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4 mai 2025
Politique
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AUDIENCE MACKY - CANDIDATS RECALÉS, LA GROSSE MISE EN GARDE DE HADJIBOU SOUMARÉ
Les candidats recalés avaient saisi le président d’une correspondance. Et ce mardi, une rumeur fait état d’une audience éventuelle entre le président Macky Sall et les auteurs de cette correspondance
Les candidats recalés avaient saisi le président Macky Sall d’une correspondance. Et ce mardi, une rumeur fait état d’une audience éventuelle entre le président Macky Sall et les auteurs de cette correspondance. Hadjibou Soumaré a tenu à monter au créneau pour mettre en garde contre toute compromission.
JE NE SUIS EN AUCUNE MANIÈRE INTÉRESSÉE PAR UNE RENCONTRE AVEC MACKY SALL
Alors que l'on annonce une rencontre le président Macky Sall et le collectifs des candidats recalés mercredi, l'ancienne Première ministre, Aminata Touré a fait savoir qu'elle ne comptait pas répondre à l'invitation de son ex-allié.
Alors que l'on annonce une rencontre le président Macky Sall et le collectifs des candidats recalés mercredi, l'ancienne Première ministre, Aminata Touré a fait savoir qu'elle ne comptait pas répondre à l'invitation de son ex-allié.
"Je ne suis en aucune manière intéressée par une rencontre avec Macky Sall qui m’a illégalement renvoyé de l’Assemblée et fait annuler mes dizaines de milliers de parrains pour m’éliminer de l’élection présidentielle", a-t-elle notamment écrit sur son compte X..
"Tout ce qu’il reste à faire à Macky Sall c’est de respecter la date officielle de l’élection présidentielle du 25 février, d’organiser des élections libres et transparente et de libérer les milliers de prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons. L’opposition devra s’unir pour battre son candidat Amadou Ba dès le 1er tour et engager notre pays sur le chemin du changement véritable", a ajouté Aminata Touré.
Texte Collectif
À L'ATTENTION DES CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Invitation à une rencontre pour définir les principes d'une coexistence apaisée. Un Pacte National inspiré des Assises et des recommandations de la CNRI sera élaboré pour une mise en œuvre dans les 200 jours après le scrutin
À l’attention des candidats à l’élection présidentielle de février 2024
Nous, membres actifs de divers mouvements citoyens, sommes unis par notre engagement pour l'application des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI).
Face aux récents défis posés à notre démocratie, notamment les controverses liées aux modalités de parrainage préfigurant des contentieux électoraux, l'élimination contestable de candidats limitant le choix des électeurs, les violations des droits civiques entraînant des protestations réprimées violemment, et les nombreuses arrestations contrevenant à la liberté d'expression, nous sommes plus que jamais convaincus de la nécessité de rectifier le cours dangereux des douze dernières années durant lesquelles les conclusions des Assises Nationales n’ont pas été appliquées.
L'élection présidentielle de 2024 est une occasion cruciale de changer cette trajectoire. Nous devons collectivement saisir cette opportunité pour orienter notre pays vers une société inclusive, pacifique et libre.
Dans cette perspective, nous appelons tous les candidats, quelles que soient leurs affiliations politiques ou idéologiques, à saisir cette chance. Car, au-delà des projets spécifiques de chacun, nous croyons fermement que tous partagent les principes républicains et démocratiques essentiels à notre coexistence harmonieuse, y compris :
Le plein exercice des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de chaque citoyen.
L'égalité et la justice équitable pour tous.
La sacralisation du bien public au service de l'intérêt général.
Une gouvernance responsable à tous les niveaux publics.
Le respect rigoureux de l'État de droit, avec une séparation et un équilibre des pouvoirs.
Une régulation équitable et transparente des sphères politique, électorale et économique.
La promotion d'une démocratie participative centrée sur le citoyen.
Une administration publique compétente, impartiale et dédiée au bien commun.
Une décentralisation effective pour une meilleure responsabilité locale.
Une gestion rationnelle et responsable des ressources naturelles.
La lutte contre la corruption, le détournement de fonds publics, et les infractions associées.
La rencontre est prévue ce jeudi 25 janvier 2024 à 15h précises à la salle de l'Harmattan, à l’entrée de la VDN. Cette rencontre publique ouverte à la presse sera animée par Mamadou Lamine Loum, modérateur des travaux des Assises nationales et ancien Premier ministre et modérée par Dior Fall Sow, membre fondatrice de Sursaut citoyen, ancienne Procureur de la République.
Votre engagement pour la démocratie et la paix de notre pays nous laisse confiants quant à l'importance que vous accorderez à cet événement. C’est avec un profond plaisir que nous vous y accueillerons.
Veuillez croire, cher compatriote, en l'expression de nos salutations les plus distinguées.
Pour la Coalition,
Paul Dominique Corréa, président de Présence chrétienne
Thiaba Camara Sy, présidente de Demain Sénégal
Mamadou Ndoye, coordinateur de Sursaut citoyen
Une Proposition nommée Désir, PAR Fatoumata Sissi Ngom
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MBORO, D'UNE TERRE PILLÉE À UNE CITÉ DURABLE
Découverte puis dépossédée de ses terres au nom du progrès, l'histoire de Mboro est celle de bien des territoires africains. Pourtant, de cette douloureuse épopée pourrait enfin naître une nouvelle ère de justice sociale et environnementale
Ce film réalisé par Fatoumata Sissi Ngom, dans le cadre du projet Une Proposition nommée Désir, est une plongée dans l’histoire de la ville Mboro, ville découverte en 1862 par l’administration coloniale française pour ses énormes potentialités agricoles.
D’un autre secret bien gardé pendant la Première Guerre mondiale à une excavation et exploitation de gisements de phosphates après la Deuxième Guerre mondiale, l’histoire de Mboro est aussi intimement liée à celle de la création des Industries Chimiques du Sénégal, du temps des colonisateurs français.
L'histoire de Mboro reflète l'histoire mondiale, où la terre mère est exploitée par les hommes pour des raisons économiques et industrielles. C'est une chronique de la colonisation, apportant progrès économique et une sorte de vision, mais aussi des distorsions, des schémas destructeurs, des inégalités sociales et de l'injustice environnementale.
C'est également une histoire de la masculinité toxique, marquée par la prise de pouvoir, qui altère l'intégrité d'un territoire et met en place des hiérarchies saillantes.
Une Proposition nommée Désir met l’accent sur la guérison des villes et zones urbaines, anciennement colonisées, qui sont des lieux d’innovation et de co-création. Le projet met l’accent sur le développement durable, la protection environnementale, la protection sociale et le bien-être. L'objectif est de réactiver les mémoires de pouvoir aux niveaux individuel et collectif, en partageant des connaissances concrètes, y compris spirituelles : celles qui guérissent les blessures et l’âme.
Sous-titres disponibles en français, anglais, espagnol, allemand, chinois.
KARIM MERITE CE QUI LUI ARRIVE
L’ancien président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie », lors de la 13e législature, Cheikh Mbacké Bara Dolly réagit suite à l’élimination du candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), Karim Wade, de la course présidentielle. Il jubile.
L’ancien président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie », lors de la 13e législature, Cheikh Mbacké Bara Dolly réagit suite à l’élimination du candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), Karim Wade, de la course présidentielle. Il jubile.
En effet, dans un entretien accordé au journal Les Échos de ce mardi 23 janvier, il estime que ce dernier mérite bien ce qui lui arrive. « L’histoire m’a donné raison. Quand on veut diriger le Sénégal, on s’investit pleinement», exulte l’ancien responsable libéral.
Évoquant les raisons de sa démission du PDS, il ne manque pas de solder ses comptes avec Wade-fils, affirmant que « c’est pour avoir conseiller à Karim de se départir de sa nationalité française que ce dernier l’a humilié lors des investitures pour les législatives 2022. »
Il explique : « Après qu’il (Karim) a été éliminé de la présidentielle de 2019, on s’est dit qu’il fallait nous projeter à la présidentielle de 2024. C’est au cours de nos discussions que je me suis permis de lui donner certains conseils pour gagner le fauteuil présidentiel. »
Cheikh Mbacké Bara Dolly précise que le premier conseil qu’il a prodigué au candidat du PDS est qu’il « renonce définitivement à sa nationalité française, et qu’il publie les preuves de sa renonciation pour que les Sénégalais puissent avoir entièrement confiance en lui et lui accordent leurs votes. »
Pour le deuxième, détaille-t-il, « connaissant mieux que lui les réalités Sénégalaises, je lui avais aussi conseillé de prendre une épouse sénégalaise pour s’ancrer davantage dans la société ; de présence une femme de la famille Sy de Tivaouane qui lui permettait d’avoir une entrée dans cette ville sainte puisque son statut de mouride lui garantissait déjà l’adhésion de Touba à son projet. »
Concernant le troisième et dernier conseil, il confie : « Enfin, je lui avais demandé de s’entraîner à parler wolof pour que cela soit une habitude au moment de la compagne électorale. »
A l’en croire, Karim Wade s’est mis dans « tous ses états, allant même jusqu’à le traiter de raciste parce qu’il lui avait demandé de renoncer à sa nationalité française. »
Mais, souligne-t-il, « ce qui m’a fait le plus mal, c’est pendant qu’on était là à mener le combat pour sa candidature, en 2019, le monsieur était peinard au Qatar, gardant jalousement sa nationalité française. »
L’ancien parlementaire retient que « la vérité, c’est que Karim Wade n’a aucune considération pour quiconque. » Il prédit que le PDS « va voler en éclats » car il doute que « certains responsables puissent pardonner à Karim Wade sa trahison ».
UNE CHANCE POUR IDY
Maître dans l'art de la communication politique, Idrissa Seck mène une campagne discrète mais efficace, sillonnant le pays à la rencontre des électeurs. Expérimenté et stratège, l'ancien Premier ministre compte sur son expertise pour s'imposer
Idrissa Seck, leader du parti Rewmi, avance masqué depuis plusieurs mois. Après la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, l’ancien Premier ministre libéral entend créer la surprise lors de la prochaine présidentielle en s’imposant comme un challenger solide à Amadou Bâ, candidat de la majorité présidentielle.
Seul rescapé de la Présidentielle de 2019, Idrissa Seck apparaît comme le dernier des Mohicans. Le leader du parti Rewmi a réussi à passer le redoutable processus du parrainage, semble représenter la vieille aristocratie politique qui a longtemps écumé la vie politique sénégalaise.
Idrissa Seck, ancien président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui demeure un champion de l’art oratoire, avance masqué tout en déroulant sa stratégie de vulgarisation et de mobilisation à l’intérieur du pays. L’ex-maire de Thiès, qui avait un temps rejoint la majorité présidentielle en novembre 2020, compte damer le pion aux 19 autres candidats à la Présidentielle en jouant la carte de l’expérience. Le patron des rewmistes compte aussi incarner une troisième voie entre le pouvoir et une opposition radicalisée incarnés par la galaxie de l’ex-parti Pastef. Idrissa Seck est apparu, lors du conflit entre l’État et l’ex-parti Pastef comme une alternative crédible face au duel Macky Sall-Ousmane Sonko sur fond de vives tensions sociopolitiques.
En outre, la non-partance de Karim Wade pour le scrutin du 25 février pourrait ouvrir le champ libre pour l’ancien ministre du Commerce sous Abdou Diouf.
L’électorat libéral orphelin de Wade-fils pourrait ainsi se tourner vers le candidat de Rewmi. Idrissa Seck, très proche de certains caciques du pouvoir, est aussi susceptible de profiter de la multiplication des candidatures au sein de la mouvance présidentielle. L’ancien nº2 du PDS va entamer sa quatrième campagne présidentielle, après 2007, 2012 et 2019, dont il s’est classé deuxième devant Ousmane Sonko avec plus de 20 % des voix.
De ce fait, Idrissa Seck se veut le champion de la rupture tranquille, un moyen pour lui de rassurer les milieux d’affaires et les puissances occidentales inquiets de la poussée du discours souverainiste dans notre pays.
Selon plusieurs observateurs, l’ex-premier magistrat de la ville de Thiès, qui ambitionne de figurer en bonne place lors du premier tour de la Présidentielle, devra reconquérir nécessairement sa base politique dans la capitale du Rail.
En effet, son tandem avec le camp du pouvoir ‘’Mburu ak Soow’’ (du pain et du lait en français) n’a pas su résister à la déferlante de Yewwi Askan Wi (Yaw) qui a remporté les Locales puis les Législatives à Thiès.
De plus, il devra aussi tenter d’élargir sa base électorale en essayant de rééditer l’exploit de 2019 qui l’a vu réaliser une percée dans le département de Mbacké. Une poussée due à l’adhésion d’une partie de la communauté mouride au profit de la politique d’Idrissa Seck. La non-présence d’un candidat libéral en 2019 a joué en sa faveur face au président sortant Macky Sall.
Ainsi, Idrissa Seck, lors de la prochaine campagne, doit renouer avec cet électorat dont une grande partie a longtemps été favorable au PDS et qui, aujourd’hui orphelin de Karim Wade, se cherche un champion. Idrissa Seck, malgré ses sorties malencontreuses contre le camp de Maitre Abdoulaye Wade, est le candidat qui porte encore les idées libérales. Ayant plus d’aura qu’Habib Sy, le vote utile pourrait s’orienter vers lui.
Mais pour le politologue Mamadou Sy Albert, il sera très difficile pour Idrissa Seck de faire une percée lors de ce scrutin.
En effet, sa participation à l’alliance présidentielle a profondément entamé sa crédibilité politique. ‘’Les contextes entre l’élection de 2019 et de 2024 ne sont pas les mêmes. En 2019, Idrissa Seck avait bénéficié du soutien de tous les candidats recalés par le parrainage et celui de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar qui n’a pas pu se présenter. Lors de la dernière Présidentielle, ils n'étaient pas nombreux, mais aujourd’hui, tous les courants sont représentés dans ce scrutin, ce qui laisse peu de champ libre au candidat Idrissa Seck’’, affirme-t-il avant d’ajouter que le report de voix en provenance du PDS risque de ne pas être automatique.
‘’L’électorat du PDS risque de se tourner un peu plus vers Taxawu Sénégal ou vers les candidats de Yaw avec qui la formation libérale a formé l’intercoalition.
Néanmoins, Idrissa Seck pourrait récupérer les déçus de la majorité présidentielle. Il a plus de crédibilité que les dissidents de l’APR et les déçus du camp présidentiel qui ne voteront pas pour Yaw pourraient se reporter vers Idrissa Seck’’, conclut-il.
Cependant, selon certaines de nos sources, il y a peu de chance que le report de voix aille au candidat de l’ex-Pastef. L’inimitié entre Karim Wade et Ousmane Sonko est réelle. Et ces voix n’iraient pas à Amadou Bâ qui est accusé par Karim Wade d’instrumentaliser Thierno Alassane Sall qui a introduit le recours invalidant sa candidature.
Par ailleurs, Idrissa Seck est bon tribun. Il sait très bien communiquer en français mais surtout en wolof. Toutes choses qui peuvent de lui un candidat qui peut surprendre.
CHEIKH TIDIANE DIÈYE, DE L'UNIVERSITÉ À L'ENGAGEMENT POLITIQUE
Le parcours du président d'Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg est marqué par un engagement pour le développement du Sénégal et de l'Afrique. Fort d'une solide carrière académique, il milite désormais pour un changement politique profond
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/01/2024
Cheikh Tidiane Dieye est une figure majeure de la vie politique sénégalaise. Né en 1972 à Ziguinchor, il a consacré sa carrière à défendre le développement du continent africain aussi bien dans le monde académique que sur la scène politique.
Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale, Dieye s'est orienté vers des études universitaires en sociologie du développement. Il a obtenu une maîtrise de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, au Sénégal, avant de poursuivre ses études supérieures à l'Institut des hautes études internationales et du développement de Genève, où il a décroché un doctorat.
Sa carrière a débuté au Centre international pour le commerce et le développement durable de Genève. Il a ensuite rejoint l'ONG Enda Tiers-Monde à Dakar en 2002 pour coordonner leurs programmes sur le commerce et les négociations commerciales internationales. En 2012, il a fondé le Centre africain pour le commerce, l'intégration et le développement (CACID) dont il est toujours le directeur exécutif.
Parallèlement, "l'universitaire" comme il se décrit lui-même a enseigné dans de nombreuses universités africaines et même à l'étranger. De 2004 à 2020, il a été enseignant et directeur de cours à l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR).
Au-delà de son expertise reconnue dans le domaine du commerce et du développement, Cheikh Tidiane Dieye s'est engagé politiquement ces 20 dernières années pour défendre la démocratie et l'État de droit au Sénégal. Il a été membre fondateur et coordinateur de plusieurs mouvements citoyens et plateformes politiques indépendantes. En 2024, il se présente même comme candidat à l'élection présidentielle.
Cheikh Tidiane Dieye est décrit par ses pairs comme un militant de l'intégrité, du respect des valeurs républicaines et de la bonne gouvernance. Fort de son parcours universitaire et de son engagement politique sur le long terme, il se pose en défenseur d'un changement transformateur au Sénégal.
DERRIÈRE LES BARREAUX, LA STRATÉGIE DE SONKO
Privé de course à la présidentielle, l'opposant travaille désormais dans l'ombre à imposer son influence. Depuis sa cellule de la prison du Cap Manuel, il multiplie les manœuvres pour jouer les faiseurs de roi et peser sur le résultat du 25 février
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/01/2024
Privé de sa propre candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024 après sa condamnation par la justice sénégalaise, l'opposant Ousmane Sonko entend néanmoins peser sur le scrutin en mettant sa popularité au service de candidatures alternatives issues de son camp politique.
Figure de proue de l'opposition au président Macky Sall, Ousmane Sonko était arrivé troisième de la présidentielle de 2019 avec plus de 15% des voix, séduisant notamment les jeunes avec son discours critique envers l'establishment politique sénégalais. Mais depuis lors, l'ancien inspecteur des impôts fait face à de nombreuses poursuites judiciaires qui, selon ses partisans, visent à l'écarter de la course à la présidence.
En janvier dernier, la Cour suprême a confirmé sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation à l'encontre d'un ministre. Puis en juillet, le leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) a été à nouveau arrêté et inculpé de plusieurs chefs, avant que son parti ne soit dissous quelques jours plus tard.
Empêché de se présenter lui-même, Ousmane Sonko entend néanmoins "jouer les faiseurs de roi" selon l'expression du quotidien français Le Monde. Détenu à la prison du Cap Manuel de Dakar, l'opposant multiplierait les entretiens depuis sa cellule pour préparer activement la campagne de candidats issus de son camp.
Parmi eux, le journal cite Bassirou Diomaye Faye, bras droit de Sonko également détenu, Habib Sy, ancien du Parti démocratique sénégalais (PDS) devenu un allié, ou encore Cheikh Tidiane Dièye, ex-porte-parole de Pastef en 2019. Autant de personnalités qui ont vu leur candidature validée par le Conseil constitutionnel et qui pourraient, selon les déclarations de proches de Sonko interrogés par le quotidien, "porter le projet" défendu par ce dernier.
"Aujourd'hui, c'est lui qui est à la manœuvre depuis sa cellule", affirme ainsi un membre de l'entourage de l'opposant, qui reconnaît néanmoins que la dissolution de Pastef les prive désormais de soutiens officiels. Reste à savoir si, malgré son incarcération, Ousmane Sonko parviendra à galvaniser ses partisans derrière l'un de ces candidats et s'imposer comme un "faiseur de roi", capable d'emporter le scrutin par procuration.
MALICK GAKOU, LE CANDIDAT QUI POURRAIT CRÉER LA SURPRISE
"L’homme politique n’est pas à court d’arguments. Il ne fait pas de bruit, mais attire les regards sur sa personne en raison des actes qu’il pose. La déclinaison de son programme basé sur des projets de société exécutables en dit long."
Dans les starting-blocks pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, Malick Gakou nourrit l’espoir de devenir le cinquième président de la République du Sénégal. Cette conviction n’a jamais quitté le leader du Grand Parti. Cet homme d’Etat, réputé calme et posé, pourrait créer la surprise au soir du 25 février 2024. Tout porte à le croire, au regard de sa qualité humaine, de son expérience politique et administrative. C’est avec cet esprit ouvert qu’il nous a reçus, hier, dans les locaux de son parti, situés à Yoff, sur la route de l’aéroport.
Comme bon nombre de Sénégalais, Malick Gakou avait effectué un déplacement jusqu’aux locaux de Walf, lors de la coupure du signal, en juin 2023, du Groupe de presse du Front de terre. De manière officieuse, lors des discussions que nous avions entretenues, il avait déclaré qu’il remportera la prochaine présidentielle. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Mais sa volonté est restée intacte. Ce rêve qu’il a longtemps nourri, ne relève pas de l’utopie puisqu’il est retenu, aux côtés de 19 autres candidats pour convoiter le vote des citoyens sénégalais. Etant l’un des confidents du défunt fondateur du groupe de presse du Front de terre, Malick Gakou avait levé un coin du voile de ses entrevues avec feu Sidy Lamine Niass. Des anecdotes sur leurs rapports, le leader du Grand parti en garde encore. La plus vivante a été, d’après lui, quand Sidy Lamine Niass avait voulu mettre sur le marché Walfadjri.
Aussitôt, le candidat s’est mis à la recherche de collaborateurs pour ouvrir le capital du groupe. Mais il se rendra compte plus tard que le Mollah de la presse n’était pas animé d’un réel désir de se départir de son entreprise, car il repoussait toutes les propositions. Par la suite, il s’était rendu compte que Sidy Lamine Niass rencontrait des difficultés à cause de ses positions sur la marche du pays, mais également sur la ligne éditoriale de son groupe de presse.
L’homme politique n’est pas à court d’arguments. Il ne fait pas de bruit, mais attire les regards sur sa personne en raison des actes qu’il pose. La déclinaison de son programme basé sur des projets de société exécutables en dit long. Son parcours politique et son expérience dans l’administration en qualité de Directeur général, de ministre…forcent également le respect. Il n’est pas de ces hommes politiques dont la position varie en fonction de la météo politique. C’est un homme de conviction et de défis. Nous avons trouvé un homme serein, un homme entouré de grandes personnalités, des spécialistes de la communication, des universitaires…
En revanche, Malick Gakou exprime sa crainte de voir le scrutin du 25 février 2024 reporté à une date ultérieure. Cette crainte ne saurait être fondée car cette pratique anti-républicaine ne pourrait intervenir à moins de 35 jours de la présidentielle. D’autant plus que le Sénégal n’a jamais connu de report d’élection depuis son indépendance. Même si des voix soutiennent cette thèse, ce serait une atteinte grave à la démocratie sénégalaise de reporter ce rendez-vous électoral. Nous maintenons la position de Sidy Lamine Niass sur cette question. A l’image à son de parti, Malick Gakou voit grand.
PDS, LE CRÉPUSCULE D’UNE FORCE POLITIQUE
A la permanence du PDS, l'ambiance est morose. Militants et responsables sont abattus par la décision d'écarter Karim Wade de la course à la présidentielle. Entre colère et déception, chacun déplore cette "trahison"
Le Parti démocratique sénégalais est en train de vivre des moments sombres de son existence suite à l’élimination de Karim Wade de la course présidentielle. Mobilisés hier à leur quartier général, la permanence du parti, les Libéraux étaient frappés entre amertume et désespoir.
Ce lundi, au siège du Parti démocratique sénégalais (Pds), la foule de militants est débordante. Mine abattue, la plupart, malgré l’effervescence des lieux, sont toujours sous le choc après l’invalidation de la candidature de leur leader. Dans ce méli-mélo né de l’appel de l’état-major du parti, l’amertume est visible sur les traits d’un visage raidi par le poids de l’âge. Autour de Amy Sow, une inconditionnelle de Wade, trois de ses compagnonnes tentent de la maîtriser. La scène se joue au milieu de la foule massée au portail de l’imposant bâtiment de la permanence Oumar Lamine Badji. «C’est inadmissible ! Macky Sall nous a trahis juste pour tirer d’affaires son candidat. Or, nous avons été traités de tous les noms par nos anciens alliés parce qu’on avait jugé nécessaire de répondre à son appel au dialogue. Aujourd’hui, c’est ce qu’il nous paie», crache l’une des responsables de la 3ème fédération départementale du Pds. «Frère» politique de Wade depuis 1974, Alé Guèye, âgé de 70 ans, est aussi frappé par le désespoir. Des lendemains sombres qui planent sur l’existence de son parti de cœur, le vieillard, bonnet sur la tête, tout de blanc vêtu, convoque les départs massifs des jeunes. Il cite Mouhamadou Massaly, Khafor Touré, Aliou Sow… «L’avenir de notre parti reposait sur ce genre de jeunes pétris de talent et d’énergie. C’est grâce à des responsables comme ça que notre parti était craint. Aujourd’hui, si Karim est écarté par des magouilles et que rien n’a bougé dans ce pays, c’est parce que le Pds est devenu vieux. La jeunesse a quitté le parti», pleure Alé Gueye.
«Je suis tombée en syncope à l’annonce de l’invalidation»
Membre du secrétariat national du Pds, Ndèye Arame Niang, envahie par l’émotion, est bouche bée malgré la clameur. Assise loin derrière la rangée des responsables, la secrétaire adjointe en charge des émigrés est comme figée sur une chaise pendant qu’une de ses compagnonnes s’emploie à la consoler. «C’est une situation très lourde. Très dramatique. C’est un véritable coup de massue porté à notre parti. On venait de terminer, horizontalement comme verticalement, l’installation de toutes nos structures et comités électoraux. On s’apprêtait même à accueillir notre candidat Karim Wade et à commencer la précampagne. Voilà que toutes nos idées, plans et espoirs partent en fumée», se désole-t-elle. Drapée de son grand boubou getzner, la responsable politique hausse subitement le ton, en refusant de s’avouer vaincue. «Le Pds est la plus grande force politique de l’opposition. Notre parti est le plus structuré. Nous allons nous remobiliser très vite. Karim aura son mot à dire dans cette élection. S’ils voulaient nous enterrer définitivement, c’est peine perdue», jure Arame Niang, le visage crispé. 26 ans de militantisme dans le Pds, Sokhna Guèye, conseillère municipale à la ville de Pikine, traîne les séquelles du choc de l’invalidation de la candidature de Karim. «Ce jour-là, cette nouvelle, sortie du Conseil constitutionnel fut un coup de tonnerre chez moi. Je suis tombée en syncope à l’annonce de l’invalidation de sa candidature. Depuis lors, je ne peux sortir de mon domicile. Informée de ma situation, ma camarade Woré Sarr m’a appelée pour me réconforter. C’est grâce à elle d’ailleurs que je suis venue. Mais en réalité, je suis dégoûtée par la politique», confie-t-elle.