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2 mai 2025
Opinions
PAR AMINATA TOURÉ, ANCIEN PREMIER MINISTRE
MIMI - MACKY, LA RUPTURE ?
URGENT - Assimiler le droit de grâce à un arrangement politicien c'est ne point comprendre les changements profonds aux allures de révolution silencieuse qui ont été opérés depuis 2012 en matière de meilleure gouvernance
En quatre ans, des progrès indéniables ont été accomplis en matière de lutte contre la corruption. Notre corpus législatif et réglementaire s’est enrichi de dispositifs normatifs permettant une meilleure gestion de nos deniers publics.
Le code de transparence portant sur les finances publiques, la création de l’OFNAC, la déclaration de patrimoine des élites administratives en charge des fonds publics, sont autant de mesures avant-gardistes allant dans le sens d’une meilleure gouvernance des affaires publiques.
Ceci n’est pas passé inaperçu aux yeux de nombreux de nos concitoyens. En effet, selon l’étude de Transparency International et Afro Baromètre réalisée entre mars 2014 et septembre 2015, la majorité des sénégalais interrogés admettaient que le gouvernement fait un travail important de lutte contre la corruption.
La communauté internationale a également reconnu ces avancées importantes, le Sénégal est cité par la Fondation Mo Ibrahim parmi les pays africains ayant connu une amélioration de l’Indice MO Ibrahim de la gouvernance en Afrique au cours des 4 dernières années en se classant à la 9éme place sur 54. Alors que selon le rapport 2015 de la même fondation l'état de la corruption s’est aggravé en Afrique dans la même période.
Dans notre continent où pendant des décennies le pillage des ressources publiques a été longtemps la règle, il faut reconnaître que beaucoup de chemin a été parcouru depuis mars 2012 et c’est à mettre au crédit du Président Macky Sall qui a choisi dès son arrivée de s’engager résolument dans la voie de la reddition des comptes publiques, condition sine qua none pour la réussite du Plan Sénégal Emergent.
Faut-il rappeler que la bonne gouvernance est clairement stipulée dans le PSE comme objectif stratégique pour atteindre nos ambitions d'émergence pour les prochaines deux décennies.
Dans cette même optique de lutte contre la délinquance à col blanc, la justice sénégalaise a été saisie de cas d’enrichissement illicite notoires, parmi lesquels celui de Karim Wade, pour ne pas le nommer. Les magistrats dans leur âme et conscience ont délivré leur verdict et justice a été servie sans faiblesse coupable ni cruauté inutile.
La Justice a pour vocation de faire respecter les lois que nous nous sommes choisies et de sanctionner ceux qui y dérogent. Mais la Justice reste humaine et humaniste et c'est pourquoi le législateur accorde le droit de grâce dans des conditions bien définies par la loi au premier des citoyens, le Chef de l'Etat qui seul apprécie et juge de son opportunité. C'est ainsi que chaque année il gracie des centaines de nos concitoyens incarcérés. Assimiler le droit de grâce (dont les fondements sont essentiellement humanistes et humanitaires) à un arrangement politicien c'est ne point comprendre les changements profonds aux allures de révolution silencieuse qui ont été opérés en quatre ans en matière de meilleure gouvernance.
A l'heure du dialogue entre tous les acteurs publics impulsé par le Président de la République et salué par tous nos concitoyens, il est souhaitable qu'un consensus fort soit justement bâti autour des acquis législatifs et institutionnels de bonne gouvernance dont notre pays s'est progressivement doté depuis 2012. Ceci évacuerait du discours public ll'argument facile souvent brandi de persécution politique lorsque la reddition des comptes se met en application.
Pour notre part, nous encourageons et soutenons le Président Macky dans ses efforts avant-gardistes pour une bonne gouvernance des affaires publiques et nous sommes convaincus que c'est aussi en reconnaissance de ces efforts que près de 63% des sénégalais lui ont réaffirmé leur confiance le 20 mars dernier.
Aminata Touré
Ancien Premier ministre
L'HEURE DU CONFLIT
Mamadou Ndoye, secrétaire général de la LD, ausculte l'école sénégalaise
Lors d'une conférence organisée sur "La progression du système éducatif sénégalais" par la Confédération pour le socialisme et la démocratie (Cds), Mamadou Ndoye, secrétaire général de la Ld, a ausculté l'école sénégalaise qui est au bord de l'abîme.
La crise qui secoue l'école trouble même les spécialistes de l'éducation. Ancien ministre et secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), Mamadou Ndoye avance une thèse : "On est entré dans une phase de cycle vicieux. Et dans ce cycle ce qui se passe comme dans d'autres conflits, on a 2 côtés, un processus de radicalisation du mouvement syndical et de l'autre, un processus de fermeté du gouvernement. Et donc il n y a plus de place pour le dialogue mais plutôt de la place pour le conflit."
C'est le résumé de la situation actuelle qu'il a fait lors d'une conférence publique "Pour la progression du système éducatif sénégalais" tenue ce samedi. Après les réquisitions, le gouvernement a sorti la menace de la radiation des enseignants récalcitrants. Dans quelle condition s'achèvera l'année scolaire ? Mamadou Ndoye préfère poser une autre question : Quel est l'impact de la grève sur le système éducatif ?
Selon lui, dans le système des plus avancés, la moyenne des apprentissages par année en termes de temps est de 1000H. "Au Sénégal compte tenu des perturbations, nous n'avons même pas 500h et vous voulez que nos enfants réussissent en 500h ce que les autres enfants du monde réussissent en 1000h sans compter la question de la continuité de l‘apprentissage", déplore M. Ndoye.
Qui ajoute : "Lorsqu'à chaque fois il faut interrompre pendant une semaine et reprendre par la suite, ce que l'enfant perd on ne peut pas le savoir. La discontinuité de l'apprentissage est un péril pour la réussite."
"L'école ne remplit pas sa mission"
Par ailleurs, le climat dans lequel se font les apprentissages est l'élément le plus important. "Ce n'est pas le climat où un professeur entre avec 15 minutes de retard et sort avec 15 minutes d'avance, qu'on apprendra quelque chose. Il n y a aucune stabilité au niveau de l'école, il n'y a aucune discipline, aucune rigueur", insiste M. Ndoye. Bien sûr, le Sénégal semble être loin des normes internationales malgré l'argent investi dans le secteur. Mamadou Ndoye met le doigt sur la plaie :
"Si on prend la population sénégalaise, seule la moitié est scolarisée. Comment un système éducatif digne de ce nom peut accomplir sa mission d'éducation pour tous ? Chez la population scolarisable de 6-11ans à l'heure actuelle, 21% sont hors de l'école. Dans le moyen-secondaire, c'est 60% qui ne le sont pas. Donc, le système ne remplit pas sa mission".
Par conséquent, le Sénégal ne peut pas relever le défi du développement. "Le Sénégal ne peut pas avoir un développement accéléré avec une moitié de la population analphabète parce qu'il n'existe aucun pays au monde qui a réussi une telle performance. Pourquoi voulez qu'on réussisse au Sénégal ce qu'aucun pays n'a réussi ? Historiquement, cela n'a pas été réalisé nulle part dans le monde, tous les pays qui ont la moitié de leur population analphabète sont des pays pauvres", conclut-il.
Il y a l'exception sénégalaise qui permet aux fonctionnaires de s'exercer aux activités privées. Mamadou Ndoye dénonce ce double emploi des enseignants : "On leur paie leur salaire et ils veulent faire moins de travail au public. Ils veulent construire leur propre agenda professionnel en faveur du privé."
Au final, l'école ne joue plus sa mission de mobilité et d'égalité sociales. Le poids de l'argent dans la distribution de la qualité de l'éducation est devenu énorme. "Et la détérioration de la situation du public donne de l'air au privé. En lui donnant de l'air, il amène les gens qui ont les moyens à se fabriquer un espace d'éducation spécifique et les autres dans un système qui ne fonctionne pas. Pour pouvoir jouer cela, elle devait privilégier les plus démunis, les plus pauvres dans sa distribution de l'éducation et même dans sa distribution dans la qualité de l'éducation", analyse l'ancien ministre. Ce n'est plus le cas.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
QUE CHACUN PRENNE SES RESPONSABILITÉS !
L'État et les enseignants seront responsables devant l'histoire d'avoir empêché les citoyens de s'épanouir et de prospérer aux plans intellectuel, économique et social si la crise de l'éducation venait à perdurer
En avril 2015, exaspéré par les grèves interminables des enseignants, le président Macky Sall avait déclaré que "s'il doit y avoir une année blanche, il y aura une année blanche". Le mot était regrettable car nul ne saurait accepter que les situations vécues en 1988 et 1994 où, suite à des perturbations du secteur de l'éducation, des générations d'élèves et d'étudiants avaient été lourdement pénalisées. Les situations d'année blanche de 1988 et d'année invalidée en 1994 avaient des soubassements politiques et le régime du président Abdou Diouf avait été incapable d'imposer une solution de sortie de crise. La fin de l'année scolaire en cours est très périlleuse, les syndicats d'anciens enseignants mettent la pression sur le gouvernement qui déclare avoir consenti à tous les sacrifices.
Le gouvernement estime "ne pas pouvoir mettre l'ensemble du budget de l'État pour satisfaire une catégorie sociale inférieure en effectif à 1% de la population". Déjà, la loi de finances rectificative, qui passe ces prochains jours devant l'Assemblée nationale, prévoit des dépenses nouvelles de plus de 28 milliards de francs en faveur des enseignants dont 10 milliards de paiement de divers rappels.
Le gouvernement semble pouvoir compter sur l'impopularité de la grève des enseignants. Les parents d'élèves estiment que l'avenir de leurs enfants risque d'être mis en péril par des comportements qui friseraient un certain "jusqu'au-boutisme". Des autorités religieuses et morales ont même enjoint les syndicats enseignants de cesser les grèves et de reprendre les cours. Aussi, a-t-on entendu des syndicats d'enseignants justifier leurs grèves par des prises de positions politiques. Il s'y ajoute que les enseignants délégitiment leurs grèves en allant effectuer des vacations dans les écoles privées durant le temps où ils font des grèves interminables dans les écoles publiques pour lesquelles ils sont employés et payés par le budget de l'État. Des regroupements d'enseignants du public ouvrent des écoles privées, parallèlement à leurs activités de fonctionnaires.
Depuis toujours, les gouvernements du Sénégal se sont montrés d'une tolérance laxiste. Dans aucun pays au monde, des grévistes ne reçoivent l'intégralité de leurs salaires. La règle est que les syndicats utilisent les cotisations de leurs membres pour rembourser les manques à gagner pour faits de grève. Cet anachronisme, propre au Sénégal, encourage les grévistes à persister dans leur mouvement d'humeur, car assurés de recevoir de l'État la totalité de leurs émoluments et donc peuvent mettre à profit leur temps de grève pour glaner des revenus complémentaires et exceptionnels par des vacations.
Le gouvernement a l'obligation de régler une telle situation. Et le chef de l'État Macky Sall ne se met plus à envisager l'idée d'une année blanche ou d'une année invalidée. On peut donc comprendre le recours à la procédure de réquisition pour sauver l'année scolaire. En refusant d'obtempérer aux réquisitions du gouvernement, les syndicats d'enseignants auront allègrement violé la loi et exposé leurs adhérents aux rigueurs de la loi. Le gouvernement a donné le ton en brandissant la menace de la radiation et l'application de poursuites pénales contre les récalcitrants. Ce sont des possibilités qu'offrent les lois en vigueur. Les mêmes lois permettent aux grévistes d'attaquer devant les juridictions administratives de telles décisions de réquisitions mais les grévistes ont l'obligation de satisfaire préalablement auxdites réquisitions.
L'actualité en France montre, qu'en dépit de leur radicalisation contre le gouvernement de Manuel Valls et la "loi travail" ou "loi El Khomri", les syndicats français sont bien obligés de satisfaire aux réquisitions décidées par les préfets. Les autorités administratives ont la latitude de décider de la réquisition de personnels grévistes lorsque "l'atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publiques l'exige". Et ce, même dans une entreprise privée !
En d'autres termes, "si l'autorité publique constate que les besoins essentiels de la population ne sont pas assurés, la puissance publique tranche".L'autorité publique qui recourt à la réquisition "s'applique à répondre aux besoins de la population, et remplit son rôle d'assurer la continuité du service public". Le refus de satisfaire à une pareille réquisition est assez grave car elle est assimilable "à une désertion militaire" et donc est susceptible de lourdes sanctions pénales et administratives.
Il n'en demeure pas moins qu'il y a au Sénégal une urgente nécessité de mettre l'intérêt général au-dessus des intérêts corporatistes et surtout éviter aux générations futures de payer des pots qu'elles n'auront pas cassés. Admettons même que les grévistes puissent avoir raison ; mais ne conviendrait-il pas de s'inscrire dans une logique de sacrifice et de volontarisme en contribuant à sauver l'année scolaire ? Il y a lieu d'appeler à ne pas détruire l'éducation publique, qui se révèle être la structure la plus intégratrice et inclusive des systèmes républicains. L'école publique est l'entité par laquelle une égalité des chances est accordée aux individus en leur permettant de se définir une voie. La ruine de l'école publique signifiera l'annihilation du mécanisme d'ascension sociale et de promotion socio-économique par le mérite. Toutes les élites politique, administrative et économique du Sénégal, y compris donc ces enseignants grévistes, sont produites par l'école publique.
L'État et les enseignants seront responsables devant l'histoire d'avoir empêché les citoyens de s'épanouir et de prospérer aux plans intellectuel, économique et social si la crise de l'éducation venait à perdurer.
Dans les années 1970, Abdoulaye Wade parlait de "L'obligation d'éducation" dans la revue du club "Nation et Développement" du Sénégal, évoquant les responsabilités partagées dans l'éducation. Il affirmait qu'il est une erreur de croire que la tâche de l'éducation incombe uniquement à l'État et à lui seul. Le temps est au dépassement pour le bien commun, par une entente durable et un règlement de tous les différends. Il demeure que ce n'est que par une éducation publique rigoureuse, accessible à tous et promotrice d'inclusion et garante d'opportunités que notre pays pourra répondre de façon efficiente à nos impératifs présents et futurs. Je me souviens d'une inscription dans ma salle de classe de l'école primaire qui disait : "L'ignorance n'est pas une circonstance atténuante, l'instruction est à la portée de tout le monde". En son temps, nous ignorions certainement la portée d'une telle affirmation, mais que notre société sera achevée si nous pouvions la répéter partout dans le Sénégal !
"Pour instruire le peuple, trois choses sont nécessaires : des écoles, des écoles et encore des écoles", disait Léon Tolstoï. Encore faudrait-il qu'il y ait des enseignants pour dispenser des cours… Un Sénégal d'égalité des chances et porté vers le progrès, ne sera possible qu'avec un système éducatif dont la composante essentielle qu'est l'école publique sera inclusive et de qualité. Aux protagonistes de la crise de prendre leur responsabilité patriotique.
PAR ALASSANE SALL
NOUS Y AVONS CRU ET NOUS COMMENCONS A EN DOUTER !
Nous avons cru qu’à partir d’avril 2012 rien ne sera plus comme avant. Allaient s’opérer un changement radical dans le management des affaires publiques et la sanction de ceux qui ont dilapidé les biens que les Sénégalais leur ont confiés sera effective.
En 2008 les sénégalais étaient outrés de l’injustice que subissait monsieur Macky Sall. Monsieur Wade Abdoulaye, alors président de la République, comme un monarque a forcé à la démission son ex-premier ministre et président de l’Assemblée nationale au moment des faits.
Comme un monarque M. Wade était indigné que son rejeton, M. Karim Wade, alors ministre d’Etat de la terre, de la mer et des cieux, et patron de l’ANOCI, soit interpellé par un fils du Peuple et président de l’Institution émanant du Peuple!
Comme un despote, M. Wade, a voulu faire voter une loi garantissant le trône à son fils !
Le 23 juin 2011, le Peuple n’en pouvant plus des turpitudes antidémocratiques et irrespectueuses de la Nation sénégalaise de son président M. Wade, ne supportant plus la destruction de nos valeurs (utilisation personnelle des deniers du Peuple par les gouvernants, culte de l’argent facile, enrichissement éhonté de la classe politique au pouvoir,...), s’est soulevé, comme un seul Homme, pour dire non, basta !!
Le fils du Peuple, M. Macky Sall, incarna alors l’espoir du changement dans la gouvernance de la Chose Publique, de la remise en selle des valeurs de Jom, Gor et Kersa
La Diaspora sénégalaise, à laquelle j’appartiens, comme tous les Sénégalais, s’est mobilisée massivement en 2012 pour élire le camarade Macky SALL au deuxième tour !
En France, beaucoup, comme moi, pour la première fois de leur vie, ont milité dans un parti politique et c’était l’Alliance Pour la République.
2016, quatre ans après, malgré des réalisations tangibles et d’autres en cours, le compte n’y est pas !
Je m’attarderai sur le Politique, la Gouvernance (sobre et vertueuse) et les Mœurs politico-sociales.
Politique : en 2012 quasiment deux tiers des Sénégalais ont voté pour notre leader, le camarade Macky SALL. Il est vrai que l’apport des partis alliés a été décisif et il est à saluer ! Le sens de l’intérêt général, du Sénégal, a prévalu ce jour-là !
Mais alors pourquoi récupérer ses adversaires du PDS et de leurs alliés, en débauchant tout azimut dans leur rang ! S’ils avaient du monde derrière eux le PDS ne serait pas battu à plate couture en 2012 malgré l’argent que possédait ce parti !!
Beaucoup de militants APR s’interrogent sur les raisons profondes du débauchage tout azimut.
Cette transhumance cacherait-elle des choses inavouables au Peuple sénégalais? Se tient-on par la barbichette dans ces manœuvres ?
La cacophonie qui règne au sein de notre parti, APR, et qui est la conséquence de la non structuration, voulue par notre leader, explique t-elle le recours à ceux que le Peuple sénégalais a désavoué ?
Les militants que nous sommes n’ont jamais été concertés sur des décisions telles que le statu quo organisationnel du parti, ni du recrutement de transhumants et encore moins des retrouvailles de la famille libérale en gestation !
Notre avis ne compte t-il pas dans le parti ? Alors que nous avions bravé la pluie, la neige, les vents et marais, nous avions séjourné dans les caves des commissariats de Police à Paris, pour défendre notre leader,
Macky SALL, injustement traité par M. WADE et son régime !
Nous, militants, sommes-nous que des dindons de la farce ? Retrouvailles de la famille libérale !
On reprend les mêmes et sûrement ceux-ci (PDS et alliés) exigeront que leur ardoise qu’ils doivent au Peuple sénégalais soit effacée !
Qu’en pensent les militants de base de l’APR? Ne sont-ils que des Faire-valoir électoraux ?
Gouvernance sobre et vertueusea été l’un des slogans galvanisateurs, mobilisateurs des militants APR de la Diaspora et du Peuple sénégalais !
Ce Peuple, dont les biens ont très peu été utilisés dans son intérêt par la classe politique, pensait retrouver enfin sa dignité !
Qu’il n’y aurait plus d’impunité sous le ciel sénégalais! Qu’un nouveau Sénégalais politique travailleur, soucieux des deniers publics, allait émerger !
Dès lors pourquoi des dossiers sous le coude? Pourquoi le ralentissement des poursuites des personnes qui ont bradé l’argent du Peuple sénégalais ?
Pourquoi cette absence de mesures coercitives visibles quand l’IGE, la Cour des Comptes et l’OFNAC relèvent des déviances de la gestion saine des biens publics par des administrations, sociétés publiques et institutions?
Pourquoi les impôts des Représentants du Peuple et le CESE, ne sont- ils pas versés au Trésor public à date échue?
Pourquoi le gré à gré deviendrait-il la règle dans l’attribution des marchés publics ?...
Gouvernance sobre et vertueuse qu’es-tu devenue ?
Mœurs politico-sociales :
Gouvernance sobre et vertueuse qu’es-tu devenue quand à l’ occasion des parrainages, des réunions politiques, des patronages, des cérémonies religieuses ou funéraires, des responsables politiques et/ou des sociétés publiques font état d’une exhibition des moyens financiers que leurs salaires ne peuvent justifier ?
Et ces acquisitions immobilières, dans des quartiers huppés, et d’autres biens que leurs salaires ne sauraient justifier ?
Nous avons cru qu’à partir d’avril 2012 rien ne sera plus comme avant. Allaient s’opérer un changement radical dans le management des affaires publiques et la sanction de ceux qui ont dilapidé les biens que les Sénégalais leur ont confiés sera effective.
Quatre ans après l’avènement au pouvoir de notre parti, le doute commence à s’installer !
Dr Alassane SALL (a.sall.sadel53@gmail.com)
Militant de l’APR de la première heure
Membre de la DSE APR de France
Membre de la Convergence des Cadres Républicains de France
PAR DR CHEIKH TIDIANE GADIO
L’AFRIQUE POUR HILLARY
Hillary Clinton, “Commander-in-chief” de la 1ère super-puissance du monde contemporain est un évènement mondial de haute portée. Notre conviction est que le leadership féminin peut faire la différence...
Il est maintenant plus que certain que l’Amérique aura la chance d’entrer encore une fois dans l’Histoire, après la remarquable élection de l’afro-descendant Barak OBAMA (pour deux mandats), en élisant une femme (la brillante et talentueuse Hillary Rodham CLINTON) à la tête de la première puissance politique, diplomatique, économique, commerciale, scientifique et militaire du monde.
Hillary Clinton, “Commander-in-chief” de la 1ère super-puissance du monde contemporain est un évènement mondial de haute portée. Notre conviction est que le leadership féminin peut faire la différence dans un monde où le leadership sectaire et non inclusif des hommes nous a tous menés à l’impasse actuelle d’un monde de compétition féroce, de violence meurtrière et de rejet des identités (raciales, ethniques et religieuses…) multiples et complémentaires.
Pour avoir travaillé et développé un début d’amitié avec Hillary Clinton, à l’époque chef de la diplomatie américaine, et pour avoir séjourné aux Usa lors des deux mandats de son brillant mari, j’ai confiance que l’Afrique ne pourra que tirer bénéfice et une plus grande considération avec une Hillary présidente des USA.
À l’époque, elle nous avait soutenu et nous avait aidé à conclure le compact MCA du Sénégal (540 millions de dollars US), en grande partie, me disait-elle, “pour l’immense affection qu’elle voue aux femmes sénégalaises en particulier” dont elle se souvenait de chaque moment partagé avec elles lors de sa visite au Sénégal (17-18 mars, 1997).
Bill CLINTON candidat à la Maison blanche disait à l’Amérique “Avec Hillary à mes côtés, c’est le cas où vous achetez un et obtenez l‘autre gratuitement!” Nous demeurons convaincu en effet que si c’est Bill qui était le président, il devait beaucoup de sa brillante réussite à son épouse et partenaire, la charismatique et compétente Hillary Rodham CLINTON au leadership naturel.
L’Afrique, souvent négligée dans les politiques américaines, en priant, comme elle l’avait fait pour Obama, pour l’avènement à la Maison blanche d’une femme comme Hillary, à la compétence indiscutable, au caractère trempé et à la compassion incontestable, apporterait une contribution fut-elle symbolique à l’élection de “Hillary l’amie de l’Afrique” et l’amènerait à faire plus et mieux pour notre continent.
Hillary devra maintenir l’héritage de Barak (le soutien à la consolidation des institutions de la gouvernance démocratique en Afrique, le Sommet Afrique-États Unis, le méga-projet d’électrification de l’Afrique, le multi-latéralisme avec le discours historique au siège de l’UA à Addis, la coopération renforcée dans le domaine de la sécurité).
Hillary ira sûrement plus loin car devant bâtir sur des acquis avec le devoir de les élargir et de les consolider en ayant en permanence à ses côtés comme grand avocat de l’Afrique aux USA, Bill CLINTON, que certains leaders africain-américains avaient appelé “le premier président noir des États-Unis”, tellement il avait beaucoup fait pour la communauté des afro- descendants.
“Hillary for President” est dans l’intérêt stratégique bien compris de l’Afrique surtout quand les Africains sont désormais conscients qu’ils ne pourront jamais sous-traiter leurs espérances et doivent absolument prendre la responsabilité d’exercer un nouveau et vrai leadership sur leur continent. L’amie Hillary nous accompagnera sûrement mais le destin de l’Afrique renaissante reste et restera entre nos mains et nos mains seulement.
PAR BAYE DAME WADE
MULTIPLE PHOTOS
"LE PSE, C'EST DÉJÀ AUJOURD'HUI…"
Presque tout l'écosystème du monde des affaires ont répondu à l'invitation de RÉUSSIR afin de partager et d'échanger sur leurs préoccupations, attentes et interpellations à l'État quant à leur implication réelle dans le PSE
Secteur privé national et panafricain dans le financement et la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent", le seul référentiel économique du pays.
C'était dans le cadre de la célébration des 10 ans de RÉUSSIR. En tant que "magazine du business", nous avons voulu apporter notre modeste contribution dans le débat citoyen pour une meilleure appropriation du PSE par les acteurs du business, producteurs de richesses et d'emplois, aussi vecteurs par excellence de la croissance et de l'émergence.
Banquiers, assureurs, financiers, capital-investisseurs, entrepreneurs, experts, consultants, universitaires, architectes, constructeurs, présidents d'organisations patronales et professionnelles… Autant dire presque tout l'écosystème du monde des affaires. Ils ont tous répondu à l'invitation de RÉUSSIR afin de partager et d'échanger sur leurs préoccupations, attentes et interpellations à l'État quant à leur implication réelle dans le PSE.
Ainsi, les dirigeants étatiques en charge de ces questions (BOS/PSE, DGPPE, BMN, FONSIS) ont tenté de les calmer et de les rassurer. Pour leur dire, avec force et conviction, que "le PSE ne peut pas se faire sans le Secteur privé national". Ils nous ont informés que les nationaux sont les principaux investisseurs à Diamniadio.
Pour eux, il existe 1.500 milliards FCFA d'opportunités d'affaires dans la Loi de Finances 2016 ; voire 8.000 milliards, sur 10 ans, attendus du Privé pour le financement des 27 projets-phares du PSE.
A la fin des débats, les ministres Amadou Ba (MEFP) et Abdoul Aziz Tall (Suivi PSE) sont venus confirmer les positions de l'État qui entend renforcer les parts du Secteur privé national dans le PSE.
Autant dire que la balle est dans le camp du Secteur privé qui doit s'organiser davantage pour être plus fort, aller vers des joint-ventures avec les entreprises étrangères pour une appropriation de leurs savoir-faire afin de les internaliser dans les futurs projets. Aussi, au lieu de la simple sous-traitance, l'État devrait plutôt favoriser des groupements d'entreprises et des Partenariats Public/ Privé dans ce sens. Et dans ce cas, accorder un quota aux TPE et PME…
D'autre part, les acteurs du Marché financier régional et les groupes bancaires panafricains affirment être en mesure de satisfaire les besoins de l'État pour le financement de ses grands projets. D'où la question de savoir pourquoi ne leur accorde-t-on pas la chance de prouver leur pleine capacité de mobilisation des fonds ?
Enfin, il faudrait encore et toujours plus de concertations entre l'État et son Secteur privé national pour lever, à jamais, ce malentendu qui a été le prétexte de cet événementiel.
Pour ce faire, RÉUSSIR a sorti le grand jeu. Un débat de très haut niveau, des panélistes et contributeurs de talent, une organisation remarquable au Novotel. Il fallait le faire et RÉUSSIR l'a réussi… Juste pour montrer qu'après 10 ans de leadership sur le segment de la presse économique, c'est le moment de monter en gamme. Continuer dans la sous-région (Cahier UEMOA), voire même dans la zone CEMAC (Afrique Centrale), renforcer davantage l'offre digitale, aller vers des partenariats novateurs, porteurs de progrès et de développement. In ne, RÉUSSIR doit… RÉUSSIR. Inchallah !
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
COUP DE MAÎTRE OU COUP DE BLUFF ?
Étonnant Macky Sall ! Lui qui prend toujours ses partisans et adversaires à rebours, par ses impressionnants tours de passe. Un bel exercice d'enfumage, pour cacher des desseins lugubres ?
Momar Seyni Ndiaye de SenePlus |
Publication 12/06/2016
Les Sénégalais découvrent chaque jour une nouvelle version du dialogue national inclusif promis par le Président Macky Sall, pour décrisper l'atmosphère politique et sociale tendue dans laquelle baigne notre pays depuis quatre ans. Dans la forme, la séquence du 28 mai à la Présidence de la République était loin d'être un modèle du genre.
Trop longue à la limite ennuyeuse, cette partie a alterné le meilleur et le pire. Face à la pertinente rhétorique de Cheikh Bamba Dièye, Oumar Sarr, Mamadou Ndoye, et Cheikh Tidiane Gadio, les accroches laudatives des communicateurs traditionnels semblaient bien surréalistes. Les références surannées à Platon et Richelieu servies dans l'hilarité générale d'une foule amusée, par Zator Mbaye sous la plume de Moustapha Niasse, prenaient des accents particuliers.
Que dire des incongruités discursives de Me El Hadji Diouf aux larmes de crocodiles, qui implorait la grâce en faveur de Karim Wade qu'il avait tant chargé de tous les péchés d'Israël, pour l'envoyer en prison ? Comment comprendre que le dialogue social fût si ignoré alors qu'il demeure d'une si brûlante actualité, au propre comme au figuré ? Que faire pour sauver l'école, notre système de santé, notre tissu industriel et la décentralisation, principales plaies d'un Sénégal malade de son régime général de rémunération si contesté ? Comment un état désargenté peu respectueux de ses engagements antérieurs, peut-il rassurer des syndicats radicalisés insouciamment accrochés aux revenus, et bien peu, à l'avenir de l'école ?
Le 28 mai les Sénégalais ont assisté plus à un faisceau de monopoles parallèles qu'à un véritable dialogue interactif croisé. Et pourtant, il faut bien s'en convaincre, un déclic est né de ce désordre organisé. Bien plus que ce sentiment diffus d'utile cacophonie, ce dialogue était tout de même nécessaire.
En effet, l'occasion était belle pour le Président Macky Sall, de vouloir se rattraper de cette absence d'ouverture, que les opposants lui ont reprochée. A postériori, les absents du dialogue passent presque pour les gros perdants de ce rendez-vous manqué. Les hérauts se situaient davantage dans la catégorie de ces preux soldats, qui ont franchi les marches du palais avec dans leur besace les salves de vérité dédiées à l'illustre hôte. Et du coup, les brebis galeuses et les moutons noirs seraient ces messieurs niet, qui ont préféré s'agripper à leur radicalité subjective et clivante, plutôt que préférer une fois, la bonne disposition d'esprit au dialogue à la conflictualité.
Contre mauvaise fortune, bon cœur, on avait fini de croire que si ce dialogue n'avait existé, il eût fallu l'inventer. Surtout, qu'Ousmane Tanor Dieng dans le rôle du SAV, avait décrit les scénarii postérieurs qui devaient donner suite à ce qui apparaissait comme une prime prise de contact.
La suite donnera raison à ceux qui avaient choisi la carte du dialogue. La rencontre entre les partis politiques et le ministère de l'intérieur sur les processus électoraux, confirme clairement, que le Président Macky Sall avait fait le pari du dialogue. Mieux ce premier tour de chauffe, se présente un premier jalon à la confrontation des idées, à partir de TDR précis, de commissions, d'ateliers de partage. Et enfin des recommandations qu'un Président Macky Sall plus ouvert, appliquerait sans arrière-pensée.
Le dialogue national est donc en marche. Jusqu'où ira-t-il ? Le ton est donné. Il en reste le tempo. Ceux qui voyaient dans chaque pas posé par le Président comme de la ruse en perspective, sont circonspects. La mise en place, le 14 juin d'une commission de trente personnes, pour passer en, revue le code électoral, refondre au moins partiellement, le fichier électoral entre autres, ouvre une nouvelle phase d'un dialogue sincère.
Envoyé dans les cordes, dès les premières minutes de la rencontre, le Ministre de l'intérieur, pourra difficilement tenir devant autant d'admonestations. Accusé de partis-pris, piqué au vif par des critiques acerbes, rejeté, il pourrait bien être l'agneau du sacrifice. On voit mal comment il pourrait conduire ces débats, devant de violence de Rewmi, et de PDS. Le Grand Parti, se débat dans cette triste sollicitude, en refusant de voir le soleil en plein jour. L'argument agité d'une fusion entre les prochaines législatives et les présidentielles de 2019, est effacé. Quelle autre justification peut-elle servie pour choisir la politique de la chaise vide ?
Étonnant Macky Sall, qui prend toujours ses partisans et adversaires à rebours, par ses impressionnants tours de passe. Un beau coup de maître, ou un bel exercice d'enfumage, pour cacher des desseins lugubres ? Le Président semble bien avoir la partie belle. Mais pour autant doit-on lui faire un blanc-seing au regard de l'épisode du 16 février ?
Le Président du parti Rewmi, Idrissa Seck orfèvre dans ces jongleries politiques continue d'y percevoir un nouveau subterfuge. Mais mal placé pour dénoncer ce stratagème, il apparaissait dans ses malicieuses grivoiseries comme l'hôpital, qui se moquait de la charité. Et pourtant, même dans ces turpitudes, on aurait pu lui prêter oreille attentive.
En 2008, il avait recouru avec autant de dextérité partagée avec son ex-mentor, à s'extirper des geôles de Rebeuss à la faveur de son protocole éponyme dont il a l'outrecuidance de nier l'existence. Mais y aura-t-il un second protocole Rebeuss-Versailles ? La question mérite réponse aussi bien du côté du PDS que de celui du pouvoir. La crédibilité du dialogue en dépend.
Mais aujourd'hui le héros du jour, s'appelle Président Macky Sall. Il déroule et récite avec une extraordinaire fidélité les leçons wadiennes. Et quand il a en face le Maître, l'oral devient alors plus aisé. Doit-on donc se résigner à accepter que le dialogue national fût un énorme écran de fumée derrière lequel se cachent des enjeux d'une grande complexité ? Lancinante question car, si l'un de ces enjeux recoupe la libération de Karim Wade, on aurait beaucoup de mal à occulter la flagrante injustice que constitue l'emprisonnement de Karim Wade.
Si l'élargissement de Karim de Wade devait en découler, il serait difficile de bouder son plaisir de voir enfin la justice rétablie, pour un homme injustement traqué, humilié, dépouillé, molesté comme un vulgaire gavroche, et jeté en prison comme un malfrat de bas étage. Mais en tout état de cause, Karim Wade doit sortir de prison, au nom de la justice et du droit. La forme peut inquiéter et sujette à caution. Mais le fond relève de la justice dans sa plus simple expression.
Le dialogue national apparaît-il comme un coup de bluff, mené de main de maître ? Il faudra certainement attendre la suite des évènements, pour mesurer le degré de sincérité présidentielle. Après le débat sur le code électoral et le fichier, on l'appréciera sur les autres aspects socioéconomiques. Il serait dommage que l'opposition présente à ces assises sur les processus électoraux quitte la table, en tournant le dos aux questions économiques et sociales si essentielles, en rapport avec l'épineux enjeu des nouveaux droits figés dans la constitution. Ce n'est pas le fait d'avoir voté non au référendum, qu'une bonne partie de l'opposition s'adjugerait le droit de boycotter les discussions sur les 15 points.
Moult questions majeures se posent cependant ! Que fera Macky Sall de ses alliés de Benno Bokk Yaakaar qui n'en finissent d'avaler des couleuvres. Et surtout de son aile dure de l'APR farouchement opposée à toute forme de retrouvailles avec le PDS. Autre légitime questionnement, que ferait Karim Wade, encore officiellement candidat du PDS, une fois libre ? Comment les partisans accepteront cet extraordinaire retournement de situation ?
Sans doute, le premier front face au président proviendra de son propre camp, dérouté ses subites bifurcations. Le pesant silence de Madame Aminata Touré, et autres faucons apéristes en dit assez sur ce malaise en pointillés. Inaudible sur le dialogue, atone sur une probable libération de Karim publiquement négociée à Rebeuss et Versailles, accusé d'acharnement contre Karim Wade, l'ancien Premier ministre se donne-t-elle un temps de réflexion sur son avenir politique ? Une sorte d'introspection, avant les échéances à venir. Son silence intrigue, au moment où le Président a bien besoin de voies fortes, pour appuyer son projet de dialogue national.
Le syndicat est une association de droit privé dont l'adhésion est libre. Il est dépositaire d'un patrimoine, de sources de revenues constituées presque exclusivement de la cotisation des membres. Celle-ci s'opère par le biais de check-off, c'est-à-dire de coupure, d'une ponction du salaire à la source d'un montant égal à la valeur de la cotisation mensuelle et directement versé dans le compte du syndicat. Cette masse financière constitue l'essentiel du budget du syndicat. Ce budget sert au fonctionnement du syndicat, notamment à la location du siège social, au paiement du personnel de soutien et d'entretien, au carburant, au téléphone, eau et électricité qui sont les charges fixes à supporter chaque mois. Ce budget sert également aux investissements visant à renforcer le patrimoine de l'association. Ainsi à titre indicatif, un syndicat de 1000 membres avec un montant de cotisation mensuelle de 1000 francs aura un budget de 1000 X1000 soit un million par mois et 12 millions par année.
LE SYNDICAT ET LE PROJET DE GREVE
Le syndicat a pour mission de défendre les intérêts des travailleurs. Parmi ses moyens légaux de défense, figure l'arme ultime qu'est la grève ou arrêt de travail. LA GREVE SUSPEND LE CONTRAT DE TRAVAIL. Autrement dit, il ressort du droit du travailleur d'observer l'arrêt de travail sans être inquiété par une quelconque mesure de représailles tant que la procédure en la matière est conforme à la réglementation en vigueur. Par contre, le travailleur en grève ne doit pas être payé par l'employeur pendant ces jours d'arrêt de travail; ce qui est logique car l'arrêt de travail va obligatoirement avec une baisse, voire un arrêt de la production des fruits de laquelle sont tirés les salaires. Le paiement des salaires compensatoires journaliers pendant les jours de grève incombe au syndicat et non à l'employeur. Ainsi la grève reste un projet syndical sérieux. Comme tout projet, il doit comporter un plan d'actions constitué par les activités prévues et un budget mentionnant les ressources mobilisées pour leur réalisation.
PROJET DE GREVE ET BUDGET DE GREVE
Ainsi quand un syndicat annonce au détour d'une conférence de presse son projet de grève, la première et très pertinente question très attendue et mais jamais posée, c'est celle relative au budget de ce projet sur lequel les syndicats ne communiquent jamais par stratégie et que la presse n'aborde jamais non plus par inadvertance supposée. Or, celle-ci est fondamentale. Ce budget de grève comporte des rubriques intéressantes à étudier pour mieux comprendre les véritables enjeux de la confrontation syndicale.
A titre indicatif, un syndicat qui projette une grève de cinq jours présente un programme ainsi articulé:
le plan d'action: c'est-à-dire les actions à mener, à savoir, entre autres:
-inaction: L'action principale pendant la grève, c'est justement l'inaction professionnelle, c'est-à-dire l'arrêt de travail pendant la durée prévue.
-les autres activités comportent la sensibilisation, la mobilisation, les frais de téléphone, le carburant pour les déplacements, les affiches, la communication...
le budget de grève: ce plan d'action n'est possible que sous réserve de la disponibilité du budget.
-le coût de l'arrêt de travail est supporté par le salaire journalier compensatoire par membre et par jour de grève devant obligatoirement provenir des ressources du syndicat et non de l'employeur. Ici se trouve toute la problématique des grèves. Cette rubrique constitue l'essentiel du budget de grève. Nous n'insisterons pas sur les autres rubriques qui sont accessoires.
Ainsi à titre illustratif, intéressons nous au budget de grève d'un syndicat national de 1000 membres dont le salaire moyen est de 150 000 F (pour minorer). Ce qui donne un salaire compensatoire journalier de 5000 F. Autrement dit, le syndicat supporte chaque jour 5000 Frs pour chaque membre. Par conséquent, son budget de grève va s'élever à 5 Millions par jour et 25 millions pour les cinq jours de grève, rien que pour la rubrique salaire compensatoire. Pour 10 jours de grève, le budget s'élève à 50 millions à supporter directement par le syndicat et 150 MILLIONS pour un mois de grève. Multiplier par dix le montant des cotisations n'y changerait pas grand chose.
Cela pose inéluctablement la question ci après, nos syndicats ont-ils les moyens de faire la grève? la réponse est visiblement évidente si on se souvient que pour le même cas de figure ce syndicat n'a en caisse, charges fixes non prises en compte, que 1 million par mois, représentant les cotisations des membres. Autrement dit, pour supporter un mois de grève, il lui faut collecter douze ans six mois de cotisations.
Alors qui finance la grève? la réponse est visiblement évidente. Le sponsor de la grève, c'est l'Etat. Son action de soutien du coût des salaires compensatoires s'apparente à une subvention illégale. En bénéficier s'apparente à un enrichissement sans cause, violant ainsi de manière flagrante le principe sacrosaint du paiement après service effectué. Ici l'Etat paie pour service non effectué. C'est de l'argent public et son utilisation doit obéir, au-delà des contingences morales, à la rigueur de l'orthodoxie administrative et financière. Cela interpelle la conscience et l'honnêteté collective. Voilà qui justifie les grèves faciles, la pullulation des syndicats installant le pays dans un état-de-mal-de-grève syndical, abusant ainsi de leur essence démocratique.
MANIPULATION DU CONCEPT DE "PONCTION"
Toutes les fois que l'Etat lève la subvention de la grève, nos syndicats qui excellent dans la manipulation sémantique parle de "ponction de salaire" imposant ainsi ce concept à la presse qui le relaie avec un automatisme déconcertant oubliant souvent d'équilibrer l'information, constituant ainsi de véritables boîte de communication sans bourse délier. Le discours de victimisation a souvent cours et effet. Il n'est point utile d'avoir un niveau d'étude avancé pour comprendre qu'une ponction sur le salaire doit porter sur le salaire effectivement dû, c'est-à-dire sur celui du nombre de jours travaillés.
Ainsi, un agent qui a un salaire de 150 000 F, qui travaille dix jours le mois et observe vingt jours de grève a légalement un salaire pour ce mois de 50.000F. Il ne s'agit point d'une ponction de 100.000 Fcfa. Le croire et le défendre serait intellectuellement et moralement inquiétant. Si ponction il y a, elle consisterait en tout prélèvement sur les 50.000 F restants. Ce recadrage conceptuel paraît important pour la qualité des informations soumises à nous grand public. La menace d'année blanche perturbe plus le parent d'élève que l' Etat, qui tout compte fait, serait exceptionnellement exonéré des brûlantes et récurrentes questions d'étudiants à orienter, de la gestion des importants flux de sortants qui vont l'interpeler dans le marché du travail ... Le seul véritable perdant reste l'apprenant et les siens. Par ailleurs, il est important de sécuriser l'école et nos ressources, en limitant la portée des grèves pendant les années préélectorales et électorales, afin d'éviter d'utiliser la grève comme outil de chantage politique contraignant ainsi les pouvoirs publics en place à accepter ce qui est à priori difficile pour juste des enjeux électoraux.
SYNDICAT, REPRESENTIVITE NUMERIQUE ET CAPACITE DE RESILIENCE
La force d'un syndicat ne se mesure pas forcément par sa représentativité numérique, mais plus par sa capacité de résilience. Le temps de résilience est important. C'est véritablement cela qui consacre le pouvoir de négociation élevé. Un syndicat fort est une organisation capable de supporter son projet de grève sans l'illégale subvention de l'Etat. En dépit du caractère martial du langage syndical avec un vocabulaire va-t-en guerre (lutte / "xarebii, arme/ganayii, ... ) la survie et la viabilité de ces organisations restent tributaires plus d'une véritable politique de management syndical qui va au-delà de la simple gestion des insuffisantes ressources que des escalades verbales. Il s'agira de constituer et de renforcer le patrimoine par des stratégies innovantes de fundraising afin d'avoir les moyens de sa politique.
DEBAT SUR L'ECOLE FACE AU PARADIGME POLITIQUE DEL'EDUCATION
" Sauver l'école du nombrilisme: Ceux qui ne se lèveront pas pour faire entendre leur voix auront choisi la posture facile du silence ... Tous seront jugés au tribunal de l'histoire pour leur silence, leur manque de vision coupable." Par ce cri de cœur, notre illustre compatriote lance un véritable appel au sauvetage d'une école "en train d'être sacrifiée". Sacrifice ou suicide? Nous opterons pour le silence sachant que la situation de l'école rappelle à bien des égards l'œuf de Kocc...
A la détresse de l'école, nous préférerons évoquer la détresse de l'éducation.
En réalité, l'école a cessé (si tant elle l'a été) la base de l'éducation de nos enfants. Le croire serait une erreur. Ce paradigme politique est en crise depuis longtemps et développer une politique publique d'éducation nationale basée presque exclusivement sur l'école est une erreur, car elle a fini de prouver ses limites. Il faut évaluer l'école. En tant que instrument de transmission du savoir, le produit de l'école pose surtout problème. Notre école a un problème avec le savoir. L'utilisation du savoir pour faire: le savoir-faire. Que vaut le savoir-faire sans le savoir-être qui est à la base de tout développement. Or l'éducation, c'est d'abord le savoir-être. C'est là où le PSE a une certaine lacune. La dimension humaine, non pas en termes d' indice de développement humain (IDH), mais de mental, de Sénégalais à former pour asseoir une sénégalité souhaitée. Le produit éducatif souhaité. Il n'est pas trop tard pour un PSE bis, le PLAN DU SENEGALAIS DE L'EMERGENCE c'est à dire de ce sénégalais qui doit porter à bras-le-corps le processus d'émergence. Les politiques ne confondent pas seulement santé et maladie avec des ministères de la santé qui sont plus des ministères de lutte contre la maladie. Ils confondent également culture et art avec un ministère de la culture centré sur l'art et le divertissement. Ils confondent éducation et école avec un ministère de l'Education Nationale aux allures d'un ministère de l'école. L'éducation est une notion complexe et générique dont l'école classique n'est qu'un déterminant. Le constat est alarmant et fait cas d'école: les grandes réalisations et prouesses économiques de ce pays n'ont pas été le fait de véritables produits de l'école classique. Elle a produit des générations de milliers de jeunes qui n'ont jamais osé entreprendre, peu convaincus de leur potentiel personnel, habités par l'ardeur d'être un éternel employé ou chercheur d'emploi avec en bandoulière le CV.
La fonction publique est devenue le refuge paradisiaque, qu'ils trouvent "plus sure", réduisant leur devenir à la prochaine pension de retraite, cet âge où l'individu est censé restituer son expérience en devenant un employeur averti et un acteur aguerri. Conséquence, le pays croule sous le poids de la masse salariale excessive du fait de la pléthore de gens qui aurait du entreprendre et devenir des employeurs laissant la place à des jeunes qui vont tenter leur début avant de connaître le même sort, mais fait face à une très forte demande d'emplois. Si l’on n’y prend garde, notre appareil économique risque d'être détracté ou de s'effondrer. Le poids de l'école est significatif. L'école est-elle malade ou prise en otage? Important, car les deux cas n'ont pas le même plan de sauvetage. Est-ce normal le récurrent cérémonial du jeu de feu sur l'école avec des pyromanes et des sapeurs pompiers d'occasion, conjoncturels devenus structurels dont la mission est dorénavant à chaque année de "sauver l'année"? Pour quelle fin? Pour quel produit du système éducatif ou plutôt scolaire, car il y a nuance?
A l'époque, l'éducation c'était presque exclusivement l'école. Aujourd'hui en matière d'éducation, les média et la toile ont bousculé l'école et constituent un déterminant clé de l'éducation nationale. Des acquis éducatifs de plusieurs années d'école peuvent être ruinés instantanément par cette arme constructive ou destructive de grande portée. Un instituteur forme des milliers de concitoyens sur une génération là où l'homme des média forme, informe ou déforme des générations de millions en une unité de temps. C'est la nouvelle donne. C'est dire qu'en matière de politique éducative, le concours concerté des media est clé. Il faut nécessairement que soient mis en place dans les média des programmes d'éducation soutenues en phase avec le sénégalais que nous voulons construire. Autrement, nous continuerons vainement de remplir de ce liquide précieux ( pour ne dire de liquidités) notre panier éducatif. Il faut repenser la relation dialectique et triangulaire "éducation nationale-école- média". Toute politique faisant fi de ce changement de paradigme ne fera guère mieux que ces "Assisses de l'Education" qui peinent à tenir l'école debout ou ces "Etats généraux de l'éducation" qui avaient sécrété juste un Etat généreux pour l'éducation... Mais un Etat qui n'avait pas les moyens de sa générosité.
Par Dr Cheick Atab BADJI
MBA en Science politique, Géostratégie et Relations internationales - Analyste de politique – Biopolitiste - Project Manager Suivi Evaluation
PAR TIDIANE KASSÉ
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LE DERNIER SALUT D'UNE AMÉRIQUE COMPLEXE
Ce vendredi on enterre donc Muhammad Ali à Louisville, dans le Kentucky. Là où il est né en 1942. Mais ce n'est pas un homme qu'on ensevelit, pas même une légende. On met simplement sous terre une Histoire. Elle continuera de fleurir
Ali est mort peu à peu, depuis que la maladie de Parkinson a commencé à l'affaiblir à partir de 1984. Il ne disait plus rien, privé de parole par sa santé déficiente. Il n'était plus lui même. Le Système a alors tenté de le récupérer.
I have a dream disait Martin Luther King, Muhammad Ali était un rêve incarné. On se couchait avec lui en dansant comme un papillon et on allait à l'école le matin en traçant des moulinets dans les airs. Directs, crochets, esquives… On se rêvait Ali. Belles années 60. De Muhammad Ali on ne connaissait encore que les photos. Elégant, puissant, déterminé. On a grandi alors qu'il construisait sa légende. Celle d'un être éclairé par sa lucidité, sa pugnacité et sa révolte.
On a découvert le racisme dans les rébellions d'Ali. On a su qu'un système n'est rien devant la détermination d'un homme. On a compris avec lui qu'être Noir est un combat, Césaire et Fanon viendront structurer ces pensées plus tard. Ali a refusé d'aller au Vietnam, son refus a éclairé le côté ignoble de cette guerre impérialiste. Ce que d'autres disaient avec de belles phrases, il l'exprimait simplement : "Les Vietcongs ne m'ont rien fait. Aucun Vietcong ne m'a jamais traité de nègre. Je ne sais pas pourquoi j'irai leur tirer dessus". On était jeune, on était enfant. Mais il n'en faut pas souvent plus pour éveiller des consciences. Malgré la puissance de la propagande américaine, le Vietnam a commencé à devenir une ignominie.
Ce vendredi on enterre donc Muhammad Ali à Louisville, dans le Kentucky. Là où il est né en 1942. Mais ce n'est pas un homme qu'on ensevelit, pas même une légende. On met simplement sous terre une Histoire. Elle continuera de fleurir.
Une histoire...
Ali est une Histoire. Il y a eu un avant et un après Jésus Christ, la boxe aussi s'est écrite avec un avant et un après Muhammad Ali. C'est grâce à lui qu'on a remonté le temps pour voir qui était Joe Louis, qui était Rocky Marciano, etc. Quand il est parti, il n'y a eu plus rien d'aussi beau. Il n'y en aura sans doute jamais d'aussi grand. Chaque époque a ses grandeurs, mais il y a un ordre dans les grandeurs. La sienne fut la seule faite pour défier l'éternité.
On a découvert Muhammad Ali un soir d'octobre 1974, contre George Foreman. Plus que les secondes d'image d'un Journal télévisé naissant, il était là. C'était le troisième événement de portée mondiale qu'apportait la télévision sénégalaise, après les Jo de Munich-1972 et le Mondial de foot Allemagne-1974.
Cette nuit d'octobre fut longue. Pour se mettre sur le prime time américain, il avait fallu programmer le combat à 4 heures du matin dans le lointain Zaïre. Qu'à cela ne tienne. On avait veillé jusqu'à 2 heures du matin à Dakar. A l'heure dite, on était un petit groupe à avoir tenu devant le poste en noir et blanc. Tous pour "le plus grand, le plus beau, le plus fort". Une devise olympique.
Le combat fut difficile. Ali ne dansait pas comme on s'y attendait. Il se réfugiait dans les cordes. C'est plus tard, beaucoup plus tard, au hasard d'une de ses biographies, qu'on a compris sa stratégie.
Ali était arrivé sur le ring longtemps avant Foreman. Le champion du monde l'avait fait poireauter. Il en avait profité pour faire le repérage du terrain. Quand il s'est adossé aux cordes, il a senti qu'elles n'étaient pas aussi fermes que d'habitude. Quand il a essayé de danser, il ne s'est pas senti voler. Le ring n'était pas assez souple. Quand le combat a commencé, il a essayé de garder la distance. Mais il s'est rendu compte que quand il sautillait deux pas en arrière, les grands écarts de Foreman lui faisaient bouffer l'espace. Au mépris des rappels à l'ordre de son coin, Ali a changé de combat.
Réfugié dans les cordes, il profitait de leur élasticité pour des esquives sublimes. Il encaissait les coups dans les gants, ou les recevait sur les côtes. Sans danger. Sept rounds passèrent ainsi à user le "monstre" qui frappait, frappait… Jusqu'à cette sortie sublime du 8e round. Deux coups pour se dégager des cordes et Ali tourna autour de Foreman en le pilonnant. Cinq enchainements de directs. Foreman balaya les airs de ses grands bras, le regard vitreux, le souffle court, électrocuté. Dix secondes plus tard, c'était la fin de Rumble in the Jungle.
On n'avait pas dormi du reste de la nuit. Les derniers Klaxons qui résonnaient dans la rue s'éteignaient quand sont montés les appels du muezzin. On est allé ainsi au lycée, transporté par ce succès irréel. On pensait Foreman indestructible, notamment après qu'il eut massacré Frazier un an plus tôt, mais un dieu des Olympes l'avait disloqué.
Un visionnaire
Frazier, avec Foreman, fut le troisième élément de la légende des sixties-seventies. Il raconte son premier combat de 1971 contre Ali, quand ce dernier était venu chercher le titre que lui avait retiré la New York State Athletic Commission. Ali frappait en rythmant ses coups par des "Don't-you-know-I-am-god" (Tu ne sais pas que je suis dieu). La répartie de Frazier fut aussi savoureuse : "Hé bien dieu, tu vas avoir ta raclée". Ali l'avait eue. Mais ce ne fut qu'un détail dans l'Histoire. D'autres l'ont racontée, on n'y revient pas. Ali a essuyé cinq défaites dans sa carrière ; les beaux souvenirs ont fini de les effacer.
Le reste, comme toutes les belles légendes, appartient aussi au cinéma. Ali est le sportif dont la vie a sans doute été le plus portée à l'écran. Plus qu'un boxeur, il était un scénario. Un visionnaire. Allez sur le Hollywood Walk of Fame, à Los Angeles. Tous les monstres sacrés du sport et du cinéma ont leur étoile gravée sur le sol. Il est le seul à avoir le sien sur un mur. "On ne me marche pas dessus", avait-il clamé. L'Amérique l'a toujours su.
Convaincue et abattue, l'Amérique s'était résolue à regarder Ali à hauteur d'Homme. Lui Cassius, devenu Muhammad. Ses contempteurs le raillaient en l'appelant par son nom d'esclave, mais on se rappelle cet adversaire qu'il a pilonné sur le ring en lui criant : "Dis, comment je m'appelle ?… Bim… Dis, comment je m'appelle ? Bim…"
Il était ami de Farakhan et Malcolm. Il était musulman révolutionnaire. Il était ce que l'Amérique ne pouvait accepter. Ils ont cherché à lui fermer sa "grande gueule", il n'a jamais cessé à leur crier sa rage et celle des siens, celles de tous ces Noirs qu'avalait le ghetto.
Une mort lente
Ali est mort peu à peu, depuis que la maladie de Parkinson a commencé à l'affaiblir à partir de 1984. Il ne disait plus rien, privé de parole par sa santé déficiente. Il n'était plus lui même. Le Système a alors tenté de le récupérer. On lui a fait allumer la flamme olympique en 1996, George Bush l'a décoré de la plus haute distinction de l'Amérique, Bill Clinton va prononcer ce vendredi son oraison funèbre… En 1967 pourtant, cette Amérique avait tenté de le "tuer" en le suspendant à vie pour la boxe. Cela lui coûtera trois des plus belles années de sa carrière et des milliards de dollars. Mais il croyait à ce qu'il était.
Aujourd'hui, les grands médias américains n'ont pas trop cherché à savoir ce qu'Ali pensait des policiers Blancs qui continuent de tirer sur les Noirs comme sur des chiens. Cette Amérique hypocrite et raciste qui prétend aujourd'hui respecter ses positions, l'avait qualifié de traitre quand il refusa d'aller combattre au Vietnam. Cette Amérique n'a pas changé. Ali le sait. Le racisme y est toujours institutionnalisé et la suprématie blanche magnifiée. L'oppression des Noirs y est toujours structurelle et l'impérialisme toujours aussi fort.
Ali a condamné le Vietnam comme il aurait condamné les bombardements de la Somalie, d'Irak, ou d'Afghanistan, voire l'assassinat de Khadafi, voire les drones qui bombardent les hôpitaux de Médecins sans frontières à Kunduz. Mais depuis 1984 il n'est plus lui-même. L'Amérique peut mentir autour de son cercueil, ce qui fut son esprit est ailleurs.
L’Afrique a amorcé depuis près de 10 ans sa révolution numérique. Dans de nombreux pays du continent, ce secteur technologique est placé par les gouvernants aux rangs des priorités et les opportunités sont de plus en plus nombreuses. Pour de nombreux spécialistes le développement du continent ne saurait se faire sans cette nouvelle donne.
Longtemps restée à la traine sur le plan technologique le continent africain rattrape progressivement son retard au niveau des télécoms et de l’internet. Selon l’Institut Universitaire de Technologie (IUT), le marché des télécoms en Afrique s’illustre à travers les usages du mobile car le réseau fixe est essentiellement difficile d’accès.
Dans ce sens les stratégies numériques se multiplient sur le continent, aucun pays africains ne veut rester en marge de cette révolution. Les opportunités sont nombreuses dit-on et certains gouvernants du continent l’on bien comprit.
Même si le taux de personnes connectées (….) reste relativement faible, la demande des consommateurs est en pleine croissance et devrait connaitre d’ici à 2017 une augmentation de près de 20% dans certains pays. Loin d’être une mode, le numérique s’inscrit comme une urgence, une nécessité si l’Afrique ne veut pas rater le train de l’évolution technologique. Et pour de nombreux experts toutes les conditions sont réunies pour réussir cette révolution déjà amorcée.
« Le digital est l’avenir du continent et ce n’est un secret pour personne. Le dynamisme du marché africains se manifeste par une forte évolution des usages et une transformation vers le digital qui s’accélère, multipliant ainsi les modes de consommation des africains, ce qui représente un énorme potentiel pour les investisseurs », estime Paul Midy, CEO de jovago.com, acteur du numérique africain.
«L’Afrique a tout intérêt à investir dans le numérique. C’est un véritable levier de croissance qui permet de créer des emplois », a déclaré M. Alioune Ndiaye, Directeur de la Sonatel (Sénégal), lors du premier Salon africain sur le contenu numérique organisé à Dakar. A ce jour, 160 opérateurs de téléphonie mobile composent le paysage de télécoms à travers le continent, soit une moyenne de 3 opérateurs par pays.
Le continent a enregistré un boom en matière de téléphonie mobile. En 2013, il comptait 66 % d’abonnées à la téléphonie mobile soit 617 279 080 personnes avec la moitié des abonnés mobiles qui utilise une connexion internet via leurs réseaux mobiles (USB data internet, les box et les bornes Wifi).
Malgré le fait que le continent enregistre le taux le moins élevé de la contribution d’internet, certains pays rivalisent néanmoins avec les plus grandes économies de ce secteur dans le monde. C’est le cas du Sénégal (3.3%), du Kenya (2.9%) et du Maroc (2.3%). Il faut noter que certains pays africains qui enregistrent des taux de pénétration d’internet élevés n’obtiennent pas les meilleurs scores pour la contribution d’internet à l’IGDP, c’est le cas de l’Afrique du Sud ou du Rwanda.
Dans certains domaines, l’’Afrique fait figure de pionnière, notamment en ce qui concerne le mobile payment qui constitue une alternative au système bancaire. Selon une étude du cabinet Deloitte près de 52 % des transactions mondiales sont africaines. Plus de la moitié des utilisateurs de portables utilisent ce moyen de paiement au Kenya et en Tanzanie et plus d’un quart en Afrique du sud et au Sénégal.
L’Afrique est un continent mobile centrique et l’accès à internet se démocratise de façon rapide avec les effets conjugués des réseaux haut débit 3G, et dans certains pays 4G, le continent devrait atteindre 350 millions en 2017.
Le développement de la téléphonie mobile sur ce continent a permis de démultiplier les usages faits de ce réseau. Au cœur de cette révolution et en dehors de la communication téléphonique classique, de nombreuses applications permettent l’accès à une multitude de possibilités. Mais c’est l’utilisation des réseaux sociaux qui est en tête en termes d’audience dans plusieurs pays.
Le numérique est désormais au centre des usages et de nombreuses entreprises africaines l’on comprit en accordant une place importante à cette technologie dans leur développement national et international. Il est de même pour les institutions étatiques qui proposent désormais certains services via le numérique.