est qu’il s’est prévalu du droit de la liberté religieuse pour refuser de porter un maillot de compétition qui arbore les couleurs d’identification de la communauté LGBT.
Refus de porter un maillot arc en ciel LGBT.
Il semble que l’on exigerait de Idrissa Gana Gueye une photo où il porterait le maillot aux couleurs LGBT. S’il le faisait, cela serait loin d’être un geste de solidarité. Ce serait un geste qu’on lui arrache dans l’autoritarisme et le rapport des forces. S’il le faisait on pourrait dire que c’est pour défendre la valeur noble de protéger sa carrière, son avenir et le bien-être de sa famille. De plus, les sympathisants à la cause LBGT n’auraient pas rendu service au mouvement LGBT qui n’aurait reçu qu’un appui de façade, sans âme, sans conviction.
Gagner de cette manière une solidarité, c’est même mépriser le mouvement LGBT qui sûrement est en demande d’ appuis qui viennent de la sincère et libre volonté des citoyens. La FFF ne rendrait pas ainsi service à la cause LGBT qui devrait plus compter sur l’engagement et la qualité des adhésions plutôt que sur de la solidarité par coercition.. Cette tension soulève le débat sur la laïcité, sur la liberté religieuse, ses formes et espaces d’expression. La liberté religieuse est un droit protégé par l’Etat dans le cadre des limites du respect de l’ordre public.
L’espace d’une entreprise privée comme un club de sport n’échappe pas à ce droit mais il faut être conscient qu’il y subit des contraintes. On ne pourrait pas, par exemple, accepter le prosélytisme dans un club sportif. Le club privé est une entreprise et les comportements religieux qui pourraient affecter sa rentabilité et son fonctionnement doivent être objets d’analyse, de négociation, d’accommodement dans le respect de la survie de l’entreprise.
La question de fond à laquelle le club PSG et la FFF doivent répondre: quels sont l’ampleur et l’impact du tort causé à l’entreprise par le geste de IGG? Est-ce que par cette absence de IGG, le club n’a pas pu valoriser les principes qu’il défend contre la discrimination de la minorité LGBT? Un tort excessif a-t-il été porté contre le Club? On ne peut reprocher au PSG, à la FFF de clamer fort les principes d’inclusion qu’ils défendent, surtout dans un contexte où plusieurs de sportifs, c’est à dire de sortie fréquente des placards de sportifs homosexuels voient le jour.
Le sport peut être un grand vecteur d’inclusion des minorités, de promotion des minorités, de vivre ensemble, d’apprentissage du fair play, de l’esprit de tolérance, de la socialisation, de l’égalité des sexes, de lutte contre le racisme etc. Il faut de la sensibilisation, de la communication et de l’éducation autour de ces valeurs. Et les sportifs connus et qui réussissent sont des porte-paroles de ces valeurs. Mais c’est par l’éducation, par la pédagogie et non par les rapports de force et l’intimidation que l’on créera des voies passerelles. Que sera l ‘issue de cette polémique? Une mauvaise image de IGG ne peut en découler et les témoignages de ses compatriotes doivent le rassurer qu‘il n’est pas dans l’excès ou le radicalisme homophobes.
De toutes les valeurs que prônent son équipe et le monde du sport, valeurs d’inclusion qui comprennent la lutte contre l’ homophobie mais la dépassent aussi, il n‘apparaît pas comme un homme de rejet radical. Ce qu’il défend, c’est qu’il y a un acte qu’il ne peut poser au nom de ces convictions religieuses et cela il l’affirmé sans agressivité, sans violence contre le mouvement LGBT et son club sportif. IGG ne peut être dépeint comme un anti progressiste, ni comme un opposant aux combats diversifiés que nous menons pour le respect des minorités.
Il est évident que certains excessifs inclusivistes voudront jouer de cette polémique pour une mise à mort professionnelle et sociale de IGG; bien sûr que certaines forces de pression, pour donner exemple de leur puissance, sont animées, par un désir d’annulation culturelle, pour salir son nom ou lui fermer des portes. Ce serait injuste.
Par Pr Ndiaga Loum j
COMMENT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL POURRAIT TROUVER UNE SOLUTION ÉQUITABLE ET LÉGITIME?
Du droit et de ce qu’il y a au-dessus - La démocratie est « l’affaire du Peuple », disait Lincoln (président des États-Unis, 1860-1865), « c’est le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple), aurait-il ajouté
La démocratie est « l’affaire du Peuple », disait Lincoln (président des États-Unis, 1860-1865), « c’est le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple), aurait-il ajouté. Les lois et tout ce qui en résulte (normes administratives secondaires, arrêtés, circulaires etc.) sont le produit d’un consensus sociétal dont l’objet ultime est d’assurer la stabilité, la paix, sans lesquelles l’épanouissement collectif du peuple n’est point possible.
Si l’application stricte de la loi devait déboucher sur l’avènement d’une situation qui a le propre de produire les effets inverses et donc « pervers » (instabilité sociale, violence, anomie et remise en cause de l’esprit dans lequel on construit le modèle), s’arrêter alors à la lettre ne serait faire point preuve d’ingéniosité mais une façon d’assumer volontairement la bêtise humaine. Voilà qui explique pourquoi le baron de la Brède et de Montesquieu, Charles de Secondat intitula son œuvre fondamentale de droit public : « De l’Esprit des Lois ». Aurait-il pensé déjà, bien avant nous autres, que le fait que le texte de loi puisse s’appliquer strictement en toutes circonstances et indépendamment des considérations de légitimité, serait tout aussi pernicieux pour la démocratie que l’absence de règles? Voilà pourquoi il n’a pas donné à son œuvre le titre : « Du texte », mais celui-ci « De l’Esprit des lois ». Une leçon que j’ai bien apprise et assimilée il y a 30 ans déjà dans les locaux qui portent le nom d’un des illustres fondateurs du droit public (l’Université Montesquieu Bordeaux IV). Que se passe-t-il dans les faits? Que devrait faire le Conseil constitutionnel pour nous sortir de « l’ornière » et nous préserver ainsi, par voie de conséquence, de la « cassure » irrémédiable de la « vitrine » démocratique sénégalaise?
Les faits :
Les deux plus grandes forces politiques du pays (la coalition au pouvoir, BBY et celle de l’opposition, YAY) courent toutes les deux le risque d’une forclusion totale d’une part et partielle de l’autre, aux prochaines élections législatives si l’on acceptait « bêtement » de s’arrêter à une interprétation stricte de la loi. Pour les uns, le surplus de parrainages serait une cause d’invalidation de leurs listes sur l’étendue du territoire; pour les autres, il est question de non-respect de la parité dans la capitale qui serait la cause légale d’un rejet. Si l’on s’arrête à une stricte interprétation de la loi électorale, aucune de ces deux listes ne serait donc validée, et les deux coalitions les plus importantes du pays ne participeraient pas aux prochaines élections législatives (à l’échelle nationale pour l’une, à l’échelle départementale, la capitale Dakar, pour l’autre).
Si un tel raisonnement devait prévaloir, le texte l’emporterait sur l’esprit, la légalité prendrait le dessus sur la légitimité. Or, donc, il est bien possible d’emprunter une voie de raisonnement dans le processus d’interprétation juridique sans pour autant vicier la loi ni dans sa forme, ni dans le fond. Je ne parle même pas de jurisprudence qui ne peut et ne doit être ni fixe, ni figée, ni définitive, le raisonnement à la base d’une décision de justice, quelle qu’elle soit, peut et doit évoluer au gré des circonstances et de l’appréciation actualisée des situations et autres conjonctures, en libre interprétation d’une science qui est justement et essentiellement interprétative (le droit). Sinon, d’ailleurs, on serait en situation de valider le sens contraire du dicton popularisé, « seuls les imbéciles ne changent pas ».
Des solutions :
Comment le Conseil Constitutionnel peut-il raisonner en privilégiant l’esprit sans vicier la forme et sans préjudice du fond ?
En la circonstance, le raisonnement du Conseil constitutionnel (autrement dit l’esprit qui fonde sa décision) serait ainsi décliné sous forme de questionnements préalables : peut-on légitimement envisager une élection où il est question de représentation du deuxième pouvoir (le législatif) sur lequel repose le socle de notre modèle démocratique, sans la participation effective du parti (ou de la coalition) au pouvoir sur le territoire national et celle de l’opposition la plus significative dans la capitale? Au surplus, que causerait une interprétation stricte de la loi qui entrainerait d’office l’exclusion et l’invalidation des listes de la coalition au pouvoir et de la principale force de l’opposition ? Ce que je nomme le « délit d’illégitimité de fait » ne serait-il pas acté par la formation d’une assemblée élective dans laquelle ne figurerait aucun représentant choisi par les militants ou autres sympathisants du parti au pouvoir et d’une partie de l’opposition (la capitale, Dakar) la plus significative en termes de poids électoral (données empiriques appréciables à partir des résultats des dernières élections) ? Si oui, que peut faire le Conseil constitutionnel pour éviter une telle situation d’iniquité de fait inédite, sans violer les lois et surtout l’esprit qui sous-tend leur avènement pour ne point se rendre complice d’une illégitimité de fait produite par l’étroitesse d’une interprétation de textes de loi ? Qui plus est, dans une démocratie de consensus et de compromis comme la nôtre, il est arrivé dans le passé et encore récemment que la loi sur la parité par exemple n’ait pas été respectée. Vous souvenez vous que le sieur Moustapha Diakhaté, alors président du Groupe parlementaire de la coalition au pouvoir avait suggéré l’invalidation de la liste de Touba pour non-respect de la loi sur la parité? Heureusement, à l’époque, personne ne l’avait suivi, parce que justement « l’exception sénégalaise » autorise ce type de dérogation puisée non pas dans un juridisme parfois stérile mais dans la pratique voire le pragmatisme. L’esprit démocratique sénégalais se décline ainsi : pour régler un conflit politique, on fait appel à l’autorité maraboutique, pourquoi ne devrait-on pas alors par conséquent lui accorder des privilèges, sorte d’« arcana imperii » qui dérogent à la règle stricte de droit, parce que justement, ce ne sont pas des citoyens comme les autres?
Ainsi est sauf ce que Coulon, Mamadou Diouf et Momar Coumba Diop nommeraient le « contrat social sénégalais », gage de stabilité « chantée » par le chercheur anglosaxon Donald Cruise O’brien (la success story sénégalaise). J’en décline les points de repère à travers ce que j’ai nommé le « code tacite du conformisme social » et « le cinquième pouvoir » dans des études scientifiques publiées il y a plus d’une vingtaine d’années. Cette digression volontaire qui n’en est finalement pas une est pour dire que la voie de sortie existe bel et bien sans « rougir » de n’avoir pas appliqué strictement la règle de droit.
La voie de sortie existe bel et bien
Bref, la préservation du contrat social sénégalais vaut un raisonnement juridique qui privilégie ou assure toujours la primauté de l’esprit sur le texte. La voie de sortie existe bel et bien : la loi ne peut être supérieure à la Constitution (Mère des lois) qui stipule entre autres garanties : la « détermination à lutter pour la paix »; « la séparation et l’équilibre des pouvoirs conçus et exercés à travers des procédures démocratiques »; « la volonté du Sénégal d’être un État moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui gouverne et une opposition démocratique, et un État qui reconnaît cette opposition comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique ». Quand la légalité la dispute à la légitimité, le juge « suprême » peut s’ériger en garant de la stabilité sociale et de la paix collective, buts ultimes de toute législation ou réglementation dans la société. Eus égards à ces dispositions affichées dans le préambule (donc partie intégrante de la Constitution), tout empêchement par l’autorité administrative opposée à des partis ou coalitions à changer dans les délais raisonnables précédant la période contentieuse (saisine du juge constitutionnel) et résultant d’une interprétation restrictive de la loi, serait attentatoire aux garanties constitutionnelles évoquées supra.
En reprenant les arguments enchâssés dans le dispositif constitutionnel global, cela donnerait ceci : Considérant que refuser à un mandataire d’une coalition (majorité au pouvoir) de retirer sur sa liste un parrainage de plus ou à une coalition ( regroupant les deux forces principales de l’opposition arrivées successivement 2e et 3e aux dernières élections) de remplacer un homme par une femme pour se conformer à l’obligation légale de parité, pourrait avoir des conséquences qui menaceraient gravement la paix, sans compter le fait que leurs exclusions respectives des élections rendraient de facto illégitime toute représentation qui serait issue d’une telle élection Considérant que rien dans la loi n’interdit de corriger dans les délais et avant l’ouverture de la période contentieuse devant le Conseil constitutionnel une erreur matérielle voire mineure survenue sur une liste et qui pourrait être source d’invalidité, étant entendu par ailleurs que ce qui n’est pas formellement interdit en droit est implicitement permis (art 5 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ratifiée par le Sénégal et comprise donc dans le Bloc de constitutionnalité), la Direction générale des élections n’avait pas donc à se déclarer incompétente pour accepter les modifications sollicitées par une coalition sur une liste afin d’en assurer la conformité avec la loi sur la parité.
Considérant qu’une interprétation restrictive de la loi électorale favorable à une liste et défavorable à une autre dans des situations factuelles quasi similaires, tant il est question d’erreurs matérielles ou mineurs parfaitement rattrapables pour assainir la compétition électorale, et qu’un raisonnement contraire violerait la disposition de la Constitution qui garantit un État moderne fonctionnant « selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui gouverne et une opposition démocratique, et un État qui reconnaît cette opposition comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique » (Constitution du Sénégal)….
Mon raisonnement s’arrête ici, la décision revient au juge constitutionnel. Il faut lire mon raisonnement comme une contribution à la recherche d’une solution pacifique qui préserve l’exemplarité historique du « contrat social sénégalais ». Ce que je sais par expérience, c’est que dans les grandes démocraties, surtout celles de l’Amérique du Nord, il est arrivé souvent que le juge « suprême » s’érige en juge d’opportunité, raisonne au-delà du droit en pensant à la préservation de l’équilibre sociétal. C’est une mission historique et sacerdotale que s’auto-attribuent parfois les juges placés au sommet de la pyramide judiciaire, ce qui fait d’ailleurs dire à la doctrine que ces derniers « sont capables de réécrire le droit ». Quant aux acteurs politiques, je dirais que vouloir s’arcbouter sur l’invalidation administrative d’une liste opposée pour gagner est assimilable à la situation d’un lutteur qui compte sur la blessure et donc sur le forfait de son adversaire pour pouvoir triompher sur tapis vert ou décision arbitrale. Au-delà de l’absence de légitimité qui en résulterait, où est le courage? À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire!
Par Pr Ndiaga Loum
Juriste, politologue, professeur titulaire, UQO Titulaire de la Chaire de la Francophonie Directeur du programme de doctorat en sciences sociales appliquées
PRÈS DE 200 PILOTES ATTENDUS À SINDIA
Après deux années de pause à cause de la pandémie de Covid-19, les 48 heures de compétition de course de moto du Club Horizons Riders auront lieu, ce 21 et 22 mai au circuit les Baobabs de Sindia.
Après deux années de pause à cause de la pandémie de Covid-19, les 48 heures de compétition de course de moto du Club Horizons Riders auront lieu, ce 21 et 22 mai au circuit les Baobabs de Sindia. Pour cette 7e édition dénommée Grand prix Ghassane Ezzedine, ancien président de la fédération sénégalaise de pétanque, le thème retenu par les organisateurs est la sensibilisation sur la sécurité routière.
« Chaque année on organise pour une cause ; après deux ans d’arrêt à cause de la Covid-19, nous avons décidé cette fois d’organiser notre 7e édition de course de moto pour lutter contre les accidents mortels sur les routes. Chacun de nous a perdu un parent, une sœur ou une connaissance sur un accident de deux roues, c’est pourquoi nous voulons sensibiliser, à travers ces journées, les amoureux de deux roues », a indiqué Mamour Ndiaye, président de Club Horizons Riders.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, il s’est adressé au chef de l’Etat. « Nous demandons au président Macky Sall de nous construire un circuit. Il a beaucoup fait pour la jeunesse avec les constructions du stade Abdoulaye Wade, l’Arena, Dakar Arena, entre autres. Maintenant, les amoureux de deux roues veulent un circuit parce que la location nous coûte excessivement chère », a-t-il également dit.
Il faut dire que pour cette édition, 9 catégories de course sont prévues avec environ 20 pilotes à chaque départ. « Il faut au moins être âgé de 18 ans pour participer aux courses. Des combinaisons complètes sont aussi exigées aux motards. Nous voulons que ces habitudes soient perpétuées tous les jours par les amoureux de deux roues pour éviter les accidents », a dit M. Ndiaye.