Le professeur Oumar Sankharé persiste et signe : il existe bel et bien des similitudes entre le Coran et certains écrits grecs, particulièrement ceux de Platon. Invité de l’émission "Sénégal ca kanam" sur la 2STv, mercredi 28 mai, il a maintenu les thèses défendues dans son livre "Le Coran et la culture grecque", invitant ceux qui considèrent qu’il a "insulté Dieu" dans sa publication de laisser ce dernier le "punir".
D’emblée, l’agrégé de grammaire et de lettres classiques invite ses détracteurs à d’abord lire son livre avant de le critiquer. Parce que laissera-t-il entendre, beaucoup de personnes qui l’attaquent après la sortie de son ouvrage n’en ont lu aucune ligne. D’où la confusion qu’il semblait vouloir dissiper sur le plateau de l’émission animée par Amadou Sy Tounkara.
Pr Oumar Sankaré a rappelé qu’au bout de recherches scientifiques, il en est arrivé à la conclusion que le Coran comporte de nombreuses similitudes avec certains textes grecs anciens. Il cite "khafi", sourate de la caverne, qui renvoie à "L’allégorie de la caverne" de Platon.
Certains passages de "Shongai", ou sourate des poètes, se retrouvent, selon Pr Sankharé, dans la "République de Platon". L’auteur de "Le Coran et la culture grecque" invite ceux qui doutent de sa parole d’aller faire la comparaison pour vérifier.
En outre, Omar Sankaré s’est dit plus frappé durant ses recherches par les ressemblances entre des passages du Coran et certains du Dixième livre de la "République de Platon". Il dit : "Dans ce Dixième livre, Platon parle du mythe d’Er. Er était un guerrier qui a ressuscité avant d’être enterré. Après sa résurrection, il parle du jugement dernier. D’après Er ce jour-là celui qui reçoit son livre de la main droite retourne près des siens très heureux, mais celui qui le reçoit par derrière regrettera ses actes et sera bruler en enfer."
Comme pour démentir ceux qui l’accusent d’avoir tenu des propos blasphématoires, il multiplie les exemples prouvant le contraire. En tant que professeur agrégé en grammaire, il a souligné dans son livre que "le Coran est riche en figures de style, par exemple l’énallage dans la sourate ‘’Fatiha’’". Qu’à "travers les procédés variés de la rhétorique grecque, le Coran présente un style inimitable qui participe des miracles de Dieu".
A la plage 36 aussi, il célèbre Dieu : "Tous ces récits soulignent la toute puissance de la divinité, capable de faire mourir et de ressusciter les créatures." Au début du livre, il considère le Coran comme "l’un des plus beaux chefs d’œuvres littéraires universels".
Ainsi pose-t-il cette question : "Quelqu’un qui ne croit pas en Dieu peut-il écrire ça ?" Avant de conclure à l’adresse de ses détracteurs : "Ils disent que j’ai insulté Dieu, alors qu’ils laissent donc Dieu me punir."
Avec les motivations et l’intransigeance des indépendantistes, les atermoiements dans la gestion du dossier, de Léopold Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, les nombreuses victimes innocentes, les espérances de paix des fils de la région, la crise casamançaise est un vaste sujet qui ne laisse personne indifférent.
Elle continue de charrier toutes sortes de sentiments et de titiller l’inspiration artistique. «Casa Di Mansa» du journaliste et réalisateur Christian Thiam en est une preuve. Ce documentaire retrace l’évolution de la crise depuis son éclatement il y a 32 ans.
Dans la bande annonce du film que SenePlus vous propose, on y entend Salif Sall défendre énergiquement que l’indépendance de la Casamance est un droit «réel», «inaliénable», «imprescriptible» et «non négociable».
Un discours guerrier qui départ avec celui du défunt Pr Assane Seck qui, dans un passage du documentaire, appelle de ses vœux le retour de la paix dans sa région de naissance.
Ancien ministre sous Abdou Diouf, Robert Sagna, regrette pour sa part que l’administration de la Casamance ait été souvent confiée à des fonctionnaires non autochtones «qui se comportaient pire que les colons blancs», au détriment des fils du terroir.
De toute façon, conclut en chœur un groupe de jeunes réunis autour d’un bol de riz, les populations de la Casamance gagneraient davantage à rester sénégalaises.
C’est l’histoire d’un conflit trentenaire, avec son lot de morts et de mutilés ainsi que ses conséquences fâcheuses sur l’économie locale, qui est ainsi retracée par Christian Thiam.
La première du documentaire est prévue ce weekend à New York. Samedi 31 mai à partir de 18 heures (14h Gmt), à Maryland 3201 Randolph Road Wheaton MD 20906, et le lendemain dimanche 1er Juin, à la même heure, au State Building de Harlem sur la 125e rue.
Dakar, 28 mai (APS) - Le ministre de la Culture et du Patrimoine, Abdoul Aziz Mbaye, a déclaré, mercredi à Dakar, que 11,5 millions de francs CFA ont été débloqués pour la réhabilitation de quatre salles de cinéma dans la région de Dakar, assurant que d’autres efforts sont en vue pour les aider à acquérir des technologies avancées.
Les salles en question sont les cinémas Awa (Pikine), Christa (Grand-Yoff), Bada-Ciné (Gueule-Tapée) et Médina (Tilène).
‘’C’était un effort que l’on a fait pour permettre que les salles revivent. Ce qui va suivre, c’est qu’il faut aider les salles de cinéma à acquérir de nouvelles technologies. Mais cela se sera dans le cadre d’un partenariat public-privé’’, a indiqué M. Mbaye.
Il s’exprimait au cinéma Awa de Pikine en compagnie de l’homme d’affaires et producteur de cinéma d’origine indienne Sandeep Marwah et sa délégation, en visite de travail au Sénégal.
‘’Si quelqu’un comme M. Marwah voit que les gens sont intéressés par les films, il n’hésitera pas à les financer pour acquérir une technologie avancée’’, a poursuivi M. Mbaye.
Il a estimé qu’ ‘’on peut maintenant montrer des films sénégalais dans les salles de cinéma qui sont des entités privées’’, avant de préciser qu’’’il suffit que les producteurs de films se mettent d’accord avec les propriétaires des salles’’.
Pour le ministre de la Culture et du Patrimoine, ‘’à chaque fois que l’on a projeté un film sénégalais, la salle où on l'a montré est remplie. La dernière fois, c’était le film +Mbeubeuss ou le terreau de l’espoir+’’.
‘’Ce jour-là, la salle du grand théâtre était remplie. Cela montre que les Sénégalais aiment le cinéma’’, a-t-il commenté.
UN FÉRU DE HIP-HOP VEUT ADAPTER LE STREETWEAR AUX SÉNÉGALAIS
Dakar, 28 mai (APS) - Ousmane Nathaniel Niang, un jeune trentenaire sénégalais passionné de musique et de culture urbaine, vient de lancer sa propre ligne de vêtements, avec l'ambition affichée de ramener la jeune génération à des styles moins extravertis et plus adaptés aux références culturelles et identitaires locales.
"On veut apporter notre touche particulière. Nous prévoyons donc, avec la collection +Nittu Degg+ (une personne sincère, en langue nationale wolof), une large gamme de vêtements pour les jeunes et les moins jeunes, sans oublier le style traditionnel", a-t-il déclaré à l'APS.
Appelé Nathan par ses intimes, ce musicien de formation soutient que "plein de slogans" en vogue au Sénégal pourraient inspirer ou être assimilées à des marques, mais "Deggu Wear" représente plutôt un concept née de l'ambition d'inciter les jeunes africains et sénégalais en particulier à plus d'authenticité.
Cela passe selon lui par l'avènement d'une "identité culturelle moderne" et d'une nouveau style vestimentaire réconciliant tradition et modernité, argumente cet artiste touche-à-tout, devenu DJ par passion, un métier qu'il a exercé pendant trois ans avant de tâter de l'animation radio.
"Il y a y a près de mille groupes de rap au Sénégal, mais pour les vêtements streetwear, on ne compte même pas cinq marques locales", dit-il pour motiver ses nouvelles ambitions. Il a déploré la tendance des artistes sénégalais, particulièrement des rappeurs, à s'afficher en public avec des casquettes et autres gadgets vestimentaires de marques étrangères.
DJ trois ans durant, par passion, avant de s'essayer à l'animation radio, ce diplômé de la section musique de l'Ecole nationale des arts (ENA) explique que l'idée de ce projet lui est venue du constat d'un "manque de repères" auquel les jeunes se trouvent confrontés, une situation selon lui rendue critique par le "manque d'identité culturelle, de civisme et de respect de l'environnement".
Une première collection lancée donc sur cette base, pour marquer l'aventure de ce nouveau concept vestimentaire ("Nittu Degg") misant sur le fait que "chaque Sénégalais et chaque citoyen du monde peut s’approprier le concept Deggu Wear", selon Nathan.
Nathan dit traduire "Deggu" par sincérité en amour et dans le travail, mais aussi par rigueur, affirmant par ailleurs que ce vocable, transposé dans le domaine de la religion, peut faire référence à la foi, le tout étant de lier des personnalités emblématiques aux vêtements proposés par la marque, en profitant de leur bonne image.
Ousmane Nathaniel Niang a d’abord commencé à mettre en valeur sa marque en confectionnant des tee-shirts. L’appétit venant en mangeant, il en est venu à parier sur "un énorme projet" devant consister à utiliser des produits locaux pour en faire des vêtements.
Il compte aussi sur des alliages de tissus étrangers pour diversifier et imposer sa marque, précisant toutefois ne pas avoir la prétention de changer le style vestimentaire de ses compatriotes.
La restauration des valeurs, passe davantage par un changement de comportement, soutient ce natif de la Médina, qui a grandi à Pikine, deux quartiers les plus populaires de la capitale sénégalaise. La Médina et Pikine sont également connus pour être des réservoirs de talent artistiques et culturels réputés.
Nathan a naturellement suivi les pas de plusieurs artistes illustres basés dans ces deux quartiers. Il a sorti quelques singles de rap parallèlement à ses prestations de DJ, mais n’a pu trouver sa voie dans ce milieu, faute de moyens pour soutenir sa carrière, un problème partagé par de nombreux autres jeunes talents qui ont en vain essayé de s’imposer dans le showbiz.
Le jeune touche-à-tout s’est découvert par la suite une passion pour la mode, se présentant désormais comme un artiste du streetwear, du nom de ce style vestimentaire vulgarisé par les jeunes cités et banlieues occidentales, principalement celles des Etats-Unis où les vêtements de ce type résument parfois tout l’esprit du hip-hop.
MAYA ANGELOU EST MORTE
DERNIÈRE MINUTE : LA MILITANTE DES DROITS CIVIQUES AVAIT 86 ANS - ELLE ÉTAIT POÈTE, ACTRICE, PROFESSEUR... - ELLE ÉTAIT UNE PROCHE DE MARTIN LUTHER KING
Maya Angelou est morte à l’âge de 86 ans dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 mai. Selon plusieurs médias américains qui ont rapporté l’information, elle est décédée dans sa maison de Winston-Salem en Caroline du Nord, aux Etats-Unis.
Elle était poète, écrivain, actrice. Maya Angelou était surtout connue pour son rôle de premier plan dans la lutte pour les droits civiques des Noirs. Elle était une proche du pasteur Martin Luther King.
Oprah Winfrey était une de ses amies, mais aussi l’ancien président Bill Clinton, qu’il considérait comme le «premier président noir» des Etats-Unis.
Angelou a exercé de nombreuses professions durant sa vie. Dans sa jeunesse, elle a été conductrice de tramways à San Francisco. La première afro-américaine dans ce registre.
Durant les dernières années de sa vie, elle s’est beaucoup consacrée à des actions humanitaires en faveur de l’Afrique, notamment en Égypte et au Ghana.
DES DEFENSEURS DES VALEURS ET DES MOEURS SONNENT L’ALERTE
PROMOTION DE L’HOMOSEXUELITE ET DU LESBIEANISME DANS LES EXPOS «OFF» DE LA BIENNALE DE DAKAR
Des expositions qui font la promotion de l’homosexualité et du lesbiannisme dans les «Off» de la Biennale. Voilà un fait qui suscite l’ire des défenseurs des valeurs et des moeurs au Sénégal. Ils sonnent l’alerte et mettent en garde l’Etat.
La 11e édition de la Biennale (9 mai-8juin) n’a pas encore livré tous ses secrets. Il y a un peu plus d’une semaine, un photographe avait sonné l’alerte révélant que dans certaines galeries qui abritent des expositions, des artistes font la promotion des homosexuels et des lesbiennes. Mais dès qu’il a publié des photos sur Facebook pour dénoncer cela, son compte a été purement et simplement bloqué.
Hier, c’est le Collectif des défenseurs des valeurs morales et les organisations islamiques qui ont tiré la sonnette d’alarme en parlant d’une Biennale de promotion de l’homosexualité. En effet, ont-ils indiqué, certains sites du «Dak’Art 2014» exposent des oeuvres contraires à la religion et à la morale. Le porte-parole du collectif s’est indigné sur la Rfm contre cela. «Quand nous sommes allés sur la route de Rufisque, dans un des espaces de la Biennale ‘Off’, il est bien écrit à l’entrée : ‘Ma première expérience en tant que lesbienne’.
Cette écriture est corroborée par une photo très perverse où on met en évidence une femme nue, en lui plaçant un sexe masculin, comme font les lesbiennes quand elles font l’amour», dénonce Adama Ndao.
Etalant toujours ses preuves, il dit : «Dans une autre galerie qui s’appelle Raw Arte, située à la rue 10, près du centre de santé Gaspard Camara, à la porte ils ont affiché : ‘Pour une visibilité gay au Sénégal’. Une fois l’intérieur, c’est des photos d’homosexuels et de travestis qui sont exposées. Pour vous dire que la promotion de l’homosexualité et du lésbiannisme qu’ils font, ces gens là ne s’en cachent pas. Mais tout cela est attentatoire à nos moeurs et à nos valeurs. Or, pour qu’un pays reste stable, pour que la paix règne, il faut qu’on respecte les gens, qu’on respecte leurs valeurs. Un gouvernement qui veut protéger une minorité qui continue d’agresser une majorité en permanence, tôt ou tard ça va basculer dans la violence, s’il n’y prend garde. C’est pourquoi l’Etat doit prendre leur responsabilité face à ces gens-là, avant qu’il ne soit trop tard». Du côté des organisateurs de la Biennale, on dégage toute responsabilité par rapport à ces expositions «Off» qui promeuvent la dépravation des moeurs. C’est ce qui ressort de la réaction du Directeur du «Dak’Art 2014».
Soutenant qu’il n’y a aucune exposition de ce genre dans les sites officiels de la Biennale, il déclare que c’est dans les «Off», qui sont privés et qui n’ont rien à voir avec la Biennale, que cela se passe. «La Biennale existe depuis 1990 et on n’a jamais fait la promotion de l’homosexualité. Je précise qu’il y a des expositions ‘Off’ et des expositions ‘In’. Et la Biennale ne gère pas les expositions ‘Off’.
Pour cette année, on a plus de 270 ‘Off’ gérées par des promoteurs privés et qui n’ont rien à voir avec les expositions officielles», se défend Babacar Mbaye Diop. «Maintenant, confie-t-il, on dit que c’est dans ces expositions ‘Off’ qu’on a retrouvé ces choses-là. Je ne sais pas ce qu’il en est. Car jusqu’à présent je ne suis pas encore allé voir ses expositions». M. Diop souligne qu’au niveau du village de la Biennale, du musée Théodore Monod, de la Place du Souvenir, du campus social, il n’y a pas du tout de thème qui est lié à l’homosexualité». Et de préciser : «Les expositions ‘Off’ ne sont pas contrôlées par la Biennale. C’est des expositions qui se font pendant la Biennale et n’importe qui peut y exposer. Je dégage donc toute la responsabilité de la Biennale qui ne gère pas ces expos ‘Off’».
La question est de savoir qui donc initie et contrôle ces expositions «Off» dans la mesure où elles font belle et bien partie du programme officiel de la Biennale. Car organisées en marge de cet événement, même si Babacar Mbaye Diop semble vouloir s’en laver les mains.
Comment aider les jeunes à triompher contre les maux qui gangrènent la société sénégalaise ? C’est à cette question que tente de répondre un groupe d’auteurs conduit par le professeur Oumar Ndoye, psychologue et maître assistant à l’Institut de recherche et d’enseignement en psychopathologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dans l’ouvrage intitulé “la jeunesse africaine, mal être, drogue et homosexualité”.
L'ouvrage “La jeunesse africaine, mal être, drogue et homosexualité”, réalisé par des auteurs, issus du collectif Grappaf, plongent les lecteurs dans l’univers de ces adolescents désorientés en exposant les symptômes que des parents ont souvent du mal à déceler. Il est un condensé de témoignages tout aussi frappants avec des analyses pointues des différents cas de figure qui sont présentés.
Cette publication de 184 pages, avec un style assez digeste, montre comment des enfants, envahis de rage, de colère, de haine envers leurs parents ou la société, en arrivent à développer des comportements déviants.
Dans ce lot, des jeunes perturbés par une absence de modèle identificatoire ou des pesanteurs socio-culturelles qui poussent, par exemple, des enfants nés hors mariage à la marginalisation. Ils sont issus aussi bien des quartiers chics que de zones “très démunies”. Dans l’ouvrage, les psychothérapeutes tiennent à rappeler que “la notion d’adolescence est mal cernée en Afrique de l'Ouest. Or, il est important de porter une plus grande attention aux adolescents du fait de leur poids démographique, mais aussi en raison de leur spécificité”.
L’adolescence, une étape charnière, étant très critique. Le livre porte la signature des psychiatres tels que le professeur Mamadou Habib Thiam, le Dr Idrissa Ba, le Dr Lamine Fall, le Dr Momar Camara, le Dr Lamine Faye, le Dr Ibrahima Ndiaye, le Dr Abou Sy, Dr Sokhna Seck et le Dr Ahmet Diakhaté. Il propose des “approches thérapeutiques qui réunissent les concepts de la psychanalyse et l’approche des pratiques”.
Cas pratiques
Marième est une jeune sénégalaise de 20 ans qui a eu à suivre des séances de psychothérapie. Elle ne veut pas que sa maman, à qui elle reproche de vouloir contrôler sa vie, soit au courant de “ses bêtises”. En fait, Marième et son groupe de copains tirent du plaisir à jouer au plus malin.
Leur jeu consiste “à voler le chéquier d’un parent d’un membre du groupe, à imiter sa signature et à y inscrire le montant voulu, avec la complicité d’un employé de la banque si ça ne passait pas. Les sommes soutirées sont de 2 à 8 millions et sont dépensées lors de virées mondaines pour faire la fête (sortie, boîtes de nuit, alcool, drogue, location d’appartement et initiation à la sexualité)”, lit-on dans l’un des chapitres de l’ouvrage qui traite du malaise adolescent. Marième qui ne s'entend pas avec sa maman, a aussi été affectée par le fait que “les épisodes d’infidélité du père étaient mis sur la table par la mère pour démystifier ce géniteur présenté comme attentionné et compréhensif”. Ce cas clinique est un cas parmi d'autres soulevés dans l’ouvrage.
Adolescence et divorce
On y découvre aussi le cas d’Aïcha, 14 ans, qui prétend en avoir 16. Son dada : voler les bijoux en or de sa mère et faire des fugues. Cette fille unique issue d’un couple divorcé n'apprécie pas que sa maman se mêle de sa vie. Elle se vante de fréquenter des jeunes issus “de familles aisées d’autorités politiques et étatiques bien connues dont l’un d’entre eux a réalisé un “coup” fortement médiatisé”. Selon les psychologues auteurs de l'ouvrage, Aïcha, Marième et d’autres font partie de ces jeunes qui “cherchent une appartenance pour renforcer une estime de soi parce que marqués par des expériences de vie familiale ou scolaire peu valorisantes. Ils ont l’impression qu’ils comptent vraiment quelque part.”
“Je fumais plus de cannabis au daara”
Benté, 24 ans, a eu à séjourner en prison sur demande de son père. Celui-ci tenait à ce qu’il sache “qu’il y a des règles à ne pas transgresser”, après qu’il a intervenu à maintes reprises à la police pour le tirer d’affaire. Ce garçon qui vit “dans un quartier huppé de Dakar venait d’établir un chèque sans provision. Il avait aussi provoqué un incendie sur la terrasse du domicile de ses parents. Benté avait mis un terme à ses études, pour dormir, boire du thé et fumer en cachette du cannabis.
“Il y a deux ans, mon père m’avait confié à un marabout dans un internat où j’ai passé un an, en vue d’arrêter de fumer du cannabis. Mais j’avoue que c’est là que j’en ai le plus consommé de toute ma vie. Je n’avais même pas besoin de l’acheter”, témoigne-t-il. S’il y a quelque chose qui lui serre le cœur, c’est “le refus de sa maman de lui donner un emploi dans son entreprise, pour lui permettre de gagner de l’argent et lui démontrer sa volonté de changement.”
Son cas n’est pas singulier, l’ouvrage montre comment des parents ont vu tout ce qu’ils avaient construit s'effondrer comme château de cartes. Une des causes : “la disparition progressive des rituels de passage et le modernisme qui ne semble guère faciliter les choses aux adolescents, aux familles et aussi aux professionnels.”
“Je suis née hors mariage”
Bineta est une adolescente de 16 ans, suivie depuis 2009, “pour des troubles de comportement avec agressivité, fugues, mises en danger et une énurésie nocturne”. Elle souffre, selon les auteurs, d’une crise d’adolescence révélatrice d’un conflit mère-fille enkystée. “Elle fugue, fréquente les garçons de manière intempestive.” La particularité, elle est née hors mariage. Ce n’est qu’après sa naissance que ses parents se sont mariés.
Explication des auteurs : “sa mère qui était élève au moment de sa conception a dû interrompre ses études, ses parents s’étant fâchés contre elle et l’ayant rejetée. L’enfance de Bineta a été très difficile, elle a tenté de se suicider. Sa maman et elle sont stigmatisées dans la maison conjugale.... Comme d’autres, Bineta a trébuché durant l’adolescence. Une situation qui a réveillé des souffrances vécues par la dyade mère-bébé.”
Le Festival du cinéma africain de Cordoue est une occasion de faire découvrir au public espagnol une image de l’Afrique, différente de celle véhiculée par les médias occidentaux. L’aveu est de Mane Cisneros, directrice de la structure qui faisait face à la presse, hier mardi 27 mai.
Né à Tarifa, ville espagnole à la frontière du continent noir, le festival du cinéma de Cordoue est devenu selon sa directrice, le point de chute de prés de 800 films africains. Par cet acte, laisse entendre Mane Cisneros, directrice de la structure, le Festival essaie de changer la perception négative que les Espagnols ont de l’Afrique. Des stéréotypes causés par l’influence des médias occidentaux tournésvers la diffusion des aspects négatifs de l’Afrique.
Le festival du cinéma africain de Cordoue se veut également selon sa directrice, le cadre de retrouvailles entre l’Afrique et sa diaspora éparpillée en Amérique Latine.
Le festival qui accueille 10000 à 13000 visiteurs chaque année a permis le couronnement de films sénégalais tel que le Prix du pardon de Mansour Sora Wade et Mulaadé d’Ousmane Sembene.
Par ailleurs, Mane Cisneros s’est désolée du marasme dans lequel baigne le cinéma sénégalais. « Le manque de visibilité des films sénégalais est beaucoup ressenti sur la scène internationale. Et c’est un cas particulièrement triste car le Sénégal est un pays qui a produit de grands titres du cinéma", a t-elle indiqué.
La directrice du festival du cinéma africain de Cordoue, Mane Cisneros poursuit sa visite au Sénégal jusqu’au 30 mai. Durant son séjour, elle compte aller à la rencontre des acteurs du cinéma, des officiels du secteur et des membres du gouvernement.
UNE ENTREPRISE INDIENNE VA CRÉER UNE ‘’CITE DU CINÉMA’’ A DAKAR
Dakar, 27 mai (APS) – L’entreprise indienne Marwah Studio s’est engagée à créer à Dakar une ‘’cité du cinéma’’, comprenant notamment un Institut de formation aux métiers du film et du multimédia, a annoncé mardi le ministre sénégalais de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye.
Le projet prévoit aussi la mise en place de studios et de salles de cinéma, a ajouté M. Mbaye qui s’exprimait à l’ouverture du forum sénégalo-indien, au Grand Théâtre national, en présence du fondateur de la structure indienne, Sandeep Marwah et de l’ambassadeur de l’Inde au Sénégal, Partha Satpathy.
‘’On vient d’entrer dans les nouveaux défis. Nous nous parlons à travers des peuples qui se rencontrent. Nous pouvons faire des choses avec l’Inde. Nous travaillons avec ce pays dans un domaine où il excelle’’, a commenté le ministre, faisant référence à l’animation assurée par les associations sénégalaises pour la promotion des échanges culturels avec l’Inde.
Sandeep Marwah est à Dakar pour une série d’activités : rencontre avec les professionnels sénégalais du cinéma, de l’audiovisuel et des arts visuels (mercredi à la Maison de la Culture Douta Seck), visite de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (mercredi à 15h 30), visite de deux salles de cinéma rénovés par le ministère de la Culture (mercredi à 16h 30) et soirée récréative indo-sénégalaise (vendredi à 19h 30 à Douta Seck).
Pour le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz, l’organisation de ce forum sénégalo-indien est ‘’un pas important dans la concrétisation du programme exécutif de coopération culturelle adopté lors de la visite du ministre sénégalais de la Culture, en juillet dernier en Inde.
En plus de la ‘’cité du cinéma’’, Marwah Studio s’est aussi engagé à mettre en place un programme de formation de courte durée (trois mois) à l’intention de jeunes Sénégalais, à organiser un festival de film sénégalais en collaboration avec l’Ambassade du Sénégal et à faciliter la tenue d’un festival du film indien à Dakar.