Mary Teuw Niane a réitéré hier ses ambitions pour la mairie de Saint-Louis. Le Pca de Petrosen parie qu’il fera beaucoup mieux que Mansour Faye.
La bataille pour la mairie de Saint-Louis entre Mary Teuw Niane et Mansour Faye aura lieu. «Si on m’élit, je ferai beaucoup mieux que lui», a promis hier l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation devant le «Grand jury» de la Rfm. Ayant déclaré sa candidature en janvier pour la conquête de la mairie, M. Niane a réitéré que cela reste une «évidence». Pour lui, son adversaire et camarade de parti, non moins beau-frère du Président Macky Sall, n’a pas plus d’atouts que lui. «Il n’y a aucun avantage. L’avantage ce sont les Saint-Louisiennes et les Saint-Louisiens qui le donneront. Je sais que j’aime tellement les Saint-Louisiens et ils me le rendent tellement.»
Par rapport à la gestion du maire de Saint-Louis, il estime qu’il «n’a pas à le juger». Le président du Conseil d’administration de Petrosen a fait également dans la retenue sur la gestion de l’aide alimentaire d’urgence par le ministre du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale. «Je ne veux pas accabler. Je l’ai dit au début, cette maladie a surpris tout le monde. Et sans doute, si aujourd’hui le gouvernement du Sénégal devait choisir la manière d’aider les populations, je suis convaincu, avec l’expérience passée, il va dire j’aurais fait autrement», a-t-il ajouté.
Mary Teuw Niane réaffirme, en dépit de sa déclaration de candidature, son appartenance à l’Alliance pour la République (Apr) et au Secrétariat exécutif national du parti au pouvoir. «J’ai décidé d’être candidat à la mairie de Saint-Louis pour les prochaines Locales et nos différents responsables qui sont dans les communes de Fass, Ndiébène Gandiol, Gandon et Mpal seront aussi candidats aux prochaines élections locales», avait lancé, il y a 8 mois de cela, l’un des adversaires de Mansour Faye.
Par Madiambal DIAGNE
REVOIR LES CÉLÉBRATIONS DU MAGAL ET DU GAMOU
Il semble absurde de déplorer les scènes de foule à Kaolack lors des funérailles du khalife des Niassène jeudi dernier, et voir le chef de l’Etat s’y rendre le surlendemain à la tête d’un convoi pour présenter des condoléances
La propagation de la pandémie du Covid-19 prend des proportions croissantes dans notre pays. Les contaminations communautaires se multiplient, au vu des bilans quotidiens faits par le ministère de la Santé et de l’action sociale. Le nombre de décès a connu un bond entre juin et juillet derniers, affectant particulièrement les personnes âgées. La montée au créneau du directeur de l’hôpital Principal de Dakar, le Professeur Mame Thierno Dieng, s’alarmant sur la vulnérabilité des personnes âgées face à cette maladie et leur trop grande exposition lors des rassemblements en dit long sur le danger encouru. Le Professeur Dieng révélait, lors d’un Conseil présidentiel d’évaluation de la riposte au Covid-19, une contamination de bien des responsables religieux et moraux ainsi que des personnalités publiques, du fait de rassemblements, dont les levées de corps principalement. Une prise en considération active de ce danger doit être faite. Une autre révélation, faite par le Dr Abdoulaye Bousso, Directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire, était que de nombreux religieux, décédés ces dernières semaines, étaient victimes du Covid-19.
Cette révélation a le mérite de boucher un coin à certains fanatiques qui pouvaient encore croire que leur guide religieux serait invulnérable au coronavirus. Serait-il encore besoin de rappeler que, dans une certaine historiographie de la religion musulmane, il se dit qu’à la mort du Prophète Mouhamad (Psl), on avait assisté à des scènes d’hystérie, des adeptes ne voulant pas croire à la mort de l’Envoyé de Dieu. Umar Ibn Al-Khattab aurait pris ses responsabilités pour s’adresser à la foule leur disant que «ceux qui vénéraient Mouhamad (Psl) doivent admettre qu’il était un mortel et qu’il est bel et bien mort et ceux qui vénèrent Allah doivent savoir qu’Allah est Eternel et est toujours présent». Le Prophète avait été emporté par une maladie et force est de dire que tous nos guides religieux musulmans tirent leur légitimité du message porté par Mouhamad (Psl). L’enseignement à tirer de cette anecdote est que le guide religieux, pour «saint» qu’il puisse être, n’en est pas plus qu’un être humain, un mortel, susceptible d’être touché par toutes les pathologies et infections dont l’organisme humain est susceptible d’être en proie. On n’a pas encore connaissance d’un «saint» immortel.
Nous avions soutenu dans ces colonnes que notre pays, à l’image de toutes les autres nations dans le monde, ne pouvait s’enfermer dans un confinement sans fin avec un blocage de toutes les activités sociales et économiques. Vivre avec le virus s’impose au Sénégal, comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde. Toutefois, le relâchement noté depuis l’assouplissement des mesures quant à la circulation des personnes, de la levée du couvre-feu, le débat entretenu par certains sur l’existence ou non de la maladie sous nos cieux montrent que le mal qu’est le coronavirus risque d’être traîné très longuement par notre pays, à moins d’un changement de posture.
Le retour des différentes mesures évoquées par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, notamment avec les interdictions de rassemblement, l’application des sanctions quant aux contrevenants des mesures barrières sont un début de réponses, mais d’autres enjeux doivent également être adressés. Seulement, le meilleur exemple ne devrait-il pas commencer par le sommet de l’Etat ? Une décision du président Macky Sall de dire publiquement qu’il ne fréquenterait plus les rassemblements à risques comme les cérémonies de présentation de condoléances pourrait être un exemple parlant. Il semble absurde de déplorer les scènes de foule à Kaolack, lors des funérailles du khalife des Niassène jeudi dernier, et voir le chef de l’Etat s’y rendre le surlendemain, à la tête d’un convoi, pour présenter des condoléances.
Le problème avec le port du masque
Le respect du port du masque s’est révélé un casse-tête dans plusieurs pays. La nature humaine a cette témérité face au danger et ce refus niais face aux injonctions pour oser dire non à un geste ou une attitude censés la protéger d’un danger imminent. Le port du masque s’est fait un marqueur politique voire idéologique dans un pays comme les Etats-Unis, malgré les recommandations du personnel de santé. La France a rendu obligatoire le port du masque dans certaines zones en extérieur, avec une circulation plus active du virus ces derniers jours du fait d’un relâchement, faisant craindre une recrudescence. L’Etat rwandais retient les contrevenants au port du masque dans des stadiums un certain temps pour inculquer les gestes salvateurs aux populations. Déjà pour faire appliquer la mesure de couvre-feu prise dans un premier temps, les policiers du Rwanda avait fait usage de leurs armes à feu pour faire de nombreuses victimes. Cela a été le cas en Afrique du Sud et au Nigeria.
Dans d’autres pays, des réfractaires au port du masque sont bastonnés publiquement. On ne saurait en arriver à ces extrêmes dans un pays démocratique et libre comme le Sénégal. Mais la décision du ministère de l’Intérieur de rendre obligatoire le port du masque dans les services de l’administration et du privé, les commerces, les transports devra être accompagnée par une politique de répression et de persuasion. Il faudra que les populations soient conscientes que le port du masque et le respect des gestes barrières sont les pratiques, pour l’heure, permettant de se prémunir de la maladie et de réduire la propagation du virus. Ils sont nombreux à poser la question de l’accessibilité pour certaines populations, mais des solutions à cela sont bien là et devraient être renforcées. Les efforts des collectivités locales, d’entreprises privées, d’organismes publiques, de bonnes volontés, dans la confection et la distribution de masques doivent être encouragés pour les rendre disponibles partout dans le Sénégal.
Ne pas mettre la presse au banc des accusés
Il n’y a aucun intérêt pour l’Etat, dans une crise de santé publique où toutes les composantes de la société se mettent à contribution, de blâmer la presse sur la présentation des résultats. Ce serait trahir toute dynamique unitaire et de concorde que de chercher à indexer des acteurs dans une crise dont les limites et blocages sont partagés partout dans le monde. Un professionnel de la santé disait à propos du coronavirus qu’il n’y a pas de bonne stratégie ou de bonne façon de persuader les gens à se soumettre pleinement aux recommandations de santé. Il faut juste trouver le moyen, par le discours rassurant et clair, d’enclencher une dynamique commune dont son adoption par le plus grand nombre ralentira la propagation de la maladie. L’adoption de gestes barrières ou le changement de conduite, aussi minimes soient-ils, vont dans ce sens.
Les médias, depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal, s’efforcent de présenter les résultats, d’alerter et de sensibiliser les populations. Il n’est nullement besoin de chercher à faire peur aux populations, à trouver une petite bête ou critiquer de façon infondée. Les faits présentés sont alarmistes parce que la réalité ne dit pas le contraire. Ce serait donc faire mauvais procès à la presse sénégalaise que de la mettre au banc des accusés sur le traitement fait de la pandémie du Covid-19. Cela, d’autant plus qu’elle subit la furie de fanatiques rien qu’en ne présentant que des faits. Le récent saccage du journal Les Echos suffit comme embarras à notre démocratie. L’heure n’est pas aux petites querelles et polémiques. Nous devrions également éviter de tomber dans des travers d’un zèle démocratique et de transparence, comme en France où on a vu des cascades de plaintes en justice contre des acteurs essentiels de la santé publique en pleine période de flambée de la pandémie du Covid-19.
De la pédagogie et du dialogue
Au rythme actuel de la propagation de la maladie, il s’impose un discours avant-gardiste et proactif des autorités publiques auprès des différentes composantes de la société. Les rassemblements sont importants dans le vécu social. Les rencontres familiales, religieuses, culturelles et associatives sont nombreuses dans notre pays, et leur ancrage dans nos façons de faire pousse nos concitoyens à s’imaginer qu’il serait difficile de faire sans elles. Il appartient à l’Etat, garant de la sécurité de tous, de trouver les voies et moyens pour sensibiliser sur les risques que représentent les grands rassemblements dans ce contexte de coronavirus. L’Eglise catholique du Sénégal a pris les devants en interdisant, pour la fête de l’Assomption, les rassemblements et déplacements habituels dans un souci de santé publique. Le comportement civique et responsable de cette Eglise catholique est à souligner. Le Clergé catholique, tout autant croyant que toute autre autorité religieuse, a systématiquement maintenu la décision de fermeture au public des lieux de culte et avait auparavant pris la décision de ne pas célébrer le pèlerinage marial de Popenguine, qui reste le plus grand rendez-vous annuel pour la communauté catholique au Sénégal et dans la sous-région.
Le Professeur Mary Teuw Niane, dans une dynamique similaire, a proposé sur les ondes de la RFM de voir comment célébrer de façon symbolique des événements religieux comme le Grand Magal de Touba (commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba) et les différents Gamou (célébration de la naissance du Prophète Mouhamad) si la situation sanitaire en venait à empirer. Une pareille mesure s’inspirerait de la décision des autorités de la Mecque d’adapter le pèlerinage musulman, cinquième pilier de l’islam, aux contraintes de la lutte contre la pandémie du Covid-19 et l’interdiction, durant toute cette année, de la Umrah (petit pèlerinage). Encore une fois, les pratiques dans les principaux lieux saints de l’islam devront inspirer au Sénégal. Il faut dire que certains guides religieux ont suivi cette tendance. Les prières à domicile recommandées lors de la dernière fête de la Tabaski pour éviter les rassemblements vont dans ce sens. Un autre exemple, majeur, est l’attitude de Serigne Sidy, khalife de la famille de Serigne Abdou Lahad Mbacké. Sans tambour ni trompette, il avait ordonné aux disciples de ne point se déplacer ce 23 juin 2020 à Touba pour le Magal traditionnellement dédié à la célébration de la naissance du troisième khalife général des Mourides.
Cette décision de Serigne Sidy, qui est l’une des principales figures de la communauté mouride, ne peut pas ne pas être relevée. Ce serait une grande décision, sans doute très lourde à prendre pour le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, de ne pas célébrer le Magal de Touba, comme on avait l’habitude de le faire avec des rassemblements de plusieurs millions de personnes dans la ville de Touba. La question mérite d’être posée. Serait-il besoin de rappeler que le premier khalife général des Mourides, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, de 1927 à 1945, n’avait jamais organisé le Magal de Touba sous forme de rassemblements de personnes venant de tous horizons ? Pour ce qui est du Maouloud ou Gamou, on retiendra que seuls quelques rares pays musulmans, comme le Sénégal, s’adonnent à sa célébration. Il y aurait sans doute de fortes résistances du fait qu’au-delà de leur aspect religieux, ces manifestations se révèlent être des rendez-vous lucratifs pour certains milieux sociaux religieux.
Au demeurant, c’est à l’Etat, avec la réalité sanitaire qu’il a en sa connaissance, de rapprocher les postures et de sensibiliser tous les acteurs du pays. Il y a eu des méprises qu’on a pu regretter. Les célébrations du Magal de Porokhane par exemple, et les récents événements comme la célébration de la Tabaski, les fortes affluences aux funérailles de guides religieux et le convoyage du personnel enseignant de Dakar vers les régions constituent des situations favorables à la dissémination du Covid-19. Tout le monde savait que les déplacements massifs des populations durant la Tabaski constituaient un péril certain. Les personnes quittant Dakar, l’épicentre de la maladie au Sénégal, pour aller passer les jours de fête dans d’autres localités du pays étaient des vectrices potentielles de propagation et de dissémination de la pandémie. On voit déjà les résultats avec la prolifération des cas de contamination communautaire au Covid-19 et surtout la dissémination géographique de ces nombreux cas.
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, aurait sans doute préféré que le gouvernement prît une mesure de fermeture de la région de Dakar pour la période de la Tabaski, mais le gouvernement a sans doute manqué d’anticipation. Voir comment contenir ce virus dans Dakar, désormais son foyer le plus actif, est plus qu’impératif pour notre salut commun. En tout cas, un pays comme le Maroc, qui avait pris la mesure draconienne de fermer ses huit plus grandes villes où le virus du Covid-19 était encore le plus actif, a pu espérer avoir limité quelque peu les dégâts.
MBAYE DIONE- ALIOUNE SARR, LA GUERRE OUVERTE
Entre le maire de Ngoundiane et le ministre des Transports, la guerre est ouverte, même si elle est pour le moment menée par des jeunes de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) interposés
Entre Mbaye Dione, Maire de Ngoundiane et le Ministre Alioune Sarr, Maire de Notto Diobass, la guerre est ouverte, même si elle est pour le moment menée par des jeunes de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) interposés. C’est le mouvement de soutien lancé à Ngoundiane et dénommé « Espoir de Ngoundiane » (EDN), porté par des jeunes proches de Alioune Sarr, qui a jeté le feu aux poudres. Ce week-end, des jeunes de l’AFP du département de Thiès, favorables à Mbaye Dione, ont craché du feu sur les responsables des cadres de l’Afp.
La semaine dernière, un mouvement de soutien dénommé « Espoir de Ngoundiane » (EDN) a été officiellement lancé à Ngoundiane, avec des jeunes qui n’ont pas du tout été tendres avec le Maire Mbaye Dione, par ailleurs responsable du parti. Une telle situation a exacerbé les divergences internes, d’autant plus que le Ministre Alioune Sarr, coordonnateur départemental de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), est indexé comme étant le parrain dudit mouvement. Ce qui a poussé les jeunes de l’AFP du département à faire le procès du Maire Alioune Sarr, lors d’un point de presse tenu ce week-end à Ngoundiane.
Selon Mbaye Sarr, adjoint au Maire et responsable de l’AFP àNgoundiane, les initiateurs du mouvement EDN sont en réalité des jeunes qui ne trouvent rien de mieux à faire que de semer la discorde dans les rangs du parti, en dénigrant de hauts responsables qui ont marqué d’un sceau indélébile la vie du parti. « Depuis des mois, de jeunes responsables politiques, dont des arrivistes faussement vêtus du manteau de la formation de « l’Espoir » et du « Progrès », multiplient des sorties médiatiques pour entacher la bonne réputation du Maire Mbaye Dione, et récuser son appartenance à l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), dont curieusement il est le coordonnateur régional de Thiès et membre du bureau politique », renchérit Abdou Faye coordonnateur des jeunes du progrès à Ngoundiane.
Pour lui, Mbaye Dione est l’un des rares responsables du parti à honorer régulièrement sa cotisation mensuelle depuis le dernier congrès en 2011, jusqu’au mois de juillet 2020. « Alors peut-on parler de désertion ou d’auto exclusion ? » se sont interrogés les responsables jeunes de l’AFP du département de Thiès, notamment des communes de Ngoundiane, Thiénaba, Ndiéyène Sirakh, Tassette, Touba Toul, Diender. Pour eux, parler d’un défaut de loyauté de Mbaye Dione relève d’un subterfuge pour le museler, à défaut de le pousser à la sortie. « C’est du temps et de la peine perdus car l’AFP est, sinon son ADN, du moins son identité politique », clame Abdou Faye. Pour lui, « parce qu’il est démocrate et loyal, Mbaye Dione estime devoir penser librement, mais agir conformément à la ligne édictée par le parti. C’est pourquoi, en militant discipliné, mais résolument engagé dans la poursuite des objectifs de son parti, il n’a jamais fait mystère de son ambition de faire de l’AFP une formation capable de conquérir démocratiquement le pouvoir. Même si aujourd’hui, il réaffirme son ancrage dans la coalition Benno Bokk Yaakaar et son soutien au Président Macky Sall, pour l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal Emergent(PSE). Et cette position a été rappelée par le Coordonnateur Régional de l’AFP de Thiès, lors du dernier forum du parti, tenu à l’hôtel King Fahd le 7 décembre 2019 ».
PERFORMANCES ELECTORALES ET ECONOMIQUES DES DEUX PROTAGONISTES
Les jeunes ne se sont pas privés de faire une étude comparative des performances électorales des deux protagonistes que sont Mbaye Dione et le Ministre Alioune Sarr. Il ressort de leur analyse que, des locales de 2009 à la Présidentielle de 2019, Mbaye Dione a gagné dans la commune de Ngoundiane toutes les élections avec un score de plus de 60%. Tout le contraire du Maire Alioune Sarr qui, selon eux, n’a jamais gagné sans coalition une élection à Notto Diobass, et même dans ce cas, il peine à excéder les 50%, malgré les nombreux moyens de l’Etat dont il dispose et surtout les quantités importantes de riz qu’il distribue à la veille des élections. Abdou Faye ajoute d’ailleurs qu’à la Présidentielle de 2012, la seule élection où il est parti seul sous les couleurs de l’AFP, il a été laminé par le candidat de Rewmi, là où Mbaye Dione avait largement fait gagner le candidat Moustapha Niasse à Ngoundiane avec 61%. En ce qui concerne les performances socio-économiques liées à la gestion de leurs collectivités respectives, Abdou Faye laisse entendre qu’au moment où « la commune de Ngoundiane, sous la direction de Mbaye Dione, est devenue un pôle d’émergence, avec un accès à l’eau à 100%, un accès à l’électricité à 100%, maillée par réseau routier viable, où les fournitures scolaires sont gratuits pour tous les élèves de l’élémentaire pour alléger la charge des parents d’élèves, et qu’une subvention annuelle de 10 millions FCFA est allouée aux étudiants, sans oublier un fonds d’appui et d’autonomisation des femmes d’un montant de 50 millions FCFA, les populations de Diobass souffrent d’un manque criard d’eau, au point d’investir les rues pour réclamer le liquide précieux. Ils s’y ajoute que dans cette collectivité territoriale, l’électricité reste un luxe, les pistes rurales sont quasi inexistantes, les étudiants et les femmes sont livrés à eux-mêmes ». « Au lieu de veiller au fonctionnement régulier des sections communales du département de Thiès qu’il dirige, où d’ailleurs il n’a jamais remis les pieds depuis belle lurette, il vient à Ngoundiane, la seule commune dont l’AFP est sûre de gagner quelle que soit la prochaine élection, pour parrainer un mouvement contre le Coordonnateur régional du parti Mbaye Dione », martèle Abdou Faye. Pour lui, c’est une stratégie empruntée par des francs-tireurs embusqués dont l’objectif est de trouver des raccourcis à leur mentor, le Ministre Alioune Sarr, « pour assouvir la soif d’un pouvoir personnel ». Les jeunes de l’AFP du département de Thiès soulignent qu’avec ces coups bas, quelqu’un a été démasqué et qui nourrit l’ambition démesurée de diriger le parti et qui, de ce point de vue, tente de détruire tous ceux qui peuvent faire obstacle à cette ambition. Selon eux, le combat est désormais déclenché, à la guerre comme à la guerre, et la bataille politique sera menée sans merci.
D’AUTRES JEUNES ZAPPENT MBAYE DIONE ET PORTENT BATHIE CISS A LA TÊTE DE LA COORDINATION REGIONALE DE L’AFP
Au moment où des jeunes du parti étaient à Ngoundiane pour faire le procès du Ministre Alioune Sarr, d’autres jeunes, proches de ce dernier, se sont retrouvés à Thiès, pour porter Bathie, Ciss Adjoint au Maire de Thiénaba, à la tête de la délégation régionale de l’AFP. En effet, après le départ d’Hélène Tine, c’est Mbaye Dione qui avait été porté à la tête de la délégation régionale. La frange du parti favorable au Ministre Alioune Sarr avait alors adopté une résolution pour le démettre et le remplacer par Aliou Samba Ciss de Diass. Ce dernier ayant été rappelé récemment à Dieu, le choix a été porté sur Bathie Ciss pour combler le vide. Selon Ismaïla Dione, adjoint au coordonnateur départemental des jeunes du parti, c’est la coordination régionale des jeunes, à l’unanimité, qui a choisi un coordonnateur régional du parti par intérim jusqu’aux prochains renouvellements, en la personne de Bathie Ciss.
Pour lui, c’est un choix des jeunes, étant entendu que la décision finale ne leur appartient pas. Et les raisons du choix, à ses yeux, portent surtout sur sa fidélité au Président Moustapha Niasse, mais aussi aux intérêts du parti. D’après lui, ce choix sera proposé à la coordination mixte regroupant les adultes, les femmes, les jeunes. Il renseigne qu’au niveau de l’AFP, il y a la circulaire n°29 du 14 mars 2012 qui stipule que pour l’animation et la continuité des activités au niveau des instances de base, si le titulaire n’est pas là, il faut que celui qui lui succède puisse prendre le relais. Selon lui, l’AFP n’est pas un fonds de commerce et de ce point de vue, il est hors de question de la confier à des personnes qui vont après la monnayer pour des raisons personnelles, et c’est pourquoi les jeunes ont pris les devants. Au-delà du leadership local, c’est la succession de Niass à la tête de l’Afp qui est en jeu. Visiblement, Alioune Sarr a profité de son titre d’indéboulonnable ministre depuis plus de 6 ans pour tisser sa toile tant au niveau de l’Afp qu’au niveau national. On lui prête même des ambitions présidentielles. Seulement, d’autres leaders d’envergure à l’image de Mbaye Dione n’ont pas dit leur dernier mot. Même le porte-parole de l’Afp nie tout malaise. Cela va sans dire que le parti de Niass va vers de nouveaux soubresauts à l’image de l’épisode sulfureux qui a connu son épilogue avec l’exclusion de Malick Gakou et cie.
MACKY SALL A INTERET A SORTIR PAR LA GRANDE PORTE
Abdou Ndouckour Kacc Ndao, pense qu’il serait mieux pour le président Sall de chercher à quitter le pouvoir après ses deux mandats
Les soupçons d’une tentative d’un troisième mandat par le chef de l’Etat, Macky Sall en 2024, restent réels, accentués en cela par l’attitude de ses pairs de la sous-région, notamment Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Alpha Condé (Guinée). Toutefois, le socio-anthropologue, Abdou Ndouckour Kacc Ndao, pense qu’il serait mieux pour le président Sall de chercher à quitter le pouvoir par la «grande porte». Il était l’un des invités de l’émission LR du temps sur iRadio, hier dimanche 9 août.
La réponse «ni oui» «ni non» du chef de l’Etat, Macky Sall concernant le troisième mandant a installé une incertitude dans la tête des populations, surtout avec l’actualité sous régionale marquée par les candidatures du président Ivoirien, Alassane Ouattara et celle Guinéen, Alpha Condé. Un flou artistiquement orchestré par le président Sall qui fait débat.
Sur les ondes de la radio privée, iRadio à l’émission LR du temps d’hier, dimanche 9 août, les invités du journaliste Alassane Samba Diop ont évoqué ladite question. De l’avis du socio-anthropologue, Abdou Ndouckour Kacc Ndao, le président de la République n’a pas encore donné une réponse tranchée sur la question.
Toutefois, il n’a pas manqué d’avertir le président Macky Sall sur un éventuel désir de briguer un troisième mandat. Selon lui, «il (Macky Sall) a intérêt à ne pas remuer la gueule du lion. Il a intérêt à sortir par la grande porte. On a vu beaucoup de ruse sur la formulation et l’état d’esprit du président de la République. Je pense qu’il devrait nous aider à dépasser cette question de troisième mandat. C’est le meilleur service qu’on peut rendre à un Etat africain déjà fragile». De son côté, l’autre invité, à savoir Nalla Ndiaye, chercheur en Science politique est beaucoup plus formel sur la volonté du chef de l’Etat de demander les suffrages des sénégalais en 2024.
A son avis, le président Macky Sall tentera de briguer un troisième mandat comme ses compères Ouattara et Condé et comme son prédécesseur Me Abdoulaye Wade. «S’il ne le fait pas, il va mettre quelqu’un», a-t-il précisé. La question des élections locales a été évoquée par les deux invités qui restent certains qu’elles seront reportées. M. Ndao reste persuader que techniquement, il est impossible d’organiser ces joutes électorales. «Macky Sall va encore nous mettre des coups fourrés.
S’il n’y avait pas la Covid19, il évoquerait comme motif les inondations», affirme-t-il. Pour sa part, Nalla Ndiaye pense que le régime n’est pas encore dans les dispositions de tenir des élections. Selon lui, le report des élections n’arrange que le camp présidentiel qui doit, d’abord, régler, les contradictions notées entre ses membres.
LA COVID-19 ET LES CONTAMINATIONS DITES COMMUNAUTAIRES EN EXERGUE
Dakar, 10 août (APS) - Les craintes relatives à une possible explosion des contaminations à la COVID-19 est un des sujets les plus en vue dans la livraison de lundi des quotidiens dont plusieurs s’intéressent également à la commémoration de la Journée nationale de l’arbre.
Les autorités sanitaires et politiques avaient prévenu quant à un possible regain des contaminations à la COVID-19 avec l’intensification des déplacements de populations en lien avec la Tabaski, la grande fête musulmane commémorée le 31 juillet dernier.
"Dégâts d’une Tabaski communautaire", note à ce sujet le quotidien Tribune, lequel accrédite ces craintes en rappelant que 266 contaminations dites communautaires ont été enregistrées au Sénégal en 4 jours pour 14 décès.
Moins de dix jours après la célébration de la grande fête musulmane, "le Sénégal connaît une explosion des contaminations. Entre autres raisons qui avaient poussé les autorités à remettre les mesures restrictives en place pour contrer le virus", souligne le journal.
"La Tabaski fait exploser la COVID-19", constate L’As. "Depuis la Tabaski, signale ce journal, on a noté une explosion des cas communautaires qui touche la quasi-totalité des régions avec comme point d’orgue près de 200 cas communautaires seulement en 48 heures".
La conséquence, c’est que la propagation du coronavirus "a atteint une vitesse de croisière" au Sénégal, où la transmission communautaire de la maladie "constitue une grande menace", "même si le taux de létalité reste encore faible".
"Plus de 10 régions infectées", note le journal Le Quotidien, lequel évoque en particulier "un dimanche noir’’ ce week-end "avec 113 cas communautaires recensés" à travers le territoire sénégalais.
"Ce record de personnes touchées via cette transmission montre une nouvelle fois la gravité de la situation qui risque d’échapper à tout contrôle si la chaîne de contamination n’est pas rompue dans les prochaines semaines", prévient le même journal.
L’Eglise, en ce qui la concerne, "demande aux fidèles de rester chez eux", rapporte Vox Populi, qui annonce qu’il n’y aura, par exemple, "pas de grand rassemblement pour la fête de l’Assomption du 15 août".
Le journal reprend en première page les extraits des termes d’un communiqué de la Conférence épiscopale du Sénégal : "Ce qui prime, c’est la vie et la santé des personnes qu’il ne faut pas mettre en danger".
Ce que retient L’Observateur au sujet de la situation actuelle de la pandémie, n’est pas pour rassurer, le journal estimant la bataille de la communication perdue par le président Macky Sall.
"De l’assouplissement à la levée des mesures de l’état d’urgence aux polémiques sur la fiabilité des tests ou des vrais chiffres de la propagation, la stratégie incohérente contre la COVID-19 n’a jamais aidé les populations à prendre la maladie au sérieux".
Surtout que "maintenant les propos du président de la République se trouvent "en totale contradiction avec ses adresses passées", selon L’Observateur.
Dans la rubrique divers de cette actualité liée à la COVID-19, Libération revient sur le viol présumé d’une malade par un volontaire de la Croix-Rouge, à l’hôtel Novotel de Dakar, où étaient suivis certains cas dits asymptomatiques.
Le journal parle d’une "déposition explosive" de la victime présumée dont elle cite des extraits des déclarations : "J’avais peur, personne ne pouvait m’entendre à cause des portes blindées. Je résistais mais…"
Dans ce contexte lourd d’inquiétudes, la Journée nationale de l’arbre est la bienvenue pour changer de l’actualité de la COVID-19 et apporte fraîcheur et espoir dans un contexte de chaleur hivernale.
"Macky en mode écolo", lors de la Journée nationale de l’arbre commémorée dimanche à Diamniadio, avec comme enjeu selon Kritik’ : "rehausser le niveau de couverture végétale du Sénégal qui, après de longues années de sécheresse, fait face à une déforestation inouïe".
"On ne parle presque plus de feux de brousse car dans une grande partie du pays, il n’y a plus de savane, encore moins de forêts", relève le même journal.
"Virage écologique", annonce Sud Quotidien, en allusion à une réforme du code de l’urbanisme et du code de construire annoncée par le chef de l’Etat à l’occasion de cette journée de commémoration de l’arbre.
Le Soleil précise qu’à la faveur de cette réforme, le permis de construire "sera assujetti à l’obligation de planter des arbres". "Plaidoyer de Macky pour des villes vertes", affiche le quotidien l’Info. Grand Place renchérit également à sa Une : "Le plan de Macky pour un Sénégal vert".
"Pour redonner un visage vert aux villes sénégalaises colonisées par le bâti, le président de la République, Macky Sall, prévoit d’inscrire dans les codes de la construction et de l’urbanisme une obligation de planter des arbres", indique le quotidien Enquête.
DES EXPERTS TIRENT LA SONNETTE D'ALARME
La propagation inquiétante du coronavirus au Sénégal continue de soulever des vagues. À côté des services sanitaires publiques, la réflexion est également menée pour cerner le problème et trouver une solution efficace face à la montée de la transmission.
La propagation inquiétante du coronavirus au Sénégal continue de soulever des vagues. À côté des services sanitaires publiques, la réflexion est également menée pour cerner le problème et trouver une solution efficace face à la montée de la transmission de la Covid 19. C’est ainsi qu’une « initiative multisectorielle et interdisciplinaire a été prise pour apporter une contribution sur les stratégies de prévention et de prise en charge de la crise sanitaire au Sénégal. » Il s’agit d’un groupe de réflexion, composé « de responsables de près d’une vingtaine de sociétés savantes et organisations de travailleurs de la santé, de praticiens hospitaliers ayant constaté un début de saturation et de désorganisation des structures de soins, des praticiens du secteur privé, des universitaires de différentes disciplines, des épidémiologistes, des socio-anthropologues, virologues et diverses personnes ressources. » Au bout de leurs recherches, ces experts ont produit un document de synthèse réalisé sur la base d’un certain nombre de constats, avant de formuler des propositions d’amélioration de la stratégie en cours au Sénégal. Problème : le document, dont nous avons obtenu copie, semble avoir été royalement ignoré par le ministre de la Santé et de l’action sociale, qui n’a pas daigné rencontrer ses auteurs. Emedia vous en propose quelques extraits.
CONSTATS ALARMANTS
1°) Depuis la notification du premier cas le 02 mars 2020, l’épidémie est en pleine progression au Sénégal avec un nombre croissant de cas et une mortalité qui augmente. On dénombrait au 21 juin 2020 (date de l’édition du document de proposition) 5888 cas et 84 décès au Sénégal. Rapporté à la population, le Sénégal fait partie des pays africains qui dénombrent le plus de cas confirmés, occupant le 7ème rang en Afrique au 20 juin 2020.
2°) Cette pandémie vient s’ajouter à un contexte de précarité des structures de soins insuffisantes en nombre, mal réparties sur l’ensemble du territoire et dont les plateaux techniques restent inadéquats, pour la plupart d’entre elles. Ceci a pour corollaire une capacité limitée à pouvoir prendre en charge des formes graves de patients atteints de COVID mais aussi des autres urgences. De plus, l’orientation préférentielle des ressources (personnel, moyens de protection…) vers les centres COVID peut contribuer à fragiliser davantage l’offre de soin des patients non COVID. Fort heureusement, la décision de prise en charge extra-hospitalière des cas asymptomatiques, dans le but de soulager les hôpitaux pourrait atténuer cette situation.
3°) Un plan de contingence multisectoriel pour le Sénégal avait été élaboré le 19 mars 2020. Ce plan est certes intéressant et a guidé la lutte contre la pandémie au Sénégal, permettant d’engranger des acquis. Mais il demeure plusieurs insuffisances, notamment dans la mise en œuvre et l’implication réelle des acteurs communautaires, des sociétés savantes et d’autres personnes ressources. On peut citer ainsi :
Les insuffisances dans la prise en charge des personnes dites prioritaires et/ou à risque
La nécessité de redéfinir les cas suspects après plusieurs mois (on note de plus en plus de patients très symptomatiques ayant des atteintes pulmonaires sévères dont le test PCR est négatif et qui ont des lésions scannographiques très évocatrices de SARSCoV-2, sans qu’un parcours de soin et une stratégie de prise en charge ne soient clairement identifiés
La nécessité de revoir les prévisions en ce qui concerne le nombre de cas attendus, nos capacités réelles de prise en charge des formes sévères afin de les adapter : sur l’hypothèse la plus basse d’un taux d’attaque de 15%, il est attendu 2 505 840 sujets infectés, 250 584 patients hospitalisés, 37 588 admis en unités de soins intensifs, 2 819 malades sous respirateurs ; les capacités de prise en charge du Sénégal notamment en terme de lits chauds et de réanimation sont totalement en-deçà.
La nécessité d’explorer d’autres méthodes de recherche de cas en lieu et place de la méthode adoptée jusqu’ici (suivi des cas contacts et des cas communautaires suspects dont la sensibilité tourne autour de 5 à 10%, nombre de tests ne dépassant que rarement 1200 par jour alors que l’objectif annoncé en cas de scénario 4 caractérisé par la multiplication des foyers épidémiques avec transmission communautaire est la réalisation d’au moins 1500 tests par jour voire 4000 tests par jour. L’annonce récente de la limitation des tests aux seuls malades symptomatiques et personnes à risque constitue un véritable recul et laisse dans la nature des porteurs de virus qui vont les disséminer partout. Dans ces conditions, un rebond plus important de la maladie n’est pas à exclure.
L’insuffisance des équipements des CTE (centres de traitement) notamment dans la prise en charge des cas graves : dans un document officiel il était recommandé de « mettre en place des CTE équipés et adaptés aux normes pour la prise en charge des cas y compris des cas graves (oxygène…) au niveau de chaque région en vue de disposer d’une capacité d’accueil suffisante », ce qui est loin d’être le cas.
Les limites de la communication et de l’implication des communautés et des « champions » comme en témoigne le relâchement noté vis-à-vis des gestes barrières, la peur et la multiplication des violences communautaires et encore la reprise différée des cours, différée au dernier moment.
STRATÉGIES PROPOSÉES
1°) Stratégie globale d’orientation et de prise en charge des patients atteints de COVID : cette stratégie concerne les populations en général, les cas asymptomatiques et les cas symptomatiques selon le niveau de gravité ainsi que la présence ou non de co morbidités. Ces co morbidités sont classées, par les différentes sociétés savantes, selon le niveau de risque et la stabilité. Ainsi, une co morbidité stable et non compliquée a un risque qui se rapproche de celui de la population générale et peut ne pas nécessiter une prise en charge plus agressive. L’approche de prise en charge doit suivre une structuration pyramidale, impliquant les établissements publics et privés et les différents acteurs (action sociale, services d’hygiène) permettant de soulager les hôpitaux et les autres structures de soin qui ne devraient plus recevoir que des formes symptomatiques avec pneumonie ou des formes sévères et graves. Un tableau présente l’orientation des patients atteints de COVID selon le niveau de sévérité.
2°) Stratégie de prise en charge à l’hôpital et dans les autres structures sanitaires publiques et privées de référence. Il apparaît important de réduire le nombre de patients atteints de COVID admis dans les structures sanitaires en particulier de référence qui doivent être réservées en priorité aux patients atteints des formes sévères, ce qui leur permet de reprendre toutes les activités essentielles à la prise en charge des autres patients (consultations, aides au diagnostic, hospitalisations, prise en charge des urgences et réanimation, chirurgie, actes interventionnels). L’identification de sites dédiés à la prise en charge en dehors des structures sanitaires doit être faite dans les différents départements et régions. Ce travail doit se faire en urgence en impliquant toutes les parties concernées (praticiens hospitaliers et du secteur privé en tenant compte des différentes spécialités, médecins et paramédicaux des centres et postes de santé, administrateurs de structures de soin).
3°) Stratégie de confinement à domicile : Le confinement à domicile repose sur le principe de la responsabilisation de la personne et de son entourage. Il doit se faire si les besoins suivants peuvent être assurés : besoins fonctionnels (argent, dépense quotidienne), besoins émotionnels (discussion, accompagnement individuel), besoins sociaux et relationnels (éviter la stigmatisation, permettre de renouer un lien social apaisé avec la famille, le quartier et les groupes sociaux d’appartenance).
A cet égard, une meilleure implication et un renforcement des compétences des infirmiers et des acteurs communautaires de base au niveau des postes de santé pourraient jouer un rôle essentiel. Des supports de formation, des plateformes en ligne ou encore des webinaires seront développés pour la formation continue des différents acteurs.
L’auto-mesure sera encouragée et reposera sur une bonne éducation et un renforcement des capacités des sujets et de leur entourage. On pourrait prévoir avec le Service National de l’Education et de l’Information pour la Santé (SNEIPS) des spots sur l’hospitalisation à domicile dans ses différentes formes : famille nucléaire, famille élargie …
Sous ces conditions, la prise une charge à domicile ciblée et encadrée peut être plus acceptable socialement et plus efficiente que les coûteux confinements dans des hôtels pouvant d’ailleurs être associés à un risque de transmission accru (absence de distanciation physique, fréquentations dans les chambres, partages de biens ou de nourriture).
Les ressources financières mobilisées pour payer le séjour dans les hôtels et autres sites pourraient ainsi servir au renforcement du système de santé.
4°) Approche communautaire : La lutte contre la COVID et la préservation du fonctionnement correct des structures de soin suppose une prévention primaire qui passe par une sensibilisation de la communauté et un changement de comportement permettant d’endiguer l’épidémie. Or, la pandémie progresse au Sénégal, en même temps que plusieurs signaux suggèrent que la prévalence réelle des sujets infectés au Coronavirus est sous-estimée : cas communautaires sans lien épidémiologique clair, décès à domicile ou à l’arrivée dans les structures de soin, limite des modalités de réalisation des tests (nombre relativement faible d’environ un millier par jour, non aléatoire, reposant jusqu’à récemment sur le suivi des cas contacts et des suspects communautaires, avec une faible positivité de l’ordre de 5 à 10%).
La tendance actuelle révèle les insuffisances de la communication et de la riposte communautaire se traduisant notamment par un déni de la maladie, une stigmatisation et des violences exacerbées (refus d’installation de CTE dans certaines localités, violences vis-à-vis de personnes supposées propager le virus, opposition à l’inhumation de morts de la COVID-19. Il semble donc important de passer de l’approche sécuritaire et son discours impératif à une implication des acteurs de la communauté, capables d’identifier les problèmes et de leur trouver des solutions adaptées.
5°) D’autres stratégies de dépistage doivent être envisagées en lieu et place du seul dépistage des cas contacts et de certains cas suspects : utilisation des tests de dépistage comme instrument de sélection entre pathologies COVID et non COVID au niveau opérationnel et communautaire, échantillonnage aléatoire au niveau de certains clusters afin de mieux préciser la prévalence réelle que la stratégie actuelle, dépistage ciblé dans certaines situations (sujets âgés, sujets avec des co morbidités), utilisation du scanner thoracique en cas de forte suspicion malgré un test PCR négatif, chez des sujets à risque ou à forte suspicion et chez le personnel soignant.
Toutes ces mesures devraient aller de pair avec des stratégies de confinement renforcées ou de gestes barrières (port obligatoire de masque, limitation des mouvements, fermeture des lieux publics …) si la situation ne s’améliorait pas. Et c’est bien le cas ! Ces mesures seraient assorties de l’indispensable soutien aux couches les plus vulnérables au plan socio-économique. Plusieurs incertitudes demeurent sur l’évolution de l’épidémie et sur l’efficacité des stratégies mises en œuvre jusqu’à présent. C’est pourquoi, toutes les propositions et recommandations formulées devraient être soumises à des outils de monitoring et d’évaluation adaptés afin que les ajustements nécessaires soient entrepris.
par Bosse Ndoye
LA COMPLICITÉ DES ÉLITES
Ceux qui appauvrissent le continent – FMI, Banque mondiale, OMC, etc. – peuvent dormir tranquillement : ils peuvent toujours compter sur le soutien de certains fils du continent qui diront que si l’Afrique est en retard, c’est de sa seule faute
"Les blancs s'en vont mais leurs complices sont parmi nous, armés par eux ; la dernière bataille du colonisé contre le colon, ce sera souvent celle des colonisés entre eux.[1]" Frantz Fanon,
Depuis les déclarations des indépendances officielles de nombre de pays africains dans les années 60 jusqu’à nos jours, beaucoup d’événements survenus sur continent n’ont cessé de renforcer la véracité des propos de Fanon et de prouver leur actualité.
Dans l’actuelle République démocratique du Congo, ex-Zaïre, Patrice Lumumba l’a malheureusement très vite appris à ses dépens. En effet, pour maintenir l’exploitation de son pays que d’aucuns qualifient de scandale géologique – tant le sous-sol est riche -, l’ancienne puissance coloniale, la Belgique, poussée entre autres par l’Union minière, fit rapidement allumer des feux fratricides – auxquels elle participa amplement – par le biais de ses laquais Moïse Tshombe et Albert Kalonji. Ces derniers organisèrent respectivement la sécession de Katanga et du Kasaï, les deux régions les plus riches du pays juste quelques semaines après la déclaration d’indépendance. Cet événement allait être l’un des premiers, sinon le premier d’une longue série de confrontations malencontreuses – allant de coups d'État aux rebellions en passant par des liquidations sommaires - mettant aux prises des fils d’un même pays, d’un même continent ; les uns luttant pour le développement et la libération complète de leur peuple ; les autres agissant de connivence avec une ou plusieurs puissances impérialistes étrangères, qui tirent généralement les ficelles en échange de quelques avantages ou soutiens.
Si cette situation n’avait été et n’est encore que l’œuvre d’inconnus désespérés à la recherche de notoriété ou de richesses, elle eût été moins surprenante et choquante. Mais elle a été aussi et demeure l’affaire de certains parmi les fils du continent occupant ou ayant occupé les premiers rôles dans leurs pays et jouissant d’une certaine réputation sur le continent. Les cas de Senghor et d’Houphouët Boigny sur le plan politique parmi tant d’autres en Afrique noire francophone peuvent bien étayer ces propos.
Vu, non sans raison, par Ousmane Sembene – à travers le personnage de Léon Mignane - comme étant, après Faidherbe, le meilleur produit de l'ancienne métropole, et le meilleur préconsul que Paris ait envoyé en Afrique francophone[2]; par une universitaire française[3] comme étant le colonisé introuvable ; par Mongo Béti[4], comme la plus noble conquête de l’homme blanc, l’oncle Tom-Senghor[5]; par Boubacar Boris Diop, comme un homme ondoyant, un être entre deux eaux[6], le premier président sénégalais a souvent servi de relai à l’ancienne métropole dans l’exercice de ses basses besognes sur le continent. Il a participé activement à la mise en quarantaine de Cheikh Anta Diop loin de l’Université de Dakar et du champ politique pendant plusieurs années de peur qu’il n’inoculât le virus de l’éveil dans les jeunes consciences endormies dans le pays afin d’éviter d'y faire vaciller les intérêts de la France. D’après Roland Colin, rapportant les propos de Mamadou Dia, lors de la rencontre de Gonneville-sur-mer entre ce dernier et Senghor, à propos de la position à tenir lors du référendum de 1958, le président-poète avait demandé de laisser le pays rester encore quinze à vingt ans[7] sous domination française avant de penser à l’indépendance. Ce n’est dès lors pas étonnant qu’il ait tenu ces propos : "Le carré français, croyez-moi, nous ne voulons pas le quitter. Nous y avons grandi et il y fait bon vivre. Nous voulons simplement...y bâtir nos propres cases, qui élargissent et fortifieront en même temps le carré familial, ou plutôt l'hexagone France[8]." C’est sous sa présidence que l’Opération Persil et l’Opération Mar Verde – en partie - furent préparées au Sénégal pour faire couler la Guinée de Sékou Touré dont le seul tort était d’avoir osé dire non à la France pour se soustraire à sa domination. C’est la preuve que ceux qui sont contents de leur asservissement trouveront toujours dérangeants ceux qui réclament haut et fort leur liberté. Beaucoup d’autres choses peuvent être dites sur Senghor agissant pour la France au détriment de son peuple et de ses frères africains.
Le premier président ivoirien - que Frantz Fanon désignait comme un ennemi de l’indépendance de l’Afrique ; un homme de paille du colonialisme pour avoir affirmé que l’Algérie doit demeurer dans le cadre français, pour être allé défendre les thèses françaises aux Nations Unies[9] - a été avec Senghor l’autre béquille sur laquelle la France s’est longuement appuyée pour mener sa marche tranquille visant à asseoir sa domination en Afrique francophone. En agissant de connivence avec l’ancienne métropole, il a joué un grand rôle dans la dissuasion du Dahomey (actuel Bénin) et de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) de participer à la Fédération du Mali, qui devait les unir avec le Soudan français (actuel Mali) et le Sénégal. C’est sous son instigation que le Conseil de l’entente regroupant à l’époque de sa création le Bénin, le Niger, le Burkina Faso fut mis sur pied pour contrecarrer la Fédération du Mali. L’ancien président ivoirien avait tout fait pour éviter à son pays de s’unir avec ceux qu’il appelait les "affamés du Sahel", selon les propos de Roland Colin. Il a soutenu Kasa-Vubu, adoubé par Paris, contre Lumumba à l’ONU, a participé à la déstabilisation de la Guinée nouvellement indépendante et au renversement de Kwamé Nkrumah en 1966 : "Houphouët Boigny a permis aux conspirateurs d’utiliser la Côte d’Ivoire pour coordonner l’arrivée et le départ de leur mission[10]". Toujours pour son soutien indéfectible à la France - dont le rôle est bien connu dans la guerre du Biafra - il a été parmi les premiers à reconnaître le gouvernement sécessionniste de Biafra. C’est même en Côte d’Ivoire que le Colonel Ojukwu trouva refuge après sa tentative avortée de sécession. Jacques Foccart souligne que : "Le général de Gaulle lui donna carte blanche pour aider la Côte d’Ivoire à aider le Biafra."[11] Comme dans le cas de Senghor, beaucoup de choses peuvent être dites sur Houphouët agissant en faveur de la France au détriment de son peuple et de nombre de ses frères africains.
Alassane Ouattara, dont il était très proche, ne fait que marcher sur ses pas. Comme son homologue sénégalais Macky Sall - en bons successeurs du couple Houphouët-Senghor - il n’a pas hésité à louer les bienfaits du franc CFA, à expulser de son pays ceux qui ont osé le critiquer comme Kemi Séba et Nathalie Yamb - dans son cas. Tous les deux préservent jalousement les intérêts français dans leurs pays au grand dam des populations locales. La décision hâtive et suspecte de remplacer le franc CFA par l’Eco ne constitue pas seulement un coup de Trafalgar de la part de Ouattara, mais elle est aussi un court-circuitage de la CEDEAO dans son projet de monnaie sous régionale décidé depuis plusieurs décennies et un mépris de l’opinion de nombreux Africains qui veulent couper le cordon ombilical monétaire avec la France.
La guerre fratricide que se livrent les anciens colonisés pour le compte des anciens colonisateurs sur le continent n’est pas seulement physique et armée, elle aussi intellectuelle. La particularité pour celle-ci est que l’ancien maître n'a pas toujours besoin de tirer quelque ficelle que ce soit. Car d’autres peuvent agir à sa place. Ayant largement réussi sa colonisation - qui en plus d’avoir été une entreprise de domination, d’exploitation économique a été aussi une entreprise d'aliénation, de décérébration pour employer les mots de Fanon -, elle peut compter sur une certaine élite formée dans ses écoles, dans ses universités qui est prête à la défendre bec et ongle intellectuellement. Ce sont les personnes composant cette élite que Sartre, dans sa préface des Damnés de la terre, qualifie d’êtres truqués, des mensonges vivants, tant le décalage est grand qui les sépare de leurs peuples. Si bien qu’ils ne peuvent même plus communiquer. En outre, comme le rappelle Odile Tobner : "Les intellectuels noirs sont étroitement surveillés. Toute une génération de diplômés est embrigadée. La docilité est le prix à payer pour accéder aux rôles de figuration, assortis de prébendes, qui vont faire des dirigeants africains les vampires de leurs peuples. Il s'agit aussi de déconsidérer autant que faire se peut les rares voix capables de galvaniser les esprits colonisés.[12]"
Il n’y a souvent que sur le continent africain que l’on trouve certaines divergences sur la défense d’intérêts nationaux face à d’autres pays étrangers. Là où l’unité nationale, l’union sacrée est facilement obtenue dans d’autres pays, même parfois pour des causes dépourvues de noblesse ou tout simplement iniques. Dès lors, les anciens pays esclavagistes n’ont pas besoin de s’excuser ou de réparer leurs méfaits, il y aura toujours des fils du continent, des intellectuels – parfois stipendiés ou affublés de titres pompeux ou lauréats de certains prix…en Occident - pour dire que si les Blancs ont osé réduire certains fils du continent en esclavage, c’est parce qu’ils étaient aidés par d’autres Africains. Peut-être ignorent-ils que chaque domination crée des collaborateurs dans la population soumise. L’exemple de la France sous l’Occupation est patent. Ceux qui appauvrissent le continent noir – le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, les néocolonialistes, etc. – peuvent dormir tranquillement : ils peuvent toujours compter sur le soutien de certains fils du continent qui diront que si l’Afrique est en retard, c’est de sa seule faute. Certes, face à la gabegie, aux dirigeants qui s’accrochent manu militari au pouvoir en toute illégalité constitutionnelle, au népotisme, au pillage, aux détournements de deniers publics, à l’absence de patriotisme de nombre de dirigeants, l’attitude, les discours et la frustration de ces personnes, qui disent qu’il est trop facile de vouloir toujours se décharger sur l’Occident, sont très compréhensibles. Mais ce serait une erreur que d’ignorer l’impact négatif de la dette odieuse, la détérioration des termes de l’échange, les chantages des institutions financières internationales, les rapports de force défavorables à la plupart des pays africains et surtout leur absence d’indépendance véritable...Notamment les anciennes colonies françaises de l’Afrique subsaharienne. De plus, l’Occident n’hésite pas à réviser l’histoire, à trouver des descendants d’esclaves et de colonisés pour défendre ses positions ; bref à tout tenter pour faire porter aux Africains "le chapeau du sous-développement" qui sévit sur une bonne partie du continent tout en occultant sa part de responsabilité dans les conséquences néfastes de la traite négrière, de la colonisation et actuellement du néocolonialisme qui y plombent le décollage économique de beaucoup de pays. On ne sort pas culturellement, économiquement, psychologiquement indemne de 5 siècles de domination. Cette situation fait souvent penser au complexe de Néron dont parlait Albert Memmi[13]. Pour légitimer leurs pillages des pays « asservis » et défendre leur rôle d'usurpateurs, les colonisateurs, par le passé, et les néocolonisateurs, de nos jours, ont échafaudé toutes sortes d'arguments et de théories pour « rendre licites » leurs agissements afin de se donner bonne conscience. Autrefois, les premiers nommés se cachaient derrière le manteau de la supériorité raciale et de la mission civilisatrice qui en était un corollaire pour conquérir des pays. Mais vu que tout le monde sait maintenant que leurs arguments sont scientifiquement faux et fallacieux, politiquement incorrectes et anachroniques, leurs successeurs ont changé de stratégies. Ils dénigrent les pays « soumis » ou à « soumettre » en dénonçant certaines de leurs pratiques qualifiées de "barbares", leur inaptitude à exploiter et à utiliser convenablement leurs propres richesses et leur propension à la dictature et à la corruption. Et en même temps, ils louent le développement technologique et économique et la « démocratie » dans leur pays et n’hésitent pas à falsifier ou à réécrire l'histoire pour servir de vils desseins. Du racisme biologique, ils sont passés au racisme culturel et culturaliste. Les périodes changent, mais les pratiques demeurent sous d'autres formes. Rien de nouveau sous le soleil. Donc, nombre de problèmes sur le continent doivent être considérés au minimum sous un angle double quand on veut les analyser. Sinon le résultat risquerait d’être hémiplégique.
Pour ce qui concerne le déboulonnage de la statue de Faidherbe, la situation n’avait même pas besoin de tous ces débats houleux, de toute cette dissertation tant ce qui est à faire est évident puisque c’est juste une question de dignité. Imaginez une statue de Bugeaud à Alger, celle d’Hitler à Tel-Aviv. C’est impensable !
Le problème des dirigeants qui collaborent avec des puissances étrangères au détriment de leurs peuples renvoie encore et toujours à la question de la souveraineté véritable, et partant à la question de puissance. Tant que l’on n’aura pas la liberté d’élire les dirigeants que l’on veut et de se séparer d’eux démocratiquement lorsque ne font plus l’affaire, la capacité de nous défendre, de nous nourrir, de nous soigner tout seuls, on aura toujours au sommet de nos États des présidents fantoches, soutenus de l’extérieur et plus préoccupés à avoir le satisfécit des grandes puissances, des institutions financières internationales que par le bien-être et la tranquillité de leurs peuples. De petits pays faibles et divisés ne pourront pas changer cet état de fait. Seul un ensemble fort en sera capable. D’où la nécessité de s’unir, comme l’avaient souhaité de tous leurs vœux Cheikh Anta Diop et Kwamé NKrumah.
[1]Cité par Odile Tobner, Du racisme français, quatre siècles de négrophobie, p.225
[2] Ousmane Sembene, Le dernier de l’empire, p.344
[3] Boubacar Boris Diop, L’Afrique au-delà du miroir, p.104-105
[4]Mongo Béti, Les Deux mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, p. 158
[12] Odile Tobner, Du racisme français, quatre siècles de négrophobie, p. 228-229
[13] Albert Memmi, Portrait du colonisateur, portrait du colonisé, p.72
par François Giovalucchi
AFRIQUE-FRANCE, LES MIROIRS GROSSISANTS
La fable de l’émergence ne convainc pas plus l’homme de la rue africaine que le discours de la start-up nation ne convainc les Gilets jaune. Elle apporte en revanche de l’eau au moulin de ceux qui sont prompts à dénoncer les objectifs cachés de Paris
esprit.presse.fr |
François Giovalucchi |
Publication 09/08/2020
Alors que la France perd son influence en Afrique, l’opinion africaine continue de prendre Paris comme bouc émissaire de ses désillusions. La France et l’Afrique francophone sont ainsi entrées dans un jeu de miroirs grossissants, où chacun amplifie l’importance de l’autre pour son destin.
La période récente est marquée par un paradoxe apparent : la France, après avoir empêché la chute de Bamako en 2013 et y avoir été acclamée, s’efforce de contenir la poussée djihadiste au Sahel au prix de pertes qui s’alourdissent, mais elle est confrontée en retour à une extension du sentiment antifrançais. En parallèle, la montée de la condamnation du franc Cfa a conduit à son remplacement par l’éco en Afrique de l’Ouest fin 2019. La récente pandémie a exacerbé le ressentiment. Une note de prospective du Quai d’Orsay, présentant un scénario catastrophe pour les régimes les plus usés d’Afrique, a suscité un flot de critiques outragées, venant souvent de ceux-là mêmes qui accusent, souvent à juste titre, la France de soutenir ces régimes. Les réseaux sociaux se sont enflammés d’accusations de recours aux Africains comme cobayes[1], et même de manœuvres volontaires de contamination par la France. Les racines du sentiment antifrançais sont anciennes, mais il revêt aujourd’hui une acuité particulière qui mérite un essai d’interprétation. L’Afrique est le dernier endroit où la France peut se rêver en grande puissance. Cette dernière tente d’enrayer sa perte d’influence, affecte bruyamment de parier sur l’avenir du continent et invoque une responsabilité particulière pour répondre aux demandes d’appui militaire au Sahel. Elle met en avant des enjeux surévalués ou qui, à tout le moins, ne sont pas plus importants que pour d’autres pays européens. Une large partie de l’opinion subsaharienne francophone cherche, quant à elle, une explication extérieure simpliste à ses désillusions économiques et politiques, trop souvent sur un mode complotiste : Paris s’offre en parfait bouc émissaire. La France et l’Afrique francophone sont ainsi entrées dans un jeu de miroirs grossissants, où chacun amplifie l’importance de l’autre pour son destin.
Le sentiment antifrançais
La question du legs colonial dans les consciences est complexe : halo de violences et d’humiliations, mais aussi adhésion aux valeurs de la République retournées contre le colonisateur, et utilisation des positions et savoirs acquis par les élites colonisées pour leur reproduction après les indépendances. Plus que la colonisation elle-même, c’est la politique dite du « pré carré », conduite au lendemain des indépendances et assortie d’un soutien sans faille aux dictateurs « amis », qui a donné corps et validité à ce sentiment.
A contrario, là où l’ex-puissance coloniale s’est effacée ou s’est faite discrète, la détestation de l’ancien maître n’a pas prospéré. Le sentiment antifrançais a disparu au Vietnam. Sans parler d’une guerre de dix ans, rappelons que les menées communistes y avaient pourtant suscité un encadrement policier et une répression au quotidien autrement plus violents que dans la plupart des colonies françaises d’Afrique subsaharienne. De même, les sentiments anti-italien et antibritannique apparaissent peu marqués, malgré la brutalité de la « pacification » de la Libye et de la conquête de l’Éthiopie pendant la période fasciste, et la violence de la répression de la révolte Mau Mau au Kenya.
En Afrique francophone, le sentiment antifrançais, par nature difficile à mesurer, a varié selon les conjonctures politiques et l’intensité de l’interventionnisme français. Il est d’une acuité inégale selon les classes d’âge et les groupes sociaux. Il a connu une flambée en Côte d’Ivoire pendant la crise de 2002-2011, qui a débouché sur une intervention militaire française permettant l’arrestation de Laurent Gbagbo. Le Togo de Gnassingbé Eyadema (1967-2005), dont le coup d’État avait été appuyé par la France, a été également le siège d’un fort sentiment antifrançais, renforcé par le soutien affiché de Jacques Chirac au vieux président, puis à la prise du pouvoir par son fils Faure. Enfin, il est de longue date particulièrement aigu au Cameroun : l’indépendance y a été précédée par la seule guerre de libération d’ampleur de l’Afrique francophone et suivie par un appui français au jeune pouvoir dans sa lutte contre les héritiers du maquis, puis d’un soutien à Paul Biya, président depuis 1982. Si, dans les cas précités, ce sentiment a été ou est toujours d’une intensité singulière, il n’en a pas moins été latent dans toute l’Afrique francophone.
Aujourd’hui, les discours francophobes prospèrent sur un mode complotiste, des conversations de bar ou d’amphithéâtre aux débats télévisés et aux articles de presse, et sur les réseaux sociaux, qui leur assurent un grand succès chez les jeunes. L’essayiste camerounais Yann Gwet, reprenant la distinction de David Goodhart entre les «somewhere» et les «anywhere», pointe que la popularité de ce discours est plus forte chez les premiers, les élites internationalisées considérant la souveraineté comme accessoire[2]. Des dirigeants peuvent toutefois l’alimenter, avec d’évidentes arrière-pensées. Une France surpuissante et à la perversité sans limites est désignée comme responsable de tous les maux. La volonté de prédation serait à la base de toute sa politique. Sont dorénavant particulièrement stigmatisés le franc Cfa entravant le développement, les entreprises françaises qui suscitent un fort ressentiment quand elles participent aux privatisations et/ou ont, comme Bolloré, une stratégie monopolistique, ainsi que les interventions militaires. Ces dernières sont supposées motivées par une volonté d’accaparement des ressources naturelles qui conduirait Paris à fabriquer ou soutenir le djihadisme. Ce sentiment n’est pas dépourvu de contradictions : souvent, la France se voit accusée de ne pas pratiquer l’ingérence démocratique pour contribuer au départ de présidents depuis trop longtemps au pouvoir.
Le discours antifrançais prend parfois des formes ridicules. Ainsi, des « bio-kamikazes » français seraient arrivés par Air France à Douala en mars 2020 pour contaminer la population. Non moins absurde est la rumeur selon laquelle les pays de la zone franc auraient payé un « impôt colonial » en déposant jusqu’en décembre 2019 la moitié de leurs devises sur un compte au Trésor français : c’est confondre un dépôt en banque avec un cadeau à la banque.
En contrepoint, tout concurrent ou ennemi supposé de la France est perçu avec sympathie, nonobstant ses visées hégémoniques ou son caractère dictatorial. En témoignent l’accueil, au départ favorable, de la pénétration chinoise, l’admiration pour Kadhafi très répandue parmi les jeunes qui le perçoivent comme un martyr de la cause africaine et, plus récemment, la perception positive du retour russe.
Surestimation des enjeux et manque de moyens
La surévaluation des enjeux concerne surtout les domaines politique et économique, et moins nettement celui des migrations.
Dans le domaine politique, pendant la guerre froide, le rôle de gendarme délégué en Afrique contribuait à consolider la place de la France dans le camp occidental. Aujourd’hui, la politique africaine de la France lui donne certes une visibilité internationale, mais simultanément la met en position de quémandeuse d’appuis américain et européen.
Les intérêts économiques français en Afrique, francophone notamment, sont faibles et exposés à une concurrence croissante. Les exportations françaises à destination de l’Afrique subsaharienne ne représentent que 2 % du total des ventes mondiales françaises. Les exportations françaises vers les pays de la zone franc représentaient 5,1 milliards de dollars en 2019, soit un montant inférieur aux exportations vers la République tchèque. Les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisées par deux depuis 2000, passant de 11 % à 5,5 % en 2017. L’Afrique francophone ne joue un rôle significatif que pour la rentabilité d’une poignée d’entreprises (Air France, Ags, Bouygues, Bolloré, Castel, Orange, Total). Les banques françaises, Société générale mise à part, se retirent. L’Afrique est à l’origine de près du tiers de la production de pétrole et de gaz de Total, mais les principaux gisements, hormis Moho Nord au Congo-Brazzaville, sont en Angola et au Nigeria. Au Niger, les deux mines d’uranium encore exploitées d’Orano (ex-Areva) sont en fin de vie et le nouveau gisement d’Imouraren n’a pas été mis en production, faute de rentabilité. Les réserves de change des pays de la zone franc qui étaient placées sur un compte du Trésor représentaient environ 1 % de la dette française.
En matière migratoire, on notera que, si la France reste la première destination des Africains dans les pays de l’Ocde, sa part dans les migrants installés est passée de 38 % en 2000 à 30 % en 2015. Il est toutefois clair que, compte tenu de l’importance de la communauté malienne installée en France, celle-ci serait concernée en premier chef par un mouvement migratoire provoqué par une victoire djihadiste au Sahel.
Les versements d’aide publique au développement de la France vers l’Afrique subsaharienne ont été réduits de moitié, passant de 3,3 milliards de dollars en 2010 à 1,6 milliard en 2016, avant de connaître un début de remontée à partir de 2017. Il est toutefois à noter qu’il a été décidé d’augmenter fortement (un milliard d’euros) la part en subvention de l’aide à compter de 2019.
La diplomatie culturelle a, quant à elle, servi de variable d’ajustement au budget d’un ministère dont la priorité est de maintenir l’universalité de son réseau d’ambassades et le nombre d’emplois de « vrais diplomates ». Victime d’une baisse de moyens financiers et humains, le réseau culturel français en Afrique tient de plus en plus difficilement son rôle de vitrine.
La France s’aligne sur les positions de l’Union européenne et des institutions de Bretton Woods, quand bien même les mesures proposées ont un effet politique délétère pour un enjeu économique médiocre, comme la signature des accords de partenariat économique destinés à lever les obstacles aux exportations européennes, et rejetés par la majorité des populations. C’est également le cas quand des orientations de l’aide au développement pénalisent à terme l’usage de la langue française et font le succès des médersas, comme les programmes de l’initiative internationale « Éducation pour tous » revenant à gonfler les taux de scolarisation, en parquant des enfants dans des classes de cinquante élèves pour recevoir l’enseignement d’un contractuel mal formé et mal payé.
La France n’a pas de grande vision à partager avec l’Afrique. La francophonie ne tient pas ce rôle : elle se dilue dans l’adhésion de nouveaux pays où le français n’est pas la langue du peuple et s’incarne dans une institution, l’Organisation internationale de la francophonie, utilisée de façon souvent politicienne. C’est en France que le panégyrique présentant l’Afrique comme la nouvelle frontière économique du monde a ses hérauts les plus zélés. En l’absence d’industrialisation, l’Afrique connaît une croissance largement liée au cours des matières premières, et reposant sur un endettement public non soutenable[3]. Cette croissance ne profite guère à la majorité des citoyens : la fable de l’émergence, où la foi dans la révolution technologique et le marché voudrait tenir lieu d’espérance commune avec l’ancienne métropole, ne convainc pas plus l’homme de la rue africaine que le discours de la start-up nation ne convainc les Gilets jaunes[4]. Elle apporte en revanche de l’eau au moulin de ceux qui sont prompts à dénoncer les objectifs économiques cachés de la France.
Les discours annonçant la fin de la Françafrique ne persuadent guère, même si ses aspects affairistes les plus douteux sont clairement en résorption depuis François Hollande. Enfin, l’arrivée de puissances de premier plan dans l’ancien pré carré (Chine surtout, mais aussi Inde, Turquie, Émirats arabes unis, Allemagne et désormais Russie) permet une mise en concurrence de la France, dont les chefs d’État africains jouent au mieux, si bien que le rapport de force avec Paris s’inverse ou, du moins, se rééquilibre[5]. Ces nouveaux intervenants sont conscients de leur pouvoir : imagine-t-on un chef d’État africain appeler Pékin ou Moscou pour demander le rappel d’un ambassadeur ?
S’y ajoutent aujourd’hui les effets du renouvellement de notre personnel politique, désormais peu au fait des réalités africaines. Il est confronté à des praticiens madrés de la relation avec la France, et dotés d’une connaissance fine et ancienne du jeu politique hexagonal.
Entre complaisance et puissance
La complaisance se manifeste au quotidien devant les tracas divers dont sont victimes ses ressortissants, et le racket fiscal de ses entreprises ou les décisions de justice souvent iniques dont elles pâtissent. La lutte contre ces abus mobilise au jour le jour les ambassades, qui reçoivent un soutien inégal de Paris. Que d’avanies entre deux visites présidentielles ou ministérielles débouchant sur des « succès commerciaux » ou des arrangements fiscaux ! En matière d’aide au développement, l’attitude française ne diffère pas de celle des autres bailleurs de fonds qui, les yeux rivés sur leurs objectifs de décaissement, sont prêts à avaler bien des couleuvres. Mais la France étant souvent le premier bailleur de fonds bilatéral, elle est particulièrement exposée.
Les dirigeants français s’abstiennent le plus souvent de condamner publiquement le non-respect des droits de l’homme ou les pratiques antidémocratiques d’un dirigeant étranger. Paris se limite alors à des appels discrets à la modération et à la recherche de solutions « inclusives ». Compte tenu de sa relation ancienne avec eux, la France chuchote à l’oreille des dictateurs. Quand sa parole se fait forte, Paris suscite un tollé. La toute récente condamnation publique par Emmanuel Macron de la répression des indépendantistes anglophones par le régime Biya a été vivement critiquée au Cameroun, au-delà des cercles du pouvoir.
COVID-19, QUAND UNE MINORITÉ D’IRRESPONSABLES NOUS MENACE TOUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les rassemblements familiaux pour les fêtes et les décès se multiplient et rares sont ceux qui se sont entourés de précautions pour barrer la route à la contamination
Il y a de nombreux exemples dans le monde de pays dont la cohésion sociale et le civisme sont venus au secours de la crise du Covid 19. Prenons le cas de la Grèce. Bien que réputés indisciplinés, les Grecs se sont très vite pliés aux consignes gouvernementales. Après dix ans d’austérité, ils savent que leur système de santé n’est pas en mesure de faire face à l’épidémie et ainsi ils se sont mis au service du pays, pour se sauver eux-mêmes et pour sauver leur saison touristique.
Prenons le cas des Suédois. La relation de confiance entre la population et le gouvernement a été déterminante. Sans aucune obligation, en se limitant à des recommandations et à des incitations à limiter les déplacements et à respecter les mesures préventives. La Suède a résisté face à l'épidémie Covid-19, sans avoir à mettre en place des mesures drastiques et contraignantes.
Mais ne rêvons pas, ici nous sommes au Sénégal et face au comportement jugé irresponsable des Sénégalais et au non-respect des instructions contre le coronavirus, le président Macky Sall a dû prendre de nouvelles mesures et des sanctions administratives.
C’est typiquement sénégalais, c’est même à cela qu’on reconnait les sénégalais, parfois irresponsables, souvent indisciplinés, récalcitrants, désobéissants et en perpétuelle opposition politique… Or, si cet esprit frondeur peut s’avérer une qualité quand il s’agit d’exercer sa liberté de penser, il est un fléau dès lors qu’il convient d’adopter une ligne de conduite protectrice et solidaire.
Partout dans le monde les consignes de port du masque, de lavages fréquents des mains et de distanciation sociale recommandées et rappelées inlassablement par les praticiens de santé sont respectées et appliquées pour combattre l’épidémie. Les rassemblements et les attroupements sont limités même si parfois les plus jeunes sont récalcitrants à cela.
Chez nous non, le comportement de nos concitoyens est irréfléchi et toujours en opposition. Les rassemblements familiaux pour les fêtes et les décès se multiplient et rares sont ceux qui se sont entourés de précautions pour barrer la route à la contamination.
Ici en réponse aux mesures de riposte contre le coronavirus, nous assistons à des mouvements de révolte avec des attaques contre les forces de l’ordre. Quand l’État a demandé la fermeture des lieux de prière, les populations se sont levées pour exiger leur ouverture. Cette semaine encore, pendant la Tabaski, des religieux se sont opposés à cette décision faisant valoir leur foi en Dieu.
Résultat, alors que le président Macky Sall et son gouvernement avaient réussi à déjouer les scénarios les plus alarmistes face à l’épidémie, aujourd’hui la menace grandit dans notre pays et des innocents meurent à cause d’une minorité d’inconscients.
Cent soixante-dix-sept nouveaux cas de contamination ont encore été notés ce jeudi 6 août 2020, en plus de cinq nouveaux décès. Face au relâchement des Sénégalais, la pandémie accélère sa propagation sur le territoire national. De plus, les cas communautaires, donc non traçables, continuent d’augmenter. Sur les 177 nouveaux cas confirmés, 82 sont issus de la transmission communautaire.
Il y a bien là de quoi être inquiet et le chef de l’État Macky Sall est dans son rôle quand il menace de ramener l’état d’urgence pour casser le rythme des contaminations. Une partition difficile à jouer tant la situation est ingérable, entre l’ignorance des uns, l’indifférence des autres, l’influence des confréries, la désinformation des réseaux, une économie fragilisée et un virus meurtrier.
En plus d’inciter son peuple à revenir à la raison afin de réduire le taux de propagation de la pandémie, le chef de l’Etat a condamné la recrudescence des actes de délinquance et de vandalisme qui se multiplient dans le pays et promis à leurs auteurs des sanctions exemplaires.
Car oui, en plus de la bêtise qui sévit, c’est la violence aveugle et gratuite qui se répand aussi vite que le coronavirus au Sénégal. Comment peut-on entendre dans un pays civilisé que des partisans d’un chef religieux, vandalisent et saccagent le siège d’un journal, Les Echos en l’occurrence, ceci parce qu’ils reprochaient à la rédaction du journal d’avoir affirmé que le dirigeant de leur confrérie était hospitalisé, atteint par le Covid-19. C’est tout simplement honteux.
Pour se relancer et reprendre son développement, le pays doit se ressaisir et pour cela, les sénégalais, qui restent civiques et responsables dans leur grande majorité, doivent retrouver leur confiance et veiller à l’application des consignes sanitaires tout en se rangeant derrière l’autorité de leur président.
Car si une chose ne manque pas à Macky Sall, c’est l’autorité. Son autorité et sa manière de gérer cette crise sanitaire sont décisives. Discordes, scandales imaginaires et polémiques stériles doivent cesser. Le président de la République doit remettre de l’ordre dans tout ça. L’opinion attend ces changements et cette fermeté. Le pays doit se remettre en ordre de marche, avec à sa tête un chef, élu par la majorité du peuple, toujours derrière lui !
172 NOUVEAUX CAS DONT 113 ISSUS DE LA TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
Le directeur de la Prévention au ministère de la Santé a annoncé, dimanche, 172 nouvelles contaminations au coronavirus dont 113 cas issus de la transmission communautaire.
Dakar, 9 août (APS) - Le directeur de la Prévention au ministère de la Santé a annoncé, dimanche, 172 nouvelles contaminations au coronavirus dont 113 cas issus de la transmission communautaire.
Ces nouvelles infections ont été confirmées à partir de tests virologiques réalisés sur 1656 personnes au cours des dernières 24h, a indiqué le directeur de la Prévention.
Lors du point quotidien de la situation de l’épidémie, Docteur El Hadj Mamadou Ndiaye a fait état de 172 cas positifs dont 59 contacts et 113 issus de la transmission communautaire.
El Hadj Mamadou Ndiaye a annoncé que 3 nouveaux décès liés à la Covid-19 ont été enregistrés samedi, tandis que 43 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Il a annoncé que 23 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. L’état de santé des autres patients est stable.
A la date d’aujourd’hui, le Sénégal comptabilise 11175 cas de covid-19 dont 7352 guéris, 232 décès et 3590 patients sous traitement, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.