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1 mai 2025
Opinions
Par Abdoulaye THIAM
TOUS DES DEALERS !
Depuis l'avènement de la première alternance, survenue dans notre pays le 19 mars 2000, les Sénégalais assistent à des attaques entre les opposants politiques portant, toutes ou presque, sur de l'argent. Quelle honte !
Accusations, contre accusations ! Toutes, portant sur des milliards de FCfa. Le Sénégal serait-il géré par une bande de grands bandits mus par des appétits carnassiers ? En tout état de cause, il est légitime de se poser la question. Depuis l'avènement de la première alternance, survenue dans notre pays le 19 mars 2000, les Sénégalais assistent à des attaques entre les opposants politiques portant, toutes ou presque, sur de l'argent. Quelle honte !
Après les chantiers de Thiès dont le "Protocole de Rebeuss" a débouché sur un non lieu total pour Idrissa Seck, ce dernier vient de dénoncer un deal international entre Abdoulaye Wade, Macky Sall et Karim Wade. Mais, avant "ce Protocole de Doha", supposé ou réel, le président de Rewmi avait mis sur la place publique, une affaire dite des "7 milliards de Taïwan", dans laquelle l'actuel président de la République serait mêlé. Jusqu'à présent, les Sénégalais attendent d'être élucidés.
Pour apporter la réplique, le ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang remet au goût du jour un pactole de 74 milliards de F Cfa que le Rewmiste en chef aurait détourné. L'ancien Premier ministre lui soutient que jusqu'à l'extension du soleil, pas un seul centime illicite ne figure dans ses comptes. Ce qui est loin d'avoir convaincu Samuel Sarr. En des termes corrosifs, l'ancien ministre d'État, ministre de l'Energie charge Idrissa Seck en affirmant, dans les colonnes de Libération, qu'il a "volé 74 milliards FCfa". Diantre !
L'ancien directeur de la SENELEC, qui se réclame "Wadiste Éternel", "Membre du Comité directeur du PDS", "Membre de la Convergence des Libéraux radicaux" (merci de dire ce que ça signifie) et "Membre de IDEM (Initiative pour le Départ de Macky)", tresse en même temps des lauriers au Chef de l'État pour avoir élargi Karim Wade, condamné pourtant, lui aussi, à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite et appelé à payer 138 milliards de FCfa.
Et dire que c'est ce même Samuel Sarr, qui avait accusé "Macky Sall d'avoir déposé des milliards dans des banques américaines". Dans une tribune publiée dans sa page Facebook, le 18 août 2014, et qui lui avait valu un séjour carcéral pour offense au Chef de l'État, M. Sarr dénonçait le fait que "William Bourdon (avocat de l'État, Ndlr) se taise lorsqu'il est grassement payés par ceux là même, comme Macky Sall, qui crient au voleur alors que leurs comptes bancaires sont pleins d'argent mal acquis".
Tenez, n'est-il d'ailleurs pas sur la liste des personnes poursuivies par la CREI ? Bien sûr que oui. En revanche, ce qui est moins sûr, c'est qu'il fasse toujours parti de l'IDEM (Initiative pour le départ de Macky).
De 1960 à nos jours, les choses semblent aller de mal en pis. La politique étant devenue un moyen d'ascension sociale, nos dirigeants continuent à se servir. L'argent n'ayant plus non plus d'odeur, ce ne sont point l'IGE, l'ARMP, la Cour des comptes ou encore l'OFNAC qui arrêteront l'hémorragie.
Karim Wade libre… La mesure intervenue dans la nuit du 23 au 24 juin est venue en démenti aux informations qui, une semaine plus tôt, avaient envahi la webosphère sénégalaise. C’est à qui donnerait l’information exclusive, sans jamais se soucier d’exactitude parce que négligeant la vérification – si jamais cette étape est leur préoccupation et a un sens pour eux. Toutes les informations furent sensationnelles, toutes se révélèrent fausses.
La libération tant annoncée partout n’est intervenue qu’une semaine plus tard, à un jour et à une heure auxquels les devins et l’opinion s’y attendaient le moins. Saura-t-on en retenir la salutaire leçon ? Oui ou pas, c’est une nécessité.
Cette journée-là, des organes de la webosphère avaient annoncé que « Karim libre ce soir va passer sa première nuit à Touba ». Une semaine après, Karim est libre, a quitté le Sénégal sans jamais faire un détour par Touba. Autre faux.
Et, le 24 juin, dans l’après-midi, un rebondissement se produisit annonçant que Karim est à Versailles chez ses parents et non pas au Qatar où tout le monde l’avait annoncé avec certitude, et sans aucune précaution. Même là encore, il y a une controverse, d’aucuns soutenant que l’avion ayant transporté Karim Wade a atterri à 18h 57 au Qatar.
Et le site Senenews.com de marteler que «c‘est pour éviter que les militants et sympathisants ne viennent déranger la quiétude et les retrouvailles familiales (à Versailles, Ndlr) que la piste de Doha a été avancée«, nous ont soulignés nos sources. » Xalima.sn fait une affirmation similaire après avoir précisé que « contrairement à une première information que nous avons publiée et qui provient d’une de nos sources généralement bien informée, Karim Wade n’a jamais été à Doha, la capitale de Qatar. Le fils de l’ancien président du Sénégal se trouve actuellement à Versailles dans la capitale des rois de France.
« De sources dignes de confiance, l’ancien prisonnier le plus célèbre du Sénégal a été aperçu ce matin entrant dans la résidence en meulière de Versailles. Il est arrivé vers les coups de 8 heures après, 5 heures de vol. Il a ainsi rejoint ses parents dans leur domicile à la frontière des villes de Versailles et du Chesnay. »
Avec l’avalanche d’informations et de rumeurs que charrient les réseaux sociaux, on ne peut plus jurer de rien, ni savoir à quelle tuyau crevé se fier – s’il n’est pas paradoxal de savoir une source sans crédibilité et s’y abreuver toujours au risque d’être intoxiqué – parce que l’intoxication est aussi un aléa avec lequel le journaliste doit faire. Tout comme la manipulation, d’ailleurs
C’est la course au scoop dans laquelle le journal londonien, « The Guardian », ne veut pas voir ses journalistes s’engager en leur disant que « Mieux vaut tard que faux ». Traduit et dit autrement par le journaliste consultant Tidiane Kassé, cela donne « Mieux vaut être le dernier à donner une bonne information que le premier à en annoncer une fausse ».
Et le 23 juin, c’est l’humoriste Mamane, railleur sur Rfi, de « la très démocratique république du Gondwana », de renchérir que « la liberté de presse n’est pas liberté de se presser » ; se presser jusqu’à s’égarer dans la fausse information, l’intox, la manipulation ou le canular.
Trop d’empressement à publier, sans s’entourer de précautions, la première nouvelle tombée mène souvent vers la défaite de l’information. Au lendemain de cette sarabande sur la webosphère, Maître Madické Niang, avocat de Karim Wade, tira lui-même la conclusion : « Cette libération de Karim Wade est un canular ».
D’aucuns avaient cru voir derrière ce canular une manipulation destinée à masquer une autre réalité moins avouable.
Post-scriptum : Histoire de marquer l’anniversaire de la révolte populaire – ou alors une vraie révolution, la chaîne de télévision a diffusé un reportage de facture réalisé par Cheikh Tidiane Ndiaye. Une narration bien chronologique de ce qui s’est passé avant, pendant et après le mémorable 23 juin 2011, interviewant des acteurs de premier plan, des figures politiques… Des images expressives… La preuve que les télévisions sénégalaises peuvent faire des choix attrayants. Il suffit pour cela de sortir des studios pour aller sur le terrain. Jusque-là, quand on excepte Horaire bi de Bessel Basse sur la Tfm, les reportages de Ndiaye Doss sur la Sen Tv, « Deggo » de Thierno Amadou SY et Reeni koom koom de Kader Diokhané sur RTS1, les programmes de nos télés ne sont que des productions de plateau. Il y en a de bonne facture certes, mais le terrain mérite le détour.
PAR ABDOUL AZIZ DIOP
ON NE PEUT PAS LAISSER AUX CHIENS L'HONNEUR D'UN HOMME
drissa Seck ou la crise de logique d'un orfèvre en matière de deal
Véritablement le ridicule ne tue plus au Sénégal. Idrissa Seck a encore raté l'occasion de se taire à jamais. Cet homme a un réel problème avec lui-même. Soit il est amnésique, soit il se moque des sénégalais. Parlant de la libération de Karim Wade qu'il qualifie de " honteux et ignoble" ( sic) , Idrissa Seck oublie que dans l'histoire politique du Sénégal , il est le seul homme politique ou le seul détenu qui est sorti de prison de façon honteuse et ignoble en couchant sur papier et en apposant sa signature qu'il reconnaît avoir volé et s'engage dès sa sortie à rembourser.
Le protocole de Rebeuss est passé par là alors qu'il n'a même pas fait plus de 6 mois de prison.
Karim Wade a fait plus de 3 ans de prison et on ne l'a jamais entendu se plaindre, faire des histoires à l'administration pénitentiaire, "balancer" des CD ou livrer des secrets de l'Etat et Dieu sait qu'il en connaît.
Il a été digne, courageux et a suivi scrupuleusement ce que Dieu nous enseigne dans le Coran à la sourate16, verset 127: "Endure ! Ton endurance qu'avec Allah. Ne t'afflige pas pour eux et ne soit pas angoissé à cause de leurs complots."
Que Idrissa Seck enfin nous dise véritablement où sont nos 47milliards ?
Qu’Idrissa Seck nous dise qu'en est - il du reliquat de nos milliards qu'il s'était engagé à rembourser dès son élargissement ?
Que Idrissa Seck nous apporte des éclaircissements sur ses milliards placés à la banque belgolaise connue pour être la banque des "dealers, blanchisseurs et trafiquants?
Qu’Idrissa Seck nous dise comment il mène un train vie princier alors qu'on ne lui connaît aucun travail?
Que Idrissa Seck éclaire les sénégalais sur ses comptes ouverts à la SGBS boulevard Haussman Paris ?
Contrairement à lui, Karim Wade et je le rappelle n'a jamais été condamné ni pour détournement de derniers publics ni pour corruption alors que c'est l'inspection générale d'Etat qu'il avait sous son autorité qui a épinglé l'ancien premier ministre Idrissa Seck pour vol.
Ce qui est aussi ignoble et honteux de sa part, c'est à chaque fois de prendre le malin plaisir d'aller dans nos villes saintes pour les souiller en cassant du sucre sur le dos honnêtes citoyens alors que Dieu punit ceux-là qui colportent des contre-vérités et qui diffament. Sourate 68, verset 12 et 1r:" Grand diffamateur, grand colporteur de médisance, grand empêcheur du bien, transgresseur, grand pêcheur."
Idrissa Seck doit savoir que le Pds est un grand parti, ouvert au dialogue qui assume ses responsabilités devant l'histoire.
Nos éléments de langages sont le travail, le dialogue, la concertation et la paix sociale contrairement à Idrissa Seck qui ne conçoit le pouvoir que comme un espace de jouissance car tout son discours tourne autour de l’argent.
L'ancien premier ministre a introduit dans le lexique politique du Sénégal les termes " deal, partage, grand bandit et butin "
Enfin je suis heureux de constater qu'Idrissa Seck a décidé d'expatrier sa haine vers l'international pour le bonheur des sénégalais car on en a assez.
Bon vent Don Quichotte et continue à aller à l'assaut des moulins à vent.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
L'HALLALI
Il est de notoriété publique que la traque des biens mal acquis a commencé avec Karim Wade et s'est bouclée avec Karim Wade
Si la date 23 juin 2011 indélébilement marque la date de la chute du régime d'Abdoulaye Wade, si la date 23 juin 2016 marque historiquement la fin du compagnonnage de la Grande Bretagne avec l'Europe, la date du 23 juin 2016 marquera mythiquement l'élargissement de Karim Wade, emprisonné depuis le 15 avril 2013 mais simultanément la fin de la traque des biens mal acquis. Jamais une libération n'aura connu autant de publicité et de rebondissements. Il y a eu une fièvre médiatique et politique dans laquelle le Sénégal était plongé depuis que le président a annoncé extra-muros la possibilité de libérer Karim Wade d'ici la fin de l'année.
Les unes des journaux, les réseaux sociaux, la place publique n'ont qu'un seul thème : la libération de Karim Wade. Son arrestation était spéciale, la cour qui le jugeait spéciale, son procès spécial, sa condamnation spéciale et sa libération spéciale. Sa libération est spéciale en cela qu'elle est assortie de conditions qui laissent croire à un exil temporaire dans un pays réputé être un terreau fertile de la corruption à outrance et un centre de financement du terrorisme international.
Curieusement, les services de l'Internet et la messagerie des téléphones portables n'ont pas été opérationnels à l'instant de sa sortie de bagne. Simple coïncidence ou cautèle bien réfléchie ? Ce modus operandi s'inspire de Denis Sassou Nguesso et d'Idriss Deby qui n'ont hésité pendant leurs élections présidentielles de couper toutes les télécommunications de leur pays pour mieux frauder et se maintenir au pouvoir contre la volonté de la majorité de leurs populations.
Cette libération du fils d'Abdoulaye Wade a été longtemps planifiée d'un commun accord entre le pouvoir, Abdoulaye Wade, le clergé mouride et le Qatar. Mais les choses se sont accélérées tout dernièrement quand, après le référendum, Macky Sall s'est rendu compte que l'électorat de Touba lui échappe encore nonobstant les investissements d'envergure consentis dans la capitale du mouridisme. Et des personnages de son entourage ainsi que des conseillers influents du khalife des mourides lui ont fait savoir que la fin de non-recevoir opposée à la demande du khalife concernant l'incarcération en a rajouté substantiellement à ses déconvenues électorales à Touba.
Dès lors, pour le chef de l'État, accéder à la demande califale en libérant Karim Wade pourrait infléchir positivement l'actuelle tendance lors des prochaines échéances électorales. Si le président Sall par l'entremise de Madické Niang a informé de l'élargissement de Karim Wade le guide religieux des mourides le 23 juin après la prière de la mi-journée, c'est parce que Touba a joué un rôle prépondérant dans le dénouement de l'affaire. Il faut signaler à son retour de l'Hexagone auquel il avait réservé la primeur la nouvelle afférente à la fin séjour carcéral du jeune et tout nouveau leader du Pds, le président de la République s'est rendu à Touba pour assurer au khalife sa volonté d'accéder à sa demande. Et ce n'est pas pour rien que le fils ainé du khalife ait été le premier à l'accueillir avant sa sortie express du territoire national. Tout cela montre que la sauvegarde d'intérêts politiciens aura pesé lourdement dans ce feuilleton politico-judiciaire dont le dernier épisode est marqué par la signature d'un protocole de Rebeuss dont le contenu demeure encore un mystère.
Aujourd'hui Karim est libre mais à quel prix ? Un malaise traverse la République parce que le chef de l'État qui promettait la bonne gouvernance et la fin du règne de l'impunité vient de sonner l'hallali de la traque des biens mal acquis. En dépit des fausses assurances du ministre de la Justice Sidiki Kaba et des simagrées d'Aminata Touré, il appert que la traque des pilleurs des deniers de la République (dont Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé, Samuel Sarr, Madické Niang et Ousmane Ngom), pour reprendre une expression de l'intrépide et hardi procureur spécial Alioune Ndao, vient de connaitre son épilogue avec cet élargissement de l'ancien ministre d'État chargé de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures.
Il est de notoriété publique que la traque des biens mal acquis a commencé avec Karim Wade et s'est bouclée avec Karim Wade. D'ailleurs Ousmane Ngom figurant sur la liste noire du procureur spécial et étant cueilli un certain mercredi 20 juin 2012 dans un hôtel de Kolda par des éléments de la Brigade d'intervention polyvalente (B.I.P), menotté et conduit de force à Dakar, plastronne en compagnie du chef de l'État lors d'un voyage officiel en Guinée. Et dans l'optique du fameux rassemblement de la famille libérale, il est impensable que les huit grands pilleurs des deniers publics extraits prioritairement de la liste des vingt-cinq dignitaires libéraux ciblés par le Parquet spécial soient les prochains clients de la Cour de répression de l'enrichissement (CREI). Après le taïaut, cri d'assaut qui a sonné en juillet 2012 le démarrage de la chasse à courre des politiciens véreux, nous voici ce 23 juin 2016 à l'hallali avec en appoint un rituel de justifications non convaincantes.
C'est par acquit de conscience seulement que le Garde des Sceaux et certains matamores du pouvoir parlent profusément avec une fausse bravade que la traque se poursuivra. C'est aussi par acquit de conscience qu'ils se contorsionnent pour expliquer douloureusement la grâce dont Wade fils a bénéficié. Ils évoquent le pouvoir constitutionnel du président pour gracier qui il veut. Mais une telle posture est antinomique au principe de la justice et à la sauvegarde du bien public. Pour faire régner la justice, il faut donc juger selon l'esprit, et non selon la lettre de la loi, car c'est l'esprit de la loi et les circonstances qui doivent être appliquées.
D'ailleurs Saint Thomas d'Aquin dit clairement dans son ouvrage Somme théologique que "toute loi vise l'intérêt commun des hommes, et c'est seulement dans cette mesure qu'elle acquiert force et valeur de loi. Dans la mesure, au contraire, où elle ne réalise pas ce but, elle perd sa force d'obligation (…) Or, il arrive fréquemment que l'application d'une disposition légale devienne, en certains cas, extrêmement nuisible pour le bien public en règle générale (…) Et s'il surgit un cas où l'observation de telle loi soit préjudiciable au bien commun, celle-ci ne doit pas être observée".
Dans la traque des biens mal acquis, la grâce dont a bénéficié Karim Wade à son corps défendant est préjudiciable au bien public parce que non seulement elle donne un coup de Jarnac à une demande populaire mais aussi elle délivre à un blanc-seing et la liberté à tous ceux qui gèrent les biens de s'adonner à toutes sortes d'exactions financières.
Les opposants de 2011, venus aux pouvoirs à la faveur de leur victoire du 25 mars 2012 continuent de savourer leur victoire du 23/06/2011 comme si l'histoire politique du Sénégal a commencé ce jour-là. Il est vrai que notre responsabilité, nous collaborateurs du PR Wade, est pleine et entière dans ce qui s'est passé le 23/06/2011. Genèse :
Au Conseil des Ministres du jeudi qui a précédé le 23/06, le PR Wade fit part au Conseil au moment de sa communication de son intention de faire adopter à l'issue du Conseil et de déposer sur le bureau de l'Assemblée Nationale, un projet de révision de la constitution ayant pour objet d'introduire dans notre Loi fondamentale le Poste de Vice-Président qui devra être élu en même temps que le Président et qui de fait sera son dauphin.
De longues discussions autour du projet seront enregistrées notamment sur la nationalité du vice-président conformément à l'article 23 de la constitution du 22/01/2001 qui dispose que le candidat à l'élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise.
Sur l'intervention persistante et argumentée de Me Ousmane Ngom, le PR Wade finit par accepter de conformer son projet à l'article précité pour ne pas diriger les regards et les soupçons de dévolution monarchique du pouvoir qui alimentaient les discussions dans les grand-place.
Ayant siégé au Conseil des ministres à partir de mars 2005 en tant que ministre de la Fonction Publique, c'était la première fois qu'une réunion de cette nature nous occupa le matin et l'après-midi autour d'un point unique de l'ordre de jour à savoir :
l'introduction du vice-président dans notre constitution et l'élection d'un ticket à la présidentielle. Nos débats autour du mode de choix du vice-président et les conditions de son remplacement en cas de décès ou d'incapacité dûment constatés trainèrent en longueur.
Bref le conseil des ministres se termina très tard ce jour-là et le projet sera adopté et envoyé en procédure d'urgence à l'assemblée nationale qui l'examina en sa séance plénière du 23/06/2011. Dans sa forme initiale, le projet comportait des choses très aux antipodes de notre démocratie. D'abord, le PR Wade ne cachait plus son souhait de se faire remplacer par son fils.
En effet, il résultait très clairement de la constitution que tout candidat à l'élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. Or il était clair que de nous tous seul son fils Karim pouvait revendiquer une double nationalité.
Donc son insistance à modifier la constitution pour l'adapter à ses souhaits que le candidat pouvait avoir Une autre nationalité que la nationalité du Sénégal, cachait mal son projet de dévolution monarchique du pouvoir. Mais finalement, sur l'insistance du Ministre d'Etat Ministre de l'intérieur, Me Ousmane Ngom et de la plupart des membres du Conseil, le PR Wade recula sur ce point au moment de transmettre le projet de loi à l'Assemblée Nationale.
Il reculera sur l'autre point du projet à savoir la suppression de fait du second tour avec l'introduction dans ledit projet de la possibilité pour le Président et son Vice-Président de se faire élire au premier tour après avoir obtenu 25% des suffrages exprimés, la veille même du 23 Juin, soit le 22/06 après que J'ai reçu les ambassadeurs des pays développés et de l'Union Européenne, qui sont venus me notifier la suspension de leur coopération avec le Sénégal si le projet était voté tel quel par l'Assemblée Nationale.
La mort dans l'âme et non sans me dire que nous sommes tous des poltrons, le PR Wade me demande de dire au Ministre d'Etat, Cheikh Tidiane Sy, Garde des Sceaux Ministres de la Justice, de présenter dés le début de la séance, un amendement pour tenir compte des exigences des pays développés.
Dés lors il ne subsistera du projet de loi sur le ticket que le ticket lui-même. Malheureusement le mal avait été déjà fait dans l'opinion car l'information sur les derniers amendements ne sera pas partagée au cours de la forte mobilisation devant l'Assemblée Nationale.
Finalement le PR Wade, alerté en fin d'après-midi par le Président de l'Assemblée Nationale, le Garde des Sceaux et d'autres autorités de l'Assemblée sur les risques de plus en plus gros que les manifestants envahissent l'Assemblée Nationale et que l'irrémédiable se produise, décida de retirer le projet et la séance fut levée.
Le PR Wade m'informa et je le félicitais pour cette initiative. Nous venions là de capituler et de signer le premier acte de la prochaine défaite de notre candidat à l'élection présidentielle de 2012. Nous venions là aussi de donner des signaux de faiblesse de notre système et de consacrer l'unité de l'opposition.
La responsabilité de tous les responsables du PDS est pleine, totale et entière parce que nous n'avions pas été suffisamment courageux pour empêcher la prise de cette décision risquée pour notre avenir dans l'Etat même s'il est vrai que C'est en conseil des Ministres que nous avions été mis au courant du projet par le PR Wade lui-même.
L'analyse objective de la défaite du candidat Abdoulaye Wade n'ayant jamais été faite, peut-être qu'un jour Me Wade acteur principal de cet épisode de notre histoire reviendra sur les motivations réelles de cette réforme qui a failli coûter au Sénégal la paix et la tranquillité institutionnelles dont ses dirigeants aiment bien se gargariser.
L'opinion publique, les militants et responsables du PDS, tous ceux qui ont combattu ce projet ont le droit de savoir si le projet obéissait à cette idée répandue selon laquelle le seul objectif de cette réforme était d'ouvrir un boulevard à son fils Karim dont il voulait qu'il lui succède à la tête de l'Etat et du PDS.
Au moment où j'écris ces pages, j'apprends l'élargissement de Karim Wade de prison. Je salue la décision courageuse ainsi prise par le PR Macky Sall.
Comme quoi, rien ne vaut la paix, la concorde et l'apaisement. Qu'Allah préserve le Sénégal !
Par Abdoulaye THIAM
SAUVER LE SOLDAT MACKY !
Pour combattre l'impunité, notre Président bien aimé avait également déclaré ceci : "Je ne protégerai personne, la traque des biens mal acquis se poursuivra jusqu'à son terme et sans aucune exception. Dorénavant, rien ne sera plus comme avant"
Cette année encore, le prix Mo Ibrahim n'a pu être attribué, faute de candidat remplissant les critères. Du Caire au Cap, de Dakar à Djibouti, aucun ancien chef d'État africain n'est parvenu à se distinguer comme modèle de leadership d'excellence en Afrique subsaharienne. Par conséquent, aucun dirigeant ne touchera les 5 millions de dollars normalement alloués au gagnant de 2015.
Depuis sa création 2006 par Mohamed "Mo" Ibrahim, dans le but d'améliorer l'image de l'Afrique et d'encourager ses leaders à lutter activement pour sortir leur pays de la corruption, ce prix n'a eu que quatre lauréats.
Il s'agit de l'ancien président du Mozambique Joaquim Chissano (2007) ; de l'ancien président du Botswana, Festus Mogae (2008) ; de Pedro Pires (2011). Le dernier lauréat (2014) est le Namibien Hifikepunye Pohamba qui a été récompensé pour son travail "de cohésion et de réconciliation nationales", précise-t-on dans le site de la Fondation.
Personnellement, je suis de ceux qui pensaient que l'actuel président de la République, Macky Sall aurait dû intégrer ce Panthéon des anciens Chefs d'État. Il lui suffisait juste d'appliquer à la lettre les différents slogans qu'il a su trouver depuis son accession à la magistrature suprême, tout en mettant en œuvre les différentes promesses électorales, avant, pendant et après l'élection présidentielle du 25 mars 2012.
Il n'y a pas plus beau que le slogan "la patrie avant le parti". A travers ses cinq mots, Macky Sall avait voulu faire comprendre à ses collaborateurs qu'il fallait rompre d'avec la politique consistant à se servir au lieu de servir le peuple.
De ce slogan, la politique retrouve toute sa noblesse étymologique. C'est-à-dire l'art de gérer la cité.
Pour combattre l'impunité, notre Président bien aimé avait également déclaré ceci : "Je ne protégerai personne, la traque des biens mal acquis se poursuivra jusqu'à son terme et sans aucune exception. Dorénavant, rien ne sera plus comme avant".
Pour convaincre certains membres de la société civile, notamment ceux qui s'activent pour la transparence et la bonne gouvernance, le Chef de l'État promet : "une gouvernance vertueuse, sobre, transparente, efficiente, efficace"; avec une équipe de 25 membres. Pas plus.
Last but not least. Tout ceci sera adossé à "une réforme profonde et une refondation de nos institutions pour les conformer à l'avancée de notre démocratie et, aussi de réduire son mandat de 7 à 5 ans". Qui peut dire mieux ou plus. Personne. La messe est dite. Macky Sall prend les commandes et déroule. Malheureusement celui que l'on croyait être un homme d'État, retrouve rapidement son manteau d'homme politique. La différence entre les deux, avait déclaré James Freeman Clarke, c'est que le premier pense à la prochaine génération et le second à la prochaine élection.
L'obsession du second mandat
De Senghor à Abdoulaye Wade, en passant par Abdou Diouf, jamais un Président n'a eu autant de coudées franches pour diriger le Sénégal. Macky Sall s'est retrouvé dans un pays sans opposition. Ou presque. Notre démocratie était devenue consensuelle, à la malienne, sous Amadou Toumani Touré. Contrairement à Wade qui avait la presse sur le dos, le président de l'APR avait fini par la vassaliser. Avec la CREI, il a su aussi tenir à carreau, ses anciens camarades Libéraux, condamnés, tous, dans une prison à ciel ouvert. Malgré tout, Macky Sall n'a jamais été vaincu de conserver son fauteuil.
Ce qui lui pousse alors à se dédire sous la couverture d'une décision ou d'avis d'un conseil constitutionnel. Exit alors le quinquennat qui avait poussé beaucoup de Sénégalais à rallier sa cause. Le septennat est imposé lors d'un référendum marqué par un fort taux d'abstention et surtout une division jamais connue des Sénégalais. Sans occulter la pluie des billets de banque déversés dans les villes, villages et autres hameaux pour le OUI.
Auparavant, c'est l'article 15 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui prend une raclée. Un vrai recul démocratique dans le seul but de ferrer les députés dans la coalition Benno Bokk Yakaar et d'éviter la naissance d'autres groupes parlementaires. Le peuple encaisse.
La 12ème législature se retrouve avec un seul groupe parlementaire. Puisque Modou Diagne "Fada" avec le soutien de l'APR garde son fauteuil. Tel un général sans troupes, il finira par rompre les marres. Quel acte déconsolidant !
Alliances contre-nature
Contraint à partager le pouvoir avec ses alliés, Macky Sall distribue les marocains. Niasse prend le Perchoir, mais juste pour un an renouvelable jusqu'à ce qu'il fasse acte d'allégeance. Là, le Progressiste en chef aura droit à son quinquennat, celui là, par lequel, l'idylle entre Macky Sall et le PDS a été rompue.
Quid du PS ? Contrairement à Niasse, Ousmane Tanor Dieng lui, tarde à se décider. Pendant ce temps, Khalifa Ababacar Sall affiche ses ambitions pour la Présidentielle. Ce qui ne rassure pas Macky Sall. Il faut alors chercher un nouvel allié pour parer toute éventualité. Retour à la case départ. Sa famille naturelle. Celle-là qui lui a tout donné avant de le traité en paria.
Le Chef de l'État qui avait jusque-là tenu bon, face aux pressions maraboutiques, les injonctions de la CEDEAO, mais aussi de l'ONU, tourne casaque et décide d'élargir Karim Wade qui, selon notre justice, s'est enrichi illicitement à hauteur de 138 milliards.
Permis de voler
Désormais, les Sénégalais peuvent piller, voler, spolier, arnaquer. Ils sont sûrs et certains qu'ils ne purgeront pas l'intégralité de leur peine en prison. Raisons humanitaires obligent ! Mieux, quand on est criminel à col blanc, on vous accorde la grâce. Et à une "heure de crime", comme disent les grands bandits, vous aurez droit à une voiture 4X4 direction l'aéroport pour les pays du golfe.
Le ridicule ne tuant point dans ce pays, notre Garde des Sceaux nous signale que 50 milliards ont été recouvrés depuis le début de la traque. Diantre ! Rien que pour Karim Wade, on nous avait fait savoir qu'il aurait soustrait à notre trésor public 1 milliard d'euro. Soit plus de 656 milliards de F Cfa. On ne sait d'ailleurs combien de millions, voire de milliards l'État a investi pour seulement le procès de l'ancien ministre d'État. Entre billets d'avions des avocats, des procureurs, les honoraires des avocats, les conférences de presse dans les hôtels, etc.
Quid des 24 autres caciques du PDS ?
KARIM REMERCIE LE CIEL ET LA TERRE
L'intégralité de la première déclaration de Wade-fils
Je rends grâce au Tout Puissant et le remercie de m'avoir permis de traverser l'épreuve qu'il m'a fait subir en gardant la foi, la sérénité et la santé.
Je remercie mon père et ma mère qui m'ont accompagné et témoigné leur affection.
Je salue respectueusement et remercie chaleureusement le Khalife Général des Mourides, Serigne Cheikh Sidy Makhtar MBACKE à qui j'exprime ma plus profonde reconnaissance.
Je salue respectueusement et remercie particulièrement le Khalife Général des Tidjanes, Serigne Cheikh Tidjane SY ainsi que son porte-parole Serigne Abdoul Aziz SY Al IBN.
Je salue respectueusement et remercie l'Archevêque de Dakar Monseigneur Benjamin NDIAYE pour ses prières et la visite qu'il m'a rendue durant mon incarcération.
Je salue tous les chefs et guides religieux du Sénégal et les remercie pour leurs prières.
Ma gratitude va à toutes les personnes qui m'ont exprimé leur soutien pendant ces années de privation, particulièrement toutes les personnes que je ne connais pas et qui ont tenu à être à mes côtés dans les moments difficiles, venant souvent de très loin et, parfois, passant la nuit devant la porte de la prison pour pouvoir me manifester leur solidarité.
Ma gratitude va également aux militants et responsables du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), du Front Patriotique pour la Défense de la République (FPDR), tous les partis, les mouvements de soutien et les citoyens de tous horizons qui m'ont permis de subir l'enfermement avec moins de rigueur et de maintenir intacte la flamme de l'espérance et mon ambition pour un Sénégal réconcilié avec lui-même, attaché aux valeurs de progrès et de justice.
J'associe à ces remerciements toutes les organisations de la société civile ainsi que tous les défenseurs des droits de l'Homme qui ont condamné une juridiction d'exception qui ne respecte pas les exigences d'un procès équitable et qui a violé les droits de la défense ainsi que les droits de l'homme comme l'ont déclaré les Nations Unies en affirmant avec force que ma détention était arbitraire.
Ma reconnaissance va plus particulièrement à la Rencontre Africaine des Droits de l'Homme (RADDHO), à AMNESTY INTERNATIONAL, à la Ligue Sénégalaise des Droits de l'Homme (LSDH) et à la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH).
J'exprime aussi toute ma gratitude et ma plus profonde reconnaissance à mes avocats qui ne cessent de me défendre avec conviction.
J'ai la conscience de celui qui a fait son devoir et exercé avec vertu et honneur les responsabilités d'Etat qui lui étaient confiées.
L'endurance prescrite par le Créateur a fortifié un cœur ignorant la haine et adossé aux enseignements de son guide, le Vénérable Saint Homme de Touba, Cheikh Ahmadou BAMBA dont le Khalife Général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Makhtar MBACKE perpétue l'œuvre avec sagesse et humilité. Ils m'ont permis d'affronter l'injustice avec humilité et sans rancune.
Je remercie l'Émir du Qatar, Sheikh Tamin ben Hamad AL THANI, qui par amitié pour moi, n'a cessé d'intervenir pour permettre qu'il soit mis fin à l'injustice que je subis depuis quatre ans. Je lui exprime ma profonde reconnaissance pour sa sollicitude.
Mon vœu le plus cher était d'aller, dès ma libération, dans nos villages et dans nos villes, à la rencontre des millions de Sénégalais qui m'ont assuré de leur soutien, m'ont accompagné de leurs prières et qui n'ont jamais douté de mon innocence pour les en remercier. J'imagine leur peine mais, malheureusement, les conditions de ma sortie de prison en ont décidé autrement.
C'est également avec une profonde affliction que je regrette, du fait de ces mêmes conditions, de n'avoir pu me rendre à Touba, La Sainte, renouveler mon allégeance à Serigne Touba, fortifier ma foi, exprimer de vive voix mes condoléances à Serigne Cheikh Sidy Makhtar MBACKE. Je le remercie vivement de m'avoir envoyé une forte délégation conduite par son fils aîné Serigne Moustapha MBACKE qui a tenu à me saluer et à prier pour moi avant mon départ.
Je réaffirme toute ma confiance au Parti Démocratique Sénégalais (PDS), renforcé par le soutien de ses alliés. J'ai la ferme conviction que ce parti, mon parti, a besoin de la confiance et de l'adhésion du plus grand nombre de nos concitoyens à qui je demande de venir nous y rejoindre, pour assurer les victoires à venir, notamment lors des prochaines élections législatives, et porter encore plus haut l'ambition et la vision de Me Abdoulaye WADE.
La confiance de ses militants et l'espérance des sénégalais méritent tous les sacrifices et privations.
En ces moments de ma vie, je regrette de n'avoir pas vu mes filles grandir et se fortifier dans les dures épreuves qui les ont privées de l'affection de leur père et jetées si tôt déjà dans la dure réalité d'un monde de souffrance et d'endurance. Je leur exprime toute ma fierté pour le courage avec lequel elles m'ont accompagné durant ces quatre longues années.
Je ne pourrais terminer sans avoir une pensée pour mes compagnons Ibrahim Aboukhalil, Mamadou POUYE, Alioune Samba DIASSE et tous les autres à qui l'amitié et le sens de l'honneur ont valu tant d'injustes et de privations. Je pense enfin à tous les autres détenus qui restent en prison.
Je vous remercie et vous souhaite un bon ramadan.
DEWENATI !!!
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
QUE RESTE-T-IL DU 23 JUIN ?
Si, les guides religieux, comme on a l'habitude de dire, jouent le rôle de régulateurs et de stabilisateurs sociaux, ce jour historique certains d'entre eux très écoutés ont failli à cette mission sacerdotale
SALIOU GUEYE, ÉDITORIALISTE À SENEPLUS |
Publication 23/06/2016
Nous sommes le 23 juin 2016, cinquième anniversaire de cette journée de résistance désormais inscrit sur du marbre dans l'histoire politique du Sénégal.
Pour rappel, le 16 juin 2011, le Conseil des ministres du Sénégal adoptait un projet de loi constitutionnelle instaurant l'élection simultanée, au suffrage universel, à la présidentielle de février 2012, d'un président de la République et d'un vice-président.
L'exposé des motifs du projet de loi en question expliquait que "l'élection présidentielle en ticket exclut en principe un deuxième tour, mais le projet de loi maintient le deuxième tour si la liste en tête au premier tour ne réunit pas un minimum de 25% des suffrages exprimés… Si aucun ticket n'a obtenu le quart des suffrages exprimés, il est procédé à un second tour de scrutin le troisième dimanche qui suit la décision du Conseil constitutionnel sur les résultats du premier tour".
Le texte explique aussi qu'"en cas d'empêchement, de décès, de démission ou d'une indisponibilité quelconque, du président de la République, le vice-président le remplace pour la durée du mandat". Les Sénégalais, qui y voyaient une manœuvre du président Wade pour introniser son fils sous le manteau de la légalité, avaient vainement décidé de l'en dissuader avant la date fatidique du 23 juin retenue pour valider le texte à l'Assemblée godillot.
Même si à l'époque le sinistre ministre de la Justice Cheikh Tidiane Sy, le sournois président de l'Assemblée nationale Mamadou Seck et le cynique ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom soutenaient mensongèrement que cette honteuse reculade était motivée par l'intervention des khalifes généraux qui voulaient préserver la paix sociale, il était clair que c'était la résistance du peuple qui tenait à ce que sa Constitution ne soit pas retoquée à des fins monarchistes qui avait fait capituler le président de la République.
Si, les guides religieux, comme on a l'habitude de dire, jouent le rôle de régulateurs et de stabilisateurs sociaux, ce jour historique du 23 juin certains d'entre eux très écoutés ont failli à cette mission sacerdotale. Ils ont observé les vaillants citoyens Sénégalais, déterminés à sauver leur Charte fondamentale, à suer sang, sueur et larmes, inhaler les effluves âcres et piquants des bombes lacrymogènes de la flicaille, et supporter la violence sauvage des matraques policières et des balles des fusils de chasse des sicaires de hauts responsables libéraux.
Ce jour du 23 juin a montré que les religieux notamment ceux des clergés confrériques de Tivaouane et de Touba roulaient implicitement toujours pour le pouvoir en place au point d'avaliser tacitement sa forfaiture car il était difficilement acceptable qu'au moment où le pays s'embrasait qu'ils veuillent anesthésier l'ardeur populaire par des phrases fatalistes du type "c'est Dieu qui donne le pouvoir et qui le retire" ou de demander aux manifestants de cesser les casses et la violence.
Malheureusement ils n'avaient pas compris que cette violence-là aux mains du peuple en pareille occurrence n'était pas la violence mais la justice. Par conséquent l'usage de la violence populaire pour préserver la Constitution de tripatouillages wadiens était rédempteur. Toutefois il faut souligner que le cardinal Théodore Adrien Sarr et les khalifes de Léona Niassène, de Ndiassane, de Léona Niassène, de Serigne Abass Sall de Louga et les moustarchidines de Serigne Moustapha avaient eu la hardiesse d'élever tôt leur voix contre le projet anticonstitutionnel du président Wade.
Face à l'obstination obsessionnelle d'Abdoulaye Wade de faire passer son projet de loi constitutionnelle instituant de l'élection simultanément du président et du vice-président, le peuple souverain massée sur la place symbolique de Soweto avait résisté à la forfaiture. Le président de la République avait finalement reculé dans son projet de loi constitutionnelle instituant l'élection simultanée du président et du vice-président. L'intransigeance tenace du peuple sénégalais a vaincu l'intelligence machiavélique de Wade.
Ainsi c'est ce 23 juin qui a inspiré toutes les grandes résistances citoyennes et batailles démocratiques subséquentes où Mamadou Diop et une dizaine d'autres Sénégalais ont trouvé la mort.
C'est ce 23 juin qui a permis de montrer aux hommes et femmes politiques que le vrai détenteur du pouvoir dans un régime démocratique, c'est le peuple souverain. Les élus qui ne sont que des mandataires ne peuvent pas, par le jeu de manipulations ou de tripatouillages, s'en accaparer. Le pouvoir en démocratie est conçu comme une propriété une, indivise et inaliénable de toute la nation.
Par conséquent le jour historique du 23 juin a démontré que le pouvoir démocratique, bien collectif, ne peut être la propriété d'un parti politique, d'un groupe d'intérêt, d'une famille ou d'une personne. Il s'émancipe ainsi de tous les particularismes. Il ne saurait alors être accaparé par quiconque, fût-il un élu du peuple ou le chef de l'Etat himself.
Malheureusement Abdoulaye Wade, aveuglé par sa succession filiale, a oublié qu'il est arrivé au pouvoir en 2000 et réélu en 2007 par le suffrage universel avec une élection à deux tours.
Aujourd'hui l'esprit démocratique du 23 juin semble être trahi par ceux qui ont charge les destinées de la nation. La démocratie ne s'accommode pas de certaines pratiques comme la fraude et l'achat de conscience ou de manœuvres tendant à favoriser le régime organisateur des élections. Or le dernier référendum a montré que les pratiques d'une certaine époque qui entachaient le vote et délégitimait les résultats contestés sont toujours actuelles.
Doit-on mettre la télévision nationale au service exclusif du président, de sa dame et de sa famille politique en écartant systématiquement les autres compétiteurs qui y ont droit au même titre que leur homologue du parti au pouvoir ?
Doit-on procéder à des distributions de vivres pendant une campagne électorale et arroser les électeurs de billets de banque aux fins de conquérir leur suffrage ?
Doit-on occuper tout l'espace public par les affiches publicitaires du pouvoir en place en réservant la portion congrue à l'opposition ?
Doit-on à l'aune d'intérêts vilement politiciens sacrifier une demande populaire comme la reddition des comptes et promouvoir l'impunité ?
Doit-on sous de fallacieux prétextes de menace à l'ordre public interdire aux opposants de jouir des libertés que leur offre la Constitution ?
Toutes ces questions dont on trouve les réponses dans l'actuel régime montrent que nous sommes encore loin de l'idéal démocratique et de justice sociale qu'inspire le 23 juin.
Pourtant le président Sall qui a été un acteur au cœur de la bataille du M23 en termes de réflexion stratégique et de participation financière devait tirer les enseignements de ce fameux jour de résistance qui ne s'est pas circonscrit pas seulement à la bataille de la place Soweto mais qui s'est étendu avec moult péripéties jusqu'au 25 mars 2012 où Abdoulaye Wade a été défait.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
LA FIN DU PARTI SOCIALISTE
Les défaites de Tanor ont eu plutôt l'air de raviver ses appétits politiques que de l'emmener à plus de sagesse et de réalisme - Le processus d'implosion de l'édifice PS est maintenant commencé
Momar Seyni Ndiaye de SenePlus |
Publication 23/06/2016
De soubresauts en troubles, le Parti socialiste se déchire progressivement. Sans doute, inexorablement ! L'épisode judiciaire dans lequel il s'est engagé depuis les violences qui ont émaillé la fameuse réunion du bureau politique du 5 mars est la triste expression d'une descente aux fers.
On peut repérer dans l'histoire du parti senghorien, des péripéties douloureuses voire tragiques marquées par des séparations, des déchirures profondes et même des morts d'homme. Cependant, le socle du Parti, même après le départ de Senghor est reste solidement ancré grâce à une autorité prégnante. La "débaronisation" du parti entreprise par le Président Diouf avait permis d'y insuffler du sang neuf, d'éliminer politiquement les "têtes de turc" de relancer la machine politique du système électoral, d'entamer la modernisation de l'état et planifier des réformes structurelles au plan macroéconomique.
Des secteurs vectoriels comme l'hydraulique, la mobilité urbaine, la santé, l'éducation formelle, non formelle avaient fait l'objet d'une rigoureuse prise en charge, après plusieurs années de récession marquées par la dévaluation du franc CFA et les odieuses recettes des institutions de Bretton Woods.
Engagé dans la rationalité économique avec un Premier ministre efficace et talentueux, Mamadou Lamine Loum, le gouvernement socialiste n'aura pas eu le temps de tirer tous les profits de ce remembrement économique. La demande sociale trop forte, trop exigeante, le sentiment que le Président Diouf gouvernait par procuration ont précipité sa chute après près de quarante ans de règne sans alternance. La suite confirmera l'enlisement, voire la déliquescence du PS, régulièrement installé dans l'érosion électorale à toutes élections depuis 2000.
L'érosion électorale paraît inéluctable, après les nombreux départs des pontes (Robert Sagna, Abdoulaye Makhtar Diop, Souty Touré, Ibrahim Agne etc.). On s'imaginait qu'Ousmane Tanor Dieng tirerait toutes les leçons de ces cuisants revers. Et qu'il s'attellerait davantage à créer les conditions d'une profonde mutation générationnelle, pour reconstituer le puzzle. Il n'en a rien été.
Ses défaites successives ont eu plutôt l'air de raviver ses appétits politiques que de l'emmener à plus de sagesse et de réalisme. Il a décidé de garder la maison (ou ce qui reste des meubles), plutôt de rendre les clés à ceux qui comme, Khalifa Sall, Serigne Mbaye Thiam, Aïssata Tall Sall, Bamba Fall, pouvaient incarner un certain renouveau politique.
Face à l'asthénie de l'Etat libéral, patrimonial et en fringale de vertu, on avait commencé presque de regretter le professionnalisme, la méthode et l'organisation de l'administration sous Senghor et Diouf.
L'alternance tant souhaitée et attendue avait produit une sinistre alternative libérale, dont on ressent encore amèrement les effets. Agrippé aux rênes du Parti, OTD, s'entoura très vite d'obligés et de cadres politiques peu expérimentés, dont le seul espoir est arrimé aux opportunités que pourrait leur offrir la coalition gouvernementale.
Parti historique, d'implantation et de maillage national, le PS est devenu un parti, contrôlé, cadenassé et verrouillé, qui bouche toute perspective autre que celle décidée par le timonier.
Ce n'est pas la première fois que des jeunes se révoltent, pour briser l'étouffoir tanorien. Barthélémy Diaz, Malick Noël Seck, Youssoupha Mbow Aminata Diallo, ils sont nombreux, ces jeunes à avoir osé défier le patron socialiste et subi ses courroux.
Khalifa Sall qui espérait avoir le secrétaire général à l'usure en prendra pour son grade. Pour n'avoir pas saisi l'occasion de le pousser à la sortie lors du renouvellement des instances du PS en 2014, il devient alors l'allié objectif du patron des socialistes, dans le maintien du statu quo inhibant qui cloue au sol le PS.
Les suites judiciaires des incidents du 5 mars, montrent bien que le secrétaire général des socialistes a pris toute la mesure des enjeux actuels : l'ancrage dans la coalition gouvernementale et la prévalence des positions de rente au détriment de la reconquête politique que Khalifa Sall veut entreprendre.
Visiblement, la carrière institutionnelle du Secrétaire général du PS et non moins ministre d'État occupe l'essentiel des discours socialistes que l'avenir politique d'un parti en panne d'idées et de solutions de sortie de crise.
Que des structures locales du parti réclament le poste de Président du Haut Conseil des Collectivités Locales pour Ousmane Tanor Dieng est bien symptomatique de l'état des préoccupations de ses affidés. Sans doute, les retombées politiques et pécuniaires de cette situation de rente, apparaissent plus stratégiques que toute autre perspective de recentrage du PS sur ses missions essentielles, reconquérir et exercer le pouvoir pour sortir les Sénégalais de la nasse.
Aujourd'hui, l'évolution des suites judiciaires de l'évènement du 5 mars ont donné l'occasion à Khalifa Sall d'exprimer en termes clairs son agacement devant un délitement politique rampant. Le Maire de Dakar a en quelque sorte publiquement revendiqué le parrainage des jeunes "casseurs" ou "révoltés". Il dénonce sans rémission ce qu'il appelle les visées obscures destinées à le déstabiliser. Allant jusqu'à réclamer d'être entendu en lieu et place des jeunes, il ne pouvait faire mieux dans le registre de la paternité de la jacquerie.
Comment aurait-il pu en être autrement, puisque les jeunes scandaient son nom et exigeaient la démission d' OTD, Secrétaire général contesté comme jamais un responsable du PS à ce niveau, ne l'a été.
Le problème pour Khalifa Sall est de savoir s'il pourra tirer toutes les conséquences de cette sortie qui ressemble comme une jumelle à un discours de rupture. On connaît la capacité d'inertie et d'encaissement d'OTD, qui fera tout en minimiser la portée. Prétextant d'une démocratie interne et de liberté de d'expression qu'il est le seul à sentir, il s'évertuera sans aucun doute à laisser passer l'orage pour espérer ensuite reprendre la main.
Cette stratégie du pourrissement dans laquelle il est passé maître, ne fera que ravaler Khalifa Fall dans les abysses de l'inaction, du découragement et du dégoût.
Le Maire de Dakar ne semble pas avoir compris qu'il prêche dans le désert en appelant à plus de dialogue interne et de résolution de la crise par des voies pacifiques. Comment peut-il à ce point ignorer que cette traque de ces jeunes, conduisent à son isolement ?
La violence politique est certes répugnante. Et les jeunes partisans de Khalifa Sall ne pourraient se déprendre de leur responsabilité s'il était prouvé, qu'ils ont été les auteurs. Mais si OTD a fait le choix de la manière forte pour régler une crise interne, c'est qu'en fait, il a fait l'option de la solution finale, pour extirper ce qu'il considère comme l'ivraie ou la gangrène, qui comme un rabat-joie, l'empêche d'assouvir ses desseins institutionnels.
Ainsi, la virulence à laquelle le Secrétaire général du PS, s'emploie pour punir les jeunes "outrecuidants", sont un signal pour Khalifa Sall. En saura-t-il lire et comprendre la valeur et le sens ? Ceux qui pointent la naïveté politique de Khalifa qu'il appelle loyauté envers Tanor, réussiront à le convaincre à ouvrir enfin les yeux de se débarrasser de sa berlue.
De toute façon, le processus d'implosion de l'édifice PS est maintenant commencé. Un virage est là entamé. Reste à savoir si, cette fois Khalifa Sall pourra enfin saisir la balle au bond, pour prendre en main son destin.
Dakar, 23 juin (APS) – L’astronome-généticien, docteur Abdoulaye Gaye a invité, jeudi à Dakar, les hommes à la culture de l’humilité, la "seule voie pour prendre conscience de la toute puissance du Créateur".
"Il faut cultiver l’humilité. L’homme doit comprendre qu’il ne représente rien dans notre univers, c’est la seule manière qui lui permet de prendre conscience de la toute puissance de son créateur", a notamment expliqué le chercheur et écologiste.
Dr Gaye animait, dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (MAE), une conférence portant sur le thème : "L’homme a-t-il conscience d’être la merveille de la créature ?".
La rencontre était organisée par le groupe de réflexion "Xam-Xamee-Xamle" en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Au cours de sa présentation, Dr Gaye est largement revenu sur les différentes étapes de la création de l’homme et de plusieurs êtres vivants dans l’Univers.
"Je voudrais que toute action (humaine) soit basée sur le savoir. Le savoir doit être à la base de tout. C’est aussi le culte de l’humilité et connaître la dimension du Créateur ne peut conduire qu’à l’humilité", a-t-il souligné.
"Et il faut comprendre qu’être plus fort signifie protéger les plus faibles", a dit Dr Gaye qui soutient avoir visité plusieurs pays à travers le monde dans le cadre de ces recherches.
L’astronome a, devant de nombreux agents du MAE, estimé que les humains doivent enlever de leur conscience "le culte de l’imitation" et comprendre que Dieu "demeure la seule puissance" dans son univers.
Abdoulaye Gaye anime "régulièrement", avec le groupe "Xam-Xamee-Xamle", des causeries religieuses