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4 mai 2025
Politique
SAINT-LOUIS, BABYLONE OUBLIÉE DE LA PHOTOGRAPHIE AFRICAINE
Avec sa saison 2023-2024, « Timeless. Rêveries d’Hier, songes du présent et promesses des lendemains », le MuPho entend rappeler le rôle central de Saint-Louis dans l’histoire de la photographie du continent
« Les Saint-Louisiens ont une fierté et une identité très forte. Ce sont les enfants de Ndar.» Entouré des oeuvres de Mous Lamrabat ou d’Alun Be qui tapissent les murs du Musée de la photographie de Saint-Louis (MuPho), son fondateur, le collectionneur Amadou Diaw, évoque avec tendresse les multiples charmes de sa ville. Natif de Saint-Louis (Ndar en wolof), il connaît mieux que quiconque le potentiel de cette ville côtière, ex-capitale de l’Afrique occidentale française, dont les maisons à balustrade rappellent le faste passé colonial. Une ville-carrefour, longtemps centre de multiples circulations, inextricablement liée à l’aventure de l’Aéropostale, et où résonnent encore les noms de ses légendaires pilotes, Jean Mermoz en tête.
Cette histoire, partagée entre mythes et réalité, émerge à nouveau aujourd’hui avec la lente renaissance de Saint-Louis amorcée depuis les années 2000 et son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Une renaissance à laquelle le MuPho entend apporter sa pierre avec, depuis son inauguration en 2017, une prolifération de lieux ouverts – aujourd’hui au nombre de neuf – qui quadrillent l’île historique. Ceux-ci, installés dans des bâtisses de style colonial entièrement rénovées, proposent, selon les espaces, un éclairage sur les pionniers de la photographie sénégalaise – Mama Casset et Meïssa Gaye, entre autres –, sur la nouvelle génération ou même sur la peinture sous-verre saint-louisienne, très réputée.
Une autre histoire
Face au passé colonial et aux légendes auxquelles est souvent réduite Saint-Louis, c’est un autre récit que défend Amadou Diaw à travers le MuPho. Une histoire plus intime, que cet homme d’affaires plutôt discret a lui-même redécouverte un jour en fouillant dans de vieilles malles de la maison familiale, emplies de photos de studio des années 1930. « J’ai toujours été fasciné par les archives », confie-t-il.
Il décèle alors toute la valeur historique mais aussi plastique de cette photographie saint-louisienne, comme celle si spécifique des Xoymet dans lesquelles de futures mariées, en une mise en abyme délicate, se faisaient photographier dans leurs intérieurs tapissés de portraits. On en trouve une allusion à Kër Lahlou, l’un des sites du MuPho autrefois habité par une famille marocaine, preuve du cosmopolitisme de Saint-Louis.
INTERPELLÉ PAR LES CANDIDATS RECALÉS, SERIGNE MOUNTAKHA PRÉFÈRE NE PAS SE MÊLER
Les membres du collectif des candidats spoliés ont profité du ziar pour le Magal de Porokhane pour exposer leurs griefs au khalife général des mourides. Cependant, contre toute attente, Serigne Mountakha a préféré ne pas se mêler des affaires politiques.
Les membres du collectif des candidats spoliés ont profité du ziar pour le Magal de Porokhane pour exposer leurs griefs au khalife général des mourides. Cependant, contre toute attente, Serigne Mountakha a préféré ne pas se mêler des affaires politiques. En effet, selon son porte-parole Serigne Basse Abdou Khadre, le guide des mourides ne peut se préoccuper des choses temporelles. Son rôle est de mener une mission spirituelle qui lui a été assignée par Serigne Touba.
«Pour les uns, le khalife a une relation très étroite, pour les autres, ils font partie de sa propre famille religieuse. Puisque les problèmes que vous voulez résoudre concernent la vie d’ici-bas, le Khalife préfère ne pas s’en mêler. Par contre, il prendra toutes ses responsabilités car il n’a jamais fui devant ses responsabilités. En ce qui concerne le souci que vous avez actuellement, le marabout ne peut pas se prononcer. Tout ce qu’il vous demande, c’est de vous concerter et de discuter entre vous. Et si vous arrivez à trouver la solution pour ce problème, tant mieux pour vous », transmet-il.
A noter qu’il y a quelques mois, le khalife général des mourides a fait une déclaration dans laquelle il avait pris la décision de ne plus recevoir des hommes politiques que ce soit du pouvoir ou de l’opposition pour parler de problèmes politiques.
DE RETOUR EN FRANCE, COLINE FAY VILIPENDE LE RÉGIME DE MACKY SALL
A son arrivée à Paris, elle a fait une sortie avec l’avocat d’Ousmane Sonko pour dénoncer le régime de Macky Sall qui selon elle, fait de son mieux pour casser la bonne mouvance des patriotes.
Installée depuis plus d’un an au Sénégal, la ressortissante française Coline Fay militante du PASTEF a été libérée en catimini de la prison de Liberté 6 puis conduite expressément à l’aéroport pour être expulsée vers la France. Juste à son arrivée à Paris, elle a fait une sortie avec l’avocat d’Ousmane Sonko pour dénoncer le régime de Macky Sall qui selon elle, fait de son mieux pour casser la bonne mouvance des patriotes et écarter Ousmane Sonko.
«J’ai été arrêtée devant la cour suprême avec d’autres militants. On était dans notre coin mais les policiers sont venus vers nous pour nous disperser. Ils voulaient montrer par-là que tout était calme, de montrer des espaces déserts et de montrer cette impression que le peuple a laissé tomber Sonko. Mais la vérité est autre. (…)Le peuple ne l’a pas abondé et comme on dit souvent touti rek mo dess », dénonce-t-elle dans un live avec Jan Branco.
Poursuivant, la kinésithérapeute de 26 ans raconte son séjour carcéral ponctué par des conditions de vie difficiles.
« En prison aussi cela a été très dur. On parle de Rebeuss mais la surpopulation carcérale c’est aussi à la prison des femmes. Moi j’ai partagé mon matelas avec plusieurs personnes pendant près d’un mois et dedans avec une femme enceinte. Il y a beaucoup d’enfants de 0 à 2 ans. J’ai vu de nombreux enfants faire leurs premiers pas en prison. Il y a une négligence médicale. Beaucoup de choses sont à dénoncer. Moi la chose qui m’a le plus touchée c’est la détermination des patriotes malgré les lourdes répressions et les conditions difficiles qu’ils vivent », ajoute-t-elle.
Pour rappel, Coline Fay a été arrêtée le 17 novembre devant la Cour suprême lors du procès de Sonko pour «actes et manœuvres à compromettre la sécurité public, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État».
LE COSCE APPELLE LES MEDIAS A PLUS DE RESPONSABILITE
Une gestion «transparente» et «équidistante» des informations dans un contexte électoral marqué par une rupture de confiance entre les acteurs, c'est l'invite du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) aux médias
Une gestion «transparente» et «équidistante» des informations dans un contexte électoral marqué par une rupture de confiance entre les acteurs. C’est ce à quoi le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) invite les journalistes et professionnels des médias.
«Il faut que la gestion de l’information soit la plus transparente possible et que la bonne information soit donnée, alors que le pays traverse un contexte politique marqué par une rupture de confiance entre les acteurs», a notamment laissé entendre le professeur Babacar Guèye, président du Cosce.
Il intervenait au cours d’un atelier consacré aux «enjeux et défis de la gestion de l’information pour une élection présidentielle crédible, transparente et apaisée». «Cette rencontre se tient dans un contexte assez tendu marqué par la rupture du dialogue et de la confiance entre les différents acteurs politiques», a-t-il déclaré, cité par l’Aps.
Babacar Guèye a jugé qu’il était «opportun» d’organiser cette session de formation pour sensibiliser davantage les journalistes. Ne manquant de rappeler que «les acteurs de la presse jouent un rôle capital au moment des élections», il estime que cela justifie «ainsi la nécessité d’œuvrer pour un bon traitement de l’information». «Les acteurs de la presse doivent faire preuve d’une grande responsabilité. (…) Il y a des choses qu’il ne faudrait pas par exemple dire ou montrer par souci de préserver la stabilité et la paix sociale», a fait valoir le responsable du Cosce.
Soulignant qu’«une mauvaise ou fausse information peut entraîner des troubles et violences». En ce qui concerne le processus électoral, le professeur Babacar Guèye a pointé du doigt l’absence de confiance entre les acteurs. «Nous préconisons, pour la stabilité du pays, que le fil du dialogue soit renoué entre les différents acteurs politiques», plaide-t-il.
«Nous devons porter en bandoulière les fondamentaux de notre métier. Parmi ceux-là, il y a la vérification des faits, un trésor que nous devons sauvegarder», a de son côté déclaré Migui Marame Ndiaye, président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs). M. Ndiaye a mis l’accent sur «l’importance pour un professionnel des médias de rester aux aguets». «Avoir la primeur de l’information ne doit pas être la première préoccupation du journaliste dans un contexte chargé», prévient-il. «Quel que soit le temps que cela doit prendre, nous devons nous assurer de la véracité des faits avant de les publier», a-t-il fait valoir.
En outre, il a signalé que la Cjrs avait déjà fait le tour du pays pour sensibiliser les journalistes sur le traitement de l’information et la lutte contre la désinformation. «Les reporters présents à cette rencontre vont bien retenir les conseils et recommandations qui découleront de cet atelier», a estimé le président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal.
Pour sa part, Alain Ayadokoun, directeur-résident de la National democratic institute (Ndi), a évoqué la problématique à laquelle les médias sont confrontés, partagés entre la nécessité de fournir des informations vérifiées et la préservation de leur indépendance face aux influences externes. «Les enjeux de cette élection sont multiples : assurer l’équité de l’information, éviter le parti pris, promouvoir le débat démocratique et couvrir de manière égale l’activité des différents candidats», a-t-il indiqué.
LE MINISTRE DE L’INTERIEUR SOMME LES AUTORITES ADMINISTRATIVES…
Non-respect de la parité dans les bureaux municipaux et départementaux, La loi de 2010 exige la parité absolue dans toutes les fonctions électives avec des listes de candidats alternant hommes et femmes.
Depuis les élections municipales et départementales de janvier 2022, des ministres et directeurs généraux d’agences et de sociétés nationales élus refusent d’exécuter les décisions de justice en procédant au respect de la parité. Le ministre de l’Intérieur a décidé d’utiliser la méthode forte en enjoignant les autorités administratives de faire appliquer la loi.
La loi de 2010 exige la parité absolue dans toutes les fonctions électives avec des listes de candidats alternant hommes et femmes. A l’issue des élections municipales et départementales de janvier 2022, plusieurs maires et présidents de conseil départemental ont refusé d’appliquer la loi. Ce qui avait donné naissance à beaucoup de contentieux qui ont été portés au niveau des juridictions. Malgré des décisions de justice ordonnant la réélection des bureaux, 70 chefs d’exécutifs territoriaux ont refusé de se conformer à la loi. Ce qui n’est pas du goût de la présidente de l’Observatoire national de la parité qui a saisi le ministre de l’Intérieur d’une correspondance pour que les décisions de justice soient respectées.
A son tour, Sidiki Kaba a saisi les autorités administratives en ces termes : «Exécutions des arrêts rendus dans le cadre du contentieux relatif à la parité dans le bureau des conseils territoriaux issus des élections de 2022. En effet, soixante onze bureaux départementaux et municipaux auraient été annulés par les tribunaux pour non-respect de la parité. Toutefois, il paraît que certaines collectivités territoriales n’auraient pas encore procédé à la réélection de leurs bureaux». Le ministre demande aussi «de vérifier l’état de mise en œuvre de ces décisions de justice et de faire procéder, le cas échéant, à la réélection des bureaux des collectivités territoriales concernées».
Parmi les plus en vue, des ministres de la République comme le maire de Dakar-Plateau Alioune Ndoye, le ministre de l’éducation nationale, Cheikh Oumar Anne, le ministre des Forces armées, Oumar Youm, le ministre d’Etat Augustin Tine, le député maire de Tivaouane Demba Diop, le maire de Mérina Dakhar, Aymérou Gningue…
Dans la région de Dakar, sont concernés, outre Alioune Ndoye, le maire de Diamniadio Mouhamadou Moulaye Gueye.
Dans la région de Kolda, ils sont six maires dont deux dans le département de Kolda. Il s’agit des communes de Médina El hadji et de Bonconto. Et quatre dans le département de Vélingara, ce sont les communes de Sinthiou Koundara, de Linkéring, de Kandia et d’Ouassadou.
Dans la région de Louga, sept communes sont concernées : Loro de Dahra dirigée par le ministre Samba Ndiobène Ka, de Mbeuleukhé dirigée par le haut conseiller Aliou Dia, de Tessékéré, de Ouarkhokh, de Mbédiéne et de Nguidilé.
Pour la région de Matam, sont concernées les communes de Orkadiéré et de Dabia dirigées respectivement par le ministre Daouda Dia et le directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État (Agpbe).
En ce qui concerne la région de Saint-Louis, il s’agit pour le département de Dagana, des communes de Ronkh, de Ndombo Sandjiry et de Gandon. S’agissant du département de Podor, sont concernées les communes de Méri, Ndioum et de Mboumba.
Au niveau de la région de Thiès, la parité n’est pas respectée dans les bureaux municipaux de Nguéniène, Thiadiaye, Fandène, Diender Guedj, Ndiéyene Sirakh, Tassette, ThièsOuest, Thiès-Est, Darou khoudoss, Méouane, Ngandiouf, thilmakha, Niakhène, Chérif Lo…
Pour la région de Ziguinchor, le ministre somme les autorités administratives de faire respecter par les maires la loi instituant la parité en procédant à la réélection des bureaux municipaux de Coubalan et de Boutoupa Camaracounda
LE MAIRE DE MBOUR ENVOIE UN JEUNE DE L’EX-PASTEF EN PRISON
Mansour Cissé, accusé d’avoir saboté le concert organisé par le maire, a été envoyé en prison
Un conflit opposant le maire de Mbour, Cheikh Issa Sall à un jeune de l’exPastef a atterri devant le Tribunal de grande instance de Mbour. Mansour Cissé, accusé d’avoir saboté le concert organisé par le maire, a été envoyé en prison.
Les faits remontent au 31 décembre 2023 lors du concert que l’édile de Mbour a offert à la jeunesse. Le spectacle était assuré par deux fiertés Mbouroise, Akhlou Brick et Viviane Chidid. Au cours de ce concert de fin d’année à l’esplanade du stade Caroline Faye, devant un public surexcité, la politique s’y est malheureusement invitée.
En effet, des jeunes partisans de l’ex-Pastef ont «joué leur partition» en scandant le nom du maire de Ziguinchor. A la tête de ce sabotage, Mansour Cissé. Et le maire a ainsi décidé de porter plainte contre ce dernier. «Je suis un témoin privilégié. Avant le concert, Mansour a appelé le maire pour lui annoncer qu’ils vont ‘’sonkoriser’’ le concert. Il a mis sa menace à exécution. Cet incident a perturbé le spectacle qui est allé jusqu’à 5 heures», confie un proche du maire.
En plus d’avoir saboté le concert, il est reproché aux jeunes militants de Ousmane Sonko de destruction de biens. Une charge considérée par la défense comme «une pure invention».
A Mbour, les commentaires vont bon train. Si certains déplorent la tournure que cette affaire a prise, considérant qu’elle n’aurait jamais dû atterrir au tribunal, d’autres estiment que c’est plutôt normal.
LA SOCIETE CIVILE PRECONISE LE DIALOGUE ENTRE LES ACTEURS POLITIQUES
Pendant que le processus électoral sème la polémique, la société civile a pris position sur ses divergences autour du parrainage, du fichier électoral ou même du conseil constitutionnel.
Pendant que le processus électoral sème la polémique, la société civile a pris position sur ses divergences autour du parrainage, du fichier électoral ou même du conseil constitutionnel. Joint par RFM, le professeur Babacar Gaye préconise le dialogue entre les acteurs politiques.
« Ce que nous préconisons, nous le disons depuis plusieurs mois déjà c’est de renouer le fil du dialogue. Renouer les fils du dialogue entre les différents acteurs. Si on ne se parle pas, on n’arrivera pas à s’entendre lorsqu’il y’a désaccord sur les règles du jeu électoral, il faut essayer de faire en sorte qu’on retrouve le consensus, les conditions du rétablissement de la confiance parce que la réussite de l’élection dépend de la confiance des acteurs. Si les acteurs ont confiance dans le processus électoral, nous sommes sûrs d’avoir une bonne élection. Et dans le cas contraire, nous ne sommes pas à l'abri de difficultés, à l’abri de troubles, à l’abri de violences », s’est-il exprimé lors d’une session de formation des jeunes journalistes pour le traitement équitable de l’information en vue de la présidentielle. Pour lui, « la responsabilité incombe à tout le monde. Ce n’est pas seulement aux journalistes. Elle incombe à toutes les parties prenantes ainsi qu’aux organisations de la société civile, aux organisateurs des élections, aux acteurs. Tout le monde doit essayer de faire le maximum possible d’avoir un comportement responsable pour que nous ayons une élection crédible et transparente ».
A L’ECOUTE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Jour de délivrance pour les 21 candidats déclarés à la présidentielle du 25 février qui ont vu leur dossier de candidature validé par le Conseil constitutionnel dans sa première liste après le contrôle des parrainages.
Le Conseil constitutionnel va procéder, aujourd’hui, à la publication de la liste définitive des candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle du 25 février prochain. L’enjeu de cette liste définitive des candidats devant prendre part à ce scrutin présidentiel du 25 février attendue au plus tard avant minuit portera certainement sur la décision que va prendre le Conseil constitutionnel par rapport aux nombreux recours déposés sur sa table.
Jour de délivrance pour les 21 candidats déclarés à la présidentielle du 25 février qui ont vu leur dossier de candidature validé par le Conseil constitutionnel dans sa première liste après le contrôle des parrainages. En effet, c’est en ce jour du 20 janvier que les 7 membres de cette haute juridiction vont procéder, conformément aux dispositions de l’article 34 de la Constitution du Sénégal, à la publication officielle de la liste définitive des candidats autorisés à prendre part à cette 13e élection présidentielle de l’histoire politique du Sénégal depuis 1960. L’enjeu de cette liste définitive des candidats devant prendre part à ce scrutin présidentiel du 25 février attendu ce soir, avant minuit, portera certainement sur la décision que va prendre le Conseil constitutionnel par rapport aux nombreux recours déposés sur sa table.
Il s’agit des réclamations portées par certains membres du Collectif pour la défense de l’inclusivité électorale et la démocratie, composé du groupe des 41 candidats recalés suite au parrainage. Se disant victimes des disfonctionnements du système de contrôle des parrainages causés par la qualité du logiciel de contrôle et le fichier électoral utilisé, les membres de ce collectif des 41 veulent amener le Conseil constitutionnel, à travers leurs recours individuels, à reconsidérer l’invalidation de leur dossier de parrainage actée par la Commission de contrôle et de validation des parrainages. Seulement, de l’avis de certains observateurs et acteurs du droit qui évoquent la place et le rôle du Conseil constitutionnel dans le travail de la Commission de contrôle et de validation des parrainages qui est d’ailleurs présidé par Mamadou Badio Camara, président du Conseil, ces recours ont de forte chances d’être rejetés.
Invité de l'émission Objection du dimanche 14 janvier dernier, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Me Mame Adama Gueye avait d’ailleurs déploré cette présence du président du Conseil au sein de cette commission de contrôle des parrainages. Selon lui, cela entrave les procédures de gestion du contentieux sur les candidatures par le Conseil constitutionnel, en particulier la garantie du droit de recours.
Cependant, au-delà de toutes ces considérations, il faut préciser que tout cela ne reste que des avis et que le Conseil constitutionnel est souverain dans ses démarches et ses décisions qui défient très souvent les pronostics.
Outre ces recours du collectif des 41 victimes du parrainages, il y’a aussi celui du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, candidat de la coalition « Sonko 2024 » et leader du parti Pastef dissout par un décret présidentiel du 31 juillet dernier et qui fait l’objet de recours devant la chambre administrative de la Cour suprême. Le dossier déposé par son mandataire et avocat, Me Ciré Clédor Ly, ce dernier a expliqué avoir introduit un « dossier complet en dehors des autres dossiers qui ont été déposés précédemment » notamment avec des procès-verbaux d’huissier pour montrer au Conseil constitutionnel que l’imputation des pièces manquants observés dans le premier dossier relève plutôt de l’administration et non de son client et candidat.
De l’avis également de certains spécialistes, Ousmane Sonko, candidat de la coalition « Sonko 2024 » a de fortes chances de voir sa candidature être repêchée. Ces derniers convoquent, la jurisprudence du Conseil constitutionnel en rappelant que par le passé, il a tranché en faveur de citoyens victimes des écarts de l’administration en se basant sur ces constats d’huissier. Mais aussi de la procédure de déchéance électorale aménagée par le législateur qui, selon eux, retardent la radiation de Sonko sur les listes électorales du fait de la confirmation de sa condamnation dans l’affaire de diffamation ayant l’opposé à Mame Mbaye Niang prononcée le 4 janvier dernier par la Cour suprême.
La dernière catégorie des recours sur lesquels, la décision du Conseil constitutionnel est fortement attendue concerne ceux déposés par certains des 21 candidats qui ont passé l’étape des parrainages contre leurs adversaires qui ont également franchi ce premier filtre. Il s’agit entre autres, des recours déposés par Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs contre Karim Wade et le Premier ministre Amadou Bâ, candidat de Benno, pour récuser la participation à cette élection de Bassirou Diomaye Faye, Cheikh Tidiane Dieye, candidat de la plateforme « Avenir Sénégal bi nu begg ». Le président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor conteste la recevabilité de la candidature du fils de l’ancien chef de l’Etat, Karim Wade à cause de sa double nationalité. Pour sa part, l’actuel Premier ministre Amadou Bâ, candidat de Benno convoquant la dissolution du part Pastef, demande une application de l’article 821 du Code des Obligations civiles et commerciales (Cocc) qui interdit de 5 ans les dirigeants d'une association dissoute. Aujourd’hui, le nombre de candidats officiels qui seront retenus pour prendre part à la présidentielle du 25 février dépend de la décision que prendra le Conseil constitutionnel par rapport à ces différents recours.
LES PRÉLATS SÉNÉGALAIS RÉAFFIRMENT LEUR REJET DES COUPLES HOMOSEXUELS
Le clergé dit non à la tolérance du Vatican. Dans un communiqué cinglant, les évêques de l'Église catholique locale ferment la porte à toute évolution sur la question des couples de même sexe
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/01/2024
Les évêques catholiques du Sénégal ont confirmé leur refus de bénir des couples homosexuels, prenant le contre-pied d'une décision récente du Vatican. Selon un communiqué de la Conférence épiscopale sénégalaise daté du 18 janvier et relayé par l'AFP, "dans nos diocèses, aucune forme de bénédiction liturgique ou extra-liturgique ne peut être administrée à deux personnes de même sexe qui en feraient la demande en tant que couple".
Pourtant, dans un document de doctrine publié le 18 décembre dernier et approuvé par le pape François, le dicastère pour la Doctrine de la Foi avait autorisé la bénédiction des couples "irréguliers" aux yeux de l'Eglise, incluant les couples homosexuels, à condition qu'elle soit donnée en dehors des rituels liturgiques. Cette évolution, qualifiée de changement doctrinal majeur, avait néanmoins provoqué la réprobation de nombreux dignitaires catholiques en Afrique.
Dans leur communiqué, les évêques sénégalais qualifient l'homosexualité de "déviation morale" contraire à "la volonté de Dieu". Ils rejoignent ainsi l'avis du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, qui représente les évêques catholiques du continent, lequel avait jugé le 11 janvier dernier que la bénédiction des couples homosexuels "n'était pas appropriée" en Afrique.
Au Sénégal, où l'homosexualité demeure largement considérée comme une déviance et est punie par la loi, la communauté catholique vit dans une grande concorde avec la population musulmane ultra-majoritaire.
Texte Collectif
POUR UN PACTE NATIONAL DE BONNE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
Un consensus qui permettra ainsi de réguler durablement le jeu politique, électoral, économique et social de façon à en garantir la transparence, l’équité et le caractère pacifique du vivre-ensemble au bénéfice de toute la société
En tant que membres de mouvements citoyens engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN) et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), nous œuvrons pour leur prise en charge effective dans les enjeux et projets de l'élection présidentielle de 2024.
Les larges discussions menées lors de ces rencontres ont convergé sur l’actualité et la pertinence des conclusions des AN et des recommandations de la CNRI. En effet, au regard des défis majeurs du contexte actuel, en particulier les graves reculs enregistrés quant au respect de la démocratie et de l’État de droit, les réponses des AN et de la CNRI, si elles avaient été appliquées, auraient certainement permis au pays de les relever et, mieux, d’affirmer : plus jamais ça dans notre pays !
Aujourd’hui, notre conviction profonde est qu’elles nous permettent plus positivement de promouvoir un vivre-ensemble de cohésion sociale, de paix et de liberté basé sur des principes républicains et démocratiques dont :
L’exercice effectif des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels par chaque citoyenne et chaque citoyen,
La promotion d’une démocratie participative mettant au centre du système le citoyen,
L’effectivité de la séparation et l’équilibre des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif ainsi que dans la primauté du Droit,
L’égalité et le traitement équitable des citoyennes et des citoyens,
La sacralité du bien public au service de l’intérêt général,
Une bonne gouvernance à tous les niveaux publics,
La garantie d’une administration publique compétente, non-partisane et dévouée au service public et à l’intérêt général,
La décentralisation assurant une dévolution effective de pouvoirs significatifs et de ressources conséquentes du sommet vers la base et une meilleure responsabilisation des acteurs-terrain dans la définition des politiques, la planification, la budgétisation et la mise en œuvre aux niveaux les concernant,
La gestion rationnelle et responsable des ressources naturelles, notamment foncières et minières,
Le bannissement conséquent de l’impunité sous toutes ses formes, de la corruption, du détournement de deniers publics et de l'enrichissement illicite ainsi que des crimes et délits voisins ou assimilés…
Pour y parvenir, nous devons construire, sur la base des conclusions des AN et des recommandations de la CNRI, les règles consensuelles régissant notre vie commune dans les domaines essentiels partagés tout en laissant à chacun la liberté de ses appartenances idéologiques et de son identité politique.
Ce Pacte national permettrait ainsi, par des consensus forts, de réguler durablement le jeu politique, électoral, économique et social de façon à en garantir la transparence, l’équité et le caractère pacifique du vivre-ensemble au bénéfice de toute la société.
C’est dans cette perspective que nous allons engager, dans les tout prochains jours, un dialogue inclusif avec tous les candidats qui vont concourir à la prochaine élection présidentielle pour élaborer ensemble ce Pacte national inspiré des conclusions des AN et des recommandations de la CNRI pour un Sénégal prospère et en paix.
Une fois leur accord obtenu, ils le signeront et s’engageront à l’appliquer dans les deux cents premiers jours suivant leur élection. Outre les candidats et pour accompagner leur engagement, nous comptons informer, sensibiliser et mobiliser les citoyennes et les citoyens et l’ensemble de la population à travers des messages ciblés en langues nationales en collaboration avec les médias, y compris les radios communautaires. Car il s’agit, au-delà des élections de 2024, de promouvoir une citoyenneté consciente et active en tant que force nationale synergique capable de sauvegarder nos acquis en matière de droits et de libertés et de soutenir la perspective d’une refondation de nos institutions en direction de l’approfondissement de la démocratie et d’un authentique État de droit où le vivre-ensemble est préservé par tous.
Paul Dominique Corréa, président de Présence chrétienne
Thiaba Camara Sy, présidente de Demain Sénégal
Mamadou Ndoye, coordinateur de Sursaut citoyen, ancien ministre
Mamadou Lamine Loum, modérateur des travaux des AN, ancien Premier ministre