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3 mai 2025
Politique
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MALI, UN ÉCHEC DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ?
France, G5 Sahel, ONU, Cédéao... Depuis de nombreuses années, la communauté internationale se porte au chevet du Mali, en matière sécuritaire comme politique. Pour autant, cela n'a pas permis de sortir le pays de l'impasse
France, G5 Sahel, ONU, Cédéao... Depuis de nombreuses années, la communauté internationale se porte au chevet du Mali, en matière sécuritaire comme politique. Pour autant, cela n'a pas permis de sortir le pays de l'impasse.
PARIS AURAIT DOUBLEMENT À GAGNER DANS LA MUTINERIE AU MALI
La France pourrait-elle tirer profit de la mutinerie militaire de Kati ? Emmanuel Desfourneaux, patron de l'Institut de la culture afro-européenne à Paris, explique pourquoi la France aurait intérêt à laisser les militaires prendre le pouvoir au Mali
Sputnik France |
Christine H. Gueye |
Publication 18/08/2020
N’hésitant pas à qualifier de «coup d'État militaire» la mutinerie intervenue ce mardi 18 août, dont les autorités maliennes cherchaient à minimiser l’ampleur en fin d’après-midi, le directeur général de l'Institut de la culture afro-européenne à Paris Emmanuel Desfourneaux considère que la France aurait «doublement à gagner de l’intervention des militaires au Mali pour mettre fin à la corruption de la classe politique», a-t-il précisé à Sputnik.
Cette thèse est devenue virale en quelques heures parmi les opposants au Président Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
«Il n’est pas possible qu’un tel soulèvement puisse se produire dans un pays où la présence militaire de la France, ainsi que ses services de renseignement, sont omniprésents», doute-t-il.
Pour lui, en se débarrassant du Président IBK, un «allié sans aucune légitimité (hormis son élection mais cela ne suffit plus!)», et, d'autre part, de l'imam Dicko et de ses manifestations populaires, «Paris fait coup double».
«Une fois le président IBK déchu, les manifestations devraient cesser. De surcroît, ce coup d'État sera suivi d'un couvre-feu interdisant toute manifestation (s'il devait y avoir des récalcitrants du côté de l'imam Dicko) et d'un durcissement contre les dignitaires corrompus», a expliqué Emmanuel Desfourneaux.
La France, pour sa part, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a exprimé son «inquiétude» quant à la «mutinerie qui s’est engagée aujourd’hui à Kati».
Le Quai d’Orsay précise que Paris est sur la même longueur d’onde que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Celle-ci a appelé, dans un communiqué qui vient de paraître, au «maintien de l’ordre constitutionnel» et exhorté les militaires «à regagner sans délai leurs casernes».
L’examen du certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et le concours d’entrée en sixième prévus jeudi et vendredi au Sénégal concernent 285.812 candidats, un effectif dont les filles représentent 53%, a indiqué mardi Mamadou Talla
Dakar, 18 août (APS) – L’examen du certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et le concours d’entrée en sixième prévus jeudi et vendredi au Sénégal concernent 285.812 candidats, un effectif dont les filles représentent 53%, a indiqué mardi le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla.
Les candidats sont répartis dans 1.781 centres d’examen, a ajouté M. Talla lors d’un point de presse.
‘’D’importantes dispositions ont été prises sur le plan pédagogique et sanitaire pour le respect strict des mesures barrières [contre] la pandémie de Covid-19’’, a-t-il assuré.
Le 10 août déjà, ‘’toutes les opérations de convoyage’’ du matériel nécessaire à l’organisation de l’examen du CFEE et du concours d’entrée en sixième ont été effectuées dans le ‘’respect strict des normes édictées par les autorités sanitaires’’, selon Mamadou Talla.
La suite de l’examen du baccalauréat aura lieu le 2 septembre, à la suite du déroulement des épreuves de philosophie, qui ont eu lieu la semaine dernière, a-t-il rappelé, ajoutant que l’examen du brevet de fin d’études moyennes est prévu le 14 septembre.
Les élèves des classes d’examen (CM2, troisième et terminale) ont repris les cours le 25 juin, après une suspension qui a duré plus de trois mois, en raison de la pandémie de Covid-19.
VERS UNE STRATÉGIE NATIONALE DE PROMOTION DES DROITS HUMAINS
Mamadou Saliou Sow est pour une stratégie nationale qui traduirait davantage l’attachement du Sénégal au r
Dakar, 18 août (APS) - Le secrétaire d’Etat chargé de la promotion des droits humains, Mamadou Saliou Sow, a annoncé mardi avoir instruit ses services à mettre en place ’’dans les meilleurs délais’’ une stratégie nationale qui traduirait davantage l’attachement du Sénégal au respect et à la protection des droits humains.
En vue de "(…) traduire cet attachement de notre pays au respect et à la protection des droits humains, j’ai engagé mes services à mettre en place, dans les meilleurs délais, la stratégie nationale en matière de droits humains", a-t-il déclaré.
Le secrétaire d’Etat auprès du garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la promotion des droits humains et de la bonne gouvernance, intervenait au cours d’un petit déjeuner d’échanges avec des journalistes sur des questions relatives à la bonne gouvernance et à la promotion des droits humains.
Selon Mamadou Saliou Sow, cette stratégie en gestation depuis 2018, devrait à terme permettre à l’Etat et à la société civile de se retrouver autour d’une synergie d’actions, notamment dans la production des différents rapports d’évaluations, présentés annuellement aux instances internationales de contrôle.
"Mon ambition est justement d’œuvrer à ce que les acquis en matière de droits humains, qui font la fierté de notre pays, soient consolidés (…). Et par là, j’entends contribuer à préserver l’image du Sénégal, à travers le monde et en Afrique en particulier, qui est celle d’un pays soucieux du respect et de la protection des droits humains", a déclaré M. Sow.
Concernant la promotion de la bonne gouvernance, il dit que son cabinet va également travailler pour que la culture de la bonne gouvernance "s’installe définitivement dans notre pays".
Dans cette perspective, a-t-il indiqué, les actions du secrétariat exécutif porteront sur la sensibilisation des différentes parties prenantes, l’animation des cadres de concertation sur les questions de bonne gouvernance ainsi que le suivi et l’évaluation des politiques dans ce domaine.
A l’en croire, même si le Sénégal est "sur une bonne voie" en termes de respect des droits humains, "de nombreux dédis sont encore à relever".
Mamadou Saliou Sow estime que "la culture de la bonne gouvernance comme processus d’amélioration continue, ne sera effective qu’à travers l’engagement de tous dans la création d’un environnement hostile au détournement de deniers publics et à la corruption qui fait perdre à l’Etat plus de cents milliards de francs FCFA par an".
La capitalisation des bonnes pratiques en matière de bonne gouvernance, à l’échelle régionale et internationale, "constitue aussi une priorité", a souligné le secrétaire d’Etat, selon qui cette perspective permettrait d’identifier au mieux, les forces et les faiblesses du Sénégal, afin d’impulser les réformes pour améliorer l’état de la gouvernance.
Il a par ailleurs indiqué que le secrétariat exécutif chargé de la promotion de la bonne gouvernance, en collaboration avec la presse, réfléchit à des mécanismes par lesquels des personnalités qui se sont distinguées par leur bonne gestion des deniers publics, pourront être données en exemple.
Pour ce faire, Mamadou Saliou Sow a annoncé la mise en place prochaine d’un prix dédié à la bonne gouvernance, afin de récompenser chaque année, des personnes physiques et morales qui se sont illustrées dans la bonne gestion des deniers publics.
De même, des médias et journalistes pourront être primés à ce titre, en récompense de leur contribution à la promotion de la bonne gouvernance, selon le secrétaire d’Etat chargé de la promotion des droits humains.
LA CEDEAO EXHORTE LES MILITAIRES MALIENS A REGAGNER SANS DÉLAI LEURS CASERNES
Invitant les militaires à adopter une "posture républicaine", la CEDEAO exhorte "toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse leur pays", dans un communiqué le communiqué.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a exprimé mardi sa "grande préoccupation" concernant les derniers développements au Mali, où des soldats se sont soulevés dans la matinée.
"La CEDEAO appelle les militaires à regagner sans délai leurs casernes", lit-on dans un communiqué dont une copie est parvenue à VOA Afrique.
Invitant les militaires à adopter une "posture républicaine", la CEDEAO exhorte "toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse leur pays", poursuit le communiqué.
Le bloc sous-régional conclut en rappelant "sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel".
Pour sa part, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour le Sahel, J. Peter Pham, a déclaré que Washington est contre tout changement de gouvernement par des moyens qui ne sont pas conformes aux lois du Mali.
Les événements de mardi surviennent un jour après qu'une coalition de l'opposition ait appelé à de nouvelles protestations vendredi prochain contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
M. Keïta, 75 ans, a été élu pour la première fois en 2013. Il a remporté un second mandat en 2018. Depuis quelques mois il fait l’objet d’une vive contestation au Mali.
CONFUSION À BAMAKO APRÈS UNE MUTINERIE
DERNIÈRE MINUTE - Le président Keïta et le Premier ministre Cissé arrêtés - Alors que le pays traverse une grave crise politique, des coups de feu ont retenti dans le camp militaire de Kati, d'où était parti le coup d'État de 2012
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été "arrêtés" mardi en fin d’après-midi à Bamako par des militaires en révolte, a affirmé l'un des chefs de la mutinerie.
"Ils sont en route pour Kati"
"Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui" (au domicile du chef de l’État), a déclaré ce militaire ayant requis l’anonymat. "IBK (le président Keïta) et son Premier ministre sont dans un blindé en route pour Kati", le camp militaire de la banlieue de Bamako où la mutinerie a débuté dans la matinée, a affirmé une autre source militaire dans le camp des mutins.
L'Élysée a fait savoir que le président Macron venait de s'entretenir avec les présidents des pays voisins et que la France soutient la médiation de la Cedeao, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest. Il s'est notamment entretenu avec avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall.
Le chef de l’État "suit attentivement la situation et condamne la tentative de mutinerie en cours", a souligné la présidence. Emmanuel Macron a exprimé "son plein soutien aux efforts de médiation en cours de la Cedeao".
Cette dernière, médiatrice au Mali, a dit dans un communiqué suivre "avec une grande préoccupation" la situation, "avec une mutinerie déclenchée dans un contexte sociopolitique déjà très complexe".
Contestation sans précédent depuis deux mois
Les mutins avaient annoncé plus tôt la prise de contrôle d’une garnison proche de Bamako, suscitant l’inquiétude de Washington et des voisins du Mali quant à un éventuel renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, déjà confronté depuis deux mois à une contestation sans précédent depuis le coup d’État de 2012.
L’organisation régionale appelle "les militaires à regagner sans délai leurs casernes" et "rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel", invitant les "militaires à demeurer dans une posture républicaine".
La communauté des États d’Afrique de l’Ouest "condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l’ordre constitutionnel".
Inquiets également, les États-Unis ont souligné, par la voix de leur émissaire pour le Sahel, Peter Pham, qu’ils "s’opposent" à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal, "que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité".
Situation confuse
En milieu d’après-midi, la situation restait confuse dans la capitale malienne et dans sa banlieue. Une chose est sûre : des militaires ont pris le contrôle dans la matinée du camp Soundiata Keïta, situé à Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako.
"Des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l’air. Ils étaient nombreux et très nerveux", a expliqué un médecin de l’hôpital de la ville.
Situation "volatile"
Les raisons de ce coup de colère n’étaient pas immédiatement claires. Ces militaires ont ensuite bouclé les accès de la garnison.
Un militaire faisant partie de ceux ayant pris le contrôle du camp a affirmé qu’ils détenaient "plusieurs hauts gradés de l’armée, arrêtés par les frondeurs".
En fin d'après-midi, le gouvernement malien appelle à un dialogue avec les militaires pour lever "tous les malentendus".
Plusieurs chancelleries occidentales ont fait état de l’arrestation de personnalités politiques, dont des ministres, mais elles n’ont pas pu être confirmées de source officielles, pas plus que celles concernant les hauts gradés.
La situation est "toujours volatile à Bamako", a twitté l’ambassade de France, en répétant ses consignes de prudence.
"La France a pris connaissance avec inquiétude de la mutinerie qui s’est engagée aujourd’hui à Kati au Mali. Elle condamne avec la plus grande fermeté cet événement grave", a réagi le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian. "La France réaffirme avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie maliennes. Les autorités françaises au plus haut niveau restent très attentives à l’évolution de la situation au Mali", ajoute le communiqué du Quai d'Orsay.
un récit de boubacar boris diop
BONNE NUIT, PRINCE KOROMA (1/4)
Bien avant d’être affecté dans cette ville, je savais que tous les sept ans les ministres, les députés, les chefs des grandes entreprises et le président de la République lui-même venaient en masse s’y faire filmer aux côtés du souverain de Djinkoré
L’attente au bord de la route commençait à me paraître longue. De temps à autre un nuage de poussière rouge au-dessus des acacias et un bruit de moteur précédaient le passage d’une voiture. Je me levais alors dans l’espoir de voir arriver les visiteurs. Venant de la capitale, ils ne pouvaient entrer dans la ville que par le nord, du côté de Kilembe.
Peu avant le coucher du soleil, une Volvo bleue roulant à faible allure a éteint ses phares et s’est immobilisée près du banc en bois où j’étais assis depuis bientôt deux heures. Une portière a claqué puis le conducteur s’est avancé vers moi. Il était seul et malgré son air décidé j’ai d’abord pensé que c’était un voyageur égaré ou à la recherche d’un gîte pour la nuit. Il n’était ni l’un ni l’autre.
– Je m’excuse de mon retard, Monsieur Ngango, a-t-il dit d’une voix qui me parut plutôt inexpressive.
Je lui ai tendu la main mais, me voyant un peu perplexe, il m’a demandé si j’étais bien Jean-Pierre Ngango, le médecin-chef du district de Djinkoré. J’ai fait oui de la tête en continuant à le dévisager avec attention. Il était maigre et sec, et ses yeux ardents, comme en perpétuelle alerte, me firent penser à un homme de caractère, habitué à se faire obéir au doigt et à l’œil. Dès ce premier contact, je me suis senti mal à l’aise sans savoir pourquoi. Il s’est présenté à son tour :
– Je m’appelle Christian Bithege. Nous nous sommes déjà vus à une réunion dans le bureau du ministre du Développement rural, à Mezzara…
Je lui ai dit que je ne m’en souvenais pas et son visage s’est aussitôt fermé. Il y a eu alors un silence gêné et il a déclaré en baissant la voix :
– Je viens représenter le gouvernement à La Nuit de l’Imoko…
Dans son esprit, cette phrase était le mot de passe qui devait sceller notre complicité. À Djinkoré, petite ville un peu à part et perdue au milieu de la brousse, nous étions, lui et moi, les yeux, les oreilles et la bouche de l’État. J’étais donc censé comprendre qu’il venait me rejoindre en territoire plus ou moins hostile. Je connaissais bien la mentalité de ces fonctionnaires venus de Mezzara et je leur disais parfois que j’étais un agent double travaillant en secret pour nos administrés de Djinkoré. Ils me menaçaient de me coller au poteau d’exécution, puis nous rigolions joyeusement de mes douteuses blagues anti-républicaines. J’ai cependant vite deviné que l’étranger n’était pas du genre à apprécier de telles plaisanteries. C’était sûrement un fanatique, un de ces types toujours prêts à aller jusqu’au bout de leur folie. Convaincu qu’il avait devancé le reste de la délégation, je lui ai dit :
– Les autres vont arriver demain, je suppose…
– Les autres ?
– Oui… Vos collègues.
Ma question l’a visiblement agacé, sans doute parce qu’il s’y attendait.
– Je suis seul, comme vous voyez, a-t-il fait en pinçant ses lèvres minces.
Je n’avais pas imaginé un instant qu’il pût être à lui seul toute la délégation. C’était d’une totale absurdité. J’ai insisté :
– Je parle de la délégation officielle envoyée chaque année par le gouvernement à La Nuit de l’Imoko…
Je me rends compte aujourd’hui, en essayant de me souvenir de ces événements pour les rapporter avec fidélité, que c’est à cet instant précis que la situation m’a échappé. Je tenais là une belle occasion de coincer le nouveau venu, de lui faire sentir que j’avais flairé son imposture et qu’il risquait gros. Malheureusement, je perds presque toujours mes moyens dans les moments décisifs et ça n’a pas loupé cette fois-là non plus. Il a vu qu’il m’intimidait et a jeté sur moi un regard à la fois ironique et compatissant. Je devais me rendre compte par la suite que Christian Bithege était un redoutable connaisseur de l’âme humaine. Nous avons repris le chemin de Djinkoré. Sa Volvo n’était plus en très bon état : le toit de la voiture était lacéré, des fils pendaient sous le volant et l’intérieur sentait l’essence. Il y avait aussi sur le plancher et entre les sièges des épluchures de mandarine et des petites bouteilles d’eau minérale Montana. Nous sommes restés silencieux pendant tout le trajet. Il avait une mine renfrognée et de toute façon je n’avais aucune envie de causer moi non plus. Toutes sortes de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi le gouvernement avait-il décidé d’envoyer un seul fonctionnaire à la Nuit de l’Imoko? Jamais une chose aussi bizarre n’était arrivée auparavant. Bien avant d’être affecté dans cette ville, je savais que tous les sept ans les ministres, les députés, les chefs des grandes entreprises et le président de la République lui-même venaient en masse s’y faire filmer aux côtés du souverain de Djinkoré. Mes lecteurs savent autant que moi pourquoi il a toujours été si vital pour nos politiciens de plaire à ce vieux monarque fantasque et cupide. Je ne m’étendrai donc pas sur le sujet. En revanche, j’aimerais bien qu’on me dise pourquoi la nuit de l’Imoko avait soudain perdu de son importance aux yeux de ces gens. Aurait-on décrété à mon insu que l’on ne voterait plus dans notre pays ? Une chose me semblait en tout cas certaine : les habitants de Djinkoré, qui avaient fini par hisser la nuit de l’Imoko à la dimension d’un événement planétaire, allaient très mal prendre cette décision. J’ai commencé à avoir peur pour Christian Bithege et pour moi-même. Je ne le voyais tout simplement pas se lever et, face à toute la cour royale, faire un discours au nom du chef de l’État. Un affront d’une telle gravité pouvait lui coûter la vie sur-le-champ. J’étais un fonctionnaire comme lui, il allait loger chez moi, et cela me mettait en danger, moi aussi. À l’entrée de Djinkoré, je lui ai indiqué presque à contrecœur le chemin de ma maison. En le voyant poser ses affaires dans un coin du salon, je n’ai pas pu m’empêcher de revenir sur le sujet qui me tracassait tant :
– Vous savez, j’avais fait préparer plusieurs chambres pour vous et vos collègues...
– Une seule suffira, a-t-il répliqué sèchement.
Comme tous les fonctionnaires en poste à l’intérieur du pays, j’avais un logement assez vaste. J’ai voulu installer mon hôte dans la grande pièce réservée aux chefs de délégation, mais il l’a refusée après une brève inspection. Elle était trop proche, selon lui, de la cuisine. Gilbert, le boy, lui a aménagé une autre chambre. Le dîner a été maussade, comme je m’y attendais. Mon invité n’a presque pas touché aux plats de viande – des brochettes de mouton et de pintade –, mais s’est régalé de Biraan Jóob, ces mangues farineuses et sucrées, qu’il découpait avec soin en toutes petites tranches avant de les laisser fondre sur sa langue. Je lui ai proposé du vin. Il ne buvait pas et il me l’a fait savoir en désignant sa bouteille de Montana en face de lui. Les chichis de ce frugivore-buveur-d’eau, ça commen- çait à m’agacer sérieusement. J’ai surtout regretté, ce soir-là, certains dîners avec d’autres fonctionnaires de la capitale en mission à Djinkoré. Ceux-là étaient beaucoup plus drôles, il faut dire ; ils foutaient dès le premier soir un bordel pas possible chez moi, mais j’aimais ça. Ils faisaient au moins revivre la maison, devenue si triste depuis que Clémentine s’était barrée avec Sambou, un des infirmiers de mon service. Avec eux, la conversation ne manquait jamais de piquant. Ils se saoulaient de tiko-tiki, notre vin de palme qui est si fort comme chacun sait. Je les entends encore se jurer, de leurs voix pâteuses d’ivrognes, de moraliser la vie publique de notre pays. Ils allaient d’abord mettre un terme à la ronde infernale des alliances politiques contre-nature et des trahisons et rétablir la peine de mort, boum-boum pour les crimes économiques, l’hôpital est mal construit, ses murs s’effondrent sur les malades, feu et feu encore sur l’entrepreneur véreux ! Voilà, ces choses-là devaient être dites une fois pour toutes, très clairement, les Blancs nous font chier avec leurs droits de l’homme, on n’a pas la même histoire, hé, hé, qu’ils se torchent longuement le cul avec les dollars de leur aide, ha, ha. Après avoir déroulé ces vigoureux projets de réforme politique, nous mettions la musique à fond, les filles de Djinkoré étaient là, on se trémoussait ensemble sur une piste improvisée et elles restaient dans nos bras jusqu’au lever du soleil. Je me souviens aussi que mes confrères de Mezzara posaient toutes sortes de questions, des questions parfois très naïves, sur les mœurs des habitants de Djinkoré. Bien sûr, ils voulaient toujours tout savoir sur la fameuse nuit de l’Imoko. Était-il vrai que personne n’avait jamais vu le roi de Djinkoré manger ou boire ? Et cette histoire de passer la nuit parmi les étoiles ? C’était vrai, ça, qu’il remontait au ciel avec la Reine-Mère qui n’en finissait pas de se plaindre de son arthrite pendant l’ascension et de dire qu’elle en avait plus que marre, que ce n’était quand même plus une occupation de leur âge ? Mes invités avaient toujours l’air plutôt sceptiques, tout ça leur paraissait un peu trop joli-joli, mais moi, je ne voulais pas me mêler de choses aussi compliquées. Je me contentais de leur répéter ce qu’ils savaient déjà.
A suivre….
Ce texte est une nouvelle version du récit « La nuit de l’Imoko », paru aux éditions Mémoire d’Encrier, de l’écrivain-journaliste.
LES CONSÉQUENCES DU BLOCAGE DE LA MINE
Discorde avec les populations de Tobene, pertes de production de phosphate - Les notes du directeur général des ICS
Alassane Diallo fait le point sur le contentieux opposant les Industries chimiques du Sénégal (Ics) aux populations de Tobène. Le directeur général des Ics révèle que le blocage des activités de la mine par les populations «s’est traduit par d’importantes pertes de production de phosphate». Aussi, «il aurait pu coûter leurs emplois à plus de 300 agents des Ics». Sur le barème d’indemnisation qui constitue le point de discorde avec les populations de Tobène, M. Diallo note qu’il «ne peut pas être question de négocier au cas par cas avec chaque propriétaire de champs parce que ce cas de figure serait intenable». Dans cet entretien exclusif, le patron des Ics indique que «les 6 ha dont on parle se trouvent à l’intérieur d’une concession minière octroyée par l’Etat aux Ics en 2008».
Contentieux Ics-Tobène. Quel est votre part de vérité ?
On ne peut pas parler de contentieux Ics-Tobène parce qu’en réalité les 6 ha dont on parle se trouvent à l’intérieur d’une concession minière octroyée par l’Etat aux Ics en 2008. Les 6 ha se décomposent en 7 champs appartenant à six personnes.
Les Ics ne sont pas propriétaires des terres concédées, mais au fur et à mesure de l’évolution de l’exploitation minière, la société récupère des champs après paiement de la compensation calculée par la commission placée sous l’autorité de M. le préfet du département de Tivaouane. Les choses se passent ainsi depuis 1960, année qui marque le démarrage de la production de phosphate dans la zone de Mboro.
Le barème d’indemnisation, le point de discorde. Pensez-vous qu’une révision s’impose pour régler une bonne fois pour toutes cette question qui suscite beaucoup de polémiques avec l’extension de votre mine ?
S’agissant du barème, il y a lieu de souligner que les sociétés évoluant dans le département de Tivaouane se sont entendues en 2016 avec l’Administration et les populations sur un barème qui, pour la première fois, indemnisait le terrain nu. C’est ce barème qui s’applique à tous actuellement. Il prévoit 1 million 050 mille francs Cfa par ha, sans compter les éventuelles cultures (mil, maïs, arachide...), les arbres fruitiers.
Au-delà des sommes normalement dues au titre du barème, les Ics ont décidé de faire aux propriétaires des champs un don d’un million de francs Cfa par ha. Pour les Ics, il ne peut pas être question de négocier au cas par cas avec chaque propriétaire de champs parce que ce cas de figure serait intenable. Je profite de l’occasion pour rappeler que les Ics ont mis 850 ha à la disposition de près de 4 000 paysans qui effectuent des activités agricoles, en particulier du maraîchage dans notre concession.
Par ailleurs, les Ics fournissent gratuitement de l’eau à plus de 30 mille personnes. Dans la zone Cedeao, il n’existe pas une autre société faisant un effort pareil pour approvisionner en eau des populations riveraines. Les habitants de Mbar Diop/Mbar Ndiaye avaient reçu 10 milliards de francs Cfa des Ics parce qu’ils avaient planté beaucoup d’arbres fruitiers. Ce n’est pas le cas au niveau des 6 ha de Tobène qui ne sont même pas exploités à l’heure actuelle.
Est-ce que l’extension de votre mine se fait toujours dans les normes requises ?
Comme vous le savez, le fonctionnement d’une société est régi par les lois et règlements en vigueur, en particulier le Code minier s’agissant du volet minier de l’activité des Ics qui mènent leurs opérations conformément à la loi.
Il y a une levée de boucliers contre les Ics depuis l’éclatement de cette affaire qui a abouti au placement sous mandat de dépôt de 19 manifestants. Le Forum civil même demande la renégociation du contrat entre l’Etat et les Ics. Quel est votre avis ?
Comme je ne sais pas exactement ce que veut le Forum civil, je ne peux pas me prononcer.
Depuis janvier, votre mine est bloquée par cette affaire. Quel est l’impact de ce blocage au niveau de l’exploitation du phosphate ?
Le quasi blocage de nos activités minières aurait pu coûter leurs emplois à plus de 300 agents des Ics. Cette situation s’est aussi traduite par d’importantes pertes de production de phosphate. Je profite de l’occasion pour inviter ceux qui manifestent autant d’intérêt aux Ics à penser aussi au sort des 1 710 agents permanents qui sont autant de chefs de famille, aux milliers de ressortissants du département de Tivaouane qui tirent une bonne partie de leurs revenus des Ics, aux nombreux sous-traitants sénégalais auprès desquels les Ics commandent environ 50 milliards de francs Cfa par an.
Les Ics et les populations de sa zone d’implantation, une relation sulfureuse. Iriez-vous jusque-là ?
Je ne crois pas qu’on puisse parler de relation sulfureuse. Les populations elles-mêmes mesurent l’apport des Ics en termes d’emplois directs et indirects. Par exemple, les Ics ont confié aux ressortissants des villages environnants le gardiennage de leurs installations minières. Ce contrat a permis de créer 135 emplois au profit des jeunes des localités environnantes.
Ne pensez-vous pas que s’activer davantage dans la Rse pourrait régler ces conflits récurrents ?
Je pense qu’il est toujours possible de faire mieux. De façon concrète, les Ics interviennent quotidiennement dans le domaine de la distribution d’eau, de l’éducation, de la santé, etc. Nous assurons aussi la formation professionnelle de beaucoup de jeunes qui, par la suite, sont recrutés aux Ics ou dans d’autres entreprises. Certains parmi ces jeunes deviennent leurs propres employeurs
LES MODALITES SERONT FIXEES MERCREDI PROCHAIN
La reprise du dialogue politique se fera dans les prochains jours. Les différents pôles présents à la table des concertations sont convoqués ce mercredi pour discuter des modalités de travail.
La reprise du dialogue politique se fera dans les prochains jours. Les différents pôles présents à la table des concertations sont convoqués ce mercredi pour discuter des modalités de travail. Ils devront, eux aussi, apprendre à dialoguer en présence du virus.
La Covid-19 est venue chambouler le pays. Elle n’a pas épargné les activités liées aux concertations nationales qui, depuis le 23 mars 2020, ont été suspendues. Plus grave encore, elle menace gravement la tenue des élections locales pour la date du 28 mars 2021. D’ailleurs, les acteurs avaient alerté sur la nécessité de reprendre au plus vite les discussions au risque d’hypothéquer le scrutin en vue. Mais apparemment, plus de peur que de mal.
En effet, après les tractations effectuées par les différents acteurs, il a été décidé de reprendre les travaux demain. Tout au moins, selon nos informations, la Direction générale des Elections (DGE) a appelé hier les différents membres du dialogue politique pour leur dire qu’une réunion sera organisée ce mercredi.
Et, note-t-on, chaque pôle (pouvoir, majorité comme non-aligné) devra envoyer deux personnes au siège de la CENA où devront se tenir les discussions. Il s’agira de définir les modalités à adopter pour la reprise du dialogue ainsi que le calendrier de travail. Selon notre interlocuteur présent à la table du dialogue, si cela ne dépendait que de la Commission cellulaire dirigée par le Général Niang, les choses pourraient s’accélérer avec un mode de travail très efficace. Joint au téléphone, le coordonnateur du Front de résistance nationale (FRN), Moctar Sourang, confirme la réunion prévue demain au siège de la CENA. A la question de savoir s’il est bien possible de finir à temps les travaux du dialogue politique, Monsieur Sourang indique que si on démarre tout de suite, on a de fortes chances de respecter la date prévue pour les élections locales.
Au pire des cas, ajoute-t-il, on pourrait grignoter un mois, voire deux ou trois. «Et ce ne serait pas un problème», a renchéri le coordonnateur du FRN. A l’en croire, rien ne pouvait justifier cette suspension aussi longue surtout que les conseils des ministres et les séminaires gouvernementaux se tiennent normalement depuis la levée de l’état d’urgence. Il pense que ces concertations sont essentielles pour la démocratie puisqu’elles permettent de choisir nos élus et nos dirigeants. Donc, précise-t-il, il ne faudrait pas qu’on les banalise.
A l’en croire, l’opposition a toujours exprimé son souhait de voir les choses reprendre dans les plus brefs délais, parce qu’il y va du respect du calendrier électoral. «Il faut qu’on apprenne à organiser les élections à date échue. Cela fait partie aussi de la démocratie. On ne peut pas prolonger des mandats comme ça. C’est antidémocratique», déclare Moctar Sourang qui s’est réjoui qu’on ait décidé aujourd’hui de définir les modalités de reprise des activités en prenant en compte la nouvelle donne, en l’occurrence la pandémie de Covid-19.
PROROGATION DU DELAI IMPARTI POUR LE DIALOGUE POLITIQUE !
Le coordonnateur du FRN estime en outre que le focus devrait être mis sur l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral.
En effet, soutient-il, des manquements très graves ayant occasionné des fraudes massives ont été notés au sortir de l’élection présidentielle. «On était en train de discuter avec les partenaires du Sénégal, l’UE et l’USAID, qui étaient disposés à financer ces opérations d’audit du fichier et d’évaluation du processus électoral. Et cela va prendre du temps», explique Moctar Sourang. C’est pourquoi, il est convaincu qu’il faut rapidement redémarrer pour terminer, dans un délai d’un mois, le dialogue politique.
Revenant sur les élections fixées à la fin du premier trimestre de 2021, il indique qu’il faudrait s’arranger pour les tenir à date échue. «C’est cela la position de principe de l’opposition. Nous l’avons exprimée partout. Nous pensons que dans les plus brefs délais, le Président va prendre un décret pour prolonger d’abord le délai des concertations. Nous croyons qu’un mois peut suffire pour terminer le dialogue et mettre en place maintenant un comité de suivi qui va suivre un peu les opérations d’audit», a conclu le coordonnateur du FNR.
Exclu de l’Alliance des forces du progrès (Afp), en même temps que Mme Mata Sy Diallo Présidente des Femmes (MOUNFEP) et Malick Gueye, Secrétaire général national du Mouvement des jeunes pour le progrès (MNJP), Malick Gakou met sur pied un parti, le 17 août 2015, dénommé Grand parti (Gp). Après 5 années d’existence, le leader du Gp semble se calmer après le rêve brisé de succéder au président Macky Sall en 2019, freiné en cela par le Conseil constitutionnel pour défaut de parrainage. La Covid-19 l’a rendu encore plus docile.
Son divorce définitif d’avec son mentor, Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp) a été acté par la création de sa propre formation politique, le Grand parti (Gp), le 17 août 2015. En effet, Malick Gakou, venait ainsi de consommer sa séparation avec le président de l’Assemblée nationale, qui avait décidé, avec son Bureau politique, de soutenir la candidature de Macky Sall, en 2017.
L’ancien Ministre des Sports, ancien président du conseil régional de Dakar, ancien vice-président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) et ancien président du Guédiawaye Football Club (Gfc) prend alors son destin en main. Pour ce faire, il décide de cheminer avec Mata Sy Diallo Présidente des Femmes (Mounfep) et Malick Gueye, Secrétaire général national du Mouvement des jeunes pour le progrès (Mnjp), tous exclus du parti pour «rébellion» contre les instances du parti.
Le désormais ex-numéro 2 de l’AFP commence alors une tournée nationale, dans le but de massifier sa nouvelle formation. Son périple le mène dans la région de Tambacounda et le département de Koumpentoum. Dans une note parvenue à la rédaction de Sud Quotidien, le 6 octobre 2015, le GP informe que dans le cadre de son opération «Toxu», il a décimé les rangs de l’Alliance des forces du progrès (AFP) à Koumpentoum et Tambacounda, non sans préciser qu’il a aussi pêché au sein de l’Alliance pour la République (Apr), le Parti socialiste (Ps) et de Yonu askan wi de Tamba.
LA COORDINATION DE MANKOO TAXAWU SENEGAAL LUI DONNE DES AILES
Un lancement en grande pompe de son parti qui lui permet de nouer une alliance avec certains leaders de l’opposition au sein de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, avec laquelle, il a pu gagner 3 sièges de députés à l’élection législative de 2017. Fort de cela, et nommé pendant plusieurs mois coordonnateur de ladite plateforme utilisée pour soutenir le député maire, Khalifa Sall, emprisonné dans le cadre de la Caisse d’avance de la ville de Dakar, le Docteur en Sciences économiques se taille le costume de président et dit être certain de battre Macky Sall en 2019. Alors commence une communication sans précédent autour de son programme dénommé “Programme alternatif Suxxali Senegaal“ (Pass), à un an de la présidentielle de février 2019. Il dit avoir axé ledit programme sur l’épanouissement social et culturel de l’homo-senegalensis au sein de sa famille, de son village et de sa ville et ambitionne de porter la qualité de la gouvernance politique et économique à un niveau qui renforcera les capacités du pays à répondre plus efficacement aux défis du développement. Très sûr de lui, Malick Gakou se chargera lui-même du dépôt des listes de ses parrains au Conseil constitutionnel. Ce qui lui a valu une brève interpellation par les gendarmes, pour avoir déchiré la liste de l’ordre des passages trouvée sur les lieux.
LE FILTRE DU PARRAINAGE
Hélas, sa course folle vers le fauteuil présidentiel sera stoppée par le Conseil constitutionnel, le mardi 8 janvier 2019. Les “7 Sages“ ont invalidé les parrainages du candidat du Grand Parti, après une mise en sursis pour cause de doublons. En effet, le GP avait validé 65.000 parrains sur les 67.000 déposés. Le recours déposé auprès des “7 Sages“, pour contestation de l’invalidation de leurs listes de parrainage, n’y fera rien. Celui qui était sûr d’écarter le président Macky Sall, dès le premier tour, ne sera finalement pas sur la ligne de départ, le 24 février 2019. Grosse désillusion !
Néanmoins, celui qui a regretté d’avoir laissé passer sa chance à l’élection locale de 2014, dans ce qui avait été considéré à l’époque comme son «fief», Guédiawaye, décide de faire face au régime en place en se liguant avec le candidat de la coalition “Idy 2019“, en l’occurrence Idrissa Seck. En tant que coordonnateur de ladite coordination, lors de la dernière présidentielle, son candidat sortira deuxième avec 20,51% des voix. Ce qui n’était pas suffisant pour forcer le second tour au candidat Macky Sall qui avait largement dépassé le pourcentage requis pour passer dès le premier tour, 58,26%. Après cette «déconvenue», le leader du Gp se terre dans un silence assourdissant, après quelques timides et vaines initiatives autour des contrats pétroliers et gaziers mis au grand jour par la chaine de télévision britannique BBC. La survenue de la pandémie de la Covid-19 et l’invite à l’unité lancée par le chef de l’Etat, Macky Sall le feront sortir de sa réserve. Mais, c’est pour accepter de laisser de côté, les enjeux partisans pour adhérer à l’appel du président.
LA PANDEMIE DE LA COVID-19 LE REND PLUS DOCILE
Estimant que la pandémie du Coronavirus peut constituer une menace durable pour l’avenir de la Nation, Malick Gakou avait exprimé toute sa disponibilité à Macky Sall, non sans promettre de ne ménager aucun effort pour mobiliser toute son énergie autour de cette bataille, afin de gagner la guerre contre le Coronavirus. Mieux, non seulement, il promet au chef de l’Etat de faire voter la loi d’habilitation par ses 3 députés, mais aussi met à la disposition du président, les spécialistes de son parti, dans le but d’intégrer la cellule de riposte contre le Coronavirus. Depuis lors, le leader du GP est resté aphone sur la gestion de la crise sanitaire qui est loin d’être un long fleuve tranquille pour le régime de Macky Sall. Pendant ce temps, des sources annoncent son entrée dans le futur gouvernement dit d’union nationale.