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3 mai 2025
International
par Ousmane Sonko
VEUT-ON LUTTER CONTRE LE TERRORISME OU LES VALEURS DE L'ISLAM ?
Chaque jour qui passe, la France institutionnelle agresse les valeurs de l'islam, sous le prétexte de lutter contre le terrorisme qu'elle a contribué à alimenter en déstabilisant la Libye et en soutenant des dictatures
Les actes que pose le gouvernement français ne nous rassurent pas quant à l'objectif affiché et unique de contrer le terrorisme.
Loi contre les "séparatismes", menaces à la liberté des femmes qui choisissent de porter le voile, fermeture des lieux de vente du halal, interdiction de la polygamie, soutien aux caricatures de la figure sacrée du prophète Mohamed (PSL)... veut-on lutter contre le terrorisme ou contre les valeurs de l’Islam ?
La France nous parle de ses valeurs à elle, de son mode de vie, mais n’hésite pas à piétiner les valeurs et les modes de vie des autres : pressions et lobbying agressif sur les pays à forte majorité croyante (musulmans et chrétiens) pour imposer l'homosexualité particulièrement.
Chaque jour qui passe, la France institutionnelle agresse les valeurs de l'islam, sous le prétexte de lutter contre le terrorisme qu'elle a contribué à alimenter en déstabilisant la Libye et en soutenant des dictatures.
C'est cette France hautaine et moralisatrice qui fait aujourd'hui face à un monde musulman (sans son allié saoudien) las de son discours et de ses actes hostiles.
Le président Macron devrait comprendre que nous pouvons tous, toutes obédiences confondues, gagner la guerre contre les extrémismes, qui ne sont pas qu’islamistes, mais la guerre contre l’Islam est une guerre perdue d’avance pour ceux qui comptent s'y engager.
Le Khalif Cheikh Mahi Niass l'a bien rappelé au nom de tous les croyants du Sénégal.
LA CHEFFE DE L’OIF APPELLE À LA PLUS GRANDE RETENUE EN GUINEE
Louise Mushikiwabo, a appelé lundi ‘’à la plus grande retenue’’ les parties prenantes à l’élection présidentielle guinéenne après la proclamation des résultats provisoires
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), par la voix de sa Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, a appelé lundi ‘’à la plus grande retenue’’ les parties prenantes à l’élection présidentielle guinéenne après la proclamation des résultats provisoires donnant le président sortant vainqueur dès le premier tour avec plus de 59 % des suffrages.
Dans un communiqué parvenu à l’APS, la Secrétaire générale de l’organisation dit avoir pris note des résultats globaux provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tout en appelant les parties à la plus grande retenue et à s’abstenir de toute incitation à la haine et à la violence pour quelque motif que ce soit.
Louise Mushikiwabo encourage dans le même temps les acteurs politiques à recourir aux procédures légales pour d’éventuelles contestations du processus électoral et de ses résultats.
Le communiqué souligne que la Secrétaire générale de la Francophonie ’’marque sa profonde inquiétude face’’ aux violences qui ont entaché ’’la période pré et post-électorale et causé la mort de civils et de policiers’’.
En vue d’une ’’résolution pacifique’’ de la situation, Louise Mushikiwabo ’’marque la disponibilité de l’Organisation Internationale de la Francophonie pour accompagner les efforts internationaux en faveur d’un dialogue entre les parties’’.
REPRÉSENTATIONS DE MAHOMET, CE QUE DISENT LE CORAN ET LES AUTRES TEXTES DE L'ISLAM
Si la satire, comme celle de « Charlie Hebdo », est condamnée, l’islam chiite fait preuve d’une certaine tolérance à l’égard des images du Prophète
Les Décodeurs du Monde |
Louis Imber |
Publication 26/10/2020
L’attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dans lequel Samuel Paty, un enseignant de 47 ans, a été assassiné par un terroriste islamiste parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet en classe, a de nouveau déclenché le débat et les critiques sur la représentation du prophète de l’islam. Cette dernière est vue comme strictement interdite par de nombreux musulmans, or les textes et l’histoire de l’art islamique sont moins catégoriques.
Ce que disent les textes
Le Coran n’interdit pas la représentation du Prophète ni la représentation humaine en général. Ecrit dans une société où l’image est généralement absente (la péninsule arabique au VIIe siècle), le texte ne la mentionne qu’une seule fois : « Le vin, les jeux de hasard, les idoles sont des abominations inventées par Satan. Abstenez-vous en » (Sourate V, verset 90). Ce mot « idoles », littéralement « pierres dressées » (Ansàb), désigne les statues des païens.
La sunna, l’ensemble des paroles et actions de Mahomet, un très large corpus distinct du Coran trié et mis par écrit entre le VIIIe et le IXe siècle, n’interdit pas non plus de représenter le Prophète. Mais elle définit une attitude méfiante vis-à-vis de la représentation des humains et des animaux. Ces images sont suspectes, associées aux idoles. Ainsi, dans le recueil de hadiths (les « dits ») de Mohammed Al-Bukhari (810-870), trois attitudes sont possibles envers elles : les tolérer, mais s’abstenir de les produire, les condamner ou les détruire. Cet article détaille les épisodes de la vie du Prophète tirés des hadiths sur lesquels la tradition se base pour bannir ces images des lieux de culte.
Ce que l’on reproche au faiseur d’images, c’est de singer le travail de Dieu : il prétend insuffler une âme à la matière façonnée. Il forme une création parallèle à celle de Dieu. « C’est ce qui fait qu’au XIXe siècle, à part quelques exceptions wahhabites [une doctrine rigoriste née au XVIIIe siècle, officielle au royaume d’Arabie saoudite], tous les théologiens acceptent la photographie et le cinéma. Elles ne font que reproduire ce que Dieu a déjà créé », précise Silvia Naef, professeure au département des études arabes à l’université de Genève.
Une tradition de représentations hors des mosquées
Le rite exclut donc les images, comme dans le judaïsme ou le calvinisme : on n’en trouve pas dans les mosquées. Mais cela n’empêche pas les gens d’en avoir chez eux ou de les afficher dans la rue, dans l’espace profane.
Les murs des palais des califes omeyyades de Damas (661-750), les résidences aristocratiques et les bains s’ornaient de scènes de chasse, de figures humaines et animales. On trouve par la suite de nombreuses représentations humaines, ainsi que de figures sacrées et même du Prophète dans l’Inde de la période moghole, l’empire Ottoman et en Perse, du XIIIe au XVIIIe siècle. Elles figurent dans des chroniques, des ouvrages littéraires, de la poésie, des ouvrages mystiques…
Selon l’historienne de l’art Christiane Gruber, le Prophète apparaît dans la miniature persane dans un certain nombre de configurations stéréotypées. Une représentation classique le montre sur un trône, entouré par les anges et ses compagnons. Il peut être également représenté auprès de prophètes ayant précédé l’avènement de l’islam. Cette image, tirée d’un ouvrage persan du XIVe siècle expliquant la vie des prophètes (qisas al-anbiya), montre ainsi une vision du prophète Isaïe : Jésus (que l’islam considère comme un prophète) et Mahomet chevauchant côte à côte.
Mahomet a pu encore être représenté dans des textes relatant l’assomption du Prophète (mi’râj) de la Mecque à Jérusalem et à travers les sphères célestes : on le voit assis sur le dôme du Rocher, à Jérusalem, sous les prophètes rassemblés.
Le président de l'Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) dont le domicile est encerclé depuis plusieurs jours par un important dispositif des forces de sécurité se considère comme "otage" du régime de Alpha condé.
Dalein Diallo, sur la base de compilation effectuée par les opposants, s'est attribué la victoire à l'issue des élections du 18 octobre dernier.
Des résultats qui selon lui ont été présentés par ses camarades de la coalition et lui-même aux ambassadeurs accrédités dans son pays.
"Nous avons présentés les résultats totaux globaux en notre possession aux diplomates étrangers accrédités en Guinée" a t-il souligné.
Interrogé par la BBC, Dalein Diallo qui ne reconnait pas la victoire de Alpha Condé, a dénoncé la mise en résidence forcée que le régime Condé fait subir à sa famille et à lui-même.
Il a révélé à la BBC que les vivres commencent à manquer dans son domicile.
Amnesty déclare détenir des preuves que les forces de sécurité guinéennes ont tiré à balles réelles
La sortie du challenger du président Alpha Condé intervient au moment où l'organisation internationale de défense des droits de l'homme, Amnesty internationale, accuse les forces de sécurité guinéennes d'avoir tiré à balles réelles contre des manifestants, lors des troubles qui ont été engendrés par les élections présidentielles auxquelles participent pour la troisième fois Alpha Condé (82 ans).
Amnesty a ajouté qu'elle était toujours en train d'analyser des informations en sa possession, mais que ces dernières tout comme celles publiées dans la presse locale, laissent croire que "des dizaines de personnes auraient pu être tuées".
EXCLUSIF SENEPLUS - Situation aussi dramatique que le lot de morts, le pays se retrouve figé par l'immobilisme et la volonté d'un seul homme de passer en force. La CEDEAO est en train de rater son rendez-vous sur le terrain de la démocratie
Seneplus |
Lamine Niang et Charles Faye |
Publication 26/10/2020
Lamine Niang évoque cette semaine, l’actualité guinéenne marquée par des troubles post-électoraux et en fait une lecture sociologique. Le chroniqueur se demande si le rêve brisé d’un peuple n’est pas aussi préjudiciable que les pertes en vies humaines enregistrées lors des manifestations.
Charles Faye estime que la Cedeao a joué la carte de la complicité en Guinée en avalisant le troisième mandat du président sortant, Alpha Condé. Il prône l'urgence de revenir à la CEDEAO des peuples telle que prévue par les pères fondateurs de l'organisation communautaire.
Lu Bees est un talk hebdomaire de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.
HARO SUR MACRON DANS LE MONDE ARABE !
Boycott des produits français, appels à manifester en Libye, attaques d’Erdogan, condamnations du Premier ministre pakistanais : le torchon brûle entre la France et le Proche-Orient après les propos du président français sur les caricatures de Mahomet
Boycott des produits français, appels à manifester en Libye, attaques d’Erdogan, condamnations du Premier ministre pakistanais : le torchon brûle entre la France et le Proche-Orient après les propos d’Emmanuel Macron sur les caricatures de Mahomet. Ce dimanche, Erdogan a réitéré ses propos, malgré le rappel de l’ambassadeur français en Turquie et les condamnations du chef de la diplomatie européenne.
« Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », avait déclaré le président français lors de l’hommage national à Samuel Paty mercredi 21 octobre.
« Il est regrettable qu’il ait choisi d’encourager l’islamophobie »
« Le président Macron aurait pu jouer l’apaisement et refuser l’espace aux extrémistes plutôt que de créer une polarisation et une marginalisation supplémentaires qui conduisent inévitablement à la radicalisation », a écrit Imran Khan sur Twitter.
« Il est regrettable qu’il ait choisi d’encourager l’islamophobie en s’attaquant à l’Islam plutôt qu’aux terroristes qui pratiquent la violence, qu’il s’agisse de musulmans, de tenants de la suprématie blanche ou d’idéologues nazis », a poursuivi le Premier ministre pakistanais.
Appels à manifester en Libye
Les propos d’Emmanuel Macron ont créé une vague d’émoi dans des pays du Proche-Orient. Des appels à manifester se sont multipliés ce dimanche en Libye. Le mouvement a surtout pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux avec des internautes appelant à manifester dimanche après-midi sur la grande Place des Martyrs, dans le centre-ville de Tripoli. Côté médias, la chaîne de télévision religieuse « al-Tanasuh », porte-voix du mufti Sadek al-Ghariani, a relayé cet appel sur le bandeau d’information en bas de l’écran.
Ce chef religieux controversé, qui dirige Dar al-Ifta – plus haute autorité religieuse du pays —, avait déjà réagi aux propos du président français début octobre sur le « séparatisme islamique » en affirmant que « si un dirigeant musulman tenait envers l’Occident les mêmes propos et déclarations racistes et hostiles que ceux de Macron envers l’islam, il lui aurait été reproché d’être extrémiste, raciste et terroriste ! »
« Diaboliser l’islam et les musulmans n’aide pas la paix sociale en France »
Des petits groupes ont déjà protesté samedi dans plusieurs villes libyennes, brandissant des pancartes reprenant le hashtag « Tout sauf le prophète »,« le prophète est une ligne rouge » ainsi que des portraits du président français barrés d’une croix rouge.
Ammari Zayed, membre du Conseil présidentiel chapeautant le Gouvernement d’union basé à Tripoli et ministre par intérim de l’Education nationale, a fustigé les propos d’Emmanuel Macron, dénonçant « le mépris que ces déclarations constituent à l’encontre du plus grand symbole pour tous les musulmans ».
« Nous condamnons fermement les déclarations du président français et l’insulte intentionnelle envers l’islam et son saint prophète », a-t-il écrit samedi sur Facebook.
« En tant que musulmans, il est de notre devoir de respecter tous les prophètes alors nous exigeons de même de la part de toutes les autres religions », a indiqué à l’AFP Fatima Mahmoud, une habitante de Tripoli ayant l’intention d’aller manifester dans l’après-midi.
WILLIAM PONTY, L'ÉCOLE DES PREMIERS CADRES AFRICAINS
L’établissement colonial de référence de 1937 à 1965, soit pendant vingt-huit ans a, pendant toute la période coloniale française, formé presque tous les cadres de l’Afrique francophone
L’établissement colonial de référence de 1937 à 1965, soit pendant vingt-huit ans a, pendant toute la période coloniale française, formé presque tous les cadres de l’Afrique francophone.
Selon les travaux de l’historien sénégalais Souleymane Séga Ndiaye, c’est en 1903 que le gouverneur général de l’Afrique occidentale française (AOF), Ernest Roume, en poste à Saint-Louis, signe l’arrêté n° 806 du 24 novembre 1903 portant création et fixation de l’organisation homogène de l’enseignement en AOF.
Cet arrêté signait l’acte de naissance de l’école normale d’instituteurs de Saint-Louis (à 270 kilomètres de Dakar). Elle fonctionne d’abord en tant que section de l’école des fils de chef et des interprètes. Elle sera déplacée sur l’île de Gorée, au large de Dakar, en 1913 et rebaptisée “école normale William-Ponty”, en l’honneur du gouverneur général de l’AOF en 1907 et de 1908 à 1915, Amédée William Merlaud-Ponty.
L’établissement est déplacé, en 1937, à une quarantaine de kilomètres de la ville de Dakar, dans la commune rurale de Sébikotane. Aujourd’hui, ce site qui a accueilli l’école pendant plus d’une vingtaine d’années est presque à l’abandon. Le village de Sébi-Ponty, créé par le personnel africain de l’école durant son transfert, s’agrandit sur l’espace de l’ancienne école. Certains anciens “pontins”, comme ils aiment se faire appeler, y vivent encore avec leurs familles.
En soixante-deux ans d’existence, en grande partie sous l’ère coloniale, William-Ponty a eu à former en majorité des instituteurs, mais aussi des médecins et des cadres qui ont servi dans les écoles, les hôpitaux et occupé les fonctions les plus prestigieuses de l’administration de l’Afrique de l’Ouest.
Mieux, les pontins ont été les premiers Africains qui ont eu à prendre en main l’administration des différents pays d’Afrique de l’Ouest après les indépendances. Beaucoup sont même devenus président de la République ou ministre dans leur pays. Il s’agit, entre autres, de Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire, Modibo Keïta au Mali, Hubert Maga au Dahomey (Bénin), Hamani Diori au Niger, Mamadou Dia et Abdoulaye Wade au Sénégal.
Selon les archives de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), les cadres formés de cette école seraient plus de 2000.
Les élèves devaient, à partir de 1933, rédiger et soutenir des mémoires de fin d’études sur un sujet de leur choix : 791 travaux de recherche appelés “cahiers de Ponty” ont été produits et sont conservés actuellement à l’IIfan. Les cahiers de Ponty abordaient les questions économiques, sociales et culturelles de l’époque.
ERDOGAN MET EN DOUTE LA SANTÉ MENTALE DE MACRON, L'ÉLYSÉE DÉNONCE DES PROPOS INACCEPTABLES
Le courroux français se traduit par le rappel immédiat de l’ambassadeur de France à Ankara, un acte diplomatique rare, semble-t-il pour la première fois de l’histoire des relations diplomatiques franco-turques
L’Elysée a dénoncé, samedi 24 octobre auprès de l’AFP, les propos jugés « inacceptables » du président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait mis en question « la santé mentale » d’Emmanuel Macron en raison de son attitude envers les musulmans. Le palais présidentiel a également noté « l’absence de messages de condoléances et de soutien du Président turc après l’assassinat de Samuel Paty », une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris.
Le courroux français se traduit par le rappel immédiat de l’ambassadeur de France à Ankara, un acte diplomatique rare, semble-t-il pour la première fois de l’histoire des relations diplomatiques franco-turques. L’acte, dit l’entourage d’Emmanuel Macron, se veut « un signal très fort ».
Le précédent rappel à Paris d’un ambassadeur de France « en consultation », selon l’expression consacrée, remonte à février 2019, pour protester contre une rencontre entre Luigi di Maio, alors vice-premier ministre italien, et des « gilets jaunes ».
L’Elysée dénonce « l’outrance et la grossièreté » d’Ankara
Il y a deux semaines, Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé comme une provocation les déclarations de son homologue français sur le « séparatisme islamiste » et la nécessité de « structurer l’islam » en France, alors que l’exécutif présentait son futur projet de loi sur ce thème.
Il a enfoncé le clou samedi dans un discours télévisé : « Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est : allez d’abord faire des examens de santé mentale ».
Pour l’Elysée, « l’outrance et la grossièreté » d’Ankara passent moins que jamais, au surlendemain de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty à l’université parisienne de la Sorbonne.
Dans son allocution jeudi soir, Emmanuel Macron avait notamment promis que la France continuerait de défendre les caricatures. Depuis, selon l’entourage du président, « les Turcs diffusent une sorte de propagande absurde, par exemple que le président a décidé de projeter les caricatures de Mahomet sur les bâtiments publics ».
Il est urgent que les protagonistes s’asseyent autour d’une table pour mettre fin au cycle de violence qui gangrène le pays. C’est dans l’union que la Guinée parviendra à se développer, à réduire la pauvreté et offrir un avenir prometteur à ses enfants
Selon les résultats officiels, le président sortant, le Professeur Alpha Condé a été réélu à sa propre succession avec un score de 59, 4% contre 33,5% pour son adversaire, Cellou Dallein Diallo de l’UFDG. 12 candidats étaient en lice dans la course au fauteuil présidentiel dont deux femmes.
A la suite des élections qui se sont déroulées le 18 octobre 2020, le pays a été en proie à de fortes tensions post-électorales. Des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les partisans du chef de l’opposition, Cellou Dallein Diallo. Le pays a basculé dans la violence ce que nous déplorons vivement. Nous condamnons vivement la séquestration du chef de l’opposition chez lui, comme il l’affirme dans une vidéo.
Les droits humains doivent être respectés, conformément à l’article 3 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme : "Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. “
Dans l'expectative des résultats de la commission électorale, la situation était alarmante : la Guinée était au bord de l’implosion, l'armée avait été réquisitionnée et des échauffourées entre les deux camps ont eu lieu qui se sont soldées par le décès d’une dizaine de morts. L’opposition conteste les chiffres qu’elle porte à une trentaine. Il est inadmissible que les joutes électorales s’achèvent par des exactions de toutes sortes, des massacres d’enfants et que des jeunes soient arbitrairement tués.
Nous souhaitons que l’ordre démocratique soit rétabli au plus vite. Le sang des Guinéens et des Guinéennes ne doit pas couler, car ils forment un peuple uni qui a eu à affronter de nombreuses difficultés mais qui a su les surmonter. Chaque fois qu’il s’agissait de l’intérêt de la nation, le vaillant peuple de Guinée a su reprendre le chemin du dialogue. Il convient donc que la paix revienne et que la cohésion sociale règne. Il est urgent que les protagonistes s’asseyent autour d’une table pour mettre fin au cycle de violence qui gangrène le pays. C’est dans l’union que la Guinée parviendra à se développer, à réduire la pauvreté et offrir un avenir prometteur à ses enfants.
Dr. Pierrette Herzberger-Fofana, Députée au Parlement Européen. Vice-Présidente de la Commission Développement, Vice-Présidente de la Délégation pour les Relations avec le Parlement Panafricain.
IBRAHIM 10, JIHADISTE ITINÉRANT D'UN SAHEL SANS FRONTIÈRE
Aux enquêteurs, ce proche de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar dit avoir été au Sénégal en 2011, en repérage pour un projet d'attentat finalement annulé contre l'ambassade d'Israël, puis s'être installé en Côte d'Ivoire en 2012, où il épouse une Ivoirienne
Principal accusé dans le procès des attentats du Radisson Blu et de la Terrasse à Bamako, le Mauritanien "Ibrahim 10" est un acteur majeur du jihad sahélien, proche de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait ses armes dans le désert du Sahara avant de sévir dans toute l'Afrique de l'Ouest.
Un doute subsiste sur sa présence au procès qui s'ouvre mardi dans la capitale malienne, dont il est l'un des trois accusés, le plus important.
Selon des informations non confirmées officiellement, il pourrait avoir fait partie des détenus échangés début octobre par les autorités maliennes contre quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin et l'homme politique malien Soumaïla Cissé.
Est-ce un nouveau rebondissement dans le parcours de ce jihadiste "très audacieux, insaisissable et toujours en mouvement", comme le décrit le spécialiste mauritanien du jihadisme Isselmou Ould Salihi, ou bien la fin brutale d'une carrière aussi prolixe que représentative de ce qu'était la nébuleuse jihadiste des années 2010 ?
De son vrai nom Fawaz Ould Ahmed (ou Ahmeida), cet homme au physique de colosse né à Nouakchott à la fin des années 1970 a commencé sa vie dans le commerce. Il s'est radicalisé après l'intervention américaine en Irak en 2003, "comme cela a été le cas pour beaucoup de jeunes au Sahel à cette époque", explique le journaliste Lemine Ould Salem, auteur d'un livre sur Mokhtar Belmokhtar.
En 2006, "Ibrahim 10" rejoint les camps d'entraînement du chef jihadiste algérien dans le Sahara, selon des documents de l'enquête, couverts par le secret d'instruction et consultés par l'AFP.
Après une formation au maniement des armes, il participe fin 2008 à l'enlèvement de deux diplomates canadiens au Niger. Un coup d'éclat qui sera "hautement apprécié" par sa hiérarchie. Ibrahim 10 est "félicité" par les grands noms du jihad régional ; il prend de l'importance.
"Par la suite, j'ai été désigné par le « Vieux » (surnom qu'il donne à Belmokhtar) pour faire des va-et-vient entre lui et le Burkina Faso" de Blaise Compaoré, à l'époque médiateur dans la libération d'otages au Sahel, dira-t-il lors de son audition par les autorités maliennes après son arrestation en 2016.
Voyages en hélicoptère
Dans ses auditions, il raconte ses voyages entre Ouagadougou et les campements jihadistes dans le désert, parfois en voiture, parfois en hélicoptère, toujours en compagnie, affirme-t-il, de l'homme d'affaires mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi, connu pour son rôle dans la libération d'otages occidentaux au Sahel.
Il raconte qu'il "profitait" de ces voyages pour "faire des achats pour les frères" jihadistes dans le désert: caméras, ordinateurs, cartes mémoire...
Et donne des détails sur le "pacte", selon ses dires, de non-agression conclu entre le Burkina Faso et le groupe de Belmokhtar à la fin des années 2000. Le Burkina Faso avait été relativement préservé des attaques jihadistes sous Compaoré ; il a depuis lors été entraîné dans la spirale meurtrière du jihadisme sahélien.
Aux enquêteurs, "Ibrahim 10" dit avoir été au Sénégal en 2011, en repérage pour un projet d'attentat finalement annulé contre l'ambassade d'Israël, puis s'être installé en Côte d'Ivoire en 2012, où il épouse une Ivoirienne et devient père de famille.
Il est arrêté quelques mois plus tard en possession d'armes. Jugé et condamné en 2013 à Abidjan à 10 ans de prison ferme, il sera libéré après 10 mois, "sans doute après avoir parlé", selon une source judiciaire malienne.
Il sort un fusil d'assaut
Il rend alors visite à Belmokhtar en 2014 en Libye, puis rentre au Mali, "via le Tchad et le Niger", ramenant avec lui des explosifs, des sandales et un iPad pour ses coreligionnaires. Il reste quelque temps dans le désert, selon ses dires.
Puis il descend à Bamako, où il commet le 6 mars 2015 l'un de ses principaux faits d'armes : dans la nuit, il entre dans un restaurant de la capitale, La Terrasse, sort de son sac un fusil d'assaut et tue cinq personnes, selon les enquêteurs.
L'homme s'évanouit ensuite dans la nature, mais refait parler de lui quelque mois plus tard : successivement, un hôtel est attaqué à Sévaré en août (centre), puis l'hôtel Radisson Blu de Bamako, en novembre.
Dans les deux cas, "Ibrahim 10" n'aurait pas été présent mais se serait occupé de leur organisation : recrutement des assaillants, repérage, location de véhicules, armes...
Le 21 avril 2016, la sécurité d'Etat malienne l'arrête à Bamako ; il croupissait depuis dans ses gêoles. Sur une photo à l'époque le montrant menotté contre un mur, l'une des seules de lui, il se tient droit, le regard fixé sur l'objectif, semblant le défier.