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2 mai 2025
Développement
LES DISPARITÉS DU MONDE DU TRAVAIL AU SÉNÉGAL
Une «Analyse diagnostique de la situation de l’emploi au Sénégal» menée par le Centre d’études de politiques pour le développement, en mai 2012, révèle que le pays comptait, en 2011, 672 000 travailleurs salariés dont 390 420 (58%) du secteur formel
Une «Analyse diagnostique de la situation de l’emploi au Sénégal» menée par le Centre d’études de politiques pour le développement rattaché au ministère de l’Economie des Finances et du Plan, publiée en mai 2012, révèle que le Sénégal comptait, en 2011, 672 000 travailleurs salariés dont 390 420 (58%) sont du secteur formel.
Ainsi, les travailleurs salariés de l’Etat, occupent jusqu’en 2017 une place de choix dans le nombre de travailleurs au Sénégal. De 91 000 fonctionnaires en 2012, l’Etat du Sénégal est passé à 130 000 agents de la fonction publique en 2017.
Ainsi, selon eux, le marché du travail a généré plus de contrats déclarés que de postes pourvus. Le nombre de contrats ne signifie pas pour autant le nombre d’emplois créés. L’évolution du statut contractuel de la personne recrutée à un moment donné n’est pas prise en compte par les statistiques officielles du travail et de l’emploi au Sénégal. Un travailleur peut jouir de plusieurs contrats et garder le même emploi.
Par ailleurs la fonction publique sénégalaise a une présence dominante des hommes, les femmes ne représentent que 33,2% en 2017.
De même, les employés salariés sont concentrés dans les milieux urbains au détriment des milieux ruraux (seuls 31,3%). Les principales activités, en dehors du secteur formel, sont : l’enseignement (13,6%), les « activités spéciales des ménages » (13,5%) , la « construction » (12,5%),« l’agriculture, sylviculture, pêche » (9,9%),« le commerce » (8,9%) ; « le transport et entreposage » (8,8) et « les ctivités de fabrication » (8,1%).
DES PIERRES ET DES HOMMES
Un déluge de réactions africaines s’est abattu sur les réseaux sociaux après l’incendie de Notre-Dame de Paris - Les uns saluent l’exemplarité de la France, dans la valeur qu’elle accorde à son patrimoine - Les autres sont scandalisés des sommes annoncées
Le Monde Diplomatique |
Sabine Cessou |
Publication 01/05/2019
Un déluge de réactions africaines s’est abattu sur les réseaux sociaux après l’incendie de Notre-Dame de Paris. Les uns ont pointé l’exemplarité de la France, dans la valeur qu’elle accorde à son patrimoine. Les autres se sont scandalisés des sommes annoncées par de grands groupes privés pour réparer les dégâts, ou de la solidarité manifestée jusqu’au plan financier par des chefs d’État africains. Au total, pas moins de 800 millions d’euros s’annoncent sous forme de dons — soit un huitième du PIB du Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde. Et plus qu’il n’en faut pour les travaux de rénovation.
Beaucoup d’internautes d’Afrique francophone ont fait le parallèle avec les migrants. « Des pierres d’un côté, des vies de l’autre. Sur quoi devons-nous pleurer ? », s’interroge ainsi un artiste, qui place côte à côte une photo de la cathédrale en flammes et une embarcation chargée d’Africains en plein naufrage. « J’ai du ciment à donner, mais pas le visa »,plaisante un Dakarois. « Notre Dame de Paris ne doit pas mourir. Notre Dame d’Alep peut crever. Certaines sont plus Dames que d’autres », s’indigne un chrétien du Sénégal.
Accents populistes
Faut-il voir dans ces commentaires un soupçon de populisme ? Une pensée binaire d’abord épidermique ? Le danger est pointé depuis Kigali par Dorcy Rugamba, écrivain et dramaturge rwandais. « Suggérer qu’il faut financer les hommes et non les pierres revient à la même logique que l’extrême-droite en France, qui dit qu’il faut bloquer les migrants parce qu’il y a trop de sans domicile fixe. Le problème ne porte pas sur les migrants, mais les SDF ! Il ne faut pas opposer les deux, hommes et pierres. Il faut à la fois réhabiliter Notre-Dame et revoir la politique migratoire. »
Si débat il doit y avoir, il devrait rester sur le sujet des œuvres d’art, estime cet artiste qui a organisé en mars un forum à Kigali sur l’architecture et les lieux culturels en Afrique. « L’incendie rappelle à quel point le patrimoine compte. L’intérêt pour le patrimoine français contraste avec le mépris manifesté pour les œuvres des pays africains, dont on veut faire barrage à la restitution. De ce point de vue, il y a deux poids, deux mesures. Le cœur de la France se trouve à Notre-Dame, nous dit-on. C’est la même chose pour les œuvres d’art africaines, où se trouve aussi le cœur de l’Afrique. »
« Un narcissisme qui ne dit pas son nom »
Felwine Sarr, écrivain et économiste sénégalais, co-auteur d’un rapport sur la restitution qui a fait grand bruit à sa publication en octobre, fait lui aussi le lien avec cette question depuis Saint-Louis du Sénégal. « Si le patrimoine est important pour les Européens, ils devraient comprendre que les autres nations y soient tout autant attachées. Que l’Europe applique aux autres ce qu’elle s’applique à elle-même et se montre plus encline à restituer les objets pris par la force durant l’époque coloniale ». Il estime aussi que l’incendie montre à quel point les « communautés sont celles de l’imaginaire, d’où l’importance des symboles, des traces, de tout ce qui signifie l’histoire et le vécu, au-delà des choses matérielles ».
Il remarque néanmoins que « dans le traitement médiatique qui a été fait de l’incendie, tout se passe comme si le pays cherchait à vérifier que le monde entier partage son émotion et exprime de la compassion. C’est une forme de narcissisme qui ne dit pas son nom. Tout ce qui touche l’Europe doit résonner aux confins du monde, ce qui signifie qu’elle est centrée sur elle-même. Il s’agit d’un vieil imaginaire de l’Empire, où lorsque le prince a froid, tout le monde grelotte. » L’un des aspects de l’indignation africaine après l’incendie tient au fait que « les Africains ne vivent pas le même niveau de compassion ». Par exemple lorsqu’un navire sombre avec 2000 personnes à bord, comme le Joola au Sénégal en 2002 — un accident encore plus mortel que celui du Titanic.
Quant aux manifestations d’émotion et de solidarité des chefs d’État africains, elles répondent selon Felwine Sarr à « cette demande de compassion de l’Europe » et relèvent d’une forme de « soumission ». « Nos chefs d’État n’osent pas dire ce qu’ils pensent vraiment : c’est dommage, mais il n’y a pas eu mort d’homme et la France a les moyens de reconstruire. »
Les « personnages du rêve des autres »
L’anthropologue et sociologue gabonais Joseph Tonda, à Libreville, relève de son côté l’absence de réaction en Afrique aux 130 millions de dollars trouvés dans les caves d’Omar el-Béchir, l’ancien président du Soudan.
Il voit dans les réactions de chefs d’État africains émus par l’incendie un lien fortement post-colonial. « Eux qui organisent la mort de milliers de leurs compatriotes en achetant des maisons, des appartements, des voitures de luxe, en vivant ailleurs que chez eux, en se soignant en Suisse ou en France, eux qui sont si indifférents au sort de leur peuple — sauf pendant les campagnes électorales —, les voilà atteints dans leur âme de néocolonisés par l’incendie de Notre-Dame. Les réactions africaines qui rappellent le sort des migrants et se scandalisent de l’argent déversé sur le toit de Notre-Dame traduisent une réalité profonde : celle de gens qui savent, peut-être inconsciemment, où se trouvent les ressorts du lieu de leur malheur. Ils sont encore et toujours les personnages du rêve des autres ». Les autres étant les ex-colonisateurs. Et Paris, l’ancienne métropole coloniale.
Une question morale
Pour la philosophe française d’origine algérienne Seloua Luste Boulbina, auteure de L’Afrique et ses fantômes (Présence Africaine, 2015) et Les arabes peuvent-ils parler ? (BlackJack Editions, 2011), ces réactions signalent également la force du « face-à-face post-colonial, dans ce couple maudit de l’ex-colonisateur et l’ex-colonisé ». L’indignation suscitée par l’argent mobilisé pour rénover Notre-Dame lui paraît indissociable du contexte actuel.
« Le gouvernement a passé son temps ces derniers mois, face au mouvement des Gilets jaunes, à dire qu’il n’y a pas d’argent, alors qu’il y en a manifestement. La clameur n’est pas politique, elle est morale. Elle se produit aussi en France, et pas seulement du côté de l’opinion africaine. Quant un post Facebook met face à face la cathédrale en flammes et un navire de migrants qui sombre, il rappelle que le drame humain n’offense personne. Le mécanisme de défense, en Europe, face aux tragédies de la migration, consiste à se dégager de l’interrogation morale qui peut rendre malheureux. »
Pour boucler la boucle, Seloua Luste Boulbina estime que « le mécénat culturel est totalement distinct des causes humanitaires. C’est moralement que préférer la pierre à l’homme choque ».
PLAIDOYER POUR LA MATÉRIALISATION DU SYSTÈME DE RÉMUNÉRATION DES AGENTS DU PUBLIC
Les travailleurs affiliés à l’Union régionale des centrales syndicales de Tambacounda ont plaidé mardi pour la matérialisation des conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de la fonction publique
Les travailleurs affiliés à l’Union régionale des centrales syndicales de Tambacounda ont plaidé mardi pour la matérialisation des conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de la fonction publique et la revalorisation de la pension de retraite.
Les unions régionales des centrales affiliées à la Coalition des confédérations syndicales du Sénégal ont remis leur cahier de doléances au gouverneur de la région à l’occasion de la célébration de la fête du travail.
‘’Les travailleurs attendent du nouveau gouvernement la hausse généralisée des salaires dans le secteur privé, le renouvellement des conventions collectives de branche, entres autres’’, a fait savoir le coordonnateur de l’Union régionale de Tambacounda, Malang Souané.
Dans le cahier de doléances, les syndicalistes interpellent l’Etat pour une couverture sanitaire de qualité pour tous et une éducation de qualité.
‘’Au niveau de la région, même si les préoccupations des travailleurs restent quasiment les mêmes, faute de prise en charge optimale au cours de l’année écoulée, les unions régionales signalent le non traitement du cahier de doléances de 2018’’, a indiqué Malang Souané.
Le gouverneur, El Hadj Bouya Amar a précisé que l’ensemble des doléances posées par les syndicats, dans le cadre de la fête du travail, porte essentiellement sur les secteurs de l’éducation, de la santé, du transport et de la justice.
Parmi ces doléances, il a indiqué que des solutions possibles vont être dégagées et approuvées, précisant que les revendications non traitables au niveau régional seront transmises à l’autorité supérieure.
EN AFRIQUE DE L'OUEST, LE 1ER MAI, CHACUN FAIT CE QUI LUI PLAÎT
Cette année, deux mois après la présidentielle, nul doute que le cahier de doléances viendra rappeler au président réélu, Macky Sall, sa promesse de campagne : la création d’un million d’emplois durant son quinquennat
Le Monde Afrique |
Matteo Maillard, Josiane Kouagheu, Youenn Gourlay, Sophie Douce et Dylan Gamba |
Publication 01/05/2019
Il y a les classiques, ceux qui défilent dans la rue, ceux qui manifestent par procuration et… les autres. En Afrique de l’Ouest, le 1er-Mai, jour de la fête internationale des travailleurs, peut être revendicatif ou festif, l’approche variant d’un pays à l’autre.
Côte d’Ivoire : merci patron !
La palme de l’originalité revient à la Côte d’Ivoire. Ce jour férié y est l’occasion d’un moment de partage avec son patron et ses collègues autour d’une activité tendance à Abidjan : le team building. Un 1er-Mai avec le patron ? On est quasiment aux antipodes de l’esprit de cette journée, destinée à l’origine à commémorer le combat des ouvriers de Chicago pour la limitation de la journée de travail à huit heures…
Mais à Abidjan, cela n’empêche pas de plus en plus de fonctionnaires et de salariés des grandes entreprises (banques, assurances, cliniques) de se retrouver ce jour-là dans un hôtel de luxe, sur une plage ou en forêt, dans le but de stimuler la cohésion des équipes. Imaginé par les coachs en développement personnel, le concept englobe des activités telles que la danse, les sports collectifs ou des concerts privés. C’est ludique, certes, mais aussi « présenté comme la solution à tous les problèmes d’entreprises, comme si tout le monde pouvait devenir motivé et productif en une journée », doute l’économiste Samuel Mathey, basé à Abidjan.
Certains n’hésitent pas mettre les moyens pour réussir ce rendez-vous. Ainsi, en 2018, l’homme d’affaires Adama Bictogo avait largement médiatisé sa journée foot-barbecue aux côtés de tous ses collaborateurs à l’Heden Golf Hotel, un des lieux les plus chics de la capitale économique. Un signe de bonne santé de l’entreprise autant qu’un outil de com’. Mais pas grand-chose à voir avec l’historique du 1er-Mai…
Sénégal : la liste au président
Plus puriste, le Sénégal se souvient qu’il a une longue histoire de défense des droits des travailleurs. La première grève en Afrique subsaharienne a eu lieu à Dakar en 1919. A suivi l’enregistrement du premier syndicat, en 1923, et, depuis 1947, le passage du 1er-Mai au rang des jours fériés. Depuis c’est un rituel. Chaque année, plusieurs milliers de personnes arborant tee-shirt, boubou et casquette aux couleurs de leur syndicat se réunissent autour de la place de la Nation pour le célébrer cette date à coups de sifflet et de tam-tam.
La tradition exige qu’à la fin du défilé, les travailleurs portent un cahier de doléances au palais présidentiel. Non sans malice, les syndicats soulignent que cette liste est identique chaque année, les revendications étant rarement prises en compte… Cette année, deux mois après l’élection présidentielle, nul doute que ce cahier viendra rappeler au président réélu, Macky Sall, sa promesse de campagne : la création d’un million d’emplois durant son quinquennat.
Le chômage est l’un des plus grands défis du pays, avec un taux à 15,7 % en 2017, selon des chiffres officiels que plusieurs analystes disent sous-estimés. Mais le Sénégal n’est pas le seul pays de la zone où l’emploi est une denrée rare.
Burkina Faso : « le sang et la sueur »
Au Burkina Faso, où la société civile et les syndicats occupent une place importante et ont marqué l’histoire du pays, fonctionnaires de l’administration, personnels de santé, enseignants, avocats et de nombreux corps de métiers se mobilisent pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.
Avec une touche un tantinet moins festive et plus revendicative qu’au Sénégal. « En parlant de “fête du travail”, nos politiques cherchent à occulter le fait que la plupart des droits des travailleurs ont été obtenus dans le sang et la sueur, soutient Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina. Ce jour est pour nous l’occasion de rendre hommage à tous ceux qui sont tombés dans la lutte et rappeler que le combat continue. »
Du côté des enseignants, l’inquiétude monte face à la recrudescence des attaques contre des écoles dans le nord et l’est du pays. Vendredi 26 avril, cinq instituteurs ont été abattus par des individus armés à Maytagou, dans la région du Centre-Est. « Dans certaines localités, nos collègues sont tétanisés, ils ne pensent plus qu’à survivre. L’Etat a le devoir d’assurer leur sécurité et de permettre aux enfants de retourner en classe », réclame Souleymane Badiel, de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation.
Ghana : un jour chargé d’histoire
Au Ghana aussi, « c’est important pour nous de nous rassembler pour porter nos revendications », souligne Kofi Asare, président de la Ghana National Education Campaign Coalition, un des principaux syndicats d’enseignants du pays. Si les organisations se réunissent sur la place de l’Indépendance, à Accra, avec pour mot d’ordre une critique de la politique gouvernementale, le président Nana Akufo-Addo et le vice-président prennent aussi traditionnellement part aux festivités. En 2018, ils s’étaient montrés à Kumasi, la deuxième ville du pays, pendant que la capitale résonnait de slogans pointant la trop faible réduction des inégalités.
Les célébrations du 1er-Mai sont intimement liées à l’histoire du pays, qui a été le premier d’Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance, en 1957. Trois ans plus tard, le pays dirigé par Kwame Nkrumah, panafricaniste proche du bloc de l’Est pendant la guerre froide, célèbre pour la première fois le 1er-Mai. Entre 1966 et 1972, à la suite d’un coup d’Etat, cette fête sera interdite dans le pays et il faudra attendre 1992 et l’instauration du multipartisme pour qu’elle ait lieu chaque année.
Cameroun : « le combat continue »
Enfin, au Cameroun aussi, la volonté de se faire entendre est forte. Même si le climat n’est pas à une expression franche des revendications, après les nombreuses arrestations d’opposants ces derniers mois, « le combat continue »,comme l’observe un leader de la cause ouvrière. « Il y a bien le code du travail, les conventions collectives et des lois, poursuit-il. Mais il nous faut encore nous battre pour une répartition juste des fruits de la croissance. Le travailleur étant le producteur des richesses et l’employeur le principal investisseur, les bénéfices devraient être répartis de telle sorte que le travailleur y trouve son compte. Au Cameroun on n’en est pas encore là, certes, mais on espère y parvenir. »
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SCANDALE RACISTE À METZ
Des étudiants noirs traités de "singes énormes" par leurs camarades d’université
Depuis le 25 avril, plusieurs captures d’écran montrant des insultes racistes prononcées contre des étudiants noirs de l’université de Lorraine font scandale en France. Sur un groupe privé Messenger, messagerie de Facebook, des étudiants ont posté des photos de leurs camarades noirs, avec les légendes suivantes : "un singe énorme", "les bonobos", "ils cherchent les poux dans le c*l". L’université a condamné ces agissements et lancé une enquête. En attendant, un groupe de victimes et de soutiens se mobilise pour lutter contre le racisme en milieu scolaire.
Plusieurs étudiants en deuxième année de sociologie de l’université de Lorraine, située à Metz (est de la France), ont échangé en décembre 2018 des messages racistes, assortis de photos de leurs camarades de promotion noirs, prises à leur insu. Sous ces insultes, des étudiants ont également publié de nombreux émojis de singes.
Interrogée par la rédaction des Observateurs de France 24, une étudiante de la même promotion, victime des propos racistes, se réjouit de voir les soutiens affluer des ONG et des autorités. Elle a choisi de rester anonyme pour des raisons de sécurité.
"Je ne figure pas sur les photos qu’on voit dans la conversation, mais j’ai été victime de racisme parce qu’on est dans la même classe. Ces étudiants visaient leurs camarades de promotion noirs, nous étions 11 dans la classe, sur un total de 36 ou 37. On avait remarqué que ces personnes refusaient toujours qu’on s’assoie près d’elles, et peu à peu une séparation s’est instaurée dans la classe, entre les blancs et les noirs. Quand on a vu ces captures d’écran, on s’est rendu compte de ce qu’ils pensaient au fond. Ça nous a bien sûr choqués, on étudie la sociologie. On s’est senti trahis par ces personnes avec qui on a passé presque deux ans de notre scolarité.
Aujourd’hui on a un soutien énorme, aussi bien des ONG antiracistes que des autorités, on est pacifistes et déterminés dans notre combat contre le racisme à l’université parce que nous sommes dans un pays de droit où ce type de propos est condamné par la loi."
L’un des victimes, Houssainatou Barry, a témoigné auprès de France 2 : "On nous traite de singes, de bonobos… Nous traiter comme ça c'est nous faire honte. Tu as peur de te lever, de parler pour pas qu'on se moque de ton accent. Tu as peur de t'asseoir à côté d'eux pour ne pas qu'on t'asperge de parfum parce que tu pues. C'est inadmissible."
Pour l’université, des "propos ignobles"
Après la publication de ces images, l’université de Lorraine a condamné ces "propos ignobles" dans un communiqué, le 26 avril. Elle a déclaré qu’une enquête avait été lancée et qu’un signalement avait été effectué auprès du procureur de la République. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a appelé sur Twitter à la "tolérance zéro face à ces comportements inacceptables sur nos campus comme ailleurs".
En réaction à cette affaire, une marche contre le racisme à l’université a été organisée ce mardi 30 avril devant le campus Saulcy à Metz. Un groupe d’étudiants en est à l’origine.
"Nous nous sommes constitués en groupe de victimes et de soutien aux victimes le jour où tout a éclaté. Nous avons reçu du soutien d’un peu partout, de la Licra, de la Ligue de défense noire africaine, de SOS Racisme et d’autres. À la suite de cette manifestation, nous pensons créer une association de lutte contre le racisme en milieu universitaire", déclare à notre rédaction Lucien Blemou, étudiant en communication et membre du groupe.
Ces étudiants ont tenté le 26 avril de porter plainte collectivement au commissariat, sans succès. Les commissaires leur ont déclaré que la plainte devait être portée à titre individuel. "Nous sommes en train d’essayer de porter plainte collectivement à nouveau, cette fois avec l’aide de notre avocat", précise Lucien Belmou.
DERNIÈRE ÉTAPE AVANT LA SUPPRESSION DU POSTE DE PREMIER MINISTRE
Si la coalition présidentielle est largement majoritaire dans l’hémicycle, ce qui garantit le passage sans surprise de ce texte de réforme constitutionnelle portant sur la suppression du Premier ministre, l'opposition n’exclut pas de boycotter le vote
Au Sénégal, la commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté mardi 30 avril le projet de réforme constitutionnelle qui supprimera le poste de Premier ministre. Prochaine étape, le vote des députés en plénière ce week-end.
Si la coalition présidentielle est largement majoritaire dans l’hémicycle, ce qui garantit le passage sans surprise de ce texte de réforme constitutionnelle portant sur la suppression du Premier ministre, les parlementaires issus de l’opposition n’excluent pas de boycotter le vote.
Un point de la réforme constitutionnelle en particulier fait débat parmi les députés de l’opposition. C’est celui des pouvoirs exceptionnels conférés dans l’article 52 au président de la République en cas de blocage des institutions. Toussaint Manga, député du Parti démocratique sénégalais, redoute que ce soit une façon déguisée de laisser au chef de l’État la possibilité de dissoudre l’Assemblée, alors que la motion de censure aura disparu.
Dans les rangs de la coalition présidentielle, difficile en revanche d’entendre une voix discordante. Les velléités de députés frondeurs ont rapidement été étouffées dans l’œuf. Un parlementaire de la majorité explique que « des assurances ont été données sur le maintien des questions orales et écrites ainsi que sur les questions d’actualité ».
Car avec cette réforme, c’est bien la relation entre l’exécutif et les parlementaires qui est en première ligne. Trois cinquièmes des votes, soient 115 députés, sont nécessaires pour son adoption définitive.
PETITES ET GRANDE HISTOIRE DU 1ER MAI
A l’origine, ce fut une journée annuelle de revendications et de grêve pour obtenir la réduction du temps de travail, et les ouvriers le payèrent parfois au prix fort - Aujourd’hui, la “Fête” du 1er mai est célébrée dans de nombreux pays du monde
A l’origine, ce fut une journée annuelle de revendications et de grêve pour obtenir la réduction du temps de travail, et les ouvriers le payèrent parfois au prix fort. Aujourd’hui, la “Fête” du 1er mai est célébrée dans de nombreux pays du monde, et la plupart du temps fériée, chômée, et payée.
Et c’est aux ouvriers américains de Chicago qu’on la doit. En mai 1886, un mouvement revendicatif pour obtenir des patrons une journée de huit heures de travail y est lancé par les syndicats américains. C’est un samedi, 1er mai. Pas un hasard : beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et c’est ce jour là aussi que les contrats ont leur terme.
La grève, suivie par 400 000 salariés se prolonge, paralyse de nombreuses usines, et le ton monte. Le 4 mai, lors d’une manifestation, une bombe est jetée sur les policiers qui ripostent. Bilan : une dizaine de morts, dont 7 policiers. Cinq syndicalistes anarchistes seront condamnés à mort.
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ». Des mots appris par coeur par l’Internationale socialiste.
Trois ans plus tard, le 20 juin 1889, c’est en leur mémoire que le Congrès de la IIe Internationale socialiste réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décide de faire du 1er mai un jour de lutte à travers le monde. L’objectif : la réduction de la journée de travail à huit heures, soit 48 heures hebdomadaires.
Mais au moins jusqu’aux années 20, cette journée est marquée par la violence. Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord de la France, la manifestation finit dans le sang : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts. Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate, fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé. Elle restera leur symbole jusqu’en 1907, et l’arrivée des fameux brins de muguet.
Pendant de nombreuses années, le 1er mai est donc une grande journée de revendications, le mot “fête” n’est pas encore prononcé, pour une raison très simple : ceux qui voulaient faire grève prenaient le risque de perdre leur place, puisqu‘à l‘époque il était encore possible de licencier quelqu’un pour ce motif. Il arrivait fréquemment que des salariés qui s’aventuraient à chômer le 1er mai ne retrouvent pas leur place à leur retour au travail.
Et si en 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs, la plupart des autres pays prendront le temps pour la suivre.
En France, la grande vague de grèves du Front populaire doit d’ailleurs son déclenchement aux renvois d’ouvriers, les 2 et 3 mai 1936, parce qu’ils s‘étaient mis en grève le 1er mai. Elles vont marquer durablement l’imaginaire français. D’elles viendront la semaine de 40h, les premières semaines de congés payés et de la reconnaissance du droit syndical.
C’est le gouvernement de Vichy, en pleine occupation allemande, espère ainsi se rallier les ouvriers, qui l’institue “Fête du travail”, elle deviendra fériée 6 ans plus tard.
Aujourd’hui, la Fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d’Europe à l’exception notamment de la Suisse et des Pays-Bas. En Allemagne, le 1er mai est chômé, et c’est l‘œillet rouge à la boutonnière qui est de mise. Le 1er mai est aussi fêté en Afrique du Sud, en Amérique Latine, en Russie. Au Japon elle est célébrée le 23 novembre, jour férié. Au Royaume-Uni, c’est le premier lundi de mai qui est fêté. Étonnamment, aux Etats-Unis, le “Labor Day” est célébré le premier lundi de septembre, et non en mai, en mémoire d’un autre épisode de la répression ouvrière.
À THIAROYE-SUR-MER, TOUS LES JEUNES VEULENT PARTIR EN EUROPE
Au début des années 2000, la côte était une terre de départ pour les migrants désireux de rejoindre l’Europe, via les îles Canaries - Aujourd'hui, la route a changé, mais ils sont encore nombreux à vouloir rejoindre le Vieux continent
Au début des années 2000, la côte sénégalaise était une terre de départ pour les migrants de la région désireux de rejoindre l’Europe, via les îles Canaries. Aujourd'hui, la route a changé, mais les Sénégalais sont encore nombreux à vouloir rejoindre le Vieux continent, en passant cette fois par la Libye ou par le Maroc. InfoMigrants s’est rendu à Thiaroye-sur-mer, un village de pêcheurs situé à quelques kilomètres de Dakar, où la majorité des jeunes, sans emploi, n’ont qu’un seul but : aller en Europe.
"Les gens sont fatigués, il n’y a pas d’avenir ici". Moustapha Diouf sait de quoi il parle. Lui qui a créé en 2007 l’association des jeunes rapatriés de Thiaroye-sur-mer, à quelques kilomètres de Dakar, tente d’empêcher les jeunes de son village de se rendre en Europe illégalement. Mais la tâche n’est pas facile. "Tous les jeunes de Thiaroye veulent partir en Europe", affirme ce père de trois enfants, le regard rivé sur les nombreuses pirogues échouées sur la plage. "Et malheureusement, je les comprends".
C’est avec un de ces bateaux que le quarantenaire a lui aussi tenté sa chance en 2006 - après un premier échec en 1998 quand il a voulu atteindre l'Europe via le Maroc. "Après quatre jours en mer, nous sommes arrivés aux Canaries. Mais les autorités espagnoles m’ont finalement renvoyé au Sénégal", souffle-t-il. "Je ne veux pas que les jeunes vivent ce que j’ai vécu, c’est trop dangereux".
En 13 ans, plus de 300 villageois de Thiaroye-sur-Mer sont morts en Méditerranée
Dans cette commune d’environ 36 000 habitants, 374 personnes originaires de Thiaroye-sur-mer ont disparu en Méditerranée depuis 2006. Tous essayaient d'atteindre les Canaries, selon les chiffres de l’association des émigrés rapatriés de Thiaroye-sur-mer. Le frère de Moustapha Diouf en fait partie, il a perdu la vie en 2012 alors qu’il tentait de rejoindre l’Espagne en pirogue.
Quand la pêche ne fait plus vivre
Sur la plage ce matin d'avril, de nombreux jeunes discutent, le regard braqué vers l’horizon. "Ils n’ont rien à faire ici, regardez, personne ne travaille", déplore Moustapha. "La seule source de revenus, c’est la pêche, mais on ne peut plus vivre de la pêche".
Depuis plusieurs années, en effet, les pêcheurs du pays, confrontés à l’épuisement des stocks de poissons et à l’accaparement de leurs ressources halieutiques, migrent vers l’Europe, à la recherche de meilleures conditions de vie. Thiaroye-sur-Mer n'est donc pas une exception au Sénégal. De nombreux villages et ports de pêche comme ceux de Joal ou Djifer, dans le sud du pays, subissent eux aussi un exode massif des jeunes et pleurent de nombreux disparus en mer.
Pourtant qu'importent les morts, la jeunesse ne cherche qu'à enjamber la Méditerranée. El Hadj, vêtu d’un maillot de l’Olympique lyonnais, fait partie de ceux-là. Il a déjà réussi à se rendre sur les îles Canaries en 2006 avant d'être lui aussi renvoyé au Sénégal. L'homme de 30 ans assure qu’il repartira bientôt. "Je suis le plus vieux des garçons de ma famille, et j’ai deux enfants. Je dois les aider financièrement. Ici c’est impossible, il n’y a pas de travail pour nous", continue-t-il.
"C'est mieux de vivre dans la rue en Europe"
Omar, 23 ans, rêve lui aussi d'Europe. Comme El Hadj et Moustapha, il a été renvoyé au Sénégal après avoir atteint les côtes espagnoles en 2012. "Ma vie n’est pas bonne ici", raconte-t-il en wolof, assis devant le local de l’association des jeunes rapatriés de Thiaroye-sur-mer. Le jeune père de famille a conscience de la dangerosité du voyage et des difficultés que rencontrent les migrants en Europe, mais il balaye les arguments de Moustapha d’un revers de main. "C’est mieux de vivre dans la rue en Europe que d’être à Thiaroye".
À travers son association, Moustapha essaye, tant bien que mal, de former les jeunes à la couture, le maraîchage ou l’élevage. Mais il dit se sentir démuni. "Je ne peux pas tout faire tout seul, je ne reçois aucune aide. Il faut que l’État mette en place des formations, sinon la jeunesse continuera de partir".
"Ma femme était déçue de me revoir"
Le manque de travail - et donc l’absence d’avenir - ne sont pas les seules causes de départ. La pression familiale joue un rôle important dans la prise de décision des futurs migrants.
"Mes parents et ma femme me poussent à partir", assure El Hadj. "Tous les jours, ma femme me demande de prendre la route pour aider la famille", déclare à son tour Omar.
Moustapha non plus n’a pas été bien accueilli par ses proches lorsqu’il a été rapatrié à Thiaroye-sur-mer en 2006. "Ma femme était déçue de me revoir", affirme-t-il. "Elle espérait que je sois en Europe pour lui envoyer de l’argent". Il avoue aujourd’hui avoir ressenti de la honte en revenant au village. "J’avais échoué, c’est très dur pour les proches et la communauté d’accepter qu’on revienne sans rien, on est considérés comme des faibles".
Ironie du sort, le propre fils de Moustapha, âgé de 14 ans, rêve d’aider sa famille en s’installant en Europe. Le travail de sensibilisation de son père ne le convainc pas. "Il m’aide lorsque je pars pêcher mais pour combien de temps encore ?", s’inquiète le quarantenaire.
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LE PROCUREUR QUI TRAQUE BÉTHIO THIOUNE
Jusque-là méconnu du grand public, Youssoupha Diallo est, depuis peu, sous les feux de la rampe - Le parquetier qui s’est dévoilé à l’ouverture du procès de Cheikh Béthio Thioune a dressé un réquisitoire de feu contre le marabout, accusé de meurtre
Jusque-là méconnu du grand public, le procureur Youssoupha Diallo est, depuis peu, sous les feux de la rampe. Le parquetier qui s’est dévoilé à l’ouverture du procès de Cheikh Béthio Thioune a dressé un réquisitoire de feu contre le marabout, accusé de meurtre. Les travaux forcés à perpétuité, un mandat international et la confiscation de la totalité de ses biens ! Si le juge suit son réquisitoire, Béthio Thioune, 81 ans, risque de finir ses vieux jours en prison.
« Je suis magistrat, j’ai juré de remplir ma mission en toute indépendance », déclarait le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour. Comme pour dire, qu’il ferait face à toutes sortes de pressions. D’ailleurs, pour qui connaît l’homme sait qu’il combat l’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. « On n’a pas le droit de dire que le procureur de la République est le représentant du garde des Sceaux ou d’une quelconque autorité que ce soit au niveau de la justice », disait-il à l’émission Jury du dimanche du 20 janvier 2019. Pour lui, le magistrat debout qui veut être indépendant pourrait le devenir en respectant les règles spécifiques qui régissent le fonctionnement du ministère public.
Magistrat hors hiérarchie
Youssoupha Diallo a eu son baccalauréat au lycée Djignabo de Ziguinchor en juillet 1990 avant de s’inscrire à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il obtient une maitrise en Sciences Juridiques et politiques, option judiciaire en 1995.
En 1997, il intègre le centre de formation judiciaire d’où il sort breveté de la promotion Alioune Badara Mbengue. Dans sa carrière de magistrat, Youssoupha Diallo a servi dans plusieurs localités et a marqué son empreinte dans la profession. Ancien substitut général près la Cour d’appel de Dakar, il est de la catégorie de magistrat hors hiérarchie depuis avril 2017. En sus, il été procureur de la République près du tribunal de grande instance de Diourbel et de Ziguinchor. Sans oublier sa fonction de procureur général adjoint au parquet général près les chambres africaines extraordinaires. Qui ont jugé et condamné l’ancien président Tchadien Hussein Habré à la peine de prison à perpétuité.
Auteur de l’ouvrage : « Le procureur de la République la pratique du parquet », Youssoupha Diallo a, dès le début de sa carrière, senti la nécessité de travailler sur le parquet. « En le faisant, je me suis rendu compte que le procureur de la République et le ministère public se trouvent au centre des critiques. Et cela m’a motivé davantage. Parce qu’il faut quelqu’un de l’intérieur qui puisse faire un travail très pratique pour faire comprendre à tout le monde ce que fait le procureur, les magistrats du ministère public pour essayer de voir s’il y a nécessité de mesurer leurs critiques », arguait-t-il face à Mamoudou Ibra Kane.
PAR MAMADOU SENE
VAINCRE L’INSALUBRITÉ, L’INCIVISME ET LES INCIVILITÉS
L’insalubrité, l’incivisme et les incivilités qui sévissent à Dakar et partout ailleurs au Sénégal sont alimentés par deux mamelles : l’ignorance des populations et la démission des autorités
L’insalubrité, l’incivisme et les incivilités règnent en maître dans tout le pays et à Dakar en particulier. Ils rendent notre capitale de moins en moins vivable. Certains de nos amis étrangers, d’Afrique et d’ailleurs, surtout ceux qui ont connu Dakar, il y a 30 ou 40 ans, nous le font remarquer avec toute la délicatesse qui sied à l’amitié et à tout l’amour qu’ils ont pour notre ville. Nous le reconnaissons non sans honte et gêne.
Mais, la dégradation du cadre de vie à Dakar ne peut être une fatalité. Le Président de la République, plus haute autorité de l’Etat, semble l’avoir compris ainsi, depuis sa réélection. D’autres voix moins autorisées sans doute, et portant assurément moins loin, moins fort et moins haut, n’ont cessé depuis de longues années de crier leur colère face à l’insalubrité et au désordre généralisé à Dakar. Pour ma part, j’ai joint ma voix à ces cris en signant un article paru dans Le Soleil du 9 décembre 2015 : “La Splendeur Perdue de Dakar ”
L’Etat a, sans doute, entendu les cris de colère des Dakarois. Le Président de la République a lui même estimé que le laisser-aller à Dakar a trop duré. Alors, en guise de contribution, nous tentons ci-après de lister les maux les plus visibles, qui frappent Dakar.
1) Des villes sénégalaises pas toujours propres
Les villes sénégalaises ne sont ni propres, ni salubres. Les entrées et les sorties de beaucoup de nos agglomérations se singularisent par le spectacle repoussant de tas d’immondices et de sacs plastiques. A certains endroits, nos rues sont de mini-décharges de déchets. Cependant, nos villes ne sont-elles pas finalement ce que, nous, populations et autorités, en avons fait.
Quelles solutions ?
Ce spectacle désolant qu’offrent nos villes est la conséquence de l’absence de politique de traitement des déchets ménagers, de moyens techniques, financiers et managériaux dignes d’un pays aspirant à la modernité dans la gestion des hommes et des choses, y compris la gestion de ses déchets. La responsabilité incombe à l’Etat et aux Collectivités locales. Ils doivent aux Sénégalais, au moins, l’installation d’usines de valorisation et de traitement des déchets ménagers dans les différentes régions du pays.
2) Des populations pas toujours propres également
A Dakar, au Sénégal, il n’est pas rare de voir quelqu’un jeter en pleine rue ou sur la chaussée, en toute innocence, des épluchures d’orange, une peau de banane, des coques d’arachide, un mouchoir en papier usagé, un sachet ou un gobelet en plastique …. Ce quelqu’un n’est pas un extra-terrestre, c’est un Dakarois ou un Sénégalais qui, par ailleurs, ne cesse de maugréer contre la saleté de notre capitale et de notre ville. Pourtant, lui-même, comme des milliers d’autres, y contribue.
Quelles solutions ?
Il faut au moins faire ce que font toutes les métropoles modernes, lorsqu’elles se battent pour la propreté de l’espace public, c’est à dire :
Informer et sensibiliser : Les pouvoirs publics et les collectivités locales doivent engager une large campagne de sensibilisation citoyenne à la propreté. Les media devraient pouvoir contribuer à cette campagne dans le cadre de leur politique de responsabilité sociale des entreprises. Ailleurs, les campagnes d’information et de sensibilisation sont permanentes ; chez nous, elles sont inexistantes.
Mettre et organiser les moyens : L’Etat et les collectivités locales doivent mettre en place les moyens humains et matériels pour combattre la saleté de l’espace public, notamment en interdisant, comme au Rwanda, la fabrication, l’utilisation et la vente des articles en plastique à usage unique et par conséquent jetables, en installant des corbeilles-poubelles dans les principales avenues et places publiques, en faisant ramasser régulièrement les ordures dans toutes les villes du pays, en installant des toilettes publiques payantes dans la ville, notamment dans toutes les stations-services, en réanimant le Service d’Hygiène pour qu’il puisse sanctionner ceux qui salissent et dégradent l’espace public. Il me paraît nécessaire d’associer, sans contrainte, le secteur privé à tout ce qui touche à la propreté et à l’embellissement de nos villes. D’ailleurs, pour ce qui est de l’entretien, la propreté et l’embellissement de la Place de l’Indépendance, place aussi chère au cœur des Dakarois, que l’est Times Square à celui des New Yorkais, Les Champs Elysées à celui des Parisiens, Piccadilly Circus à celui des Londoniens, une association regroupant des acteurs du secteur privé (personnes physiques et personnes morales) devrait les prendre en charge, pour pallier l’inefficacité des acteurs publics ou municipaux.
Sanctionner : Comme dans toutes les grandes métropoles et comme cela se faisait déjà au Sénégal dans les années 60, l’organe en charge de promouvoir la propreté et la salubrité, le Service d’Hygiène par exemple, doit être en mesure d’infliger des amendes aux auteurs d’incivilités. Il faut savoir, à titre d’exemples, qu’un crachat dans la rue entraîne une amende 100 francs suisse (57 656 FCFA) à Lausanne, un jet de mégot une amende de 68 Eur (44605 F CFA) à Paris ; un dépôt de déchets, une amende de 450 Euros (295 181 F CFA) à Toulouse ; le fait d’uriner dans la rue, 200 francs suisses 515 302 F CFA) à Genève ; le fait de jeter des ordures le long de la route par la fenêtre de sa voiture, 450 (295 181 F CFA) euros en France ; un tag, une amende de 3750 Euros (2 459 839) en France.
Organiser périodiquement des opérations de grand nettoyage : le Rwanda est l’exemple qui devrait inspirer tous les pays qui veulent vaincre la saleté et l’insalubrité de leurs villes ; en effet, tous les Rwandais âgés de 18 à 60 ans sont obligés de consacrer la matinée du dernier samedi de chaque mois à des travaux d’intérêt généraux, dont la collecte des déchets dans les villes et le nettoyage des rues. La capitale rwandaise organise également une fois par mois la journée sans voiture, afin de promouvoir l’exercice physique.
3) Des rues mangées par le sable
Les rues dakaroises ont une particularité surprenante pour une capitale moderne : elles sont toutes envahies partiellement par le sable. Certes, la ville de Dakar est construite sur un site sablonneux, mais cela n’explique pas tout. A Dakar, on a la tendance incompréhensible d’édifier des quartiers résidentiels en faisant souvent l’impasse sur le revêtement des rues et des trottoirs. D’ailleurs, aussi surprenant que cela puisse être la quasi totalité des rues d’un des quartiers résidentiels les plus huppés de Dakar, Les Almadies, sont sablonneuses. Comprenne qui pourra !
Quelles solutions ?
Prévoir un programme d’asphaltage de toutes les rues de la ville de Dakar ;
Prévoir un programme de pose d’un revêtement sur les trottoirs ;
Rendre obligatoire l’asphaltage des rues dans tout nouveau projet immobilier dans la région de Dakar ;
4) Des commerces, petits et moins petits, partout
Les petits commerces, vendeurs de tout, occupent les trottoirs, la chaussée et les ronds-points, gênant la mobilité des piétons et des automobilistes et surtout constituant de graves facteurs d’insécurité routière.
Quelles solutions ?
Il importe que la puissance publique mette fin, après concertation et avertissement préalable, à l’occupation des rues, carrefours et trottoirs par des commerces fixes ou ambulants. Il y va de la qualité du cadre de vie dans nos agglomérations. L’Etat et les Collectivités locales devraient en même temps édifier de nouveaux marchés en banlieue dakaroise.
5) Des artères importants occupés par des marchés
Certaines artères de Dakar, parmi les plus fréquentées par les automobilistes, sont envahies par de véritables marchés permanents ou hebdomadaires, rendant la circulation à Dakar plus difficile. C’est le cas de l’avenue Faidherbe, de la Route du Front de Terre et du Boulevard de la Gueule Tapée et de bien d’autres.
Quelles solutions ?
Compte tenu des embouteillages sévères que connaît à tout moment de la journée une ville comme Dakar, il est d’une nécessité absolue de restituer 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, la chaussée aux voitures et les trottoirs aux piétons. Il appartient aux autorités nationales et locales de trouver des emplacements fixes de marchés pour les vendeurs concernés.
6) Des ateliers partout, y compris au milieu des habitations
A Dakar, depuis quelques années, on voit pousser, dans les quartiers d’habitation, notamment à la Médina, des ateliers de réparation automobile, de menuiserie bois ou métallique ou de tôlerie, au mépris de la loi et des règles élémentaires en matière de sécurité et d’installation de ces types d’activité. Ce n’est pas acceptable, au nom de la sécurité, de l’ordre et de la quiétude des habitants.
Quelles solutions ?
Il faut dans un court délai sortir des quartiers d’habitation tous les ateliers à risque et ceux porteurs de nuisances sonores et les installer dans une sorte de domaine des métiers, en s’inspirant de ce qui a été fait pour la SODIDA dans les années 70.
7) Les Stations informelles de lavage de voitures dégradent la chaussée
Un peu partout, sur des artères les plus fréquentées et sur les ronds-points, poussent des stations informelles de lavage de voitures, qui ont le triple inconvénient de gêner la circulation déjà difficile à Dakar, de dégrader la chaussée avec l’effet combiné de l’eau et des produits utilisés et d’entretenir une concurrence déloyale envers les stations de lavage de voiture régulièrement constituées.
Quelles solutions ?
L’Etat doit, à la fois, inciter à l’ouverture de stations de lavage de véhicules modernes et interdire les stations informelles de lavage installées au bord des routes. Le vivre-ensemble donne des droits, il impose aussi des devoirs.
8) Des taxis clandestins de plus en plus nombreux
Le désordre généralisé gagne aussi le secteur du transport public. Hier, les cars urbains ne s’arrêtaient pas en pleine rue et respectaient peu ou prou les arrêts prévus pour la descente et la montée des passagers. Aujourd’hui, ils s’arrêtent où ils veulent. Hier les taxis avaient une licence délivrée par le Ministère en charge du transport et un taximètre pour déterminer le prix de la course. Le taximètre a disparu depuis longtemps ; la licence de taxi existe encore, mais un certain nombre de taxis s’en dispensent. Les taxis irréguliers appelés “clandos”, qui, à vue d’œil, sont en train de supplanter les taxis réguliers de couleur jaune et noire, n’ont ni licence, ni taximètre ; ils n’ont été habilités par aucune autorité et ils sont souvent des épaves, qui constituent un danger public pour leurs passagers. Ils remplissent sans doute une fonction économique et sociale que le système de transport régulier ne remplit pas. Mais une métropole comme Dakar, qui aspire à la modernité ne peut pas laisser un pan significatif de son système de transport urbain dans l’irrégularité.
Quelles solutions ?
Dans le secteur du transport public, L’Etat a le devoir de régler deux questions majeures :
Mettre fin à la situation d’irrégularité des taxis “clandos”, soit en les interdisant fermement, soit en créant une licence de taxi collectif et en l’octroyant à ceux qui sont aptes techniquement ;
Faire procéder au renouvellement en profondeur du parc de véhicules de transport véhicule, constitué d’épaves à tous les niveaux (cars rapides, cars tata, taxis jaunes et noirs, taxis “clandos”). L’état de vétusté des taxis et des cars de transport est indigne de Dakar, jadis ville-phare en Afrique de l’ouest.
9) Des gares routières partout
L’accroissement exponentiel des taxis “clandos” et le développement des cars interurbains ont entraîné la multiplication des stations de taxis “clandos” et des gares routières irrégulières, ce qui accroit les embouteillages et l’insécurité routière à Dakar et renforce l’image de désordre que renvoie notre capitale.
Quelles solutions ?
Sur ce point, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, aux stations et gares routières irrégulières qui essaiment dans la ville.
10) Les cérémonies privées occupent la voie publique au détriment des voitures
Ce ne sont pas seulement les marchés qui ont chassé les voitures de chaussée, ce sont également les cérémonies familiales privées (baptêmes, mariages, cérémonies religieuses …). Hier, dans les années 60 et 70, l’occupation de l’espace public était très réglementée et devait faire l’objet d’autorisation administrative. A l’époque, les Sénégalais respectaient les lois et les règlements ; aujourd’hui, ce n’est plus le cas pour beaucoup d’entre eux, notamment pour les occupants irréguliers de la voie publique, qui ne jugent plus utile de demander une autorisation administrative.
Quelles solutions ?
Sur ce point aussi, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, aux occupations anarchiques des rues, artères et avenues pour des cérémonies privées (baptêmes, mariages, cérémonies religieuses …). L’occupation de l’espace public à titre privé, doit faire l’objet d’une autorisation accordée par une autorité compétente. Ça se faisait avant.
11) Les piétons chassés des trottoirs par les véhicules en stationnement
A Dakar, les piétons ne sont pas chassés des trottoirs uniquement par les commerces et les vendeurs, mais aussi par les véhicules en stationnement. Les trottoirs sont devenus des parkings et les piétons sont rejetés sur la chaussée à leurs risques et périls, sans que cela n’émeuve une quelconque autorité.
Quelles solutions ?
A terme, il faut sans aucun doute rendre les trottoirs aux piétons en les débarrassant des voitures, des commerces et des terrasses de restaurant exagérément larges. Dans l’immédiat, nul ne peut nier qu’il y a un manque notoire de places de parking à Dakar. La question de l’entrée et du stationnement des véhicules dans le quartier du Plateau doit être traitée, comme ce l’est dans toutes les grandes villes. La faisabilité d’un grand parking souterrain sous la place de l’Indépendance gagnerait à être étudiée, si ce n’est pas encore fait.
12) Divagation incompréhensible d’animaux domestiques à Dakar
A Dakar, une des capitales les plus prestigieuses d’Afrique de l’ouest, il est coutume de voir des animaux domestiques, des vaches, des chèvres et des chiens, errer dans la ville, passant de quartier à quartier, sans aucune réaction des autorités compétences et sans que cela soit accepté au nom d’une quelconque croyance ancestrale, comme dans l’Inde bouddhiste.
Quelles solutions ?
Sur ce point aussi, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, à la divagation des animaux domestiques, et plus particulièrement celle des vaches dans les rues, artères et avenues de la ville.
13) L’indiscipline notoire des automobilistes
L’automobiliste sénégalais est notoirement indiscipliné. Cette indiscipline se manifeste de mille et une manières :
Arrêts anarchiques et intempestifs des véhicules, surtout les taxis, réguliers et irréguliers, et cars de transport, au milieu de la chaussée, bloquant momentanément la circulation ;
Non-respect incompréhensible de l’obligation de s’arrêter aux feux de circulation tricolores par les vélos et les motocyclistes, usagers de la route pourtant les plus fragiles ;
Circulation de plus en plus fréquente de véhicules sans plaque d’immatriculation, une infraction absolue au code de la route, tout véhicule roulant devant être identifié.
Quelles solutions ?
Sur ce point aussi, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, au piétinement des règles de la circulation, constaté quotidiennement sur les routes sénégalaises ; pour cela, il faut sensibiliser les conducteurs et sanctionner sévèrement.
14) Le retour des véhicules hippomobiles et des pousse-pousse d’antan
Il y a à Dakar, au cœur de ville, comme une impression d’accroissement considérable des véhicules hippomobiles, des pousse-pousse et des “taxis-bagages”. C’est un signe de la forte résurgence de l’informel dans la capitale sénégalaise, alors qu’on aurait pu penser que le développement s’accompagne de la consolidation des secteurs formels et du respect des règles.
Quelles solutions ?
Tout en reconnaissant les fonctions économique et sociale que remplissent les véhicules hippomobiles, les pousse-pousse et les “taxis-bagages”, dans des villes où l’informel a encore droit de cité, il n’est pas acceptable de les laisser envahir Dakar. Aussi, il me paraît urgent de :
Interdire les véhicules hippomobiles dans la ville de Dakar, car ils y constituent de véritables dangers publics, compte tenu de l’intensité de la circulation automobile ;
N’autoriser les pousse-pousse qu’aux abords des marchés ;
Soumettre l’activité de “taxis-bagages” à la délivrance d’une licence, pour contenir la prolifération désordonnée de cette activité.
15) Des infrastructures permanemment dégradées
Certains quartiers de Dakar connaissent une dégradation parfois longue et toujours répétitive de la voirie et des canalisations, indisposant les usagers et les citoyens. Ni l’entretien permanent des infrastructures, ni l’intervention rapide en cas de besoin, ne sont des pratiques courantes au Sénégal. Aussi, les nids de poule et les canalisations qui vomissent leurs eaux usées fétides font partie du lot quotidien de beaucoup de Dakarois.
Quelles solutions ?
Mettre en ligne une application permettant aux Sénégalais d’informer en ligne les services publics concernés de toute défaillance au niveau des infrastructures urbaines (assainissement, voirie, eau, électricité, téléphone ….) et de suivre l’état d’évolution des réparations ;
Fixer des objectifs de délai ferme d’intervention aux services concernés. Pour les services en charge de l’assainissement, les interventions doivent se faire dans les 12 heures après la déclaration de la défaillance. Aujourd’hui, les pauvres populations cohabitent avec les eaux usées puantes pendant plusieurs jours ou semaines, sans intervention ; pour les nids de poule, elles attendent plusieurs mois ou années.
16) Pollution par les gaz d’échappement
Dakar est une ville très polluée. Toutes les formes de pollution (de l’air, des océans, du sol), toutes préjudiciables à la santé des populations, touchent notre capitale. Elles sont de notre fait. La pollution par les gaz d’échappement l’est plus que toutes les autres ; elle est cause des affections respiratoires sévères, comme les bronchopneumopathies et la pneumonie ; elle relève de nos mauvaises pratiques.
Quelles solutions ?
Manifestation par l’Etat de sa volonté de combattre la pollution sous toutes ses formes, notamment celles causées par la négligence humaine ;
Sensibilisation et information des automobilistes, sur les méfaits de la pollution sur la santé ;
Mise en place de mesures technologiques et administratives favorables à la protection de l’environnement ;
Répression des automobilistes ouvertement pollueurs en appliquant une taxe annuelle additionnelle aux véhicules qui dépasse un niveau tolérable de gaz d’échappement ; en verbalisant sans faiblesse les véhicules laissant échapper une quantité de fumée, dépassant la norme fixée ; en déclarant inaptes à la circulation les véhicules dont les propriétaires refusent de se conformer aux normes techniques édictées.
17) La pollution sonore, un mal dakarois
Le Dakarois est permanemment agressé par le bruit, en particulier par les coups de klaxon intempestifs et excessivement stridents des automobilistes, le ronflement des machines des ateliers installés au milieu des habitations, les décibels des appareils hi-fi au marché.
Quelles solutions ?
Sauf danger immédiat, interdire en ville, y compris dans les embouteillages, comme dans beaucoup de pays, le klaxon afin de respecter la tranquillité des citoyens.
Interdire les activités professionnelles bruyantes dans les quartiers d’habitation.
Tout compte fait, l’insalubrité, l’incivisme et les incivilités qui sévissent à Dakar et partout ailleurs au Sénégal sont alimentés par deux mamelles : l’ignorance des populations et la démission des autorités. Le Rwanda a montré à tous que, en matière d’amélioration du cadre de vie, comme dans toute autre matière, “là où il y a une volonté, il y a un chemin”.