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4 mai 2025
Politique
TOUTE PERSONNE QUI TRAVAILLE POUR LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE EST UN ENNEMI, SELON BIRAHIM SECK
Le report de la prochaine présidentielle est de plus en plus agité par certains candidats à la candidature dont les dossiers ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.
L'idée d'u report de la Présidentielle est loin, très loin de faire l’unanimité. En effet, de nombreuses voix s’élèvent pour la rejeter en bloc. C’est le cas le coordonnateur du Forum civil qui s’insurge contre tout report. « L’élection présidentielle doit se tenir le 25 février 2024. Toute personne du pouvoir, de l’opposition ou de la société civile qui travaille pour son report est un ennemi de la démocratie et ne mérite aucune considération de la part du peuple », écrit Birahim Seck.
Macky Sall qui reçoit ce mercredi le collectif des candidats spoliés est accusé de manœuvrer pour un report de la présidentielle.
LA RENCONTRE ENTRE LE COLLECTIF ET MACKY NE ME CONCERNE PAS
Après la sortie de l’ancienne Première ministre qui refuse de rencontrer le président Macky Sall, c’est autour d’Amsatou Sow Sidibé leader du mouvement « Car Leneen» de rejeter toute négociation avec le chef de l’Etat.
Le collectif des candidats spoliés vole en éclats. Après la sortie de l’ancienne Première ministre qui refuse de rencontrer le président Macky Sall, c’est autour d’Amsatou Sow Sidibé leader du mouvement « Car Leneen» de rejeter toute négociation avec le chef de l’Etat.
«Je ne me sens aucunement impliquée dans les bisbilles en cours. La rencontre entre le collectif auquel j’appartiens et le Président Macky Sall ne me concerne pas. Peu importe ce qui y sera dit, un report n’est pas envisageable », indique-t-elle.
Ainsi pour ces candidats dont les dossiers ont été invalidés par le conseil constitutionnel, le discours n’est plus le même.
AUDIENCE AVEC MACKY, BOUGANE PORTE LA RÉPLIQUE À MIMI TOURÉ
«Il ne faut pas vouloir jeter les gens en pâture parce que tout simplement vous voulez monter dans l’estime des sénégalais. Les sénégalais ne sont pas fous»
L’audience qui pourrait avoir lieu entre Macky Sall et des candidats recalés à la présidentielle de 2024, charrie déjà de la tension. Après la sortie de Mimi Touré hier, Bougane Gueye Dany, qui fait partie des signataires de la correspondance adressée à Macky Sall, lui a répondu.
«Dans ce qu’elle a posté, elle ne parle pas de l’intérêt général. Elle dit que c’est Macky Sall l’a illégalement renvoyée de l’Assemblée. Ça c’est son problème personnel. Et pourtant quand elle initiait la lettre et quand elle signait la lettre, elle savait cela», a riposté Bougane Gueye Dany sur Sentv.
Pour lui, l’ex-première ministre veut les jeter en pâture : «Il ne faut pas vouloir jeter les gens en pâture parce que tout simplement vous voulez monter dans l’estime des sénégalais. Les sénégalais ne sont pas fous», peste le chef de file de "Gueum sa bop".
Bougane s’est dit foncièrement contre tout report de la présidentielle. Il estime que les personnalités qui constituent le collectif des candidats recalés, ne peuvent être embarqués, par Macky Sall, dans une logique de report de l’élection présidentielle sans leur volonté.
«Maintenant, je fais partie des signataires de la lettre. Même si je ne l’ai pas initiée. Il y a des personnalités qui se sont toujours battus. Le plus important aujourd’hui c’est comment faire pour avoir une élection transparente et inclusive», dit-il.
REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE, LA POSITION D’ANTA BABACAR NGOM
La présidente du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (Arc) et ses camarades «rejettent catégoriquement toute tentative visant à violer le calendrier électoral au Sénégal».
Ces derniers jours, un potentiel report de l’élection présidentielle est agité. Ce mercredi, le leader du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (Arc) a donné sa position sur le sujet.
«Depuis quelques jours, des voix s'élèvent cherchant à manipuler les Sénégalais en évoquant l'idée d'un report de l'élection présidentielle», a signalé le Mouvement Arc. Anta Babacar et ses camarades «rejettent catégoriquement toute tentative visant à violer le calendrier électoral au Sénégal».
Dans un communiqué parvenu à la rédaction de iGFM, le mouvement souligne que notre démocratie fait déjà face à des faiblesses et défis majeurs. Mais, la seule voie vers le rétablissement des règles démocratiques est, selon Arc, «de former un front uni et sincère de l'opposition autour du respect des principes républicains.»
ALY NGOUILLE NDIAYE, C’EST LE COACH DES RECALES POUR REPORTER LA PRESIDENTIELLE
Membre du collectif des Leaders et alliés du candidat Ousmane Sonko (LACOS), Dame Mbodji est très remonté contre les candidats recalés
Membre du collectif des Leaders et alliés du candidat Ousmane SONKO (LACOS), Dame MBODJI est très remonté contre les candidats recalés. Les accusant de vouloir fomenter le report de la présidentielle, Dame MBODJI estime qu’il faut leur barrer la route.
« Ils ne représentent rien et nous parlent de report de la présidentielle », martèle le SG du CUSEMS/authentique.
Dame MBODJI s’en prend plus particulièrement à l’ancien ministre de l’Intérieur Aly Ngouille NDIAYE. A l’en croire, ce dernier semble être dans une mission commandée. « Sa candidature est validée mais il est toujours dans le collectif des recalés. Je ne l’ai pas vu à aucun moment sur le terrain pour la précampagne mais il est toujours avec les recalés, comme s’il était leur encadreur », soutient-il.
Pour Dame MBODJI, « Aly Ngouille NDIAYE est du système. Il est dans le même camp que Macky SALL » et est en train d’œuvrer pour un report de la présidentielle. « Il sait qu’il ne peut rien gagner et depuis que la candidature de Diomaye FAYE a été validée, le camp du pouvoir fait tout pour ne pas aller à l’élection », explique l’allié de SONKO.
Le collectif des candidats se disant spoliés ont écrit au président SALL et entendent aller à sa rencontre ce mercredi.
FAUT-IL FAIRE APPEL À LA JURISPRUDENCE DE 2017 ?
20 candidats pour l’élection du 25 février. C’est le record dans l’histoire politique du Sénégal. La jurisprudence de 2017 avec 5 bulletins au choix peut-elle être appliquée ?
Une première au Sénégal, un nombre aussi élevé de candidats à l’élection présidentielle. Cette inflation pourrait se répercuter sur l’organisation du scrutin. La jurisprudence de 2017 avec 5 bulletins au choix peut-elle être appliquée ? L’idée est agitée. Bés bi pose le débat.
20 candidats pour l’élection du 25 février. C’est le record dans l’histoire politique du Sénégal. On a l’habitude de partir de la Présidentielle du 26 février 2012 qui avait enregistré 14 candidats pour justifier, au-delà des 47 listes aux Législatives de 2017 l’instauration du parrainage. Mais l’on oublie que l’élection du 25 février 2007 avaient vu 15 candidats en lice, à l’issue de laquelle Abdoulaye Wade a été réélu dès le premier tour. Mais dans tous les cas, la rationalisation s’imposait et c’est ce qui a été fait à la Présidentielle du 24 février 2019 qui a vu Macky Sall rempiler avec 58%. Alors, aujourd’hui, en plus de l’organisation matérielle du scrutin prochain, cette pléthore de candidature devrait-elle nécessiter la jurisprudence de juillet 2017 avec le choix par l’électeur d’un certain nombre de bulletins de vote sur les 20 ? Certains agitent l’idée, mais d’autres pensent que c’est jouable. La sensibilité de l’élection présidentielle fait que ce ne serait pas une bonne chose d’appliquer cette jurisprudence qui, du reste «pourrait léser des candidats». Ils estiment qu’il appartient au ministère de l’Intérieur de prendre toutes les dispositions pour organiser cette élection présidentielle. Et puis, il n’y a aucune garantie qu’il y ait un consensus majoritaire sur le sujet, ce qui nécessiterait une procédure d’urgence.
Cette jurisprudence avait été actée lorsque, le 30 juin 2017, des concertations avec les plénipotentiaires des listes candidates ont eu lieu sur invitation de la Commission électorale nationale autonome (Cena). A l’issue de la rencontre, 45 des 47 listes candidates avaient approuvé la proposition de la Cena de faire modifier l’article L.78 du Code électoral dans le sens de permettre à l’électeur de ne plus être obligé de choisir l’ensemble des bulletins en compétition, mais juste un nombre compris entre trois (3) et cinq (5). Doudou Ndir et Cie avaient ainsi adressé une correspondance au président de la République.
L’Assemblée nationale a adopté la loi n° 2017- 33 du 21 juillet 2017 portant modification du paragraphe 2 de l’article L.78 ainsi libellé : «Cette formalité satisfaite, l’électeur prend lui-même une enveloppe et l’ensemble des bulletins de vote mis à sa disposition. Toutefois, l’électeur peut choisir cinq (5) bulletins au moins si le nombre de candidats ou de listes en compétition est supérieur ou égal à cinq (5).»
DÉBUT DE MANŒUVRES POLITIQUES POUR UN REPORT ?
À un mois du premier tour, les tensions sont vives autour du processus électoral. Une rencontre entre le chef de l'État et le collectif des "candidats spoliés" relance les spéculations sur d'éventuelles modifications du calendrier
Depuis le début du contrôle des parrainages pour la présidentielle du 25 février prochain, les récriminations des candidats recalés au niveau du Conseil constitutionnel fusent de partout et vont s’amplifiant. Ce qui rend le climat préélectoral très tendu tout en inquiétant les citoyens et les amis du Sénégal. C’est sans doute pour décanter la situation et apaiser la tension que le président de la République a invité le collectif des 44 candidats recalés — ou « spoliés » comme ils préfèrent se qualifier — à la rencontrer ce mercredi à 17 heures en son Palais. Cette rencontre est-elle le début de manœuvres politiques qui pourraient déboucher sur un report de la présidentielle voulu par certains candidats et par Macky Sal lui-même ? A-telle été rendue possible par l’intervention de Serigne Mountakha qui aurait prôné le dialogue entre acteurs politiques ?
Après plusieurs dénonciations médiatiques, un collectif des candidats spoliés a été mis sur pied par une quarantaine de candidats à la présidentielle. Parmi ceux-là, des prétendants qui ont pu passer avec succès l’étape du parrainage et qui estiment que leurs camarades ou ex-futurs rivaux à ce scrutin ont été injustement recalés pour des motifs qu’ils qualifient de fallacieux.
Ce collectif, composé de 44 candidats à la présidentielle, a élaboré un plan d’actions pour que ses membres recouvrent leurs droits et puissent participer à l’élection présidentielle du 25 février prochain. Il a dans ce cadre pu rencontrer le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Ce dernier, d’après notre source, leur a conseillé de discuter entre acteurs autour d’une table et de parvenir à un consensus. Mais avant cette rencontre avec le Khalife, le collectif avait écrit une lettre au président Macky Sall pour lui demander une reprise du contrôle des parrainages au niveau du Conseil constitutionnel.
Dans une correspondance intitulée : « Électionprésidentielledu25 février 2024 : Requête aux fins d’une reprise du contrôle du parrainage suite aux graves manquements relevés lors du contrôle de validation », le « Collectif des Candidats Invalidés au Parrainage » demandait au Président Macky Sall d’user de ses prérogatives afin de rétablir, absolument, les candidats invalidés dans leurs droits.
L’interpellant en tant que gardien de la Constitution, le collectif des candidats spoliés a sollicité du président de la République le rétablissement de ses membres dans leurs droits. « En effet, la présente vous est adressée au regard de vos prérogatives es qualité de « Clé de Voûte » des Institutions et de « Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ». Le contrôle du parrainage nous a permis de relever, suite aux différentes preuves présentées par une quarantaine de candidats arbitrairement invalidés, des manquements graves notamment : La non-disposition du fichier général des électeurs consolidé de 2023 parla Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) ; la non-fiabilité voire la non mise à jour du fichier général des électeurs, base de contrôle des parrainages des candidats, au regard du nombre excessif de rejets principalement constitués d’électeurs « primovotants », détenteurs de leurs cartes d’électeurs délivrées en bonne et due forme par le Ministère de l’Intérieur ; des parrains qui disparaissent lors du contrôle pour certains candidats alors qu’ils étaient bel et bien enregistrés lors de l’inventaire des pièces déposées et mentionnées dans le procès-verbal du Greffe du Conseil Constitutionnel ; le logiciel de contrôle des parrainages qui présente des défaillances techniques sur le déversement et l’intégrité des données », écrivaient Mimi Touré et Cie.
Et de poursuivre : « Excellence, Monsieur le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, notre Collectif vous saurait gré de bien vouloir user de vos prérogatives afin de rétablir, absolument, les candidats invalidés dans leurs droits. Le cas échéant, cela participera à la transparence et à la régularité du processus électoral dont l’objectif fondamental est de garantir l’expression du libre choix pour une meilleure acceptation du choix de la majorité. Par ailleurs, cela consolidera le principe constitutionnel relatif au respect et à la reconnaissance de l’opposition comme un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique de notre cher pays. Veuillez croire, Excellence, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de notre très haute considération. »
Manœuvres politiques pour un report de la présidentielle ?
Suite à cette interpellation, le président Macky Sall était resté silencieux jusqu’à ce qu’une conférence de presse soit organisée récemment par le collectif poursuivant ainsi son offensive pour dénoncer l’injustice dont se disent victimes ses membres. Lesquels se présentent comme des acteurs légitimes et émérites de la scène politique nationale. Lors de cette conférence de presse, le collectif a annoncé un grand rassemblement national pour contester les dysfonctionnements notés lors du processus électoral, tels qu’un fichier électoral douteux, des clés USB endommagées et plus de 900 000 citoyens électeurs éliminés pour des raisons non conformes aux directives de la Direction générale des élections et du Conseil constitutionnel.
Suite à ces requêtes, le président Macky Sall a invité le collectif au palais de la République aujourd’hui à 17h pour discuter autour d’une table. Il espère ainsi trouver un consensus pour rétablir ses membres dans leurs droits et permettre leur participation à l’élection présidentielle prévue le 25 février prochain. Ce dans un climat de transparence et d’inclusion. Seulement l’on peut se poser des questions sur cette rencontre qui survient au lendemain de la publication de liste définitive des candidats par le Conseil Constitutionnel. Des candidats au nombre de 20. La rencontre d’aujourd’hui serait une opportunité pour évoquer un dialogue autour du fichier électoral et du processus du parrainage. Elle pourrait être mise à profit pour étoffer le camp des partisans d’un report de la présidentielle du mois prochain.
SONKO PERD…ET GAGNE
Même si sa candidature est invalidée et qu’il est derrière les barreaux, l’opposant reste un élément clef du jeu politique tout comme son principal adversaire, le président Macky Sall,
Fin du suspense sur la participation ou non de Ousmane Sonko à la prochaine élection présidentielle. Le leader du Pastef, présentement en prison, a vu sa candidature invalidée par le Conseil constitutionnel qui a publié la liste définitive des prétendants autorisés à se présenter à ce scrutin le 20 janvier. Cependant, même si sa candidature est invalidée et qu’il est derrière les barreaux, l’opposant reste un élément clef du jeu politique tout comme son principal adversaire, le président Macky Sall, qui a jeté son dévolu sur le Premier ministre Amadou Ba pour porter les couleurs de la majorité. Cela promet donc un duel de feu entre deux géants politiques, un duel qui devrait constituer l’aboutissement d’un long combat jamais vécu dans l’histoire du Sénégal.
Avec la publication de la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle du 25 février, le Conseil constitutionnel vient d’accomplir son tout dernier acte avant ce scrutin. Cette élection, très attendue des populations, va marquer l’aboutissement de tout un processus qui a démarré par les inscriptions sur les listes électorales. Depuis, plusieurs contestations ont été notées allant de la réduction de la période de l’inscription sur les listes électorales, en passant par le tirage au sort pour déterminer l’ordre de passage des candidats pour le contrôle de leurs parrainages, pour aboutir à une polémique sur les doublons, des électeurs déclarés inexistants dans le fichier par le logiciel du Conseil constitutionnel, parmi lesquels des candidats à la présidentielle, des clés falsifiées, des parrains de toute une région portés disparus etc. La liste est longue des dysfonctionnements relevés par les « recalés » du contrôle de parrainages. Après cette première phase effectuée au Conseil constitutionnel, en effet, des candidats, se disant injustement recalés, voire « spoliés », ont introduit des recours afin d’être rétablis dans ce qu’ils estiment être leurs droits.
Après la publication de la liste provisoire des 21 candidats qui ont passé avec succès l’étape des parrainages, des recours ont été introduits par certains de ces qualifiés contre d’autres qualifiés. Une sorte de délation entre candidats, quoi. Ont ainsi fait l’objet de recours le candidat du PDS, Karim Wade, et deux autres candidats parrainés par Pastef, en l’occurrence Bassirou Diomaye Faye et Cheikh Tidiane Dieye. Au premier, il était reproché de détenir une double nationalité, pour les deux autres, l’argument principal avancé pour s’opposer à leurs candidatures est leur appartenance à un parti dissous (en l’occurrence Pastef) ou leur investiture par des formations dont ils ne sont pas membres. Après avoir statué sur ces recours, le Conseil constitutionnel a finalement rendu son verdict définitif. Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, est définitivement écarté de cette élection alors que le recours introduit par le candidat de BBY, Amadou Ba, contre Bassirou Diomaye Faye et Cheikh Tidiane Dièye est jugé irrecevable. Des rejets qui donnent ainsi la possibilité au numéro 2 de Pastef ainsi qu’au chef de file de Sénégal bi ñu bëgg, de concourir à cette compétition électorale.
Durant toute la journée du samedi 20 janvier, dernier jour prévu pour la publication de la liste des candidats, les sorts de Bassirou Diomaye Faye et de Cheikh Tidiane Dieye ont le plus cristallisé l’attention des Sénégalais. Ce parce qu’ils considérés comme de potentiels candidats de substitution de Pastef au cas où Ousmane Sonko serait recalé. Finalement, le maire de Ziguinchor, malgré le énième et tout dernier recours introduit par ses avocats pour réclamer la révision de son cas, est lui aussi définitivement éliminé de la compétition. Il tout de même sauvé par le maintien de la candidature de ceux susceptibles de porter son « projet ». Un « projet » dont il a toujours soutenu qu’il est au-delà de sa propre personne, voire «un esprit». Voilà donc qu’après plusieurs années d’un combat acharné, le principal opposant au régime du président Macky Sall, lequel ne sera pas non plus de la partie, Ousmane Sonko, même incarcéré, quand même participer, même si c’est par candidats interposés, à la prochaine élection.
Sonko, résilient jusqu’au bout
Même si l’invalidation de sa candidature est définitivement actée depuis ce samedi, il n’en demeure pas moins que Ousmane Sonko a réussi à tenir tête au pouvoir jusqu’à l’ultime seconde du temps additionnel pour emprunter au vocabulaire footballistique. Dans ce duel mettant aux prises depuis 2016, année de sa radiation de la fonction publique, le leader du parti Pastef au président de la République, le premier ne s’est jamais avoué vaincu. Pas même lorsqu’il a été traité de « violeur », d’être un « rebelle » et durant ses nombreux allers-retours entre son domicile et le tribunal de Dakar ou encore son arrestation au mois de juillet dernier. Depuis, il séjourne en prison. Dès qu’il a été incarcéré, son parti politique est dissous et des actes criminels lui sont collés alors que son second, Bassirou Diomaye Faye, est arrêté quelques jours plus tard. Auparavant de nombreux responsables du Pastef dont des maires, membres du bureau national ainsi que des centaines d’autres personnes se réclamant de cette entité politique, sont également dans les liens de la détention. Mais malgré tout, le farouche opposant a fait preuve d’une résilience inouïe tout en maintenant sa radicalité et restant déterminé à faire partir les actuels tenants du pouvoir. D’où le fameux slogan de ses souteneurs «focus 2024». Une façon de démontrer leur engagement à ne pas tomber dans la diversion où les invitent leurs adversaires. Une preuve entre autres de se laisser divertir a été le refus d’Ousmane Sonko d’aller répondre au dialogue national qui a fini par se retourner contre certains membres de l’opposition qui avaient jugé nécessaire d’y participer.
Très attachés à leur chef, les partisans de Sonko forment un bloc très soudé et restent à l’écoute de leur leader pour appliquer à la lettre ses consignes. Ses dossiers judiciaires, quoique traités avec une étonnante célérité au point de nourrir des suspicions de vouloir en finir avec lui avant l’élection présidentielle, ne permettent pas de sceller définitivement son sort. Même chose concernant les attitudes très surprenantes et contestées des services de l’administration à savoir la DGE dans son refus de se soumettre aux décisions de justice demandant de remettre des fiches de parrainage au mandataire de Sonko. IL y a aussi le refus de la CDC (Caisse des dépôts et consignations) de remettre à son mandataire son attestation de dépôt de caution. Mais qu’à cela ne tienne, Ayib Daffé, c’est le nom de ce mandataire, muni de tous les documents et d’actes d’huissier prouvant que les pièces manquantes ne sont pas imputables à son candidat, est parvenu à déposer le dossier du leader de Pastef au du Conseil constitutionnel. A sa grande surprise, et selon ses dires, ledit dossier, contrairement aux dispositions du code électoral, a été ouvert à son insu et jugé incomplet. D’où l’invalidation de la candidature de Ousmane Sonko. Loin de se décourager, le célèbre avocat Me Ciré Clédor Ly a déposé un recours pour réclamer que le candidat dont il est mandataire et qui, d’après lui, remplit toutes les conditions requises pour être candidat soit remis dans ses droits. A partir de ce moment, le suspense pour la participation de Sonko à l’élection présidentielle était de nouveau entretenu jusqu’à ce que la liste définitive soit publiée ce samedi vers les coups de 22 heures. Autant dire qu’il aura fallu aller jusqu’au bout du bout du très long et plein de rebondissements combat entre le pouvoir et le maire de Ziguinchor pour que ce dernier soit définitivement écarté de la mère des élections.
Diomaye, Cheikh Tidiane Dieye, Habib Sy dans la course, Sonko toujours en vie..
Si la bataille opposant l’actuel régime à Ousmane Sonko avait comme principal enjeu l’élimination du leader de la prochaine élection présidentielle, on peut en déduire que le camp du président Macky Sall est sorti victorieux de ce bras de fer. Du moins provisoirement en en théorie. En effet, le nom de Ousmane Sonko ne figure pas parmi les vingt candidats retenus pour prendre part à cette compétition électorale. Mais tout de même, son absence de cette liste définitive, publiée par le Conseil constitutionnel, ne l’empêche pas d’être le faiseur de roi lors de ce scrutin. Pour les observateurs avertis qui suivent de très près l’évolution de l’actualité politique de ces dernières années, cette situation inédite dans notre pays ne constitue pas une surprise. De sa cellule où il croupit depuis le mois de juillet, le leader de Pastef a réussi à occuper l’actualité grâce à une stratégie de communication bien inspirée qui a permis à ses troupes d’entretenir la flamme de l’espoir.
Ainsi, dès le début du retrait des fiches de parrainage par les candidats, Ousmane Sonko a demandé à cinq responsables de son parti d’aller retirer des fiches en prévision de l’éventualité où il serait recalé. D’autres qui sont membres de la coalition Yewwi Askan Wi ont fait de même à titre individuel dont Habib Sy ou au nom de leur entité politique comme Cheikh Tidiane Dièye et Déthie Fall.
Dès lors, l’exinspecteur des impôts et domaines a verrouillé toutes possibilités de l’empêcher de désigner un candidat susceptible de porter son fameux « projet ». Après le refus de la DGE de lui remettre ses fiches de parrainage et au bout de plusieurs jours d’attente de ses militants, il leur a demandé de parrainer Bassirou Diomaye Faye pour ce qui est des citoyens et choisi Habib Sy pour bénéficier de celui des élus. Au finish, tous les quatre qui ont vu leurs candidatures validées malgré le recours introduit par le porte-drapeau du pouvoir, Amadou Ba, pour contester celles de Diomaye Faye et Cheikh Tidiane Dieye. De ce fait, Ousmane Sonko a réussi un coup digne d’un génie politique qui lui permet dorénavant de placer ses pions pour aller à l’assaut du pouvoir.
Toutefois, même s’il n’a pas encore donné de consigne de vote, tout porte à croire que Bassirou Diomaye Faye est le mieux placé pour porter le « projet ». Si un tel choix se confirme, il serait alors possible que aussi bien Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye se retirent pour ouvrir un boulevard au numéro 2 de Pastef et adhérer ainsi au choix de Ousmane Sonko. Lequel, contre vents et marées, sera l’absent le plus présent de cette campagne électorale qui s’annonce déjà palpitante alors que quelques jours nous séparent de son démarrage. Comme quoi, Ousmane Sonko, bien que isolé et écarté des joutes électorales, n’a perdu qu’une bataille, celle de sa participation directe à ce scrutin. Qu’en sera-t-il de la guerre elle-même ? Réponse le 25 février prochain.
LE MAIRE MAMADOU DJITE DU PUR ACCUSÉ DE MAUVAISE GESTION PAR DES CONSEILLERS
Selon les conseillers municipaux qui se sont exprimés devant la presse, le maire aurait tenté de corrompre certains d’entre eux en leur proposant des terrains ou des voyages afin d’obtenir leur soutien
Le maire de Thiès-Ouest, Mamadou Djité, également secrétaire général communal du Pur (Parti de l’Unité et du Rassemblement), est dans la tourmente. Le processus de renouvellement du bureau municipal aurait été entaché par de nombreuses irrégularités.
Selon les conseillers municipaux qui se sont exprimés devant la presse, le maire aurait tenté de corrompre certains d’entre eux en leur proposant des terrains ou des voyages afin d’obtenir leur soutien. De plus, le nombre de bulletins de vote dépasserait celui des personnes présentes dans la salle au moment du scrutin. Ce qui a conduit à la suspension du processus. Les conseillers municipaux disent avoir alerté le préfet et dénoncé notamment des manquements financiers d’un montant de 11 millions.
Selon eux, le maire prétend que cette somme a été utilisée pour l’achat d’oignons et de pommes de terre. Ils soutiennent qu’aucune décision à ce sujet n’a été discutée lors du conseil municipal. De plus, une sortie de caisse de 17 millions a été observée sans explication. Ce sans oublier des cas de spoliation foncière dans la commune.
Face à cette situation, les 76 conseillers municipaux « contestataires » réclament des élections transparentes pour la mise en place rapide d’un nouveau bureau. Il convient de rappeler que le maire Mamadou Djité a été élu sur la liste de la coalition Yewwi askan wi. Laquelle coalition exprimerait désormais son mécontentement quant à sa gestion des affaires municipales. Le conseiller municipal Babacar Cissé, du parti La République des Valeurs de Thierno Alassane Sall, accroché par le « Témoin », a déclaré lors d’une interview que le maire avait également contacté Amy Ly, troisième adjointe et membre du RV, pour lui faire des propositions que cette dernière a rejetées avant de les rapporter devant le conseil municipal.
Selon toujours M. Cissé, le renouvellement du bureau municipal a été décidé par le maire en raison de divergences avec l’ancien bureau, qui n’était pas d’accord avec sa démarche. Dans l’attente d’une réaction des autorités compétentes face à ces allégations, les conseillers municipaux avaient menacé de passer à l’action dès lundi(Ndlr avant-hier).
Contacté par nos soins pour sa version des faits, le maire de Thiès-Ouest nous a répondu qu’il va tenir une conférence de presse ce mercredi pour répondre à ses accusateurs.
« IL N'Y AURA PAS DE PAIX POUR CEUX QUI VEULENT INSTAURER LE CHAOS DANS LE PAYS »
Lors du symposium sur son règne à la tête du Sénégal, le président a profité de la tribune pour défendre son bilan en matière de droits de l'homme. Le chef de l'État promet de ne laisser aucune velléité de chaos prospérer
Le président Macky Sall a présidé l’ouverture des travaux du symposium consacré à ses douze années de magistrature. Une rencontre de deux jours initiée par le Club Sociétés, Démocraties et perspectives. Une occasion pour le chef de l’Etat de répondre aux pourfendeurs qui flinguent sa gouvernance des droits de l’homme.
A l’occasion du symposium sur les douze années de Macky Sall organisé par des intellectuels et acteurs citoyens, le président de la République a profité de la tribune pour répondre à ceux qui le flétrissent sur la gouvernance des droits de l’homme. En réponse à ceux qui disent que cet aspect constitue le talon d’Achille de son règne, Macky Sall a répondu que c’est de sa responsabilité première de veiller à la sécurité de la nation et des citoyens. Et dans ce sens, il mettra toute son énergie pour assurer ce rôle. Et de relever: « Il s’y ajoute que le cadre légal de notre pays, à travers l’acte III accorde une place importante à la gouvernance, la paix et la sécurité ». Pour lui, ces éléments sont une condition sine qua non pour tout développement. «Assurer la sécurité, c'est garantir notre indépendance sur l'ensemble de notre territoire. Éviter que des forces du mal, des extrémistes, des terroristes ne s'emparent de parties de notre territoire. Le Sénégal l'a réussi jusque là », a dit le président Macky Sall. Et d’asséner dans la foulée que le Sénégal est une démocratie, avec une justice indépendante et contrairement à ce que soutiennent certains de ses adversaires, il n’y a pas de détenus politiques au Sénégal. « Sur la gouvernance, quand j'entends parfois des gens dire : ouais et le bilan immatériel ? Quel bilan immatériel ? Il n’y a pas de bilan immatériel. Faut poser les questions, on va répondre si c'est les questions de droits de L'homme. Mais les droits de l'homme sont notés par des personnes indépendantes. Il n’y a pas de prisonniers politiques dans ce pays. Il ne faut pas qu'on crée de la confusion et que d'autres amplifient les choses. C'est parce que justement le Sénégal est une véritable démocratie que ce qui se passe peut se passer chez nous. Sinon comment vous pouvez comprendre ce qui se passe souvent chez nous », a-t-il martelé ajoutant qu’il n’y pas d’ingérence dans le fonctionnement de la justice. « Les gens pensent que le Président a le contrôle sur les juges, sur le Conseil constitutionnel, sur la Cour suprême. Vous avez vu récemment tout ce qui s'est passé qui consacre plus que l'indépendance des juges. Donc, quel est le bilan immatériel dont on peut parler ? », s’est-il interrogé.
«Je n'accepterai pas de désordre dans le pays »
Poursuivant sur le même ton, Macky Sall a lancé tout de go qu’il ne laissera aucune velléité de semer le « chaos » prospérer au Sénégal. « Il n'y aura pas de paix pour ceux qui veulent instaurer le chaos dans le pays. Ça, c'est le devoir régalien d'un Etat. Et je vous le dis jusqu'à ce que je quitte le pays, je n'accepterai pas de désordre dans le pays. Ça, c'est la responsabilité du chef de l'État. S'il ne le fait pas, il aura failli à sa mission première d'assurer la paix et la sécurité des citoyens », a-t-il averti. Revenant sur le thème de ses douze années de mandat, le chef de l’Etat a étalé son bilan social et en infrastructures. Des réalisations qui résultent de son option pour la réduction des inégalités, mais d’assurer la connectivité entre les différentes parties du territoire. Dans ce sens, Macky Sall a rappelé son parcours politique depuis son engagement chez les maoïstes, en passant par le PDS et son divorce d’avec le pape du Sopi. Un parcours qui lui a permis de faire le tour du pays et de faire un diagnostic des besoins réels des populations rurales. Ce qui justifie la mise en place des différents programmes qui lui ont permis de faire ce bilan après douze ans de gouvernance. « Le pays dont j'ai hérité était véritablement vétuste. Le pays était obsolète. Les routes, ce n'était pas des nids de poulets mais parfois c'est logis d'éléphant. Il fallait beaucoup d'ambitions pour transformer et agir surle secteur de l'énergie, de l'électricité en particulier. En 10ans, nous sommes passés de 500 mégawatts à 1800 mégawatts. Et bientôt, on sera à 2 gigas (2000 méga watts). La transformation structurelle, c'était également les routes, les autoroutes, les ponts parce qu'en vérité, le Sénégal était isolé. On était à l'extrême ouest du continent avec des discontinuités territoriales.
Focus sur les réalisations
Aujourd'hui, ces discontinuités ont été résolues avec le pont de la Sénégambie et le pont de Rosso en construction. Sans citer les ponts intérieurs. Au départ, il y avait 7 kilomètres ensuite on est arrivé à 33 kilomètres », a lancé Macky Sall, tout en soulignant qu’il ne cherchait pas à minimiser l’œuvre de ses prédécesseurs. Dans le même registre il a réitéré ses nombreuses réalisations dans le domaine social afin d’améliorer le capital humain du pays, notamment à travers l’axe 2 du PSE. Ce qui s’est traduit, selon lui, par l’élargissement de la carte scolaire et universitaire, sans oublier les nombreux transferts aux profits des couches vulnérables, dans les zones rurales. Des transferts d’argents qui sont évalués entre 2012 et 2023 à « 49% si on prend le budget de l'année dernière qui a été orienté vers le secteur social ». Des problèmes dits filets sociaux qu’il a invité les autorités publiques à poursuivre à tous les prix. « « Cet axe 2, il est fondamental pour moi parce que je suis très sensible au social. Et j'ai toujours dit au gouvernement quels que soient les coûts, ne touchez pas aux programmes sociaux, les bourses de sécurité, ne touchez pas à des filets sociaux. Coupez si vous voulez le fonctionnement de l'Etat, la présidence de la République mais ne touchez jamais à ces programmes qui sont nos marqueurs », a-t-il lancé.