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2 mai 2025
Politique
par Jean Pierre Corréa
RETOUR AUX SOURCES DU MAGAL DE TOUBA ?
L’Etat ne peut faire pas preuve de faiblesse coupable et de manque d’autorité réunis, car d’autres rassemblements religieux succèderont au Grand Magal 2020. Gouverner, c’est aussi prendre des risques politiques et assumer des responsabilités
À la suite des propos tenus par Monsieur Mary Tew Niane concernant l’opportunité de célébrer en cette année 2020 le Grand Magal de Touba, compte tenu des risques d’aggravation de la pandémie de la Covid 19, renforçant ses propos enrobés de prudentes circonvolutions de langage, d’images du Hadj 2020 de La Mecque qui s’est résignée à n’accueillir « QUE » 10.000 pèlerins, certains dignitaires mourides, notamment Serigne Mourtada Ibn Serigne Lahad Mbacké, ont menacé tous ceux qui auraient eu l’idée de contraindre le Grand Serigne à une décision aboutissant à une non tenue du Magal, disant même que c’était un risque de voir du sang couler. Ces propos n’engagent que lui, puisque le Khalife Général des Mourides ne s’est pas encore exprimé sur cette brûlante question aux allures d’embarrassante « patate chaude ».
Le problème est d’une simplicité « biblique » et se factorise aisément. Quelle est la possibilité de tenir ce Magal 2020, quelles sont les recommandations du Prophète (PSL), quelles sont celles de Serigne Touba lui-même, sur ce qu’il conviendrait de faire en respect de la dévotion de tout un chacun, prenant compte de notre sécurité sanitaire, mais aussi quelles sont les responsabilités de l’état dans cette défiance brandie par certains dignitaires mourides ? Où en est l’autorité de l’état ? Quelles doivent être les limites de ses prérogatives dans la préparation du Magal 2020, et quels sont les dessous qui accompagnent ce forcing à tenir le Magal quoi qu’il arrive, au mépris de la sécurité sanitaire des sénégalais ? De manière apaisée, faisons le tour de la question…
L’idée qu’un intellectuel, en l’occurrence Mary Tew Niane exprime une opinion, est-elle devenue impossible au Sénégal sous peine d’être catalogué comme mécréant ? Ce dernier n’a d’ailleurs jamais préconisé quelque report de Magal que ce soit. Il a juste fait observer que la Mecque, qui représente tout de même un lieu d’importance pour la Ummah Islamique, jusqu’à preuve du contraire, avait su, grâce à la responsabilité des autorités saoudiennes confrontées à la Covid 19 et à ses ravages causés par une telle promiscuité, avait adopté des mesures drastiques pour protéger le monde entier des conséquences funestes du plus grand rassemblement humain de la planète, qu’est le grand pèlerinage de la Mecque. Proposant ainsi quelques pistes de réflexions autour desquelles les pouvoirs temporels et religieux pouvaient trouver des solutions empreintes de responsabilité et de considération pour une situation qui devient explosive et face à laquelle il ne convient pas du tout de dérouler une « Politique de l’Autruche » dont le pays pourrait ne jamais se relever.
Est-il raisonnable d’organiser le grand Magal de Touba comme les autres années, sachant que c’est cette promiscuité qui peut favoriser l’explosion du virus quelques jours plus tard ?
Quelles sont en ces circonstances les recommandations divines et celles qu’aurait faites Serigne Touba ?
Compte tenu de l’Histoire même des Magals de Touba, ne serait-ce pas là qu’un simple retour aux sources ? En effet, selon de nombreux exégètes du Mouridisme, jusqu’à l’avènement de Serigne Fallou au Kalifat, les célébrations du départ d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba avaient lieu chez les fidèles et avaient des allures de « Grand Thiant ». Mais on ne peut non plus ignorer la dimension extraordinaire prise depuis lors par le grand Magal de Touba qui se déroule sous les feux médiatiques et religieux du monde entier, et c’est heureux… Mais il convient de considérer comme prioritaire la lutte contre l’expansion de cette pandémie qui fait non seulement des ravages sanitaires dans notre pays à l’instar du monde entier, mais qui plonge notre déjà fragile économie dans un insoutenable marasme.
Le problème est que cette pandémie convoque certes une responsabilité collective, mais nous commande plus fortement d’exercer avec rigueur notre responsabilité individuelle, celle qui fait de nous des hommes…Tout simplement. Faut-il en appeler à la responsabilité des fidèles eux-mêmes face la dissémination probable du Virus après ce Magal ? Notamment celle des pèlerins venant de l’étranger et qui seraient empêchés de retourner là où ils gagnent l’argent qui fait vivre leurs familles ? Ne pourrait-on pas aussi faire des live vidéos dans chaque demeure de marabouts pour que les fidèles qui sont tous armés de smartphones puissent vivre leur foi ?
Le chercheur sénégalais Bakary Sambe, qui pose le tour de la question parmi les plus aiguisés, précise que « l’autre particularité du Sénégal est que la gestion du religieux est faite de fuites en avant en différant les questions « sensibles ». Chaque régime laisse au suivant la patate chaude religieuse : délimitation du statut et des prérogatives des religieux, réforme de l’enseignement. Le manque de courage politique et des calculs électoralistes sont à l’œuvre, alors qu’il s’agit, avec le Coronavirus et sa gestion, d’un enjeu vital pour l’avenir du Sénégal. Gouverner, en dehors de prévoir, c’est aussi prendre des risques politiques et assumer des responsabilités ». Quant à évoquer certaines faiblesses politiciennes, Bakary Sambe suggère que « les « consensus mous » ne sont jamais durables, rien que par l’évolution des acteurs et de leurs intérêts. Ceux « supérieurs » doivent guider la conduite des affaires d’un pays, au-delà des logiques de conservation ou de consolidation du pouvoir. Le vrai réalisme est celui qui fait prendre conscience qu’acheter la paix mène souvent à la guerre ».
En fait, l’État ne peut faire pas preuve de faiblesse coupable et de manque d’autorité réunis, car d’autres rassemblements religieux succèderont au Grand Magal 2020. Organiser des CRD, financer les travaux, mettre la force publique au service du Magal 2020 n’est-il déjà pas la marque d’une dualité du pouvoir politique ?
Ne négligeons pas pour autant un aspect important du problème… Il ne faudrait pas que cette insistance à tenir le Magal malgré les risques sanitaires puisse être considérée comme juste mue par l’idée du gain ou un risque de déficit d’Adiyas. La relation du talibé à Serigne Touba va bien au-delà de l’aspect pécuniaire, mais pourrait-on adapter davantage le Magal 2020 aux nouvelles technologies qui permettraient à tous les fidèles d’envoyer leurs Adiyas par Wari, Orange Money ou Touba Transfert ? Ce qui est sûr est que le Magal 2020 ne peut se tenir, dans la forme, comme les précédentes. Il s’agit dès lors, en toute lucidité, de poser toutes les alternatives sur la table pour que ces manifestations ne soient pas sources d’explosion des contaminations. Pour cela, ayons confiance en la responsabilité du Khalife.
Quel serait le signe d’un courage politique ? Poser franchement les conditions d’un dialogue responsable et serein, pour éviter que plus tard on n’ait même plus de dents pour s’en mordre les doigts. Et que, par coupable faiblesse, l’on soit contraint de dire ces choses…tout bas…
KAMALA HARRIS, LE CHOIX PRAGMATIQUE DE JOE BIDEN
René Lake lève le voile au micro de la VOA, sur les raisons ayant motivé la désignation de la sénatrice de la Californie comme colistière du candidat démocrate à la présidentielle de novembre prochain
René Lake lève le voile au micro de la VOA, sur les raisons ayant motivé la désignation de la sénatrice de la Californie comme colistière du candidat démocrate à la présidentielle de novembre prochain. L'analyste politique donne également quelques atouts de celle qui pourrait devenir la première femme noire vice-présidente des Etats-Unis.
LE PROJET DE LOI PORTANT STATUT DE L’ARTISTE ET DES PROFESSIONNELS DE LA CULTURE ADOPTÉ
Selon le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, ce projet de loi traduit ‘’la sollicitude et la considération du chef de l’Etat à l’endroit de la communauté artistique’’.
Dakar, 13 août (APS) – Le gouvernement sénégalais, réuni mercredi en conseil des ministres, a examiné et adopté le projet de loi relatif au statut de l’artiste et des professionnels de la culture, a appris l’APS de source officielle.
Selon le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, ce projet de loi traduit ‘’la sollicitude et la considération du chef de l’Etat à l’endroit de la communauté artistique’’.
‘’En ordonnant la finalisation [du texte], le président de la République a rendu possible le parachèvement d’un processus attendu depuis plus d’une décennie par la communauté artistique’’, a souligné M. Diop dans un communiqué reçu à l’APS.
Le Sénégal va introduire dans sa législation des mesures phares pour la réglementation de l’emploi, les conditions de travail et de vie des artistes, pour marquer une rupture définitive avec l’informel qui, selon le ministre, ‘’plombe si lourdement le développement du secteur et l’épanouissement du monde culturel’’.
Pour Abdoulaye Diop, cette loi est le fruit d’un travail ‘’inclusif et participatif’’, auquel ont contribué ‘’toutes les parties prenantes, fortement engagées’’. Elle ‘’vient ainsi remédier à la faible structuration d’un secteur qui a jusqu’ici souffert de l’absence de statut permettant aux artistes et autres professionnels de la culture de jouir des bénéfices et avantages que le code du travail octroie à la quasi-totalité́ des autres catégories de métiers en matière de prestations sociales, de protection contre les risques ou de droit à la santé, entre autres’’.
‘’Il s’agit surtout de reconnaître à l’artiste la qualité de travailleur culturel, au sens de l’Organisation internationale du travail, d’encourager sa promotion en assurant sa protection, sa dignité et son intégrité, sans porter atteinte à sa liberté de création, d’expression et de communication’’, avait expliqué Alioune Badiane, l’un des experts qui ont pris part à l’élaboration du projet de loi.
La loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture doit apporter des réponses significatives aux préoccupations des artistes et des acteurs institutionnels et non -étatiques agissant dans le secteur culturel.
Le statut de l’artiste et des professionnels de la culture concerne, entre autres, la formation, l’information professionnelle, la production, l’emploi, la promotion, la protection sociale et l’accès aux ressources financières.
Selon les artistes et professionnels de la culture, ce projet de loi vient combler un vide avec l’absence d’un dispositif législatif et réglementaire s’appliquant aux artistes.
‘’Ce sont des travailleurs. Même s’ils (les artistes) évoluent dans un secteur particulier, qui est celui de l’esprit, [ce] sont des travailleurs. Ils n’étaient soumis à aucune réglementation spécifique’’, avait dit l’ancien secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang, lors d’une réunion sur le statut de l’artiste.
Ainsi, après le vote de la loi 2002-18 du 15 avril 2002 portant organisation des activités de production, d’exploitation et de promotion cinématographiques et audiovisuelles et de la loi 2008-09 du 25 janvier 2008 sur le droit d’auteur et les droits voisins au Sénégal, l’Etat affiche sa volonté de franchir une étape nouvelle dans la prise en charge de l’exercice des professions artistiques.
LES QUOTIDIENS S’INQUIÈTENT DE LA RECRUDESCENCE DU CORONAVIRUS
Dakar, 13 août (APS) - La propagation du nouveau coronavirus est le sujet qui a le plus retenu ce jeudi l’attention d’une grande majorité des quotidiens dakarois.
L’As signale que le Sénégal a enregistré ‘’207 nouvelles contaminations dont 115 communautaires et quatre décès en vingt-quatre heures’’. Le journal ne cache pas son inquiétude en soulignant en manchette que ‘’le Sénégal s’enfonce dans la zone rouge’’.
Le Quotidien trouve lui aussi que ‘’l’évolution du coronavirus dans le pays est plus que préoccupante’’. Le journal observe que ‘’rien que pour la journée d’hier (mercredi), le Sénégal a enregistré pour la première fois plus de 200 nouvelles contaminations au Covid-19 en un jour’’.
Il relève que ‘’depuis l’apparition de cette maladie, il est rare que le nombre de cas communautaires dépasse celui des contacts suivis comme c’est le cas’’ ce mercredi où 115 infections issues de la transmission communautaire ont été recensées, contre 92 contacts suivis.
Cela fait dire au journal que ‘’la tendance communautaire se poursuit’’.
‘’Explosion de tous les cas’’, alerte Source A, faisant état d’un bilan de 242 morts et de 52 cas graves. Le journal estime que cette augmentation cas de Covid-19 est la conséquence de la grande mobilité des populations lors de la fête de la Tabaski, qui a eu lieu le 31 juillet.
Source A évoque également le rapport des experts sur l’utilisation du Covid-Organics, ce médicament fabriqué à Madagascar pour soigner la maladie à coronavirus.
Le journal souligne, citant les experts, qu’‘’il est temps que le comité éthique donne son avis, pour qu’ils (les médecins chargés du traitement des patients) sachent s’ils doivent continuer ou arrêter leurs efforts’’.
En attendant, L’Observateur ne cache guère son pessimisme sur l’évolution de la maladie au Sénégal. ‘’Le pire est devant nous’’, s’alarme le journal, citant le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, le professeur Moussa Seydi.
Vox Populi informe que de ‘’nouveaux symptômes’’ ont été ‘’détectés chez les personnes âgées’’. ‘’Démence, chûtes, sommeil continu : comment [le Covid-19] frappe les vieux’’, titre le journal, qui a recueilli les explications du docteur Seydina Diagne, gériatre, médecin-chef du centre médico-social de l’IPRES, l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal. Le médecin affirme qu’‘’une personne qui n’avait pas de signe de démence peut se retrouver avec des troubles’’. Et d’ajouter : ‘’Il faut chercher dans toute pathologie aiguë le Covid-19’’.
Dans WalfQuotidien, le porte-parole du ministère de la Santé, Mamadou Ndiaye, précise que le Sénégal n’a encore passé commande d’‘’un quelconque vaccin’’ contre le Covid-19. ‘’Il faut d’abord qu’on ait toute la documentation scientifique’’ d’un vaccin pour l’utiliser, rappelle-t-il, concernant le ‘’Spoutnik V’’, le vaccin mis au point par la Russie.
Le même journal annonce que ‘’des collectifs d’étudiants, de victimes expropriées de leur terres et de travailleurs abusés vont battre demain (vendredi) le macadam si l’Etat ne réagit pas à leurs doléances’’.
Les sujets abordés mercredi par le chef de l’Etat, Macky Sall, lors du conseil des ministres, ont également attiré l’attention de certains quotidiens. Selon EnQuête, le chef de l’Etat a ‘’invité ses ministres concernés à relancer la construction du port de Ndayane (ouest) et le Programme de réhabilitation des aéroports du Sénégal’’.
‘’Aéroports, port de Ndayane, situation des Sénégalais en Argentine : Macky [Sall] ‘presse’ ses ministres’’, écrit Sud Quotidien.
‘’Macky Sall actualise le portuaire et l’aéroportuaire’’, lit-on dans Tribune.
Le Soleil annonce que le président de la République souhaite ‘’un règlement définitif des impenses’’, concernant le port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou (ouest).
Le même journal évoque le ‘’drame social’’ que constitue le refus de paternité.
UN COCKTAIL EXPLOSIF
Un cercle de feu entoure le Sénégal, au vu des crises de toutes sortes et des conflits en cours çà et là en Afrique, jusque même dans la sous-région
Vives critiques de l’opposition ivoirienne, après la déclaration de candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, sans oublier les manifestations des jeunes à Abidjan et à l’intérieur du pays contre cette candidature. En Guinée, les mobilisations anti Condé avaient été plusieurs fois réprimées, faisant des dizaines de morts parmi les manifestants. Le Mali voisin est confronté à une crise socio-politique qui a obligé les Etats de la Cedeao à s’impliquer pour une sortie de crise. Ici aussi, au Sénégal, la crainte de l’effet Pangolin avait poussé les autorités à lever les mesures de restrictions dans la lutte contre la Covid-19, qui est loin d’être gagnée. Tout un cocktail explosif dans la sous-région et dans le pays qui n’augure rien de bon pour le Sénégal.
Un cercle de feu entoure le Sénégal, serons-nous tentés de dire, au vu des crises de toutes sortes et des conflits qu’on observe çà et là en Afrique, jusque même dans la sous-région. Ou encore, face à l’intolérance dont font montre les jeunes, de plus en plus actifs et connectés sur les réseaux sociaux, tout comme les organisations régionales et les partenaires internationaux décidés à en finir avec certains dirigeants déterminés qu’ils sont à se momifier au pouvoir. De toute évidence, plusieurs facteurs attirent l’attention des observateurs avertis et soucieux de la stabilité dans la sous-région et par ricochet pour le Sénégal.
RISQUE D’INSTABILITE POLITIQUE EN PRESPECTIVE DES ELECTIONS PROCHAINES EN COTE D’IVOIRE
Déjà, en Côte d’Ivoire, au lendemain de son discours prononcé à l’occasion du 60ème anniversaire de l’Indépendance, les réactions à l’officialisation de la candidature à un troisième mandat du président Alassane Dramane Ouattara (ADO) campent le décor d’une Côte d’Ivoire divisée. D’un côté, des partisans soulagés de voir le chef de l’État défendre les couleurs du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). De l’autre, une opposition qui dénonce une candidature à ses yeux illégale. Entre les deux, une opinion publique inquiète, surtout après les manifestations à Abidjan et à l’intérieur du pays, pour dénoncer la candidature du président Alassane Ouattara. Dans la commune de Yopougon (Nord d’Abidjan), tout comme dans les villes de Bonoua (Sud ivoirien) et de Soubré (Nord-ouest), des jeunes ont, soit érigé des barrages et incendié des pneus, soit organisé des marches pour dire non à un troisième mandat. Le moins que l’on puisse dire, le risque d’instabilité en vue des présidentielles du 31 octobre prochain, pèse sur le pays. La crise postélectorale de 2010-2011 reste encore fraiche dans les mémoires.
L’OPPOSITION GUINEENNE VENT DEBOUT CONTRE UNE TROISIEME CANDIDATURE
On n’est pas loin du même scénario en Guinée, où le président Alpha Condé est désigné candidat à la présidentielle d’octobre prochain par les délégués du parti au pouvoir en Guinée (RPG-Arc-en-ciel), ainsi que la Coalition démocratique pour le changement dans la continuité (CODECC), qui réunit des partis politiques alliés au RPG-Arc-en-ciel. Pourtant, bien avant ces propositions, l’opposition guinéenne, qui était persuadée de la troisième candidature du président sortant, avaient lancé le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc), formé des principaux partis d’opposition et d’organisations de la société civile. Leur mobilisation anti-Condé avait été plusieurs fois réprimée, faisant des dizaines de morts parmi les manifestants. Pour autant, le Front n’en démord toujours pas, même s’il a reporté son appel à manifestation du jeudi 6 août dernier, «en raison des examens scolaires». Un front a été ouvert dans la diaspora, avec un collectif d’opposants dénommé “Collectif pour la transition en Guinée“. La dite entité a déclaré avoir déposé une plainte devant le Parquet financier de Paris, mardi 4 août, contre le président Alpha Condé et plusieurs de ses proches pour corruption, trafic d’influence et blanchiment de corruption.
MALI : LE M5-RFP SE BRAQUE, MALGRE LES PROPOSITIONS DE SORTIE DE CRISE DE LA CEDEAO
Quid de la crise socio-politique au Mali, qui a obligé les chefs d’Etat de la Cedeao a, non seulement dépêcher une mission de médiation à Bamako, mais surtout à organiser un sommet extraordinaire des chefs d’Etat sur la situation au Mali ? En tout état de cause, malgré les propositions de sortie de crise formulées par la Cedeao, dont la formation d’un gouvernement d’union national, la démission des 31 députés, entre autres, le Mouvement du 05 juin (M5-RFP) a encore manifesté le mardi 11 août, à Bamako. Avec à leur tête leur leader moral, Imam Dicko, les responsables du mouvement contestataire réclament toujours la démission du président de la République, Ibrahima Boubacar Keita et le départ de son Premier ministre. Ils demandent, aussi, la libération du chef de file de l’opposition, enlevé par des hommes armés alors qu’il battait campagne pour le premier tour des élections législatives de mars dernier.
MACKY DECRYPTE LE MESSAGE DE LA RUE ET PREND AU SERIEUX LA NOTE DU QUAI D’ORSAY SUR L’EFFET PANGOLIN
Au Sénégal, le pilotage à vue dont ont fait montre les autorités, vacillant entre reculades spectaculaires, décisions controversées et stratégie de riposte inexistante, ou du moins, inconnue et/ou incomprise des populations, avait soulevé un dégout généralisé des jeunes du pays très dynamiques dans le secteur informel. Fort heureusement, le chef de l’Etat avait très tôt fait de décrypter le message des manifestations à Thiès, Touba, Mbacké (pour la levée de l’interdiction du transport interurbain), Tambacounda (intifada des Jakartamen), Cap-Skiring (émeutes de l’eau), Niary-Tally, Grand-Yoff, Grand-Dakar et Pikine, mais aussi à Kaolack et Kaffrine. En Conseil des ministres, le mercredi 3 juin dernier, le président Sall avait donné instruction aux ministres en charge des Transports terrestres et aériens, en relation avec le ministre de l’Intérieur, de travailler avec les partenaires du secteur des transports, à la levée des restrictions selon des modalités à convenir. Sitôt dit, sitôt fait. C’est pour dire que le chef de l’Etat, Macky Sall, à travers cette oreille attentive tendue à la rue, accorde une attention particulière à la note du Quai d’Orsay sur l’Afrique et les conséquences de la pandémie. Dans ladite observation du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (Caps) du Quai d’Orsay publié par La Tribune, intitulée «L’effet Pangolin : la tempête qui vient en Afrique ?», les auteurs estiment que la pandémie de la Covid-19 pourrait être «la crise de trop, qui déstabilise durablement, voire qui mette à bas des régimes fragiles (Sahel) ou en bout de course (Afrique centrale)». Le président Sall a alors compris que les mesures de restrictions sont en train de saper l’équilibre fragile de l’informel, économie de survie quotidienne essentielle au maintien du contrat social, comme le prédisait ladite note du Caps du Quai d’Orsay.
LE DANGER N’EST JAMAIS LOIN
Toutefois, le danger n’est pas encore loin, dans la mesure où la forte propagation de la pandémie de la Covid-19 dans le pays, après la levée des restrictions et le relâchement général, a obligé les autorités à corser à nouveaux certaines mesures. Ce qui n’a pas été sans conséquence, d’autant plus que, le dimanche 9 août dernier, des jeunes en colère ont attaqué la Gendarmerie de Ballou, dans la région de Tambacounda, faisant 2 blessés dans les rangs des gendarmes. La raison, ils ont été empêchés de jouer au football, conformément à l’interdiction de rassemblements dans le cadre de la riposte contre la Covid-19.
Ailleurs, des autorités religieuses commencent à ruminer leur colère suite à une proposition de l’ancien ministre de l’Enseignement Supérieur, Mary Teuw Niane, notamment de ne célébrer le Magal et les Gamou qu’à titre symbolique pour éviter les grands rassemblements, terreaux propices à la propagation de la pandémie. A cela s’ajoute le déterrement de la hache de guerre par l’opposition «radicale» à cause de la gestion jugée «scandaleuse» de la Covid-19. Que dire des mouvements d’humeur de certains syndicats, ou encore les activations de certaines organisations de la société civile regroupées autour de «Aar Linu Bokk», «Nio Lank», «Doy na», etc. Si en plus de ces facteurs, le régime du président Macky Sall devait en rajouter une couche, avec l’histoire du troisième mandat, qui fait déjà polémique, alors qu’on est loin de 2024, le cocktail risque d’être très explosif.
CES OBSTACLES QUI AFFAIBLISSENT D’AVANCE LA CANDIDATURE DE MACKY
Alors que ses homologues de Côte d’Ivoire et de Guinée semblent dégager tous les obstacles sur leurs chemins pour un troisième mandat, le président Macky Sall, suspecté de vouloir se représenter en 2024, est plus que jamais dans une position inconfortable
Alors que ses homologues de Côte d’Ivoire et de Guinée semblent dégager tous les obstacles sur leurs chemins pour un troisième mandat, le président Macky Sall, suspecté de vouloir se représenter en 2024, est plus que jamais dans une position inconfortable. L’engagement des jeunes sénégalais et la Constitution de 2001 sont autant d’éléments qui risquent de faire voler en éclat le rêve d’un troisième mandat prêté à l’actuel chef de l’Etat.
Accusé à tort ou raison de vouloir briguer un troisième mandat à la tête du pouvoir exécutif, le président Macky Sall est désormais seul face à son destin. En effet, après la décision très risquée de son ami et proche, Alassane Dramane Ouattara (ADO), chef de l’État ivoirien de se porter candidat à 78 ans pour un 3ème mandat présidentiel à la prochaine élection prévue le 31 octobre prochain, son homologue guinéen, Alpha Condé a franchi la première étape, sur deux, vers ce mandat de plus en plus considéré comme celui de trop, en perspective de sa candidature pour la présidentielle du 18 octobre en Guinée. Il ne reste que lui dans le trio des chefs d’Etat jusqu’ici accusés par une partie de leurs opinions publiques de nourrir des velléités de braver le principe des deux mandats présidentiels fixé par la Cedeao au sein de ses Etats membres. Aujourd’hui, tous les yeux des observateurs de l’actualité politique africaine sont braqués sur lui, analysant ses moindres faits et maux à la lumière de cette éventuelle candidature pour ce 3ème mandat dont la bataille semble plus que jamais perdue d’avance , du fait de plusieurs éléments.
La première chose qui n’a rien à voir avec le débat juridique qui ne milite pas en faveur de cette candidature reste sans nul doute la bombe à retardement qu’est la jeunesse sénégalaise. Contrairement à la Guinée ou la Côte d’Ivoire où les alternances politiques sont faites par le biais d’une combinaison politico-militaire, au Sénégal, c’est plutôt l’engagement de la jeunesse qui, pour le moment fait et défait les changements de régime. En 2000, comme en 2012, son engagement a été plus que déterminant dans les batailles politiques qui ont abouti aux deux alternances. Outre cet aspect, il faut également citer le caractère différent du contexte des candidatures pour un 3ème mandat des présidents, ADO et d’Alpha Condé et celui du président Sall, au cas où il déciderait de renier une fois de plus son engagement.
En Côte d’Ivoire, comme en Guinée, les présidents, ADO et Alpha Condé sont passés par la voie utilisée en 2012 par le président Abdoulaye Wade pour défendre et présenter leur 3ème candidature, en l’occurrence une nouvelle Constitution qu’ils ont fait adopter, laquelle inaugure une nouvelle République. D’ailleurs, dans une interview accordée à la radiotélévision ivoirienne (Rti), le 6 août 2019, veille de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance de son pays, le chef de l’État ivoirien, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait indiqué que le nouveau texte fondamental qui fonde la Troisième République promulgué le 8 novembre 2016 «me permet de faire deux autres mandats».
En Guinée également, c’est le même argument qui est évoqué par le président Condé (81 ans), élu en 2010 et réélu en 2015, pour justifier son envie de «s’éterniser» au pouvoir. Après avoir passé plus de la moitié de sa vie à prôner la limitation des mandats en tant que chef de l’opposition guinéenne. Au Sénégal, le président Sall ne pourra pas évoquer cet argument de nouvelle Constitution pour défendre un éventuel projet de «s’éterniser» au pouvoir. Même si certains de ses partisans brandissent cette thèse pour théoriser la faisabilité juridique d’une éventuelle 3ème candidature, cela ne passe pas. Le Sénégal n’a pas connu, sous le magistère du président Sall, un changement de Constitution mais plutôt une révision de la Constitution de 2001, laquelle a inauguré la quatrième République dans notre pays. Les trois autres referendums qui ont abouti à des nouvelles Constitutions sont ceux organisés en 1959, 1960 et 1963. Pour ce qui est du référendum du 20 mars 2016 organisé par le président Sall, autour des quinze points tirés du projet de nouvelle Constitution rédigée sur la base des conclusions des Assises nationales proposées par la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri), et qu’il avait rejeté de facto, il portait sur une révision de cette Constitution de 2001.
par Jean-Pierre Bat
AYUBA SULEIMAN DIALLO, ARISTOCRATE DU BOUNDOU, ESCLAVE ET GENTLEMAN LONDONIEN
En trois ans, il est passé de la noblesse peule à l’esclavage transatlantique, de la Sénégambie au Maryland puis à Londres avant de revenir au Boundou avec les honneurs
Libération Africa4 |
Jean-Pierre Bat |
Publication 13/08/2020
En 2015, une incroyable découverte a été exhumée à la British Library : une lettre signée par Ayuba Suleiman Diallo, originaire de la vallée du fleuve Sénégal, à son père. Cette archive jusqu’alors inconnue est inédite à plusieurs titres. D’abord par sa géographie : pourquoi cette lettre se retrouve-t-elle à Londres ? Par sa forme ensuite : pourquoi est-elle écrite en trois langues, anglais, arabe et français ? Par son but enfin : à quoi correspondent les 32 personnalités sénégambiennes qu’identifie Ayuba Suleiman Diallo dans son courrier ?
Itinéraire d’un aristocrate musulman du Boundou au XVIIIe siècle
Pour comprendre les raisons et les conséquences de ce courrier, il convient de revisiter la biographie de son auteur. Ayuba Suleiman Diallo est né en 1701 dans le Boundou, un royaume fondé au XVIIe siècle et promis à une grande influence dans la sous-région. Ayuba Souleiman Diallo est le petit-fils d’Ibrahim Diallo, un Peul qui a fondé le village de Boundou avec l’autorisation du roi du Fouta-Toro. Depuis Ibrahim Diallo, les almamys du Boundou luttent contre la traite esclavagiste Atlantique. À la suite d’Ibrahim Diallo, ils fondent leur posture sur une interprétation du droit islamique et prônent que « Tous ceux qui viendraient se réfugier ici [à Boundou] seraient protégés de l’esclavage, ce privilège n’étant toutefois réservé qu’à ceux qui savent lire et reconnaître le nom de Dieu ». En d’autres termes, aux musulmans éduqués dans la foi.
Ayuba Souleiman Diallo appartient à une dynastie de lettrés musulmans. Élevé dans la foi, il reçoit son éducation coranique avec Samba Gueladio Diegui, futur roi du Fouta-Toro dont Boundou reste proche. Ayuba est un imam et un noble peul, avec tous ses signes socio-économico-culturels distinctifs. Si le Boundou protège les musulmans de l’esclavage, ce royaume n’en pratique pas moins l’esclavage sur les kufr (ou cafres, c’est-à-dire les incroyants). En 1731, alors qu’il voyage avec son interprète Loumein Yoas sur les rives du fleuve Gambie pour aller vendre deux esclaves contre du bétail, il est lui-même capturé par des Mandingues, réduit en esclavage et vendu au capitaine Pike de la Royal African Company (RAC). Son interprète subit le même sort à ses côtés. Ayuba Souleiman Diallo parvient toutefois à négocier avec Pike d’envoyer un courrier à son père, au Boundou, pour que ce dernier le rachète contre deux esclaves. Mais la réponse arrive trop tard : le bateau esclavagiste a levé l’ancre depuis bien longtemps. Cette idée d’écrire une lettre à son père aura cependant une grande importance pour la suite de son aventure.
De l’esclavage à la réhabilitation (1731-1734)
Ayuba Souleiman Diallo a 29 ans ; il est envoyé dans la colonie anglaise du Maryland, à Annapolis, en 1731. Il y est vendu comme esclave pour travailler à la plantation de tabac de monsieur Tolsey. Après seulement quelques semaines, Ayuba s’évade de la plantation… mais il est rattrapé et envoyé en prison. C’est dans ces circonstances qu’il rencontre Thomas Bluett, avocat, pasteur anglican et juge à Annapolis. Bluett découvre face à lui un fin lettré religieux ; la piété de l’imam résonne avec la ferveur religieuse du pasteur. Bluett est tout simplement impressionné par la culture et la science arabo-musulmane d’Ayuba. C’est lorsqu’un esclave locuteur wolof traduit en anglais les propos d’Ayuba que Tolsey et Bluett découvrent qu’il s’agit d’un aristocrate peul. Tolsey l’autorise à écrire une lettre en arabe à l’adresse de son père. C’est la fameuse lettre trouvée à la British Library en 2015. Ayuba sollicite dans ce courrier 32 personnalités capables d’attester de son identité de fils du roi du Boundou. Ainsi, la tactique épistolaire qui a échoué en 1731 avec Pike lui a finalement permis de reconquérir sa liberté en 1733. Car entre-temps, cette lettre passe entre les mains de James Oglethorpe, directeur de la RAC et fondateur de la colonie de Géorgie en Amérique en 1732. La lettre étant authentifiée et l’histoire d’un noble asservi ayant attiré l’attention d’Oglethorpe, ce dernier décide de l’envoyer au bureau londonien de la RAC, accompagné de Thomas Bluett : c’est au cours du voyage qu’Ayuba commence à apprendre l’anglais.
DE LA CRÉDIBILITÉ DE LA PAROLE À LA PERSUASION PAR L’ÉMOTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Le discours officiel s'est progressivement étiolé depuis le début de la pandémie, pour finir par devenir inopérant. Conséquence : le virus continue sa marche folle - Comment sonner la remobilisation ?
Lamine Niang et Abdoulaye Cisse |
Publication 12/08/2020
Dans ce nouveau numéro de Lu Bees, Lamine Niang s’interroge depuis Montréal à propos de la crédibilité de la parole gouvernementale sénégalaise. Depuis le début de la pandémie , les autorités publiques cherchent à convaincre les citoyens du respect des règles sanitaires, mais les actions qu’elles posent semblent ramer à contre courant du discours véhiculé, ce qui décrédibilise la valeur du message.
Abdoulaye Cissé est marqué par l’appel de détresse de madame le maire de Banjul, dépassée par la tragédie des décès liés au COVID-19 dans son pays. Le journaliste met en parallèle la situation au plan national et se demande si l’on est encore capable de susciter autant d’émotion au Sénégal afin de conjurer le mauvais sort.
Après le constat, Lamine Niang et Abdoulaye Cissé nous donnent successivement l’exemple du Maroc et du Rwanda, deux des quatre pays africains exceptionnellement autorisés à entrer dans l’espace Schengen et qui se distinguent positivement dans leur bonne gestion de la pandémie.
Lu Bees est talk audiovisuel hebdomadaire de SenePlus réalisé et monté par Boubacar Badji.
LES CAS COMMUNAUTAIRES TOUJOURS EN HAUSSE AVEC 115 NOUVELLES INFECTIONS
Sur 1.842 tests réalisés, 207 sont revenus positifs, dont 115 cas communautaires et 92 cas contacts suivis par les services sanitaires, a déclaré le Directeur de la prévention, El Hadj Mamadou Ndiaye
Dakar, 12 août (APS) - Le nombre de cas communautaires, en hausse depuis une semaine, dépasse désormais largement celui des cas contacts suivis par les services sanitaires, à l’image de ce mercredi où 115 cas ont été enregistrés sur 207 tests revenus positifs.
Sur 1.842 tests réalisés, 207 sont revenus positifs, dont 115 cas communautaires et 92 cas contacts suivis par les services sanitaires, a déclaré le Directeur de la prévention, El Hadj Mamadou Ndiaye, lors d’un point quotidien de la situation sur la pandémie. Il en résulte un taux de positivité de 24,11%.
Le Dr Ndiaye a annoncé que quatre nouveaux décès ont été enregistrés mardi.
Les cas communautaires sont répartis entre Ziguinchor (12), Saint-Louis (11), Thiès (10), Mbao (6), Keur Maasar (5), Almadies (4), Guédiawaye (4), Liberté – (4), Maristes (4), Cité Djily Mbaye (3), Hlm5 (3), Mekhé (3), Ngor (3), Parcelles Assainies (3), Richard Toll (3), Rufisque (3), Cité Port (2), Dakar Plateau (2), Mbour (2), Médina (2), Ouest Foire (2), Popenguine (2), Yoff (2).
Les localités de Boungkiline, Cambérène, Castors, Derklé, Dieuppeul, Khombole, Liberté 1, Matam, Mermoz, Nord Foire, Pikine, Saraya et Sédhiou ont enregistré chacune un cas.
Dans les centres de traitement épidémiologique, 74 patients hospitalisés ont été testés négatifs et déclarés guéris alors que 52 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour, 11.587 cas ont été déclarés positifs dont 7.523 guéris, 242 décédés et 3821 sous traitement.
Le Directeur de la prévention a exhorté les populations au port correct du masque qui reste obligatoire, au lavage des mains et à la distanciation physique d’au moins un mètre pour arriver à la rupture de la chaîne de transmission du virus fortement contagieux
DES COLLECTIVITES TERRITORIALES AU BORD DE L’IMPLOSION
Lancée le 19 mars 2013 par le président Macky Sall, la réforme acte III de la décentralisation, dont l’objectif est de faire des collectivités territoriales des espaces viables porteurs de développement, peine toujours à prendre son envol
Lancée le 19 mars 2013 par le président Macky Sall, la réforme acte III de la décentralisation, dont l’objectif est de faire des collectivités territoriales des espaces viables porteurs de développement, peine toujours à prendre son envol. Le retard noté dans le lancement de la 2ème phase de cette réforme qui devait intervenir au lendemain des élections municipales et départementales de 2014 a fini de plomber l’existence même de certaines collectivités territoires.
S’il y a vraiment un secteur qui est toujours en attente de la concrétisation des engagements de l’actuel chef de l’Etat, c’est bien celui de la décentralisation. En effet, au lendemain de son accession au pouvoir, le président Sall s’était engagé à l’asseoir comme un acte prioritaire de la réforme de l’Etat visant à faire des collectivités territoriales des espaces viables porteurs de développement.
Ainsi, en 2013, il a procédé au lancement de la troisième étape du processus de décentralisation enclenché au Sénégal depuis 1972 avec la création des communautés rurales. Dénommée acte III de la décentralisation, cette réforme a pour objectif d’apporter des réponses aux défis liés à la faiblesse de l’aménagement des terroirs mais aussi au financement les collectivités locales. Aujourd’hui, sept ans après le lancement de l’acte III, force est de constater que les fruits n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs.
La situation actuelle des collectivités territoriales est toujours en deçà des attentes du chef de l’Etat. Et ce, sur tous les plans. Hormis la communalisation intégrale sur le papier et le renforcement des compétences transférées aux collectivités territoriales, la vision fondatrice de l’Acte III de la décentralisation déclinée par le président Sall lors de son discours devant les acteurs du développement des territoires, le 18 mars 2013, peine encore à prendre forme.
La 2ème phase de l’Acte III présentée comme le moteur de cette réforme et qui devait être lancée au lendemain des élections municipales et départementales de 2014 n’est toujours pas effective. Résultats, la mise en place des pôles de développement économique qui devait apporter des réponses aux problèmes d’incohérences territoriales sur la base d’un modèle d’aménagement du territoire adéquat est au point mort. Des collectivités territoriales toutes entières sont au bord de l’implosion et certaines sont même aujourd’hui confrontées aux problèmes les plus élémentaires comme prendre en charge les salaires de ses agents du fait de l’absence d’un dispositif de financement efficace opérationnel.
Alors que l’esprit de l’acte III est de faire des territoires de véritables zones porteuses du développement qui placera le Sénégal dans le cercle des pays émergents à l’horizon 2035, grâce à l’élargissement de leurs assiettes fiscales et la réforme du cadre juridique qui leur ouvrira des financements innovants, tels que les emprunts, partenariat public-prive et financements verts. La plupart des collectivités territoriales fonctionnent en effet comme des services déconcentrés de l’Etat, du fait qu’elles tirent l’essentiel de leurs ressources de l’appui de l’Etat, à travers les fonds de dotation et d’équipement des collectivités territoriales