SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 avril 2025
Politique
PAR Mustapha Saha
GRÈVE DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS SUR LES CHANTIERS DES JEUX OLYMPIQUES À PARIS
Les grévistes, dans leur quasi-totalité, travaillent comme intérimaires pour des sous-traitants au bénéfice d’industries géantes et de multinationales. La surexploitation confine à l’esclavage
Paris. Mardi, 17 octobre 2023. Six-cent-cinquante travailleurs clandestins, essentiellement africains, enclenchent une grève surprise dans les chantiers des Jeux Olympiques et du Grand Paris. Les slogans explicitent les enjeux. Les immigrés arrêtent le Grand Paris. Pas de Jeux Olympiques sans régularisations. Communiqué des grévistes : « Nous dénonçons ce système dans son intégralité qui organise notre exploitation par un millefeuille et permet aux grosses boîtes de se laver les mains tout en profitant allègrement de notre force de travail. Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Nous créons des richesses. Nous refusons de continuer à être méprisés et ignorés ». Trente trois entreprises du bâtiment, de la logistique, de la distribution, du nettoyage sont endiguées.
Une centaine de grévistes occupent l’Arena Porte de la Chapelle, un site qui doit être inauguré à l’occasion des Jeux Olympiques et devenir, par la suite, un pôle culturel et sportif. Mercredi, 18 octobre 2023, après des négociations serrées avec la mairie et les sociétés impliquées, deux-cents grévistes sans-papiers obtiennent la promesse de régularisation. Des piquets de grève bloquent toujours trente-cinq autres points de Paris et de la banlieue. S’actualise notre leitmotiv soixante-huitard, Ce n’est qu’un début, continuons le combat. Les sans-papiers s’imposent comme un rouage fondamental, crucial, incontournable des Jeux Olympiques et des chantiers pharaoniques du Grand Paris. Personne ne se pose la question : Combien de jeunes africains seront mutilés, décédés dans ces travaux dangereux ?
Les grévistes, dans leur quasi-totalité, travaillent comme intérimaires pour des sous-traitants au bénéfice d’industries géantes et de multinationales. La surexploitation confine à l’esclavage. Les travailleurs clandestins sont estimés à plusieurs centaines de milliers par les syndicats. En Île-de-France, ils représentent entre 40 et 60 % dans le bâtiment et les travaux publics, l’hôtellerie-restauration, le nettoyage, la sécurité, l’agro-alimentaire, l’aide à domicile. Ces travailleurs cotisent et payent des impôts en étant maintenus dans une précarité chronique. Un travailleur non déclaré est corvéable à merci, révocable à tout moment. La sous-traitance en cascade dilue les responsabilités.
La énième loi sur l’immigration, en cours d’examen parlementaire, durcit les conditions de séjour et multiplie les motifs d’expulsion. Le pouvoir discrétionnaire des préfets est renforcé. Sept lois votées en quinze ans avec pour seul objectif le resserrement de l’étau répressif. Les grévistes rejettent cette loi : « La France nous tend un piège. Elle nous propose un papier-travail qui n’est, en réalité, qu’un artifice au service des patrons pour qu’ils puissent nous exploiter légalement. La France nous dit : « Vous n’êtes pas des humains. Dans les secteurs les plus durs, tuez-vous au travail. Dormez dans des foyers insalubres. Nous refusons cette loi et ce faux papier. Nous voulons la régularisation, la reconnaissance de nos droits, sans conditions ».
Contrairement aux allégations alarmistes, populistes, bassement électorales, partagées par un large spectre partidaire, la France est loin d’être envahie par les étrangers. Les immigrés constituent 10,2 % de la population, un pourcentage inférieur à la moyenne européenne. On compte aujourd’hui 6,8 % millions d’immigrés pour une population totale de 68 millions d’habitants. La France, carrefour géographique du vieux monde, est une terre antique de migrations humaines et d’immigration économique depuis le dix-neuvième siècle à cause des guerres, des nécessités de reconstruction, des reculs de fécondité, des besoins de main d’œuvre dans les mines, la sidérurgie, la métallurgie. Depuis la crise des années soixante-dix, la demande d’immigration de travail s’est considérablement réduite. La politique française est de plus en plus marquée du sceau de l’ostracisme, du xénophobisme, du ségrégationnisme. Le sophisme idéologique officialisé révèle un retour aux sombres années vichysme.Mustapha Saha.
Mustapha Saha est sociologue, écrivain, artiste peintre, cofondateur du Mouvement du 22 Mars et figure nanterroise de Mai 68. Sociologue-conseiller au Palais de l’Elysée pendant la présidence de François Hollande. Livres récents : Haïm Zafrani Penseur de la diversité (éditions Hémisphères/éditions Maisonneuve & Larose, Paris), « Le Calligraphe des sables » (éditions Orion, Casablanca).
CES EMBÛCHES SUR LE SENTIER D'AMADOU BA
Macky Sall et Amadou Ba veulent se défaire des candidats qui se dressent sur leur chemin. Mais ils ont un redoutable adversaire qu’il faudra éliminer : la cherté de la vie.
Macky Sall et Amadou Ba veulent se défaire des candidats qui se dressent sur leur chemin. Mais ils ont un redoutable adversaire qu’il faudra éliminer : la cherté de la vie. Des consuméristes annoncent une manifestation ce 21 octobre, alors qu’une pétition est lancée contre les factures de la Senelec. Et pour ne rien arranger, les boulangers annoncent une hausse du prix du pain.
Octobre rose risque de se transformer en octobre rouge pour le pouvoir. Le Premier ministre a été reconduit et son équipe a pris service. Mais la température sociale affiche une forte chaleur. Les manifestations politiques avaient baissé, parce qu’interdites systématiquement par l’autorité. Mais il y a un vent social fort qui souffle depuis quelques semaines, qui pourrait se muer en ouragan. Des associations de consommateurs annoncent la couleur pour tenir un sit-in national le 21 octobre prochain à la Place de la Nation. Il reste à savoir si ce rassemblement sera autorisé. Pas évident en tout cas, alors que le gouvernement compte déjà sur les risques de troubles à l’ordre public pour empêcher toute tentative de manifestation.
Selon le président du Forum des jeunes consommateurs, Seydina Alassane Laye Sow, invité de iRadio, la semaine dernière, c’est pour « porter le plaidoyer des consommateurs, le cri du cœur des citoyens dans tous les secteurs d’activité ». Il ajoute que « des concertations du 26 septembre 2022 avaient été sanctionnées par 11 mesures pour mieux protéger le pouvoir d’achat des consommateurs. Malheureusement, nous avons constaté que les mesures ne sont pas en faveur des populations à cause du laxisme de l’État qui n’a pas joué pleinement son rôle de régulateur et de protection de tout citoyen ayant le droit de réclamer son pouvoir d’achat », déplore-t-il.
Mais le pouvoir et son candidat devront aussi faire face à la bronca contre les factures d’électricité, particulièrement le Woyofal. En effet, une pétition qui a mobilisé des milliers de signatures et lancée par un groupe de citoyens dirigé par la journaliste Oumy Ndour pour dire « Non à la hausse abusive des factures d’électricité » a été remise à la Senelec. Dans un communiqué, ils disent subir depuis trop longtemps les « dérives » de la Senelec. « Nous comprenons aisément que la conjoncture mondiale exige que les prix de certains biens et services soient réajustés. Nous ne pouvons toutefois pas accepter que certaines factures passent du simple au double, au quintuple, voire décuplent sans aucune explication. Il faut arrêter la Senelec dans sa volonté manifeste de faire des populations leurs vaches à lait », fustigent les initiateurs de la pétition. Et c’est cette facture salée qui se répercute sur les boulangers qui ont annoncé, hier, une hausse de 50 F sur la baguette. Un cocktail qui rejoint la grève presque illimitée des travailleurs des collectivités territoriales qui prévoient également une marche nationale le vendredi 13 octobre.
La cherté de la vie, un « candidat » difficile à battre
Le gouvernement, et surtout son chef et candidat de Benno bokk yaakaar, Amadou Ba, se heurte là, à un redoutable adversaire qui se nomme « cherté de la vie ». Un candidat difficile à battre dans un contexte économique compliqué. Plus complexe que les nombreux candidats qui se dressent sur son chemin. D’ailleurs, lors du Conseil des ministres du 4 octobre, le chef de l’Etat lui a demandé de hâter le pas en procédant à « l’évaluation des mesures de lutte contre la vie chère ». Macky Sall a instruit son Premier ministre et son ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme de « finaliser, avant la fin du mois d’octobre 2023, un rapport exhaustif sur les mesures prises par l’Etat, il y a un an, pour améliorer le pouvoir d’achat des populations et lutter contre la vie chère, notamment avec la fixation des prix des denrées de consommation courante et la régulation des loyers ». Le candidat de Benno a du pain sur la planche.
LA DÉFENSE DE SONKO DÉNONCE À UNE ATTEINTE À L'ÉTAT DE DROIT
Les avocats du maire de Ziguinchor considèrent le refus de la DGE de délivrer la fiche de parrainage à leur client comme un mépris envers l'institution judiciaire. Ils promettent de faire respecter la primauté de la loi, qui est au-dessus de tous
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Dans un communiqué publié ce jeudi 19 octobre à Dakar, la défense de Monsieur Ousmane Sonko dénonce le refus de l'État du Sénégal de se conformer à une décision de justice rendue en faveur de leur client. L'ordonnance numéro 01/2023, rendue le 12 octobre 2023 par le président du tribunal d'instance de Ziguinchor, annule la radiation de Monsieur Ousmane Sonko et ordonne sa réintégration immédiate sur les listes électorales.
Selon le texte, un huissier de justice mandaté pour signifier cette ordonnance à la Direction Générale des Élections se voit refuser l'accès aux locaux, de même que le mandataire d'Ousmane Sonko chargé de récupérer les fiches de parrainage. Le Directeur Général des Élections justifie ce refus sans motif valable, enfreignant ainsi l'article L 47 alinéa 4 du code électoral qui prévoit la prise en compte immédiate des décisions de justice.
La défense d'Ousmane Sonko considère cet événement comme un mépris envers l'institution judiciaire et une violation de l'État de droit. Ils soulignent également que même le pourvoi en cassation projeté ne suspendrait pas l'exécution de la décision de réintégration, conformément à la loi organique portant création de la Cour Suprême.
Le communiqué appelle le président de la République, Monsieur Macky Sall, en tant que garant du fonctionnement normal des institutions et du respect de l'État de droit, à assurer l'exécution des décisions rendues par les Cours et Tribunaux. La défense d'Ousmane Sonko demande à l'État du Sénégal de protéger les institutions, de respecter l'indépendance de la magistrature et de se conformer aux décisions de justice.
La situation décrite dans le communiqué est jugée d'une extrême gravité, sapant les fondements de la République et de l'État de droit. La défense d'Ousmane Sonko alerte donc l'opinion nationale et internationale sur cette affaire, dénonçant des ambitions purement électoralistes de la part de l'État.
Les avocats promettent d'agir pour faire respecter la primauté de la loi, qui est au-dessus de tous, y compris de l'État.
LE GOUVERNEMENT ÉTABLIE SES PRIORITÉS POUR L'EXERCICE 2024
Les pouvoirs publics sénégalais disent vouloir privilégier les investissements dans les domaines de la santé et de l’agriculture, le soutien aux ménages les plus vulnérables et la construction des infrastructures, lors de l’exécution du budget de l’État e
Dakar, 19 oct (APS) – Les pouvoirs publics sénégalais disent vouloir privilégier les investissements dans les domaines de la santé et de l’agriculture, le soutien aux ménages les plus vulnérables et la construction des infrastructures, lors de l’exécution du budget de l’État en 2024.
‘’La poursuite des investissements dans le secteur de la santé, le renforcement du secteur agricole, le soutien aux ménages les plus vulnérables, le renforcement des projets d’infrastructures et le démarrage du BRT (Bus rapid transit, une infrastructure de transport de masse) constitueront les axes majeurs dans la prochaine loi de finances’’, annonce le ministère des Finances et du Budget dans des documents parvenus à l’APS.
En ce qui concerne les infrastructures, il prévoit la poursuite, entre autres travaux publics, de l’extension de l’exploitation du Train express régional à l’aéroport international Blaise-Diagne.
Au plan budgétaire, la mobilisation des ressources en 2024 devrait bénéficier des retombées de la mise en œuvre de la Stratégie des recettes à moyen terme (SRMT). La SRMT est mise en œuvre pour booster et élargir la capacité de mobilisation des ressources internes.
‘’Les dépenses publiques seront orientées essentiellement vers la satisfaction des priorités, notamment le maintien des actions de protection sociale et de soutien aux ménages pour faire face au renchérissement des prix, à la poursuite des mesures de relance de l’activité économique’’, de même qu’‘’à la consolidation des marqueurs sociaux (bourses familiales, Promovilles, PUMA…) et au renforcement de la sécurité’’.
Ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut
‘’Les stratégies de rationalisation des dépenses de consommation publique seront poursuivies afin d’accroître les marges de manœuvre budgétaire de l’État’’, assure l’administration financière.
Elle compte, selon les documents du ministère, activer quatre ‘’leviers’’, à savoir le renforcement de la résilience des finances publiques, celui de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, la résilience socioéconomique et le renforcement de la résilience aux changements climatiques.
‘’Le gouvernement entend préserver la viabilité des finances publiques, améliorer la notation souveraine de la dette publique et reconstituer les marges de manœuvre budgétaire érodées par les multiples chocs auxquels l’économie sénégalaise a fait face, afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut’’, lit-on dans les documents.
Concernant la fiscalité, les services publics concernés s’inscrivent dans la poursuite et l’intensification des actions du programme budgétaire intitulé ‘’Gestion de la fiscalité intérieure et du foncier’’.
L’‘’objectif général’’ poursuivi est de contribuer à faire gagner à l’État un point supplémentaire de taux de pression fiscale par an, jusqu’à atteindre 20 % en 2025.
Les mesures de rationalisation régressive des exonérations et les mesures de politique fiscale prises en 2022 seront reconduites en 2024 en vue d’un accroissement des recettes.
‘’Des actions d’élargissement de l’assiette fiscale, conformément aux orientations de la SRMT, seront priorisées à travers un enrôlement massif de contribuables, un recensement des propriétaires immobiliers, une digitalisation intégrale des procédures et un renforcement de la conformité fiscale’’, lit-on dans les documents du ministère des Finances et du Budget.
Une ‘’limitation des pertes de recettes douanières’’
Concernant les douanes, l’État va veiller à ‘’la facilitation des échanges’’, à ‘’la mobilisation optimale des recettes’’ et au ‘’renforcement de la surveillance douanière’’.
Pour y arriver, ‘’des mesures de suivi de l’assiette douanière […] seront prises pour permettre la limitation des pertes de recettes douanières du fait de la conjoncture mondiale défavorable’’, est-il écrit dans les documents.
Les pouvoirs publics disent avoir pris en compte la dimension environnementale dans la budgétisation.
Ils disent aussi avoir introduit des ‘’clauses discriminatoires en faveur des femmes dans le code des marchés publics, pour encourager l’entrepreneuriat chez les femmes’’.
‘’Ledit code impose qu’un ratio de 2 % des marchés publics soit attribué aux entreprises dont l’actionnariat majoritaire est détenu par des femmes’’, rappelle le ministère des Finances et du Budget.
Le gouvernement envisage de porter ce taux à 8 %.
L’élaboration du budget de l’État pour l’année prochaine tient également compte des ‘’dispositions législatives et règlementaires favorables à l’équité […] et à l’égal accès des femmes et des hommes aux sphères de décision’’.
LE DESTIN POLITIQUE DE SONKO ENTRE LES MAINS DE LA COUR SUPREME
Rattrapé par la réalité du terrain, le leader de Pastef doit maintenant prier pour que la Cour suprême tranche en sa faveur dans l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang et sur le dossier de sa radiation des listes électorales.
A quelques mois de la présidentielle, l’opposant Ousmane Sonko ne peut plus compter sur la rue pour participer aux prochaines joutes électorales. Rattrapé par la réalité du terrain, le leader de Pastef doit maintenant prier pour que la Cour suprême tranche en sa faveur dans l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang et sur le dossier de sa radiation des listes électorales.
Ousmane Sonko propose, Macky Sall dispose. Finalement la participation de l’ancien maire de Ziguinchor à la prochaine élection présidentielle ne sera pas déterminée par la rue comme l’avait annoncé ce dernier, mais elle dépendra de la justice sénégalaise. D’ailleurs, le leader de Pastef et ses partisans ont l’esprit rivé sur la Cour suprême et prient de toute leurs forces pour que les juges qui la composent rendent des décisions favorables à l’ancien inspecteur des impôts et domaines. Il semble même que les «Patriotes», après avoir manifesté leur joie suite à la décision rendue par le juge Sabassy Faye dans l’affaire de la radiation de Sonko sur les listes électorales, n’épiloguent pas sur la grève de la faim de leurs camarades détenues dans les prisons ou sur la diète entamée par le maire de Ziguinchor, mais leurs débats sont plus axés sur le rêve de voir leur leader récupérer ses fiches de parrainage et être en lice pour les joutes électorales à venir.
Il faut souligner qu’ils n’ont pas du tout tort. Car le rêve est permis. Puisqu’aujourd'hui, il est évident que le seul espoir de Sonko, c'est au niveau de la Cour suprême. Et pour cause, le 26 octobre prochain, ladite juridiction va se pencher sur la condamnation de Sonko face à Mame Mbaye Niang. Et si la Cour suprême confirme le jugement de la Cour d'appel, cela veut dire que son destin politique est hypothéqué. Si en revanche, la Cour casse la décision, il le relance, parce qu’après, ce sera une Cour d'appel autrement constituée qui va statuer sur l’affaire. Pour être plus clair, ce sont d'autres magistrats qui vont le juger et ça relancera la procédure.
En ce qui concerne l'affaire de sa radiation sur les listes électorales, le juge a ordonné sa réintégration dans le fichier. Maintenant, avec la saisine de l'agent judiciaire de l'État, si la Cour suprême donne raison au juge, c'est aussi un espoir pour lui parce qu'il sera électeur. Mais si en revanche, la Cour suprême anéantit cela, ça sera fini pour lui. Après ces deux cas de figure, le dernier mot va revenir au Conseil constitutionnel qui va se baser sur les faits et les documents à fournir. Parmi les documents à fournir, il y a le casier judiciaire. Or quand on est condamné à six mois, on ne peut pas avoir de casier judiciaire. Ce qui fait que le Conseil constitutionnel va l'éjecter et invalider sa candidature.
Pour rappel, la déclaration de candidature à l’élection présidentielle doit être accompagnée d’un certificat de nationalité, d’une photocopie légalisée de la carte d’identité nationale faisant office de carte d’électeur et un extrait de naissance datant de moins de six mois. Elle doit aussi comporter «un casier judiciaire datant de moins de 3 mois ; une attestation par laquelle un parti politique légalement constitué, une coalition de partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes déclare avoir investi l’intéressé en qualité de candidat ; la liste des électeurs ayant parrainé le candidat, présentée en fichier électronique et en support papier ; une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste que sa candidature est conforme aux dispositions des articles 4 et 28 de la Constitution, qu’il a exclusivement la nationalité sénégalaise et qu’il sait écrire, lire et parler couramment la langue officielle ; une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste être en règle avec la législation fiscale du Sénégal ; une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) attestant du Dépôt du cautionnement dont le montant est fixé à trente millions de francs».
VIDEO
LA DGE REFUSE DE DONNER LA FICHE DE PARRAINAGE DE SONKO
Le député Ayib Daffe, mandataire de leader de Pastef, dit avoir été refoulé sans autre forme d'explication par la Direction générale des élections dans sa tentative de récupérer ce jeudi, les fiches de parrainage du maire de Ziguinchor
Le député Ayib Daffe, mandataire de leader de Pastef, dit avoir été refoulé sans autre forme d'explication par la Direction générale des élections dans sa tentative de récupérer ce jeudi, les fiches de parrainage du maire de Ziguinchor. "Nous sommes dans un État policier", a-t-il déclaré.
MAMADOU NDIONE DIT TOUT
Dans l’interview qu’il nous a accordée, il revient justement sur son bilan au Cosec et les raisons de son départ qui en a surpris plus d’un et derrière lequel d’aucuns soupçonnent la main du tonitruant Farba Ngom.
Entretien réalisé par Amadou Ly DIOME |
Publication 19/10/2023
Économiste, écrivain et logisticien, le premier magistrat de la commune de Diass est un responsable d’envergure dans le landerneau politique sénégalais. Mamadou Ndione, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est de ces responsables qui se transcendent en n’essayant pas de s’approprier le monde qui les entoure mais plutôt en se mettant à son service. De bons et loyaux services avec des résultats époustouflants comme lors de son passage à la tête du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), après une expérience de 25 ans dans une multinationale. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il revient justement sur son bilan au Cosec et les raisons de son départ qui en a surpris plus d’un et derrière lequel d’aucuns soupçonnent la main du tonitruant Farba Ngom. L’édile de Diass aborde également des questions relatives à la gestion de sa commune dont il est en train de changer véritablement le visage. Last but not least, le statisticien hors pair qu’il est met en garde ses amis de la mouvance présidentielle contre tout triomphalisme prématuré... Entretien.
M. NDIONE, il y a un an, vous quittiez la direction du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC) après cinq ans de bons et loyaux services pendant lesquels la boite a pris véritablement son essor. Pouvez-vous justement revenir pour nos lecteurs sur votre bilan à la tête de cette structure ?
Mamadou Ndione : J’ai quitté le COSEC il y a de cela plus d’un an après y avoir fait cinq années durant lesquelles j’ai pu faire bouger les lignes entre autres dans la gouvernance, l’assistance aux importateurs et exportateurs et la promotion du transport maritime sans compter les investissements en rapport avec l’activité et une gestion responsable des ressources humaines. Au titre de la gouvernance, la mesure la plus spectaculaire que j’ai eu à prendre a été le rapatriement de la gestion intégrale du « bordereau de suivi des cargaisons ». Pratiquement tous les pays africains travaillaient avec des mandataires étrangers, européens ou américains, pour cette opération essentielle du transport maritime.
Installé au COSEC en octobre 2017, j’ai rompu le contrat avec le mandataire étranger en décembre 2018 ; ce qui nous a permis d’avoir une hausse de 100% de cette rubrique de recette. C’est au moins 1,5 milliard de FCFA que j’ai fait gagner de plus par an au COSEC grâce à cette décision souveraine. J’ai également fait élaborer et valider un manuel de procédures et un plan stratégique de développement (PSD).
Durant les cinq ans, nous avons systématisé les contrôles et les audits internes sans compter le respect des règles en matière budgétaire et de passation des marchés.
Au titre de la promotion et de l’assistance aux importateurs et exportateurs, la révolution que nous avons faite a été dès la première année la mise en place d’un dispositif qui a permis de multiplier par mille (1 000) les exportations de noix d’anacarde ou cajou au port de Ziguinchor (de 56 tonnes en 2017, nous avons atteints 56 000 tonnes en 2018) avec des effets induits économiques et sociaux voire sécuritaires importants pour toute la filière et la région naturelle de Casamance. Cette révolution ne nous a pas empêché d’accompagner de façon déterminante d’autres filières d’exportation dans tous les secteurs à travers des appuis budgétaires et stratégiques aux 28 chambres consulaires (Chambres de commerce et Chambres des métiers) des quatorze (14) régions du Sénégal.
Au titre du transport maritime, l’histoire retiendra que le lancement mondial des Règles incoterms 2020 a eu lieu à Dakar à l’initiative du COSEC. Pour mieux maîtriser la flotte marchande du Sénégal, j’ai pu prendre des décisions de renforcement de la position du COSEC dans l’actionnariat de l’armement national COSAMA SA qui a pu diversifier ses lignes de cabotage en Afrique de l’Ouest. D’ailleurs j’ai eu à faire un lobbying pour que COSAMA SA préside aux destinées de l’Association des Armateurs Africains (3A). Je me rappelle avoir, en vidéo-conférence un jour de Tabaski, fait ce lobbying durant deux bonnes heures pour convaincre les autres pays africains de choisir le Sénégal pour présider l’organisation 3A. Coté investissement, j’ai pu, entre autres, faire réaliser par le COSEC l’aire de transformation des produits halieutiques de Tann, à Joal, l’entrepôt de 1 000 m2 du port de Kaolack, la construction à plus de 70 % de l’entrepôt de Rufisque pour renforcer les revenus pérennes du COSEC, la finalisation du programme de construction des sièges des chambres régionales de commerce, la finalisation des travaux du ponton de Rufisque ainsi que la construction des nouveaux locaux du Centre Trainmar de Dakar qui, désormais, bénéficie de l’accréditation du CAMES pour certains enseignements.
Pour ce qui est des ressources humaines du COSEC, j’ai trouvé un effectif de 78 personnes. A notre départ, l’effectif était de 90 personnes soit une hausse nette 12 personnes durant 5 ans. Les agents du COSEC ont pu, durant notre passage, bénéficier de la retraite complémentaire, d’une externalisation des indemnités de fin de carrière et de la mise à disposition d’une assiette foncière au Lac Rose ainsi que d’un accompagnement pour l’accès au logement. A mon départ du COSEC, en octobre 2022, j’ai laissé à mon successeur le même mobilier de bureau qu’il m’avait légué en 2017 de même que le véhicule 4x4 Prado du DG que je me suis refusé de changer durant les cinq années. Pour dire que je crois avoir largement mis le COSEC sur la bonne trajectoire.
Justement, avec de tels résultats probants, votre départ a été une surprise pour beaucoup. Quelles sont les raisons fondamentales de ce départ ?
La nomination aux emplois civils et militaires est une prérogative constitutionnelle du chef de l’État qui dispose d’un pouvoir discrétionnaire à cet effet. Il n’a pas d’explications à donner. Le fait de m’avoir nommé parmi tant d’autres au poste de DG du COSEC et de m’y avoir maintenu durant cinq ans est déjà un honneur pour lequel je lui serai toujours reconnaissant. Ce n’est pas parce qu’il m’a déchargé du COSEC que je vais extérioriser un sentiment contraire. Pour dire vrai, la décision du Président me concernant en octobre 2022 neuf mois après mon éclatante victoire aux locales à Diass a été pour certains une grosse surprise nationale.
Pour ne rien vous cacher, j’ai été le premier surpris. Surpris, mais pas déçu. Je l’ai prise avec philosophie en me disant avec ironie que c’était peut-être une prime inversée de ma victoire aux élections locales que j’ai remportées avec éclat à Diass sans aucun soutien (rires).
Vous dites ne pas vouloir donner d’explications à votre départ du COSEC, mais beaucoup voient dans ce départ du COSEC la main indirecte de vos adversaires éparpillés entre Diass, Mbour et aussi de certains pontes de l’APR ?
A vrai dire, avant d’être maire de Diass, j’ai toujours été farouchement combattu y compris au sein même de notre propre parti APR. Lors des locales, certains parmi mes adversaires ont bénéficié de soutiens venant de responsables de l’APR. J’ai gagné à Diass sans aucun soutien de responsables APR. C’est le champ politique qui est ainsi fait avec ses tirs amis. L’enjeu pour moi en politique est de combattre au milieu des crocodiles sans perdre mon âme d’humain. Je ne me laisse cependant pas lécher par qui veut m’avaler. Je suis dans la vérité, la dignité et l’engagement courtois. Je pense être modestement un atout et non un boulet pour notre pays et notre coalition si un atout se mesure en termes de crédibilisation de notre régime. Pour preuve, en mars 2021, je n’étais pas dans un trou mais bien visible au front défendant d’abord la République sans verser dans l’extrémisme exagéré et inutile d’un batchning de fanfaron contre l’opposition. Je pense que beaucoup de Sénégalais m’aiment bien comme tel, c’est-à-dire un homme agissant avec mesure et engagement et je ne changerai pas.
Certaines langues disent que Farba Ngom aurait joué un rôle dans votre départ du COSEC. Qu’en est-il ?
Je ne sais pas trop le détail du rôle de Farba. Il gère une commune qui est à plus de 500 km de Diass. Je n’ai pas gardé les vaches avec lui. En dehors de l’Apr, nos deux trajectoires n’avaient quasiment aucune chance de se croiser. Sans jugement de valeur, je crois être à des années-lumière de son monde. Je préfère ne pas trop parler de lui parce que nous n’avons ni les mêmes fréquentations et motivations encore moins le même style en politique. S’il a joué un rôle pour mon départ du COSEC, il doit sans doute attendre de Dieu une rétribution au quintuple. Je n’en dirai pas plus sur cette question.
Qu’est-ce qui explique l’accentuation de ce combat sournois contre Mamadou Ndione ?
A vrai dire, c’est mon accession à la tête de la mairie de Diass qui a été perçue comme une menace par beaucoup d’hommes politiques, d’opérateurs fonciers non vertueux et même d’entités économiques ayant des intérêts vitaux à Diass. Mes adversaires ont souvent, en meute synchronisée, à coups de contrevérités à dormir debout et d’intrigues bassement puériles, tout fait pour me combattre. Je prends le destin avec plaisir parce qu’à l’épreuve de ma table de valeurs, je reste serein en vérité. Le plus important est de se battre pour l’intérêt général et je pense devant le miroir de ma conscience être sur cette voie. J’étais dans ce champ des justes avant BBY et j’y resterai jusqu’à mon dernier souffle.
Malgré votre mise à l’écart, le 16 septembre 2023, en intelligence avec votre section communale, vous validiez encore le choix porté sur Amadou Ba pour représenter la mouvance présidentielle au scrutin du 25 février 2024. Cet engagement est-il toujours d’actualité quand on sait que vos administrés avaient clairement dénoncé votre situation au sein du dispositif étatique ?
Mes rapports avec mes camarades de Diass sont basés sur le respect et l’humilité. Nous avons collectivement analysé la candidature du Premier ministre Amadou Ba. Dieu sait qu’il y avait lors de notre première rencontre d’avant cette AG des frustrés qui prônaient la rupture avec le parti pour des raisons connues de tous. Beaucoup de camarades ne comprennent pas que le maire de la commune qui accueille l’AIBD, le port de Ndayane, la plus grande zone économique et le plus grand projet d’habitat social et qui plus est membre de l’APR et s’est battu seul soit ignoré dans le dispositif institutionnel national. Un camarade a même utilisé, pour parler de moi, l’image d’un soldat à qui on demande d’aller au front en lui arrachant fusil et munitions. Nous avons pu convaincre ces camarades légitimement frustrés. Ils ont finalement souscrit au bien-fondé du choix porté sur Amadou Ba. Actuellement, nous sommes à l’heure des parrainages dans notre commune qui compte près de vingt et un mille (21 000) électeurs. C’est déjà une étape importante que nous porterons jusqu’au bout par honneur, dignité et responsabilité. Quelle sera votre posture pour le parrainage et après ? Pour l’instant, on parraine. A l’heure du bilan on évaluera. Nous ferons un point de presse pour édifier l’opinion au finish. Diass est pour moi une expérience assez intéressante au triple plan personnel, intellectuel et humain avec une mise en œuvre de la conduite du changement que j’ai eu à apprendre et à expérimenter durant toute ma trajectoire de vingt-cinq ans de secteur privé et de cinq ans de secteur public. Diass est et sera ma priorité pour les années à venir. Toutes mes décisions futures seront guidées par un seul aiguillon : les intérêts de Diass d’abord. Après le parrainage et suivant l’évolution de la situation, nous aviserons.
Bientôt deux ans à la tête de la commune phare de Diass. Quel bilan d’étape faites-vous de votre magistère ?
Le premier bilan que nous avons à Diass est avant tout immatériel parce qu’ayant trait à la gouvernance. Nous avons inscrit dans la pratique à Diass les règles de bonne gouvernance à travers les passations des marchés, le paiement de nos recettes au Trésor de Mbour et la mise en place d’une bonne organisation à la suite d’un audit que nous avons nous-mêmes demandé et obtenu du Bureau Organisation et Méthodes (BOM) en 2022. Cela nous a permis d’atteindre des objectifs qui nous placent sur le train du développement dans tous les secteurs. La révolution a été aussi la résorption sur budget propre de l’équation de la mobilité dans certaines zones avec la réalisation des pistes nouvelles des axes Diass-Thicky et PackyToglou. Nous avons commencé la réfection de certains axes avec la longue piste Kandam-Toglou-Gandoul. Le désenclavement sera poursuivi sur fonds propres en attendant le déploiement par l’Ageroute du programme spécial. Autre révolution, dans le volet jeunesse, sports et loisirs, nous avons entamé la construction sur fonds propres du stade municipal de Diass qui aura des gradins de 1 000 places, un gazon synthétique et un éclairage. Parallèlement, nous avons renforcé les subventions aux ASC et l’accompagnement du monde sportif. Nous avons pu toujours sur fonds propres résoudre l’équation de l’extension du réseau hydraulique et électrique dans plusieurs zones même s’il faut reconnaître qu’il reste beaucoup à faire. Dans certaines zones difficiles, nous avons avec des partenaires construit deux mini forages. Nous avons construit sur budget propre de la mairie douze (12) salles de classe et deux murs de clôture d’écoles sans compter l’injection de mille (1 000) table-bancs et les subventions aux étudiants et aux écoles ainsi que la dotation en fournitures. Nous avons mis en place un pôle emploi qui a commencé à placer des jeunes dans certaines entreprises. Nous accompagnons les lieux de culte tout en orientant des partenaires stratégiques dans la construction d’édifices cultuels. Dans le volet santé, nous sommes en train de construire sur budget propre un centre secondaire sans compter la remise de trois milles cartes CMU et l’achat de médicaments pour les postes et cases de santé. Dans le volet environnement, sur fonds propres, nous avons pratiquement terminé la construction de trente points de regroupement normalisés que la SONAGED va équiper en bacs. Déjà, le ramassage des ordures avec une benne tasseuse est fonctionnel à Diass. Nous avons déjà organisé deux campagnes de reboisement au niveau de tous les villages et nous comptons mettre en place des pépinières communales autour des cinq (5) forages. Dans le secteur de la culture et de l’artisanat, nous aidons les acteurs communaux comme cela a été le cas lors de la Biennale des arts. Nous avons aidé à la mise en place de la fédération des artisans avec la remise de plus de cinq cents cartes professionnelles et d’une subvention. Au titre de la promotion féminine, nous avons remis une forte subvention à la fédération des 150 GIE de femmes que nous accompagnons dans la formation, la production, la commercialisation et le link avec des partenaires stratégiques. Dans un autre registre, nous avons informatisé l’état civil et organisé des audiences foraines. Pour dire simplement qu’après 20 mois à la tête de la mairie, nous avons plus que doublé le budget et mis Diass sur la bonne voie en dépit du lourd héritage.
Diass est connue pour ses innombrables problèmes fonciers. Quelle nouvelle approche avez-vous instaurée pour changer la donne ?
Nous avons fini de faire l’état des lieux sur le foncier. Nous avons entamé depuis fort longtemps la procédure de régularisation des anciens actes administratifs qui, à 99,99%, n’étaient pas approuvés par les sous-préfets. Cette phase de régularisation permet, sur la base d’un logiciel que nous avons mis en place, de détecter les cas de doublons, les faux actes et les actes non enregistrés. Elle permet aussi de donner plus de droits aux vrais ayants-droits par l’édition d’un nouvel acte foncier sécurisé et signé par le sous-préfet que nous remercions pour son accompagnement. Parallèlement à cette phase de régularisation, nous avons envoyé pour validation des plans conformes au Plan d’urbanisme de détail ou PUD de Diass. La validation de ces plans donnera plus de cohérence et de valeur au foncier pour les populations. Notre démarche prend en compte une restructuration concertée des villages pour les rendre plus accessibles et plus rationnels afin de faciliter l’accès au foncier par les jeunes. Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’y a plus d’anarchie foncière à Diass. Il reste à résoudre certaines équations et préoccupations en rapport avec les grands projets de l’État.
Lors de la réception de la gare du TER, vous avez interpellé le Président Macky Sall sur les problèmes fonciers à Diass. Concrètement, qu’attendez-vous de lui ?
Avec le Président, nous avons espoir de résoudre des situations foncières lourdes d’incertitudes en rapport par exemple avec le TF 1315 de l’AIBD, la zone économique spéciale, le pôle urbain Dagga-Kholpa, le port de Ndayane et l’ex-gare des gros porteurs. Nous espérons également des directives fortes de l’Autorité pour obtenir des facilitations administratives dans le cadre de la validation des éléments du PUD de Diass. Sur toutes ces questions, la validation des propositions de la commune de Diass permettra de corriger les erreurs du passé afin de mieux allier développement et inclusion. Il faut reconnaître qu’il y a eu beaucoup d’erreurs — dont certaines datent d’avant 2012 — qui doivent être clairement expliquées à l’Autorité. Sur chaque question, nous avons fait des propositions de correction qui nous semblent meilleures. Le dossier concernant tous ces sujets est sur la table du chef de l’État qui, après analyse de nos propositions par ses services, nous recevra bientôt pour donner ses orientations. Le dossier compte également des questions liées au gap infrastructurel notamment dans les volets eau, assainissement, énergie, routes et pistes.
Vous êtes un maire débordant d’énergie et un peu en avance sur vos pairs si on s’en réfère aux témoignages des collaborateurs des services étatiques comme le trésor, les Eaux et forêts entre autres. Quel est le secret de votre dynamisme ?
Je suis la somme et la synthèse de plusieurs parcours. Au lycée, j’étais parmi les engagés syndicaux et culturels. Dans le mouvement associatif navétanes, j’ai impulsé des changements. Je crois être l’un des premiers dirigeants à y avoir introduit le sponsoring en 1993 à la Zone 1 de l’ODCAV de Dakar. Dans le secteur privé, Dieu sait que beaucoup de procédures en place dans les activités portuaires et logistique portent notre empreinte sans compter que j’ai donné parallèlement à mon parcours dans le privé des cours à l’école de Douanes durant dix (10) ans de 2006 à 2016. Au COSEC aussi je pense avoir été un DG innovateur. Pour dire simplement que ce que je suis en train de faire à Diass est la répétition d’un parcours basé sur un seul principe, à savoir la quête de l’amélioration continue. Mon défaut est que je suis en perpétuelle quête d’amélioration.
Et quels sont vos projets pour Diass ?
Je veux faire de Diass la plus belle et la plus dynamique des communes d’Afrique de l’Ouest. Je veux placer Diass dans une logique de développement endogène avec, pour les cinquante prochaines années, des maires qui auront une autonomie budgétaire pour agir avec efficience à côté de l’Etat. Pour ce faire, il faut des espaces d’activités économiques capables de générer des revenus pérennes pour la mairie et les populations. Ma conviction traduite en projets est que la mairie de Diass doit être porteuse de la promotion de zones à caractère industriel, artisanal, agricole, pastoral, commercial, de services, touristique, hôtelier, logistique et de transport etc. Porter la promotion ne signifie pas faire le business. Il s’agira d’être à la manœuvre pour s’assurer de la prise en compte des préoccupations collectives. Il reste évident qu’à côté des activités économiques, le projet majeur reste l’accompagnement de l’aménagement de l’espace communal en prenant en compte les jeunes et les femmes comme super priorité pour l’accès au foncier et à l’habitat.
L’actualité nationale est marquée par le débat sur la participation du chef de file de l’opposition à la présidentielle de février prochain. Quelle est votre lecture de la question ?
Ma réponse ne sera pas axée sur une personne, mais sur les principes. Il appartient à toutes les étapes d’une procédure aux juridictions de décider de la participation des uns et des autres. Au bout du compte, c’est le Conseil constitutionnel qui établira la liste des candidats. Je me garde de fragiliser la Justice par des commentaires et j’invite la classe politique de tous bords à éviter de donner à l’opinion publique l’impression que notre Justice n’est pas bonne. Le débat du prétoire ne doit pas trop descendre dans la rue qui est lieu d’expression des préférences. Il est arrivé qu’une partie de la rue se saisisse de débats avec maladresse pour, pensant avoir raison, vouloir régler les problèmes par des méthodes non démocratiques. Laissons la Justice aller jusqu’au bout de sa logique et au finish acceptons ses décisions ultimes sur les candidatures.
Quelle chance donnez-vous au candidat de la mouvance présidentielle Amadou Ba aux échéances électorales de 2024 ?
Le candidat Amadou Ba peut gagner si l’entourage est bien choisi. Il doit capitaliser les éléments positifs du bilan tout en évitant de donner l’image — par lui ou par l’entourage — de ce que certains compatriotes non parti sans reprochent à tort ou à raison à la majorité présidentielle. Pour gagner, il faudra beaucoup d’humilité et éviter le triomphalisme prématuré. Cette élection présidentielle ne sera pas facile, mais elle est jouable à condition de la prendre au sérieux. Tout se déterminera dans le choix des hommes et femmes d’orchestre de la machine BBY. L’entourage doit respirer la crédibilité aux yeux de l’opinion. Comme je l’ai écrit dans un article récent, il s’agira d’aller pour BBY à la conquête de celui que j’appelle l’électeur silencieux qui a une table de valeurs aux antipodes des considérations uniquement partisanes. Je ne pourrai pas étaler ici des éléments détaillés de stratégie que je réserve au candidat et au Président de la coalition si tant est que l’avis du simple militant que je suis est important. En attendant, le bon sens comprendra ma posture de réserve qui tranche avec les vieilles pratiques des trafiquants d’influence qui, hélas, risquent aux yeux de l’opinion de faire prendre les vessies pour les lanternes. L’heure est assez grave pour continuer de donner le pouvoir d’influence en tout aux trafiquants d’influence qui agacent sans le savoir le commun des électeurs. Si, dans l’euphorie des bousculades de positionnement, nous ratons une bonne mise en boîte des idées, tout le reste sera extrêmement difficile.
LE JUGE SABASSY FAYE A NOTIFIE SA DECISION ORDONNANT LA REINTEGRATION DE SONKO SUR LES LISTES ELECTORALES
Dans une lettre adressée au préfet de Ziguinchor, le juge Sabassy Faye dit recevoir dans la forme l’exception d’incompétence soulevée par l’Etat du Sénégal. Mais, il la rejette comme mal fondée
Ousmane Sonko, le leader de Pastef, est réintégré dans le fichier électoral à compter de ce mercredi. Désormais, son mandataire peut aller récupérer sa fiche de parrainage. Cette décision de justice, dit-on, est exécutoire après que le tribunal de grande instance de Ziguinchor a rendu publique sa décision sur le recours du leader de l’opposition. Par courrier en date de ce 17 octobre, le président Sabassy Faye a notifié au préfet de Ziguinchor l’ordonnance qu’il a rendue.
Le juge Sabassy Faye dit recevoir dans la forme l’exception d’incompétence soulevée par l’Etat du Sénégal. Mais, il la rejette comme mal fondée. Dans le fond, le Tribunal de grande instance de Ziguinchor annule la radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales, tout en ordonnant sa réintégration par les services centraux du ministère de l’Intérieur sur la liste de la commune de Ziguinchor, ainsi que sur le fichier général des électeurs. Ce dispositif de jugement est exécutoire dès qu’il est rendu public. Ce qui signifie qu’Ousmane Sonko peut récupérer, par le biais de son mandataire, sa fiche de parrainage à partir de ce mercredi, date de la publication du jugement.
Dans ses attendus, le juge Sabassy Faye explique que par requête écrite en date du 02 octobre 2023, enregistrée au greffe-secrétariat le 04 octobre 2023, le sieur Ousmane Sonko, par le biais de ses avocats, a saisi la juridiction de céans aux fins de déclarer nulle et de nul effet toute mesure de radiation ou de retrait de son nom des listes électorales d’une part. Rendant sa décision, le juge Sabassy a ordonné aux services centraux du Ministère de l’Intérieur la réintégration d’Ousmane Sonko sur la liste électorale de la commune de Ziguinchor en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, ainsi que sur le fichier général des électeurs pour toute autre élection à laquelle le droit national et celui international lui permettent de participer ou de concourir.
Aucune preuve de la déchéance de Sonko établie, selon le juge
Mais lisons donc les motivations du juge Sabassy Faye qui a convoqué les articles 312 du Code de Procédure pénale pour dire que « à partir de l’accomplissement des mesures de publicité prescrites par l’article précédent (311), le condamné est frappé de toutes les déchéances prévues par la loi ». Qu’en effet, l’art 311 susvisé prévoit que « Extrait de la décision de condamnation est, dans le plus bref délai à la diligence du Ministère public, inséré dans l’un des journaux de la République ; Il est affiché en outre à la porte du dernier domicile du condamné, à la porte de la mairie de sa commune ou à la porte des bureaux de son arrondissement ou de l’arrondissement où le crime a été commis et au tableau d’affichage du tribunal de grande instance. Pareil extrait est adressé au représentant du service des domaines du domicile du contumax ». Le magistrat d’ajouter dans son jugement qu’ « Attendu qu’en l’espèce aucune preuve de ces formalités qui permettent d’appliquer la déchéance n’a été versée à la procédure. Que c’est plutôt le fait négatif que Ousmane Sonko, par l’organe de conseils, a voulu prouver en produisant le procès-verbal de constat de Maître Weynde Dieng, Huissier de justice. Que dès lors en l’absence de ces formalités, aucune déchéance ne peut frapper le requérant. Qu’ainsi la mesure de radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales est irrégulière. Que la demande du requérant est juste et fondée. Qu’il échet d’y fait droit en annulant la mesure de radiation de son nom des listes électorales ». Puis tombe la décision souhaitée par Ousmane Sonko et ses conseils: « annulons la mesure de radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales. Ordonnons sa réintégration par les services centraux du ministère de l’Intérieur sur la liste électorale de la commune de Ziguinchor ainsi que sur le fichier général des électeurs »
L’Agent judiciaire de l’Etat, ayant demandé la récusation du juge Sabassy Faye, n’a finalement pas eu gain de cause, malgré les multiples arguments fournis. Ainsi, il avait projeté d’interjeter appel auprès de la Cour d’Appel de Ziguinchor avant de se désister au dernier moment. Une chose est sûre : le juge Faye, qui semble être dans une logique de dire que le droit et rien que le droit, a géré le dossier avec sérénité et témérité. Malgré, la forte « pression » de l’Agent judiciaire de l’Etat et du pool des avocats de l’Etat, il s’est basé sur le droit pour juger le dossier concernant la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales.
Après le rétablissement du leader de Pastef dans ses droits, beaucoup de Sénégalais, qui ont toujours eu une perception négative sur la justice, commencent à croire qu’il reste toujours des juges libres et indépendants dans le système judiciaire national. Ce même s’ils sont des oiseaux rares. En tout cas, ces juges libres et indépendants refusent d’être sous le joug du pouvoir en place pour rendre des décisions de justice injustes, loin de ce que le droit commande de faire. En tout cas le juge Sabassy, dépositaire de valeurs morales solides, est une fierté dans le flot des magistrats sénégalais. Le constat en est que le jugement de beaucoup de dossiers du leader de Pastef ont été accélérés. Et, l’aboutissement converge vers des jugements sanctions, loin de règles du droit. Mais, le nom de ce magistrat est désormais entré dans l’histoire de la justice sénégalaise. Il est devenu un héros aux yeux que des millions de partisans de Pastef qui le plébiscitent puisqu’il a pris son courage à deux mains pour dire le droit. La plupart estiment que s’il était de la catégorie des juges versatiles, profitant des privilèges, il aurait pu refuser de dire le droit. Mais Sabassy Faye a rendu un jugement attendu par beaucoup de Sénégalais qui percevaient de façon négative la justice.
LE NOUVEAU BUREAU EN SURSIS
Près d’une semaine après l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale, suivie d’élection des membres bureau de cette institution monocamérale, les députés sont à nouveau convoqués en session ce jeudi 19 octobre
Près d’une semaine après l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale, suivie d’élection des membres bureau de cette institution monocamérale, les députés sont à nouveau convoqués en session ce jeudi 19 octobre pour ratifier les listes des membres des Commissions permanentes. Cependant, la tenue de cette session intervient dans un contexte d’interrogation sur la légalité du nouveau bureau de l’Assemblée nationale installé le 14 octobre dernier. Ce, à cause du non-respect de la grille de répartition des postes d’une part ; et d’autre part de la participation de Oumar Youm et de Daouda Dia, nommés ministres dans le nouveau gouvernement lors l’élection de ce bureau en lieu et place de leurs remplaçants.
Les députés sont à nouveau convoqués en séance plénière ce jeudi 19 octobre 2023 à 16 heures. Cette rencontre qui intervient près de six jours après l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale suivie d’élection des membres bureau de cette institution monocamérale sera consacrée à la ratification des listes des membres des Commissions permanentes selon un communiqué de presse de la Direction de la Communication de l’Assemblée nationale transmis à notre rédaction hier, mercredi 18 octobre. Cependant, à peine installé, la question de la légalité de ce nouveau bureau contrôlé majoritairement par le groupe parlementaire de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (Bby) se pose.
En effet, le samedi 14 octobre dernier, les députés de la coalition au pouvoir ont profité de la scission du principal groupe parlementaire de l’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) avec la démission de ce groupe des 14 députés de la plateforme Taxawu Sénégal pour s’accaparer, dans des conditions qui restent encore à déterminées, de trois postes occupés dans le bureau précédant par des députés issus de cette coalition d’opposition. Il s’agit entre autres d’un poste de vice-président, de deux Secrétaires élus et de l’adjoint au questeur.
Interpellé par Sud quotidien le lundi 16 octobre dernier sur cette question, l’ancien parlementaire et spécialiste du droit parlementaire, Alioune Souaré avait indiqué que les groupes parlementaires de l’opposition : Yewwi askan wi et Wallu s’étaient faits rouler dans la farine par leurs collègues de la majorité présidentielle. En effet, citant les dispositions de l’article 14 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale alinéa 2, il avaitindiqué que rien ne justifie que Benno se retrouve avec 5 vice-présidents, 4 secrétaires élus et 2 questeurs alors que son effectif de 83 députés de l’année dernière, n’a pas augmenté. Selon lui, c’est le groupe parlementaire de Wallu dont le nombre est passé de 24 l’année dernière, à 27 cette année, qui devait bénéficier du poste de vice-président perdu par Yewwi Askan Wi, à cause de la démission des députés de Taxawu Sénégal et non celui de Benno qui devait conserver ces 4 vice-présidents de l’année dernière.
«Pour savoir le nombre exact de vice-présidents dévolus au groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar(Bby), on divise l’effectif des 82 députés de ce groupe par 21 ce qui donne un résultat de 3,904 qui est ensuite arrondi suivant la règle de la plus forte moyenne prévue par l’article 14 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, alinéa 2. Ce qui devait donner un résultat final de 3+1 (plus forte moyenne) = 4 vice-présidents pour Bby», avait-il expliqué. Poursuivant son argumentaire, il avait toutefois précisé que ce changement causé par la démission des députés de Taxawu Sénégal ne devait pas influencer les autres postes.
Autrement dit, s’il n’y avait pas ce «coup de force» de la coalition au pouvoir, on devait avoir une Assemblée nationale dont la composition se présenterait comme suit : 4 vice-présidents, 3 Secrétaires élus, 1 questeur et 7 Commissions permanentes pour Benno ; le groupe parlementaire Yewwi allait se retrouver avec 2 vice-présidents, 2 Secrétaires élus, 1 adjoint questeur, 5 commissions ; et enfin, le groupe Wallu Sénégal allait s’adjuger 2 vice-présidents, 1 Secrétaire élu, 2 commissions.
Outre ce non-respect des grilles de répartition des postes, il y a également un autre vice constaté toujours lors de cette élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale et qui pourrait causer de graves préjudices si toutefois, un groupe décide de l’attaquer auprès du Conseil constitutionnel. Il s’agit de la participation de l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar, Oumar Youm et son collègue ancien questeur dans le bureau sortant, Daouda Dia à l’élection du nouveau bureau.
En effet, nommés respectivement ministre des Forces armées et ministre de l’Élevage et des productions animalières dans le nouveau gouvernement formé le 11 octobre dernier, les responsables du parti au pouvoir étaient sous le coup des dispositions de l’article 54 de la Constitution, des articles 109 à 118 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et des articles LO 163 à LO 172 du Code électoral. Dans son premier alinéa, l’article 54 de la Constitution dispose que «la qualité de membre du gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire et toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée». Pourtant, lors de cette ouverture de la session ordinaire unique de l’année2023-2024de l’Assemblée nationale suivie d’élection des membres bureau, Oumar Youm était non seulement présent dans l’hémicycle mais avait pris part à l’élection des membres du bureau.
Pire, absent sur les lieux, Daouda Dia qui avait officiellement pris fonctions la veille, le 13 octobre dernier, après une passation de service avec l’actuel Premier ministre qui assurait l’intérim, a, lui aussi, pris part au vote par procuration au grand dam de Ousmane Gueye et Bakary Camara leurs remplaçants respectifs.
Face à ces violations manifestes des dispositions de la Constitution, du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et du Code, il faut dire que c’est le nouveau bureau de l’Assemblée nationale court un risque d’être dissolu.
LES INJONCTIONS DE MACKY SALL A SON GOUVERNEMENT
Le président de la République, Macky Sall, demande à son gouvernement de s’inscrire dans une logique de répondre aux préoccupations des populations
Le président de la République, Macky Sall, demande à son gouvernement de s’inscrire dans une logique de répondre aux préoccupations des populations. En Conseil des ministres hier, mercredi 18 octobre, le chef de l’Etat qui a rencontré, pour la première fois, le nouveau gouvernement Amadou Ba 2, formé la semaine dernière, a annoncé la reprise des Conseils des ministres délocalisés dès novembre.
Abordant la formation du nouveau gouvernement, en Conseil des ministres hier, mercredi 18 octobre, le chef de l’Etat a rappelé aux ministres l’esprit collectif qui doit les animer comme membres d’une institution au service de la République et de la politique de la nation, selon la feuille de route définie par l’Exécutif. Insistant sur le caractère collégial et solidaire du gouvernement, il a demandé aux ministres de travailler avec cohérence et méthode, de toujours rester une équipe solidaire, exemplaire et disponible autour du Premier ministre, afin de prendre en charge les aspirations, les besoins et préoccupations des populations.
A cet effet, signale le document, le chef de l’Etat, a rappelé que le gouvernement doit s’inscrire dans une dynamique d’anticipation, de continuité et d’efficacité, face aux exigences de notre société et aux défis d’un monde en perpétuelle mutation. Le président Macky Sall a aussi invité le Premier ministre et les ministres à cultiver la résilience, la proximité, l’humilité et l’écoute des populations, afin d’assurer l’exécution optimale des projets publics pour une société solidaire, bâtie sur le socle solide et les acquis durables du Plan sénégal émergent (Pse).
CONSEILS DES MINISTRES DÉLOCALISÉS DE KÉDOUGOU, KAOLACK, KAFFRINE ET FATICK, PRÉVUS EN NOVEMBRE 2023
Le président de la République a ainsi indique la nécessité de bien préparer la prochaine session budgétaire, mais également de renforcer la communication gouvernementale envers toutes les cibles. Le chef de l’Etat a, enfin, demande au Premier ministre d’assurer une maîtrise de l’agenda législatif et règlementaire ; de bien préparer les tournées économiques, les Conseils présidentiels et Conseils des ministres délocalisés dans les régions de Kédougou, Kaolack, Kaffrine et Fatick programmés au mois de novembre 2023. En Conseil des ministres, Macky Sall demande au gouvernement de poursuivre et d’intensifier l’exécution du Plan national de renforcement du dialogue social dans tous les secteurs d’activités, en intégrant particulièrement l’appui a la transformation du secteur informel. Le chef de l’Etat a, en outre, invite le gouvernement, en rapport avec le Haut Conseil du Dialogue Social, a accélérer, les mécanismes de revue périodique et de suivi permanent des accords et conventions collectives signés.
Il souhaite aussi l’actualisation de la Charte nationale du Dialogue Social, la mise en place des Comités dialogue social dans tous les secteurs, le processus de réforme consensuelle du Code du travail et du Code de sécurité sociale et la signature, dans les meilleurs délais, du deuxième Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Le chef de l’Etat a, enfin, demande au Premier ministre d’examiner les voies et moyens du renforcement institutionnel du Haut Conseil du Dialogue Social.
POUR UNE ÉVALUATION OBJECTIVE DES COÛTS ET UNE TARIFICATION JUSTE ET ÉQUITABLE L’EAU, DE L’ÉLECTRICITÉ, DU TÉLÉPHONIE ET D’INTERNET
Sur un tout autre registre, le président Macky Sall demande au Premier ministre et au ministre de l’Eau et de l’Assainissement de veiller a l’accélération des différents projets d’accès a l’eau potable des populations et au suivi des performances des opérateurs privés dans le cadre de la réforme du service public de l’eau potable en milieu rural. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, indique au Premier ministre, la nécessité de veiller, avec les organes de régulation, a une évaluation objective des coûts et a une tarification juste et équitable des prestations liées aux services d’eau, d’électricité, de téléphonie et d’internet. S’agissant de la prise en charge des maladies chroniques et des réformes du système sanitaire, Macky Sall exige le bilan des réalisations en matière de sante, depuis 2012, et l’état des réformes indispensables, pour un système de sante résilient et performant.