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27 avril 2025
Par Ass Malick NDOYE
Y’A-T-IL UN CAPITAINE DANS LE NAVIRE POUR DÉBARQUER CE DANGEREUX AVENTURIER ?
Le président Macky Sall a beau s’arcbouter dans le clair-obscur du “Ni oui, Ni non“, rien n’y fait ! La question du troisième mandat revient périodiquement nourrir les controverses dans l’échiquier politique.
Un éminent membre du cabinet présidentiel, a commis une interview dans une télévision de la place, pour demander ouvertement son débarquement, et du gouvernement, et de la direction du parti. Car poursuit-il, il nous a fait un grand tort. C’est le chef de cabinet du président de la république pour ne pas le nommer.
Le président Macky Sall a beau s’arcbouter dans le clair-obscur du “Ni oui, Ni non“, rien n’y fait ! La question du troisième mandat revient périodiquement nourrir les controverses dans l’échiquier politique. Le débat fait rage dans le camp d’en face, autant que dans notre propre camp. Pas même le sabre que le président a dégainé plusieurs fois pour décapiter, n’a pu apaiser l’ardeur et la folie de ces dangereux zélotes qui vont sur les plateaux de TV pour débiter calembredaines et paradoxes éclatants ! Assurément nous sommes rattrapés par une épidémie de langues qui se délient!
On s’enivre de tous les sens !Il faut être un roi des gaffeurs et des dérapages, pour d’abord transgresser l’interdiction décidée par le président de parler d’un autre mandat que du mandat en cours, ensuite regarder les sénégalais dans le blanc de l’œil pour leur dire que « Macky Sall en est à son premier mandat selon la constitution de 2016 ! ». Un président qui a déjà brillamment fait florès dans le redressement d’un Sénégal laissé au bord du précipice par le vieux politicien qui nous gouvernait jusqu’en 2012, a-t-il vraiment besoin d’un tel fayotage ? Il y a là, pour qui tient les yeux ouverts, l’embryon d’une grossière et maladroite tentative de légitimation d’un troisième mandat. Tous les républicains de ce pays s’en émurent à grand renfort de protestations. Par ailleurs, le gribouille vient de payer des verges à nos adversaires pour se faire fouetter. Il vient tout simplement de donner du grain à moudre à une opposition dite radicale et à ces activistes populistes qui passent le plus clair de leur temps à exciter les bas instincts de la plèbe en creusant le ressentiment virulent envers le président Macky Sall.
Les réflexes pavloviens qui conditionnent la pensée de ces activistes compliqués de politiciens encapuchonnés vont désigner immédiatement le président de la République comme le responsable de ces énormités sorties de la bouche d’un vieux briscard illuminé et obtus, qui fait dans le fayotage et la minauderie pour rester dans les petits papiers du prince. Vous savez les peuples excédés, arrivés au bout du rouleau, n’en ont que faire des constitutions, des lois et des règlements. Surtout quand leur volonté de changement se fait pressante. Comment peut-on ignorer cette terrible mise en garde de Denis Diderot ?
« Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au-delà de ces limites, c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte ». A-t-on idée de cracher sur les immenses sacrifices consentis, de se décharger de la dette de sang payée par le peuple sénégalais en 2011-2012, pour empêcher un vieux satrape compliqué d’un dangereux aventurier de rempiler pour un troisième mandat ? Le 19 mars 2000, nous étions des milliers de jeunes à Point E, les étoiles plein les yeux, devant le domicile du candidat Abdoulaye Wade. Voici les terribles propos que nous tenions : « Abdou Diouf, même si vous avez gagné les élections, vous allez devoir partir. »
Grâce à la grande sagesse d’Abdou Diouf, sa lucidité d’homme d’état, et son attachement aux valeurs républicaines, le Sénégal aura reculé d’un cran du bord du gouffre abyssal de l’aventure politique ! Dans une vidéo qui circule sur la toile le président Macky Sall a clairement dit en 2018, qu’il faisait son premier mandat et que s’il obtient un autre, si les sénégalais lui font confiance à nouveau, ce sera son deuxième et dernier mandat.
Alors pourquoi des journalistes à la ramasse, friands de sensationnel, toujours en quête de scoop, continuent, ad libitum ad nauseam, à lui poser une question dont ils ont déjà la réponse ? Le président excédé et déterminé à se concentrer sur ses missions régaliennes, en est arrivé à interdire tous ses collaborateurs, à parler d’un éventuel troisième mandat. Depuis le président est devenu Ondoyant, fluctuant, versatile dans ses réponses, là où il aurait fallu rigueur, constance et cohérence. Le peuple qui a barré la route, et aux aventuriers qui voulaient pousser Abdou Diouf à confisquer la volonté populaire et au vieil autocrate qui voulait le flouer, est toujours debout, vigilant, sur le chemin tortueux de l’aventurisme politique.
Pourquoi se laisser distraire alors, par le jeu particulièrement pervers initié par de piètres influenceurs politiques dont l’objectif, à peine dissimulé, est de prolonger le magistère de Macky Sall pour probablement pérenniser prébendes, sinécures et strapontins ? Que vaut la parole d’un vieux briscard compliqué d’un fayot qui fait la danse du ventre au président pour remonter dans son estime mais aussi pour remonter sur sa bête ? Peut-être l’estime du président lui reste accessible pour ses minauderies. Mais retrouver un ministère avec un portefeuille est une illusion sans avenir, un rêve qu’il peut toujours caresser. Que vaut les calembredaines et courtisaneries d’un rentier de l’état affublé « Ministre d’état » ?
Sobriquet qui lui a été attribué comme lot de consolation après son échec humiliant et retentissant dans un ministère de souveraineté, dans le premier gouvernement de Macky Sall. Que dalle ! Quand Macky Sall a pris ce vieux briscard la main dans le pot de confiture de la gabegie et du népotisme vulgaire, le président a basculé dans une colère titanesque, une révulsion horrifiée, et l’a définitivement neutralisé dans un ministère sans portefeuille. Alors quelle est la crédibilité de ce trouble personnage qui théorise, par des insinuations nauséabondes, la possibilité d’un troisième mandat ?
Le tollé fut fracassant, la bronca détonante, à la proportion du tabou qui a été foulé aux pieds et des arrière-pensées malsaines qu’on a prêtées aussitôt à l’auteur de ces propos. Certaines personnalités dans l’entourage de Macky Sall, se croient avoir tous les droits sur le président. Même le droit de bénéficier d’un sauf conduit à l’impunité pour toutes leurs turpitudes. Le droit d’embarrasser, de gêner tout le camp présidentiel avec des déclarations outrancières du genre : « Si Khalifa Sall était avec nous, il n’aurait jamais été arrêté ! » Excusez le peu ! Parce qu’elles seraient accourues les premières aux côtés du proscrit, de l’infréquentable de 2008 !
Est-ce là, l’unique gage de légitimité et de préséance sur les autres militants qui ont pris le train en marche ? Est-ce que l’ancienneté est le seul agrégat constitutif de la synergie qui a poussé le train de la conquête du pouvoir jusqu’à la station présidentielle ? Cette ancienneté ou proximité au Président Sall, ne saurait les affranchir de l’obligation de retenue et de responsabilité républicaines, mais aussi et surtout de la loyauté que nous nous devons les uns envers les autres. C’est avec amertume et dépit que nous avons vu à la télévision, une poignée de blancs becs et de jobards qui n’ont aucun mandat ni de la base, ni de la direction du parti, pour demander la destitution du ministre Amadou Ba qu’ils accusent d’activités fractionnistes. Ils sont certainement cornaqués par vieux briscards en perte de vitesse. Ce cannibalisme politique, cette tuerie domestique est, hélas, monnaie courante dans notre formation politique. Une jeunesse républicaine doit avoir mieux à faire que d’être utilisée comme sicaires sanguinaires, instrumentalisés pour s’en prendre à des dignitaires compétents et loyaux de leur propre formation politique. Le régime de Macky Sall a-t-il enfanté ses propres fossoyeurs ?
Les jeunes de notre formation politique, qui demain vont assurer la relève démocratique, doivent être encouragés à s’approprier le PSE, le 5-3-5, et d’être le fer de lance pour une meilleure compréhension des politiques lumineuses de son excellence le président Macky Sall. Nous nous attendons à les voir sur les plateaux de télévision, à les entendre sur les ondes des radios, à les lires dans les colonnes des journaux, pour vulgariser les ambitieux programmes du gouvernement. Il leur incombe de transmettre avec rigueur, des analyses sérieuses et des propositions réfléchies. Au lieu de s’abandonner à la parodie médiocre, aux insultes sanguinaires et aux allusions nauséabondes, dignes de tâcherons politiques. Certains jeunes républicains, manipulés, hélas comme ils le sont par de vieux roublards, des Has been, qui ont leur carrière politique derrière eux, devraient se méfier de l’aventurisme politique. Il ne faut pas s’étonner dans ces circonstances, que la grande plupart de nos jeunes concitoyens ne prennent plus part à la vie politique. La parole politique doit s’inscrire dans un dialogue exigeant sans s’y pervertir. Amadou BA est un brillant administrateur civil, né après les indépendances comme Macky Sall.
Breveté de l’ENAM section : impôts et Domaines, Il n’a pas fait 06 mois dans son ministère, pour se faire virer du gouvernement comme un boulet encombrant. Mais 06 ans durant, la confiance du président Macky Sall en bandoulière, il a tenu avec brio les manettes de l’économie sénégalaise avec des taux de croissance jamais atteints au Sénégal, et en nette progression de 2015 à 2019.Aujourd’hui il bénéficie encore de la confiance du président de la République pour diriger la prestigieuse diplomatie sénégalaise.
Le Président Macky Sall pouvait se targuer d’avoir le meilleur ministre de l’Économie du continent. Amadou Ba avait été désigné «Meilleur Ministre des Finances d’Afrique« pour l’année 2017. L’ex argentier du Sénégal avait reçu cette distinction à l’occasion de la 11e cérémonie des African Banker Awards, tenue en marge des Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD). Amadou BA en tant que politique s’est démarqué par sa polyvalence, en gagnant les doigts dans le nez, aux Parcelles Assainies : d’abord le Référendum de 2016, ensuite les législatives de 2017, et last but not least, la présidentielle de 2019, sous le brillantissime leadership de son excellence le président Macky Sall.
Les œuvres sociales d’Amadou Ba aux associations socio culturelles opérant aux parcelles Assainies, aux organisateurs de Gamous ou de Thiant aux PA, à la totalité des mosquées des 26 unités des PA surtout en période de Tamkharite, à la grande plupart des familles religieuses du Sénégal, sont aujourd’hui un secret de polichinelle. Plutôt que de regarder ce prestige et cette crédibilité d’Amadou BA comme de la plu value pour notre parti, des gribouilles et des crétins de compétition le considèrent comme du fractionnisme. Le président Macky Sall est le citoyen le plus informé mais aussi le mieux informé. Si ce fractionnisme imaginaire était avéré, ce n’est pas un groupuscule de gribouilles, jeunes prétentieux et paltoquets manipulés par de vieux paranos et complotistes qui voient des coups de Jarnac, déloyauté et fourberie partout, qui va le lui apprendre ! S’en prendre à des femmes et des hommes de confiance du président, prétendre être plus informé que Macky Sall, c’est en venir au respect du président de la République. Amadou BA est tout simplement un compagnon politique, un frère libéral engagé aux côtés de son excellence le président Macky Sall qui ne l’a jamais pris en défaut de loyauté.
C’est un ministre compétent et loyal au président avec une densité intellectuelle et une légitimité politique autrement plus fortes que celles de ses vils contempteurs et ergoteurs, couverts de ridicules et d’opprobre. Ils tentent aujourd’hui d’organiser désespérément sa mise à mort qui, de sinistre mémoire, rappelle les heures sombres de la mise à mort d’un certain Macky Sall. Les godillots et sicaires du PDS qui avaient fomenté la mise à mort de ce jeune, brillantissime et loyal premier ministre avaient fait basculer cette organisation dans la logique qui devait sceller sa perte. Il ne faudrait pas en arriver à vérifier à nos dépens, la terrible sentence hégélienne selon laquelle « l’histoire est un abattoir ». Nous n’avons aucune ambition aux parcelles Assainies.
Le seul lien qui nous lie avec AmadouBa, c’est notre appartenance à la même formation politique. Il est une personnalité crédible et nous en sommes fiers ! Seulement nous abhorrons, l’injustice, la tyrannie et l’acharnement cruel qui sont es plus exécrables des travers de l’Homme. Nous sommes tous interpellés au premier chef. Notre silence pourrait être assimilé à une quelconque adhésion aux intrigues et grenouillages fétides de politiciens à la ramasse.
Ass Malick NDOYE
Responsable APR, commune de Fass Gueule Tapée Colobane
LE PDG DE L’ISEG BENEFICIE D’UN RETOUR DE PARQUET
Alors que Diop Iseg sera déféré devant le procureur aujourd’hui. Il pourrait faire face à un juge d’instruction qui ouvrira une information judicaire contre lui.
Mamadou Diop, Pdg de l’Iseg, risque gros. Il a fait hier l’objet d’un retour parquet. Alors que Diop Iseg sera déféré devant le procureur aujourd’hui. Il pourrait faire face à un juge d’instruction qui ouvrira une information judicaire contre lui. Mais déjà son avocat Me Alassane Cissé révèle qu’il a été approché par la partie plaignante pour une médiation pénale. Faux , faux a rétorqué l’avocat de la partie civile, Me Ciré Clédor Ly.
Alors qu’il était prévu qu’il se présente hier devant le procureur pour s’expliquer sur les faits d’incitation à la débauche et de détournement de mineure suivis de grossesse sur Dieyna Baldé, Mamadou Diop a bénéficié d’un retour de parquet. Plus chanceux, Dieyna Baldé, son frère Ali Baldé, Boundaw Diop et Abibatou Sy, accusés du délit de collecte illicite de données personnelles, sont rentrés chez eux après avoir été auditionnés par la Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (Dsc). Joint au téléphone par des confrères, Me Alassane Cissé, avocat de Mamadou Diop, a confirmé le retour de parquet de son client avant de soutenir que les proches de la victime présumée voudraient résoudre le problème à l’amiable.
La robe noire a été rapprochée par la défense pour une médiation pénale. «On nous a fait des propositions par le biais de leur avocat», souligne Me Cissé. De même, il n’a pas manqué de préciser que son client n’a rien à craindre pour la manifestation de la vérité. Car, dit-il, aucune charge n’a été corroborée. Des déclarations formellement démenties par Me Ciré Clédor Ly. «D’abord, la proposition de médiation pénale ne peut venir que de la personne mise en cause, c’est-à-dire de Mamadou Diop. L’avocat qui a parlé de cette discussion entre confrères aurait dû être loyal et tout dire. Lorsque la proposition m’a été faite de trouver un apaisement et un règlement à l’amiable, j’ai été très clair et ferme. Il fallait que la mère de Dieynaba, son frère et Dieynaba Baldé elle-même soient informés de cette proposition de demande d’apaisement», explique Me Ly. Rouge de colère, l’avocat pense que pour être en phase avec la loi, le premier acte devrait être la reconnaissance de la paternité de l’enfant que porte la fille Dieynaba Baldé. Le deuxième acte devrait être le mariage, c’est-à-dire que Mamadou Diop épouse Dieynaba Baldé.
AUCUNE MEDIATION N’EST EN VUE D’APRES LA FAMILLE
«Mais j’ai émis des réserves parce qu’il était difficile de mettre en œuvre la proposition de mariage en ce sens que Mamadou Diop est en garde à vue», a expliqué le conseil de Dieyna Baldé. Il se dit choqué par le fait que l’avocat de la défense n’ait pas révélé que la proposition, c’était l’acceptation de la grossesse et le mariage. «Mais je me demande si la proposition a été communiquée à Diop. J’étais prêt à convaincre la famille de Dieynaba de retirer sa plainte si Mamadou Diop acceptait de reconnaître l’enfant et épousait la fille », dit-il. En effet, les enquêteurs de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (Dsc) ont bouclé les investigations dans cette rocambolesque affaire de mœurs. La Dsc a déféré avant-hier au parquet Mamadou Diop qui a passé sa sixième nuit au commissariat de Dakar Plateau alors que Dieyna Baldé et compagnie ont été relâchées. Joint au téléphone, la famille de Dieyna Baldé balaye d’un revers de main cette proposition. «L’action publique étant enclenchée, même si la famille retire sa plainte, la procédure se poursuit. Il n’y a pas de possibilité de médiation pénale en l’espèce », conclut un membre de la famille.
SONATEL, ORANGE MONEY ET CDP CUISINEES PAR L’OFNAC
L’affaire de la vente de données personnelles opposant Magatte Ndiaye Ndoye à la Sonatel, à la société de transfert d’argent Orange Money et à la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) n’a pas encore connu son épilogue
La Société Nationale de télécommunication (Sonatel), la société de transfert d’argent orange Money et la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) ont été longuement cuisinées par les enquêteurs de l’office National de lutte contre la Fraude et Corruption (ofnac) saisi d’une plainte par la dame Maguette Niang Ndoye qui accuse la Sonatel d’avoir livré ses données à orange Money et la Cdp de n’avoir pas donné suite à ses nombreuses plaintes.
L’affaire de la vente de données personnelles opposant Magatte Ndiaye Ndoye à la Sonatel, à la société de transfert d’argent Orange Money et à la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) n’a pas encore connu son épilogue. En effet ces trois structures ont été convoquées et entendues pendant plus de 3 tours d’horloge lundi dernier, pour une confrontation avec la plaignante Maguette Niang Ndoye.
Dans cette affaire, Madame Ndoye reproche à la Sonatel « une cession illicite des données personnelles des clients à Orange Money qui en ferait un traitement illégal et à l’encontre de la CDP dirigée par Awa Ndiaye, elle l’accuse de complicité pour défaut d’application des sanctions administratives et financières telles que prévues par la loi 2008-12 du 25/01/2008 sur les données personnelles, après une mise en demeure antérieurement faite à la Sonatel par la CDP du temps où Dr. Mouhamadou Lo en était le président. Selon la plaignante, la Sonatel a cédé ses données à son insu à Orange Money. Alors qu’elle n’a pas ouvert de compte, elle reçoit des appels des opérateurs qui lui offrent des services du genre de payement de facture et autres. Irritée « par cet acharnement», Madame Ndoye saisit la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP), présidée à l’époque par Dr Lo qui avait adressé une mise en demeure à Sonatel.
A son arrivée à la tête de la Cdp, Awa Ndiaye range aussitôt le dossier dans les tiroirs. Après avoir envoyé trois lettres sans reponse, Maguette Ndoye décide enfin d’envoyer une dernière lettre à la Cdp pour informer de son intention de saisir l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac). Pour ainsi mener ce combat de principe, Madame Ndoye, conseillée par deux cabinets d’avocats, décide de passer à la vitesse supérieure. C’est ainsi qu’elle a été entendue en octobre dernier pour confirmer sa première plainte devant l’Ofnac. Plus tard, c’est au tour des mis en cause Sonatel, Orange money et la Commission de Protection des Données personnelles(CDP) d’être entendus. Le dossier est bouclé depuis lundi et sera transmis à Seynabou Ndiaye Diakhaté, la présidente de l’Ofnac qui appréciera de l’opportunité de le transmettre au parquet ou pas. A noter que ce dossier fait suite à une dénonciation en date du 1er juin 2016, par Magatte Ndiaye Ndoye qui avait déposé le 17 juin une plainte pour corruption présumée contre la Sonatel.
L’ETAT CONSCIENT DE LA NÉCESSITÉ DE RÉSORBER LA LISTE D’ATTENTE
L’Etat sénégalais a pris la mesure de la nécessité de mettre sous dialyse les patients qui attendent encore de pouvoir bénéficier ce traitement et va poursuivre l’augmentation des capacités d’offre de dialyse dans le pays, a affirmé le ministre
Dakar, 12 mars (APS) - L’Etat sénégalais a pris la mesure de la nécessité de mettre sous dialyse les patients qui attendent encore de pouvoir bénéficier ce traitement et va poursuivre l’augmentation des capacités d’offre de dialyse dans le pays, a affirmé le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Les différentes actions entreprises par les pouvoirs publics ont permis à ‘’près de 686 patients’’ de bénéficier ‘’régulièrement et efficacement de la dialyse’’, a relevé Abdoulaye Diouf Sarr, dans une déclaration à l’occasion de la Journée mondiale du rein.
Malgré ces résultats, le ministre de la Santé souligne que ‘’nous restons conscients de la nécessité d’absorber les patients de la liste d’attente’’. Il indique que ‘’l’État s’engage à poursuivre ses efforts pour augmenter les capacités d’offre de dialyse au niveau du territoire’’.
Il a évoqué à cet égard ‘’la signature de conventions entre l’État et les centres privés de dialyse, qui a permis de renforcer l’offre de soins’’, ainsi que ‘’’l’imminence de l’effectivité de la transplantation rénale’’.
Il affirme que son département ‘’est conscient qu’à côté de la mise en place d’infrastructures, il est important d’assurer la prise en charge correcte de certaines maladies non transmissibles qui ont comme complication l’insuffisance rénale chronique’’. Il a signalé à cet effet la mise en œuvre en cours d’un plan de communication et de renforcement de capacités des prestataires de santé.
Il a rappelé qu’en plus des efforts dans le domaine de la dialyse, le processus de mise en place de la transplantation rénale a été enclenché.
Cette pratique devrait être connaître une impulsion rapide, grâce à l’arrêté portant sur l’octroi, la suspension et le retrait d’agrément des établissements publics de santé pour la transplantation rénale avec donneur vivant, a-t-il déclaré.
Abdoulaye Diouf Sarr soutient que la maladie rénale chronique représente ‘’un réel problème de santé publique, pour tous les pays du monde, avec un taux de mortalité élevé, surtout dans les pays en voie de développement’’.
‘’Au Sénégal, précise-t-il, les données hospitalières de janvier 2020 font état de 686 patients dialysés dans le public contre 319 en fin 2018, et de 273 dans le privé.’’
Il évoque une ‘’amélioration de l’accessibilité géographique de la dialyse au niveau des capitales régionales et dans certaines grandes villes’’. Le Sénégal dispose, dit-il, de 25 centres de dialyse, ‘’dont ceux de Kolda, Sédhiou, Kaffrine, Ndioum qui seront bientôt inaugurés’’.
Il rappelle que ‘’la gratuité de la dialyse dans le service public est devenue également une réalité depuis quelques années’’.
‘’La santé rénale pour tous et partout : de la prévention au dépistage en passant par l’accès équitable aux soins’’ est le thème de l’édition 2020 de la Journée mondiale du rein.
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L’INSTITUT PASTEUR VA LANCER DES KITS DE DÉPISTAGE RAPIDE DU COVID 19
Aux grands maux, les grands remèdes. L’Institut Pasteur de Dakar va lancer, à partir du mois de juin prochain, des kits de test rapide du Covid 19. Ce dispositif devrait permettre de diagnostiquer le coronavirus en 10 minutes
Le très réputé Institut Pasteur de Dakar (IPD) reconnu pour son expertise en virologie et notamment dans les virus épidémiologiques est au premier plan dans la lutte contre le coronavirus. Après avoir très tôt mis sur pied un dispositif pour dépister le Covid 19, l’IPD s’engage désormais au développement de kits de test rapide du virus qui a fini de faire le tour du monde en moins de 100 jours.
Aux grands maux, les grands remèdes. L’Institut Pasteur de Dakar va lancer, à partir du mois de juin prochain, des kits de test rapide du Covid 19. Ce dispositif, qui devrait permettre de diagnostiquer le coronavirus en 10 minutes, est en cours de développement au sein des laboratoires de l’IPD.
Ce projet entre dans le cadre d’une collaboration entre l’Institut Pasteur de Dakar et une société de biotechnologie britannique Mologic. S’il aboutit, près de deux millions de kits seront produits chaque année pour le continent africain où déjà 12 pays africains, pour plus de 110 patients diagnostiqués positifs (dont 5 au Sénégal), sont touchés par la pandémie du coronavirus.
DÉBRAYAGE AUJOURD’HUI ET DEMAIN
Le secteur de l’éducation est en pleine crise. Le G7, qui réclame toujours le respect des accords signés avec le gouvernement, entame son 5ème plan d’actions aujourd’hui
Le secteur de l’éducation est en pleine crise. Le G7, qui réclame toujours le respect des accords signés avec le gouvernement, entame son 5ème plan d’actions aujourd’hui. En plus des grèves de deux jours par semaine, les membres de cette organisation maintiennent leur décision de boycotter les évaluations du second semestre.
On est encore loin de la fin de la crise dans le secteur de l’éducation. Les enseignants membres du G7 sont à fond dans leur lutte pour le respect des accords signés avec le gouvernement en avril 2018. Les syndicats les plus représentatifs vont commencer à dérouler leur 5ème plan d’actions à partir de demain avec un débrayage à 9h.
Et il en sera de même pour demain vendredi. Les membres de cette organisation, comme lors de leur précédent plan d’actions, prévoient des visites dans les établissements. Pour la deuxième semaine, le mouvement d’humeur sera ponctué par une grève totale le mardi 17 mars et un débrayage le mercredi qui sera suivi des Assemblées générales départementales. Les syndicalistes maintiennent aussi leur décision de boycotter les évaluations du second semestre.
Pour rappel, le Groupe des 7 syndicats les plus représentatifs exige le respect des accords signés avec le gouvernement le 30 avril 2018. Ce protocole d’accords découle de celui de 2014 signé à l’époque par l’ensemble des syndicats du secteur. Avec les élections de représentativité, le gouvernement a renégocié le protocole d’accords de 2014 avec les 7 syndicats les plus représentatifs.
Depuis, ces derniers déplorent la timidité dans le respect des engagements pris par le gouvernement. Presque 2 ans après, le discours des syndicalistes est toujours le même. La plupart d’entre eux constatent que les seuls acquis, après les négociations d’avril 2018, restent l’augmentation de l’indemnité de logement et l’organisation des examens pour les passerelles professionnelles. Pour ce qui constitue des lenteurs administratives (délivrance des actes et autres), le paiement des rappels, ils soutiennent que la situation n’a pas beaucoup changé.
A cela, le G7 ajoute l’iniquité dans le système de rémunération malgré l’audit réalisé montrant des dysfonctionnements que le gouvernement avait promis de corriger. Du côté des autorités, des chiffres, pour ce qui est des actes, sont brandis pour montrer les efforts faits pour mettre fin aux lenteurs administratives mais aussi l’argent qui a été dépensé pour satisfaire certaines revendications. Lors d’une rencontre avec les syndicalistes en fin janvier, le ministre chargé du monitoring, Cheikh Kanté, soutenait que le gouvernement a beaucoup fait.
D’après lui, «le gouvernement a respecté le paiement des arriérés de 57 milliards en 2018, 52 en 2019, de même que les indemnités de logement intégralement respectées». Faisant les comptes, M. Kanté avait souligné que cela avait coûté à l’Etat «la somme de 117,600 milliards du crédit Dmc».
Depuis le début du mouvement, les rencontres avec les autorités se multiplient sans une grande avancée. Joint par téléphone hier, Saourou Sène du Saems fait savoir qu’ils ont rencontré la présidente du Haut conseil du dialogue social pour faire l’état des lieux.
D’après lui, ce qui a été retenu c’est que le Haut conseil du dialogue social aille vers les autorités pour que des instructions fermes soient données pour le respect des accords. M. Sène informe aussi qu’ils ont rencontré cette semaine, le ministre de l’Education pour discuter avec lui des points de revendication concernant son département et le chargé du monitoring Cheikh Kanté.
A ce propos, Saourou Sène déclare au bout du fil : «On peut dire que ces rencontres n’ont pas donné grand-chose. Pour la simple raison qu’on est toujours dans la théorie alors que ce que nous attendons de l’Etat du Sénégal à travers les différents ministres, c’est la matérialisation des accords pour dépasser les lenteurs administratives.
Les rencontres tenues dans le cadre de la caravane de la Fonction publique à Fatick, à Kaolack et Kaffrine ayant permis de délivrer des informations à caractère administratif pour certains actes et projets sont à saluer. Mais pour le reste rien à bouger.»
Quoi qu’il en soit les perturbations continuent dans le secteur de l’enseignement avec comme principales victimes les élèves qui voient leur avenir hypothéqué.
LE JEU TROUBLE DE MACKY
La démarche des plénipotentiaires de la majorité, prompts à opposer leur véto sur les questions à forts enjeux, contraste d’avec la volonté affichée du président dans le cadre du dialogue national
Même si certains acteurs au dialogue politique préfèrent parler de «questions différées» pour éviter d’admettre l’absence de consensus sur les grandes questions liées à la gouvernance et à l’approfondissement de la démocratie, il reste constant qu’ils ne parviennent toujours pas à s’accorder sur bien des sujets devant contribuer pourtant à la consolidation de la démocratie sénégalaise. Il en est ainsi du bulletin unique, de la caution pour les prochaines élections, du parrainage, de l’article 80 de l’arrêté Ousmane Ngom, ou encore du cumul de fonctions de chef de parti et de président de la République, etc. La démarche des plénipotentiaires de la majorité, prompts à opposer leur véto sur les questions à forts enjeux, contraste d’avec la volonté affichée du président Macky Sall. A moins, que ce soit du saupoudrage savamment orchestré encore pour endormir les membres de l’opposition voire de la société civile.
Dans l’euphorie de sa réélection à plus de 58%, le président de la République, Macky Sall a promis un dialogue national «sans exclusive», lors de sa prestation de serment, le 2 avril dernier. Mieux, au lancement dudit dialogue, le 28 mai dernier, le chef de l’Etat qui dit avoir «toujours pensé que la démocratie ne saurait ou ne devrait être réduite à la confrontation permanente entre pouvoir et opposition, entre majorité et minorité», a appelé «à la bonne volonté de toutes les composantes de notre nation pour bâtir ensemble une gouvernance concertée».
Cette forte aspiration de l’initiateur du dialogue national, contraste pourtant d’avec les positions, parfois figées, de ses représentants aux dites concertations. A part leur convergence de points de vue avec l’opposition, sur le mode d’élection des adjoints des maires et des présidents de conseils départementaux au suffrage indirect, les plénipotentiaires de la majorité présidentielle opposent leur véto sur quasiment tous les sujets liés à la gouvernance et à l’approfondissement de la démocratie.
LA MAJORITE PROMPT A OPPOSER SON VETO
En effet, sur beaucoup de questions susceptibles de faire avancer la démocratie au Sénégal, notamment le bulletin unique, la caution pour les prochaines élections, le parrainage, l’article 80, l’arrêté Ousmane Ngom, ou encore le cumul de fonctions de chef de parti et de président de la République, sans oublier la liberté de candidature, les mandataires du camp au pouvoir rejettent toutes les propositions qui sont faites par les deux autres pôles, y compris même la société civile. Cela, même si par moment, ils disent être ouvert à certaines propositions, sans pour autant tomber d’accord. Il en est ainsi du statu quo noté, seulement avant-hier, sur les autorités en charge de l’organisation et de la gestion des élections et des médias «publics». Que dire du statut de l’opposition et de son chef, des modalités et normes de création et de fonctionnement des partis politiques, ou encore du financement des partis, tous différés à une date ultérieure.
DES ACQUIS TRES TIMIDES
Par conséquent, durant huit (8) longs mois, les acteurs au dialogue ne peuvent aucunement présenter un bilan satisfaisant. Les grands consensus obtenus peuvent se résumer autour du report des élections locales, l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus, l’élection des maires au suffrage universel direct, ou encore le règlement intérieur pour accorder à l’opposition certains postes au niveau des commissions dans les maires, entre autres.
Au vu de tout le temps consacré à ce dialogue mis en corrélation avec les quelques acquis en termes de consensus, cette position des plénipotentiaires du régime actuel laisse perplexe plus d’un, tout en ouvrant la porte à deux hypothèses. Tout d’abord, si le président n’est pas candidat en 2024, ceux qui savent qu’il ne se représentera pas et qui travaillent à le succéder vont essayer de garder le maximum des acquis. Ces derniers voudraient bénéficier des méthodes qui ont marché avec l’actuel chef de l’Etat.
LES CALCULS POLITICIENS
Ensuite, le président peut être intéressé par gagner du temps pour l’organisation des élections locales. En effet, s’il estime que procéder, dès à présent, à un arbitrage pourrait pousser les frustrés dans le camp de ses adversaires, et ainsi se tirer une balle au pied, il réfléchira à deux fois avant d’organiser ces élections. Surtout quand il est animé par la volonté de briguer un 3ème mandat.
De toutes les façons, il nous revient que le 3 avril, lors de son discours à la Nation, il sera obligé de bien montrer une partie de son jeu. En réalité, il doit donner corps à son idée de gouvernement d’ouverture. Ce qui rend la chose plus intéressante, dans la mesure où ceux de l’opposition qui seront intéressés par cette question le rejoindront. Cela risque de donner un coup d’arrêt au dialogue politique, d’autant plus que ceux qui sont dans l’opposition pure et dure n’accepteront probablement plus de siéger dans le même cadre que des gens qui vont dans le gouvernement.
AVEC QUATRE PAYS TOUCHÉS PAR LE COVID 19, LA CEDEAO PREND DES MESURES
Les 15 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont mutualisé leurs forces afin de barrer la route au coronavirus, qui dès son apparition, n’a cessé de se propager à travers le monde.
À l’heure actuelle, au moins quatre pays, et pas des moindres, de l’espace ouest africain sont touchés : Sénégal, Nigeria, Burkina Faso et Côte d’Ivoire.
Selon Stanley Okolo, le Directeur général de l’organisation ouest-africaine de la santé, dès que le coronavirus a fait son apparition en Chine, la CEDEAO a réagi : « Nous avons immédiatement convoqué une réunion le 14 février, à Bamako, avec les ministres de la Santé.
Nous avons profité pour revisiter la situation globale de la sous-région, et avons mis en place une stratégie commune. Laquelle insiste sur la surveillance accrue de nos frontières aériennes et marines. »
En plus de la surveillance renforcée dans les frontières, l’organisation ouest-africaine de la santé a incité les pays à occuper le champ de la communication pour couper court aux rumeurs, et à la désinformation. La seconde stratégie, c’est de renforcer une communication axée sur le public à travers divers canaux comme les réseaux sociaux afin de s’assurer que le public ait la bonne information.
RÉGLER LA DÉPENDANCE DES PAYS MEMBRES PAR RAPPORT À LA CHINE
Les pays de l’espace de la CEDEAO importe 60 à 70% de médicaments, et une bonne partie provient de la Chine, et l’Inde. Le Directeur général de l’organisation ouest-africaine de la santé assure que le marché pharmaceutique régional est en train d’être renforcé. « Durant la dernière année voire les 18 derniers mois, nous avons accéléré l’implantation du plan pharmaceutique régional. Ce qui consiste à trouver le moyen de cesser d’importer 60 à 70% des médicaments nécessaires dans cette région du monde », assure-t-il.
La commission de la CEDEAO et l’OAS ont approché l’organisation des Nations unies en charge de l’industrialisation pour analyser les capacités du marché pharmaceutique régional, et selon les résultats, il y a beaucoup de manquements, qui rendent difficile la production de médicaments de qualité. « Nous leur avons demandé de dresser une feuille de route pour aider tous les pays de la CEDEAO, nous sommes actuellement à la 2e phase de ce programme, qui consiste à ce que l’ONUDI finance les firmes pharmaceutiques locales de qualité, afin d’augmenter la production dans la région. C’est le meilleur moyen de régler notre dépendance à la Chine. »
DES POPULATIONS CRIENT LEUR RAS-LE-BOL
La pénurie d’eau ne finit pas de semer le désarroi et la colère dans certains quartiers de la capitale sénégalaise.
La pénurie d’eau ne finit pas de semer le désarroi et la colère dans certains quartiers de la capitale sénégalaise. Des populations n’en peuvent plus avec la persistance des coupuresd’eau qui est devenue leur calvaire quotidien. A Grand-Yoff, Niary Tally, Cité Fadia et aux Parcelles Assainies entre autres, des ménages et des habitants sont obligés de veiller presque toute la nuit pour s’approvisionner de ce liquide précieux qui ne coule des robinets que vers 1h, 2h voire 4h. Pis, il arrive qu’ils restent plus de trois jours sans aucune goutte d’eau.
A première vue, on se croirait même en milieu saharien, dans plusieurs quartiers de la capitale,ces temps-ci. Le constat est le même. Il est quasi impossible, dans ces zones, de marcher 3 mètres sans apercevoir toutes tranches d’âges confondus, hommes, femmes et enfants déambulant sous le soleil chaud, ardent et hostile de ce mois de mars, tous, à la recherche de l’eau. Errant, l’air déboussolé, ils semblent avoir aucune destination précise. Depuis plusieurs semaines, voire des mois, des quartiers de Dakar tels Niarry Tally, Scat Urbam, Parcelles Assainies et autres sont privés de ce liquide précieux.
Un tour à Arafat, un quartier situé au cœur de Grand-Yoff, permet d’apprécier. Ici, une foule immense formée autour d’un camion-citerne d’eau saute à l’œil nue. Des bousculades, des violences verbales entre des gens venus se procurer l’eau en dit long sur l’ampleur de la pénurie. On a du mal à déchiffrer leurs paroles, chacun s’auto-proclame le premier venu.
DESORDRE ET SOUFFRANCE AUTOUR D’UNE CITERNE DE SEN’EAU
Interpellée Sophie, une femme d’une forte gabarie revient sur son calvaire quotidien. «Vraiment je traverse des moments très difficiles et surtout fatigants. Depuis janvier, pas une seule goutte d’eau ne coule des robinets, on vit une cacophonie totale. Chaque mi- journée, un homme altruiste nous offre de l’eau, sans rien attendre en retour. Même si, ça ne couvre pas tous mes besoins, je m’en contente et je l’utilise surtout pour les services de nettoyages et les bains. Je n’arrive plus à économiser de l’argent car, j’achète une bouteille de 10 litres d’eau à la boutique au quotidien pour la préparation du déjeuner», a-t-elle déclaré.
Sur place, des cris d’un bébé sur le dos de sa mère, des enfants pleurant de toutes leurs forces, qui témoignent de la frustration, la fatigue grandissante et la souffrance de sa génitrice, attirent notre attention. Elle tente en vain de le calmer. Interrogée, la dame, la trentaine, explique : «je paye très cher cette pénurie d’eau, sans compter l’allongement de mes journées. J’ai renoncé à la quasi-totalité de mes activités pour pouvoir m’approvisionner en eau, sans compter les lourdes charges de bassine à porter et le long trajet que je fais à plusieurs reprises. Tout mon corps me fait mal ; pourtant je n’ai pas le choix. Je ne peux pas vivre sans eau, surtout quand on a des enfants», confie-t-elle, triste.
Le conducteur de la citerne d’eau qui approvisionne ce quartier populeux de Grand-Yoff chaque jour est en réalité un agent de Sen’Eau qui les approvisionne ainsi en liquide précieux, contrairement à ce que pensent les habitants du quartier (un homme altruiste). Même si l’agent en question n’a pas voulu s’entretenir avec nous, dans les discussions, nous rendrons compte que les autorités de Sen’Eau, au fait de cette pénurie, mettent à disposition de différents quartiers touchés, des citernes d’eau pour atténuer leur soif.
PREVENTION DE LA COVID-19 : «COMMENT SE LAVER A CHAQUE FOIS LES MAINS SI ON PEINE A TROUVER DE QUOI PREPARER LE REPAS ?»
Plus loin dans les méandres des ruelles, une belle dame du nom de Mariam Dalan Ba révèle que parfois, lorsque les robinets s’ouvrent, l’eau semble impropre à la consommation, du fait de sa couleur sombre, parfois jaunâtre. Pour elle, en cette période d’épidémie de coronavirus, ils sont livrés à la merci de la maladie. «L’Etat passe tout son temps à nous tympaniser avec des mesures d’hygiènes alors qu’ils sont incapables d’assouvir notre besoin vital le plus minime. Comment se laver à chaque fois les mains si on peine à trouver de quoi préparer le repas ? C’est vraiment chaotique!»
Autre quartier, autres réalités ! Aux Parcelles Assainies, Unité 21, les habitants vivent une détresse immense. Contrairement à Grand-Yoff, ils ne voient même pas la silhouette d’un camion-citerne d’eau. La plupart se ruent vers les cités environnantes à la recherche de ce liquide précieux. Alioune Diouf, trouvé devant son restaurant et s’apprêtant à aller chercher de l’eau, des bouteilles à la main, déplore la situation. «C’est très difficile pour nous. Depuis des moments, on vit ce calvaire, surtout nous les restaurateurs. On fait tout avec de l’eau et on est obligés de tenir notre espace propre pour attirer la clientèle», a-t-il laissé entendre. Et de renchérir qu’à cette pénurie vient s’ajouter la «hausse des factures. La foi passée, j’ai reçu une facture de 45000 F CFA. J’étais ébahi, je me suis rendu à leur service pour faire une réclamation, mais ils m’ont servi des explications sans queue, ni tête. A la limite, c’était peine perdue», dixit le sieur, ruminant sa colère.
Plus loin, dans ce même quartier de la banlieue des jeunes laveurs souffrent aussi de ce manque d’eau. «Depuis cette série de pénuries, nos activités battent de l’aile. Nous pouvons perdre des heures à la recherche de l’eau ; cela nous fait perdre en même temps des clients qui sont souvent impatients. Ce qui impactent négativement sur notre chiffre d’affaire». Ces riverains des Parcelles Assainies ne demandent qu’une chose à l’Etat du Sénégal : «que l’eau coule en abondance, comme au bon vieux temps». Même si on ne se souvient plus de ce moment dans la capitale sénégalaise.
Par Amadou Tidiane FALL
CHARLES ONANA, LA VERSION TROP ACHEVÉE DE PIERRE PEAN
Concernant le génocide des tutsi au Rwanda, vous ne faites qu’ajouter l’insulte à la douleur, la terrible douleur de ceux qui sont morts, « machettés » et humiliés, l’indicible douleur de ces rescapés, à jamais psychologiquement mutilés
«La grenouille au fond du puit croit que le ciel est rond», Vieux conte chinois
Monsieur Onana, à 56 ans, vous avez déjà une riche production intellectuelle. C’est honorable. Nonobstant cela, il est vraiment dommage que sur l’un des sujets ou l’un des pays qui vous passionne le plus, à savoir le Rwanda ou son histoire la plus récente, votre attitude est inhabituelle, votre acharnement aussi. Vous trouverez certainement certains de mes propos assez durs puisque vous avez l’habitude d’accuser ceux qui contredisent votre manière de voir concernant le dossier rwandais, de « terrorisme intellectuel ». Je m’attends à être traité de « terroriste intellectuel ». Qu’importe ! Sur RFI, vous aviez dit qu’au lieu de vous opposer des arguments, l’on vous insulte. Je compte, avec beaucoup de respect, démontrer avec des arguments, des faits précis, que votre manière de voir est loin d’être la plus convenable. A bien des égards, vous vous êtes engagé dans une vaste entreprise d’auto-duperie volontaire. Vous ne vous êtes pas trompé de bonne foi, pas parce que « les archives parlent », vous vous êtes trompé parce que vous le voulez, surtout parce que volontairement ou involontairement, vous avez décidé de vous tromper en ne sélectionnant que les archives qui étayent votre thèse, votre « intime conviction », thèse que vous défendez depuis presque vingt ans.
Concernant le génocide des tutsi au Rwanda en 1994, comme votre défunt grand ami Pierre Péan, vous ne faites qu’ajouter l’insulte à la douleur, la terrible douleur de ceux qui sont morts, « machettés » et humiliés, l’indicible douleur de ces rescapés, à jamais psychologiquement mutilés. Il est peut-être vrai que c’est vous qui avez initié Péan au Rwanda. Il est aussi certain que quelqu’un d’autre lui a chuchoté quelque chose à l’oreille, lui qui n’a jamais mis les pieds au Rwanda. En ce qui vous concerne, je n’ai pas encore la certitude mais je doute que vous ayez beaucoup visité le pays des mille collines. Pour votre dernier ouvrage : Rwanda, la vérité sur l’opération turquoise (et vous y ajoutez « Quand les archives parlent »), d’entrée de jeu, vous avez choisi vos hommes. Comme un clin d’œil à l’au-delà ou comme dans un acte de provocation, vous réservez votre dédicace (et à lui tout seul) à l’homme de Noires fureurs, blancs menteurs : « A mon cher Pierre Péan ». Vous semblez pressé. Décidément votre complicité est profonde. N’est-ce pas lui qui avait aussi préfacé votre livre « Les secrets de la justice internationale : enquêtes truquées sur le génocide rwandais » en 2005 ?
Et pour la préface de votre ouvrage, vous avez fait recours aux bienveillants services du Colonel Luc Marchal. Non, il ne pouvait pas refuser. Il faut quand même que l’officier supérieur belge continue à chercher à se donner bonne conscience. Bonne conscience qu’il cherche naturellement depuis avril 1994, date à laquelle lui et le contingent belge qu’il dirigeait au sein de la MINUAR sont partis. Qu’il soit parti contre son gré, il est quand même parti. Que voulez-vous ? Dix morts ça suffit. Il ne faudrait pas un mort de plus pour le petit Rwanda. N’est-ce pas Colonel ?
Maintenant que vous avez vos hommes et vos archives, (il est quand même étonnant que vous ne fassiez pas parler d’autres archives plus nombreuses, plus vivantes et plus accessibles), vous pouvez défendre votre patrie : la France et son opération turquoise au Rwanda. Selon vous, tous ceux qui ont critiqué l’opération turquoise n’ont apporté que « des accusations ignominieuses et diffamatoires ».
Sachez que vous ne pouvez pas être plus royaliste que le roi. Vous rejetez les écrits et les témoignages de deux français qui ont été au Rwanda et qui sont mieux placés que vous pour décrire l’horreur, le journaliste Patrick de Saint-Exupéry le militaire Guillaume Ancel. Etonnant ! Pendant ce déploiement militaire, SAINT-EXUPERY était au Rwanda, il a visité les collines de Bisesero, là où l’horreur a atteint son paroxysme. S’adressant à une autorité française, il écrit : « votre intervention strictement humanitaire était une farce, une mascarade. »
De son côté, Guillaume Ancel, à l’époque officier français de l’armée de terre, présent sur le terrain des opérations soutient que l’objectif « humanitaire » de l’opération turquoise affiché par Paris se confond avec un autre, beaucoup moins avouable : celui de freiner ou de stopper l’avancée militaire du FPR (Front Patriotique Rwandais, les Inkotanyi), tout en veillant à ce que les forces gouvernementales génocidaires soient ménagées.
Monsieur Onana, avec vos « archives qui parlent », et dans vos bureaux de Lyon ou de Paris, vous croyez pouvoir dire la vérité plus que ces deux acteurs ?
Mieux, le Général Dallaire que vous citez souvent a écrit dans son livre témoignage (J’ai serré la main du diable : la faillite de l’humanité au Rwanda) : « Je dis à Kouchner que je n’arrivais pas à croire l’effronterie des français. D’après moi, ils se servaient du prétexte humanitaire pour intervenir au Rwanda, permettant à l’AGR (Armée Gouvernementale Rwandaise) de maintenir une bande du territoire du pays et un peu de légitimité face à une défaite certaine. »
Certainement ceci mettait mal à l’aise les quelques autorités françaises qui décidaient selon leur niveau de responsabilité. Il fallait trouver quelqu’un qui a une belle plume pour brouiller les pistes. Le journaliste et enquêteur (comme vous surnommez Pierre Péan), fut la personne idéale. Il était le confident de Mitterrand, n’est-ce pas ? Peut-être qu’un jour Hubert Vedrine voudra bien nous livrer sa totale et franche part de vérité sur ce sujet. Charles Onana, vous êtes aujourd’hui la version vraiment trop achevée de Pierre Péan : même thèse, même angle d’attaque, même acharnement.
Cet acharnement est encore plus perceptible dans votre présent ouvrage, avec des mots durs, avec l’intention manifeste de blesser un Chef d’Etat : vous parlez de « l’arrogance et l’acrimonie de Paul Kagame, d’« imposture » (terme déjà plusieurs utilisé par votre ami Péan) et vous ajoutez « héros imaginaire » et « propagande ».
Cet acharnement incompréhensible date de longtemps chez vous. En « enquêtant » sur la tragédie au Congo-Zaïre, vous avez publié en 2009 un livre avec un titre provocateur comme s’il manifestait une haine difficilement dissimulée : Ces tueurs tutsi : au cœur de la tragédie congolaise. Pourquoi pas simplement « ces tueurs rwandais » ? Ou bien « ces tueurs rwandais et congolais » ? Pourquoi il te fallait le « tutsi » ? Et sur la page de couverture, trois photos à l’appui (les photos de Paul Kagame, de James Kabarebe et de Laurent Nkunda). Et subitement Laurent Nkunda n’est plus congolais mais simplement « tutsi ». Vous oubliez sa nationalité pour ne mentionner que son ethnie d’origine. Et pourtant votre collègue journaliste, je veux nommer Maria Malagardis a publié en 2012 un ouvrage retraçant la traque que menait le couple Dafroza et Alain Gauthier en France pour débusquer des rwandais qui étaient hutu et qui étaient soupçonnés du pire crime de génocide et qui avaient refait leur vie à l’hexagone. Ces personnes sont identifiées, leurs fonctions actuelles et anciennes connues. Pourtant Malagardis a choisi un titre simple : Sur la piste des tueurs rwandais. Ni plus, ni moins, et avec aucune photo à titre d’illustration.
L’acharnement se manifeste aussi et surtout au niveau de l’épine dorsale de votre point de vue : vous soutenez que l’invasion du Congo est un plan de Kagame, bien avant le génocide. Vous défendez cette thèse avec vigueur. La réalité est toute autre. Sur ce point, je vais laisser parler une grande figure emblématique de la politique Congo- zaïroise. Sur ce sujet, je vous fais même l’économie des précisions faites sur ce point par un professeur rwandais au cours d’un long entretien qu’il m’avait accordé en 2018, je donne la parole à Etienne Tshisekedi (homme d’Etat de la RDC, ex Zaïre, ancien Premier ministre et père de l’actuel chef de l’Etat Felix Tshisekedi). Au cours d’un entretien télévisé à l’allure de testament, il dit : « Dans ce que vous appelez le conflit avec les voisins, si vous examinez bien, vous verrez aussi la responsabilité du Congo. Tout le monde a dit que nous avions été agressé par le Rwanda. Mais si vous regardez bien, les hutus qui avaient commis leurs bêtises là-bas, ont fui face à l’offensive de Kagamé et se sont refusés au Congo. Au Congo, ils devaient respecter la règle internationale qui dit que les réfugiés devraient être désarmés, mais nous ne les avons pas désarmés. En plus, ils devaient se placer à au moins 150 km de la frontière commune or, ils se sont installés à quelques mètres seulement de la frontière. Et ces gens, à partir du Congo, agressaient leur pays d’origine. Et quand ce pays prend des dispositions pour se défendre, vous dites qu’il agresse le Congo. Au lieu de dire qu’on nous a agressé, il faut d’abord voir notre responsabilité dans cette affaire. »
Vous parlez des fosses communes à Goma (témoignage que vous dites avoir reçu des soldats français) avec un réel enthousiasme mais vous ne dites rien des innombrables fosses communes, des cadavres superposés à la merci des charognards et des chiens découverts dans tout le Rwanda, sur les collines, dans les marais, dans les maisons vidées et brulées, dans les églises, dans la cour et salles de classe des écoles, au niveau des barrages où des milliers de tutsi et hutu modérés étaient ensevelis ou exposés sous la pluie et le soleil, après une mort longue, douloureuse et atroce, mort donnée par les milices Interahamwe et des forces de l’ordre , encadrées par un gouvernement génocidaire. En 1944, il y a eu bel et bien génocide contre les tutsi et ce génocide a été planifié. Il est étonnant que vous ne faites pas référence aux archives de la RTLM (Radio Télévision des Milles Collines) et du jour Kangura. Il est étonnant que vous ne faites qu’une lecture superficielle de l’arrêt sur l’affaire n°ICTR-98-41-T du TPIR (Tribunal Pénal International sur le Rwanda), « le procureur c. Théoneste Bagosora et consorts ».
Il est incroyable le fait que vous essayiez par tous les moyens de disculper la France, de montrer le caractère « humanitaire » de l’opération turquoise, de nier le soutien des français au FAR. Vous savez quand même que le Falcon 50 qui transportait le Président Juvénal Habyarimana lui a été donné par François Mitterand et que tout l’équipage était français. D’un autre côté, il est aussi incroyable que vous tentiez de prouver que les forces spéciales américaines et britanniques étaient du côté des FPR. Vous savez, et presque tous les observateurs avertis le savent, que le soutien de la France au gouvernement de Habyarimana est beaucoup plus facile à prouver que le soutien américain et britannique au FPR. Mon compatriote Boubacar Boris Diop, dans Murambi, le livre des ossements avait écrit, il y a longtemps que « ce qui est arrivé au Rwanda est, que cela vous plaise ou non, un moment de l’histoire de France au XXe siècle. » mais vous avez choisi votre héros : le « journaliste et enquêteur » Pierre Péan, là où Colette Braeckman devient simplement chez vous… « cette journaliste ». Et subitement aussi les travaux de Jean Pierre Chrétien disparaissent de vos radars et pour terminer, chez Bernard Lugan, vous ne prenez que ce qui vous intéresse.
Au demeurant, il y a certains passages de votre ouvrage, certaines affirmations que vous faites qui sont difficilement soutenables. Je le dis pour être courtois, mais en définitive, il s’agit d’affirmations qui ne correspondent pas du tout à la vérité des faits historiques. J’en citerai juste quelques-unes à titre illustratif :
A la page 71 de votre livre, vous affirmez ceci : « Trente ans plus tard, lorsque les rebelles tutsi du FPR/APR attaquent le Rwanda du Président Juvénal Habyarimana depuis l’Ouganda, le 1er Octobre 1990, il s’agit d’abord d’une action de reconquête du pouvoir par des descendants et des sympathisants des exilés de 1959 et en aucun cas une initiative visant l’instauration de la démocratie, même si « la démocratie » reste le leitmotiv du discours des conquérants du FPR. C’est plutôt d’une réappropriation du pouvoir perdu en 1959 dont il est question de rien d’autre ». Non ! Affirmer cela c’est insulter ces milliers de rwandais chassés de leur propre pays, dans lequel ils vécurent pendant des millénaires et subitement contraints à l’exil après avoir été pillés, volés, écrasés. Ce que vous ne dites pas est que ces exilés ont maintes fois tenté de revenir, et même des fois sous la conduite du HCR mais le régime Kigali de l’époque avait opposé un niet catégorique. Votre affirmation vise tout simplement à ôter tout caractère héroïque à l’action des Inkotanyi. Mieux, le FPR n’était pas exclusivement tutsi. Vous connaissez le colonel Alexis Kanyarengwe ? Il était hutu. Il a eu à occuper des hautes fonctions à la fois sous Kayinbanda et sous Habyarimana. Il a été Président du Front Patriotique Rwandais, devenant ainsi le numéro 1. Il est aussi important d’ajouter que le principe de l’unité, du développement harmonieux était déjà dans le programme du FPR, depuis le maquis. A ce titre, j’ai eu le privilège d’avoir rencontré un doyen, le sénégalais Amadou Ly. Il était le représentant du PNUD au Rwanda à l’époque, actif et discret. Malgré sa discrétion légendaire, il a quand même eu à me dire ceci et en insistant : « J’ai connu Kagamé en 1992, il est toujours le même. Cette idée de faire du Rwanda, un pays uni, tourné vers la promotion de la paix et du développement était bien ancré en lui depuis le début, depuis la période de l’affrontement. Il est unique. Il est resté fidèle à ce principe. »
Un peu plus loin vous écrivez : « Il faut néanmoins souligner qu’entre 1960 et 1994, les tutsi qui sont restés au Rwanda, dits « tutsi de l’intérieur », n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque extermination ni même d’une tentative de génocide. » Faux ! en 1963, après l’attaque de certains exilés qui ont quitté le Rwanda à la suite des événements de 1959, beaucoup de tutsi de l’intérieur furent massacrés, leurs maisons brûlées, les femmes violées. C’était la façon du gouvernement de riposter. Seulement dans la préfecture de Gikongoro, il y a eu entre 8000 et 10000 morts. Savez-vous que c’est deux ans auparavant, c’est-à-dire en 1961 que Paul Kagame a quitté le Rwanda avec sa famille pour fuir les persécutions contre les tutsi ? Ces mêmes persécutions suivies de tueries à grande échelle ont aussi eu lieu en 1973 contraignant encore des milliers de personnes à l’exil. De surcroit, en 1992, au milieu de la guerre, la population principalement tutsi fut l’objet de massacres systématiques dans la région du Bugesera dès le début du mois de mars. Plusieurs articles de presses relatant ces tueries sont encore disponibles. L’italienne Antonia Locateli, venue au Rwanda en 1972, s’était engagée dans des œuvres caritatives à Nyamata à travers l’éducation des jeunes filles. Elle a été assassinée le 09 mars par le gendarme Epimaque Ulimubenshi devant les bâtiments de son école où elle avait caché des tutsi fuyant les tueries du régime Habyarimana. Elle a été assassinée, surtout parce qu’elle dénonçait ces massacres dans la presse internationale. Sur ce point, les archives qui parlent vous contredisent.
A la page 628, parlant de la population catégorisée comme hutu, vous dites : « Marqués au fer rouge comme étant tous ou presque des génocidaires, ils n’ont plus voix au chapitre ». Comme qui dirait que vous voulez continuer à semer encore les graines de la division.
Jetez un coup sur le premier gouvernement formé à la suite de la victoire du FPR. Qui était le Président de la République ? Qui en était le Premier ministre ? Vous connaissez certainement le Général Marcel Gatsinzi, un ancien membre des forces armées rwandaises (FAR), il a été ministre de la défense bien après le génocide. Je n’entre pas dans les détails. Je pourrai citer beaucoup d’exemples, des personnalités politiques, des ministres, des ambassadeurs, des présidents d’institutions, des piliers de l’armée et de l’administration. La décence m’interdit de me prêter à ce jeu. Je connais physiquement le Rwanda, j’y ai rencontré des gens formidables, un pays propre, résolument tourné vers l’avenir, vers le progrès. Je n’ai pas rencontré de tutsi au Rwanda. Je n’y ai pas rencontré des hutu. Je n’y ai pas rencontré non plus de twa. J’y ai rencontré des rwandais, des Banyarwanda. Les autorités ont depuis fort longtemps appelé à l’unité, au rassemblement et au pardon. Si ce n’était pas pour des raisons d’écriture qui demandent une posture historique, scientifique, je ne mentionnerai point ces termes : hutu et tutsi. J’ai des amis rwandais, je n’ai jamais demandé à quelle ethnie ils appartenaient. Au Rwanda, il n’y a pas donc de marquage au fer rouge. Tous les citoyens, sans aucune distinction travaillent, bougent. Le Président a permis au Rwanda de réaliser d’innombrables progrès, visibles partout. Ça doit vous faire enragé certainement. La nouvelle génération doit prier pour que de telles horreurs ne se reproduisent plus. Nous prions pour un Rwanda uni et prospère, pour une Afrique débarrassée des démons de la division, pour une Afrique tournée vers l’avenir. Le Rwanda est sur la bonne voie. Ce pays mérite le soutien de tous. Réjouissez-vous alors, réjouissez-vous, chantez avec nous aux rythmes des chants de l’espoir. Dansez avec nous au rythme de Tuzarwubaka !