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3 mai 2025
DES NOTABLES LEBOUS DU CAP-VERT IMPLORENT LA PROTECTION DES GENIES
Le contexte est chargé. Une crise sanitaire mondiale qui dure depuis maintenant un an et a fini de mettre à genoux notre économie. Une crise, surtout, accentuée par une tension sociale tendue.
Arfang Saloum SANE, Correspondant à Rufisque |
Publication 25/02/2021
Le Haut conseil des notables Lébous s’est réuni ce dimanche à Rufisque pour procéder à la traditionnelle cérémonie d’offrandes à Mame Coumba Lamb, le génie protecteur de la ville. Un rituel qui a été l’occasion pour les gardiens du temple d’inviter les autorités à un retour à nos valeurs culturelles pour éradiquer la pandémie et dissiper les nuages d’instabilité qui guettent le pays.
Le contexte est chargé. Une crise sanitaire mondiale qui dure depuis maintenant un an et a fini de mettre à genoux notre économie. Une crise, surtout, accentuée par une tension sociale tendue. C’est cette situation sombre qui a motivé les membres du Haut conseil des notables Lébous à s’en remettre aux Anciens.
Sous l’égide de Pape Laye Ndiaye, gardien du temple dans la cité de Mame Coumba Lamb, les sages de Yoff Ngor, Mbao, Bargny, Touba Dialaw, Gueréo et Ndiender se sont retrouvés dans le quartier traditionnel de Thiawlène, commune de Rufisque Est, pour une séance d’initiation. « Cette pratique date du 13ème siècle. Elle est antérieure à notre islamisation. Nous allons procéder à ce rituel à Rufisque avec Mame Coumba Lamb Ndoye, ensuite à Yoff avec le génie Mame Ndiaré et Leuk Daour pour la paix et la stabilité de notre cher Sénégal », a indiqué Pape Laye Ndiaye.
« Il est anormal que la pandémie perdure au Sénégal et continue de faire des ravages depuis un an sans que les détenteurs du pouvoir cultuel du Cap-Vert ne réagissent. Nous sommes les gardiens du temple. Nous avons hérité de ce pouvoir et donc nous avons la responsabilité de faire des offrandes à nos génies qui veillent sur nous et nous protègent des malédictions comme cette pandémie », a ajouté Pape Laye Ndiaye sur un ton ferme.
Entourée d’une cohorte de dignitaires drapés de rouge pour la circonstance, la délégation conduite par Pape Laye Ndiaye a eu droit à une danse des initiés. Une séance préliminaire qui a duré deux heures sous un soleil de plomb. Moment mis à contribution par les Saltigués, Ndeye Dji Rew et Lamanes du grand Cap-Vert pour se livrer à un rituel rythmé. « L’objectif c’est de faire des sacrifices pour avoir les grâces de Mame Coumba Lamb. Nous voulons sa protection. Le sacrifice, c’est pour empêcher que le pays entre dans un tourbillon infernal d’instabilité et pour une paix durable. Nous avons nos us et coutumes que les gens ont malheureusement tendance à démythifier. C’est pour cela que nous sommes confrontés à des pandémies comme le Covid 19 et le virus Ebola », a expliqué pour sa part El Hadj Mansour Ndoye, le Ndèye Dji Reew de Mbao. Les gardiens du temple ont en outre demandé à l’Etat de leur délivrer quitus afin qu’ils puissent exercer leurs pratiques dont ils disent qu’elles participent à soigner des patients sous l’emprise de pouvoirs occultes.
Après une heure de procession dans les rues du centre-ville de la cité coloniale, la délégation s’est rendue à la plage de Ndeppé, près du quai de pêche de Rufisque, pour procéder à l’immolation des deux bœufs prévus pour la circonstance. Sur place, des offrandes (lait, colas…) ont été offertes et des séances d’incantations effectuées en l’honneur de Mame Coumba Lamb, génie protecteur de Rufisque.
DES CITOYENS EXPRIMENT LEURS INQUIETUDES
Avec la traque des opposants, les restrictions des libertés, le vent de contestation qui souffle sur les réseaux sociaux et la récente découverte à l’université d’armes blanches, le ciel est décidément chargé au-dessus du Sénégal
Avec la traque des opposants et autres activistes de la société civile, les arrestations tous azimuts d’objecteurs de consciences, les restrictions des libertés, sans compter le vent de contestation qui souffle sur les réseaux sociaux et la récente découverte dans le campus social de l’université Cheikh Anta Diop d’armes blanches et de gourdins, le ciel est décidément chargé au-dessus de notre pays. Cette situation délétère ne rassure guère. En tout cas, dans la capitale, les citoyens craignent des lendemains difficiles face à la tension qui prévaut dans le pays.
Le moins que l’on puisse dire est que la situation politique actuelle marquée par multiples arrestations au sein de l’opposition ou de la mouvance de la société civile n’augure rien de bon. La peur s’est déjà installée dans le pays et les citoyens craignent le pire face à l’escalade verbale à laquelle on assiste depuis quelques semaines. La rue est inquiète et retient son souffle, craignant que le situation ne dégénère d’un moment à l’autre. La peur est d’autant plus grande que le pouvoir reste déterminé à faire prévaloir sa force. A quel prix ?
Il est 9h sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Un embouteillage infernal allonge les files de voitures dans un brouhaha indescriptible sanctionné par des coups de klaxons intempestifs. La présence de deux policiers chargés de réguler la circulation n’y fait rien. Sur le trottoir, à quelques mètres de l’hôpital de Fann, une dame, sobrement habillée, avoue que la situation que traverse le pays ce temps-ci ne lui inspire point confiance. Elle craint que tout explose, rendant le pays invivable. « Les hommes politiques ne doivent pas et n’ont pas le droit de mettre le pays en danger. Pourquoi la prison doit-elle être l’unique solution pour les opposants ? « Lii eup naa ». Cette situation me fait peur », s’alarme Mme Khadijatou Bintou Touré, un sachet de médicaments à la main, se dirigeant vers la porte de l’hôpital universitaire. Dans cette ambiance matinale, les gens semblent être pressés.
Un volcan explosif
Au niveau de l’intersection de la même avenue Cheikh Anta Diop, en descendant le Canal IV, et en se dirigeant sur la route qui mène vers le populeux quartier de la Gueule Tapée, des menuisiers exposent leurs produits. Au niveau d’un kiosque à journaux, des personnes sont agglutinées, parcourant les titres de la presse nationale dans une grande discussion. Bien entendu, c’est l’actualité politique qui occupe les débats. Le vieux Saliou Guèye parcourt un quotidien qu’il tient entre les mains. « Je ne me reconnais plus dans ce pays car les gens sont devenus égoïstes. L’intérêt général est relégué au second plan. En tout cas, nous vivons des moments tendus. Déjà, les gens ne vivent plus, mais survivent.
Tout le monde se lamente mais hélas ceux qui doivent écouter ces pleurs semblent occupés à régler leurs comptes à des opposants ou activistes. Ce qui fait que je m’inquiète beaucoup. Mon pays ne respire plus », regrette le vieil homme qui pointe un doigt accusateur sur le ministre de l’Intérieur. « Depuis qu’il est à la tête de ce département, il développe un esprit va-t-en guerre avec des arrestations tous azimuts. On ne gouverne pas comme ça un pays. Ils ont pris en otage ce pays et bientôt le volcan va exploser. Ça, ils doivent le savoir », se désole le vieil homme qui pense que l’Etat devrait s’occuper d’autres urgences que d’installer la peur dans l’esprit des citoyens. Un jeune homme qui assistait à la discussion y met son grain de sel, manifestant son angoisse face à ce climat chargé d’incertitudes. « Nous vivons une situation sociale très tendue qui n’augure rien de bon. Ce semblant de calme, personne ne sait où cela va déboucher.
A chaque fois qu’il y a des remous, les quartiers de Médina et Gueule Tapée brûlent. Nous ne pouvons et ne voulons plus revivre pareille situation. C’est vraiment regrettable que pour des questions de positionnement politique, le régime soit prêt à en découdre avec les opposants en se servant des moyens de la police. L’urgence devrait être de donner de l’emploi aux jeunes plutôt que de créer une situation insurrectionnelle», déplore le jeune homme pour qui les enjeux sont ailleurs.
Au quartier Fann Hock, les alentours sont calmes. Pas âme qui vive. Quelques véhicules sont stationnés. Madame Diokhané qui a vécu une bonne partie de sa vie en Europe ne se sent point en sécurité. « Je n’ai pas assez de temps. Tout ce que je peux dire, c’est que cette situation de ni paix, ni guerre, peut dégénérer à tout moment. Et quand ça explosera, personne ne sera épargné, surtout que nos hôpitaux sont débordés avec la crise sanitaire », s’alarme la dame qui se demande si les autorités sont réellement conscientes des vrais enjeux du pays. « Les hommes de ce régime pourraient être des cibles. Donc ils ont intérêt à stabiliser le pays, plutôt que de planter les germes qui nous mèneront au chaos » conseille Madame Diokhané qui se dit très préoccupée.
SONKO SANS BOUCLIER A PARTIR DE CE VENDREDI
Ousmane Sonko va-t-il devoir rejoindre en prison ses lieutenants politiques ? Au vu de la détermination de ses collègues de la majorité Benno Bokk Yaakar (BBY) à le livrer nu, tout laisse à croire que le leader de Pastef est en route pour la prison
C’est demain vendredi que va siéger la plénière de l’Assemblée nationale pour examiner les conclusions de la commission ad hoc chargée de statuer sur la levée de l’immunité parlementaire du député et opposant Ousmane Sonko. Tout porte à croire, au vu de la majorité mécanique dont dispose le pouvoir en place, que le leader de Pastef, qui fait face à des accusations de viols, va perdre son bouclier. Et être livré pieds et poings liés à la justice de ses adversaires…
Ousmane Sonko va-t-il devoir rejoindre en prison ses lieutenants politiques ? Au vu de la détermination de ses collègues de la majorité Benno Bokk Yaakar (BBY) à le livrer nu — c’est-à-dire sans sa protection constitutionnelle —, tout laisse à croire que le leader de Pastef est en route pour la prison de Rebeuss.
Comme, avant lui, de redoutables opposants au président Macky Sall comme Karim Wade et Khalifa Sall. En tout cas, ce vendredi s’annonce décisif pour celui qui est devenu de fait le chef de l’opposition après le ralliement avec armes et bagages d’Idrissa Seck, arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de février 1919.
En effet, convoqués en séance plénière, les députés vont se pencher demain sur l’examen des conclusions de la commission ad hoc qui était chargée de statuer sur la demande de levée de levée de l’immunité parlementaire de Sonko. Ainsi, sauf revirement de dernière minute de la majorité mécanique à l’Assemblée nationale, l’inspecteur des Impôts radié de la Fonction publique verra une nouvelle fois le sabre du pouvoir s’abattre sur lui.
Du moins, il sera privé vendredi de sa protection en attendant que la justice lui réserve le sort qu’elle avait réservé sans état d’âme à Karim Wade et à Khalifa Sall. Les députés de la majorité ne font pas mystère de leur empressement à le livrer à ses bourreaux. « Même si certains ont boudé la commission ad hoc pour des raisons fallacieuses, d’autres ont jugé nécessaire de rester pour assister à la séance. Et, à l’heure actuelle, il est impensable que nous de la majorité battions en retraite dans ce processus. Nous irons jusqu’au bout de notre logique pour tirer au clair cette affaire afin que le pays passe à autre chose de plus sérieux », confie un député de la majorité sous le sceau de l’anonymat. Selon ce parlementaire, bientôt l’accusé sera livré à la justice dans la mesure où il ne pourra plus se prévaloir d’une immunité parlementaire. Ainsi, nonobstant son refus catégorique de déférer à la convocation de la dite commission ad hoc pour audition, le leader de Pastef, qui évoque un vice de procédure dans le réquisitoire introductif soumis au parlement, reste toutefois attendu du côté du juge d’instruction chargé du dossier.
Chez le juge, dernier virage avant Rebeuss pour Sonko ? Au regard de l’évolution de la procédure enclenchée par cette commission ad hoc mise en place pour la levée de son immunité parlementaire, il s’avère qu’un face à face, entre l’opposant et le juge d’instruction du huitième cabinet se précise de façon irréversible. Ce, pour les besoins de son audition dans le cadre de l’instruction du dossier de viol présumé. Sonko déférera-t-il à une éventuelle convocation chez le magistrat instructeur ou ce dernier délivrera-t-il un mandat d’amener à son encontre avant de lui décerner un deuxième mandat, de dépôt cette fois-ci ? Nul ne le sait.
La seule certitude, c’est que le leader de Pastef n’acceptera pas d’être conduit docilement à l’abattoir judiciaire. Au contraire, il entend se battre jusqu’au bout. C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que va se situer l’ « importante déclaration » qu’il promet de faire « dans les prochaines heures ». De prochaines heures, justement, qui pourraient être décisives pour Sonko. Et aussi — qui sait — pour notre pays. Le Sénégal retient donc son souffle…
FORTUNES DIVERSES CHEZ LES VENDEUSES DE «FATAYA», «AKARA», SANDWICHES...NOCTURNES
La prolongation de l’état de catastrophe sanitaire assorti de couvre-feu a un impact économique considérable sur la vie des femmes vendeuses de (pain) «fataya», «akara» et sandwiches
La prolongation de l’état de catastrophe sanitaire assorti de couvre-feu a un impact économique considérable sur la vie des femmes vendeuses de (pain) «fataya», «akara» et sandwiches. Certaines parmi elles ont préféré abandonner ; d’autres, étant des responsables de familles, n’ont pas le choix et continuent leurs activités pour ne pas rester sans rien faire.
Selon certaines rencontrées, le prolongement du couvre-feu ne les arrange pas. Les clients ne viennent plus comme avant et le chiffre d’affaire n’est plus le même, il a trop baissé. Une jeune femme du nom de Fatou Diop, vendeuse de «fataya» à Liberté-6 explique : «je vends du «fataya» ici et ça marchait très bien. Après 17h, les clients faisaient la queue ici. Des fois, j’avais même des commandes et je m’en sortais bien. Je descendais avec 25.000 voir 35.000 F CFA par jour. Mais, actuellement, avec la pandémie du coronavirus, rien ne marche.
Les gens ne viennent plus acheter comme avant. Et, vous savez, c’est très difficile ; avec la cherté du coût de la vie, je ne peux pas rester sans rien faire. Mais franchement, actuellement, on ne gagne rien. Imaginez-vous quelqu’un qui descendait avec 30.000 F CFA en poche par jour, avant, et maintenant qui n’arrive pas à avoir 5000 F CFA la soirée. Vous voyez combien c’est catastrophique. Mais on n’a pas le choix parce que je n’ai rien d’autre à faire», déclare Fatou Diop. Pareil pour cette femme trouvée presque seule à son point de vente.
Du nom de Binetou Goudiaby, une femme vendeuse de petit-déjeuner et de «fataya» (le soir) à coté de l’école élémentaire Liberté 6-A, elle a préféré arrêter de vendre du «fataya» le soir parce qu’elle ne s’en sortait plus. «Avant, je faisais du petit-déjeuner, le matin ; et, le soir, je vendais du «fataya» et des beignets. Et ça marchait très bien. J’avais même recruté une jeune fille pour qu’elle m’aide parce que je ne pouvais plus vendre seul, les clients m’entouraient. Mais actuellement, compte tenu de la Covid-19 et du couvre-feu, je suis presqu’en faillite. Plus rien ne marche comme avant, franchement. J’ai finalement arrêté de vendre les «fataya» et beignets, le soir. Les clients ne viennent plus. Je prépare pour ensuite, le lendemain, donner ça aux enfants et aux talibés. Ce n’est plus la peine donc.» Binetou Goudiaby s’est reconvertie dans autre chose. «Maintenant, je me débrouille avec les moyens du bord. Je vends du «café Touba», du «kinkéliba» et de la tisane. La Covid-19 nous a vraiment impacté économiquement. Et c’est trop dur pour moi. Il y a trop de charges : la location et beaucoup d’autres choses. Nous sommes vraiment fatiguées», témoigne Binetou.
Contrairement à Fatou et Binetou, cette femme du nom de Lalia, trouvée dans son kiosque à Liberté 6, près du terrain, vers 19h30 ne se plaint pas. De loin, en venant chez elle, on voit une longue file d’attente. Des clients, hommes, femmes et enfants, font la queue pour acheter du «fataya», «akara» ou sandwiches. En face d’eux, à l’intérieur du kiosque, il y a elle, la gérante, et deux autres filles qui l’assistent. Pour Laila, la Covid-19 et le couvre-feu (qui vient d’être prorogé) n’ont aucun impact négatif sur son travail. Son chiffre d’affaire reste le même. «Très sincèrement, de mon côté, tout marche bien, Dieu merci.
Le couvre-feu n’a aucun impact négatif sur mes affaires. Peut-être que c’est parce que j’habite juste ici et les gens me connaissent. Vous l’avez vu, vous-mêmes, les gens sont là à partir de 18h-19h. Ils viennent presqu’en même temps, 2h avant le couvre-feu pourla plupart d’entre eux. Et je travaille comme avant, je n’ai rien diminué ni augmenté. Je vends des «fataya», «akara» et sandwiches et les clients viennent. Je garde toujours mon chiffre d’affaire, rien a changé, Dieu merci. Les clients viennent tôt, avant le couvre-feu, et moi, le plus souvent, je descends 5mn après le couvre-feu, vu que j’habite tout près», dit-elle.
LE DESARROI DES TENANCIERES DE GARGOTE
L’Etat de catastrophe sanitaire assorti de couvre-feu de 21h à 05h du matin, n’est pas sans impact économique sur les activés de nombres de «goorgoorlus» qui ne travaillent que la nuit
L’Etat de catastrophe sanitaire assorti de couvre-feu de 21h à 05h du matin, décrété dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 sur l’étendue des régions de Dakar et Thiès, et qui vient d’être prorogé jusqu’au 20 mars 2021, n’est pas sans impact économique sur les activés de nombres de «goorgoorlus» qui ne travaillent que la nuit. C’est le cas notamment pour les femmes vendeuses de bouillie au mil ou maïs appelée «fondé», de couscous ou «cere», et de «thiakry», des jeunes et femmes qui vendent du «pain-fataya», du «pain-akara» ou autres sandwiches aux devantures des maisons, kiosques ou autres angles éclairés des quartiers. Touchées de plein fouet par le couvre-feu, parce que ne pouvant exercer pleinement leur «petit commerce» que la nuit, ces jeunes, femmes, mères et soutiens de familles, qui n’en peuvent plus de travailler… «à perte», crient leur désarroi.
VENTE DE BOUILLIE A BASE DE MIL, DE MAIS ET DE COUSCOUS, LA NUIT : Les mères «fondé, cere ak thiakry» à bout de souffle
C’est au quartier Ouakam que les dames Mariama et Hawa Diallo s’adonnent à leurs activités, telles que la vente de bouillie au mil ou au maïs, communément appelée «fondé», un délice prisé par nombre de Sénégalais, en ces temps où, à cause de la pauvreté grandissante, beaucoup de familles peinent à assurer les trois repas quotidiens. Mieux, le dîner n’est assuré que pour les enfants mineurs…
Les deux «mères fondé», pardon vendeuses de bouillie ou «fondé», trouvées à leur place habituelle en train de préparer leur mets commerciale, pour les clients favoris, expriment toute leur peine à sen sortir, en cette période de restriction sanitaire liée à Covid-19. Interrogées sur la prolongation du couvre-feu, les deux habitantes d’Ouakam (Sinthia), déplorent la nouvelle décision. «Au début, on commençait vers 19h à répondre aux besoins de nos clients. Mais, avec le couvre-feu, on est obligé de venir plus tôt pour espérer écouler tout notre «fondé». Avec cette crise, on ne parvient même pas à vendre 1000 francs Cfa, la nuitée. La situation est dure ; c’est le K.O ! Les clients se font rares.» «Or, pour la préparation du «fondé», il faut acheter et piler le mil ; c’est trop cher. On subit de grosses pertes dans notre activité. C’est vraiment déplorable ce qui se passe actuellement car cela ne marche plus comme avant. Mais, on n’a pas le choix, on a que cette activité pour nourrir la famille. Et les moyens aussi font défauts», regrettent-elles.
Selon Mariama et Hawa Diallo, le couvre-feu a beaucoup impacté leur activité car, elles ne rencontraient leurs clients que la nuit. Mais, avec cette restriction, elles ne parviennent plus à écouler le «fondé», en un temps record.
Parlant toujours de consommer local, devenu un business ou gagne-pain pour certaines dames, une alternatives pour des consommateurs et beaucoup de ménages en ces temps où la pauvreté et beaucoup d’autres facteurs ont fini de bousculer les habitudes alimentaires, poussant de plus en plus de gens à manger dans les rues plutôt qu’en famille, les «cere» et «thiakry» sont aussi des dîners préférés de certains. Il est 18h, chez mère Bineta Guéye, la vedette du coin pour ses «cere» et «thiakry» bien appréciés par les clients. Au quartier Mboul, elle demeure la favorite. Maman Bineta, une dame d’une soixantaine d’années et propriétaire du locale Chérif Kéba Aïdara (son lieu de travail), note aussi la baisse de son chiffre d’affaire, du fait la réduction de son temps de commerce à cause du couvre-feu. Maman Bineta, comme le surnomment les clients, confie : «le couvre-feu a beaucoup diminué nos revenus car, à 21h déjà, il faut baisser rideaux. Or, c’est à cette heure que je parvenais à vendre mes produits ; le pouvoir d’achat a beaucoup chuté. Avant, quel que soit la quantité préparée, je vendais tout et je gagnais beaucoup. Mais actuellement, je ne prépare, en «cere» et «thiakry», que la moitié de ce que j’avais l’habitude de vendre en une soirée, mais ça ne fini pas. Je suis obligée de garder le restant dans mon réfrigérateur ; et avec ça, il n’y a pas de bénéfice. Le couvre-feu ralentit notre commerce. Et, avec les frais du gaz, du mil, et autres, ce n’est pas du tout bénéfique.
L’activité ne marche plus comme avant», se désole Maman Bineta. Et de poursuivre, en précisant ceci : «malgré que les clients viennent, le couvre-feu a baissé notre chiffre d’affaire, nos revenus. Je suis d’attaque presque depuis 09h, pour la préparation et tout, mais, n’empêche, à 19h00, je suis obligée de disposer. Cette situation nous a beaucoup ralenti et a un impact considérable sur notre activité», renchérit la mère «cere ak thiakry».
TOUS EN DANGER PERMANENT
Alors que la psychose des édifices menaçant ruine plane toujours sur des occupants et riverains, ce sont les bâtiments en construction qui s’effondrent maintenant, tuant des ouvriers en chantier, mettant tout le monde ou presque en danger
Alors que la psychose des édifices menaçant ruine plane toujours sur des occupants et riverains, ce sont les bâtiments en construction qui s’effondrent maintenant, tuant des ouvriers en chantier, mettant tout le monde ou presque en danger. Ces effondrements répétitifs, remettant au goût du jour les problèmes liés à la sécurité des constructions, la fiabilité/qualité des matériaux et la délivrance des autorisations/permis de construire, ne cessent d’inquiéter les acteurs du secteur, y compris le président de la République qui, en Conseil des ministres, il y a quelques semaines, a donné des instructions pour y remédier.
Ces dernières années, ce ne sont plus seulement les nombreux bâtiments menaçantruine, qui tiennent encore debout et sont parfois mêmes occupés dans plusieurs localités notamment les grandes villes comme Dakar, qui hantent le sommeil des populations et riverains. De plus en plus l’on déplore des accidents de travail et effondrements coûtant la vie à des ouvriers et autres travailleurs sur des chantiers en construction, dans le secteur des Bâtiments et travaux publics (BTP). Remettant à l’ordre du jour les questions liées à la sécurité des constructions, la qualité des matériaux utilisés et même celle de la délivrance des autorisations/permis de construire. L’un des derniers cas en date remonte à la semaine dernière, dans le Centre du Sénégal. La population de Kaolack s’est réveillée, le jeudi 18 février 2021, sous le choc. Un échafaudage a cédé, dans un chantier en construction,R+4, au quartier Kaznack, causantla mort d’un maçon sur le coup. Il s’agit de Pathé Sow, âgé de 23 ans. Selon Sud Fm, qui a donné l’information, un deuxième nommé Assane Kébé, 22 ans, est grièvement blessé. Il a été évacué au Centre régional hospitalier El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack. Toujours parlant accidents liés à des effondrements sur des chantiers de construction, mois d’un mois plus tôt, un autre drame s’était produit dans la région de Thiès. Ici, un bâtiment R+3 en construction de la société «3MD ENERGY», spécialisée dans l’électricité produisant des postes préfabriqués et située sur la nationale entre Pout et kilomètre 50, a cédé.
L’effondrement, qui a eu lieu le 27 janvier dernier, au alentour de 13h à Khodaba, dans la commune de Keur Mousseu, a fait 05 morts. Les victimes, des ouvriers, étaient en train de s’activer dans les travaux de construction et d’installation de l’immeuble au moment de l’accident. Plusieurs personnes ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt à l’issue de ce drame dont les premiers éléments de l’enquête ouverte ont révélé que le promoteur n’aurait pas d’autorisation de construire Autre forme d’accident dans des bâtiments en construction, autre inquiétude. Il y a quelques mois, le jeudi 17 septembre 2020, Moussa Koïta, un maçon âgé seulement de 21 ans et d’origine malienne, succombait dans un chantier situé non loin du siège du Jaraf de Dakar, au Point E. Un monte-charge, rempli de briques, qu’il essayait de faire monter au 7e étage d’un immeuble en construction où il travaillait lui était tombé dessus, passant de vie à trépas sur le coup. Une mort très atroce, avec une tête abîmée par la machine chargée de briques. Les éléments de la Brigade des Sapeurs-pompiers, ceux du Commissariat de Point E et la Police scientifique alertés, n’ont trouvé sur place qu’un corps sans vie gisant dans une marre de sang. Après les constats d’usage, il a été acheminé l’hôpital Abass Ndao de Dakar. La liste est loin d’être exhaustive.
Entre effondrements de bâtiment en chantier, d’échafaudages et autres installations permettant de soutenir les constructions en hauteur, des accidents similaires ne cessent de se multiplier, mettant en péril la vie de personnes. Déjà, moins d’une semaine après l’effondrement de Khodaba, qui a fait 5 morts, le président Macky Sall, est monté au créneau pour donner des instructions pour la sécurité dans les constructions. En Conseil des ministres, le mercredi 04 février 2021, le chef de l’Etat a invité ses ministres à faire la promotion de l’outil de lutte contre la corruption, dans le secteur. «Le président de la République a insisté sur la nécessité de renforcer le contrôle de la qualité des matériaux et systèmes de construction, eu égard à la recrudescence de l’effondrement des bâtiments et à la récurrence des incendies dans nos villes et campagnes. Il a, à ce propos, demandé au ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, d’engager, en liaison avec le ministre de l’Intérieur, à travers la Direction de la Protection civile, un audit général des bâtiments, des matériaux et systèmes de construction pour une mise aux normes. Le chef de a invité, dès lors, les ministres concernés, en relation avec l’Association Sénégalaise de normalisation et les Ordres professionnels (Ordre des Architectes du Sénégal, Ordre des Experts et Evaluateurs agrées), à mettre en place une nouvelle réglementation qui préserve davantage la qualité, la sécurité et la durabilité des constructions autorisées et des habitations. Le président de la République a indiqué, dans cette perspective, la nécessité de renforcer en ressources humaines, l’Inspection générale des constructions et des bâtiments, dans le cadre de la réalisation du programme des 100.000 logements et du développement des constructions en hauteur», lisait-on dans le communiqué du conseil.
JEAN CHARLES TALL, ARCHITECTE : «Pour sécuriser davantage les constructions, il faut juste appliquer la loi, c’est aussi simplement que ça»
«Je pense d’abord que la première chose, c’est que ce ne sont pas les immeubles qui tuent. Ce sont les gens qui font mal les immeubles ou qui s’occupent mal de la maintenance des immeubles qui sont responsables de la mort de certaines personnes. Ce métier est un métier qui comporte des risques, comme tous les autres métiers. Et dans notre pays, quand quelqu’un fait de la médecine alors qu’il n’est pas habilité à faire de la médecine, on trouve ça scandaleux. Par contre, on trouve tout à fait normal que quelqu’un qui fait de l’architecture ou de l’ingénierie sans y être habilité puisse contribuer à le faire sous prétexte qu’il faut bien que les gens vivent. Mais il ne faut pas forcément que les gens vivent en tuant des personnes. C’est un métier qui doit être réglementé. C’est un secteur qui doit être sérieusement réglementé et on ne doit pas laisser n’importe qui faire n’importe quoi. Il y a des règles, il y a des normes, il suffit de les appliquer ; ce n’est pas la peine de réinventer la roue.
SOLUTIONS POUR PROTEGER LES TRAVAILLEURS ET SECURISER LES CONSTRUCTIONS
Pour sécuriser davantage les constructions, il faut juste appliquer la loi ; c’est aussi simplement que ça. Ce n’est pas la peine de faire de nouvelles lois ou quoi que se soit ; il suffit simplement d’appliquer les normes qui sont en vigueurs. Au niveau des matériaux, de nous doter peut-être de nouveaux laboratoires qui permettent de s’assurer que les matériaux que nous utilisons au Sénégal respectent les normes. Deuxièmement, d’utiliser des concepteurs qui sont qualifiés ; que ce soit des architectes, des ingénieurs, des bureaux d’études, travailler avec des hommes qui sont qualifiés pour cela. Troisièmement, s’assurer que les entreprises qui réalisent les constructions prennent suffisamment de précautions et qu’elles-mêmes soient qualifiées. Aujourd’hui, la logique qui entoure notre secteur, c’est une logique mercantile et la sécurité des personnes n’est pas vraiment une priorité absolue, alors que ça devrait être une priorité absolue. Pour protéger les travailleurs et les constructions, la chose la plus simple, c’est que déjà il n’y ait pas des constructions à faire sans permis de construire. Deuxièmement, quand on a le permis de construire, que l’on s’assure que le permis de construire a été octroyé selon les règles et que le chantier va être fait selon les règles. Il est temps, aujourd’hui, que nos Etats soient dotés de systèmes de surveillance de la construction qui ne sont pas simplement des systèmes administratifs. On a, malheureusement aujourd’hui, une conception de la surveillance des constructions qui est juste de la surveillance de l’occupation des sols, des titres de propriété etc Il faut que l’Inspection générale des bâtiments soit dotée de personnel suffisant, des moyens suffisants pour lui permettre d’accomplir sa mission sur l’ensemble du territoire national. L’un des effondrements dont on parle récemment dans la presse concerne quand-même une société qui est assez importante, qui, si je ne me trompe pas, a établi une usine. Une société de cette importance ne devrait pas pouvoir prendre des risques inconsidérés. Bon, il est vrai que l’enquête n’est pas encore terminée, elle déterminera la responsabilité. Mais, si jamais il se trouve que c’est parce que la société a voulu économiser et que certains risques on été pris comme cela arrive très souvent dans notre pays en ce moment, il faut trouver les moyens de le dire. Malheureusement, dans notre pays, on a souvent de grandes déclarations.
RESPONSABILITES DE L’ETAT ET DES MEDIAS
Vous m’excuserais, vous-même de la presse êtes beaucoup dans cette responsabilité parce que vous ne réagissez que quand il y a de grands événements. Mais, aujourd’hui, on n’a pas de système d’information qui permette de conscientiser, d’alerter les populations sur les risques de ce métier et on laisse tout le monde porter le titre d’architecte. Aujourd’hui, on est architecte quand on a une belle carte de visite. Et vous trouvez des gens qui sont spécialistes de l’infographie qui, parce qu’ils font de belles images, se trouvent responsables de construire des immeubles qui font six (6), sept (7) étages etc. C’est quelque chose qui est inconcevable par rapport à la médecine, par rapport à l’exercice du droit, par rapport au métier d’avocat. On trouve ça tout à fait normal par rapport au métier d’architecte. Et le pire, c’est que l’Etat lui-même ne nous aide pas. Aujourd’hui, je considère que, en tant qu’architecte, l’Etat lui-même n’a aucun respect pour la profession d’architecte et ne nous permet pas d’exercer notre métier dans des conditions de sécurité pour les populations et ne nous soutient pas dans le cadre de l’exercice de notre métier. L’Ordre des architectes a porté plainte contre un certain nombre de personnes et ces à l’Ordre des architectes, en tant représentant de la profession, de faire cela. Il y a eu des condamnations et, par contre, là où on est très étonné, c’est que tout le monde s’en presse de parler quand il y a des effondrements d’immeubles. Quand il y a la condamnation des personnes pour exercice illégal de la profession, on n’en parle pas. Je ne me souviens pas avoir entendu une seul radio, une seule télé, parler de cela. Peut-être que si on en parlait un peu plus, ça pouvait alerter les gens. Il y a des gens qui se prétendent architectes, qui se prétendent ingénieurs, qui n’ont pas les compétences et ce sont des gens dangereux pour la sécurité des constructions et des personnes.»
SONKO SUR LES PAS DE KHALIFA SALL
La vague d’arrestation des militants, sympathisants du leader de Pastef dont la levée de l’immunité parlementaire est prévue pour vendredi rappelle les déboires de l'ancien maire de Dakar en 2017
La vague d’arrestation des militants, sympathisants et autres souteneurs du leader de Pastef, Ousmane Sonko dont la levée de l’immunité parlementaire est prévue pour demain à l’Assemblée nationale rappelle l’histoire de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall en2017. Le même scénario se dessine.
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko est dans une mauvaise passe. La plénière devant statuer sur la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l’enquête ouverte par la Section de recherche de la Gendarmerie nationale suite à la plainte pour «viol répété» et «menace de mort» déposée contre lui par Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté est prévue le vendredi 26 févier prochain.
L’ancien candidat classé 3ème à l’issue de l’élection présidentielle du 26 février 2019 dernier, fait également face à autre procédure visant cette fois-ci plusieurs militants et responsables de son parti politique Pastef lancé par les autorités à la suite des manifestations de soutien devant son domicile le 8 février 2021 dernier suite à l’annonce de sa convocation à la section de recherche de la gendarmerie.
Menée par la redoutable Division des investigations criminelles (Dic) de la Police nationale, cette procédure aux allures d’un grand «nettoyage» autour d’Ousmane Sonko a déjà d’ailleurs occasionné plusieurs arrestations au sein de l’entourage proche du leader de Pastef. C’est le cas de Birame Soulèye Diop, administrateur général du parti Pastef placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges le mardi 23 février dernier de même que le coordinateur de Pastef Dakar, Abass Fall pour ne citer que ceux-là. Au-delà des militants et autres sympathisants de Pastef, cette «chasse» aux patriotes semble également toucher le milieu des activistes de la société civile.
Sur le front au côté du leader de Pastef, Ousmane Sonko depuis l’éclatement de cette affaire de «viol répété» et «menace de mort» présumée, Guy Marius Sagna, Clédor Sène et Assane Diouf sont aujourd’hui sous la menace d’un mandat de dépôt après leur arrestation le lundi 22 février dernier par la même Division des investigations criminelles pour «menace à l’ordre public et actes de nature à troubler l’ordre public».
Leurs interpellations font suite à celles de Fatima Mbengue, membre du mouvement «Frapp-France Dégage» le 17 février dernier ainsi que de Mariame Ngandoul, épouse de l’administrateur du parti Pastef, Bawar Dia et Dahirou Thiam tous placés sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction. Il faut dire que cette série d’arrestations suivie d’inculpation tous azimuts des proches du leader de Pastef rappelle le dossier Khalifa Ababacar Sall.
En effet, le conflit s’est ouvert avec le régime en place suite à son engagement de faire cavalier seul lors des législatives de juillet 2017. A l’époque, Khalifa Sall avait assisté en l’espace de quelques semaines à l’incarcération de certains de ses plus fidèles lieutenants suite à une procédure judiciaire lancée après les événements dits de «saccage de la maison du parti socialiste». Il s’agit de Bamba Fall, maire socialiste de la Médina et huit autres de ses proches dont son ex directeur de cabinet, Bira Kane Ndiaye, son neveu et collaborateur, Cheikh Tidiane Sall, Bassirou Samb, chef de cabinet du maire de Grand-Yoff qui est son bastion politique. Tout ce beau monde était envoyé en prison par l’actuel procureur de la République le lundi 9 janvier 2017.
Dans la même période, Barthélémy Dias, mairie de Mermoz Sacré-Cœur dont le dossier concernant l’attaque meurtrière de sa mairie en décembre 2010 a été réactivité, a été condamné le 16 février à deux ans de prison, dont six mois ferme pour «coups et blessures volontaires» soit, quelques jours seulement avant l’arrestation de leur mentor Khalifa Ababacar Sall survenue le 7 mars de la même année 2017.
Ousmane Sonko subira-t-il le même sort que Khalifa Sall ? En tout cas, la machine est déjà lancée et dès demain vendredi, les députés vont statuer sur la demande de levée de son immunité parlementaire.
CAN U17, LE SENEGAL DANS LE GROUPE DE LA MORT
Après avoir survolé le tournoi qualificatif UFOA/A, les Lionceaux vont retrouver dans la poule C, les cadets du Mali, le Cameroun, champion en titre et l’Afrique du Sud
L’équipe du Sénégal a hérité du lourd au tirage au sort de la CAN des moins de 17 ans (13 au 31 mars, prochains au Maroc) effectué hier, mercredi 24 février par la CAF en Mauritanie. Après avoir survolé le tournoi qualificatif UFOA/A, les Lionceaux vont retrouver dans la poule C, les cadets du Mali, le Cameroun, champion en titre et l’Afrique du Sud.
Après avoir survolé le tournoi qualificatif de la zone UFOA/A, l’équipe du Sénégal connait ses prochains adversaires de la CAN des moins de 17 ans qui se déroulera du 13 au 31 mars prochains au Maroc. Les Lionceaux ont été logés dans le groupe C très relevé en compagnie du Mali, le Cameroun et de l’Afrique du Sud. Un groupe qui préfigure de chaudes retrouvailles entre «Aiglons» et «Lionceaux».
Ces deux voisins ouest-africains, il y a quelques semaines seulement la finale du tournoi de l’UFOA/A qualificatif à cette CAN de la catégorie à Thiès. Un duel âprement disputé que le Sénégal avait remporté sur la marque de 2 buts à 0. Les protégés de Malick Daff retrouveront aussi les cadets du Cameroun, champions en titre mais également l’Afrique du Sud qui fait son retour dans cette compétition de jeunes, cinq ans après sa place de vice-championne en 2015.
Le pays-hôte hérite d’un groupe A «abordable» où la Côte d’Ivoire fera figure de principal concurrent devant deux sélections qui n’ont jamais franchi la phase de groupes : la Zambie et l’Ouganda, qui aura l’honneur d’affronter les Lionceaux de l’Atlas à l’occasion du match d’ouverture. La poule B sera composée du Nigeria, traditionnel ogre de la catégorie, qui fera face à l’Algérie, au Congo et à la Tanzanie. Les deux meilleures de trois groupes sont qualifiées pour les quarts de finale ainsi que les deux meilleures équipes classées troisième.
COMPOSITION DES GROUPES :
Groupe A : Maroc, Ouganda, Zambie, Côte d’Ivoire
Groupe B : Nigéria, Tanzanie, Algérie, Congo
Groupe C : Cameroun, Sénégal, Mali, Afrique du Sud
Omar DIAW
PRÈS D’UNE TONNE DE CHANVRE INDIEN SAISIE PAR LES DOUANES DE KAOLACK
La subdivision des douanes de Kaolack (centre) annonce avoir saisi entre dimanche et mercredi, près d’une tonne de chanvre indien dans les localités de Diaglé, Latmingué et Santhie Mor Mbaye.
Kaolack, 25 (APS) - La subdivision des douanes de Kaolack (centre) annonce avoir saisi entre dimanche et mercredi, près d’une tonne de chanvre indien dans les localités de Diaglé, Latmingué et Santhie Mor Mbaye.
"Entre vendredi et dimanche, la brigade mobile de Kaolack avait mis la main sur huit colis de chanvre indien dans les localités de Diaglé et Latmingué, soit 400 kilogrammes d’une valeur de trente-deux millions de francs CFA", a détaillé un responsable des douanes de Kaolack.
Mercredi, "la brigade mobile de Nioro a fait une saisie de neuf colis de chanvre indien d’un poids de 450 kilogrammes d’une valeur de 36 millions de francs CFA, dans le secteur de Santhie Mor Mbaye", a-t-il ajouté.
112 MILLIONS FCFA EN UN AN POUR UN SÉNÉGALAIS QUI EXPLOITAIT SES COMPATRIOTES SANS PAPIER
L’homme, d’origine sénégalaise, fournissait des copies de son agrément professionnel, de son titre de séjour et de ses coordonnées bancaires à des compatriotes en situation irrégulière.
L’homme, d’origine sénégalaise, fournissait des copies de son agrément professionnel, de son titre de séjour et de ses coordonnées bancaires à des compatriotes en situation irrégulière. 15 hommes ont ainsi travaillé sous son identité à travers la France. Mais c’est lui qui empochait les salaires. Il a été arrêté il y a 9 jours, le 16 février.
Les agents de la brigade mobile de recherche zonale de la Police aux Frontières ont eu vent de l’escroquerie en décembre dernier. Ces policiers sont chargés de lutter contre l’exploitation des migrants. Ils recherchent toute personne qui tenterait de tirer profit de la détresse des sans-papiers pour s’enrichir.
Ils sont 15 en Nouvelle-Aquitaine.
Samedi dernier ils ont interpellé un agent de sécurité d’origine sénégalaise à l’aéroport de Bordeaux. Il allait décoller pour Roissy dans l’objectif de rejoindre Dakar. Il allait s’enfuir.
"Son trafic a commencé fin 2019, début 2020" indique le responsable de la brigade néo-aquitaine. "Il avait tous les agréments pour être agent de sécurité, il habitait à Bordeaux et travaillait dans le secteur".
Il a utilisé une ruse bien connue : celle de faire travailler des personnes sous sa propre identité en vue de récupérer leurs salaires. "Il a fourni des copies de ses agréments d’agent de sécurité, de son titre de séjour et de ses documents bancaires à une quinzaine d’individus. Tous étaient d’origine sénégalaise comme lui et tous étaient en situation irrégulière".
Une centaine d’euros pour eux, le reste pour lui
Ces faux "clones" partaient signer des contrats aux quatre coins de l’hexagone. "Sur l’année 2020, l’ensemble des salaires perçus se sont élevés à 170 000 euros (environ 112 millions FCFA). Il ne reversait qu’une centaine d’euros par mois aux clandestins" précise le responsable de l’enquête.
Le reste, l’escroc le transférait au Sénégal où il investissait dans l’immobilier. "Il achetait des terrains pour faire construire et se constituer un patrimoine".
Juste avant son interpellation samedi, il semblait se sentir menacé d’où sa volonté de fuir. Il avait demandé à ses 15 petites mains d’arrêter de travailler sous son nom.
Il a été déféré au parquet de Bordeaux lundi matin et placé sous contrôle judiciaire. Son passeport lui a été retiré. Il comparaîtra en juin prochain devant la justice.
Il est poursuivi pour blanchiment de travail dissimulé, fraude fiscale, aide au séjour irrégulier et fourniture frauduleuse de documents administratifs.