La direction du Parti socialiste qui s’était jusque-là contentée de l’opposition énigmatique de Khalifa Sall, doit compter désormais avec la fougue de Barth.
Vêtu d’une chemise vert-olive à manches courtes et drapé d’une écharpe d’une teinte plus foncée, Barthélémy Dias s’est encore livré à son jeu favori depuis quelque temps : taper sur la direction du Parti socialiste. Dans la soirée d’hier, le terrain de basket de l’Unité 19 des Parcelles Assainies a accueilli ce tribun hors pair qui a dit tout le bien qu’il pensait de la sortie de Serigne Mbaye Thiam, vendredi dernier.
‘‘ Le Ps ne s’est jamais réuni en cachette pour proclamer des résultats.'' Pour la première fois, vous allez assister à une plainte déposée par des socialistes contre d’autres frères de parti pour faux et usage de faux’’, déclarait-il dans une harangue entretenue par des jeunesses socialistes dissidentes.
Mais pour le maire de Sicap-Sacré-Cœur-Mermoz, il serait un peu réducteur quand même de limiter seulement ses sorties à des oppositions contre les socialos en chef.
Pour le fils de Jean-Paul Dias, autre politicien émérite, il est question de défendre l’héritage laissé par Senghor et Diouf. Nouvel empêcheur de tourner en rond, après son électron libre de camarade Malick Noöl Seck, Barth a la chance de n’être pas isolé dans sa démarche. Des cadres socialistes du département de Dakar sont également dans une logique de sédition d’avec la direction du Ps.
Le maire de Dalifort Idrissa Diallo, Bamba Fall de la Médina, Aïssata Tall Sall de Podor et l’épouvantail de Dakar, Khalifa Sall ne font plus mystère de leurs profonds désaccords avec les menées solistes d’OTD. Ses complications judiciaires ne seraient pas étrangères à cette option.
Verve
Dias fils est le sosie d’un père dont la particularité est de ne pas mâcher ses mots. Le successeur de Cheikh Seck à la tête des jeunesses socialistes n’a tellement pas sa langue dans sa poche que s’en dégage la perception, erronée ou avérée, d’un personnage bouffi par l’irrévérence. Phrasé très clair dans sa voix imposante de stentor, le maire en dégage. Etre sous les feux de l’actualité n’est pas une première pour lui. Mais cette conjoncture présente a la particularité d’être le tournant de sa vie politique : mort d’homme pour laquelle il doit faire face à Dame Justice accouplée à une crise interne au Parti socialiste.
La verve de son verbe, pour laquelle il est réputé, prend pourtant un coup de froid dès qu’il s’agit de parler de la mort de Ndiaga Diouf pour laquelle il est poursuivi. ‘‘J’ai des regrets comme tout le monde ici présent. Je me suis tenu près de son père au tribunal et j’ai ressenti de la peine’’, lançait-il jeudi dernier en conférence de presse, après avoir fait face aux juges.
En décembre 2011, des hommes ont assiégé sa mairie de Sicap Sacré-Cœur Mermoz. S’ensuivit l’une des images culte, quoique très regrettable, de l’histoire politique du Sénégal. Sur une vidéo de la Tfm, on aperçoit l’édile tenir une arme à feu et dégainer.
Survint alors mort d’homme dont les tentatives de mise à profit politicienne toutes aussi maladroites et révoltantes ont (re) conduit Barth devant la Justice jeudi dernier. Un virage que le député-maire compte négocier dans la plus grande sérénité, lui qui n’a jamais cessé de clamer son innocence aussi bien sous l’adversité hostile du régime libéral que sous la complaisance fluctuante des marron-beige
. Preuve d’une bonne foi qu’il ne cesse de clamer haut et fort, c’est presque dans une supplique médiatisée que l’édile a demandé à l’Assemblée nationale de lever son immunité parlementaire pour qu’il puisse faire face à la justice. ‘J’ai dit au juge que je renonçais à mon immunité mais il m’a dit qu’elle ne m’appartenait pas et que je ne pouvais y renoncer par conséquent’’, implorait-il
‘‘Fougueux, mais...’’
‘‘Il peut être fougueux, mais sans plus’’, témoigne un des nombreux maires présents à la rencontre d’hier. Pour cet élu qui tient à garder l’anonymat, Barth gagnerait ‘‘à être moins spontané. Ça a le désavantage d’être très mauvais pour quelqu’un qui veut développer une carrière politique’’, poursuit-il.
A l’image de la campagne de destruction des panneaux publicitaires de son périmètre communal. Excédé par le non-paiement de taxes à sa commune, l’édile s’était tout bonnement chargé de cette tâche, causant l’ire de 22 agences publicitaires.
‘‘J’ai détruit des supports de détournement de deniers publics implantés illégalement sur mon périmètre communal’’, s’était-il défendu devant les juges en janvier dernier. Quelques semaines plus tard, ce sont les mécaniciens de l’ancienne piste, ‘‘occupants illégaux des lieux’’ qui disent avoir reçu la visite de Barth avec une arme à feu.
Le maire rejette en bloc et parle d’un teaser. Pour le premier cas, son statut de parlementaire ne l’avait pas empêché d’être traîné devant la justice, où il a obtenu gain de cause. Un bon augure sur lequel il ne cracherait pas pour clore l’affaire Ndiaga Diouf.
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Autoroute à péage : Le tarif du tronçon Diamniadio-AIBD-Sindia réduit de 2.400 à 1.600 francs
Dimaniadio, 24 oct (APS) - Le président de la République, Macky Sall, a appelé lundi à considérer l'autoroute à péage comme une "voie ouverte à tous" et non pas comme "une voie réservée aux riches", signalant que le tarif du péage sur le tronçon Diamniadio-Sindia a été réduit de 2.400 francs CFA à 1.600 francs CFA.
"L'autoroute ne doit pas être perçue comme une voie réservée aux riches qui ont les moyens de payer des tarifs élevés mais comme une voie ouverte à tous par l'application de tarifs supportables par les usagers et économiquement viables pour l'entreprise concessionnaire", a-t-il dit.
Il présidait l'inauguration du tronçon de l'autoroute à péage Diamniadio-AIBD-Sindia d'une longueur de 16,500 km, réalisé par la société française Eiffage Sénégal.
Macky Sall a rappelé qu'il était "soucieux" du tarif initial du péage, estimant que "c'est une question d'inclusion, d'équité et de justice sociale". "Voilà pourquoi j'avais demandé à un comité ministériel d'engager le dialogue avec la société Senac SA pour réduire les tarifs de paiement initialement prévus", a expliqué le chef de l'État. Ces négociation se sont déroulées selon lui dans un "véritable esprit d'ouverture pour arriver à des tarifs consensuels".
Il a ainsi rappelé que le tarif initial Diamniadio-Aibd était de 1.600 francs et qu'il fallait y ajouter 800 francs, pour le tronçon Abid-Sindia, soit au total 2.400 francs. Avec les tarifs révisés, dit-il, l'usager qui veut se rendre de Diamniadio à Sindia paiera 1.600 francs, bénéficiant ainsi d'une réduction de 800 francs CFA, a-t-il relevé.
"C'est le même tarif de 1.600 qui sera appliqué pour les véhicules quand l'autoroute sera prolongée jusqu'à Mbour", a promis le président Sall.
Pour lui, "le péage n'est pas une option mais une nécessité". Il estime que ces infrastructures sont "très coûteuses pour le budget national. Selon lui, "rares sont les partenaires seuls qui peuvent contribuer à leur financement". "C'est donc par le péage que nous pourrons rembourser les prêts et assurer l'entretien des infrastructures. Ainsi, nous limitons l'endettement de l'État et nous assurons la durabilité de nos infrastructures", a-t-il expliqué.
Poursuivant son propos, le chef de l'État a rappelé que "partout dans le monde, le développement des infrastructures a un coût supporté en parti par les usagers". Il a exhorté les Sénégalais" à se sentir "fiers de payer" par eux-mêmes "le coût de nos progrès et de notre développement".
QUE CONSTATE-T-ON AU SÉNÉGAL ?
La réponse de l'ACT à Ibrahima Sène et à Ousmane Khouma: Certains dirigeants couchés, mais armés de leur pouvoir, qui souhaitent le statu quo et acceptant de spolier le pays de ses ressources naturelles, et le Peuple debout réclamant le retour de ce qui …
Par sa seconde lettre adressée au Président de la République, Abdoul Mbaye, Président de l'ACT, a démontré que les premiers décrets ayant permis l'attribution des permis de recherche dont ont bénéficié Frank Timis et ses associés, ont été corrompus par de fausses informations données par le Ministre signataire des rapports de présentation qu'il a adressés directement à M. le Président de la République.
Ce que recherchent avant tout Abdoul Mbaye, l'ACT et aujourd'hui l'ensemble de l'opposition regroupée au sein du Front pour la Défense du Sénégal, c'est l'annulation des effets de ces décrets corrompus par de fausses informations, et par conséquent le retour à la Nation sénégalaise des 30% au moins des droits sur les permis aujourd'hui mis entre les mains de Frank Timis.
Non, M. Ibrahima Sène ! Ces 30% ne doivent pas être donnés à Total. Ils doivent revenir aux Sénégalais, qui en disposeront dans une transparence totale. Nous constatons avec regret que vous vous y opposez, préférant un statu quo qui semble faire votre affaire pour mériter votre statut d'allié. C'est triste pour l'histoire du PIT. C'est triste pour l'histoire du Sénégal.
Aujourd'hui que constate-t-on au Sénégal ? Certains dirigeants couchés, mais armés de leur pouvoir, qui souhaitent le statu quo et acceptant de spolier le pays de ses ressources naturelles, et le Peuple debout réclamant le retour de ce qui lui revient au profit de la nation et de sa jeunesse.
Pour ce qui concerne vos contorsions à la recherche de responsabilités avec le seul souci de sauver qui vous savez, retournez donc prendre des cours de droit en évitant ceux de Ousmane Khouma, estampillés APR Fouta, même si vous vous trouvez du même mauvais côté pour le Sénégal. Dans cette attente prenez le temps de consulter Wikipédia sur la notion du contreseing en général, et celle d'un décret présidentiel en particulier. Vous y apprendrez beaucoup sur les responsabilités respectives du signataire et du contresignataire. N'oubliez pas non plus de vous former sur la responsabilité pénale puisque nous sommes en présence d'un rapport signé. Et ne faites surtout pas comme Khouma qui a déjà trouvé son coupable présumé (le contresignataire !) pour lui loger une balle dans le pied.
Mais surtout apprenez à respecter les règles minimales de la justice : commençons par des enquêtes comme nous l'avons proposé, et faisons ensuite exploser la vérité à la face des Sénégalais et du monde. Nous réitérons d'ailleurs notre invite aux Représentants du Peuple de faire usage de leurs pouvoirs constitutionnels, en créant une commission d'enquête.
Dans le nord du pays samedi dernier, le président de la République Macky Sall a procédé à l’inauguration de la caserne de gendarmerie de Dagana et de la centrale solaire de Bokhol. Ce dernier ouvrage qui a coûté 17 milliards de nos francs permet d’éclairer 9 000 ménages et couvre les besoins en électricité de 160 000 personnes.
Après avoir sillonné les localités de Kaolack, Kaffrine, Koungheul et Tambacounda dans le cadre d’une tournée économique, le président de la République a été ce week-end dans le nord du pays plus précisément à Bokhol. Dans le fief du directeur général de la Senelec, le chef de l’Etat a procédé à l’inauguration d’une centrale solaire. D’une puissance de 20 MW, cet ouvrage figure, selon le Président Macky Sall, parmi la première génération de cette envergure dans la sous-région.
D’un coût global de 17 milliards de nos francs, il est le fruit d’un partenariat public-privé entre la Caisse des dépôts et consignations et des investisseurs privés nationaux et étrangers et où l’actionnariat local détient 45% des parts.
‘’Le montage financier de ce projet correspond exactement à l’idée que je me fais du processus de développement ; à savoir que sur la voie du progrès, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes, par la mobilisation de nos propres moyens. Je suis surtout satisfait et fier de constater que l’installation de cette centrale s’est faite en six mois seulement et a mobilisé 300 travailleurs provenant surtout des localités environnantes, avec l’appui de la SENELEC et du Ministre de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables’’, a déclaré le chef de l’Etat.
Selon Macky Sall, la centrale solaire de Bokhol donne aujourd’hui une grande leçon à méditer ; une leçon de travail bien fait et dans les délais ; une leçon qui signifie qu’à force de volonté et de détermination, nous pouvons réaliser toutes les ambitions du Sénégal émergent. ‘’A tous ceux qui en doutent encore, je demande de venir apprendre la leçon de Bokhol’’, lance-t-il comme pour défier ses adversaires.
Avant d’ajouter : ‘’à l’image du Walo éternel, la cité de Bokhol doit aussi être fière de nous avoir mis dans le bon sens de l’histoire et de l’actualité à quelques semaines de la COP22 à Marrakech (Maroc) où il sera beaucoup question d’énergies renouvelables’’ a-t-il précisé.
Tout comme le président de la République, le Directeur général de la Senelec a lui magnifié l’érection de cette centrale solaire dans cette partie du nord. Mouhamadou Makhtar Cissé a soutenu d’ailleurs que cette centrale de Bokhol va permettre d’injecter 20 MW supplémentaires dans le réseau électrique de la Société nationale d’électricité. Et, ajoute-t-il, ‘’l’énergie qui y sera produite sera livrée à la Senelec suivant un contrat d’achat d’énergie d’une durée de 20 ans et permet de couvrir les besoins de 9 000 ménages’’.
Pour sa part, le directeur de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Thierno Seydou Niane, a déclaré que conformément aux directives du chef de l’Etat, la structure qu’il dirige a participé au nom et pour le compte de l’Etat du Sénégal à la construction de cette centrale. ‘’C’est le fruit d’un partenariat public privé et d’un montage financier innovant. La CDC est le seul actionnaire institutionnel public présent au tour de table, avec près de 33% du capital’’, a-t-il indiqué.
Selon lui, ce projet est la matérialisation de la vision du chef de l’Etat qui prône la diversification des sources de production d’électricité à travers un mix énergétique apte à garantir au Sénégal une sécurité et une meilleure disponibilité dans l’approvisionnement en énergie.
‘’A l’heure de la transition énergétique et écologique, ce projet non polluant aidera significativement le Sénégal à respecter ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, notamment en termes de lutte contre le phénomène du changement climatique’’, a-t-il soutenu.
Erigée sur 50 hectares, la centrale solaire de Bokhol est constituée de 7500 panneaux de 265 watts chacun. L’énergie qui y sera produite, va permettre à la Senelec de couvrir les besoins de 160 000 personnes.
En annonçant sa démission de Timis Corp. Sénégal, jeudi 13 octobre, Aliou Sall espérait faire retomber la clameur suscitée par l'affaire Petro-Tim. C'est raté ! La polémique enfle avec de nombreuses questions sans réponses.
Aliou Sall a loupé son pari. Sa démission de Timis Corp. Sénégal, le 13 octobre, n'aura pas, comme espéré, fait retomber la polémique. Lui et son frère, le Président Macky Sall, continuent d'être la cible de l'opposition, qui les attaque de toutes parts avec l'arme redoutable que constitue l'affaire Petro-Tim.
Avant Aliou Sall, le Premier ministre, Mahammad Dionne, avait tenté le coup, en septembre dernier, au cours d'un point de presse. Comme contraint d'effectuer un saut périlleux, il regrettait : "Personnellement, j'ai pensé que ce faux débat sur l'exploitation des permis d'exploration était clos, suite aux différents éclairages des ministres Thierno Alassane Sall et Amadou Bâ, en charge respectivement de l'Énergie, et de l'Économie, des Finances et du Plan", avant de plonger poings et pieds liés : "Mais devant la persistance des sorties hasardeuses qui visent à entretenir le flou sur cette question, parce que le Peuple nous écoute, parce que le marché nous observe, il nous revient de donner aux Sénégalaises et aux Sénégalais, la bonne information."
Le chef du gouvernement n'a pas connu plus de succès que les membres du gouvernement qui l'avaient précédé dans cet improbable exercice d'explications. Malgré un exposé détaillé de la situation, malgré les menaces de poursuites judiciaires contre "quiconque diffusera de fausses nouvelles" et malgré la publication des contrats pétroliers sur le site du gouvernement, rien n'y fit. La clameur demeure. L'affaire Petro-Tim continue de dominer l'actualité. Polluant la vie au régime en place, avec son suspense, ses rebondissements et ses nombreuses questions sans réponses.
1. Macky Sall savait-il pour Aliou Sall ?
Dans une lettre ouverte qu'il lui a adressée en août dernier, l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a presqu'apostrophé le chef de l'État. Il lui a demandé s'il savait que son frère était administrateur de Patro-Tim Sénégal avant d'apposer sa signature sur les décrets attribuant à Petro-Tim Limited les permis pour les blocs de Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond. Une interpellation restée sans suite puisque ni le Premier ministre, Mahammad Dionne, encore moins le Président Macky Sall ne se sont hasardés à répondre.
2. Aly Ngouille Ndiaye a-t-il floué le chef de l'État ?
Abdoul Mbaye est revenu à la charge ce vendredi. Dans une nouvelle correspondance, il souligne d'abord que certains points de sa précédente lettre sont restés sans réponse avant d'agiter une nouvelle polémique. Celle-ci est toujours relative aux deux décrets qui attribuent à Petro-Tim Limited les permis d'exploration et d'exploitation de Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond. À l'en croire, les rapports de présentation des deux textes comportent "des inexactitudes d'une extrême gravité laissant supposer que ce sont bien des décrets corrompus par de fausses informations qui ont été signés".
Contrairement à ce qui a été dit dans les rapports, affirme le président de l'Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), "PetroAsia Resources Limited n'est pas un groupe de sociétés, mais une société au capital de 5 millions de francs CFA" ; cette société "n'est pas contrôlée par des investisseurs, mais par un individu, qui en est l'unique actionnaire" et elle "n'est pas dotée d'une expérience avérée et réussie dans le secteur de l'Énergie et notamment dans l'exploration-production des hydrocarbures".
Une telle révélation met en cause l'actuel ministre de l'Industrie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, dont les services, alors qu'il était chef du département de l'Énergie, avaient produit les rapports en question. Mais cette sortie d'Abdoul Mbaye trahit surtout sa volonté de se dédouaner, de montrer qu'il a contresigné les deux décrets sur la base de faux rapports.
3. Y a-t-il eu contrepartie financière dans la cession des blocs de Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond ?
Un épais voile de mystère entoure la cession des blocs de Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond. Ce, depuis que Timis Corporation a racheté Petro-Tim Limited, détenteur primitif des deux permis (90%) avant de céder, par la suite, 60% de ses parts à Kosmos Energy.
Pour Mahammad Dionne cette opération a été réalisée sans aucune contrepartie financière. Mais pour l'inspecteur des Impôts Ousmane Sonko, la réalité est autre. Il enfonce même le clou, défendant que Petro-Tim n'était qu'une société écran pour Timis" et que "de tels montages, qui se dénouent avec la transmission des titres à leurs véritables propriétaires, sont sous le coup de la loi fiscale".
Dès lors, croit savoir le président de Pastef/Les Patriotes, il y a un préjudice au détriment du Trésor public. Lequel est estimé, selon ses calculs, à 90 milliards de francs CFA. "Compte non tenu, ajoute Sonko, des conséquences éventuelles à tirer de la transaction entre Timis et Kosmos."
4. Le Code pétrolier sera-t-il réformé ?
Dans le hall de l'hôtel Radisson Blu, en marge d'une session de formation à la fiscalité destinée aux responsables de Pme, l'affaire Petro-Tim occupe la discussion entre deux inspecteurs des Impôts. Le Code pétrolier sous les yeux, ils confrontent leurs points de vue sur le sens de l'article 48 du texte adopté le 8 janvier 1998 et régissant le secteur des hydrocarbures au Sénégal.
Celui-ci stipule : "Les titulaires de convention ou de contrat de services ainsi que les entreprises qui leur sont associées dans le cadre des protocoles ou accords visés à l'article 8, alinéa 4 sont exonérés pendant les phases de recherche et de développement ; de tous impôts, taxes et droits au profit de l'Etat."
Ces exonérations concernent, notamment, "le revenu frappant les résultats des opérations pétrolières", "la production ou la vente des hydrocarbures bruts et tout revenu y afférent", "les produits pétroliers alimentant des installations fixes et les installations de forages".
Pour l'un des inspecteurs des Impôts, le Code étend cette faveur fiscale aux revenus tirés de la cession d'une convention ou d'un contrat de services. "Cette disposition est une façon d'attirer les compagnies d'exploration", argumente-t-il.
Son collègue n'est pas de cet avis. Il estime que les titulaires primitifs de permis d'exploration et d'exploitation ne doivent plus bénéficier des dispositions de l'article 48 du Code pétrolier à partir du moment où ils décident de commercialiser leurs titres. Il avertit : "Si cela était autorisé, ce serait la porte ouverte aux spéculations."
Cette différence d'interprétation trahit les imprécisions contenues dans le Code pétrolier. Des "aspérités" qu'Ismaïla Madior Fall veut voir gommées dans le contexte où le Sénégal est certain que son sous-sol est riche de pétrole et de gaz. "Les instruments qui régissent (le) code pétrolier ne sont pas très clairs. Donc, il est temps d'apporter des clarifications nécessaires", a tranché le conseiller spécial du chef de l'État lors de la présentation du rapport 2014 du comité national de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) dont il est le coordonnateur.
5. L'affaire Petro-Tim aboutira-t-elle à un procès ?
Les empoignades de l'affaire Petro-Tim se déroulent loin du terrain économique. Elles ont pour théâtre le champs politique et commencent à glisser sur le terrain judiciaire. Franck Timis, un des principaux acteurs de l'affaire, a déposé une plainte, notamment pour diffamation, contre 11 membres de l'opposition et de la société civile. Il vise 21 têtes. En réaction, l'opposition annonce sa plainte contre Franck Timis, lui-même, et Aliou Sall, accusés d'avoir fait perdre au pays la somme de 650 milliards de francs CFA dans des transactions douteuses liées au pétrole et au gaz découverts au Sénégal.
Ces plaintes aboutiront-elles à une explication devant un tribunal ? Le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, plaide en ce sens. Dans le quotidien La Tribune de ce lundi, il dit : « Je pense qu'il faut que ce procès ait lieu pour que l'on sache ce qui se passe. Au moins, ça nous permettra de savoir s'il y a des fautes, qui a fauté ou pas, de savoir aussi si l'intérêt du Sénégal a été spolié ou pas."
L'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye ne serait pas contre un tel glissement. Dans sa dernière lettre ouverte au chef de l'État, il déclare : "Nous vous recommandons, Monsieur le président de la République, en votre qualité de Gardien de notre Constitution et des intérêts supérieurs de notre Nation, d'engager sans délais toutes les enquêtes requises pour éclairer le peuple, sauvegarder ses intérêts, assurer la récupération au moins des 30% des droits sur les permis détenus par Timis Corporation."
BARTHÉLÉMY DIAS ET BABACAR DIOP DÉCHIRENT LES RÉSULTATS DU "VOTE"
La décision prise par le Parti socialiste (Ps) de poursuivre son compagnonnage avec "Benno bokk yaakaar" (Bby) n'agrée pas l'aile dure des "verts". Hier, Barthélemy Dias et Babacar Diop ont totalement remis en cause les résultats de la consultation de la base annoncés par Serigne Mbaye Thiam, lors d'une conférence de presse.
La guerre des tranchées continue de faire rage dans les rangs du Parti socialiste (Ps). Barthélemy Dias, député-maire de Mermoz-Sacré-coeur, et Babacar Diop, coordonnateur de la jeunesse pour le développement et le socialisme (Jds), ont contre-attaqué, hier, après que Serigne Mbaye Thiam a révélé que la base du Ps a béni la poursuite de leur compagnonnage avec "Bby", avec à la clé les résultats du "vote".
"Le Parti socialiste a toujours organisé des compétitions à l'interne, avec ce qu'on appelle des commissaires. Aujourd'hui, il n'y a eu aucune désignation de commissaires. Si vous demandez à monsieur X qui est le secrétaire général de sa propre coordination, d'organiser, dans sa propre coordination, une assemblée générale, vous comprendrez bien que le système est biaisé. Ensuite, vous comprendrez qu'une assemblée générale doit remplir des critères. 50% d'adultes, 30% de femmes et 20% de jeunes, comme le stipulent les textes du parti", a déclaré M. Dias. Avant de fulminer : "Ils n'ont absolument respecté aucun de ces critères".
Barthélémy Dias : "Le soutien du ps relève de la stratégie d'escroquerie..."
Le maire de Mermoz-Sacré-coeur - qui s'exprimait à l'occasion du rassemblement initié par la Jds, dans le cadre de sa tournée pour vulgariser sa pétition pour le départ du Ps du pôle présidentiel - a indiqué: "Le Ps, à travers sa direction, a décidé de chercher des voies et moyens pour donner des gages à Macky Sall, pour pouvoir en échange, avoir des postes et des avantages". Pour Barthélemy Dias, "cela est inadmissible".
Selon lui, c'est la raison pour laquelle, ils ont décidé de saisir l'opportunité que leur offre la Jds, à travers la pétition, "qui sera signée sur toute l'étendue du territoire national". "La Maison du parti est animée par des hommes qui n'ont plus envie de discuter, de convoquer des réunions, parce qu'étant minoritaires. Les hommes qui sont, aujourd'hui, intéressés par qu'une seule chose, c'est comment obtenir du parti au pouvoir des postes, des avantages, à travers cette fameuse escroquerie qui a pour nom 'Bby'", a également dit M. Dias.
Poursuivant son propos, le responsable socialiste à Dakar souligne : "Nous attirons l'attention de Macky Sall, pour lui dire que le Ps ne le soutiendra pas, parce que l'instance habilitée à le soutenir, en l'occurrence le Comité central, n'est pas réuni, pour le soutenir. Et à ce titre, nous demandons au Président Macky Sall de considérer que le soutien du Ps relève de la stratégie d'escroquerie que nous ne sommes pas disposés à cautionner".
Babacar Diop : "Les résultats annonces par Serigne Mbaye Thiam font froid dans le dos"
Barthélemy Dias a invité tous les militants, responsables et sympathisants du Ps à "se mobiliser, comme un seul homme", à "signer la pétition de la Jds" et à" accepter de soutenir la plainte qui sera déposée au tribunal de Dakar pour faux et usage de faux contre la direction du parti". "On espère que le droit sera dit. Parce qu'à partir de ce moment, tout ce que la direction du Ps a eu à poser comme acte deviendra caduc et sera annulé par le tribunal. La plainte sera déposée normalement mardi. On attend le retour d'Aïssata Tall Sall", a souligné le député-maire socialiste.
Pour le responsable de la Jds, Babacar Diop, "les résultats annoncés par Serigne Mbaye Thiam font froid dans le dos". "Ces résultats ne sont pas conformes à la réalité, à la démocratie, à notre époque. Même dans un régime communiste, on serait très gênés devant un tel score. Mais, cela montre que la direction de notre parti est archaïque, ses méthodes sont archaïques, son action est archaïque. Les résultats de Serigne Mbaye Thiam ont révélé qu'il y a une division au sein de notre parti. Il y a les Ps d'en haut et d'en bas. Il y a les Ps de la caste et des apparatchiks. Ces résultats n'engagent que l'appareil du parti. Ces résultats n'engagent pas le peuple des militants qui sont restés debout pour protéger, sauvegarder, l'héritage de Senghor", a pesté M. Diop.
Avant de conclure : "Il faut déchirer les résultats de Serigne Mbaye Thiam. La meilleure manière de déchirer ces résultats, c'est de signer cette pétition, se mobiliser, d'avoir 200 000 signatures, pour montrer que nous avons la majorité avec nous".
Le député-maire de Mermoz-Sacré-cœur a porté, hier, une vive réplique à son collègue et camarade de parti, Cheikh Seck. "Il y a deux types de militants. Il y a ceux qui sont du Ps, et il y a ceux qui sont de perroquets de service. Je ne polémique pas avec eux, je pense qu'il y a des députés, Thierno Bocoum, Hélène Tine, Seynabou Wade, entre autres, qui n'appartiennent même pas au Ps, qui ont confirmé avoir reçu ma correspondance. Je voudrais dire aussi que cette correspondance sera bientôt publiée dans la presse y compris celle qui a été envoyée à Cheikh Seck", a clairement indiqué Barthélemy Dias, lors du rassemblement initié, hier, aux Parcelles assainies, par la Jds.
Sur sa lancée, l'ancien leader de la Convergence socialiste de lancer :
"Je voudrais, tout de même, dire que j'ai remplacé Cheikh Seck à la tête du Mouvement national des jeunesses socialistes. C'est un homme que je connais très bien. Je voudrais seulement dire à l'attention de l'opinion nationale que j'ai été une fierté du Mouvement national des jeunesses socialistes. Je n'ai jamais été un vendeur de visa, un homme politique tordu qui verse dans l'escroquerie. Je pense que ceux qui ont eu à vendre des visas, jusqu'à construire une maison, vous comprendrez qu'ils ne peuvent aucunement être une référence pour moi".
"Parce que je crois qu'il est temps, que les Sénégalais sachent qui est qui. Il est temps que les Sénégalais sachent qu'il y a des responsables politiques qui ne sont des responsables politiques que de nom. Ce ne sont rien que des escrocs politiques, qui comptent percer dans l'escroquerie politique", a-t-il poursuit .
"CE GOUVERNEMENT SENT LE GAZ"
Malick Gakou, coordonnateur du Front Mankoo Wattu Senegaal
Président du Grand parti (Gp) et coordonnateur du Front pour la défense du Sénégal/Mànkoo Wattu Senegaal, Malick Gakou analyse la situation de la plateforme de l'opposition, à la lumière de la marche réprimée du 14 octobre dernier, et du renouvellement de son mandat, qui a fait débat. Gakou - qui annonce une nouvelle marche début décembre - revient aussi sur l'affaire Petro Tim et le processus électoral. Entretien.
Quel bilan faites-vous de la marche du Front "Mankoo wattu Senegaal" ?
La marche historique du Front pour la défense du Sénégal/Mànkoo Wattu Senegaal a connu un succès éclatant, malgré la volonté répressive du gouvernement de Macky Sall. La dynamique répressive s'est exprimée à deux niveaux. D'une part, en cassant la mobilisation à travers le blindage des artères d'accès. Et d'autre part, par la violence exercée sur nous. Nous sommes satisfaits et nous reviendrons plus forts, car rien ne peut arrêter notre détermination à défendre les intérêts supérieurs de la patrie.
Pourquoi avoir bravé l'arrêté préfectoral ?
Je suis abasourdi de voir comment le pouvoir cherche à noyer son impuissance face à la force de l'opposition en voulant manipuler l'opinion publique. Nous avons été agressés délibérément au niveau même de l'itinéraire autorisé par le préfet. Les images des télévisions en attestent. On a voulu nous empêcher d'accéder à la Place Doudou Ndiaye Rose qui était, pourtant, dans l'arrêté préfectoral, notre point de chute. C'est tout simplement scandaleux combien les donneurs d'ordres ont voulu nous massacrer, nous humilier et nous vouer aux gémonies. Le jour de la marche du 14 octobre 2016, même si on s'était limité à la Place de l'Obélisque, le pouvoir allait nous agresser. C'était un plan savamment ourdi pour nous liquider, nous intimider et nous donner, comme ils disent, une leçon mémorable. Ces gens n'ont pas de culture démocratique et leur aversion à la critique est illustrative de la manière dont ils gèrent ce pays. Ils veulent gérer un pays couché. C'est inacceptable, et l'opposition fera face, au prix de tous les sacrifices. Nous remercions le peuple sénégalais, les forces vives de la Nation et la diaspora, pour le soutien constant et résolu.
Le Président Macky Sall a félicité le ministre de l'Intérieur et le préfet de Dakar pour la répression de votre marche. Vous attendiez-vous à une telle répression ?
On s'attend à tout avec ce régime. Mais tout ça, c'est la preuve absolue de l'autoritarisme qui menace la République. Mais, soyez sûr que les patriotes seront debout pour faire face. Cette répression, c'est aussi la marque de l'impuissance du régime en place face à notre mobilisation et notre engagement sans faille pour le Sénégal.
Pensez-vous véritablement que les libertés sont menacées au Sénégal ?
De sérieuses menaces pèsent sur les libertés publiques qui sont des acquis constitutionnels. Et les cas de Nafi Ngom Keïta et Ousmane Sonko ne sont que le côté visible du patchwork totalitaire.
Et aujourd'hui, quelles sont les perspectives du Front ?
Au terme de l'évaluation de la marche, la Conférence des leaders du Front pour la défense du Sénégal/Mànkoo Wattu Senegaal a retenu de poursuivre le combat à travers des visites de sensibilisation et d'information auprès des représentations diplomatiques, la finalisation du dossier de la plainte en relation avec nos avocats qui s'y attèlent avec panache et rigueur, la tenue d'un meeting, en début novembre, et l'organisation d'une marche en début décembre. Nonobstant ce programme, chaque membre se battra au sein de son organisation pour faire triompher les objectifs de notre plan d'actions qui s'articule autour du triptyque : démocratie, liberté et sauvegarde de nos ressources naturelles.
Mais, qu'en est-il réellement de l'unité de cette opposition ?
Face à un pouvoir qui ne recule devant rien, l'opposition n'a aucun autre choix que de se regrouper, s'unir, mutualiser ses forces pour amorcer la résistance et triompher de la dictature qui s'installe progressivement dans notre pays. C'est tout le sens qu'il faut donner à notre action politique pour le Sénégal à travers la plateforme du Front.
Est-ce que la question de la prorogation de votre mandat de coordonnateur a suscité un certain malaise ?
Il n'y a aucun malaise au sein de notre Front. Au terme de mon mandat, j'ai remis ma démission à la Conférence des leaders qui a décidé souverainement de modifier le Code de conduite et de prolonger mon mandat afin de finaliser le plan d'actions en cours d'exécution. Je remercie mes pairs pour leur confiance renouvelée, et je ne ménagerai aucun effort pour la réussite de la charge. Nous sommes une opposition plurielle regroupant plus d'une centaine d'organisations et de personnalités qui marquent chacune à sa manière sa vision de notre démarche commune. C'est une tâche à la fois hybride et complexe, au regard de la diversité des convergences autour de "Mànkoo Wattu Senegaal". Nous sommes conscients de cette situation, et c'est pourquoi nous tirons les substrats de nos décisions sur un consensus fort au sein de la Conférence des leaders. Pour ma part, j'abhorre la pensée unique, et chacun doit garder sa liberté de ton, en toute responsabilité. Rien ni personne ne pourra distraire notre Front face à ses responsabilités historiques.
Quelles sont les motivations du Front ?
Le Front n'a qu'une ambition. C'est de faire du Sénégal une terre de paix, de démocratie, de liberté et d'opulence, par une gestion démocratique et transparente de nos ressources, au service exclusif des intérêts du peuple sénégalais.
Aujourd'hui, il y a un débat sur ce que l'opposition qualifie de rupture du consensus sur le processus électoral…
La rupture du consensus en matière électorale incombe au pouvoir qui ne veut ménager aucun effort pour un deuxième mandat de Macky Sall. Et cela, même en bravant les règles les plus élémentaires d'une démocratie saine. Le pouvoir veut se donner les moyens de vaincre sans convaincre par la triche, la fraude et les rapports de force. La démocratie ne s'accommode pas de ces désidératas. Il nous faut un consensus sur la matière électorale pour garantir à notre pays des élections libres, démocratiques et transparentes. C'est un des socles de notre combat.
Selon vous, quelles seraient les menaces sur les futures élections ?
Sans consensus et avec la volonté fortement exprimée du pouvoir de ne pas s'entendre avec l'opposition sur la refonte du fichier et du processus électoral, les germes des convulsions post électorales guettent le Sénégal. Il faut, à tout prix, y remédier. Nous en appelons à la prise de conscience du gouvernement.
Que vous inspire l'annonce faite par le président de la République comme quoi les Législatives se tiendront avant le 29 juin 2017 ?
Vous savez, au regard de la praxis politique de ce régime, le Sénégal a atteint un degré d'autoritarisme jamais égalé. Seul le Président sait tout. Lui seul sait la date des élections législatives. Il faut se plier à ses désirs ou être voué aux gémonies. Hélas, ce sont les tentatives d'instauration d'une République autoritaire que nous combattrons, de toutes nos forces, pour sauver le Sénégal.
Pour parler de l'affaire Petro Tim, avez-vous reçu la plainte annoncée par Frank Timis ?
C'est une grosse farce que nous attendons avec célérité afin qu'il nous rende nos 30%. Nous sommes prêts à défendre les intérêts supérieurs de la Nation à la place de ce gouvernement. D'ailleurs, dès que tu parles de pétrole et de gaz, le gouvernement panique. Il n'y a pas de doute que ce gouvernement sent le gaz. C'est quand même curieux que, quand nous interpellons notre gouvernement sur la question des hydrocarbures, le Premier ministre nous menace, et Frank Timis, un étranger parmi nous, met à exécution les volontés de l'État. Rien ne pourra divertir l'opposition sur la question, et nous continuerons à poser les questions idoines au chef de l'État, qui est notre unique interlocuteur dans ce domaine. D'ailleurs, son silence sur la question est une forme de réponse. C'est pourquoi nous continuerons à éclairer la lanterne du peuple sur la prise en charge de ses intérêts dans ce domaine vital pour l'avenir de la Nation.
Il est question de plaintes croisées, alors où en est la plainte du Front ?
Nos avocats travaillent sur le dossier, et ils nous feront leur exposé assez bientôt. C'est une problématique sérieuse que nous traitons au meilleur profit des intérêts du Sénégal.
On annonce aussi une plainte de l'opposition sur le dossier de la Banque de Dakar contre Aliou Sall pour son implantation ?
Je n'en ai pas connaissance.
Pour en venir à votre formation, à quand la prochaine étape de la caravane de l'espoir du Grand parti ?
La caravane de l'espoir que nous avons entamée depuis octobre 2015 se poursuivra cette semaine dans le monde rural. Nous avons déjà sillonné 11 régions. Il nous reste à faire Diourbel, Matam et Dakar, que nous ferons avant fin décembre 2016 par la grâce de Dieu.
Sur un autre aspect, on a comme l'impression que vous avez choisi d'ignorer les invectives des responsables du régime ?
Je dirai comme le général De Gaulle que je ne fais pas de politique à la corbeille. Pour moi, la politique est un sacerdoce au service exclusif des intérêts supérieurs de la Nation. Et comme je l'ai appris dans ma verte jeunesse politique, un homme d'État se met toujours sur les hauteurs. Les invectives et les calomnies sont l'arme des faibles et traduisent assez éloquemment leur carence face à la force de la vie des idées et de la confrontation des projets. Je suis contre la crétinisation de la politique.
Vous êtes Docteur en Économie et acteur politique, votre commentaire sur l'appréciation positive des bailleurs de fonds sur l'économie sénégalaise ?
Les bailleurs multilatéraux font certainement leur job de coaching économique qui dresse des bilans diplomatiquement parlant. Il faut s'entendre à retenir, et tous les spécialistes s'accordent à le dire, que l'économie sénégalaise se trouve dans un cycle de décapitalisation hardie. C'est-à-dire que nous consommons systématiquement plus que nous ne produisons. En langage simplifié, nous vivons au-dessus de nos moyens. On s'endette vite et mal. Notre croissance n'est pas inclusive. La création de richesses est en panne. La vulnérabilité du chômage est chronique. La dépendance économique étrangère s'accentue vertigineusement et les principaux secteurs de l'économie sont en dépression. Le secteur privé national est en décadence absolue. C'est cela le décor non exhaustif du Plan Sénégal émergent. De plus, confronté à la réalité des paramètres du bien-être social et humain des populations, le Pse va accélérer le processus de paupérisation des couches vulnérables. A terme, le Pse ne mènera nulle part le Sénégal.
Qu'est-ce qui justifie votre position radicale par rapport à la politique de Macky Sall ?
Je n'ai pas de position radicale. C'est juste que mon appréciation de la politique économique du gouvernement est objective et se base sur la réalité du terrain. Ma conviction est qu'il faut redresser le Pse en mettant l'agriculture comme levier central du développement et premier véhicule de la croissance économique.
Marée humaine, foule bigarrée. Les populations du département de Dagana ont réservé un accueil chaleureux au président de la République. Les libéraux ont fait montre d'une mobilisation exceptionnelle pour accueillir chaleureusement le Président Macky Sall qui venait inaugurer la brigade de la gendarmerie. Le député-maire de Richard-Toll Mame Diop, le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye et le Directeur général de la Senelec Makhtar Cissé ont battu le rappel des troupes. mais face au rouleau compresseur de Oumar Sarr, ils n'y ont vu que du feu.
Le maire de Dagana a démontré qu'il reste maître incontesté de la capitale départementale. En effet, devant une foule en liesse, il a déroulé le tapis rouge au président de la République. "Nous avons un hôte de marque. C'est la raison pour laquelle, j'ai demandé à toute la population de sortir l'accueillir. C'est un honneur pour nous populations de Dagana, car cette brigade va permettre de lutter contre l'insécurité et le banditisme", s'est réjoui le maire qui a eu droit à un standing ovation.
A Saint-Louis, la mobilisation n'était pas rendez-vous. Dans la capitale du nord, la palme revient à la responsable de l'Apr de Ndioloféne, Awa Ndiaye. La présidente de la Commission de Protection des Données personnelles a fortement mobilisé aux côtés du ministre de l'Enseignement Supérieur Pr Mary Teuw Niane, du député Aminata Guèye, du Dg de la Caisse de Sécurité Sociale, Assane Soumaré, du Dg de l'Onas Alioune Badara Diop, du Dg de la Sones ; Charles Fall, du Sg de la Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale Pape Ibrahima Faye, du Dg du Crous, Ibrahima Diao.
Il faut reconnaître qu'à Saint Louis, il y a eu un manque de communication, puisque les populations n'étaient même pas au courant de la visite du chef de l'État. Ce qui constitue une "grave erreur" pour un parti au pouvoir. Conscient des menaces qui pèsent sur la mouvance présidentielle, Mansour Faye multiplie les rencontres. Il a présidé samedi jusque tard dans la soirée, la réunion des membres du Secrétariat Exécutif Local (Sel) de l'Apr. Hier, l'antenne départementale des cadres pilotée par le Dga de la Saed Seyni Ndaw a été installée. En somme, l'Apr est dans une profonde hibernation à Saint Louis alors que l'opposition est très organisée.
Les membres de la coordination communale du Parti socialiste (Ps) de Kaolack sont très remontés contre Serigne Mbaye Thiam, chargé des élections des verts de Colobane. ils accusent le ministre de l’éducation d’être à l’origine de tous les problèmes que vit le parti de Senghor. C’est ce qui explique, selon eux, la mise à l’écart des socialistes de la région de Kaolack dans le choix des membres du haut Conseil des collectivités territoriales (Hctt).
S’il y a un responsable socialiste que les membres de la coordination communale du Ps de Kaolack ne veulent pas voir, même en peinture, c’est bien Serigne Mbaye Thiam. Se voulant formels, ils soutiennent que le ministre de l’Education nationale est l’instigateur de la décision consistant à considérer désormais leur structure locale comme «une instance irrégulière».
Selon Diockel Gadiaga et ses camarades, le Ps connaît un seul mal et il est nommé Serigne Mbaye Thiam à cause de «ses ambitions démesurées ». «Le seul mal du Parti socialiste, tant au plan régional qu’au niveau national, n’est personne d’autre que vous», crache, à la figure de Serigne Mbaye Thiam, le secrétaire général de la coordination communale. «Au moment où tous les militants du Parti socialiste devaient faire bloc autour du secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, c’est ce moment qu’a choisi Serigne Mbaye Thiam pour venir à Kaolack et animer des clans et des tendances», tonne Diockel Gadiaga avant de poursuivre son réquisitoire.
«Nous n’aurions jamais cru un seul instant que des actions pouvant diviser le parti proviendraient de Serigne Mbaye Thiam. Il ne peut pas nous embarquer dans son petit bateau, parce que nous ne sommes pas des transhumants, encore moins des électeurs de Macky Sall au deuxième tour en 2012», fulmine Diockel Gadiaga.
Apostrophant le chargé des élections de la formation verte, il lui lance : «Vous ne représentez rien politiquement. Lors de l’élection présidentielle de 2012, vous n’avez récolté que 40 petites voix dans votre village natal Keur-Madiabel».
La coordination communale rappelle qu’elle a vendu 8.000 cartes représentant une somme de 1.600.000 Fcfa entièrement versée dans les caisses du parti. A en croire le sieur Gadiaga et ses camarades, la circulaire du secrétaire général du parti stipule qu’une coordination ayant vendu 75% de cartes doit renouveler ses instances. «Nous en sommes à 82,52%», s’interroge Diockel Gadiaga. Les verts de Kaolack exigent le renouvellement des instances de bases du parti à Kaolack. Toutes les conditions étant réunies pour cette opération, disent-ils. Par ailleurs, les socialistes de Kaolack soutiennent qu’ils ont été laissés en rade dans le choix des membres du Hctt. Et ceci, disentils, est l’oeuvre de Serigne Mbaye Thiam