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4 mai 2025
Politique
20 CANDIDATS A L’ASSAUT DU SUFFRAGE DES SENEGALAIS
Fin de suspense, Le Conseil constitutionnel a procédé, le samedi 20 janvier dernier à la publication de la liste officielle des candidats autorisés à prendre part à cette 13ème élection présidentielle du Sénégal.
Le Conseil constitutionnel a procédé, le samedi 20 janvier, à la publication de la liste officielle des candidats autorisés à prendre part à l’élection présidentielle du 25 février prochain. Au total, 20 candidats ont été retenus par les 7 juges constitutionnels qui ont invalidé par ailleurs Karim Wade pour sa double nationalité et Ousmane Sonko du fait de sa condamnation dans l’affaire Mame Mbaye Niang.
Fin de suspense autour du nombre de candidats qui vont prendre part à l’élection présidentielle du 25 février prochain. Le Conseil constitutionnel a procédé, le samedi 20 janvier dernier à la publication de la liste officielle des candidats autorisés à prendre part à cette 13ème élection présidentielle du Sénégal. Et ce, conformément aux dispositions de l’article 30 de la Constitution stipulant que « Trente-cinq jours francs avant le premier tour du scrutin, le Conseil constitutionnel arrête et publie la liste des candidats ». A l’exception de Karim Wade dont la candidature a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel, tous les autres candidats qui avaient passé l’étape du parrainage, retenus dans la première liste publiée le 12 janvier, sont autorisés par les 7 juges constitutionnels à participer au scrutin du 25 février.
Il s’agit entre autres de : Boubacar Camara, Cheikh Tidiane Dièye, Déthié Fall, Daouda Ndiaye, Habib Sy, Khalifa Ababacar Sall, Anta Babacar Ngom, Amadou Ba, Rose Wardini, Idrissa Seck. mais aussi de Aliou Mamadou Dia, Serigne Mboup, Papa Djibril Fall, Mamadou Lamine Diallo, Mahammed Boun Abdallah Dionne, El Hadji Malick Gakou, Aly Ngouille Ndiaye, El Hadji Mamadou Diao, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Thierno Alassane Sall.
Une présidentielle à 20 candidats, une première au Sénégal depuis 1960
L’élection présidentielle du 25 février prochain va opposer 20 candidats sur les 21 qui avaient franchi l’étape du parrainage. C’est une première dans l’histoire politique du Sénégal qu’on enregistre autant de candidats à une élection présidentielle. Le record des candidatures était jusqu’ici détenu par la présidentielle de 2007. Outre la candidature du président sortant, Me Abdoulaye Wade, le Conseil constitutionnel avait validé le dossier de 15 autres postulants au fauteuil présidentiel. Ce qui faisait qu’au final on avait au total beaucoup moins de candidats. Cinq ans après, lors de la présidentielle de 2012, ce nombre de candidatures a sensiblement baissé à 14, suite à l’invalidation de trois dossiers dont ceux de Youssou Ndour, Kéba Keinde et Abdourahmane Sarr.
Cette régression des candidatures s’est poursuivie en 2019 lors de la dernière présidentielle avec la mise en œuvre de la nouvelle loi qui généralise le parrainage à tous les candidats à des élections (0,5% du corps électoral pour les législatives et 0,8% du corps électoral pour la présidentielle), qui a favorisé un faible nombre de candidats (05) avec l’absence pour une première fois des partis historiques comme le Parti socialiste (Ps), le Parti démocratique sénégalais (Pds), l’Alliances des forces de progrès (Afp).
Le Conseil constitutionnel sur les recours du Collectif des recalés
Le Conseil constitutionnel, dans sa décision de samedi, est revenu sur les recours déposés par certains membres du Collectif des candidats déclarés à la prochaine présidentielle recalés à l’étape de contrôle du parrainage. Dans leur décision n°2/E/2024 portant liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024, le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara et ses collègues ont déclaré irrecevables toutes ces réclamations. Il en est de même pour les réclamations portant sur les rejets des parrains détenteurs des pièces d’identité avec de données électorales portées par plusieurs candidats déclarés invalidés par la commission de contrôle des parrainages dont l’ancien ministre du Budget, Birima Mangara.
Dans son considérant 41, le Conseil a motivé sa décision sur cette question par le fait que « le rejet d’un parrain sous la mention « non identifié au fichier général» ne signifie pas nécessairement que celui-ci n’est pas inscrit audit fichier ». Mieux poursuit toujours le Conseil dans ce considérant 41 « le contrôle automatisé exige une concordance parfaite des données inscrites sur la fiche de parrainage avec celles figurant sur le fichier général des électeurs » mais aussi «qu’une transcription inexacte de l’un des éléments d’identification de l’électeur, en l’occurrence les prénoms, nom, numéro d’identification nationale, numéro de la carte d’électeur, circonscription électorale d’inscription ou date d’expiration de la carte nationale d’identité CEDEAO figurant sur la fiche de parrainage, entraine l’impossibilité pour le dispositif informatique d’identifier le parrain dans le fichier général des électeurs ; »
Loin de s’en tenir-là, le Conseil constitutionnel a par ailleurs tenu à préciser que « la notion de doublon externe ne se définit pas en fonction de la présence du parrain sur le fichier général des électeurs, mais résulte plutôt du fait qu’il figure sur une ou plusieurs fiches de parrainages précédemment vérifiées ».
La candidature de Sonko emportée par l’affaire Mame Mbaye Niang
Arrivé 3e lors de l’élection présidentielle du 26 février 2019 dernier, le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko manquera le rendez-vous du 25 février. En effet, le Conseil constitutionnel qui a procédé à la publication de la liste des candidats autorités à prendre part à ce scrutin, a déclaré irrecevable sa candidature. Les 7 membres du Conseil constitutionnel ont motivé leur décision de rejet par arrêt n°1 du 4 janvier 2024, rendu par la Cour suprême, dans la procédure de diffamation qui opposait Mame Mbaye Niang et le leader du parti Pastef dissout par décret présidentiel du 31 juillet et qui fait l’objet d’un recours.
« Considérant qu’aux termes de l’article L.125 du Code électoral, « pour s’assurer de la validité́ des candidatures déposées (…), le Conseil constitutionnel fait procéder à toute vérification qu’il juge utile » ; que par arrêt n°1 du 4 janvier 2024, transmis par la Cour suprême, celle-ci a rejeté́ le pourvoi d’Ousmane Sonko dirigé contre l’arrêt n » 137 du 8 mai 2023 rendu par la première chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Dakar, dans la procédure de diffamation qui l’opposait à Mame Mbaye Kan Niang; qu’il en résulte qu’Ousmane Sonko se trouve définitivement condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis; que cette condamnation le rend inéligible pour une durée de 5 ans, en application de l’article L.30 du Code électoral ; que la requête est rejetée » a décidé le Conseil constitutionnel. Il faut dire qu’avec cette décision, l’Etat vient ainsi d’obtenir gain de cause dans le cadre de son bras de fer avec Ousmane Sonko engagé depuis 2021 autour de son éligibilité. Cependant, il faut également souligner que nonobstant cette invalidation de la candidature de Sonko du fait de l’affaire Mame Mbaye Niang, le Conseil constitutionnel a par ailleurs débouté la Direction générale des élections (Dge) et la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc) qui avaient refusé de délivrer des fiches de parrainages et I attestation confirmant le versement de sa caution dans le but de rendre incomplet son dossier de candidature. En effet, dans son Considérant 16, le Conseil constitutionnel a estimé que I ‘absence de l’attestation de versement de la caution et des fiches de parrainage est le résultat du refus des autorités administratives compétentes ; que s’il est vrai, que le dossier d’Ousmane Sonko ne contenait pas toutes les pièces exigées par la loi, il est tout aussi vrai que ce fait ne saurait lui être reproché, puisqu’il est indépendant de sa volonté ».
RETRAIT DES CARTES D'ELECTEUR DE LA DERNIÈRE RÉVISION, FAIBLE AFFLUENCE DES ÉLECTEURS
Ce n’est toujours pas le grand rush au niveau des Commissions de distribution des cartes d’électeurs. En effet, un petit tour effectué dans quatre d’entre elles a permis de constater une affluence timide des électeurs.
Ce n’est toujours pas le grand rush au niveau des Commissions de distribution des cartes d’électeurs. En effet, un petit tour effectué dans quatre d’entre elles a permis de constater une affluence timide des électeurs. De Grand-Dakar au Point E, en passant par Gueule Tapée Fass Colobane et la Médina, les présidents de commissions nous ont fait constater que les propriétaires des cartes viennent mais pas en nombre important.
Lancée depuis le 11 janvier dernier, l’opération de distribution des cartes d’électeurs de la dernière révision pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 poursuit son cours, malgré une réaction timide des populations, propriétaires de ces cartes. De la Commission de distribution de Grand-Dakar, à celle de la Médina, en passant par les commissions de Point E, Gueule Tapée-Fass-Colobane, où nous avons effectué un tour, le constat est partout le même : les propriétaires de ces cartes se font encore désirer, pour l’essentiel.
A Grand-Dakar, le président de la commission qui nous a répondu, sous le sceau de l’anonymat, déclare d’emblée : «on ne sent pas trop l’engouement chez les propriétaires de ces cartes. Depuis qu’on a débuté, il n’y a pas réellement une affluence. Sur la table, on constate qu’il y a, à peu près, une centaine de cartes qui souffrent toujours, à l’attente de leurs propriétaires».
Après Grand Dakar, nous nous sommes rendus à la commission qui se situe au Point E. Là, Mamadou Ndiaye, président de cette commission informe : «Nous avons démarré depuis le 11 janvier ; mais finalement ça se passe bien. Il y a une affluence. Les propriétaires des cartes sont en train de venir les récupérer».
A quelques encablures, se trouve la Commission de distribution de la commune de Gueule Tapé-Fass-Colobane. Dans cette commission, le président qui se réservait de nous informer sur la situation, a fini par nous confier : «les propriétaires sont en train de venir, mais de manière timide».
Même constat également au niveau de la Médina où la commission est logée au sein de l’INSEPS. Trouvé couché sur la table, le président de ladite commission nous a servi, à peu près, la même réponse. Répondant sous le sceau de l’anonymat, ce dernier révèle également que «les gens viennent, mais pas de manière conséquente. Peut-être, d’ici la clôture, on verra une forte affluence». Il faut noter que la distribution des cartes devait débuter au moins quarante-cinq (45) jours avant le premier tour du scrutin du 25 février 2024.
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BOUBACAR CAMARA APPELLE À ÉVITER UN ÉPARPILLEMENT DU VOTE DE LA RUPTURE
« Avec l’élection présidentielle du 25 février 2024… notre pays tranchera l’épineuse question de savoir qui, plus précisément, quelle équipe, mettra-t-il à la magistrature suprême »
A peine assuré d’être parmi les prétendants à la course à la magistrature suprême, le candidat à l’élection présidentielle du 25 février, Boubacar Camara dit Kamah appelle à éviter un éparpillement du vote de la rupture. Le leader de la coalition KAMAH 2024 faisait face à la presse, ce dimanche 21 janvier 2024.
Dans son appel au vote utile pour une alternative crédible, Boubacar Camara, candidat de la coalition KAMAH 2024 soutient qu’ « Avec l’élection présidentielle du 25 février 2024… notre pays tranchera l’épineuse question de savoir qui, plus précisément, quelle équipe, mettra-t-il à la magistrature suprême », a-t-il projeté.
De même s’interroge-t-il « Désignera-t-il un porteur crédible des enjeux actuels ou futurs pour un nouveau et bon départ ou tombera-t-il dans me travers de l’éternel recommencement ? »
C’est pour faciliter le choix du corps électoral, appelle le président de la coalition KAMAH 2024, « il convient d’éviter un éparpillement du vote de la rupture. » A son avis « Le Sénégal doit gagner ce match décisif », pour ce faire dira-t-il » les porteurs de de cette compétition doivent avoir un palmarès rassurant, un projet bénéfique pour le Sénégal. Ils doivent être expérimentés et ouverts au monde moderne », a-t-il souligné.
Ainsi, au vu de toutes ces considérations et conscient du fait que son profil répond parfaitement aux attentes décrites ci-dessus le leader du parti PCS Jengu Tabax de rappeler « Je me suis toujours gardé de tout excès dans le discours et le comportement. J’ai écarté la violence de mon champ d’action, ce qui ne m’empêche pas de demeurer un fervent partisan de la résistance à l’oppression. »
Poursuivant son propos, dit-il « J’ai beaucoup alerté malgré la surdité ambiante. J’ai également découvert de pratiques politiques déplorables qu’il convient d’éradiquer. Je suis courtois et équilibré mais ferme sur mes principes. »
Par ailleurs, Kamah dit tendre la main à tout le monde pour donner corps à son engagement dans la construction du Sénégal. « Je lance humblement un appel à tous les candidats porteurs d’une offre de rupture et aux électeurs à se joindre à moi afin de garantir, par un vote utile », invite-t-il.
LE PDS EXIGE UNE COMMISSION D'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR L'ÉLIMINATION DE KARIM WADE
Les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye auraient dû se récuser en raison de leurs connexions douteuses et de leur conflit d'intérêts, estiment les députés du parti libéral, dans une déclaration publiée ce dimanche 21 janvier 2024
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/01/2024
Suite à la décision du Conseil constitutionnel d'invalider la candidature de Karim Wade à l'élection présidentielle du 25 février prochain, les députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) ont publié ce dimanche 21 janvier 2024, une déclaration demandant la mise en place immédiate d'une commission d'enquête parlementaire.
Dans leur communiqué, ils qualifient la décision du Conseil constitutionnel de "scandaleuse et inacceptable" et estiment qu'une enquête approfondie est nécessaire pour faire la lumière sur les "conditions d'élimination des candidats". Le PDS souhaite notamment que la commission se penche sur "les conflits d'intérêts, les avantages et les soupçons de corruption et collusion de certains membres de notre Conseil constitutionnel avec certains candidats".
Une citation attribuée aux députés PDS dans leur déclaration illustre ces soupçons : "Les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye auraient dû se récuser en raison de leurs connexions douteuses et de leur conflit d'intérêts". Le parti de l'ancien président Wade accuse les deux magistrats d'un manque d'impartialité qui remet en cause, selon eux, la crédibilité de la décision.
En parallèle de cette demande de commission parlementaire, le PDS et la coalition Karim 2024 annoncent leur intention de déposer une plainte dans les prochains jours. Celle-ci viserait à "révéler toutes les infractions et atteintes à la démocratie, aux droits du candidat et à la constitution" dans le but de mener une "enquête exhaustive".
Reste à voir si cette demande d'investigation sera acceptée par l'Assemblée nationale, alors que le climat politique sénégalais se tend à l'approche du scrutin présidentiel. Le PDS dénonce de son côté ce qu'il considère comme une entrave grave au processus démocratique.
PRÉSIDENTIELLE, LA VERSION ÉLECTRONIQUE DES MAQUETTES DE BULLETIN DE VOTE DÉPOSÉE, CE DIMANCHE
Le dépôt est préalable à la tenue de la réunion d’information, à l’attention des mandataires, prévue le lundi 22 janvier 2024 à 10 heures à la salle de conférence de la Dge.
A travers un communiqué de presse rendu public aussitôt après l’affichage de la décision du Conseil constitutionnel arrêté la liste définitive des 20 candidats pour la Présidentielle du 25 février prochain, la Direction générale des élections (Dge) informe ces derniers sur la procédure à suivre.
« Suite à la publication par le Conseil Constitutionnel de la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 et pour les besoins de l’impression des bulletins de vote, la Dge porte à la connaissance des mandataires desdits candidats que ses services, sis à l’avenue El hadji Malick SY angle rue 6 (ex-Cité Police), sont ouverts le dimanche 21 janvier 2024 de 08h à 18h pour le dépôt de la version électronique des maquettes de bulletin de vote conformément aux dispositions de l’arrêté n°036714 du 12 décembre 2023 relatif à l’organisation technique de l’impression des bulletins de vote pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 », a indiqué le Directeur général des élections, ce samedi 20 janvier.
Tanor Thiendella Fall a, de ce fait, précisé, que, le dépôt est préalable à la tenue de la réunion d’information, à l’attention des mandataires, prévue le lundi 22 janvier 2024 à 10 heures à la salle de conférence de la Dge. Laquelle va porter sur les modalités de l’impression des bulletins de vote et des documents de propagande pris en charge par l’État, l’imprimeur en charge des travaux d’impression des documents pour chaque candidat et l’arbitrage sur les éventuels conflits portant sur les couleurs choisies.
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LES ÉLECTIONS EN AFRIQUE, ENTRE DÉMOCRATIE DE FAÇADE ET INGÉRENCE NÉOCOLONIALE
Pour l'économiste Ndongo Samba Sylla, la démocratie réelle n'existe pas là où les choix économiques échappent aux électeurs. Les élections servent avant tout à mettre en place des élites acquises aux intérêts de l'ancienne puissance coloniale
Dans son dernier ouvrage co-écrit avec la journaliste Fanny Pigeaud, "La démocratie en Françafrique", l'économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla déconstruit le mythe des élections démocratiques en Afrique francophone. Selon lui, loin d'être l'expression de la volonté populaire, elles servent surtout à légitimer des régimes inféodés à la France.
Sylla dénonce le "jeunisme électoral" dont sont victimes les nouvelles générations, massivement exclues des listes électorales. Il pointe également les fraudes électorales à répétition, permises par des fichiers taillés sur mesure, comme au Sénégal entre 2012 et 2019.
L'ingérence française est patente, à l'image du forcing militaire en Côte d'Ivoire en 2011 pour imposer Alassane Ouattara. Les observateurs internationaux ferment souvent les yeux, au nom d'une prétendue "maturité démocratique" africaine.
Pour Ndongo Samba Sylla, la démocratie réelle n'existe pas là où les choix économiques échappent aux électeurs. Les élections servent avant tout à mettre en place des élites acquises aux intérêts de l'ancienne puissance coloniale. Elles sont l'ultime avatar de la "Françafrique".
Il appelle à rompre avec ce "droit impérial" et d'inventer une démocratie panafricaine authentique, au service des aspirations populaires du continent. Les peuples africains, estime l'économiste, s'y emploient, à défaut d'une élite intellectuelle encore trop timorée.
par Amina Touré
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL A CONFIRMÉ LA VOLONTÉ DE MACKY SALL DE NOUS ÉCARTER INJUSTEMENT
Le candidat de BBY ne devra pas aller au second tour. Nous serons actifs dans l’élection à venir en soutenant le candidat capable d’incarner un changement véritable. Nous organiserons rapidement nos consultations internes pour choisir le bon candidat
Sans grande surprise, le Conseil Constitutionnel a confirmé la volonté du président Macky Sall de nous écarter injustement de l’élection présidentielle après nous avoir illégalement expulsé de l’Assemblée nationale.
Cette nouvelle forfaiture ne fait que renforcer notre volonté d’en finir définitivement avec son régime en contribuant à battre le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Ba, qui ne devra pas aller au second tour.
Nous serons actifs dans l’élection à venir en soutenant le candidat capable d’incarner un changement véritable. Nous organiserons rapidement nos consultations internes pour choisir le bon candidat.
Je vous remercie tous pour votre soutien sans faille. Plus que jamais, restons engagés pour le Sénégal.
par Karim Wade
DANS TOUS LES CAS, JE PARTICIPERAI AU SCRUTIN DU 25 FÉVRIER
La récente décision du Conseil Constitutionnel est scandaleuse. J’ai décidé de saisir les juridictions internationales dont la Cour de justice de la CEDEAO pour défendre mon droit à la candidature à l'élection présidentielle
La récente décision du Conseil Constitutionnel est scandaleuse, c’est une atteinte flagrante à la démocratie.
Cette décision est fondée sur des prétextes fallacieux. Elle viole mon droit fondamental de participer à l'élection présidentielle du 25 février 2024, alors que j’ai depuis longtemps renoncé à ma nationalité française.
Cette nouvelle atteinte à mes droits de l’homme s'inscrit dans la continuité des nombreuses violations dont je suis victime depuis 12 ans : une détention arbitraire de plus de 3 ans à l’issue d’un procès inéquitable devant une cour d’exception, la CREI, et un exil forcé qui dure depuis 7 ans.
Face à ce nouveau complot judiciaire, j’ai décidé de saisir les juridictions internationales dont la Cour de justice de la CEDEAO pour défendre mon droit à la candidature à l'élection présidentielle de février 2024.
Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. Je demande à nos militants, nos sympathisants, nos alliés et aux millions de sénégalais qui me soutiennent de rester mobilisés pour engager à mes côtés le combat contre l’injustice et pour la restauration de l’Etat de droit.
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POUR LE PARRAINAGE, J'ACCUSE ...
Autant les Sénégalais n'approuvent pas la myriade de candidatures pour la Présidentielle, autant ils sont en total désaccord avec le processus de validation des parrainages. D'aucuns accusent une main invisible de tirer intentionnellement les ficelles
SI la plupart des citoyens sont favorables au principe du parrainage, les méthodes et le processus de validation utilisés par le Conseil constitutionnel heurte leur bon sens et ils accusent sans ambages le président Sall d'être à la manœuvre afin de sauver son soldat, M. Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir. (Voir la vidéo).
La tenue d’une élection présidentielle démocratique, transparente, ouverte et sereine, le 25 février 2024, semble incertaine au Sénégal. Le parrainage censé rationaliser les candidatures comme filtre ne fonctionne pas. En tout cas pas dans l’intérêt de tous.
Le Conseil constitutionnel a finalement presque conformé sa liste de candidatures provisoires, excepté le nom de Karim Wade qui a été sauté de la liste en raison de la renonciation tardive de sa nationalité française qu'il tentait de conserver tout en briguant la magistrature suprême.
Les Sénégalais devront donc faire le choix de leur futur président parmi 20 aspirants pour succéder au Président Macky Sall. Lequel a encore quelques semaines pour présider aux destinées du Sénégal.
Quelques jours après la publication des candidatures provisoires, AfricaGlobe avait posé la question aux Sénégalais de la capitale pour connaître leurs avis l'idée du parrainage ainsi que sur le processus de validation.
Beaucoup de candidats ont vu leurs parrainages invalides. Des explications données sont peu convaincantes.
Le Conseil constitutionnel est fortement soupçonné d’exécuter la volonté du régime de Macky Sall d’écarter certains candidats de l’opposition qui pourraient compromettre son dauphin, le Premier ministre Amadou Ba. Dans les rues de la capitale, les citoyens ne disent pas autre chose.
Suivez les avis recueillis dans cette vidéo.
ENTRETIEN AVEC CHEIKH OMAR DIALLO
BASSIROU DIOMAYE FAYE, UN PRISONNIER-CANDIDAT EN CAMPAGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’alter ego de Sonko est obligé de se mouvoir dans un système juridique complexe afin d’obtenir l'approbation du juge d'instruction pour chaque action politique. Une liberté provisoire en cas de second tour
Propos recueilis par Farid Akele de SenePlus |
Publication 20/01/2024
Fondateur de l’École d’Art Oratoire et de Leadership (EAO-Afrique), Dr Cheikh Omar Diallo, Expert en Communication et Chercheur en Science Politique évoque brièvement pour nos lecteurs, la complexité de la campagne électorale du candidat à la présidentielle du 25 février 2024, Bassirou Diomaye Faye, en détention préventive depuis 9 mois à la prison du cap manuel de Dakar.
SenePlus : Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, en détention préventive. Comment battra-il campagne depuis sa cellule. Une première n’est-ce pas ?
Une première oui et non. Certains candidats, confrontés à des obstacles juridiques majeurs, ont bravé les limites de la politique en menant des campagnes électorales depuis leur lieu de détention. Rappelez-vous, Luiz Inacio Lula da Silva, le président brésilien condamné pour corruption en 2018, a tenté de se présenter depuis sa cellule, mais sa candidature a été abruptement invalidée en raison de sa condamnation définitive.
Quant à Evo Morales, leader bolivien, il a remporté un siège de député en 2002 alors qu'il était en détention préventive, mais a été libéré avant d'assumer ses fonctions.
À l'inverse, le célèbre opposant Hama Amadou, candidat à la présidentielle nigérienne en 2016, a été confronté à des défis majeurs. Inculpé et détenu dans une affaire complexe, il devait obtenir l'autorisation du juge d'instruction pour chaque initiative politique, une permission qui lui fut refusée.
Plus récemment, l’exemple de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar. Incarcéré lors des élections législatives de 2017, il jouissait de ses droits civiques et politiques en tant qu'électeur et éligible, n'ayant pas encore été condamné. Mais il n’a pu battre campagne.
En comparaison, comment le candidat incarcéré Bassirou Diomaye Faye pourra-t-il mener sa campagne électorale depuis sa cellule de prison ?
La situation du candidat Bassirou Diomaye Faye, détenu depuis avril 2023, pose effectivement un défi majeur en termes de participation à la campagne électorale depuis la prison. Cette situation inédite qui suscite des interrogations légitimes sur les conditions de faisabilité de sa campagne électorale depuis sa cellule. Une première au Sénégal pour ce qui est de la présidentielle.
Plusieurs contraintes entravent cette démarche. En tant que détenu de droit commun, l’homme de confiance et second d'Ousmane Sonko est assujetti aux dispositions restrictives du Code pénal sénégalais. Ainsi, toute activité politique liée à la campagne électorale nécessitera une autorisation préalable du juge d'instruction en charge du dossier. En l'absence de liberté provisoire, le détenu ne pourrait pas participer aux meetings, ni faire des déclarations publiques, voire bénéficier de temps d'antenne sans l'aval du tribunal.
Malgré les obstacles, existe-t-il des moyens pour mener une campagne électorale ?
On va dire que le prisonnier-candidat a quelques rares options pour faire campagne. J’y vois deux pistes : des actions médiatiques à distance ou en ligne - à condition que les autorités judiciaires l’acceptent - ensuite la délégation des porte-parole.
D’abord des actions médiatiques contrôlées : les avocats de Bassirou Faye commenceront par solliciter auprès du juge d’instruction, des autorisations pour des interventions médiatiques spécifiques (temps d’antenne accordé par le CNRA, interventions par visioconférence, entretiens téléphoniques, etc).
Ensuite, la délégation de parole. Les porte-parole et membres de son directoire vont augmenter le flux d’informations et des consignes au cours des meetings et manifestations politiques, au nom et pour le compte du méta-pivot Ousmane Sonko représenté dans la personne de Bassirou Faye.
C’est alors que les réseaux sociaux se révèlent de puissants outils pour le candidat-détenu. Son staff gérera ses comptes sociaux pour diffuser largement ses messages, déclarations et autres mots d’ordre.
Toutefois, il faut noter que la difficile collaboration entre les avocats du candidat et les autorités judiciaires compliquerait la mise en œuvre de ces stratégies.
En vérité, l'exercice du droit de faire campagne en étant incarcéré oblige l’alter ego de Sonko à se mouvoir dans un système juridique complexe afin d’obtenir l'approbation du juge d'instruction pour chaque action politique.
Nous voilà au carrefour entre le respect des droits civiques et les contraintes juridiques liées à la détention préventive.
Si M. Faye se qualifie au second tour, il pourrait obtenir la liberté provisoire pour battre dignement campagne.