Grand Adama Gaye, à la suite d'une interview avec Samuel Sarr qui répliquait à une sortie de Idrissa Seck, vous m'aviez traité, sans me connaître, de "chien", sur votre page Facebook.
Vos propos ont certes choqué mes amis, mais pas moi. Je vous le confesse : c'est avec honneur que je m'étais baptisé "Le chien ", en Terminale, pour rendre hommage à Diogène-Le Cynique. Soyez donc rassuré : je ne vous en veux pas de m'avoir comparé à cet animal qui symbolise la loyauté. Vous avez, sans doute, suivi la tragédie affectueuse de ce labrador qui vit désormais dans les cimetières, sur la tombe de son maître, devenu copain intime des ombres.
En espérant, d'en haut, créer une fusion avec le souterrain pour espérer ressentir encore la présence de ce précieux qui, en paix, repose.
Comme vous l'aurez remarqué, je vous vouvoie pour aligner mes pensées à ce fardeau culturel qu'est le droit d'ainesse. Mais, même si je vous vouvoie, je n'ai aucun respect pour vous. Soyez rassuré encore parce que vous avez été peu courageux en proférant vos insultes sur votre page Facebook. Parce que si vous m'aviez traité de "chien" face-à-face, l'un de nous deux ne rentrerait pas chez lui. Le droit d'ainesse, vous en conviendrez avec moi, n'inclut pas le monopole de l'impolitesse. Souvenez-vous de cette vérité polie le jour où nous nous rencontrerons, enfin… J'aurai pu, pourtant, vous indiquer dans un court texte, que le canidé de base, c'est celui qui s'attable avec un inculpé pour corruption, au restaurant le "Djolof", pour lui proposer honteusement de "gérer" sa communication dans l'affaire pour laquelle il a été mis en examen. Et qui, assis comme un bon Bulldogs, tire la langue, comme tout membre de la famille des Canidae, qui sent l'odeur de la bouffe, argentée ici. J'aurai pu, aussi, vous signaler que le cane roso – j'adore les chiens et le mien se nomme Zeus – en lunettes c'est celui qui est otage de ses intérêts, Grand. J'aurai pu, mais oui !, rappeler que l'image de la pourriture ambiante colle plus à cette gadoue intellectuelle qui harcelait au téléphone quelques proches de Macky Sall, en leur répétant jusqu'à les tympaniser : "Wax lène Président dinako diapalé". Mais, contrairement aux chiens, fidèles désintéressés jusqu'à la mort, elle – c'est le destin de toutes les pourritures - a revêtu plus tard sa toge de condottiero espérant avoir, par la menace, tout ce qu'elle n'avait pas obtenu à force de courber l'échine. Mais je ne l'ai pas fait.
N'empêche, j'ai décidé d'écrire après avoir senti, pour de vrai, la pisse de chien – décidément j'adore ces animaux - dans ces propos que vous avez encore posté sur votre page Facebook :"MACKY SALL, dis à ton petit frère de rembourser tout. Je vous ai connu tous les deux pauvres. Souviens-TOI du jour où tu es venu me voir au Novotel Dakar ou du premier Contrat de pétrole que je t'ai fait obtenir (pour le Sénégal) grâce à mon ami, Dr. Rilwanu Lukman, ex. Président-Secrétaire général de l'OPEP, ou de notre virée à Rotterdam. J'ai aussi le dossier Frank Timis. Et le reste. Les gens qui parlent ne savent pas. Si je parle, tu tombes, un point, un trait".
Que vous ayez des "dossiers" contre Macky Sall et son frère, c'est leur problème. Que vous soyez capable, comme vous le prétendez, de pouvoir faire tomber votre Président, notre Président, renseigne par contre sur l'obésité monstrueuse de votre ego. Mais ce n'est pas cela qui m'a choqué. J'ai été choqué, comme de nombreux Sénégalais, d'apprendre que les pauvres ne peuvent pas, un jour, réussir, selon le bon vouloir de votre décret qui empeste l'hydroxyde.
Vous êtes fils d'un digne commerçant et d'une brave ménagère et, pourtant, vous êtes tout le temps entre deux avions. En quittant votre Kaolack natal, vous n'aviez sans doute jamais pensé serrer la main à Oumar Bongo. Comme disait un penseur, l'important ce n'est pas de naître sous la bonne étoile mais de savoir décrypter les signes du ciel.
Vous comprendrez pourquoi enfant, moi aussi, issu d'une famille pauvre, je guettais les étoiles pour épier Al Kafzah al Thaniyahr ?
Alors, pourquoi vous déniez aux autres le droit d'avoir été pauvre et de réussir comme vous ; même si, votre "réussite", qui souffre de privation financière "apériste", est l'addition kilométrique de micmacs et de reniements conditionnés ?
Vous êtes journaliste de formation et, pourtant, vous reconnaissez avoir joué les intermédiaires pour des investisseurs. Au moins, vous avez été honnête sur ce point, car vous en avez fait des affaires avec Wade qui vous a roulé dans la farine. Votre "retenez- moi ou je fais un malheur" est un flagrant délit assumé. Vous savez quoi ? Faîtes tomber le Président, tout de suite ! Vous rendrez un grand service à la Nation si, comme vous le dîtes, des documents que vous détiendrez mettraient en cause celui que nous avons élu, "un point, un trait", comme vous le dîtes si bien.
Allez voir le Procureur, constituez vous d'abord prisonnier - car vous dîtes avoir pris part à la commission du délit présumé - et balancez tout le monde. Faites-le, vous n'avez plus le choix. Si vous ne le faites pas - je parie que ce sera hélas le cas et je vous supplie de me faire mentir -, vous traînerez cette grave accusation comme… un chien - décidément, encore ! - et son collier. Vous avez décrété que vous avez le monopole de la vérité.
Qu'Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye, Birahim Seck…et tous les autres ne "savent pas". Vous seul savez donc. Vous êtes le "maître des clés", ce fabuleux personnage de Matrix. Dîtes aux Sénégalais ce que vous savez, "un point, un trait" et arrêtez ce monologue narcissique. Faites-le maintenant ! Si vous ne le faites pas, vous aurez du mal à vous regarder dans un miroir. Car, en ce moment, vous verrez à travers votre reflet, un molosse, tête baissée et regard hagard car séquestrée par la honte suprême qui le suit, le poursuit et l'essuie. Je vous dédie la rime…
Cheikh Mbacké Guissé
Journaliste
Directeur de Publication du quotidien Libération
ADAMA GAYE DOIT ÊTRE MIS AUX ARRÊTS
Le journaliste Bara Ndiaye, administrateur de La Maison de la Presse demande que le consultant soit présenté à la justice pour dire ce qu'il sait sur l'affaire Petro Tim suite à sa sortie
Bara Ndiaye, l'administrateur de La Maison de la Presse et jeune cadre de l'Alliance pour la République (APR pouvoir), demande aux autorités compétentes de faire arrêter le journaliste Adama Gaye et de le mettre sous mandat dépôts, afin qu'il dise tout ce qu'il sait dans l'affaire Petro Tim. Cette réaction, sur les ondes de la RFM, ce vendredi matin, fait suite à l'intervention dans l'affaire Petro Tim du journaliste et consultant pour plusieurs compagnies pétrolières internationales.
Et Adama Gaye de poursuivre : "entre les 2 tours de la présidentielle, je vous avais avertis en disant, par écrit, mon refus de choisir entre Peste et CHOLERA. Voilà, l'histoire a tranché…". C'est cette menace à peine voilà qui crée la panique dans les rangs de l'APR. En tout cas le poste d'Adama Gaye a fait l'objet d'une large diffusion sur les sites d'information et les réseaux sociaux. Ce qui lui a valu cette première réaction virulente".
Pour le jeune journaliste, Bara Ndiaye, la déclaration de son confrère est d'autant plus "terrifiante" qu'elle survient dans un contexte où le Premier ministre a pris la parole pour faire la lumière sur cette affaire.
Du point de vue du jeune journaliste, Adama Gaye se comporte comme une personne dont on a refusé certains avantages et qu'ils cherche et donc ils prennent leur revanche en faisant dans "le déballage" et "la délation"
En tout cas la sortie du consultant de compagnie minière laisse croire, sans ambages que le frère du président Macky Sall, M. Alioune Sall est suffisamment mouillé dans ce scandale.
En tout cas, indépendamment du post de Adama Gaye, l'interview d'un autre journaliste Baba Aïdara qui, a accordé au quotidien L'AS dans son édition de jeudi 22 septembre qui laisse mène vers la même conclusion avec force détail. Sauf que le journaliste Baba Aïdara basé aux États-Unis dit clairement que le mauvais contrat a été signée par le régime précédemment d'Abdoulaye Wade. Mais en toute conscience, l'actuel régime a signé un contrat qu'il sait mauvais, qu'il aurait dû annuler. Et c'est là où Alioune Sall a pu prendre sa part
Dans l'entretien de L'AS Baba Aïdara dit : … "A la suite de ses investigations, l'Ige a fait des recommandations et la plus importante, c'était d'annuler le contrat signé par Karim Wade. Le Président Macky Sall, qui était dans ces dispositions, a finalement changé de posture, car Eddie Wang et son ami Frank Timis se sont rapprochés du frère du Président Alioune Sall. Ce dernier a décanté la situation en intervenant auprès de son frère.
Le 19 juin 2012, le président de la République a signé un décret pour attribuer les licences Saint Louis et Kayar à la compagnie Petro Tim limited créée le 19 janvier 2012, c'est-à-dire deux jours après la signature du contrat par Karim Wade qui n'avait pas respecté le code pétrolier sénégalais".
"Pourtant, le Président Macky Sall n'ignorait pas cet aspect, compte tenu de son parcours de Petrosen à la Présidence de la République. A cela, s'ajoutent les résultats de l'enquête menée par l'Inspection générale d'État. Donc le Président a sciemment signé un décret qui s'est basé sur un mauvais contrat. Pour vraiment fermer ce chapitre et jouer la carte de la transparence, nous n'avions pas besoin de tout ce discours de politique pétrolière. Il faut juste déclassifier le rapport de l'Ige avant la date du 19 juin 2012 qui marque la signature de ce décret qui, aujourd'hui, est à la base du feuilleton pétrolier et gazier du Sénégal".
PARIS S’ENGAGE POUR LA STABILITÉ ET LA SÉCURITÉ DU SÉNÉGAL
Dakar, 22 sept (APS)- La France "est totalement engagée’’ pour la stabilité et la sécurité du Sénégal, a déclaré, jeudi, à Dakar, le Premier ministre français Manuel Valls, arrivé le même jour dans la capitale sénégalaise pour une visite officielle de deux jours.
"La France est totalement engagée à côté du Sénégal pour garantir sa stabilité et contribuer si nécessaire à sa sécurité", a dit le chef du gouvernement français lors d’une rencontre avec les ressortissants français à la résidence de France à Dakar.
Manuel Valls a salué "l’engagement des autorités sénégalaises face au terrorisme", assurant que l’Etat français "sera toujours aux côtés de ses ressortissants partout dans le monde, pour assurer leur sécurité".
"Le Sénégal et la France, coude à coude, sont unis et déterminés. Le Sénégal est un pôle de stabilité, l’une des plus anciennes, les plus constantes en démocratie du continent" africain, a relevé le chef du gouvernement français.
Le Sénégal "est un pays qui montre l’exemple" en matière de démocratie, a-t-il dit, ajoutant que l’islam sénégalais "est fidèle et doit rester fidèle à son bon message d’ouverture et de tolérance".
Manuel Valls a par ailleurs souligné que ses entretiens avec les autorités sénégalaises permettront vendredi de ’’faire le point" sur l’ensemble des domaines impliquant la coopération franco-sénégalaise en vue de "l’approfondir".
"Les marges de progression sont réels. La France et le Sénégal, le Sénégal et la France, c’est une longue complexité, une très grande proximité porté par 350 années d’histoire commune, parfois avec des pages difficiles", a-t-il rappelé.
Manuel Valls a ajouté que les rapports entre la France et le Sénégal représentent "d’abord une relation exceptionnelle. C’est ce partenariat d’une exceptionnelle densité".
La visite du Premier ministre français s’inscrit dans le cadre de la deuxième édition de rencontres franco-sénégalaises initiées pour "faire le point sur la relation bilatérale" entre le deux pays.
Il est accompagné de la ministre Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale, Enseignement supérieur et Recherche", de Martine Pinville, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire.
Le secrétaire d’Etat français André Vallini, chargé du Développement et de la Francophonie, fait également partie de la délégation accompagnant Manuel Valls qui sera reçu en audience par le président Macky Sall, vendredi.
Il se retrouvera ensuite avec son homologue sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne et leurs collaborateurs, pour une rencontre ministérielle visant à "établir un point de situation sur la relation bilatérale" entre les deux pays.
Le Premier ministre français mettra à profit son déplacement pour "rencontrer la communauté française, les éléments français du Sénégal et échanger sur les perspectives économiques avec la communauté d’affaires".
Le chef du gouvernement français visitera par la suite l’école franco-sénégalaise Dial Diop, pour faire un point sur la coopération éducative avec le Sénégal.
Il visitera également "la ville nouvelle de Diamniado", dont les projets s’inscrivent dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), un ensemble de projets et programmes dont la mise en œuvre devrait permettre au Sénégal d’accéder à l’émergence à l’horizon 2035.
Dakar, 22 sept (APS) - L’homme africain "est entré dans l’histoire", a soutenu, jeudi, à Dakar, le Premier ministre français Manuel Valls, s’inscrivant en faux contre les thèses d’une allocution prononcée en 2007 dans la capitale sénégalaise par Nicolas Sarkozy.
M. Sarkozy, alors candidat à la présidence française, avait prononcé une allocution à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, dans le cadre d’une tournée africaine, devant des étudiants, des enseignants et des personnalités politiques.
Il déclara que la colonisation fut une faute mais que "le drame de l’Afrique" vient du fait que "l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. […] Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès".
Ce discours est resté controversé et avait suscité de très nombreuses et critiques et réactions de chercheurs, d’universitaires africains et de la société civile, mais également de personnalités occidentales.\
Neuf ans après, le Premier ministre français Manuel Valls, lui aussi en visite au Sénégal, a pris le contrepied de Nicolas Sarkozy, déclarant : "Je crois profondément que l’homme africain est entré dans l’histoire et que notre avenir se joue ici".
La France "est une société métissée, mélangée par l’apport de l’immigration, toutes les immigrations", a indiqué Manuel Valls, au cours d’une rencontre avec les ressortissants français au Sénégal.
"Nous sommes un peuple qui se retrouve dans ces valeurs. Et si nous sommes Français, ce n’est pas à travers nos origines, nos religions où la couleur de notre peau. C’est tout seulement parce que c’est une histoire que nous partageons", a estimé M. Valls.
Ces propos du chef du gouvernement français font échos aux dernières déclarations de M. Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle 2017, à l’occasion de laquelle il compte briguer un nouveau mandat.
"Dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois", a par exemple déclaré l’ancien président français, au cours d’un meeting le 19 septembre dernier.
Le destin de l’Europe et de l’Afrique "doit se jouer ensemble sur un pied d’égalité, avec la ferme intention de faire vivre encore ces valeurs", a rétorqué Manuel Valls.
Déjà, le président François Hollande, avait lui aussi déclaré que le continent africain était "non seulement l’Histoire", mais aussi "une partie de l’humanité", lors d’un déplacement à Dakar, dans le cadre du dernier sommet de la Francophonie, tenu en novembre 2014 dans la capitale sénégalaise.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
DAKAR TOUJOURS INEXPUGNABLE
Dès l'annonce de la victoire même étriquée de Taxawu Dakar de Khalifa Sall, les auto-consolations post-défaite ont fait vite place aux accusations entre camarades de même parti sur l'échec amer aux élections des hauts conseillers à Dakar
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 22/09/2016
"La victoire a cent pères mais la défaite est orpheline"
John Fitzgerald Kennedy
Cette assertion s'applique parfaitement au sein de l'Alliance pour la République (Apr) après sa déconvenue aux élections des hauts conseillers au niveau de Dakar. Partout où la mouvance présidentielle a gagné, chaque responsable s'approprie la victoire. Mais les défaites au niveau de Ziguinchor, de Bounkiling, de Gossas, Foundiougne et de Dakar n'ont point de responsables sinon Dieu comme l'a déclaré honteusement Abdou Latif Coulibaly après sa déconvenue de Foundiougne.
Dès l'annonce de la victoire même étriquée de Taxawu Dakar de Khalifa Sall, les auto-consolations post-défaite ont fait vite place aux accusations entre camarades de même parti sur l'échec amer aux élections des hauts conseillers à Dakar. Ainsi le mercure monte aussi dans les rangs du principal parti de la majorité gouvernementale. On assiste à un procès en sorcellerie, à un crêpage de chignons qui en disent beaucoup sur l'unité de façade des partisans de Macky Sall au sein de Dakar.
Pourtant le 27 août dernier à l'assemblée de la remobilisation des membres de Benno Bokk Yaakaar pour les élections des hauts conseillers, le Secrétaire d'État à la Communication, Yakham Mbaye, lançait ces propos réconciliateurs suivis d'embrassades à son frère de parti le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, par ailleurs maire de Yoff :
"Je suis militant d'un parti politique qui s'appelle l'Apr. Cette appartenance est synonyme d'engagement cimenté par une vertu : la loyauté à mon leader, le Président Macky Sall. Et il a ordonné que cessent nos querelles qui nous détournent de l'essentiel et du seul combat qui vaille : battre l'adversaire. Alors, je me suis exécuté et lui ai donné ma parole de me conformer à sa directive et de ne ménager aucun effort pour contribuer au triomphe de la liste de Benno Bokk Yaakaar de Dakar. Aussi, pour débuter, je vais joindre l'acte à la parole donnée en tendant ma main à mon camarade et ami Abdoulaye Diouf Sarr".
Et rien ne présageait qu'après avoir fumé le calumet de la paix, une défaite non surprenante allait déclencher de nouveau les hostilités entre frères ennemis réconciliés. Mais ces poignées de mains chaleureuses-cauteleuses et ces embrassades n'étaient que des mains de fer dans des gants de velours agrémentés de baisers de Judas. C'est la résurgence des haines et des rancœurs non aplanies entre les partisans de Diouf et de Yakham Mbaye. Et toutes les armes de destruction même non conventionnelles sont bonnes pour rejeter la responsabilité de la défaite de Dakar sur son frère ennemi.
Ainsi l'unité de parade rabibochée après les directives du président de l'Apr a volé en éclat au lendemain de cette défaite qui peine à trouver responsable. Et les enregistrements de voix de Yakham Mbaye informatisées, trafiquées et manipulées inondant la toile et donnant des consignes de vote-sanction de la liste de Benno constituent le summum des rivalités fratricides au sein de l'Apr de Dakar.
Si certains apéristes veulent dérouler le tapis rouge à Abdoulaye Diouf Sarr à Dakar parce qu'étant l'un des rares responsables de la capitale à disposer d'une base électorale solide dans son fief de Yoff, tel n'est le cas chez Yakham Mbaye qui veut s'imposer comme le responsable de son parti dans le Dakar-Plateau.
Pourtant aucune élection n'a servi de baromètre au journaliste politicien pour vouloir s'imposer comme le leader local de l'Apr au Plateau. Seulement son bagout, son esprit rebelle, sa proximité avec la Première dame Marème Faye Sall lui servent d'atouts majeurs pour vouloir imprimer sa marque dans sa localité devant des jeunes militants de la première heure.
Dans la bataille pour le contrôle de Dakar, Yakham, qui n'entend pas se soumettre à l'autorité surfaite de Diouf Sarr, veut marquer son territoire d'emblée. L'homme veut avoir un style et des griffes, c'est pourquoi il n'entend pas se mettre derrière son collègue de la Décentralisation que certains apéristes veulent introniser empiriquement comme le leader politique de la capitale pour avoir été le seul du parti présidentiel à résister au tsunami de Taxawu Dakar aux locales de 2014. La communication sur l'épisode de sa voix trafiquée le met en position confortable au sein de son parti et le place comme un prétendant au leadership de Dakar.
Car si certains en arrivent à utiliser des méthodes peu orthodoxes pour le briser politiquement, c'est parce qu'en toile de fond, le Secrétaire d'État à qui on ne connait pourtant aucun fait d'arme, aucun engagement politique préalable inspire de la crainte au camp adverse. Ces maladresses, plutôt que de jeter le discrédit sur Yakham, le mettent en selle et lui font croire davantage qu'il peut batailler ferme pour diriger Dakar.
Si aujourd'hui l'Apr peine encore à retrouver ses marques dans la capitale et s'y imposer comme le premier parti en termes de suffrages, c'est à cause de sa configuration d'armée mexicaine où chaque soldat se considère comme un donneur d'ordres ne devant se soumettre qu'à sa propre autorité.
Depuis 2009, Benno Siggil Senegaal qui s'est transmuté en Taxawu Dakar quand l'Apr a voulu s'imposer en 2014 comme le parti devant diriger la mairie de la capitale, règne majoritairement dans la capitale même si des maires ont fait défection pour rejoindre Benno Bokk Yaakaar. Aujourd'hui à l'Apr, aucune stratégie politique n'est mise en place pour conquérir toutes ces localités perdues en 2014 à part compter sur la transhumance, les défections circonstancielles monnayées ou les achats de conscience, lesquels ne garantissent point la fidélité durable d'un électorat. Acheter des maires est symbolique mais il n'est pas une assurance-victoire électorale si la base n'y adhère pas.
Si le patron de l'Apr avait demandé à ses partisans de ne pas présenter de liste à Dakar lors des élections des hauts conseillers, c'est parce qu'il était conscient que la représentativité de Khalifa Sall dans la capitale ajoutée à l'indiscipline de ses militants ne laissaient entrevoir à travers les interstices de la bataille de Dakar aucune once ou chance de victoire. A part le Plateau et Yoff, on ne connait à Dakar aucun autre responsable apériste d'envergure dans les autres localités.
Aujourd'hui pour récupérer les Parcelles assainies des griffes de Moussa Sy, le président de la République compte sur Amadou Ba. Mais ce dernier, néophyte en politique pense que la distribution des billets de banque, l'achat de certains imams et lutteurs en retraite suffisent pour s'imposer dans les Parcelles. Mbaye Ndiaye est passé par là, il a fait chou blanc. Karim Wade s'y est essayé aux locales de 2009. Il n'a récolté que des déboires.
Aminata Touré, fortement concurrencée par Adama Faye, le jeune frère de Marème Faye Sall, se considère comme la patronne de Grand-Yoff après y avoir subi une humiliation en 2014. De même que, concernant Youssou Ndour, la popularité tirée de son art musical ne peut lui servir de baromètre pour brûler les étapes et s'auto-imposer patron politique de Dakar.
Face à ce déficit de leaders, certains apéristes ont d'autorité couronné Diouf Sarr grand maître de Dakar quand il a réussi à sauver sa localité de la bérézina des locales de 2014 où tous ses autres camarades compétiteurs se sont noyés dans l'océan de la victoire de Taxawu Dakar. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps.
Gagner une seule localité n'est pas gage de responsabilisation dans tout Dakar. Et c'est pourquoi Yakham Mbaye refuse ce leadership factice de Diouf Sarr. Face à ce méli-mélo, le président Sall au lieu de trancher le nœud gordien préfère adopter la posture du roi Salomon. C'est toujours la quadrature du cercle à Dakar.
Le journaliste Adama Gaye à Macky Sall : "Dis à ton petit frère de rembourser TOUT. Je vous ai connus TOUS les 2 PAUVRES. Souviens-toi du jour où tu es venu me voir au Novotel Dakar...
SenePlus publie ci-dessous, quatre textes au vitriol postés sur sa page Facebook par le journaliste Adama Gaye actuellement basé en Angleterre.
Hier mercredi 21 septembre 2016 à 20h06 TU
MACKY SALL, dis a ton petit frere de rembourser TOUT. Je vous ai connu TOUS les 2 PAUVRES. Souviens TOI du jour ou tu es venu me voir au Novotel Dakar ou du premier Contrat de petrole que je t'ai fais obtenir (pour le Senegal) grace a mon ami, Dr. Rilwanu Lukman, ex. President-Secretaire General de l'Opep. Ou de notre viree a Rotterdam.
J'ai aussi le dossier Frank Timis.
Et le reste.
Les gens qui parlent ne savent pas. Si Je parle, tu tombes, un point, un trait.
Adama Gaye.. ps: entre les 2 tours de la presidentielle, je vous avais avertis en disant, par ecrit, mon refus de choisir entre Peste et CHOLERA. voila, l'histoire a tranche...
Aujourd'hui à 1h40 TU
Comment Macky Sall, non content de faire avaler aux Senegalais, son histoire de milliards sortis de nulle part, lui le pauvrissime d'hier, a-t-il ose implique son frere dans le petrole national? Il s'est trompe d'epoque et de peuple. D'entourage aussi avec que des maquilleurs, insulteurs et flagorneurs. Ca suffit: le Senegal merite mieux qu'un dealer comme President. Soyons prets a payer le prix de notre liberte. Quite a faire face a leurs salissures. Je suis pret....Peu importe ce qu'il m'en coute. I will retaliate though !
Aujourd'hui à 3h26 TU
On ne s'est pas battus pour la democratie et les libertes pour que certains clandestins, politiciens embedded, camoufles, sous Wade, le pilleur, se reinventent en agneau emergent ou lion endormi pour mieux encore pirater nos combats en s'enrichissant avec familles et allies. Ce regime est passé a cote de sa mission! Comme le prouve le nombre de ses forfaitures et a qui elles profitent: partage du foncier a Diamniadio avec des developpeurs-ecrans, Bictogo, projet avorte d'annulation de plus de 12 milliards dus par Sonatel, PetrotimSall, et tous les marches publics aux seuls allies. Pnud-Pudc, refection building administratif, cite Emegence aux Marocains, engagements hasardeux a l'etranger, zero aux Jeux Olympiques, Contan, avec des milliards detournes, projet envoi de nos soldats en Arabie Saoudite, sur un coup de tete, et tant d'autres bourdes, y compris l'installation de la BDK, imposante banque de Dakar, a la place ou se trouvait naguere la Banque de Developpement national, comme pour narguer les Senegalais, banque de Aliou Sall, dit-on. Les chefs religigieux et leurs cites favorises. Enseignement, sante, emplois, transports, tourisme etc: par terre. Les traques a milliards liberes. Pendant ce temps, liens sociaux et societe eclates, pauvrete generalisee, les Senegalais etouffent. L'emergence promise signifie la guillotine du peuple, s'il ne fait rien. Surtout s'il ne coupe pas cette menace de deballage et d'insultes qui lui pend a la tete pour le contraindre a souffrir sans reagir. Quiconque s'est hasarde a me denigrer doit savoir qu'il a lache une meute de Lions eveilles, griffes et dents dehors, sur les neoemergents. Il est temps de dire ca suffit, et nous meritons mieux que cette faillite morale doublee d'une spoliation de nos biens. Celui qui lutte est celui qui peut gagner...
Aujourd'hui à 11h16 TU
Chers Amis,
Je vous transmets mes salutations depuis le plus grand centre universitaire d'Ecosse specialise sur le Petrole, le Gaz et les Mines. J'en suis un membre Associe. En vous ecrivant, je mesure la gravite du debat sur les hydrocarbures du Senegal. et surtout la determination, voire l'aveuglement, de certains qui sont prets a tout pour me salir, m'empecher de m'exprimer et, si possible, me tuer. Je n'ai peur de rien. J'assume toutes mes tares. Mais je n'ai dit et ecrit que la verite. Des faits intangibles. Ceux qui s'agitent doivent faire gaffe. Je ne lis pas ce qu'ils ecrivent si ce sont des insultes. Mais tout est enregistre. Le moment de se mobiliser est la, autour de l'essentiel. Il se passe des choses trop graves pour que nous continuons de rester bras croises. Macky Sall a commis l'erreur de sa vie en laissant son frere tremper dans cette affaire avec Frank Timis meme si Wade l'avait, en premier, laisse entrer au Senegal. J'avais tire la sonnette d'alarme en citant nommement Timis en 2011 lors d'une emission de television avec Alassane Samba Diop (Elle doit etre disponible aTFM). Trop de choses graves dont les 12 milliards qu'ils ont voulu donner a la SONATEL (don ARTP) justifient mon engagement avec tous les risques qu'il comporte. Je compte sur vous. Je suis pret a tout. Que les zeles insulteurs sachent jusqu'ou aller...Wasalam. Dieu Seul est grand. Adama Gaye.... ps: Merci aux signataires de notre petition. Nous sommes déjà 200 Ndiaye Modou Mamoune c'est un exploit. ARTP-Sonatel est-ce que vous etes la? Pardon pour les fautes de grammaire, ce n'est pas ma priorite en ce moment!
’’L’UNIVERSITÉ DOIT DAVANTAGE S’ORIENTER VERS L’INSERTION PROFESSIONNELLE’’
Dakar, 22 sept (APS) - L’Université sénégalaise doit s’intéresser davantage à l’insertion professionnelle des étudiants pour ne plus se retrouver à "former pour former", a réaffirmé, jeudi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane.
"L’Université sénégalaise ne doit plus former pour former. Elle doit s’intéresser à l’insertion professionnelle des étudiants et étudiantes. Elle doit les accompagner à s’insérer dans la société", a dit le ministre, invité du jour de la rédaction de l’APS.
Selon Mary Teuw Niane, dans les nouvelles missions de l’université, "on peut signaler deux fondamentales, qui sont le service à la communauté et le besoin de la communauté".
"L’université ne doit plus être une tour d’ivoire. Elle doit répondre aux besoins de la société et servir la société", a soutenu le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
"Ce changement extrêmement important, c’est aussi la capitalisation de tout un ensemble d’efforts depuis une vingtaine d’années", a-t-il ajouté.
"LE SÉNÉGAL N'A PAS BEAUCOUP D'ÉTUDIANTS"
Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Dakar, 22 sept (APS) - Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le professeur Mary Teuw Niane a estimé, jeudi à Dakar, que le Sénégal n'a pas assez de bacheliers et d'étudiants, contrairement à une opinion couramment répandue.
"J'entends dire qu'il y a trop de bacheliers. Ce n'est pas vrai. Nous n'avons pas assez de bacheliers. Nous n'avons pas assez d'étudiants", a-t-il dit.
Invité de la rédaction de l'APS, Mary Teuw Niane a indiqué qu'en en 2015, le Sénégal avait 45.000 bacheliers et 54.700 bacheliers cette année compte non tenu des admis attendus en octobre.
"Si nous voulons être émergent, nous sommes sur la voie, il nous faut entre 2022-2025 doubler voire tripler le nombre d'étudiants particulièrement le nombre d'étudiants dans les filières scientifiques, techniques et de métiers", a-t-il fait savoir.
Selon lui, "c'est un défi pour le système d'enseignement supérieur et le système éducatif en général".
Dialogue avec mes trois enfants disparues dans le naufrage
Mes enfants, encore une année qui s’ajoute à la précédente, charriant des souvenirs qui ruissellent sur moi et renforcent mes sentiments d’inquiétude quant à notre capacité à comprendre que notre destin est l’affaire de tous et pas seulement de nos politiciens qui passent le plus clair de leur temps à batailler pour rien. Au fur et à mesure que le temps s’égrène me rapprochant de la date du 26 septembre, moment favori de nos échanges épistolaires, un grand trouble m’envahit, s’installe et me taraude l’esprit. Vous êtes parties, emportées par le vagissement d’une mer furieuse qui a eu raison d’un navire (le bateau le Joola) traficoté donc funestement vulnérable. Ce 26 septembre 2002, la brutalité et l’immensité de la tragédie ont bouleversé le monde et laissé des traces profondes dans les cœurs.
La douleur est immense et reste encore vivace dans nos esprits égarés (l’oubli est insupportable voire criminel). Depuis ce jour dans la profondeur des abysses, dans le repli des vagues agitées par une houle marine, tantôt furieuse tantôt ondulante, ma mémoire se glisse insidieusement, guettant des soupirs ou des pleurs surgis des entrailles de l’océan. Vie et mort! L’étrange et inévitable dualité qui se jouait sur l’onde, ce jour-là, avait anéanti ma volonté et libéré mes larmes. Je vous pleurerais toujours mes enfants car la bêtise des hommes vous a soustraites à mes regards et gommé tous nos rêves d’espoir. Triste sort que celui de ce peuple naguère fier, et qui, en ce vingt et unième siècle, par une irresponsabilité inquiétante, a défiguré à jamais par ses sauvages empreintes l’histoire mondiale de la navigation maritime.
Partout ailleurs, chères enfants, les grands peuples savent honorer celles et ceux qui ont quitté ce monde par la bêtise de l’homme. Mais au Sénégal, en dehors du site du souvenir ouvert à toutes sortes de manifestations, nous manquons d’espace de recueillement en souvenir de nos naufragés. Un grand vide qui peine, depuis quatorze ans, à être comblé. L’Etat promet fermement un Mémorial qui tarde à sortir de terre, alors que depuis 2015 la maquette, le budget et un comité de gestion existent déjà. L’aspect sécuritaire du ‘’commun vouloir de vie commune’’, le maillon le plus important de la prévention pour tous, ne nous préoccupe pas de manière responsable.
Pourtant toutes les conditions sont réunies pour faire de cette date du 26 septembre un grand moment d’hommage à nos disparus et plaider pour un système de sécurité qui réprime fortement le désordre (un Pacte social consensuel pour la sécurité). Les accidents de la circulation, aussi nombreux qu’invraisemblables, causés parfois par des véhicules recouverts de grappes humaines, sous le regard de nos agents de sécurité, laissent pantois Et dans les familles endeuillées, seul Dieu est pointé du doigt car, pour tous, tout a obéi à la ‘’ volonté divine’’. Quand serons-nous véritablement responsables de nos actes ? Que couvent les promesses du Paradis et de l’Enfer si nous ne sommes pas responsables de ces actes?
Cette année encore, mes enfants, les mêmes batailles sont menées en France et au Sénégal, pour que le droit soit dit et les responsabilités situées et sanctionnées. Alors que les enquêtes effectuées ont révélé des carences à tous les niveaux, les justices française et sénégalaise referment le dossier et dans un discours ésotérique refusent de se prononcer sur le plus grand naufrage de tous les temps –près de 2000 morts-, plus que le célèbre Titanic! Pays sous-développé, dossier sous-traité ! Il nous reste désormais, quant à nous, vos parents, deux combats à mener : celui contre l’impunité et celui contre l’oubli.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
LES VIEUX DÉMONS DE L'OPPOSITION
La création et le futur déploiement sur les chapeaux de roues annoncé par les tenanciers de And Wattu Sénégal, constituent à n'en point douter une nouvelle donne dans le landerneau politique
MOMAR SEYNI NDIAYE DE SENEPLUS |
Publication 21/09/2016
Ainsi donc, les opposants au régime du Président Macky Sall ont décidé de se rassembler, s'organiser, unir leurs et optimiser leurs énergies pour présenter une autre alternative aux Sénégalais. La création et le futur déploiement sur les chapeaux de roues annoncé par les tenanciers de And Wattu Sénégal, constituent à n'en point douter une nouvelle donne dans le landerneau politique. Et pour ne rien, un tantinet, se négliger, ce très large front, va se doter d'un code de conduite, une sorte de garde-fou ou de digue éthique qu'aucune des composantes ne saurait franchir sans s'attirer les foudres du mouvement.
Quel sera le contenu de cette table des valeurs ? Quelle garantie sérieuse les parties prenantes pourront gager pour donner du crédit à leur engagement ? Mais faute de moyen de coercition ou de leader charismatique capable de canaliser les décisions, quelle valeur peut avoir ce code conduite ?
Quel crédit les Sénégalais accorderont à cette constellation d'opposants, dont certains et pas des moindres, il n'y a guère longtemps étaient encore aux commandes ? Et ce n'est pas leur bilan économique et social encore moins leur texture éthique qui les exonéreront des légitimes doutes que nos concitoyens leur manifesteront, en les voyant de l'autre rive du fleuve.
On y compte, en effet, nombre d'anciens premiers ministres, de ministres, de directeurs nationaux de services ou autres DG, dont la gestion a souvent laissé à désirer. D'autres ont aussi à briller par leur promptitude à changer de pavillon (à transhumer), avec une aisance et une désinvolture désopilantes. Au point qu'on peut légitimement se poser des questions sur leur prochain point de chute, au premier signe d'ouverture du pouvoir.
Mais une sagesse, même tardive, reste une sagesse. Acceptons l'augure que les différentes péripéties qu'ils ont traversées et tout le discrédit qu'ils en ont tiré, leur rendront une vraie sagesse compulsive, et non à géométrie variable. L'espoir que les Sénégalais peuvent placer en la nouvelle coalition And Wattu Sénégal dépendra à l'évidence du sort que les opposants unis autour de cette bannière donneront au mouvement de sauvetage proclamé.
Et pourtant, il faut bien s'en convaincre, cette nouvelle conglomération d'opposants recèle de nombreux atouts pour se muer en opposition crédible. Le contexte, d'abord ! La situation économique et sociale des Sénégalais est difficile. En dépit de la baisse sensible de nombreux prix des denrées de première nécessité, du gaz et de l'essence, les Sénégalais peinent à se sortir de la crise quotidienne faite de privations de toutes sortes.
Les politiques sociales mises en œuvre ne touchent qu'une infime partie de la population pauvre. Le taux de croissance de 6,5% n'est pas encore suffisamment durable pour induire des changements qualitatifs dans leur mode de vie, ni impulser des créations massives d'emplois solides. Les politiques publiques mises en place dans le cadre du Plan Sénégal Emergent vont certes dans le bon sens. Mais pas encore assez pour enclencher une croissance véritablement inclusive.
En dépit de l'augmentation de la production d'énergie avec une transition énergétique mieux maîtrisée que par le passé, les ruptures de services de la SENELEC empestent la vie des Sénégalais. En somme, sur ce terrain économique et social, les avancées sont notables, mais ne comblent pas les immenses besoins de nos compatriotes. L'opposition a donc du grain à moudre. Sur le terrain démocratique, le dialogue politique retombé comme un soufflet plonge le paysage politique dans une zone intense de radicalisation.
La trop forte propension du ministère de l'intérieur à interdire les manifestations politiques, multiplie les frustrations et les bravades. Elle provoque des réactions en chaîne de violence policière. Certes, la vague d'arrestations et de procès à la va-vite a cessé considérablement cessé. Mais le sentiment est prégnant que les libertés démocratiques marquent le pas dans notre pays. Les provocations insensées d'une certaine frange de l'opposition ne contribuent pas non à calmer l'espace politique.
Ce ressenti d'autoritarisme amplifié par les "cas" Nafi Ngom Keïta, Ousmane Sonko, est de nature à ragaillardir l'opposition, alors même que la présence outrageante de l'argent lors du référendum et du vote des conseillers pour le HCCT, vient alourdir, le climat politique. De surcroît, il est vrai qu'on était en droit de nous attendre à une justice plus indépendante et moins sujette aux consignes. La véritable séparation des pouvoirs est encore un long chemin à parcourir comme, on a en a eu la triste démonstration dans bien des cas. La mauvaise qualité de la législature, marquée par des comportements puérils innommables, a renforcé ce sentiment délétère.
Tous ces écarts démcratico-politiques alimentent les inquiétudes et constituent autant de bastions que l'opposition enfin débarrassée de ses démons nihilistes et subjectivistes, souhaiterait bien conquérir. Le regroupement autour des mêmes idéaux de combats entre Abdou Mbaye, Idrissa Seck, Khalifa Sall, Malick Gakou, Oumar Sarr, Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo, paraît bien explosif. Si ce n'était qu'une simple unité d'actions, on pourrait en attendre une efficacité certaine.
Mais, l'option prise pour une véritable cellule de combat électoral en vue des prochaines échéances, paraît cependant plus hypothétique. Les ambitions personnelles n'ont pas été rangées au placard loin s'en faut. Pour l'heure, leur seul dénominateur commun, est de constituer une sainte alliance contre le Président Sall et sa coalition Benno Bokk Yaakaar, en gros déficit de solidarité.
Est-ce- une raison suffisante, pour transcender les contradictions du passé et les égos persistants, indélébilement présents dans leur ADN ? Il faudra voir avec le temps quel sera le niveau d'exigence que leur imposera le code de conduite. Et surtout quelle sera leur capacité à surpasser leur nombrilisme respectif, pour constituer un bloc solide contre le Président Sall.
Cependant, le nouvel édifice And Wattu Sénégal, manque singulièrement de couleurs, à cause d'une absence remarquée des partis de la gauche significative. En dehors de quelques petites formations formellement estampillées à gauche, And Wattu Sénégal ne regroupe que des libéraux, à l'idéologie diffuse.
Pour la presque première fois dans l'histoire du Sénégal, la LD, le PIT, And Jêf, le RAS et les groupuscules trotskystes enfouis dans le pouvoir, seront de leur côté de la barrière, dans les lambris dorés. Singulier destin de la gauche sénégalaise en voie de caviardisation avancée.