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2 mai 2025
MACKY AU CHEVET D'ALI BONGO
Le chef de l'Etat est attendu à Libreville dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail afin de souhaiter un prompt rétablissement à son homologue gabonais
Macky Sall est attendu à Libreville dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail afin de souhaiter un prompt rétablissement à son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Ali Bongo est malade mais pas seul. Son homologue sénégalais, Macky Sall, est attendu à Libreville, rapporte l’Aps qui cite des médias locaux citant la direction de la communication présidentielle (DCP). Mais il ne sera pas seul à faire ce déplacement. Patrice Talon du Bénin, Paul Kagamé du Rwanda et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale…Au total, c’est un quarteron de chefs d’Etat africains qui devrait défiler à Libreville pour y rencontrer le président gabonais, ont ajouté les mêmes sources sans pour autant préciser la date de cette visite qui fera un peu de bien au président gabonais, victime d’un AVC le 24 octobre 2018 alors qu’il se trouvait en visite en Arabie saoudite.
Soigné d’abord à Ryad durant un mois, il a été transféré début 2019 à Rabat au Maroc pour une convalescence. Absent de son pays depuis plus de quatre mois après l’AVC, le président gabonais a regagné son pays fin mars dernier. Malgré son retour au pays, ses opposants et certains leaders de la société civile réclament toujours la déclaration de la vacance du pouvoir. Ce que rejettent les partisans du chef de l’Etat. Récemment, Ali Bongo a reçu au palais présidentiel son homologue ivoirien Alassane Ouattara, une semaine après la visite du Togolais Faure Gnassingbé.
Et si Ali Bongo était encore plus malade qu’on ne le croyait au vu de ces nombreuses visites de haut niveau ?
RUFISQUE RÉCLAME PLUS DE CONSIDÉRATION À MACKY
Les différents segments de la coalition BBY de Rufisque, à l’issue d’une rencontre tenue samedi, ont exigé du président de la République, Macky Sall, plus de considération dans la distribution des responsabilités et des tâches gouvernementales
Pape Moussa GUÈYE (RUFISQUE) |
Publication 20/05/2019
La coalition Benno Bokk Yaakaar du département de Rufisque est très remontée contre le président de la République. Elle reproche à Macky Sall de ne pas être assez reconnaissant des résultats obtenus dans la ville, lors de la formation du nouveau gouvernement. Samedi dernier, les différents camps de la coalition présidentielle se sont retrouvés au centre Lat Daro, sis au centre-ville, pour exprimer leurs courroux.
Selon eux, encore une fois, les fils de leur localité sont laissés en rade dans la formation du nouveau gouvernement. Pourtant, relève Lamine Niang, proche du doyen Homère Seck et responsable de l’Apr à Rufisque-Est, dans l’ensemble de la région de Dakar, le département de Rufisque est le seul à atteindre le seuil des 50 %. “Nous avons réalisé un score de 54 %, lors du dernier scrutin présidentiel. Cela nécessite forcément une reconsidération politique du département de Rufisque en termes de promotion des responsables politiques. C’est pourquoi nous réclamons plus de postes de responsabilité dans le gouvernement’’, fulmine-t-il.
Pour sa part, Matar Ndoye s’insurge contre le départ du Pr. Ismaïla Madior Fall du ministère de la Justice. Selon ce responsable de l’Apr à Rufisque-Ouest, c’est tout le département qui a été affaibli par ce départ. “Nous nous attendions à ce qu’on nous renforce, parce que la victoire a été belle dans le département de Rufisque. Mais au lieu de cela, nous avons constaté qu’on nous affaiblit’’, s’offusque-t-il. Avant d’inviter le président de la République, Macky Sall, à rectifier le tir. “Nous demandons au président Macky Sall de prendre en compte nos jeunes et nos femmes dans la distribution de postes de responsabilité’’, déclare Matar Ndoye.
“SI LA POPULATION NE RESSENT PAS LES RICHESSES CREEES.... ’’
Moubarack Lô parle, dans cet entretien, du concept d’émergence, de l’industrialisation, de l’autosuffisance alimentaire… D’habitude si percutant, cette fois, il pèse bien ses mots et refuse de trop s’épancher sur l’actualité brûlante.
Dans son domaine, il est très connu et respecté pour ses nombreuses publications. Economiste, conseiller spécial du désormais ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, Moubarack Lô parle, dans cet entretien, du concept d’émergence, de l’industrialisation, de l’autosuffisance alimentaire… D’habitude si percutant, cette fois, il pèse bien ses mots et refuse de trop s’épancher sur l’actualité brûlante. Devoir de réserve oblige !
Sur quels critères repose le classement des pays émergents que vous venez de publier ?
L’émergence est un concept multidimensionnel. Et aujourd’hui, il n’y a pas de consensus sur ses caractéristiques. Nous, depuis 20 ans, nous travaillons sur ce concept. L’expérience accumulée et la revue de la littérature nous permettent de dire que l’émergence peut être résumée en 4 dimensions principales. La première, c’est la richesse inclusive. Si c’est une richesse dont ne profite pas la population, pour nous, ce n’est pas de l’émergence. Celle-ci doit, en effet, être ressentie par la population, en termes d’amélioration de sa qualité de vie. Le deuxième élément, c’est le dynamisme économique. C’est-à-dire, il faut que la création de richesses à un rythme élevé soit maintenue dans la durée, de manière rapide et saine. La troisième dimension, c’est la transformation sociale. Pas d’émergence sans transformation structurelle. Pour ce faire, il faut, d’abord, une agriculture beaucoup plus productive, avec des rendements élevés et des méthodes culturales modernes. Aussi, il faut l’industrialisation. L’émergence suppose l’industrialisation. Pas nécessairement la manufacture qui, cependant, est très importante pour un pays qui doit créer beaucoup d’emplois comme le Sénégal. Mais ce n’est pas indispensable pour tout le monde. La quatrième dimension concerne l’insertion dans l’économie mondiale. Il est économiquement démontré que les pays ouverts font plus de croissance que ceux qui sont fermés. En plus, il est même impossible d’évoluer dans ce contexte en vivant en autarcie. Les pays qui aspirent à l’émergence doivent pouvoir arriver à secréter des produits adaptés à la demande mondiale. Mais également de produits transformés et à contenus technologiques. Ce sont ces 4 dimensions combinées selon des méthodes statistiques robustes qui permettent de pouvoir mesurer de manière rigoureuse et non contestable le degré d’émergence d’un pays (ce classement est effectué sur la base de l’Indice synthétique d’émergence économique [Iseme] initié par l’Institut de l’émergence:Ndlr).
Qu’est-ce qui justifie alors la 12e place du Sénégal ?
Il faut d’abord souligner que c’est une bonne place. En Afrique de l’Ouest, le Sénégal est deuxième derrière la Côte d’ivoire…
Justement, est-ce que ça ne pose pas problème que le Sénégal soit classé devant des pays comme le Nigeria, le Ghana et même, au-delà de l’Afrique de l’Ouest, le Kenya ?
Parce que le Sénégal, comparé au Nigeria et au Ghana, est premier en termes de transformation. La quasi-totalité des exportations nigérianes ne sont pas transformées. C’est du pétrole brut. Or, vous ne pouvez pas émerger, si vous ne transformez pas. La transformation est au cœur du dispositif d’émergence. C’est ce qui a handicapé le Nigeria. Et puis, n’oubliez pas que sa croissance a beaucoup fléchi, à cause de la baisse des prix du pétrole ces dernières années. Pour le Ghana également, c’est un problème de transformation.
Mais le Sénégal fait-il mieux que ces pays en matière de transformation, si l’on sait que l’économie reste toujours tirée par les services et qu’il n’y a pratiquement pas de création d’industries ?
Oui. Mais le Sénégal exporte beaucoup de produits transformés. Pratiquement, tous nos grands produits sont transformés. Si vous prenez le phosphate, on exporte surtout de l’acide phosphorique. Au niveau de l’arachide aussi, on exporte de l’huile transformée, même si on ne va pas jusqu’au bout dans cette transformation de l’arachide. Pour ce qui est de l’industrialisation, si vous regardez l’indice, vous allez voir que la dimension sur laquelle le Sénégal progresse le moins, c’est celle relative à la transformation industrielle. C’est là un des plus grands défis du Sénégal. Il faut accélérer ce processus d’industrialisation. Cela lui permettrait d’améliorer davantage son classement.
Quid du cas Kenya ? Comment le Sénégal peut-il être devant ce pays ?
Pour le Kenya, j’ai tous les éléments, mais je ne les ai pas encore étudiés de près pour pouvoir répondre de manière rigoureuse. Mais, effectivement, c’est un cas qu’il faudra étudier.
En ce qui concerne la dimension intégration dans l’économie mondiale, n’y a-t-il pas aussi un problème, si l’on sait que notre balance commerciale est constamment très déficitaire ?
Disons que la balance commerciale n’est pas intégrée, ici. C’est d’abord une dimension macroéconomique. On l’a intégrée dans un dynamisme économique sain. C’est là où la balance joue son rôle. Ce qu’il faut noter, c’est aussi qu’en général, les pays qui commencent leur processus d’émergence ont une balance commerciale déficitaire parce qu’ils importent beaucoup de biens d’équipements. Ce qui est important dans la balance commerciale, c’est surtout devoir la nature des biens importés. S’il s’agit de biens d’équipements par exemple, cela veut dire que le pays est en train d’investir, de s’industrialiser… Mais si c’est uniquement de l’alimentation, ce n’est pas bien. Pour le Sénégal, on voit les deux. Et je pense que les autorités font des efforts pour avoir l’autosuffisance en vue de diminuer l’importation de biens de consommation. Il faut continuer à travailler dans ce sens.
Apparemment, ça coince à propos de ce programme d’autosuffisance et l’importation de biens de consommation continue de plus belle ?
Je pense plutôt que ça avance. Disons que l’autosuffisance, c’est un long processus, moins facile que ce qu’on avait prévu. Parce qu’il y a aussi les habitudes alimentaires. Vous produisez, mais est-ce que les Sénégalais consomment ce que vous produisez ? L’autosuffisance, c’est que vous n’importiez plus beaucoup pour pouvoir vous nourrir. Mais si, par exemple, la population préfère le riz importé, vous n’allez jamais atteindre l’autosuffisance dans ce produit. Il faut donc travailler sur les deux volets. Et pour cela, il faut des produits de qualité, adaptés aux besoins des consommateurs et à des prix compétitifs. Après, on pourra faire la promotion au niveau des consommateurs.
Selon vos projections, dans combien d’années le Sénégal (potentiellement émergent d’après l’indice) pourrait intégrer le cercle des pays émergents ?
Si le Sénégal continue dans ce même rythme, il sera un pays émergent à l’horizon 2035, comme prévu dans le Pse. Mais notre conviction est qu’il est possible d’aller beaucoup plus vite. N’oubliez pas que dans le Plan Sénégal émergent 2e version, le Sénégal vise une moyenne de croissance de 9 %. Si le pays y arrive et qu’il maintienne de bons équilibres macroéconomiques, l’objectif peut être atteint plus tôt que prévu.
Mais n’est-ce pas trop ambitieux si l’on sait que même le taux de 7,2 initialement fixé pour 2018 a été revu à la baisse par le Fmi à 6,2 % et même par le gouvernement à 6,8 % ?
Si. Les 7,2% ont été confirmés. C’est le Fmi qui avait revu à la baisse le chiffre, mais qui, parla suite, a rejoint le gouvernement. En tout état de cause, nous avons une bonne croissance, en moyenne 7% environ sur les deux ans (2017-2018). Et à partir de 2021-2022, nous visons un tauxde11%. Et c’est ce qui nous fera la moyenne de 9 % sur la période 2018- 2023. C’est bien possible avec le début de l’exploitation du pétrole.
Sinon, quels sont les obstacles qui pourraient se dresser devant le Sénégal, dans cette marche vers l’émergence ?
Vous savez, la croissance est un résultat. Il faudra donc travailler sur les leviers pour avoir de bons résultats. Il s’agit des ressources humaines de qualité pour porter l’émergence. Par exemple, dans l’agriculture, il faudra des agriculteurs aguerris pour faire des résultats probants. Au niveau industriel également, il faut renforcer la formation professionnelle et technique pour avoir de bons ouvriers, mais surtout de bons techniciens supérieurs. Il nous faut également continuer à renforcer les infrastructures, les rails et les pistes rurales, particulièrement. Faire aussi en sorte que les besoins de financements des entreprises soient satisfaits.
Certains spécialistes qualifient notre économie d’extravertie, profitant essentiellement aux entreprises étrangères. Partagez-vous cet avis ?
Là aussi, je dirai que c’est une transition pour un pays en route vers l’émergence. Le défi, aujourd’hui, c’est de faire émerger une classe d’entrepreneurs sénégalais capables, de vrais champions au niveau national. Ça prend du temps. Les compétences sont là, mais le problème c’est surtout les financements. Comment faire pour que ces capitaines puissent être en mesure de mobiliser de grands financements pour se développer ? Voilà un autre grand défi du Sénégal.
Vous convenez donc que notre économie est assez extravertie ?
Le mot extraversion a plusieurs significations. Souvent, les gens mettent dedans tout ce qu’ils veulent. Qu’est-ce qu’ils entendent par-là ? Je ne sais pas. Il faudrait donc me le préciser
Par exemple, ils disent que les richesses créées profitent surtout aux entreprises étrangères…
Là aussi, il faut relativiser. Les statistiques que j’ai vues l’autre jour, sorties parles investisseurs européens, font état de 25% du Pib qui soient l’œuvre d’entreprises européennes. Comme on sait que l’essentiel des entreprises étrangères sur le territoire sont européennes. Il faut convenir que les étrangers ne font pas la majorité de notre Pib. Maintenant, il faudra continuer à développer la part des entreprises sénégalaises. Ça ,je suis d’accord.
En quoi faisant ?
En promouvant l’entrepreneuriat local, en favorisant l’émergence de grands capitaines d’industries nationaux. Et nous avons des exemples concrets que c’est bien possible.
Ne faudrait-il pas aussi une préférence nationale dans l’octroi de certains marchés publics ?
Il y a des pays qui utilisent ce procédé, de manière implicite ou explicite. Maintenant, chaque pays a également ses contraintes. Nous sommes membres de l’Ohada et cela entraine des contraintes en termes de nationalité des investisseurs, d’accès à la propriété, de participation au marché… Nous sommes aussi membres de l’Uemoa, de la Cedeao. On ne peut pas faire tout ce qu’on veut. Il y a également les conventions signées avec des pays, les conventions de financement… Bref, tout dépendra de nos capacités de financer nos investissements ainsi que des engagements juridiques. Un pays comme la Malaisie, par exemple, n’a pas toutes ces contraintes.
On a beaucoup parlé des performances économiques. L’un des grands artisans de ces performances a été la primature qui a été supprimée. Pourquoi changer une stratégie que l’on estime gagnante ?
En tant que haut fonctionnaire, je ne peux pas commenter une décision prise par le chef de l’Etat. Je constate simplement que l’institution ne va plus exister. L’argument qui a été donné est de dire que cela va permettre d’accélérer la mise en œuvre des projets. C’est à l’œuvre qu’on verra si cette volonté a permis d’accélérer les dossiers. C’est votre rôle à vous les journalistes de le dire. En tant que fonctionnaire, notre rôle est de faire de sorte que cet objectif soit atteint. Nous ne sommes pas dans le commentaire, nous sommes dans l’action.
Mais en tant qu’expert qui côtoie l’Administration depuis fort longtemps, lequel des leaderships concentrés entre les mains d’un seul dirigeant et éclatés entre plusieurs vous semble le plus efficace ?
Aucun leadership ne peut être concentré. Même dans le cas d’espèce, vous voyez que les ministres sont toujours là. Le niveau supérieur ne fait que coordonner et impulser. Ce sont les ministères qui vont se charger de l’exécution. Maintenant, on peut avoir une impulsion à deux têtes comme c’était le cas ; ou à une seule tête. D’ailleurs, si vous regardez au niveau mondial, très souvent, c’est un Exécutif à une seule tête. Soit un président, soit un Premier ministre. Le modèle que nous avions est surtout celui de la France que l’on ne voit que dans les pays de tradition francophone. Encore une fois, tout est question d’organisation. Aucun système n’est meilleur que l’autre. Le plus important, c’est l’organisation interne. Comment faire pour que les dossiers aillent vite
Quelle était l’importance du poste de Premier ministre dans notre architecture institutionnelle ?
Le Premier ministre était la troisième personnalité de l’Etat. C’est donc un poste très important. En plus, il était chargé de la coordination du travail gouvernemental. Maintenant, permettez moi de ne pas entrer dans les détails
PATRIMOINE EN DANGER
Situé à environ 30 km au nord-est de Dakar, et plus précisément dans la commune de Tivaouane Peul-Niague, le lac Retba, plus connu sous le nom de lac Rose, attire encore quelques visiteurs, même si les eaux ont un peu perdu leur coloration d’origine.
Situé à environ 30 km au nord-est de Dakar, et plus précisément dans la commune de Tivaouane Peul-Niague, le lac Retba, plus connu sous le nom de lac Rose, attire encore quelques visiteurs, même si les eaux ont un peu perdu leur coloration d’origine. Toutefois, l’endroit émerveille les touristes, écoliers, etc., rencontrés sur place.
“J’ ai fait deux jours au lac Rose. Et depuis lors, l’eau n’est pas rose. Je suis resté hier (jeudi dernier) toute la journée, mais je n’ai observé aucun changement’’, témoigne ce jeune homme, la vingtaine, trouvé juste en face du lac, assis sur un tronc de cocotier posé par terre. En cette matinée de vendredi du mois de ramadan, l’endroit n’est pas trop animé. Quelques touristes longent la côte à pied, des vendeuses d’objets d’art et des guides interceptent les visiteurs. Abdou Karim, les écouteurs bien vissés aux oreilles, écoute la radio, tout en observant le mouvement de l’eau. Venu pour la première fois au lac Retba, le jeune homme n’est surtout pas déçu, même s’il n’a pas eu l’occasion de contempler la célèbre couleur rose du lac. A quelques mètres de lui, on aperçoit un groupe d’élèves arborant des blouses blanches. Ils sont accompagnés de quatre adultes. Il s’agit de potaches en classe de Ce2 à l’école Saint-Jean Apôtre de Ngascope (Ndlr : un village de la commune de Ngoye, dans le département de Bambey). “L’objet de notre visite, c’est de permettre aux élèves de constater, de visu, ce qu’on leur apprend à l’école, pour coller la théorie à la pratique. On leur enseigne le lac Rose ou lac Retba. Ici, ils auront l’occasion de voir les filaos, les dunes, les montagnes, la plaine, la colline, etc.’’, explique le directeur de l’école, Michel Gaye.
Chaque année, renseigne-t-il, les classes de Cp, Ce2 et Cm2 de cet établissement vont en sortie pédagogique dans différents sites historiques ou touristiques du pays. “L’année dernière, c’était au lac Tanma, vers Mont-Rolland (région de Thiès). Et cette année, nous ne sommes pas venus directement au lac Rose. Nous sommes passés par Thiès pour voir les plateaux. Comme ce sont des élèves de Ce2, c’est le programme qu’on leur enseigne. Donc, l’occasion leur est offerte de venir toucher, voir la réalité’’, ajoute notre interlocuteur. Pendant qu’on échange, le groupe poursuit sa marche, sous la conduite de leur maître qui leur explique les différents composants du lac. Tous heureux, ils sourient et montrent du doigt à leurs camarades des choses qui attirent leur attention. “Je suis content d’effectuer cette visite. Cela m’a permis de voir des bateaux, des pirogues, des hôtels et du sel. J’ai aussi vu des touristes’’, narre Fallou. Comme lui, la petite Mbène Ndao, la mine joyeuse, a hâte de retourner au village pour partager son expérience avec ses amies. “Une fois au village, je dirai à mes amies que c’est trop cool au lac Rose. On a découvert beaucoup de choses’’, ditelle en souriant. Et pour que ses amis aient envie de venir découvrir le fameux lac Rose, Ibrahima Faye, lui, va jouer la carte de la fascination. ‘‘Moi, je dirai à mes camarades que j’ai vu des choses que vous n’avez jamais vues. Que l’endroit est magnifique, c’est beau. Ce qui m’a plus marqué, c’est le vent ; ce n’est pas pareil par rapport au village. C’est frais, c’est humide, etc. C’est ma première visite au Lac Rose, je suis trop heureux et j’ai hâte de revenir’’, lance le jeune garçon.
Michel Gaye : “Il faudrait que les gens comprennent que le lac est un patrimoine’
Si Ibrahima en est à sa première visite, ce n’est pas le cas pour son directeur. En effet, M. Gaye en est sa troisième fois. “La première fois, c’est entre 2008 et 2009. Beaucoup de choses ont changé, depuis lors. Déjà, à l’époque, l’eau n’était plus tellement rose. Aujourd’hui, elle a totalement perdu sa teinte rose. De plus en plus, les gens construisent des maisons aux alentours du lac. Le niveau de l’eau a un peu baissé. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est visible à l’œil nu’’, raconte-t-il. Et pour ce qui est de la faible affluence des lieux, en cette période de l’année scolaire, il estime que c’est soit lié au fait que les gens ne connaissent pas l’endroit ou que les écoles “ne s’intéressent plus’’ au lac pour venir en visite pédagogique. “Il faudrait que les gens comprennent que le lac est un patrimoine qui est là, qu’il faut toucher, voir. Il faut coller l’apprentissage à la réalité sur le terrain. Ce voyage est intéressant pour des élèves, surtout ceux qui sont dans un village très éloigné comme Ngascope’’, dit-il.
D’après M. Gaye, dans ces zones, beaucoup d’élèves ne connaissent pas le… goudron. “Nous sommes passés par l’autoroute à péage qu’ils ignoraient. Nous sommes allés jusqu’à Keur Massar pour qu’ils puissent voir les étages. C’est une visite très riche pour eux qui n’ont jamais vu un grand magasin comme Auchan’’, soutient le directeur de l’école Saint-Jean Apôtre. Ce patrimoine, comme le considère M. Gaye, séduit encore les touristes. Bruno et Christine, un couple français, sont venus pour la première fois en vacances en Afrique noire et notamment au Sénégal, pour 15 jours. Après un séjour à Warang, dans le département de Mbour, les amoureux sont venus découvrir le légendaire lac Rose. Sur place, après avoir longé la côte à bord d’un véhicule, ils se sont arrêtés au village artisanal pour acheter quelques pantalons en coton peints aux couleurs du drapeau sénégalais. L’homme des sciences en choisit trois, au bout de quelques minutes : “J’adore celui-là aux couleurs de l’Afrique, mais la taille est trop grande et l’autre me va. Par contre, je n’aime pas la couleur’’, ditil en tendant le pantalon aux dessins de la carte d’Afrique, au vendeur. “Donc, prend celui avec la couleur beige-clair. Ce n’est pas grave, puisque tu as les deux avec les couleurs du Sénégal’’, conseille Christine.
Bruno, touriste français : “Mais il n’est pas rose !’
A la question de savoir ce qui leur a le plus marqué, quand ils ont mis les pieds au lac Rose, Bruno s’exclame avec un petit sourire : “Mais il n’est pas rose !’’ Il s’empresse d’ajouter : “Non, à part cela, c’est beau. On a fait le tour en 4x4. C’est un joli endroit. Il n’y a pas trop de monde. Et c’est partout au Sénégal, il n’y a pas trop de touristes’’, fait-il savoir. Par contre, ce qui ne va pas, selon ce touriste français, c’est que les plages sénégalaises “sont sales’’. “Il y a trop de plastiques, partout. Et ça, les touristes n’aiment pas. C’est sûr que quand on va à Saly, avec les beaux hôtels, tout est propre. Mais nous, nous sommes à Warang. Je suis sportif. Le matin, je cours le long de la plage entre les bouteilles, les plastiques, les algues. Et c’est dommage, l’endroit est très joli. Il n’y a pas de poubelle, nulle part. C’est le seul regret que j’ai ici. Autrement, tout est parfait’’, déclare Bruno. Comme son mari, Christine aussi appuie la même thèse. “J’aime bien tout ici. Le paysage, les gens. J’aime bien les gens. Ils sont, tout le temps, souriants, de bonne humeur. Le petit bémol quand même, c’est que c’est un peu sale. Il faudrait faire un effort pour ranger tout. C’est regrettable et ce n’est pas vraiment joli’’, renchérit-elle. Toutefois, ces Français se réjouissent de l’accueil et de la courtoisie des Sénégalais. “Ils disent toujours bonjour. Ils ont un bon commerce et c’est normal. C’est leur métier. Je voyage beaucoup au Maghreb que j’aime bien. Mais j’ai arrêté, parce qu’on n’était jamais tranquille. Ces gens n’arrêtent pas, ils vous suivent partout. Et, du coup, vous en avez marre. Et là, ça va. On est en vacances, quand même, il faut qu’on soit tranquille’’, témoigne par ailleurs Bruno. Christine d’ajouter qu’elle est également surprise par la gentillesse des gens. “Ils sont hyper gentils et des fois un peu trop’’, estime cette Française, la cinquantaine révolue.
LE LAC INQUIETE LES ARTISANS
Les commerçants installés au lac Rose sont aujourd’hui nostalgiques du bon vieux temps. Notamment la période où le Sénégal accueillait le rallye Paris-Dakar. Leur business est au ralenti, ces dernières années. Et l’état du lac les angoisse.
Selon le vice-président du village artisanal du lac Rose, actuellement, le tourisme “ne marche pas très bien’’. “Depuis qu’ils ont changé la destination du rallye Paris-Dakar, les touristes ne viennent plus comme d’habitude. Cela a constitué un vrai handicap pour notre business. Car, à l’époque, à six mois de l’évènement, tous les hôtels étaient pleins et, trois jours avant, nous nous remplissions les poches. Les temps ne sont plus pareils. Entre 1998 et 2000, nous ne nous plaignions vraiment pas. Les choses allaient à merveille. Mais, depuis lors, les activités sont plombées’’, affirme Abdoul Aziz Dieng.
En fait, Abdou Aziz vend des tableaux et des tenues traditionnelles, depuis plus de 30 ans, au sein de ce marché. Hormis le changement de la destination finale du rallye, il déplore le fait qu’il n’y ait pas la “promotion nécessaire’’ pour la vulgarisation du site. En plus, le vice-président du village artisanal pense que les ressources qui sont destinées au secteur sont “minimes’’. “Dans les pays maghrébins comme le Maroc, les autorités mettent au mois plus 10 milliards de francs Cfa pour la promotion du secteur. Or, ici, c’est environ un milliard. Les gens chargés de faire la promotion du tourisme ne le maitrisent pas. C’est ce qui plombe les choses. Il faut le donner à ceux qui le connaissent vraiment, qui savent comment le rendre attractif. Bien que, cette année, on constate que l’Etat a fait des efforts’’, dit-il. Cependant, M. Dieng soutient que les autorités ont certes la volonté, malheureusement, “elles ne peuvent pas’’. “Elles ne font que tâtonner et n’y mettent pas assez de ressources. Ce qui nous manque aussi, ce sont des évènements pour vulgariser nos produits. On n’organise rien, même pas un festival.
Si l’Etat et les élus locaux organisaient de grandes manifestations dans ce sens, même si c’est pour trois jours, cela permettrait aux gens de mieux connaître le site’’, plaide notre interlocuteur. Qui renseigne que, depuis l’existence de leur marché, personne n’a jamais quitté le village pour aller exposer dans une foire en ville ou à l’étranger. “Or, on a un représentant à la chambre des métiers. Il y a plus de 200 personnes qui s’activent ici. En plus, l’état actuel du lac nous fait peur et on doit le sauver’’, lance le vice-président du village artisanal du lac Rose. Inquiète, “Maman Africa de lac Rose’’, comme on l’appelle ici, l’est également. Car elle tire ses revenus de cette zone touristique, grâce à la commercialisation d’objets d’art comme les perles, les colliers, etc. “Actuellement, le commerce ne marche pas trop. Parce que nous sommes en basse saison touristique.
C’est pendant les vacances d’hiver qu’on s’en sort bien, à savoir entre décembre, janvier et février. C’est la pleine saison. A part ces moments, au mois de juillet ou août, les visiteurs viennent et notre activité décolle mieux qu’en cette période’’, rapporte la bonne dame, la cinquantaine, de petite taille et au teint noir. Avec un panier en osier ovale dans lequel elle expose sa marchandise, Maman Africa quitte chaque matin Niague pour le lac. Elle n’est pas installée au village artisanal, comme la plupart des dames. Elle déambule le long de la plage, son panier sur la tête, guettant tout visiteur. Ici, les femmes ont une bonne stratégie pour gagner l’affection ou la compassion des gens. Au premier contact, elles offrent un bracelet en perles ou un objet sans une grande valeur marchande, avant de proposer des articles. Une astuce qui marche bien. Néanmoins, parler de chiffre d’affaires avec ces vendeuses reste un sujet tabou. “On ne peut pas parler de notre chiffre d’affaires. Tout ce qu’on peut dire, c’est que cela dépend du tourisme’’, explique Maman Africa. A la question de savoir si elle arrive parfois, en pleine saison, de descendre avec 50 000 F Cfa, elle sourit et réplique : “Non, jamais on n’a eu cette somme ici. On ne l’a pas vraiment.’’
A côté d’elle, une jeune fille d’une trentaine d’années est assise sur le tronc d’un cocotier posé par terre et qui leur sert de banc. Fatou vient aussi vendre des colliers en perles, des objets d’art dans cet endroit touristique, depuis plus d’une décennie. “Au début, quand je venais ici, le business était florissant. Mais j’étais encore jeune, je ne connaissais pas encore la valeur de l’argent. Je ne faisais pas attention à ce que je gagnais. Maintenant, les choses ont changé. Non seulement, il n’y a plus d’argent, mais la nature du lac n’est plus la même. La couleur n’est plus aussi rose qu’avant’’, narre-t-elle. Plus ouverte d’esprit que Maman Africa, Fatou confie que par rapport au commerce, elle gagne 500 F parci, 1 000 F Cfa par-là et essaie de faire avec. “On peut aussi, à la fin de la journée, avoir 5 000 F Cfa ou plus. Tout dépend de la période touristique et de ce que Dieu te réserve au quotidien. Alhamdoulillah ! On rend grâce à Dieu’’, rapporte-t-elle. Ces dames achètent les perles à Dakar et les confectionnent en fonction de leur inspiration.
« IL FAUT UNE COMMISSION SCIENTIFIQUE QUI VA FAIRE DES TRAVAUX DE RECHERCHE SUR LE LAC »
La restauration du lac Retba ou lac Rose reste une nécessité, selon le directeur des Parcs nationaux, le colonel Abdoulaye Diop. Dans cet entretien, il préconise la création d’une commission scientifique pour faire des travaux de recherche sur le lac.
Aujourd’hui, beaucoup de personnes s’inquiètent de l’état actuel du lac Rose et la perte de sa couleur. Que pouvez-vous dire par rapport à la coloration qui faisait sa réputation ?
C’est assez complexe. En 1987, avec la Direction de l’environnement, on avait travaillé pour essayer de trouver un statut de protection. On savait que c’était un site extrêmement important et si on ne faisait rien, l’écosystème qu’il représentait pouvait être altéré. Cela n’a pas pu aboutir. Néanmoins, des études ont été faites et à partir de ces recherches, on avait constaté que le lac était sursalé. Il y avait une cyanose-bactérie, une bactérie de couleur violète adaptée à ce milieu alcane. D’aucuns disaient que c’est peut-être cela qui lui a donné cette coloration. Etant de la zone des Niayes, la première fois que je l’ai visité, c’est au début des années 70. Mais ce n’était pas aussi rose. A l’époque, il y avait suffisamment d’eau, de renouvellement de cet écosystème. On pouvait y extraire du sel, mais à la fin de la saison sèche. Au fur et à mesure qu’il y avait évaporation, il y avait des pellicules de sel. Au milieu des années 90, il y a eu le développement de cette exploitation de sel qui a pris des proportions inquiétantes. C’était devenu une manne pour les populations riveraines. J’ai participé également à une autre étude, sous l’égide de l’Unesco, au début des années 2000, pour essayer de développer une stratégie de sauvegarde du lac. On avait eu à travailler sur le bassin versant, toutes les études de caractérisation autour du lac. Mais il reste toujours entendu que l’intérêt pour les uns, c’est la conservation, la promotion du tourisme, etc. Et pour les communautés, cela reste une manne. C’est l’exploitation du sel. Il y avait des velléités pour toute stratégie ou tentative de rationalisation. Les populations n’étaient pas du tout réceptives, puisque cela constituait une manne pour elles. Vu que c’est une manne qui est tombée du ciel, les gens l’exploitent à outrance. De l’autre côté, il y a des gens qui veulent que le cachet naturel soit préservé. Voilà la contradiction des deux centres d’intérêt pour les autorités, les Sénégalais qui sont loin des réalités locales, l’Unesco. Puisque c’est un site unique qui pouvait revêtir un statut particulier. En fait, un site du patrimoine mondial est celui qui a une valeur unique et universelle. Avec cette salinisation, les populations, qui sont également des maraîchers pour la plupart, sont forcément confrontées à ce phénomène. Or, elles doivent utiliser l’eau pour leurs périmètres maraîchers. Cette salinisation a impacté directement l’activité agricole. Il s’y ajoute qu’il y a eu tellement d’infrastructures qui se sont développées en dehors des villages, à savoir les hôtels, les résidences. Il y a des résidences qui sont même construites au niveau du lit du lac. Il y a cette occupation anarchique. Le phénomène d’ensablement est plus ou moins contrôlé pour le moment. Parce qu’avec le futur pôle urbain de lac Rose, cela va changer. Si on ajoute à cela les effets du changement climatique...
Est-ce que ce sont les seules causes ?
Il n’y a pas de situation de référence par rapport à cela, qui puisse permettre de dire quoi que ce soit. Si on combine tous ces facteurs, il y a rien pour préserver le lac. Il y a une occupation anarchique, une exploitation à outrance. Donc, aujourd’hui, si le lac change de couleur, quelque part, il y a un faisceau de facteurs qui pourront permettre de dégager des pistes. Mais ce qui est difficile, c’est de pouvoir isoler un facteur pour dire qu’il pourrait être à l’origine. Parce qu’il y a un cumul d’actions qui s’exercent autour de ce lac. Et cela ne fait que s’intensifier et le sera de plus en plus, avec le futur pôle urbain. Sauf si on prend en compte l’impérieuse nécessité de faire de ce lac une opportunité pour améliorer le cadre de vie. Ou même pour développer des activités qui puissent permettre de maintenir l’harmonie, de préserver sa qualité. Et peut-être de pouvoir se créer un centre de loisirs, avec la future ville qui se construit. D’autant plus que, de l’autre côté, il y a une mer dont la fréquentation n’est pas recommandée. Il faut au moins essayer de restaurer le lac. Pour la restauration, la conservation, un milieu dégradé n’est pas perdu. On peut toujours le rendre à nouveau écologiquement utile pour les économies et les communautés. Ce serait une option.
Est-ce vraiment possible de redonner au lac sa coloration d’antan ?
Si on maitrise les facteurs qui ont altéré sa couleur, on parvient à les contrôler, peut-être on pourra le faire. Mais il faut qu’on les détermine d’abord. Il y a certains qui sont maitrisables, qui dépendent des hommes. Cependant, si c’est un effet du changement climatique, peut-être avec l’évolution de la température, certains micro-organismes qui vivaient là-dans n’y parviennent plus, en ce moment, il n’y aurait pas de solution. Or, si c’est dû à une forme d’occupation, extraction… Sous ce rapport, on peut agir. Mais tout n’est pas perdu. Puisque si, aujourd’hui, le Technopôle a acquis un statut de protection, pourquoi pas un jour pour le lac Rose ? C’est une volonté de l’Etat. On a eu, par rapport au Technopôle, à travailler, sensibiliser, éduquer les populations sur cette nécessité. Et, finalement, l’autorité politique a suivi les populations et a pris la mesure, et on est en train de mettre en place des mesures de gestion. Aujourd’hui, si l’Etat décrétait que le lac Rose est érigé en réserve naturelle, confiée à la Direction des parcs nationaux ou celle des aires marines protégées, comme c’est le cas avec le Technopôle, on va mettre en place des organes de gestion. Qui vont faire le travail de base, les études de caractérisation, démarcher la communauté scientifique, faire la situation de référence. Cela nous permettra d’avoir une visibilité sur ce qui se passe. Aujourd’hui, ce qui se passe au lac Rose, c’est un manque de visibilité par défaut de gouvernance. On ne fait que déplorer, mais il n’y a aucune mesure et celle-ci appartient à l’autorité. C’est sa mission régalienne. Les citoyens peuvent demander à l’Etat de le faire, puisqu’on a constitutionnalisé le droit à l’environnement. Et c’est un élément de notre environnement qu’on souhaiterait préserver. Le résultat doit être consensuel. Or, aujourd’hui, si l’Etat prenait des mesures de sauvegarde, d’autres forces adverses vont se mobiliser pour dire que c’est le gagne-pain des populations. Mais force doit rester à la loi, surtout si c’est un bien commun.
Est-ce qu’il y a une nécessité d’ouvrir une commission d’enquête scientifique, comme le suggère Alioune Tine, pour comprendre réellement ce qui se passe ?
Là, il y a une démarche qu’il siérait plus. Une commission d’enquête va recenser, écouter les gens, les entendre, comme s’il y a un responsable. Je penserais plutôt à une commission scientifique qui va faire des travaux de recherche sur le lac, en essayant de faire une synthèse bibliographique. Il y a d’éminentes personnalités qui sont encore vivantes, qui ont eu à travailler sur le lac. Pour le compte de l’Unesco, il y a le Pr. Ahmadou Tahirou Diaw. Au niveau de la Direction de l’environnement également, il y a des chimistes qui ont conduit des études avec des scientifiques, des biologistes, des marins. De toute façon, les compétences existent au Sénégal. Il suffit de pouvoir les rassembler et de les mettre sur le dossier. Cela vaut la peine. Parce que c’est un site dont on n’a pas un remplaçant possible, ne serait-ce que pour sa valeur unique, même si ce n’est universel. A travers le pays, c’est le site unique qui mérite d’être préservé.
Mais le niveau d’eau baisse, d’année en année. Est-ce que le lac Rose ne va pas s’assécher, dans quelques années, comme le lac Tanma ?
Je ne le pense pas. Puisque ce ne sont pas les eaux de pluie qui l’alimentent. Le lac se trouve dans la zone des Niayes. En plus, il n’est pas loin de la mer. Il y a juste une dune qui les sépare. Il y avait aussi des points de ruissèlement d’eaux douces. La diminution de ces apports à amener une augmentation de la concentration qui a favorisé l’émergence du sel. Le lac Tanma s’est asséché, parce qu’il dépendait des eaux de pluie. Mais pour le lac Rose, la situation est différente. Il faut interroger les hydrologues qui pourront élucider ces questions
Par Samba Oumar FALL
UN FOOTBALL QUI PUE LA FRAUDE
La Can U17 qui s’est déroulée du 14 au 28 avril dernier en Tanzanie et remportée par le Cameroun, joue ses prolongations. Après l’atmosphère plombée par les flagrants délits de fraude, c’est le Sénégal qui mène face à la Guinée.
Le Jury disciplinaire de la Caf qui s’est réuni pour étudier ce cas a lourdement sanctionné le Syli, reconnu coupable de falsification des documents (passeports) d’Aboubacar Conté et d’Ahmed Tidiane Kéïta.
La tricherie était si évidente que le Sénégal n’a pas laissé passer l’occasion d’émettre une réclamation à la Caf. Les fédéraux avaient remis en question l’âge d’Aboubacar Conté et d’Ahmed Tidiane Keïta qui avaient disputé le tournoi U16 International Dream Cup 2017 au Japon et la Can U17 en Tanzanie avec deux dates de naissances différentes. En 2017, au Japon, les deux joueurs étaient nés le 13 novembre 2001 pour Conté et le 31 décembre 2001 pour Keïta. Et bizarrement en 2019, en Tanzanie, ils ont vu leur âge amputé d’une année. Cas de fraude ne pouvait être aussi flagrant. Suffisant pour convaincre les fédéraux que l’âge de ces deux joueurs avait été taillé pour leur permettre d’être éligible à la phase finale de la Can tanzanienne. Coupable de tricherie, le Syli perd donc sa deuxième place du tournoi et se voit obligé de restituer la médaille d’argent obtenue lors de cette Can.
La Guinée, disqualifiée pour la Coupe du monde de la catégorie, est également bannie des deux prochaines éditions de la Can U17. Les deux joueurs, quant à eux, ont été suspendus pour une période de deux ans. La fraude sur l’âge et le football africain, on ne le dira jamais assez, c’est une idylle qui date de longtemps et que rien n’a pu altérer. Pas même les mesures draconiennes de la Caf, encore moins l’Imagerie à résonance magnétique (Irm). Tel l’Hydre de Lerne, ce monstre à plusieurs têtes qui se régénèrent chaque fois qu’on les tranche, la problématique de l’âge réel des joueurs dans les petites catégories refait surface chaque fois, durant les grandes joutes continentales. Et les fraudes flagrantes et falsification de documents qui sont enregistrés continuent de ternir l’image du football africain. Venu assister à la finale du tournoi Ufoa des moins de 17 ans en septembre dernier, à Dakar, le président de la Caf, Ahmad, avait relevé que « la fraude sur l’âge fait partie des causes de nos contreperformances car nous trichons énormément en Afrique ». Et il n’a pas du tout tort. Mais en Afrique, les mauvaises habitudes ont la peau dure. Modifier l’âge des joueurs chez les petites catégories est devenu monnaie courante. L’on ne saurait jeter l’opprobre uniquement sur la Guinée, car en Afrique, la majorité des équipes nationales ont eu à tricher sur l’âge de leurs joueurs.
Que ce soit le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou le Sénégal. Mais de tous les cas, celui du Bénin restera longtemps encore dans les annales. En effet, les Ecureuils qui devaient prendre part, au Niger, l’an dernier, au tournoi de la zone Ufoa B, qualificatif pour la Can U-17 Tanzanie 2019, avaient vu dix de leurs dix-huit joueurs épinglés pour tricherie sur l’âge à l’issue des tests d’Irm et aux examens cardiaques préventifs présentés par les joueurs (Pcca) et demandés par la Caf. Cette affaire de tricherie massive, considérée comme une «honte nationale» par le ministre des Sports, Oswald Homeky, avait fortement terni la réputation du Bénin et de son football. La justice béninoise s’en était mêlée et avait jugé cette affaire. Un acte très courageux. Reconnu coupable, l’ancien président de la Fédération, Anjorin Moucharaf, avait écopé de 12 mois d’emprisonnement, dont deux fermes, et les joueurs épinglés condamnés à 6 mois de prison dont un ferme. Aujourd’hui, le phénomène de fraude sur l’âge des joueurs, dans la petite catégorie surtout, continue d’inquiéter sur le continent africain. Pendant que certaines fédérations se mobilisent pour stopper ce fléau, des dirigeants, toute honte bue, se complaisent à tricher en utilisant des joueurs ayant dépassé, depuis longtemps, la limite d’âge dans l’unique but de triompher. A ce rythme, le football africain continuera toujours de puer la fraude. Un vrai cancer dont le foot aura du mal à se remettre.
UNE AUBAINE POUR LA REALISATION DU PROJET PRESIDENTIEL DE 100 000 LOGEMENTS SOCIAUX
Le lancement d’une émission d’obligation, le 16 mai dernier, dénommée « Diaspora Bonds », par la Banque de l’Habitat du Sénégal (Bhs) pour lever 20 milliards de FCfa auprès de la diaspora sénégalaise constitue une opportunité
Le lancement d’une émission d’obligation, le 16 mai dernier, dénommée « Diaspora Bonds », par la Banque de l’Habitat du Sénégal (Bhs) pour lever 20 milliards de FCfa auprès de la diaspora sénégalaise constitue une opportunité pour la réalisation des 100 000 logements promis par le président de la République pour les cinq ans à venir. La Bhs est le principal partenaire de l’Etat du Sénégal dans le projet immobilier de Diamniadio.
Il s’agit d’une toute première sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa). La Banque de l’Habitat du Sénégal (Bhs) a lancé, le 16 mai 2019, une émission d’obligation dénommée « Diaspora Bonds ».
A travers cette opération inédite, elle veut lever 20 milliards de FCfa en sollicitant l’épargne des populations de la diaspora pour la réalisation de projets immobiliers. Cet appel public à l’épargne dénommé « Bhs 6,25 % 2019-2024 » offre une rémunération de 6,25 % par an sur une durée de cinq ans. Le prix unitaire est de 10.000 FCfa. Il s’agit d’une réponse concrète à la recherche de solutions pour l’amélioration du financement des économies des Etats membres de l'Uemoa par des véhicules financiers spécifiques afin d’attirer davantage de capitaux extérieurs et de drainer l’épargne de la diaspora vers l’investissement productif. Cette opération constitue surtout une grosse opportunité pour les 100 000 logements annoncés par le président Macky Sall. « Elle permet à la Bhs, après une forte implication dans le financement des 2000 logements pour les victimes des inondations et dans le Pôle urbain de Diamniadio, de se préparer à jouer sa partition dans le Programme des 100 000 logements du président de la République », explique Mamadou Bocar Sy, directeur général de la Bhs.
Selon la Banque africaine de développement (Bad), avec une population d’Africains résidant hors du continent estimée à 140 millions de personnes, économisant chaque année jusqu'à un montant estimé à 53 milliards de dollars dans les pays de destination, le potentiel des obligations de la diaspora est considérable. Des études ont indiqué que les envois de fonds des migrants vers les pays africains viennent après l'Investissement direct étranger (Ide), dépassant même l'aide publique au développement (Apd). De 2010 à 2017, les flux financiers provenant de la diaspora ont même constitué la première source de financement de l’Afrique avec une moyenne de 62,9 milliards de dollars, devant les Ide (52,5 milliards) et l’Apd (51,8 milliards de dollars).
Beaucoup d’économistes préconisent de mobiliser cette manne pour financer de grands projets de développement des infrastructures dans le secteur privé, à travers des projets qui intéressent la diaspora tels que les projets d'infrastructures, de logements et d’équipements sociaux. Selon une étude de la Bad, l’Afrique pourrait éventuellement lever 17 milliards de dollars par an grâce aux flux futurs des exportations ou aux transferts comme garanties. La titrisation des envois de fonds pourrait ainsi permettre aux banques africaines de lever des ressources à court et à moyen termes, souligne l’étude.
Pour les migrants, de tels placements, bien rémunérés et adossés à un programme de logements, offrent un moyen sûr de sécuriser leur épargne. Un chemin que la Bhs, banque leader dans le financement du logement en zone Uemoa, n’a pas hésité à explorer. Nul doute qu’à travers cette émission, elle laissera une empreinte indélébile dans l’histoire financière du continent. Nous y reviendrons dans un entretien exclusif avec Mamadou Bocar Sy, le Dg de la Bhs.
par Madiambal Diagne
LE SÉNÉGAL PLUS QUE JAMAIS DANS LE VISEUR DES TERRORISTES
Une conscientisation des populations sur les dangers du terrorisme, les menaces à la stabilité et l’importance du vivre-ensemble sont à promouvoir à tous les niveaux
C’est la peur au ventre que des voyageurs, surtout non africains, se rendent dans les pays du Sahel. La menace terroriste sévit dans cette zone et l’actualité internationale nous fournit régulièrement des informations sur des actes perpétrés contre de pauvres personnes innocentes qui ont eu la malchance de se trouver dans un endroit ou un autre, qui se révèle être le mauvais endroit. Il ne semble exister aucun sanctuaire ou un lieu sûr. Les terroristes attaquent les hôtels, les places de marché, les lieux publics et les postes frontières, les casernes militaires et autres postes de police ou de gendarmerie. Des personnes en villégiature ou qui vaquent à leurs occupations courantes, sont enlevées et certaines perdent la vie à l’occasion de ces rapts. Les plages et autres endroits de plaisance sont la cible de terroristes. Le tribut n’est pas que sur le plan sécuritaire. Les activités économiques sont au ralenti, les visiteurs évitent de plus en plus de se rendre dans des pays classés en proie à des menaces terroristes. On pourrait avoir le sentiment que ce sont des alertes qu’on pourrait considérer comme exagérées mais qu’à cela ne tienne. Ne vaudrait-il pas mieux d’être alarmiste plutôt que d’avoir à enregistrer encore des morts ou des otages ? On peut en rire, même si ce n’est vraiment pas drôle. Dans les réseaux sociaux, des messages ont tourné en dérision les alertes et mises en garde émises par la France à l’attention de ses ressortissants en voyage dans des pays du Sahel. «Entre 2013 et 2018, la France, qui a connu 11 attentats, avec un bilan de plus de 245 morts et plus de 900 blessés, n’a jamais été déclarée «pays à risque» et le Bénin, à cause de 2 touristes enlevés et libérés, est déclaré pays risqué par la France.»
Le Sahel, zone d’instabilité
La région sahélienne est en proie depuis 2012, à des tentatives de déstabilisation qui sont le fait d’extrémismes violents. Ces initiatives de déstabilisation ont fini de faire de la menace terroriste et du crime organisé des situations troubles auxquelles les Etats sahéliens sont exposés, de Dakar à Djibouti. Un tel état est lourd de conséquences pour les populations, avec des pertes en vie humaine sous la violence terroriste, qui font froid dans le dos. Dans toute la région sahélienne, plus de 4770 personnes ont perdu la vie sous la violence extrémiste entre novembre 2018 et mars 2019, souligne le centre d’analyses sur les conflits Armed Conflict Location and Event Data Project. Un tel chiffre vu au détail, montre l’ampleur du mal terroriste dans notre sous-région. Dans la même période, les civils des Etats voisins du Sénégal ont payé un lourd tribut de cette violence aveugle. De novembre 2018 à février 2019, 547 civils ont été tués dans des violences terroristes au Mali, 78 civils au Niger et 499 personnes au Burkina Faso. Ces chiffres, plus qu’alarmants, montrent la folie meurtrière des entreprises terroristes dans le Sahel, déstabilisant toute la région et faisant le lit d’une montée progressive de violences intercommunautaires là où les Etats semblent avoir failli. Le massacre de 160 Peuls dans le village d’Ogossagou au Mali, perpétré par une milice Dogon, ainsi que l’attentat de groupes djihadistes ayant fait 62 morts à Arbinda au Burkina Faso, et les affrontements intercommunautaires qui ont suivi, sont des signaux des dérives dans le Sahel. La situation qui prévaut au Mali et au Burkina Faso devrait nous interpeller davantage. Ces pays ne sont presque plus gouvernés, l’autorité de l’Etat est défaillante et cet Etat central n’assure plus ses missions régaliennes ni n’exerce encore aucune autorité sur l’intégrité du territoire. Franchement, n’eussent été la présence et l’engagement, au prix de lourdes pertes, de cette France si décriée et insultée, la situation aurait été encore plus chaotique. Force est de dire que si le Président François Hollande n’avait pas engagé ses troupes, Bamako serait aujourd’hui la capitale d’un Emirat islamiste au cœur du Sahel.
Des réponses militaires malgré tout
Le sombre tableau des troubles dans le Sahel ne doit pas masquer les efforts qui sont faits par les différents Etats pour faire face à la menace terroriste et le crime organisé.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) mobilise 13000 soldats et 2000 policiers afin de sécuriser et rétablir l’ordre au Mali. C’est une opération dans laquelle le Sénégal est grandement impliqué et ne ménage aucun effort pour la sécurisation de son voisin immédiat. La contribution du Sénégal pour ce qui est de la Minusma est essentielle, puisqu’il y va de sa stabilité interne. C’est dans une logique d’appui, de prévention et d’endiguement que le Sénégal intervient au Mali voisin pour empêcher toute escalade de risque sécuritaire ou toute expansion de violences terroristes.
L’opération Barkhane, destinée à lutter contre le terrorisme en remplacement de Serval, mobilise près de 4500 soldats français dans la région (Mali, Niger et Tchad). Elle est une contribution essentielle de la France dans une région où les troubles terroristes se multiplient et où les ressortissants français en sont souvent victimes. Le G5 Sahel se présente comme une réponse concertée des Etats les plus affectés par le mal terroriste. La Mauritanie, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger mènent un effort conjoint mobilisant 5000 soldats pour mettre un terme à toutes les menaces terroristes. Un débat est nourri par beaucoup d’analystes pour que d’autres pays de la région comme le Sénégal, se joignent à cet effort. Sur un autre registre, des opérations de préparation face aux risques terroristes sont menées par les armées africaines et des puissances partenaires. C’est le cas des opérations Flintlock à l’initiative du Africa Command (Africom), des Etats-Unis d’Amérique. Le Sénégal participe à ces exercices conjoints pour des réponses efficaces face aux menaces terroristes. L’instabilité dans la région persiste, malgré les efforts déployés pour confronter le péril terroriste. Un travail de conscientisation s’impose auprès des populations du Sahel et particulièrement du Sénégal, pour éviter toute appropriation d’idées violentes.
Il demeure que la montée des violences terroristes et intercommunautaires dans la sous-région ouest-africaine est une question majeure qui doit interpeller au Sénégal. Dans une région en proie à de fortes instabilités, le Sénégal se présente comme la dernière tour que les extrémismes violents n’ont pas encore atteinte. Touchons du bois ! Une telle situation pousse à davantage de vigilance de la part des autorités et une plus grande conscientisation des populations sur les troubles présents dans la sous-région et du poids des menaces. Les efforts déployés sont nombreux, avec des services de sécurité veillant au grain et s’appropriant toute information sur des conduites suspectes ou des velléités de déstabilisation. Au vu des troubles dans les Etats voisins, on peut dire qu’on n’est jamais assez prudent.
Discréditer les idéologies violentes
Le discours à l’attention des populations est ce sur quoi bien des efforts sont à faire. Une conscientisation des populations sénégalaises sur les dangers du terrorisme, les menaces à la stabilité et l’importance du vivre-ensemble sont à promouvoir à tous les niveaux. Les autorités étatiques, les cercles coutumiers et religieux, les acteurs de la Ssociété civile et les médias, se doivent d’être au premier rang dans cet effort. Une attitude volontariste est à encourager auprès des populations pour que tout discours ou projet violent soit contré à ses premiers balbutiements. Cela ne sera pas simple au vu de tout le mal que fait l’usage malicieux des réseaux sociaux dans notre pays !
Une meilleure compréhension des enjeux sur les questions religieuses, la conduite des politiques du Sénégal à l’égard de ses voisins et partenaires sont à avoir. L’occasion est donnée pour saluer le travail du Dr. Bakary Sambe exposant les vulnérabilités socio-politiques du Sénégal dans un contexte de montée des extrémismes dans notre sous-région. Les discours violents sont à déconstruire pour un pays dont le luxe partagé par tous est sa paix et sa quiétude. Ce sera toute une entreprise de garder notre pays sauf du mal terroriste.
QUATORZE TONNES SAISIES A THIAROYE…
Le Service départemental du commerce de Pikine a organisé des opérations de contrôle au marché de Thiaroye. Plus de 14 tonnes de produits impropres à la consommation ont été saisies dans ce cadre. La valeur est estimée à plus de 10 millions de FCfa.
Ce mois de ramadan est très favorable à l'écoulement de ce type de denrées et aux pratiques spéculatives sur les prix. Cette saisie est constituée de produits périmés et non conformes comme la tomate et l'huile. Elle concerne également des produits dont l'importation et la commercialisation sont interdites au Sénégal comme les lampes à incandescence, des articles sans autorisation de fabrication, ainsi que des pratiques de prix illicites sur le sucre cristallisé.
Le commissaire aux enquêtes économiques et chef du Service départemental du commerce de Pikine, Khadim Ndiaye, a indiqué que ses agents veillent scrupuleusement à la protection du consommateur dans ses dimensions économique et sanitaire. Il a invité les populations et les associations de consommateurs à plus de vigilance et de collaboration.