La direction générale des impôts et des domaines a largement dépassé son objectif en termes de recettes fiscales en 2019. En effet, sur un objectif de 1600,8 milliards, elle a réalisé 1619 milliards 800 millions, soit un glissement annuel de plus de 218 milliards et en valeur absolue plus de 21%. Le Ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo a révélé ces chiffres hier, jeudi 12 mars lors de la rentrée fiscale 2020 de la direction générale des impôts et des domaines.
Sur un objectif de recettes de 1600,8 milliards en 2019, la direction générale des impôts et des domaines a réalisé 1619 milliards 800 millions de francs Cfa, soit un glissement annuel de plus de 218 milliards et en valeur absolue plus de 21%. Ces chiffres ont été livrés par le Ministre des finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo qui présidait hier, jeudi 12 mars la rentrée fiscale 2020 de la direction générale des impôts et des domaines.
Toutefois, il relève que la mobilisation des ressources internes reste un défi au vu des besoins de financements très importants pour la réalisation des projets du plan Sénégal Emergent estimés à plus de 14.098 milliards de francs Cfa dont 62% doivent provenir des recettes intérieures.
«Yaatal» pour augmenter l’assiette fiscale
Lors de cette cérémonie, la direction générale des impôts et des domaines a également procédé au lancement du programme «Yaatal» qui vise à augmenter l’assiette fiscale en incitant les gens à consentir volontairement au paiement de l’impôt. «Notre système fiscal est assis sur 85000 contribuables. Sur ces 85000, seuls 25000 payent l’impôt. Notre système fiscal est assis également sur des salariés du secteur privé et du secteur public qui ne dépassent guerre 450 mille. Donc, on est moins de 500 mille à payer l’impôt sur une population active de 6 millions 600 mille, contre une population globale qui tourne autour de 16 millions. Donc, le Yaatal appelle tout le monde à contribuer pour le développement de notre pays», a lancé le directeur général des impôts et des domaines, Bassirou Samba Niass.
Pour atteindre cet objectif, il pense qu’il faut donner les moyens aux personnes et aux entreprises de développer leurs activités. «L’une des premières richesses de notre pays, c’est la terre. Mais, la terre ayant une très grande composante qui n’est pas immatriculée d’où la nécessité de faciliter l’accès à la terre pour l’habitat social et pour permettre aux entreprises d’avoir un moyen de financer leurs activités à travers des systèmes de garantie. Ce qui va avoir un effet induit sur le taux de bancarisation et sur l’emploi», a-t-il fait remarquer.
EXONERATIONS FISCALES : 35% des titres détournés de leurs objectifs
Au Sénégal 35% des exonérations fiscales ont été détournés de leurs objectifs. L’annonce a été faite par le ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo. Il présidait hier, jeudi 12 mars la rentrée fiscale 2020 de la direction générale des impôts et des domaines (DGID).
«J’avais commandité une étude au niveau du ministère à travers l’inspection générale des finances et nous avons constaté que sur les titres d’exonération, d’audit plus de 35% ont été détournés en termes d’objectifs. Il a fallu repenser la situation. C’est difficile parce que je ne peux pas indéfiniment continuer à bloquer ces titres, mais nous devons ensemble travailler à trouver la solution. J’ai pensé essayer d’élargir la suspension de la Tva et des autres impôts.
Dans tous les cas, comme on n’a pas encore un texte sur cela, je suis obligé d’ordonner la continuité de la délivrance de ces titres mais le corolaire, ce sera beaucoup plus de contrôle», a soutenu le Ministre, avant de rassurer que le ministère sera beaucoup plus regardant sur ces détournements.
Il invite ainsi le secteur privé à faire davantage de civisme. «C’est un effort important de l’Etat de délivrer des exonérations afin de favoriser les investissements. Mais aussi, nous devons tout faire pour que ces avantages ne soient pas détournés au profit des secteurs qui n’en sont pas les bénéficiaires», se désole-t-il.
LES QUOTIDIENS PREOCCUPES PAR LA HAUSSE DES CAS DE CORONAVIRUS
L’inquiétude semble gagner les quotidiens dakarois, après la découverte, jeudi, de cinq nouveaux cas de coronavirus au Sénégal, chez des proches de l’émigré sénégalais rentré d’Italie et testé positif au Covid-19 mercredi.
‘’Pandémie de Covid-19 au Sénégal : l’affaire se complique’’, constate EnQuête, ajoutant que le pays a désormais 10 cas positifs, dont deux guéris.
Les huit autres patients sont en train d’être traités médicalement, selon EnQuête, qui signale que l’émigré de Touba revenu d’Italie a ‘’déjà contaminé cinq membres de sa famille’’. ‘’La liste pourrait ne pas être exhaustive.’’
Vox Populi adopte le même ton de gravité en évoquant une ‘’situation d’urgence nationale’’. Le journal signale une hausse des cas de coronavirus après de nouvelles infections dans la ville religieuse de Touba.
‘’Touba explose le coronavirus’’, écrit Le Témoin Quotidien. ‘’Ces personnes nouvellement contaminées figuraient sur la liste des 71 personnes avec lesquelles le ‘modou-modou’ (émigré) d’Italie a eu un contact direct’’, précise le journal, relevant que du ‘’2 au 12 mars, 10 patients ont été testés positifs au coronavirus par l’Institut Pasteur de Dakar’’.
Pour le quotidien L’As, Touba est désormais ‘’l’épicentre du coronavirus’’ au Sénégal. Le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaires (COUS), Abdoulaye Bousso, affirme dans le même journal que ‘’1.041 cas contacts’’ avaient été recensés pour les cinq premiers cas de Covid-19 dénombrés au Sénégal. Selon L’As, 448 personnes ne sont plus suivies, mais 593 autres continuent de l’être.
WalfQuotidien écrit que ‘’face à la propagation rapide de la pandémie, le président de la République est entre l’enclume et le marteau’’. Le journal du groupe Walfadjri explique qu’‘’il est obligé de prendre des mesures draconiennes, par exemple, l’annulation des grands rassemblements prévus en ce mois de mars’’. Le journal se demande ‘’s’il aura le courage politique d’aller dans ce sens’’.
Selon Vox Populi, ‘’Touba renvoie la ‘décision finale’ à l’Etat’’. A l’annonce d’une déclaration du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, par le biais de son porte-parole, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, ‘’beaucoup pensaient qu’il serait question de la non-tenue du ‘magal’ (pèlerinage) du Kazu Rajab, dans la nuit du 22 au 23 mars prochain’’, affirme le même journal. Mais, ajoute-t-il, ‘’il n’en a rien été’’, et Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké ‘’a laissé entendre que la décision finale revient à l’Etat’’.
L’Observateur annonce que le guide spirituel des mourides a offert 200 millions de francs CFA à l’Etat pour l’aider à lutter contre la maladie à coronavirus. Serigne Mountakha Mbacké a demandé aux disciples de ‘’réduire leurs déplacements’’.
Le guide religieux ‘’appelle les compatriotes, et plus particulièrement les fidèles mourides vivant dans les pays fortement touchés par le coronavirus, à différer leur voyage au Sénégal, dans la mesure du possible’’, rapporte L’Observateur.
Selon le même journal, les familles des émigrés vivant en Italie ‘’commencent à ressentir l’impact économique’’ de la maladie, car ils reçoivent moins d’argent des leurs vivant dans ce pays européen.
Selon Le Soleil, le président de la République, Macky Sall, a dit avoir reçu ‘’un message de l’Arabie Saoudite demandant de suspendre toutes les opérations liées au pèlerinage aux lieux saints de l’islam’’. ‘’Selon Macky Sall, la maladie à coronavirus est très sérieuse, elle a fini de faire le tour du monde, et nous devons la prendre au sérieux’’, rapporte Le Soleil.
Il rend compte du conseil présidentiel sénégalo-gambien organisé jeudi à Dakar, en annonçant que ‘’cinq accords’’ ont été ‘’signés’’ à cette occasion par la Gambie et le Sénégal.
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LA CROISADE VERTE D'ALI HAÏDAR
EXCLUSIF SENEPLUS - L'écologiste et patron de l'agence de reforestation de la grande muraille, recommande d'agir vite et maintenant face au péril climatique qui se manifeste de plus en plus dans le pays
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 13/03/2020
Haïdar El Ali reste préoccupé par la dégradation de l'environnement. Le directeur général de l'agence sénégalaise de reforestation de la grande muraille verte, revient au détour de cet entretien, sur sa condition de réfugié climatique, le danger des vents de sable, la pollution et tous genres, le défi du désencombrement à Dakar et le trafic de bois qui apprauvrit la forêt. L'ancien ministre a aussi décliné des piste de solution pour préserver l'environnement.
35% DES EXONÉRATIONS SONT DETOURNÉES
Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a révélé que 35 % des exonérations fiscales ont été détournées
En marge de la rentrée fiscale, ce mardi, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a révélé que 35 % des exonérations fiscales ont été détournés. Ce chiffre, brandi par le ministre qui procédait au lancement du programme « Yaatal » de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), serait tiré d’une enquête de l’Inspection générale des finances (Igf). Ces détournements d’objectif ont poussé le ministre à bloquer ces titres. Il répondait ainsi à une interpellation du président du CNP (Conseil national du patronat) Baïdy Agne.
DIFFICILE RENÉGOCIATION DES TARIFS DE L'AUTOROUTE À PÉAGE
Faut-il baisser le prix de l’autoroute entre Dakar et l’aéroport international Blaise Diagne ? La question oppose le concessionnaire Senac SA, propriété d’Eiffage, aux ministres de l’Économie et des Infrastructures
Jeune Afrique |
Estelle Maussion |
Publication 12/03/2020
Sensibles, les négociations ont commencé le 4 février. D’un côté, l’État sénégalais – représenté par l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux, le ministère des Infrastructures dirigé par Omar Youm et celui de l’Économie d’Amadou Hott – entend renégocier la concession de l’autoroute Dakar-Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD). Dans sa ligne de mire notamment : une baisse des tarifs.
De l’autre, le concessionnaire Senac SA, filiale du français Eiffage pilotée par Xavier Idier, s’y oppose, rappelant que les prix du péage ont déjà baissé (de 3 000 à 2 000 francs CFA pour un véhicule léger), à la fin de 2018, par décision de l’État.
Contexte tendu
Pour cette autoroute à péage, l’un des premiers partenariats public-privé de ce genre en Afrique de l’Ouest, plus de 300 millions d’euros ont été investis par le Sénégal, les bailleurs de fonds et Eiffage.
La tension est déjà montée, récemment, à Dakar. En janvier, des propos attribués à Xavier Idier émettant de fortes réserves sur l’opportunité d’une renégociation avaient indigné le Forum civil, section locale de Transparency International, et Mbagnick Diop, le président du Mouvement des entreprises du Sénégal, qui s’est offusqué que « l’État n’a[it] pas perçu un seul centime des redevances de l’autoroute à péage ».
Dans ce contexte tendu, l’exécutif semble vouloir jouer l’apaisement et assure qu’un compromis est possible. Un officiel dakarois contacté par Jeune Afrique a mis en avant l’existence de « clauses de rendez-vous » pour justifier la renégociation. Sollicité, Eiffage a confirmé la tenue de discussions, mais indiqué ne plus vouloir communiquer à ce stade.
Dans son rapport d’activité 2018, le groupe soulignait qu’une baisse de tarif ne pourrait intervenir qu’en contrepartie de « la prolongation de la durée de la concession dans les limites légales » ou « d’autres mesures compensatoires ».
Les 15 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont mutualisé leurs forces afin de barrer la route au coronavirus, qui dès son apparition, n’a cessé de se propager à travers le monde.
À l’heure actuelle, au moins quatre pays, et pas des moindres, de l’espace ouest africain sont touchés : Sénégal, Nigeria, Burkina Faso et Côte d’Ivoire.
Selon Stanley Okolo, le Directeur général de l’organisation ouest-africaine de la santé, dès que le coronavirus a fait son apparition en Chine, la CEDEAO a réagi : « Nous avons immédiatement convoqué une réunion le 14 février, à Bamako, avec les ministres de la Santé.
Nous avons profité pour revisiter la situation globale de la sous-région, et avons mis en place une stratégie commune. Laquelle insiste sur la surveillance accrue de nos frontières aériennes et marines. »
En plus de la surveillance renforcée dans les frontières, l’organisation ouest-africaine de la santé a incité les pays à occuper le champ de la communication pour couper court aux rumeurs, et à la désinformation. La seconde stratégie, c’est de renforcer une communication axée sur le public à travers divers canaux comme les réseaux sociaux afin de s’assurer que le public ait la bonne information.
RÉGLER LA DÉPENDANCE DES PAYS MEMBRES PAR RAPPORT À LA CHINE
Les pays de l’espace de la CEDEAO importe 60 à 70% de médicaments, et une bonne partie provient de la Chine, et l’Inde. Le Directeur général de l’organisation ouest-africaine de la santé assure que le marché pharmaceutique régional est en train d’être renforcé. « Durant la dernière année voire les 18 derniers mois, nous avons accéléré l’implantation du plan pharmaceutique régional. Ce qui consiste à trouver le moyen de cesser d’importer 60 à 70% des médicaments nécessaires dans cette région du monde », assure-t-il.
La commission de la CEDEAO et l’OAS ont approché l’organisation des Nations unies en charge de l’industrialisation pour analyser les capacités du marché pharmaceutique régional, et selon les résultats, il y a beaucoup de manquements, qui rendent difficile la production de médicaments de qualité. « Nous leur avons demandé de dresser une feuille de route pour aider tous les pays de la CEDEAO, nous sommes actuellement à la 2e phase de ce programme, qui consiste à ce que l’ONUDI finance les firmes pharmaceutiques locales de qualité, afin d’augmenter la production dans la région. C’est le meilleur moyen de régler notre dépendance à la Chine. »
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
GAGNY LAH : L’ÉTOFFE, L’EROS & LA CASTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Icône du Bazin riche, l'opérateur malien, a même laissé son nom au tissu, joyeusement déformé en « Ganila » au Sénégal - Mort à 80 ans en 2016 à Paris, il laisse orphelins plusieurs tissus - INVENTAIRE DES IDOLES
Icône du Bazin riche, étoffe très prisée en Afrique, Gagny Lah, opérateur malien, a même laissé son nom au tissu, joyeusement déformé en « Ganila » au Sénégal. Commerçant inspiré, travailleur discret et patriote, c’est un des symboles de réussite les plus aboutis dans le continent. Mort à 80 ans en 2016 à Paris, il a récolté de nombreux hommages et laisse orphelins plusieurs tissus. Satire.
Le vieux Mansour était tout ce qu’aimaient les jeunes. Un vieux, drôle, qui fréquentait leurs assemblées et qui n’était jamais avare d’y aller de sa petite anecdote. Il avait gardé un esprit juvénile, taquin et ne manquait jamais de railler ses vieux collègues de la mosquée, croulants, voûtés et coincés. Il aimait s’inviter à la séance de thé, tacler les jeunes qui ne seraient plus virils comme de son temps, et partageait toujours l’anecdote qui faisait mouche, à coup de mon temps, ou encore, notre génération, ou plus sobrement, avant…Il le disait la voix enrouée par la nostalgie…On avait bien fini par l’adopter comme l’un des nôtres, aimanté par ses blagues, surtout quand ils racontaient les galères conjugales de ses vieux potes. On l’appelait affectueusement Alfanaw (le vieux), il ne cessait de nous asséner des certitudes, pour certaines devenues adages. Une d’entre elle avait fini par valoir prémonition ! Alfanaw en était sûr. Il tenait dans cette prophétie : « méfiez-vous, nous disait-il, des petits gros sans charmes évidents, potentiellement chauves voire inoffensifs et des tailleurs vaguement efféminés, car ils sont les véritables géniteurs de nos enfants. Ceux qui vous habillent sont bien souvent ceux qui vous déshabillent. » « Ils ont, rajoutait-il, peu avare de sa science, l’oreille, les mensurations, la satanée et crapuleuse prise de mesure, la proximité libidineuse et les secrets des couples qui vacillent ou qui naissent. Si les taxis confessent les femmes, les tailleurs les réconfortent et leurs recousent une splendeur, les vendeurs de tissu n’en parlons pas, eux c’est le jackpot. » Fier de son effet, le sociologue des taxis et des ateliers de coutures, s’en allait gaiment.
Bien des années plus tard…
Le temps a blanchi des crânes, ridé des visages d’anges, vidangé des maisons pour remplir des cimetières, que la prédiction reste non - tout à fait - démentie. Elle a davantage de vigueur, quand on y songe, avec la récente disparition de Gagny Lah que le veux Mansour aimait bien, depuis ses débuts dans le commerce dans les années 80. A la masse commune, attelée aux défis de la survie, ce patronyme, Lah, improbable, n’évoque rien, sinon un exotisme lointain. Dans les cabinets sérieux, on ne sait pas grand-chose de ce patronyme non plus. A l’élite mondaine, perchée sur son promontoire d’aise, il ne dit pas davantage grand-chose, sinon une probable anomalie de baptême. Surgit pourtant, de cet anonymat des destins célestes, une fabuleuse histoire. L’homme, discret travailleur, noble et fin d’aspect, sec, mais lustré d’argent, avait le port haut et le regard malicieux. Coiffé d’une chéchia immaculée, il poussait la coquetterie jusqu’à l’assortir avec un boubou ample et duveteux, à l’intérieur duquel il évoquait la majesté de ces rois des hauts plateaux guinéens, que l’on ne rencontre plus guère que dans les romans de Tierno Monenembo. Il symbolisait la réussite, la pudeur, l’acharnement au travail.
D’une ascendance pularoïde que suggéraient, outre ses traits tracés à la grâce, ce culte du secret, cette pudeur maniaque qui s’évanouissait dès les seuils de l’intimité, il avait dédié sa vie à déshabiller et à rhabiller les femmes, sans y toucher ; sans que n’interviennent ni la corruption de l’argent, celle de la force, celle de la séduction, ni même celle de l’utilité mutuelle, infligeant ainsi aux violeurs, aux dragueurs, aux polygames argentés, les plus grandes leçons des jalons sur la quête féminine pour ici emprunter la formule de Sayyid Qubt. A 60 ans, il avait déjà plus que réussi son pari. Les femmes le portaient. Les hommes aussi. Ce peuple nu d’Adam s’enfilait des mètres entiers du longiligne sahélien sans rechigner aux encoignures. A l’instar d’une poignée de privilégiés qui avaient réussi au cours de l’histoire à tisser une proximité avec le corps féminin, Gagny Lah s’était hissé directement au grade de meilleur, reléguant Roger Cavaillès et ses gels intimes, Hugh Efner et des playmates, et même les serviettes hygiéniques les plus polissonnes, tout un monde qui en savait des rayons sur l’anatomie des descendantes d’Eve. Les hommes, quoique moins aphrodisiaques à peindre, voyaient leur intimité avec Gagny Lah chahuter leur virilité. Il avait ainsi aboli les frontières de la distinction sexuelle, si chère en pays d’Islam.
Notre homme était devenu une seconde peau, l’habit greffé à l’âme, et l’étoffe d’une sous-région en proie à la fragile nudité de l’insignifiance. On l’exhibait les jours de fêtes. Son bazin était riche, il froufroutait à l’air libre. Son éclat rayonnait. On se drapait dans cet habit neuf, propice aux grandes occasions. Ses plis réguliers, ses motifs ondoyants, pointillaient sur le tissu comme les étoiles perlent dans la robe du ciel ; la voilure de ces Hommes heureux ourlait et dansait au vent, célébrant l’esthétique et l’art, ultimes refuges d’énergie et d’espoir des peuples outragés par le destin.
Privilège des immortels, Gagny Lah avait réglé l’affaire de sa postérité de son vivant. Il s’était aménagé le long de sa vie, une tombe cristalline, un linceul de métal précieux, pour enveloppe finale, peaufinée à l’écriteau par son propre nom, pour achever le paquet à destination des grâces du ciel. Peu importe que son nom soit devenu dans le domaine public « Ganila », écorché par la prononciation énamourée des commerçantes qui l’ont propagé, aussi tenons-nous là, la vraie et belle appropriation culturelle : celle qui déforme et adapte, créant le charme poétique et trouble du métissage. En important une étoffe dans laquelle il a imprimé et dissolu son âme et son génie, Gagny Lah peut partir la tête haute. Il laisse un héritage immense. L’étoile aura manqué – signe de son humanité – d’éponger les querelles de castes qu’elle a suscitées tant son bazin était aussi affaire de paraître, d’échelles sociales.
Gagny Lah, ou plutôt « Ganila », était devenu bien malgré lui, le symbole de la résurgence de ces hiérarchies violentes, alourdies par une société d’affichage où la caste s’énonce et s’annonce avec l’habit. Il ne pouvait qu’habiller les Hommes, tâche leur revenait d’y instiller la dose de pudeur et d’humanisme. Gagny Lah n’avait pas lu Marx, et sérieusement qui lui en voudra ? Lui qui, au crépuscule de sa vie, a vu un autre ogre du marché de l’étoffe lui mordre le mollet et le jeter dans la tombe de la course au plus scintillant, que l’on nomme dans les cimes dakaroises : Jezner. Combat déloyal et défaite à la saveur divine. Dans les couches de tissus qui se superposent, bariolés de couleurs et de verves des marchés africains, toute la famille, de Wax à Lagos, en passant par Së’ru Njago (étoffe manjak) et Cuub (teinture), la communauté étreinte par le chagrin pleure le seul qui avait réussi à faire disparaître l’Homme dans l’étoffe. A Percal (étoffe du deuil), l’auguste mission, d’envelopper celui dont c’était la mission.
Maintenant que les lumières sont éteintes, au nom du vieux Mansour, avec qui tu dois discuter là-haut désormais, permets une familiarité Gagny Lah : combien alors en as-tu défaits de pagnes de ton nom ? C’est pour un ami tailleur !
Texte initialement publié dans le P’tit Railleur, en 2016.
Moment d’échange entre l’administration, les contributeurs de la Banque Mondiale et du Doing Business sur les mesures de réformes qui vont porter le classement du Sénégal pour le cycle en cours appellé cycle Doing Business 2020/2021
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 11/03/2020
Moment d’échange entre l’administration, les contributeurs de la Banque Mondiale et du Doing Business sur les mesures de réformes qui vont porter le classement du Sénégal pour le cycle en cours appellé cycle Doing Business 2020/2021, l’atelier de mise en oeuvre de la feuille de route 2020/2021, s’est tenu le week-end dernier à Saly Portudal. Pour le Directeur Général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix) Mountaga Sy, qui présidait ces travaux de deux jours, il est important de s’appuyer sur les résultats de la première phase du PSE pour notamment parachever les réformes attendues par le secteur privé. Parmi les défis, notre pays compte se préparer à l’avènement de l’exploitation des hydrocarbures.
Le Sénégal, depuis quelques années, a entrepris des réformes majeures qui portent l’ambition de notre pays de faire partie des tops 100 mondiaux en matière d’amélioration du climat des affaires. Depuis six ans maintenant, de manière soutenue et régulière, le Sénégal se donne rendez-vous avec les contributeurs pour faire une revue des mesures en cours et opérer les derniers réglages avant la fin du cycle. Voilà tout le sens de l’atelier de mise en oeuvre de la feuille de route Doing Business 2021 tenu à Saly Portudal. Selon Mountaga Sy, il est important de s’appuyer sur les résultats de la première phase du Plan Sénégal Emergent pour parachever totalement les réformes structurelles et sectorielles attendues par le secteur privé et tirer davantage profit de la position du Sénégal comme hub d’investissement privé. La mise en œuvre de la première phase du PSE, sur la période 2014-2018, a donné des «résultats satisfaisants’’ par la ‘’mise en place des fondamentaux de l’émergence et un changement d’état d’esprit dans le service public pour plus d’efficacité et d’efficience’’, s’est-il félicité. Pour lui, au vu de la première phase du PSE, il devient essentiel de s’approprier ses résultats pour les enrichir et passer à l’échelle dans la seconde phase du PSE (2019-2023).
L’objectif doit consister à «achever totalement les réformes structurelles et sectorielles attendues par le secteur privé et bénéficier davantage de notre position de hub d’investissement privé’’ a-t-il déclaré. Le cycle présent a finalisé une batterie de réformes qui permettront d’impacter au minimum cinq mesures majeures de l’E- Business mais aussi l’implication de la Banque Mondiale qui a fait la visite du pays pour constater les efforts du Sénégal et tirer de notre pays, le Programme de renforcement de l’environnement des affaires et de la compétitivité (Preac) qui va être considéré comme un modèle de benchmark.
Mountaga Sy de préciser que durant les deux premières phases du Programme de réforme de l’environnement des affaires et de la compétitivité (PREAC, 2013-2015 et 2016- 2018), des «réformes et projets majeurs» ont été exécutés.
Ainsi, les délais et coûts de délivrance d’actes administratifs ont été réduits dans les domaines de la création d’entreprise, du transfert de propriété, de l’octroi du permis de construire, de la justice commerciale, du paiement de taxes, de l’accès à l’électricité, de l’accès au crédit et du commerce transfrontalier, en plus de l’amélioration de la qualité des services de l’administration, a-t-il souligné. ‘’La deuxième phase 2016-2018 que nous venons de boucler, a mis l’accent sur l’efficience par la rationalisation de certains coûts directs liés à l’activité de l’entreprise, le renforcement du cadre juridique avec la création des tribunaux de commerce, l’adoption des lois sur les zones économiques, les bureaux d’information sur le crédit et la protection des investisseurs minoritaires’’, a rappelé le D.G de l’APIX.
18 places gagnées dans le dernier classement Doing Business
Il a fait remarquer que pendant cette période, l’investissement privé domestique et étranger a cru à un taux supérieur à 8% avec l’installation d’investisseurs de référence dans les télécoms, l’agriculture et le développement immobilier. Pour Mountaga Sy, la phase2 du PSE ‘’matérialise la volonté politique des pouvoirs publics de poursuivre l’assainissement en profondeur de l’environnement des affaires pour le hisser au niveau du climat des affaires des pays émergents’’. Cela passe nécessairement à son avis par l’exécution de la feuille de route de la troisième phase du Programme de réforme de l’environnement des affaires et de la compétitivité (PREAC). Le Sénégal a gagné 18 places dans le dernier classement Doing Business. Pour les prochaines année, il faudra finaliser les grandes réformes structurelles, se préparer à l’avènement du cycle et de la séquence, du pétrole, du gaz et de l’énergie , mais aussi travailler davantage à la protection de l’investisseur et l’accès viabilisé et structurant au foncier, estime le Dg de l’APIX.
LES QUOTIDIENS METTENT EN EXERGUE LA LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS
Le coronavirus reste le principal sujet d’actualité dans les quotidiens, qui reviennent sur les détails du plan de riposte concocté par le Sénégal et l’apparition de deux cas suspects à Kolda (sud) et Tambacounda (est).
Concernant la lutte contre la maladie à coronavirus, EnQuête affirme que le ministère de la Santé est ‘’à la recherche’’ d’un montant de 1,44 milliard de francs CFA pour financer le plan de riposte du Sénégal contre cette maladie. Selon le même journal, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a rencontré mardi les partenaires financiers pour ‘’discuter’’ de ce plan mis en place par le gouvernement sénégalais.
Le Soleil livre, lui aussi, les détails de ce plan de riposte et écrit que ‘’le Sénégal a besoin de ressources financières supplémentaires’’. ‘’Il est ressorti’’ de la rencontre avec les partenaires au développement ‘’un besoin de ressources additionnelles pour mettre en œuvre le plan de riposte évalué à 1,44 milliard de francs CFA’’.
Le quotidien L’As signale la mise en quarantaine, à Kolda, d’un Français arrivé à Dakar le 27 février. L’homme séjourne dans cette ville depuis le 3 mars.
Le Quotidien relève qu’en plus de ce ressortissant français, qui ‘’présentait des symptômes du coronavirus’’, un touriste français est décédé dans la région de Tambacounda. Le défunt a ‘’quitté la France il y a moins de dix jours’’, raison pour laquelle ‘’les gens ont tout de suite pensé au Covid-19’’, le virus à l’origine de l’épidémie partie de la Chine depuis fin 2019, selon Le Quotidien.
‘’Au centre hospitalier de Tambacounda, c’est la peur bleue qui se lit sur les visages’’, après la mort du ressortissant français, ajoute le même journal.
Selon Vox Populi, les villes de Kolda et Tambacounda sont désormais ‘’sous la hantise du coronavirus’’. En attendant les résultats des tests de ces deux cas suspects, le coronavirus a eu un impact sur les dons de sang au Centre national de transfusion sanguine, qui ont connu une baisse de 25 %, signale Vox Populi.
Sud Quotidien évoque également cette baisse et affirme que, selon le directeur du CNTS, plusieurs séances de don de sang ont été ‘’annulées’’ depuis l’apparition de la maladie à coronavirus au Sénégal.
Ce journal se fait par ailleurs l’écho d’une déclaration du ministre de l’Economie, Amadou Hott, lequel affirme que ‘’le coronavirus aura un impact sur nos économies’’.
Pour sa part, Le Quotidien annonce que ‘’des enquêtes sont en cours auprès des opérateurs économiques pour quantifier l’impact de cette crise’’ au Sénégal.
De son côté, WalfQuotidien estime que l’effondrement des cours du pétrole, causé par cette épidémie, ‘’est un couteau à double tranchant pour le Sénégal’’.
Le coronavirus éclipse presque le dialogue politique qui bute, selon certains journaux, sur la question de l’organisation des élections par une personnalité neutre. ‘’L’impossible consensus’’, titre EnQuête.
Sud Quotidien, quant à lui, relève que les acteurs ‘’n’ont pas obtenu de consensus autour des différentes propositions faites par la société civile et le pôle de l’opposition sur les autorités en charge de l’organisation et de la gestion des élections et des médias’’.
WalfQuotidien s’intéresse à tout autre sujet et révèle que ‘’21 meurtres’’ ont été commis au Sénégal’’ en 14 mois’’. Il précise qu’avec la mort de Marième Diagne, tuée à Thiès (ouest) par son ex-amant, ‘’c’est le 5e féminicide depuis début janvier 2020’’
«LE CORONAVIRUS AURA UN IMPACT SUR NOS ECONOMIES»
«Il est évident que le coronavirus aura un impact sur l’économie mondiale et en particulier sur nos économies africaines et sénégalaise». C’est l’avis du Ministre de l’Economie, de la coopération et du plan, Amadou Hott.
«Il est évident que le coronavirus aura un impact sur l’économie mondiale et en particulier sur nos économies africaines et sénégalaise». C’est l’avis du Ministre de l’Economie, de la coopération et du plan, Amadou Hott. Il s’exprimait hier, mardi 10 mars lors d’une rencontre avec les membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
Selon le ministre, cela est dû au ralentissement du commerce mondial à cause du coronavirus. «Cela a un impact certain sur toutes les économies en particulier celles qui dépendent un peu de l’exportation de ressources naturelles notamment les hydrocarbures. Et cela est couplé avec la baisse des prix des matières premières surtout la baisse des prix du pétrole due non seulement à la guerre des prix entre certains producteurs mais également à cause de la baisse de la demande mondiale. L’un des plus gros importateurs d’hydrocarbures au monde est le plus affecté par le coronavirus qui fait que leurs activités baissent un peu du coup la demande mondiale sur le pétrole baisse», a-t-il relevé.
Le Ministre soutient qu’au Sénégal certains secteurs seront affectés notamment le tourisme, l’hôtellerie et le transport aérien. «Nos services sont en train de faire les enquêtes auprès des opérateurs économiques pour évaluer cette crise. Et l’Etat pendra certainement des mesures pour atténuer», fait-il savoir.
Toutefois, Amadou Hott souligne que des avantages ont été notés avec la baisse des prix du pétrole qui va affecter positivement le budget de l’Etat avec la baisse de la compense. Mais, il a signalé aussi qu’il peut y avoir un effet contraire sur les recettes avec la Tva qui baisse.
Il informe que les services du ministère de l’économie, du plan et de la coopération ainsi que ceux du ministère des finances et du budget et ceux également du ministère des énergies et du pétrole travailleront autour d’un comité pour suivre de près l’impact du coronavirus et de la baisse des prix du pétrole sur l’économie et sur les investissements.