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5 mai 2025
Politique
LE FORUM CIVIL SENSIBILISE SUR LE RETRAIT DES CARTES D’ÉLECTEUR
La section départementale du Forum civil de Bambey, une organisation de la société civile sénégalaise, a entamé, à travers des spots radiophoniques, une campagne de sensibilisation sur l’importance pour les citoyens de retirer leurs cartes d'électeurs.
Bambey, 31 Jan (APS) – La section départementale du Forum civil de Bambey (Diourbel centre), une organisation de la société civile sénégalaise, a entamé, à travers des spots radiophoniques, une campagne de sensibilisation sur l’importance pour les citoyens de retirer leurs cartes d’électeurs, particulièrement les jeunes appelés à voter pour la première fois l’occasion de l’élection présidentielle du 25 février.
« Ce qu’il faut noter avec regret à quelques encablures de l’élection présidentielle, c’est que beaucoup de citoyens n’ont pas encore récupéré leurs cartes d’électeur » a déploré le coordonnateur départemental du forum civil, Babacar Diouf lors d’un entretien accordé à l’APS à l’issue de l’enregistrement d’une émission de sensibilisation dans les studios de Thiapy FM, une radio communautaire.
Il n’a pas manqué de signaler que 3961 cartes ont été à ce jour retirées sur les 9376 reçues par les commissions de distribution.
« Si nous faisons le calcul, il y a 4896 cartes en souffrance dans les douze commissions réparties dans le département » a-t-il ajouté.
Fort de ce constat, M. Diouf invite les citoyens notamment les primo-votants à faire un tour dans les commissions afin de récupérer leurs cartes d’électeurs pour participer massivement à la prochaine élection présidentielle.
LA CENA AU SECOURS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
La Commission électorale nationale autonome (CENA) a apporté mardi son soutien au Conseil constitutionnel dont certains font l’objet d’accusations de corruption présumée, en lien avec l’invalidation de la candidature de Karim Wade à la présidentielle.
Dakar, 31 jan (APS) – La Commission électorale nationale autonome (CENA) a apporté mardi son soutien au Conseil constitutionnel dont certains font l’objet d’accusations de corruption présumée, en lien avec l’invalidation de la candidature de Karim Wade à la présidentielle du 25 février prochain.
« La Commission électorale nationale autonome a travaillé sur la base du fichier général des électeurs transmis au Conseil constitutionnel par le ministère de l’Intérieur le 24 novembre 2023, et intégré, en l’état, dans le dispositif informatique de contrôle », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Il y a ensuite que « le tirage au sort déterminant l’ordre des dossiers de parrainages a été effectué en toute transparence en présence d’huissier et accepté sans réserve par tous les candidats ou représentants de candidats présents ».
Sur cette base, la CENA affirme que « les dossiers de parrainage de tous les candidats ont fait l’objet de traitement égal, effectué dans le calme et la courtoisie, sous la direction du président du Conseil constitutionnel, président de la Commission ».
« Aucune clé USB n’a fait l’objet de manipulations au détriment d’un candidat », assure la CENA, expliquant que le président du Conseil constitutionnel « a fait procéder à des corrections dans l’intérêt du candidat concerné avec l’accord de celui-ci ou de son représentant chaque fois qu’il était possible de le faire dans le respect de la loi électorale ».
La Commission électorale nationale autonome note par ailleurs un « même logiciel de contrôle [a été utilisé en sa présence] pour tous les candidats », avant de prodiguer des conseils visant à améliorer le système de contrôle et de vérification des parrainages.
Elle insiste, à ce sujet, sur la nécessité de mettre en place un service de communication au Conseil constitutionnel « pour renforcer l’information destinée au public et portant sur les aspects du processus électoral relevant de sa compétence ».
Elle suggère par ailleurs que soient précisés davantage, dans le code électoral, « le sens et la portée de certaines notions ».
De même souhaite-t-elle « la réglementation » de la question des fichiers inexploitables du fait de la modification du format initial rendant impossible le contrôle des parrainages.
Le groupe parlementaire « Liberté, démocratie et changement » a initié une procédure de saisine de l’Assemblée nationale pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire visant deux membres du Conseil constitutionnel pour « corruption supposée ».
Cette initiative vise à éclaircir, selon ce groupe parlementaire, « les circonstances troubles entourant la mise à l’écart » de Karim Wade suite à l’invalidation de sa candidature à la présidentielle du 25 février 2024.
ALIOUNE TINE SUR LES ATTAQUES CONTRE LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Selon le fondateur d’Afrikajom Center, elles menacent dangereusement le bon déroulement du processus électoral en cours et risquent de déstabiliser la République et les institutions
Dans un contexte politique tendu, marqué par des tensions croissantes, Alioune Tine lance un appel poignant pour mettre fin aux attaques dirigées contre le Conseil Constitutionnel en cette période cruciale du processus électoral.
« Les attaques contre le Conseil Constitutionnel à cette étape cruciale du processus électoral doivent immédiatement cesser », demande Alioune Tine.
Selon le fondateur d’Afrikajom Center, elles menacent dangereusement le bon déroulement du processus électoral en cours et risquent de déstabiliser la République et les institutions, rapporte Senego.
COALITION DIOMAYE PRÉSIDENT, MAMADOU LAMINE DIANTÉ AVERTIT LES PROBABLES INFILTRÉS
Lors de la signature de la charte de convention de la coalition “Diomaye Président”, Mamadou Lamine Dianté, porte-parole du jour a été très clair concernant les éventuelles taupes.
Lors de la signature de la charte de convention de la coalition “Diomaye Président”, Mamadou Lamine Dianté, porte-parole du jour a été très clair concernant les éventuelles taupes. Lors de la lecture de la charte, il a signifié aux signataires que toute faute commise allant dans le sens de divulguer des informations ou de discussion à la partie adverse est passible d’exclusion. Ainsi, pour éviter toute traîtrise, il alerte.
«Toute négociation, compromis ou divulgation de données à une partie adverse sans l’approbation de la coalition sera considérée comme une auto-exclusion confirmée par délibération de la conférence des leaders », déclare-t-il.
A noter que 47 candidats recalés et mouvements politiques indépendants ont rejoint la coalition Diomaye président.
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KHALIFA SALL SÛR D'ÊTRE AU SECOND TOUR
Dans un tour d'horizon des forces politiques en présence, l'ancien maire de Dakar dit "regretter" - pour la "vitalité démocratique" du pays - l'absence d'Ousmane Sonko et Karim Wade parmi les vingt candidats en lice.
Khalifa Sall, candidat du parti Taxawu Sénégal pour l'élection présidentielle sénégalaise prévue le 25 février, a accordé un entretien à France 24 et RFI. Dans un tour d'horizon des forces politiques en présence, l'ancien maire de Dakar dit "regretter" - pour la "vitalité démocratique" du pays - l'absence d'Ousmane Sonko et Karim Wade parmi les vingt candidats en lice. "Nous sommes de tout cœur avec tous les combats qu'ils mènent pour pouvoir intégrer le dispositif", renchérit Khalifa Sall.
LA MISSION D'OBSERVATION ÉLECTORALE DE L'UE DEMANDE À RENCONTRER BASSIROU DIOMAYE FAYE
L'Union européenne juge essentiel que tous les candidats puissent faire campagne dans des conditions d'égalité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/01/2024
La cheffe de la mission d'observation électorale de l'UE au Sénégal, Malin Björk, a fait savoir mercredi à Dakar que sa mission souhaitait rencontrer le candidat à l'élection présidentielle Bassirou Diomaye Faye, malgré son emprisonnement depuis 2023. "Nous avons comme objectif de voir tous les candidats qui ont été validés par le Conseil constitutionnel, quelle que soit leur situation, on espère pouvoir aussi rencontrer M. Diomaye, où que ce soit possible", a déclaré Malin Björk lors d'une conférence de presse.
Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti dissous Pastef, dont le chef Ousmane Sonko est également emprisonné depuis 2023, a été choisi pour remplacer ce dernier comme candidat à la présidentielle du 25 février prochain. Bien que le Conseil constitutionnel ait disqualifié la candidature d'Ousmane Sonko, celle de Bassirou Diomaye Faye a été validée, plaçant le Sénégal dans une situation inédite avec un candidat en prison.
"On est en train de faire les démarches" pour formaliser la demande de rencontre auprès des autorités sénégalaises, a précisé Malin Björk, ajoutant qu'"il me semble très important que les candidats qui ont été retenus par le Conseil constitutionnel puissent faire campagne en toute égalité et nous espérons que ça peut se faire". Elle a souligné que la possibilité de "faire campagne librement" fait partie des libertés fondamentales.
Les conditions dans lesquelles Bassirou Diomaye Faye pourra défendre sa candidature depuis sa prison sont donc l'une des principales inconnues de cette campagne électorale qui s'ouvre officiellement dans quelques jours. La mission d'observation de l'UE, qui comptera plus de 130 observateurs de pays membres et tiers, entend elle évaluer dans quelle mesure le processus, y compris les libertés de tous les candidats, sera respecté. Ses premières observations seront rendues publiques deux jours après le premier tour.
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ALTERCATION ENTRE THIERNO ALASSANE SALL ET DES DÉPUTÉS DU PDS
Les débats autour de la commission d'enquête parlementaire ont dérapé en pleine séance ce mercredi lorsque le leader de la République des Valeurs s'est attiré les foudres de ses collègues du parti libéral
La séance plénière à l'Assemblée nationale s'est tendue ce mercredi entre le député Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs et ses collègues du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), selon les informations rapportées par le site d'information Emedia.
Alors que les parlementaires débattaient dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire déposée par le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, Thierno Alassane Sall a voulu user de son droit de réponse à la suite de propos tenus par sa collègue Mame Bousso.
S'étant rendu vers le président de l'Assemblée nationale Amadou Mame Diop pour s'expliquer, Thierno Alassane Sall a été rejoint par Mame Bousso, déclenchant un échange tendu entre les deux élus. "Les autres députés sont venus obligeant le président Amadou Mame Diop à suspendre la séance pour rétablir l'ordre", précise la source.
Emedia indique que "le député Thierno Alassane Sall a été sorti de la salle par ses collègues du Pastef".
ZATOR MBAYE ACCUSE LE PDS DE JOUER LES PROLONGATIONS
A en croire le ministre conseiller à la présidence de la République, le Parti démocratique sénégalais rend une mauvaise image en discréditant les institutions de la République et en accusant des magistrats d’être corrompus
Après l’invalidation de son candidat Karim Wade par le Conseil constitutionnel, suite au recours de Thierno Alassane Sall qui accusait le fils de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, de détenir une double nationalité. Ce qui n’est pas conforme à la Constitution sénégalaise, le Parti démocratique sénégalais (Pds) joue les prolongations. Les libéraux ont décidé de porter le combat devant l’hémicycle pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur une présumée corruption doublée de conflits d’intérêts, de deux membres du Conseil constitutionnel.
Dans une déclaration diffusée au lendemain de la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle de ce 25 février, le Pds a accusé deux hauts magistrats, membres du Conseil constitutionnel, d’actes graves de corruption, de collusion et de conflits d’intérêts. Les polémiques autour de cette affaire font rage dans l’espace politique. Zator Mbaye, membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), fustige la démarche du Pds qu’il juge inopportune d’autant plus que l’Assemblée nationale ne peut convoquer les juges encore moins entendre le Premier ministre, Amadou Ba, que le parti de Me Abdoulaye Wade accuse d’avoir corrompu des magistrats. Des accusations que le responsable de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp) de Moustapha Niasse balaie d’un revers de la main. A en croire le ministre conseiller à la présidence de la République, le Parti démocratique sénégalais rend une mauvaise image en discréditant les institutions de la République et en accusant des magistrats d’être corrompus. M. Zator Mbaye dit que, sur le plan des principes, il n’est pas totalement d’accord avec le Pds. « Nous sommes une République. Nous sommes dans le principe de la séparation des pouvoirs. Une liste a été établie par le Conseil constitutionnel. Cette décision n’est pas susceptible d’appel. C’est la Constitution qui le consacre. Maintenant, chercher d’autres subterfuges pour dire qu’il y a des soupçons de corruption, je pense quand même que ça, c’est un débat qui n’avait pas sa place au niveau de l’hémicycle» soutient Zator Mbaye, lui-même ancien député.
La présidentielle se tiendra à date échue, assure Zator
Le progressiste et membre de la coalition Benno Bokk Yaakar considère que cette question de corruption devrait être posée — si elle doit l’être — dans les cours et tribunaux. A l’en croire, les responsables du Parti démocratique sénégalais jouent les prolongations après l’invalidation de leur candidat par le Conseil constitutionnel. Zator Mbaye appelle les gens qui évoquent l’éventualité d’un report de l’élection présidentielle à savoir raison garder. Selon lui, toutes les conditions sont réunies pour aller à l’élection présidentielle le 25 février prochain. « Je considère que l’élection présidentielle va se tenir, inch’Allah, à bonne date. Le candidat du Pds, n’étant pas partie prenante pour le moment à ces élections, pense pouvoir jouer les prolongations pour exister. Je n’ai pas vu par quel chemin la présidentielle ne pourrait pas se tenir. Tout est fait en ce qui concerne l’organisation. Les candidats vont démarrer leur campagne électorale. Le matériel électoral est acheminé. La liste des candidats est connue. Les bulletins sont à l’impression. Dans les prochains jours, on aura les spécimens qui seront disponibles dans les états-majors. Alors qu’est-ce qui reste à faire si ce n’est d’aller à l’élection ? Parce que le Conseil constitutionnel ne peut pas designer le président de la République. Le futur président, inch’Allah, nous souhaitons qu’il s’appelle Amadou Ba et qu’il soit élu dès le premier tour. Nous tendons la main au Pds. En tout cas, nous autres qui avons tout fait pour que M. Karim Wade puisse participer au dialogue avec toutes les concessions qui ont été faites, je crois que si le Pds devait avoir quelque chose à reprocher, ça ne serait pas à nous » soutient Zator Mbaye.
Main tendue au Pds pour rejoindre le candidat Benno !
Zator Mbaye n’a pas été tendre avec les libéraux. Selon lui, le Pds se fait des illusions en convoquant l’Assemblée nationale dans cette affaire. A l’en croire, c’est une démarche inopportune vouée à l’échec. « Je ne peux faire dans la météo politique. Mais ce que je sais, c’est que cette question est aujourd’hui sur la table de l’Assemblée nationale. Nous sommes dans une République et le principe de séparation des pouvoirs est intangible. La commission va même se heurter à une impasse. Elle ne sera pas en mesure de convoquer les juges. Parce que les juges ne peuvent être convoqués. Ils ont également parlé de corruption en faisant allusion au Premier ministre qui aurait corrompu les juges. Est-ce que l’Assemblée nationale est aujourd’hui outillée ou compétente pour entendre le Premier ministre ? Non ! Donc, c’est une démarche qui est vouée à l’échec. Mais ils jouent les prolongations de leur défaite pour salir la future belle et éclatante victoire d’Amadou Ba. Nous, de Benno Bokk Yaakaar, leur tendons la main en disant que le Sénégal est plus important que nos petites personnes. Nous les invitons à venir travailler aux côtés du Premier ministre Amadou Ba» conclut le responsable de la communication de l’Alliance des forces de progrès et membre de la majorité présidentielle.
MAYORO FAYE APPUIE LA DEMANDE DU PDS
L'ancien chargé de communication du parti libéral estime que la tenue de l'élection présidentielle dans un tel climat de crise institutionnelle n'honore pas la République et réclame le report du scrutin
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 31/01/2024
M. Mayoro Faye, membre de la direction du Parti démocratique sénégalais (Pds) se prononce sur la situation nationale, notamment sur l’invalidation de la candidature de Karim Wade. L’ancien chargé de communication du Pds nous donne aussi son avis sur la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire initiée par le groupe Liberté Démocratie et Changement et sur le refus des membres du Conseil constitutionnel de se livrer au jeu de la transparence auquel ils sont appelés par le Parlement. Entretien exclusif !
Le Témoin : Le Pds a déposé une requête pour l‘ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur des faits de corruption présumée au Conseil constitutionnel. Curieusement, des députés de Bby ont appuyé cette demande qui a abouti en moins de 48 heures ! Que répondriez-vous aux politologues et juristes qui disent que cette requête est trop « recevable » pour ne dire trop belle pour être vraie ?
Mayoro Faye : Aujourd’hui, la véritable et principale question doit être de savoir si des accusations aussi sérieuses ne méritent pas d’être élucidées. Ou bien devons-nous faire la politique de l’autruche et fermer les yeux sur cette très grave situation ? Non ! Donc permettez-moi de saluer le patriotisme des groupes parlementaires qui ont décidé de ne pas empêcher l’expression de la vérité. Au contraire, ces honorables députés veulent contribuer à la manifestation de la vérité sur les lourds soupçons pesant sur des membres du Conseil constitutionnel. La lutte contre la corruption, la collusion et les conflits d’intérêts ou toute autre forme de complots sur le dos de la République doit être un impératif, un sacerdoce pour tous quel que soit son statut ou son bord politique. Vous n’êtes pas sans savoir que la gestion du processus électoral par le Conseil constitutionnel a fini d’installer notre pays dans une profonde crise institutionnelle. Je pense que tous les Sénégalais devraient saluer, encourager et appuyer la demande de mise en place de cette commission d’enquête parlementaire initiée par des députés du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement. Nous devons tous pousser derrière pour que la machine de la vérité s’allume, puis s’emballe afin que tout éclate ! Notre pays ne mérite pas d’organiser une élection présidentielle dans une situation de suspicion pareille alimentée par des soupçons de corruption et de conflits d’intérêts. Cette affaire doit être tirée au clair. Car, le reste du monde nous regarde, nous observe, nous écoute…
Votre candidat Karim Wade n’est-il pas tombé dans le jeu de la vigilance et de la prudence de ne pas perdre tôt sa nationalité française avant qu’il ne soit électeur et éligible, c’est-à-dire le temps qu’une loi lui garantissait une participation à la présidentielle 2024 soit votée ?
Notre candidat, le président Karim Wade n’est tombé dans aucun jeu si ce n’est le jeu honteux du Conseil constitutionnel et de ses complices à son encontre et à l’encontre de plusieurs autres candidats dits spoliés. Amadou Ba n’a pas le courage de se mesurer à Karim Wade à la présidentielle. C’est pourquoi, il est dans des manœuvres. Je me félicite que cette enquête parlementaire soit élargie aux candidats spoliés à l’occasion du contrôle des parrainages. Parmi eux des fortunes diverses mais toutes préoccupantes. Malgré les efforts qu’ils ont fournis sur le terrain pendant des mois, ils ont été, eux aussi, traités par le Conseil constitutionnel et ses informaticiens avec beaucoup de mépris. Notre pays ne peut pas marcher sur la tête !
Diriez-vous comme beaucoup de militants et sympathisants du Pds que Karim Wade doit retourner au bercail pour mener le combat sur le terrain politique comme dans les années Sopi ?
Les militants et sympathisants du Pds, les mouvements et autres partis politiques alliés ainsi que les Sénégalais tout court sont en droit de souhaiter que notre champion, Karim Wade, qui a été exilé depuis plus de sept ans maintenant revienne parmi eux. Une demande politiquement légitime pour galvaniser davantage nos troupes, intensifier et accélérer le combat pour le triomphe de la vérité, la victoire de la démocratie et de l’Etat de droit. Le Pds qui constitue la locomotive est un très grand parti managé par son Secrétaire général national, le Président Abdoulaye Wade. Malgré le harcèlement et les privations que le Pds a subis durant ces dix dernières années, il a su garder constants sa combativité et son engagement pour le Sénégal. Oui nous souhaitons que les conditions du retour d’exil de Karim Wade soient réunies pour qu’enfin qu’il revienne au pays au grand bonheur des Sénégalais. En lui, la grande Coalition Karim 2024 trouve le profil idéal pour relever les défis multiples, divers et variés qui s’imposent à notre pays.
Ne pensez-vous que, malgré les griefs que vous évoquez, la tenue de l’élection présidentielle soit dans une courbe irréversible ?
Une très bonne question. Vous dites une courbe irréversible ? Non, je ne pense pas du tout. D’ailleurs, nous exigeons le report de l’élection présidentielle pour permettre à la commission d’enquête parlementaire d’édifier les Sénégalais sur les soupçons de corruption et de conflits d’intérêts révélés. Pour permettre également le rétablissement effectif des candidats spoliés dans leurs droits. Les conditions dans lesquelles notre pays est plongé font que le débat sur le report s’est finalement imposé de lui-même. Pour cette élection en vue, il y’a eu de graves dysfonctionnements à tous les niveaux du processus. Au lieu de s’arrêter et de corriger, certains veulent fermer les yeux et faire comme si rien ne s’était passé. Je suis pour le respect du Sénégal et des Sénégalais d’abord avant le respect du calendrier républicain qui peut conduire à une instabilité au Sénégal. Le processus électoral a connu beaucoup de sabotages. Nous devons alors l’assumer ensemble et faire prendre des mesures adaptées conformément à la Constitution en cas de crise institutionnelle. D’ailleurs, je suis étonné d’apprendre que les membres du Conseil constitutionnel évoquent le privilège de juridiction pour ne pas être entendus par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale. Vous savez, l’institution parlementaire n’agit pas en matière pénale. Mais, de par ses procédures, notamment l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Cette institution doit aujourd’hui aider le peuple dont elle est l’émanation à être édifié sur les graves accusations formulées dans la gestion des affaires de la République, des affaires publiques. Plus les membres du Conseil constitutionnel se rebiffent, plus ils accentuent la crise institutionnelle qui n’honore pas notre République.
Hier c’était la guerre des communiqués. Après le communiqué du groupe des libéraux, celui de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), il y a eu la réponse du Conseil constitutionnel et ensuite la réplique du groupe parlementaire. Que pensez-vous de tout ça ?
Cette guerre des communiqués, comme vous l’appelez dans l’édition du quotidien « Le Témoin » d’hier, atteste qu’il y a une profonde crise des institutions. Et cette situation interpelle au plus haut niveau la clé de voute des institutions qu’est le président de la République en sa qualité de président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Toutefois, l’Assemblée nationale a convoqué les députés pour demain (Ndlr : aujourd’hui mercredi) pour une séance plénière sur la résolution de la commission d’enquête parlementaire sur des faits graves de corruption, de collusion et de conflits d’intérêts qui ont provoqué l’élimination du président Karim Wade et plusieurs autres candidats spoliés à la présidentielle prévue dans 25 jours. Souhaitons que la vérité éclate car la communauté internationale nous observe…
par Mamadou Diop Decroix
EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, VOUS NE POUVEZ VOUS EN LAVER LES MAINS
La paix, la sécurité et la stabilité du pays vous incombaient et vous incomberont jusqu’au jour où vous passerez le témoin à un autre sénégalais choisi démocratiquement par le peuple souverain.
Bés Bi le Jour |
Mamadou Diop Decroix |
Publication 31/01/2024
Monsieur le Président, à l’issue de l’audience que vous avez bien voulu accorder à une délégation des candidats à l’élection présidentielle recalés par le conseil constitutionnel, le ministre porte-parole Yoro Dia, a cru devoir rappeler, en termes explicites, que vous ne pouvez pas vous substituer au Conseil constitutionnel pour rétablir les candidats spoliés dans leurs droits légitimes ni toucher au calendrier républicain. Tout cela est bien clair mais, dans le même temps, cette assertion met davantage en relief vos responsabilités régaliennes auxquelles vous ne pouvez et ne saurez vous soustraire dans un contexte aussi particulier que celui que nous vivons. Cette conviction, je vous l’ai exprimée au mois de mai dernier, à la salle des banquets du palais de la République, insistant sur le fait que la paix, la sécurité et la stabilité du pays vous incombaient et vous incomberont jusqu’au jour où vous passerez le témoin à un autre sénégalais choisi démocratiquement par le peuple souverain.
Votre renonciation volontaire à la compétition pour un troisième mandat en est une preuve palpable. Si vous n’aviez pas eu la force de repousser les pressions de toutes sortes pour garder le cap de votre engagement initial, le pays aurait pu être déjà dans une grande tourmente. En effet dans cette hypothèse, les acteurs politiques n’en seraient pas aujourd’hui à discuter de leurs droits spoliés ou de leurs stratégies d’alliance, mais plutôt ballotés entre les tribunaux pour des procès, les prisons pour visiter des détenus, les hôpitaux pour remonter le moral à des blessés si ce ne sont les cimetières pour enterrer des morts.
Toutefois, de mon point de vue, votre tâche est loin d’être terminée car vous ne pouvez pas non plus laisser derrière vous un pays en proie à la déstabilisation et à l’insécurité et une nation désunie. Or tout cela est hautement envisageable si les nuages qui s’amoncellent sur nos têtes ne sont pas rapidement et fermement dissipés. La question est la suivante : des candidats à l’élection présidentielle se sont sacrifiés pour remplir les conditions fixées par la loi pour prendre part à la compétition mais en ont été injustement empêchés. Parmi eux d’illustres leaders connus dans le pays et hors de nos frontières mais aussi d’autres qui n’en ont pas moins la carrure et l’épaisseur pour estimer pouvoir diriger le Sénégal. Les conditions et les circonstances de leur élimination ont été exposées à la face du monde avec des preuves irréfutables et affligeantes. Cela a incontestablement jeté le discrédit sur les décisions du Conseil constitutionnel et sur la juridiction elle-même. Un tel état de fait ne saurait être regardé comme un fait divers ne méritant aucune attention. Et c’est là, Monsieur le Président de la République, que vous êtes attendu. Même si personnellement, je n’ai pas été impliqué à la conception et à la rédaction de cette fameuse adresse des candidats spoliés qui vous a été communiquée, je l’endosse et l’assume entièrement d’une part en tant que membre du collectif des candidats spoliés et, d’autre part, parce qu’il n’y a pas d’autres recours avant le saut dans l’inconnu.
Il s’agit d’un combat que nous mènerons jusqu’au bout en ce qui nous concerne aux côtés de tous les autres candidats spoliés et des rescapés qui en sont d’accord. La question du report ou du maintien de l’élection présidentielle à date échue ne peut être examinée qu’à l’aune de cette équation. Je suis de ceux qui considèrent que les lois sont faites pour être rigoureusement respectées en tout état de cause notamment la Constitution. Dans le cas d’espèce, respecter la Constitution et les lois, c’est d’abord et avant tout faire droit aux justes et légitimes revendications des candidats illégalement spoliés et qui polarisent des centaines de milliers voire des millions de nos compatriotes qui auraient bien voulu voter pour eux. Si la restitution de leurs droits est possible dans les délais prescrits – certains soutiennent que c’est le cas - qu’à cela ne tienne ! Dans le cas contraire, il vous revient de créer les conditions du respect de ces droits dès lors que les défaillances ne sont nullement imputables aux candidats concernés mais plutôt à une institution de l’État.
Monsieur le Président de la République, notre peuple aussi sait qu’il est à la croisée des chemins. Partout, les uns et les autres évoquent la présente situation. Il n’y a ici que des intelligences, des hommes et femmes courageux qui se battent à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, bravant la mort dans les déserts et les océans pour gagner en dignité. Il sait que cette affaire des candidatures invalidées n’est pas une affaire exclusive des acteurs politiques mais une affaire de chaque citoyen. Vous devez donc donner aux citoyens l’opportunité de faire le choix â travers une élection inclusive, de la personne en qui ils placent leur confiance. S’il est vrai que les acteurs politiques sont souvent accusés de tous les péchés d’Israël, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils savent faire preuve de lucidité lorsque les circonstances l’exigent. Comme vous le savez, lorsqu’en 2019, une vingtaine de candidats sur les 25 postulants avait été invalidée mais que les concernés n’avaient pas, à l’époque, la possibilité de documenter le caractère illégal ou légal de leur invalidation, ils n’ont pas rejeté les quatre candidats de l’opposition qui avaient été sélectionnés. Au contraire ils sont allés les soutenir en y mettant leurs moyens intellectuels, matériels, financiers et logistiques. Ceci est l’expression d’un esprit républicain. Mais aujourd’hui que les recalés ont pu prouver à la face du monde, avec des faits irréfutables, qu’ils sont dans leur bon droit, l’État doit le leur reconnaître et corriger ce qui doit l’être..
Toutefois, Monsieur le Président de la République, si l’impossibilité objective de tenir une élection inclusive à date échue devait être actée, elle serait une condition nécessaire certes mais non suffisante pour une élection normale inclusive. Encore faudrait-il que tout cela débouche sur un nouveau contexte permettant une nette amélioration du climat politique sur des bases largement consensuelles et qui rassurent.
Vive le Sénégal libre dans une Afrique libre et unie !